2014 / 2015 8 NOUVEAUX LAUREATS DES BOURSES D’ETUDES ATTRIBUEES PAR LE MUSEE DU QUAI BRANLY Depuis son ouverture en juin 2006, le musée du quai Branly a engagé une politique dynamique en faveur de la recherche en attribuant chaque année huit bourses doctorales et post-doctorales à des étudiants de tous pays. L’attribution s’effectue à l’issue d’un appel d’offre international qui génère plus de 140 candidatures par an, sur des thèmes ayant trait à l’anthropologie, l’ethnomusicologie, l’histoire de l’art, l’histoire, l’archéologie (à partir du néolithique) , la sociologie, les arts du spectacle. En 8 ans, 59 jeunes chercheurs ont pu profiter de ce système de bourses doctorales (1300€ net par mois) et postdoctorales (1700€ net par mois). Sélectionnés par un comité d’évaluation scientifique pour la pertinence du thème de recherche, les boursiers bénéficient d’un poste de travail au sein du musée pendant un an, avec la possibilité de travailler avec les conservateurs et d’intervenir auprès du public dans le cadre des manifestations organisées au musée du quai Branly. Ces lauréats continuent leurs recherches dans des musées ou des institutions en France et à l’étranger, favorisant ainsi de futures collaborations, notamment à l’international. 1 BOURSES DOCTORALES 2014/2015 Francesca Mezzenzana, anthropologue, London School of Economics, Royaume-Uni 27 ans (Italie) Sujet d’étude : « Living through forms: similarity, knowledge and object-making among the Pastaza Runa, Ecuador » Francesca Mezzenzana présente un projet sur les pratiques de connaissance des Runa de la province du Pastaza, en Equateur. Elle propose de considérer les façons dont les Runa conceptualisent le savoir et l’apprentissage comme relevant d’une « compulsion mimétique » propre à tous les êtres animés. Humains et non-humains partageraient ainsi une certaine ressemblance de formes et de patterns d’action qui leur permettent de s’affecter mutuellement. Durant son terrain ethnographique de 30 mois, la lauréate s’est intéressée à la relation qui existe entre les humains et les objets, et plus particulièrement à celle des potières à leurs productions céramiques, 2 entités dont les corps sont dits se ressembler et participer d’un même processus de fabrication visant à atteindre la « bonne forme ». A travers une analyse de rituels de cures thérapeutiques, de la production d’objets en poterie et des configurations de relations entre humains et non-humains, cette thèse a pour objectif de montrer comment les concepts runa sur la ressemblance et le mimétisme spontané s’actualisent dans les processus d’apprentissage et d’enseignement menant à la formation de la personne. Profil et parcours Doctorante au département d’anthropologie de la London School of Economics and Political Science, la lauréate est inscrite en dernière année de thèse sous la direction de Michael Scott. Elle est titulaire d’un BSC d’anthropologie de l’University College of London (2006-2009). Francesca Mezzenzana a reçu plusieurs bourses d’excellence universitaire et a été lauréate du Royal Anthropological Institute Student Prize (2009). Elle maitrise cinq langues, dont le quichua. Alexandra Biar, archéologue, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France 27 ans (France) Sujet d’étude : « Navigation et aménagements lacustres dans le Haut Plateau Central mexicain » La thèse d’Alexandra Biar porte sur la navigation dans les bassins lacustres de Mexico et Patzcuaro, où se sont épanouies, durant le Postclassique (900-1521 apr. J.