Revue de presse Exposition art plastique, photographie, vidéo, dessin, graphisme, installation, écriture,musique et performance Galerie 59Rivoli - 59, rue de Rivoli - 75001 PARIS 12 - 24 août 2014 AVANT-PROPOS HIC EST SANGUIS MEUS Le sang des femmes. D’après une idée de Paola Daniele Paola Daniele, chorégraphe, danseuse, plasticienne naît le 07 novembre 1976 à Cosenza (Italie). Elle se forme en tant que danseuse contemporaine (technique Alwin Nikolais), se perfectionne au travers de masters et séminaires en Italie et en France avec Raffaella Giordano, Carolyn Carlson, Giorgio Rossi, Alain Platel, Domique et Françoise Dupuy, Michele Abbondanza, Eugenio Barba, Michele Di Stefano, Ziya Azazi, Geraldine Pilgrim (site specific composition). Elle étudie la voix et la technique de l’émission avec Chiara Guidi (Societas Raffaello Sanzio) , à Paris avec Linda Wise et Enrique Pardo, Centre international Roy Hart Theatre. Suite à des expériences de création collective, elle est depuis 2005 auteur de ses projets de danse/théâtre, performances et apporte son concours dans plusieurs domaines de création en Italie, France, Belgique et Portugal. Elle collabore en tant que freelance dans la création et la direction de projets artistiques. Elle s’intéresse à l’univers feminin et à la place de la femme dans la société, depuis 2013 elle mène un travail de recherche sur le sang des femmes avec une liberté de regard sans limite et sans provocation. Cette enquête lui a donné l’opportunité de rencontres et d’echanges avec d’autres artistes passionnés par ce sujet , donnant ainsi la vie au colletif Hic est sanguis meus. “L’auteure de cet examen de la femme par son sang est une plasticienne et danseuse calabraise, Paola Daniele. Artiste, italienne et femme. Trois éléments essentiels. Artiste pour imaginer la forme à donner à sa recherche et s’entourer d’un collectif de jeunes artistes. Italienne, originaire de ce pays qui pratiquait encore récemment les philtres d’amour avec le sang des menstrues. Et femme, enfin et avant tout, pour interroger son identité et celle de ses sœurs au travers de cette "indisposition", habituellement dissimulée à la publicité. Résultat : une plongée dans le pourpre au travers d’une cinquantaine d’œuvres présentées, films, poèmes, peintures et autres, venus de pays divers”. Isabelle Soler – Journaliste TV5 Monde Dessine-moi un vagin, le vagin selon les visiteurs de l’exposition de Paris. Le collectif « Hic Est Sanguis Meus », rassemblé pour la première fois autour du thème du sang des femmes, représente une grande variété de visions, d'arts et de styles. 50 artistes, de 20 à 70 ans, hommes et femmes à proportion égale, italien-nes, français-es, anglais-es, hispanophones notamment; du multimédia numérique à la performance, en passant par le documentaire, l'animation, la peinture, la photographie, la danse et l'installation, il se fait fort d'une ouverture à la multiplicité des mouvements, des couleurs et des formes. Il n'est pas question de concurrence ou de rivalité: cette richesse est une ouverture à l'autre, qui décuple l'inspiration et les possibilités de créations collectives. FACEBOOK www.facebook.com/hicestsanguismeus SITE WEB www.dolceredenzione.com chorégraphies, concerts et ateliers participatifs – est de présenter aux hommes, aux filles et aux femmes le cycle menstruel comme une ressource, plutôt que comme une malédiction, et de démystifier le rapport à ce signe, demeuré incompris si longtemps. D’où vient l’idée que le sang des femmes serait impur ? “Comme toutes les émissions corporelles passives, les menstrues sont assimilées à une souillure, dont il faut se laver pour retrouver un état de pureté ” indique Hélène Le Vern, gynécologue et sexologue. La connaissance et la maîtrise du corps, sans