La musique carnatique à Poitiers Le Toit du Monde est un

La musique carnatique à Poitiers
Le Toit du Monde est un centre socioculturel qui a pour objectif entre autres le rapprochement de
la population venant de divers pays, se trouvant à Poitiers et les Poitevins. Depuis sa création en
1982, le Toit du Monde a été le lieu privilégié pour les manifestions culturelles de tous les pays.
J'ai eu l'honneur et le privilège de connaître Georges Charbonnier, son premier directeur. Et depuis
que je suis à Poitiers, j'ai proposé des soirées culturelles ayant la thématique « L'Inde et sa
culture » qui ont été toujours accueillies avec enthousiasme et par la direction de cette maison et
du public poitevin.
Quand j'ai appris la venue de Varalakshmi en France pour un stage à Paris, j'ai aussitôt pensé à
proposer une soirée du chant carnatique au Toit du Monde. Ma proposition a été tout de suite
acceptée par Chantal Luque, directrice actuelle et Isabelle Lucas, animatrice culturelle du Toit du
Monde. Ce qui n'était pas facile, c'était de trouver un violoniste et un joueur de mridangam. Pour
un concert comme en Inde, il était souhaitable que Varalakshmi soit accompagnée par ces artistes.
Il a fallu vite abandonner la recherche et se rendre à l'évidence qu'on était à Poitiers et non pas à
Paris. Grâce à un ami musicien, Mohan Ranganathan de Tours, nous avons trouvé un joueur de
tabla, Jean-Jacques Barbette.
Le jour du concert, le 14 décembre, nous avons accueilli à Poitiers Varalakshmi Anandkumar et
N C Mirakamal. Le concert était prévu à 20 h 30. La salle d'une capacité d'environ 70 personnes
était pleine et on a dû refuser du monde pour des raisons de sécurité. Pendant une heure et
demie, Varalakshmi a chanté, tout en donnant des explications en français. Pour la plupart des
auditeurs, le chant carnatique était une découverte. A la fin du concert, le public a pu interagir
avec elle tout en buvant le thé à l'indienne.
La directrice, Chantal Luque nous a félicités de cette soirée bien réussie. Pour ma part je dirai que
chaque fois que je me trouverai dans cette salle du Toit du Monde, la voix mélodieuse de
Varalakshmi y résonnera de nouveau et je revivrai ce concert.
Merci beaucoup Varalakshmi et Mirakamal.
Shashikant Bhosle, ancien professeur de français, JNU, New Delhi
Mon premier concert en France
Un très mauvais rhume. Un programme chargé de cours et de visites dans la ville de Paris. Tout cela
semblait incompatible avec un concert de musique carnatique dans la ville de Poitiers, à 300
kilomètres de Sèvres. Incompatible, certes, mais impossible, non !
C’est ainsi que ma collègue Mirakamal et moi, nous sommes allées à Poitiers le 14 décembre. Nous
étions reçues très chaleureusement par M Bhosle et Mme Bhosle Yvette. Très inquiète pour ma
voix, Yvette me donnait toutes les heures des tisanes. Moi de ma part, il fallait travailler non
seulement sur les chants que j’allais chanter, mais également sur les explications que j’allais
donner… en français, à un public français ! Formidable !
C’était une des expériences les plus inoubliables de ma vie. Tout m’était nouveau : le pays, la ville,
le lieu du concert, et le joueur de tabla, Jean-Jacques Barbette, que je rencontrais pour la première
fois deux heures avant le concert. Mais ce qui me faisait le plus peur : c’était la réaction éventuelle
des auditeurs. Je craignais de ne pas répondre à leurs attentes, eux, les ‘rasikas’ qui m'avaient
consacré leur samedi soir.
J'ai commencé en chantant une petite prière. Les chants étaient typiquement classiques. J’ai
chanté des morceaux – les ‘kritis’ et aussi la partie principale du concert ‘manodharma’ où on crée
sur le champ. A la fin de chaque chant, je regardais mes auditeurs avec un peu d'inquiétude… Ils
semblaient curieux, mais aussi, j’avais l’impression que ça leur plaisait ! Peu à peu j’ai retrouvé ma
confiance. Jean-Jacques a donné son solo, lui aussi. Il est très rare de voir un artiste aussi sérieux
que lui et chanter, avec lui à mon côté, restera une des meilleures expériences musicales de ma vie.
Il a mérité à 100 pour cent l’appréciation très spontanée des auditeurs à la fin du
‘thaniavarthanam’- son solo.
Et enfin, c’était fini, les 75 minutes du concert. J’ai été surprise par l’intérêt témoigné par les
‘rasikas’. Plusieurs ont posé des questions très intelligentes sur les notions de ‘tala’, de ‘raga’, etc.
D’autres m’ont dit que bien qu’ils ne comprenaient rien à ce que je chantais, cela les a touché
néanmoins au cœur. Beaucoup voulaient savoir davantage sur l’Inde et ses coutumes, (le talisman
que je portais a éveillé leur curiosité !) Un certain ‘rasika’ a voulu savoir si je chantais pour la
danse. En quittant la salle, il m’a laissée un petit cadeau- un livre du danseur Raghunath Manet,
mais sans laisser son nom. Quel dommage ! Je ne pourrais pas le remercier.
Un grand merci à Mme Chantal Luque, Directrice du Toit du Monde et au public du 14 décembre
qui m’ont donné tant d’encouragement et de motivation. Vraiment, si j’ai l’occasion de revenir
donner un concert sous le Toit du Monde, je n’y manquerai pas !
Varalakshmi Anandkumar