-C.), deux des plus grands empires contemporains de Mésoamérique: les Mexicas et les Tarasques. A travers une approche pluridisciplinaire s’appuyant sur des sources à la fois archéologiques, ethnohistoriques, ethnoarchéologiques et anthropologiques, elle cherche à comprendre en quoi le contrôle du milieu lacustre, son aménagement et les techniques de navigation ont contribué à l’essor des deux capitales très puissantes et centralisées de cette région du Haut Plateau Central mexicain – Tenochtitlan et Tzintzuntzan. L’étude porte sur des aménagements techniques autour des lacs – embarcadères, canaux de circulation, entrepôts etc. – et plus particulièrement sur la pirogue monoxyle qui, au cœur d’un système technique très complexe, est également appréhendée dans sa dimension symbolique en tant que véritable acteur social. Ce travail a en outre pour finalité la reconstruction d’une pirogue monoxyle, avec la participation des charpentiers de marine actuels qui détiennent encore ce savoir-faire ancestral. Profil et parcours Après une licence d’histoire de l’art et d’archéologie à l’Université de Bordeaux 3 (2008), Alexandra Biar a obtenu avec la mention très bien un Master « Archéologie des Amériques » de Paris 1 Panthéon Sorbonne (2011). e Inscrite en 3 année de thèse en Archéologie des Amériques dans cette même université, sous la direction de Brigitte Faugère, elle a une expérience extensive des fouilles sousmarines. 2 Marion Slitine, anthropologue, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, France 28 ans (France-Maroc) Sujet d’étude : « Les mondes de l'art visuel palestinien à l'heure de la globalisation (1993-2013) » A travers une étude sociologique et anthropologique des « mondes de l’art » palestiniens, Marion Slitine propose de repenser les rapports entre art et politique – toujours profondément imbriqués dans le cas palestinien – tout en les inscrivant dans le contexte de marchés de l’art progressivement mondialisés. Ses recherches concernent l’art contemporain en Palestine, du début du mouvement d’art moderne palestinien, jusqu’aux créations les plus récentes – comme les installations, le vidéo art ou les média numériques. A travers une étude ethnographique de la nouvelle génération d’artistes des territoires occupés et de la diaspora, la thèse interroge les dynamiques politiques et transculturelles de ces mondes de l’art palestinien : le tournant des accords d’Oslo sur la création artistique, l’émergence d’un marché de l’art arabe, la mondialisation de la scène artistique et les réseaux diasporiques, la transformation de la critique artiste face à la « cause nationale » ou l’exploitation de la « ressource Palestine » dans l’art contemporain. Elle analyse, ce faisant, le quotidien de ces artistes et la permanence (ou non) d’une critique artiste dans ces conditions. Marion Slitine se penche également sur les œuvres ellesmêmes, et sur les transformations dans le maniement du registre symbolique. Profil et parcours ème Actuellement en 3 année de thèse d’anthropologie au Laboratoire d’Anthropologie Urbaine de l’Institut Interdisciplinaire de l’Anthropologie du Contemporain (EHESS), sous la direction de Franck Mermier, Marion Slitine a un parcours universitaire pluridisciplinaire : un Master 2 de Politique Comparée, Spécialité « Monde musulman » – Sciences-Po Paris (IEP) (2010) ; un Master 1 d’Histoire Spécialité « Sociétés arabes contemporaines » de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (2008) ; ainsi que 3 Licences en Histoire et en Histoire de l’art de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (2004-2007), ainsi qu’en Arabe et Civilisations orientales de l’INALCO (2007). Elle a reçu plusieurs bourses de recherche et possède une expérience dans le développement culturel (Institut Français de Jérusalem, Centre Culturel Français de Damas, Musée National de Damas, Institut du Monde Arabe). BOURSES POST-DOCTORALES 2014/2015 Nicolas Elias, Anthropologue, Université Paris-Ouest Nanterre la Défense, France ; Centre Marc Bloch, Allemagne 29 ans (France) Sujet d’étude : « Le cem et le dem. L’alcool comme procès de l’âme chez les alévis de Turquie » Ce projet de recherche porte sur la consommation rituelle d’alcool dans une « confrérie » musulmane de Turquie : les alévis. Lors de longs rituels appelés ayin-i cem (« cérémonie de l’union»), du rakı (un alcool de raisin anisé obtenu par distillation) est bu, selon un