dogme, voilà l’objectif. Dès jeune fille, les femmes apprennent que les menstruations sont “une crise hygiénique” (Chris Bobel), mais n’est-ce pas plutôt le moment idéal d’étudier leur corps et de lever le voile sur toutes ses curiosités ? Nous voulons démontrer cela avec beaucoup d’amour, de recherche, d’intelligence et d’humour – autant que possible. Le sang est une ressource, pas une honte, comme les religions et les industries des produits d’hygiène féminine veulent nous le faire croire. Le sang comme esprit. Le corps de la femme libéré des tabous devient poétique et émouvant. Les menstruations, par leur relation avec le cycle lunaire (28 jours) étaient probablement la source la plus ancienne des sciences géométriques et mathématiques. Les quatre phases de la lune sont symétriques à celles du cycle menstruel. “Si vous pensez que vous êtes libérée, vous devriez considérer l’idée de goûter votre propre sang menstruel. Si cela vous rend malade, vous avez encore beaucoup de chemin à faire.” Germaine Greer, The Female Eunuch. Les menstrues sont le seul sang non-violent qui coule de notre corps. Savez-vous pourquoi les femmes saignent chaque mois ? Premier postulat : ceci n’est pas seulement un manifeste féministe, mais un voyage dans l’univers et le corps de la femme, sans tabou, avec une grande liberté de regard. “Le sexe des femmes n’est pas visible comme celui de l’homme. Le sang qui s’en écoule à la vue de tous vient signifier qu’il vit, qu’il sécrète, qu’il palpite, qu’il désire, entraînant une gêne chez la femme comme chez l’homme”. Explication du psychanalyste Olivier Grignon, auteur de l’ouvrage Le corps des larmes. Le sang menstruel est le marqueur irréfutable de la fécondité de la femme. Il désigne son horloge biologique, entre ses premières et ses dernières règles. Tout homme est né d’un ventre sanglant, rappelle Maryse Vaillant. Les règles le renvoient donc à son origine, à une angoisse très archaïque, d’avant le langage. D’innommables, les règles sont devenues invisibles et, dans le monde moderne, le tabou menstruel prend généralement la forme d’un certain silence autour du sujet. Le mot vagin n’est jamais employé dans les publicités pour tampons, où le sang n’est jamais rouge, mais bleu ! Depuis la nuit des temps, la capacité de la femme à engendrer la vie reste le mystère le plus puissant pour l’homme: “Il n’est pas très étonnant que ce sang, qui vient rappeler la différence fondamentale des sexes, intrigue et fascine les hommes” analyse la psychothérapeute Maryse Vaillant, “toutefois, il a longtemps été méprisé par eux. Parce qu’il coule du corps des femmes chaque mois sans qu’elles puissent le retenir, contrairement au sang glorieux versé par les hommes au combat. Et on le sait, ces derniers valorisent toujours l’actif sur le passif, le volontaire sur l’involontaire”. Le but de ce voyage, documenté avec plusieurs supports – vidéos de fiction, animations et documentaires, multimédias, images numériques, photographies, bandes-dessinées, dessins et peintures, lectures et performances, installations et During my period - Ut Barley Sugar LES ARTISTES Christine Armanger Performeuse, metteur en scène [email protected] compagnielouve.tumblr.com Alfonsina Bellio Ecrivain, anthoprologue [email protected] Raphael Correia Ribeiro Acteur, performeur [email protected] Florian Bezaud Ecrivain [email protected] Paola Daniele Chorégraphe,danseuse, plasticienne [email protected] dolceredenzione.com Laure-Elizabeth Bourdaud Journaliste [email protected] Andrea De Carlo Ecrivain, journaliste [email protected] Mariolina Catani Photographe [email protected] behance.net/mariolina-catani Séverine Delrieu Ecrivain, poète [email protected] Enrico Cocuccioni Photographe, graphiste [email protected] Collectif Les abattoirs