cérémonial strict, mais en quantité surabondante. Le postulat est que cette consommation tient non pas de la communion (comme chez les premiers chrétiens) ou de l’extase, mais d’une « épreuve » que le lauréat assimile à un « procès de l’âme ». Nicolas Elias s’intéressera ainsi aux raisons qui poussent cette confrérie marginale à consommer rituellement de l’alcool tout en se réclamant de l’Islam. Il interrogera le rôle du dem (alcool) dans le cem (liturgie) et dans la spiritualité alévi ainsi que dans le rapport de cette communauté à la nation turque et à la communauté des croyants. A partir d’une pratique rituelle peu étudiée, cette contribution permettra à la fois de discuter les modalités de négociation de l’identité et des rapports entre groupes 3 minoritaires et populations majoritaires, mais aussi une notion centrale en islam, celle du haram (définit communément par « interdit »). Profil et parcours Diplômé en musicologie (L3, M1 et M2 de l’Université de Montpellier 3), Nicolas Elias a déposé une thèse en ethnomusicologie au Centre de Recherche en Ethnomusicologie (Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative, Paris Ouest Nanterre La Défense) en 2014, sous la direction de Jean During, portant sur le rapport entre musique, structuration sociale et économie de la jouissance dans les montagnes pontiques. Chercheur associé à l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes, actuellement boursier du Centre Marc Bloch de Berlin, il a obtenu plusieurs bourses d’organismes de recherche scientifique (France, Turquie, Grèce) et a de nombreuses publications à son actif, dont un ouvrage tiré de son Master 2 sur le luth d’Istanbul publié en Turquie. Marie-Amélie Salabelle, anthropologue, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, France 41 ans (France) Sujet d’étude : « Saints orthodoxes alaskiens : images sacrées et identité chez les Aléoutes » Dans le prolongement d’une thèse qui traitait de la question du christianisme orthodoxe chez les Aléoutes du sud-ouest de l’Alaska, un peuple insulaire marqué par une double e colonisation russe et américaine converti à cette religion depuis le milieu du 18 siècle, le projet de recherche post-doctoral porte sur la place et le rôle des saints orthodoxes alaskiens dans l’affirmation d’une identité indigène contemporaine. Marie-Amélie Salabelle propose d’analyser les icônes dans lesquelles s’incarnent ces saints – personnages centraux de l’histoire locale récemment canonisés par l’Eglise orthodoxe – dans le contexte du renouveau culturel et politique indigène dans l’Amérique russe. Il s’agira d’étudier la réappropriation par les Aléoutes des saints orthodoxes alaskiens, qui apparaissent comme de véritables figures tutélaires, ainsi que la signification donnée à ces icônes. Grace à une double approche iconographique et sociologique, le projet permettra de comprendre la façon dont les icônes des saints sont mobilisées aujourd’hui en tant que supports identitaires pour les Aléoutes et sont partie prenante d’enjeux sociopolitiques locaux, régionaux et internationaux. Profil et parcours Anthropologue affiliée au Laboratoire d’Anthropologie Sociale (CNRS/Collège de France/EHESS), et membre du GDR 3062 (CNRS) « Mutations polaires : environnement et sociétés », Marie-Amélie Salabelle a suivi un cursus d’ethnologie à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense (DEA 1998, Maitrise 1997, Licence 1995, Deug 1995). Elle a soutenu en 2013, sous la direction de Françoise Zonabend, une thèse de doctorat à l’EHESS qui a reçu la plus haute mention. Elle a également obtenu un diplôme en langue et culture inuit de l’INALCO (DULCO Inuktitut 1997). Grace à plusieurs bourses de recherche, Marie-Amélie Salabelle a réalisé depuis 2000 de nombreuses enquêtes de terrain en Alaska. Stéphanie Leclerc-Caffarel, Anthropologue et historienne de l’art, University of East Anglia, Royaume-Uni 32 ans (France) Sujet d’étude : « Iyau vakaviti, iyau vakavalagi : matériaux précieux et objets de valeur à Fidji (1774-1854) » Dans le prolongement d’une thèse qui portait sur une étude interprétative d’une vingtaine de collections muséales d’objets fidjiens datant de 1774 (découverte des îles Fidji par Cook) à 1854 (année de conversion au Christianisme du plus important chef fidjien), 4 analysées sous l’angle des relations d’échanges entre Fidjien et Occidentaux, ce projet de recherche post-doctoral porte sur la façon dont ces objets « agissent » au-delà des intentions humaines dont ils sont les porteurs. Stéphanie Leclerc-Caffarel propose de mener une analyse systématique et chronologique de certaines pièces considérées comme des objets de valeur à Fidji (iyau) ainsi que des matériaux tant locaux qu’importés qui les composent. Ainsi, l’ivoire de baleine, est reconnu comme objet valeur suprême, car il est lié au pouvoir temporel et spirituel des chefs mais aussi aux échanges avec l’extérieur. Il s’agira de comprendre les qualités visuelles, physiques et symboliques propres à ces objets de valeur conçus comme capables d’exercer une « agentivité » autonome. Le projet vise à appréhender les systèmes de signification dans lesquels ces objets circulent, tant dans l’imaginaire occidental que fidjien contemporain. Profil et parcours Chercheure associée au Fidji Museum de Suva, Stéphanie Leclerc-Caffarel a suivi un double cursus en anthropologie et en histoire de l’art en France et en Angleterre. Après une formation à l’Ecole du Louvre (Licence, Maitrise et Master 2003-2008), avec une spécialité « arts d’Océanie », elle s’est inscrite en thèse sous la direction de Steven Hooper à la Sainsbury Research Unit for the Arts of Africa, Oceania and the Americas de l’Université de East Anglia. Dans le cadre de son doctorat, soutenu en 2013, et de sa participation au Fijian Art Research Project (2011-2013), elle a développé une excellente connaissance des collections fidjiennes muséales conservées dans le Pacifique, en Europe et aux Etats Unis. Stéphanie Leclerc-Caffarel a conçu, afin de rendre ses travaux accessibles à Fidji, une base de données de plus de 3500 objets et 30.000 photographies. Joffrey Becker, anthropologue, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, France 39 ans (France) Sujet d’étude : « En présence des robots : Création et esthétique des relations humainsmachines » A l’interface de l’anthropologie des sciences et des arts, cette recherche post-doctorale entend apporter un éclairage empirique et examiner sous un nouveau jour les rapports complexes qui se tissent entre les humains et les machines anthropomorphes. Poursuivant un travail débuté en thèse, sur l’histoire et les façons dont sont construites les images d'un corps mécanisé à la fois d'un point de vue technique mais aussi du point de vue de leur réception, Joffrey Becker propose ici de revenir sur une expérience qui s'inscrit dans un projet de recherche réunissant robotique et anthropologie en collaboration avec le musée du quai Branly. Cette expérience, qui met en présence sur le plateau des collections du musée du quai Branly le robot nommé Berenson et les visiteurs du musée, a fait l'objet de nombreuses heures d'enregistrements filmés. Il s’agira de décrire et d’analyser les procédures mises en œuvre par les roboticiens pour concevoir leur machine en étudiant les interactions entre le robot, le public et les objets, enregistrées grâce à un dispositif d’observation conçu en concertation avec les roboticiens et des biologistes spécialistes du comportement animal. Profil et parcours Joffrey Becker a soutenu sa thèse intitulée « Humanoïdes : enquête sur les transformations du corps et des machines » dirigée par Carlo Severi à l’EHESS en 2013 (à paraitre aux presses universitaires de Paris Ouest). Formé à la sociologie et à l’ethnologie, il possède une maîtrise de sociologie (Metz, 2006) ainsi qu’une maîtrise en sciences religieuses (Metz 2008), un master en anthropologie sociale et ethnologie (EHESS, 2007) ainsi qu’un master d’expérimentations en arts et politique (SPEAP, IEP Paris 2011). Il est intervenu régulièrement ces dernières années dans des cours et séminaires, a eu une charge de cours de 20h à l’EHESS sur le thème « Cognition et création : les arts robotiques ». 5 Membre de plusieurs associations scientifiques, il a été rattaché au Laboratoire d’Anthropologie Sociale durant sa thèse. Joffrey Becker est l’auteur d’un ouvrage, de plusieurs articles, ainsi que de trois documents audiovisuels. Guillaume Blanc, historien, Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines 31 ans, français Sujet d’étude : « Et l’UNESCO arriva… Du mythe de la forêt perdue à l’éco-racisme : la triste invention de la nature éthiopienne ». En élargissant le questionnement de thèse, qui portait sur l’écriture d’une histoire environnementale comparée de la nation (France, Québec, Ethiopie) des années 1960 au temps présent, ce projet vise à l’écriture d’une histoire connectée de la nature éthiopienne. Guillaume Blanc propose en premier lieu une analyse des fonds iconographiques du paysage éthiopien conservés au musée du quai Branly et à l’UNESCO, qui permet de reconstituer par l’étude visuelle les états passés de l’environnement et d’interroger véracité du récit décliniste de la nature éthiopienne. Il s’agira ensuite de dresser une généalogie du discours européen sur la nature éthiopienne qui en déconstruise l’ « écoracisme », notamment à travers l’analyse des corpus archivistiques de l’UNESCO et de l’Université de Versailles, où le lauréat a élaboré durant un premier post-doctorat une base de données des archives du Ethiopian Wildlife Conservation Oranization. L’étude des récits internationaux et de leur réappropriation nationale servira à retracer ce qu’est la nature dans l’espace du discours officiel. Enfin, la nature sera appréhendée comme un enjeu et un lieu de violence, au centre de perpétuelles négociations entre acteurs internationaux, nationaux et locaux. Profil et parcours Après des études d’histoire à l’Université Paris 1 (Deug, Licence, Maitrise, Master 2), qui l’ont conduit à passer avec succès le CAPES d’histoire-géographie et à être admissible à l’agrégation en 2008, Guillaume Blanc a effectué sa thèse en co-tutelle à l’Université du Québec à Trois-Rivières et à Paris 1. Sa thèse de doctorat en histoire et en études québécoises, dirigée par Stéphane Castonguay et Bertrand Hirsh et soutenue en 2013, a obtenu la plus haute mention. Chercheur associé à l’Institut des Mondes Africains (IMAf Paris), il achève un post-doctorat à l’Institut d’Etudes Culturelles de l’Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines. RAPPEL DES PRECEDENTS LAUREATS DES BOURSES DOCTORALES 2012/2013 Reginald Patterson « Concording the Bamboo Canon: A cartography of Les Bambous: Fables de La Fontaine travesties en patois créole par un vieux commandeur (1846, 1869, 1885, 1931, 1976, 2002)» Émilie Stoll « Andrelino a mangé mon fils mais il va me le payer ! » Récits d’ensorcelés comme balises topographiques pour une élaboration du paysage et des conflits fonciers entre les Ribeirinhos du bas-Tapajós (Amazonie brésilienne) » Arnaud Dubois « Multicolore, les couleurs démocratiques. Approche anthropologique des couleurs des arts contemporains » 2011/2012 Jing Wang « Le nouvel an chinois à Paris. Entre visible et invisible: esthétique, religion et politique » Laura Flety « La ville en mouvements. Danse, création esthétique et jeux identitaires chez les Aymaras urbains du quartier Gran Poder (La Paz, Bolivie) » Julien Jugand « La musique comme instrument? Approche historique et ethnomusicologie des relations de patronage dans la musique hindoustanie (Inde du Nord)» 6 2010/2011 Tommaso Montagnani « Images sonores : musique, mémoire et société chez les Kuikuro du haut Xingu » Jean-Baptiste Eczet « Taureau noir et terre de métal. Le visuel dans la conception de l'homme en pays Mursi, Ethiopie » Morad Montazami « Le