Artistes collectifl[email protected] collectiflesabattoirs.tumblr.com vimeo.com/collectiflesabattoirs Noémie Fargier Vidéaste [email protected] compagnieascorbic.com Michele Ferraro Chorégraphe, photographe [email protected] Giuseppe Filosa Peintre, sculpteur fi[email protected] filosascultoreepittore.it Lorenzo Fontanesi Photographe lorenzofontanesi.com Maxime Girard Dessinateur, écrivain, photographe, vidéaste [email protected] maxcolyve.blogspot.fr Jillian Lainé Plasticienne [email protected] jillianceramiques.tumblr.com Vash Yeah-Antoine Laval Graphiste [email protected] Simon Marlet Ecrivain, peintre [email protected] Pauline Maucort Journaliste [email protected] Esther Megard Dessinatrice, sérigraphe [email protected] Catalina Mejia Plasticienne [email protected] Carla Monteforte Journaliste, ecrivain [email protected] Tommy Muto Compositeur, musicien, architect [email protected] Aline Namessi Vidéaste [email protected] Alba Onofrio Vidéaste, photographe [email protected] Mirko Onofrio Compositeur, musicien [email protected] Federico Orlando Photographe, peintre, graphiste [email protected] Camille Robert Vidéaste [email protected] youtube : docduréel Ivana Ruffolo Plasticienne, graphiste ivana.ruff[email protected] Federica Servidio Ecrivain, poéte [email protected] Aomi Sessions Plasticienne [email protected] Samy Souiou Auteur, dessinateur [email protected] https://www.flickr.com/photos/124843142@N02/ Erwan Soumhi Artiste erwansoumhi.com manifart.org pez-corp.net Ut Barley Sugar Plasticienne, vidéaste [email protected] utbarleysugar.com ut-barley-sugar.tumblr.com Romain Torres Vidéaste Romain.torres75@ club-internet.fr Caroline Vasseur Peintre [email protected] Hic est sanguis meus. Il nuovo progetto artistico di paola daniele 6 giugno 2014 - by Ariel von Kirsche http://malesoulmakeup.wordpress.com/2014/06/06/paoladaniele/ Questo è il mio corpo che è sacrificato per voi; […] Questo calice è la nuova alleanza nel mio sangue, che viene versato per voi. dal Vangelo secondo san Luca se io apro il mio corpo affinché voi possiate guardarci dentro il vostro sangue, è per amore vostro: l’altro […]. Ecco perché tengo alla VOSTRA presenza durante le mie azioni Gina Pane Hic est sanguis meus è il nuovo ambizioso progetto artistico della performer e coreografa Paola Daniele. Il Cristo della contemporaneità non è più un uomo, ma una donna. Il suo sacrificio non ha più intenti salvifici, ma catartici e conoscitivi. In altre parole, il rivelare al mondo i misteri più intimi dell’universo femminile è un modo per diffondere conoscenza; e là dove c’è conoscenza e sapere non c’è spazio per tabù, pregiudizi e discriminazioni. Lungi dall’essere un manifesto femminista, Hic est sanguis meus sarà piuttosto un viaggio esplorativo, di carattere interdisciplinare, nel profondo dell’intimità – e quindi dell’identità – della donna. L’artista italiana, d’adozione parigina, vuole raccontare, servendosi di media differenti (fotografie, musiche, video, installazioni e performance), il ciclo mestruale con naturalezza, senza filtri, senza limiti, dal momento che “siamo tutti nati da un ventre sanguinante”. Il sangue, perciò, si carica di simbologie positive, diventando fonte di vita, fertilità e rinascita. Nonostante questa simbologia positiva del sangue, lo psicoanalista Olivier Grignon, autore di Corps des larmes, osserva: “Il sesso delle donne non è visibile come quello degli uomini. Il sangue che ne cola alla vista di tutti significa che esso vive, secerne, palpita, desidera, causando spesso un disagio nelle donne come negli uomini”. Sin dai tempi antichi, le perdite di sangue, associate all’indebolimento e alla morte, erano considerate segno infausto, impuro. A tal proposito, si ricordino, per esempio, le terribili parole del Levitico (Antico Testamento, VI-V sec. a. C.): “Quando una donna abbia flusso di sangue, cioè il flusso nel suo corpo, la sua immondezza durerà sette giorni; chiunque la toccherà sarà immondo fino alla sera”. Il ciclo mestruale, considerato sempre simbolo dell’impurità femminile e, di conseguenza, elemento di discriminazione di genere, è divenuto nei tempi odierni un segno distintivo e assertivo dell’identità femminile, nonché vessillo di lotta dei movimenti femministi. Tanto che un filone della letteratura femminile contemporanea è definita dalla critica con l’epiteto “mestruale”. Sin dalla notte dei tempi la capacità delle donne di creare la vita rimane per l’uomo il mistero più grande. La psicoterapeuta Maryse Vaillant afferma che il sangue, soprattutto quello che riguarda il corpo femminile, nonostante il fascino che esercita, è stato per lungo tempo disprezzato dai “maschi”: “Non è sorprendente che il sangue, che ricorda la differenza fondamentale tra i sessi, intrighi e affascini gli uomini”. Se il sangue dell’uomo versato sul campo di battaglia è accettato di buon grado, in quanto sottintende valori positivi come eroismo, coraggio, sacrificio per la madre Patria, quello che scorre dal ciclo mestruale viene al contrario stigmatizzato. Nelle società patriarcali e misogine il sangue femminile suscita paura ed è considerato – come abbiamo affermato sopra – simbolo d’impurità della donna. Ciò avviene non solo nelle culture occidentali, ma anche orientali: in Giappone, secondo la tradizione scintoista, il sangue è un tabù. Con il termine kegare si indica l’impurità, in particolare proprio quella che si genera attraverso il corpo delle donne con il ciclo mestruale o le perdite di sangue durante il parto. In quei giorni le donne mestruate e le partorienti erano allontanate da casa e costrette a vivere in isolamento per non contaminare il focolare domestico né generare – secondo il folclore nipponico – una sorta di spiritello maligno e dispettoso, dettokekkai. Potevano fare ritorno solo dopo un rito purificatore chiamato misogi. Tuttavia, lo storico francese Jean-Paul Roux (1925-2009), nel suo saggio dal titolo Le sang. Mythes, symboles et réalités (Fayard, 1988), sfata il mito che questo atteggiamento maschile sia dettato solo da “paura” nei confronti del sangue, poiché questo sarebbe un discorso molto riduttivo. Secondo lo studioso, di fronte al sangue mestruale l’uomo cade in una sorta di terrore universale, descritto sin dai tempi immemorabili, e che non è circoscritto ai popoli primitivi. La donna che si trova nel periodo di mestruazione diventa una minaccia ben più grande dell’impurità stessa, per cui l’uomo tende a prenderne le distanze. L’inizio del ciclo mestruale segna una tappa importantissima per le donna: perché avviene un cambiamento non solo fisico (cioè, il passaggio dall’infanzia alla maturità; la fanciulla che diviene donna e, di conseguenza, moglie, madre), ma anche nei rapporti sociali: nelle società arcaiche rappresentava altresì il passaggio dalla tutela del padre a quella dello sposo. Diversi sono infatti i miti classici che raccontano di questo rito di passaggio dalla condizione di fanciulla a quella di donna (si pensi al mito di Ifigenia, per esempio), spesso rappresentati con il sacrificio della vergine, in linea con l’eterno ciclo di morte e rinascita. Nell’antica Grecia con il termine proteleia si indicavano i sacrifici e le cerimonie che erano praticati prima delle nozze dei giovani sposi. In uno di questi riti i genitori accompagnavano le loro figlie sull’Acropoli, per celebrare un sacrificio alle divinità femminili, in genere ad Afrodite. Durante il sacrificio veniva bruciato un oggetto personale, un giocattolo o una ciocca di capelli, a rappresentare la fine della pubertà. Paola