tournant ethnographique de l'art contemporain : expérience et pratiques de terrain » 2009/2010 Bérénice Gaillemin « Ecrire, lire et prier en images au Mexique : les catéchismes pictographiques testériens » François Berthomé « Rendez-vous avec ses morts. Relations, interactions et émotions dans la cérémonie garifuna du dügü » Hélène Njoto « L’art urbain à Java de 1619 à 1870 » 2008/2009 Laurent Gabail « Au centre du village, loin des parents. Parenté, âge et résidence chez les Bassari (Guinée) » Amalia Dragani « Intérieur touareg : Ethnographie de la poésie chez les Touaregs Kel Ayar et Kel Azamag (Niger) » Magali de Ruyter « Conservateurs du patrimoine musical et spécialistes de la musique des autres. Etude ethnomusicologique chez les Babongo du Gabon » 2007/2008 Alice Degorce « Saluer la souffrance d’hier. Représentation des défunts et réseaux de relations dans les chants et les rites funéraires moose (Burkina Faso) » Andréa-Luz Gutierrez-Chocquevilca« La « Voix des maîtres » : Perception d’esprits et jeux d’identifications ethniques. Contribution à l’étude du système socio-rituel quechua d’Amazonie péruvienne. » Stéphanie Khoury « Le Lkhon Khol Khmer : Etude ethnomusicologique d’un théâtre rituel » 2006/2007 Anne-Gaël Bilhaut « Ethnogénèse et représentations de l’histoire chez les Zapara d’Amazonie (Equateur, Pérou) : des objets et des rêves, supports et producteurs de la mémoire » Virginie Johan « Du je au jeu de l’acteur de Kutiyattam : ethnoscénologie d’un théâtre épique (Kerala) » Lubomira Palikarska « Des images divines aux panneaux publicitaires. Etude des savoirs et des savoirs-faire d’une caste de peintres dans la vallée de Katmandou » RAPPEL DES PRECEDENTS LAUREATS DES BOURSES POST-DOCTORALES 2012/2013 Claire Houmard « Diversité culturelle de l’Arctique, du Dorsétien au Thuléen : évolution, adaptation et interactions des groupes humains, du Canada au Groenland (500 B.C.-1600 A.D.) » Olivia Ange « Circulation et valorisations des miniatures andines dans un paysage culturel de l’Unesco » Giulia Battaglia « Ethnographic practices of digital image-making in India » Anna Edmundson « Crossing the Gulf: Towards an Art History of Papua New Guinea » Baptiste Gille « Masques chamaniques yup’ik et tlingit. Réflexions sur deux formes de figuration des entités surnaturelles dans le grand nord-américain » 2011/2012 Katerina Kerestetzi « La technologie de la croyance : Influences de la culture matérielle sur la pratique du paleo monte » 7 Sébastien Galliot « Vers une approche technologique de la transmission rituelle. Matières et images du tatouage en Océanie et à Samoa » Enrique Pilco « La patrimonialisation des chants religieux en quechua de la cathédrale de Cuzco. Entre la polyphonie écrite et le yaraví oral » Sophie Moiroux « Les Peintures d’Amati Trumai (Haut-Xingu, Brésil) : Mémoire, Ontologies des Images et Paradoxes » Emilie Maj « La musique en Sibérie du Nord : Plaire aux esprits et construire son identité» 2010/2011 Teresa Castro « Les Atlas anthropologiques du monde : contribution pour une histoire visuelle et culturelle de la notion d'altérité à travers les collections photographiques du musée du quai Branly » Julien Bondaz « Permis de capture. Collectes d'objets et captures d'animaux en Afrique Occidentale Française (1928-1958) » Judith Bovensiepen « Sceptres, drapeaux et tambours : une étude de l'histoire coloniale du Timor Oriental à travers des objets matériels » Gildas Salmon « "Esprit des peuples" et diffusion dans l'ethnologie boasienne : les racines américaines de l'anthropologie structurale » Perig Pitrou « Modalités de la figuration des activités associées aux processus vitaux en Mésoamérique » 2009/2010 Gil Bartholeyns « La culture matérielle des sociétés chrétiennes et préindustrielles : conception de la matérialité, statut de l’objet, valeur de l’acte technique » Emmanuel de Vienne « L’appropriation des technologies audiovisuelles par les Trumai du Brésil » William Tallotte « L’œil du haut. Musique et image divine dans le culte agamique de Siva (Inde du Sud) » Anne Damon-Guillot « L’Ethiopie baroque : le rôle de la musique dans la rencontre entre les missionnaires catholiques et l’Ethiopie à l’époque moderne » e e Isabel Yaya « Les Andes et la curiosité française aux XVII et XVIII siècles » 2008/2009 Sarah Fee « Perceptive boundaries : a study of Raymond Decary’s colonial photography and the akotofahana silk textile in shaping Western images of Madagascar » ; Jessica de Largy « “Karel Kupka en terre d’Arnhem : regards comparés sur la collection d’objets aborigènes du nord de l’Australie du musée du quai Branly et du Museum der Kulturen » Rossella Martin « L’iconographie de l’Inca dans les queros de l’époque coloniale et dans les portraits généalogiques des anciens rois du Pérou du musée du quai Branly (Paris) » Gabriela Zamorano « An archaeology of ethnographic portraiture in South America (18401920) » 2007/2008 Marc Brightman « Politiques de la créativité : vers une théorie de la propriété en Amazonie » Nicolas Jaoul « Images et imaginaires de la contestation en Inde : l’imagerie politique des subalternes » Stéphane Rennesson « La mise en spectacle des combats entre « non-humains » : duels d’animaux et théâtre d’ombres en Thaïlande » Fanny Wonu Veys « Révéler l’étoffe d’écorce : histoire des étoffes d’écorces de la Polynésie occidentale » 2006/2007 Cyrille Bienvenu Bela : « Etude anthropo-stylistique des objets Fang-Beti-Bulu (SudCameroun, Nord Gabon, Nord-est de la Guinée Equatoriale) » Ludovic Coupaye : « Art, Technologie et « agency » : les Grandes Ignames des Abelam de Nyamikum, Papouasie Nouvelle-Guinée » 8 Julie Patrois : « Analyse et étude iconographique des graffitis préhispaniques du site archéologique de Rio Bec et ses environs (Campeche, Mexique) » Raphaël Rousseleau : « L’art tribal de l’Inde centrale : histoire de la notion et des réseaux de productions » LES PRIX DE THESE Parallèlement aux bourses d’études, le musée du quai Branly attribue un à deux prix de thèse à jeunes chercheurs ayant soutenu leur thèse l’année universitaire précédente. La thèse doit traiter d’un sujet lié aux champs de recherche privilégiés par le musée du quai Branly : l’anthropologie, l’ethnomusicologie, l’histoire de l’art, l’histoire, l’archéologie, la sociologie ou encore le droit du patrimoine. Le prix, doté d’un montant de 8000€, doit servir à sa publication. La répartition de la somme entre les deux prix est décidée par le comité d’évaluation scientifique. 2013 Katell Morand « Solitudes habituées. Le chant, le souvenir et le conflit chez les Amhara du Goğğam (Ethiopie) » Cédric Yvinec, « Les monuments lyriques des Surui du Rondônia (Amazonie méridionale) : chants, événements, savoirs » 2011 Filippo Bonini Baraldi « L’émotion en partage. Approche anthropologique d’une musique tsigane de Roumanie » Yaëlle Biro « Transformation de l’objet ethnographique africain en objet d’art. Circulation, commerce et diffusion des œuvres africaines en Europe occidentale et aux Etats-Unis des années 1900 aux années 1920 » 2010 Nichole Bridges « Contact, Commentary, and Kongo Memory : Souvenir Ivories from Africa’s Loango Coast, ca. 1840-1910 » Anne Casile « Temples et expansion d'un centre religieux en Inde centrale. Lectures du e e paysage archéologique de Badoh-Pathari du V au X siècle de notre ère » 2009 Sophie Jacotot « Entre deux guerres, entre deux rives, entre deux corps. Imaginaires et appropriations des danses de société des Amériques à Paris dans l’entre-deux guerres » 2008 Grégory Delaplace « L’invention des morts en Mongolie contemporaine. Sépultures, fantômes photographie » 2007 Aurélie Helmlinger « Mémoire et jeu d’ensemble. La mémorisation du répertoire musical dans les steelbands de Trinidad et Tobago » LA RECHERCHE ET L’ENSEIGNEMENT AU MUSEE DU QUAI BRANLY Depuis sa création, le musée du quai Branly est engagé dans la recherche de pointe et dans sa diffusion, dans les domaines de l’histoire et de l’anthropologie des arts. La recherche et l’enseignement supérieur sont intégrés à la vie de l’institution dans le cadre d’une politique novatrice tant par ses visées scientifiques que par ses modalités d’organisation. Le domaine de réflexion : au-delà des collections La recherche et l’enseignement ne se limitent pas aux seules collections du musée et sont ouvertes sur les domaines des arts occidentaux et extra-occidentaux, des patrimoines 9 matériels et immatériels, des institutions muséales et de leurs collections, de la technologie et culture matérielle. Les disciplines concernées sont l’anthropologie, l’histoire de l’art, l’histoire, l’archéologie, l’ethnomusicologie, les arts du spectacle et la sociologie. L’organisation de la recherche en réseau Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés et pour mettre en œuvre sa politique scientifique, le département de la Recherche et de l’Enseignement a souhaité créer des dispositifs de recherche innovants : un système plus ouvert et flexible centré sur l’accueil, pour des chercheurs et des périodes limitées, de projets individuels ou collectifs, et sur la participation des conservateurs à des programmes de recherche nationaux ou internationaux. Cette organisation repose sur le département de la Recherche et de l’Enseignement qui coordonne les ressources d’accueil et de financement pour les projets de recherche ; les manifestations scientifiques auxquelles participent chercheurs invités, enseignants et experts du musée ; les activités des sociétés savantes hébergées au musée ainsi que la participation aux Labex, structures de recherche destinées à favoriser les rencontres entre différentes institutions académiques et culturelles, ainsi que les projets interdisciplinaires. Le musée du quai Branly est actuellement partenaire de 3 LABEX : le Labex « Création, arts, patrimoine » (CAP) qui regroupe 24 équipes ou centres de recherche affiliés ; le Labex « Patrimoines matériels : savoirs, conservation, transmission » et le Labex « Les passés dans le présent ». L’aide directe à la recherche : bourses et prix de thèse Pour aider des doctorants et de jeunes docteurs à mener à bien des projets innovants, le musée attribue chaque année huit bourses (trois doctorales, cinq post doctorales). L’attribution s’effectue à l’issue d’un appel d’offre international qui génère plus de 1000 candidatures par an, sur des thèmes ayant trait à l’histoire de l’art, à la sociologie, l’archéologie, l’anthropologie. Les boursiers, sélectionnés par un comité d’évaluation scientifique pour la pertinence du thème de recherche, bénéficient d’un poste de travail au sein du musée dont ils font partie pendant une année, avec la possibilité de travailler avec les conservateurs, d’intervenir auprès du public dans le cadre du salon de lecture Jacques Kerchache. Depuis 2007, deux prix de thèse de doctorat, d’un montant de 8 000 euros, couronnent un travail réalisé dans une université européenne (en français ou en anglais) et aide à la publication de l’ouvrage. La place de l’enseignement Le musée du quai Branly, en partenariat avec 9 établissements d’enseignement supérieur, a créé en son sein une vie de campus. Il accueille dans trois salles de cours, des enseignements en lien avec ses collections ou correspondant aux thèmes scientifiques définis par le département de la recherche et de l’enseignement. Cette vie de campus, rassemble chaque année près de 1250 étudiants et 42 enseignements distincts. INFORMATIONS PRATIQUES : www.quaibranly.fr Contact presse : Pierre LAPORTE Communication - tél : 33 (0)1 45 23 14 14 - [email protected] Contacts musée du quai Branly : Magalie VERNET Nathalie MERCIER Adjointe de la directrice de la Directrice de la communication communication [email protected] Responsable des relations médias [email protected] Lisa VERAN Chargée des relations médias 33 (0)1 56 61 70 52 [email protected] 10
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