Daniele, dopo un anno di ricerche sul tabù del sangue nelle società patriarcali, con particolare approfondimento alla nostra epoca, lancia una campagna di crowfunding in Francia e in Italia, con l’intento di raccogliere fondi necessari alla realizzazione del suo progetto. Questo ha già suscitato grande interesse e curiosità nell’ambiente artistico parigino. Infatti, si è costituito un collettivo di lavoro di oltre venti rappresentanti di diverse discipline artistiche per la realizzazione di una mostra dedicata al tema summenzionato, che avrà luogo a Parigi dall’11 al 26 agosto, presso la galleria 59 Rivoli aftersquat. La raccolta fondi on line durerà 28 giorni, cioè il tempo di un ciclo mestruale, corrispondente alle quattro fasi lunari. Per sostenere il progetto e avere altre informazioni, si veda: Hic est sanguis meus. Performance - Manipule moi avec soin La Femminilità senza tabù Sangue e purezza nell’idea di Paola Daniele Mercoledi 18 giugno 2014 _ by Alessia Principe Estasi primordiale - Ivana Ruffolo / Blessures parfaites - Paola Daniele Hic est sanguis meus – une exposition qui a lieu du 12 au 2 août 2014 à Paris 15 août 2014 – par Le Cabinet de curiosité féminine http://cabinetsdecuriosites.fr/sexorama/sexualite-sexorama/hic-sanguis-meus/ Les menstrues sont le seul sang non-violent qui coule de notre corps. Savez-vous pourquoi les femmes saignent chaque mois ? Brisons le tabou. Premier postulat : ceci n’est pas seulement un manifeste féministe, mais un voyage dans l’univers et le corps de la femme, sans tabou, avec une grande liberté de regard. « Le sexe des femmes n’est pas visible comme celui de l’homme. Le sang qui s’en écoule à la vue de tous vient signifier qu’il vit, qu’il sécrète, qu’il palpite, qu’il désire, entraînant une gêne chez la femme comme chez l’homme ». Explication du psychanalyste Olivier Grignon, auteur de l’ouvrage Le corps des larmes. Le sang menstruel est le marqueur irréfutable de la fécondité de la femme. Il désigne son horloge biologique, entre ses premières et ses dernières règles. Tout homme est né d’un ventre sanglant, rappelle Maryse Vaillant. Les règles le renvoient donc à son origine, à une angoisse très archaïque, d’avant le langage. D’innommables, les règles sont devenues invisibles et, dans le monde moderne, le tabou menstruel prend généralement la forme d’un certain silence autour du sujet. Le mot vagin n’est jamais employé dans les publicités pour tampons, où le sang n’est jamais rouge, mais bleu ! Depuis la nuit des temps, la capacité de la femme à engendrer la vie reste le mystère le plus puissant pour l’homme: « Il n’est pas très étonnant que ce sang, qui vient rappeler la différence fondamentale des sexes, intrigue et fascine les hommes » analyse la psychothérapeute Maryse Vaillant, « toutefois, il a longtemps été méprisé par eux. Parce qu’il coule du corps des femmes chaque mois sans qu’elles puissent le retenir, contrairement au sang glorieux versé par les hommes au combat. Et on le sait, ces derniers valorisent toujours l’actif sur le passif, le volontaire sur l’involontaire ». Le but de ce voyage, documenté avec plusieurs supports – vidéos de fiction, animations et documentaires, multimédias, images numériques, photographies, bandes-dessinées, dessins et peintures, lectures et performances, installations et chorégraphies, concerts et ateliers participatifs – est de présenter aux hommes, aux filles et aux femmes le cycle menstruel comme une ressource, plutôt que comme une malédiction, et de démystifier le rapport à ce signe, demeuré incompris si longtemps. D’où vient l’idée que le sang des femmes serait impur ? « Comme toutes les émissions corporelles passives, les menstrues sont assimilées à une souillure, dont il faut se laver pour retrouver un état de pureté » indique Hélène Le Vern, gynécologue et sexologue. La connaissance et la maîtrise du corps, sans dogme, voilà l’objectif. Dès jeune fille, les femmes apprennent que les menstruations sont “une crise hygiénique” (Chris Bobel), mais n’est-ce pas plutôt le moment idéal d’étudier leur corps et de lever le voile sur toutes ses curiosités ? Nous voulons démontrer cela avec beaucoup d’amour, de recherche, d’intelligence et d’humour – autant que possible. Le sang est une ressource, pas une honte, comme les religions et les industries des produits d’hygiène féminine veulent nous le faire croire. Le sang comme esprit. Le corps de la femme libéré des tabous devient poétique et émouvant. Les menstruations, par leur relation avec le cycle lunaire (28 jours) étaient probablement la source la plus ancienne des sciences géométriques et mathématiques. Les quatre phases de la lune sont symétriques à celles du cycle menstruel. Le cercle commence le « jour 1″, date du début du saignement. “Si vous pensez que vous êtes libérée, vous devriez considérer l’idée de goûter votre propre sang menstruel. Si cela vous rend malade, vous avez encore beaucoup de chemin à faire.” Germaine Greer, The Female Eunuch. De l'Art sang tabou 20 août 2014 – par Marie Gentric et Anna Cuxac http://www.causette.fr/actu-causette/lire-article/article-898/de-l-art-sang-tabou.html Parler des règles n’est pas dégoûtant, ça peut même être beau. L’exposition gratuite « Hic est sanguis meus » s’y essaie jusqu’au 24 août à Paris. « Je voulais montrer la couleur et la matière du sang », raconte Paola Daniele, au milieu de tableaux et d’installations rouge vif, tous inspirés par les règles. Les règles des femmes, celles qui tombent chaque mois et « restent cantonnées à l’hygiénisme des publicités pour tampons ». Danseuse contemporaine et plasticienne venue d’Italie, elle a concrétisé dans l’exposition collective Hic est sanguis meus, (ceci est mon sang), un projet qui la taraudait depuis sa puberté : parler du sang « impur » à travers l’Art. Le résultat, c’est une compilation d’œuvres de 50 artistes, peintres, dessinateurs, vidéastes, plasticiens venus de différents pays. Elles sont exposées jusqu’au dimanche 24 août, en plein cœur de Paris, au 59 rue de Rivoli, le squat artistique aux fresques tape-à-l’œil, labellisé Mairie de Paris depuis 2001. L’entrée y est gratuite et les artistes accueillants : Paola vous dit tout de ces hommes « attendrissants quand il s’agit de les faire parler du mystère du cycle menstruel ». Anaïs confie comment les maux des flux lui a insufflé son montage vidéo dans lequel une femme se tord de douleur. Surtout, l’expo vaut le détour pour une sacrée histoire : celle de ces Calabraises d’un autre âge qui fabriquent un filtre d’amour avec le sang de leurs règles avant de le distiller dans le café ou le vin de l’aimé. Enfant, Paola Daniele entend parler de cette pratique comme on écoute un conte fabuleux et, avec une amie, elle cherche la véritable composition de l’élixir. Lavande, laurier, ingrédients secrets : une vidéo montre les comparses mélanger le tout et reproduire la potion. Dommage, elle n’a pas été testée, mais l’entreprise demeure fascinante. « Sans provoquer », selon le souhait de Paola Daniele, Hic est sanguis meus se visite en une demi-heure et surprend son public : « Les hommes surtout sont souvent mal à l'aise, ils se sentent mis à nu, parce qu'ils n'ont pas l'habitude de parler du sujet. » Manipule moi avec soin- installation Paola Daniele spécialisé dans la santé des femmes et auteur de La maladie de Sachs. Artiste, Italienne et femme Le Sang des femmes, source d’art 22 août 2014 - Isabelle Soler http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/Terriennes/Dossiers/p-28956-Le-sang-des-femmes-source-d-art.htm Sûrement l’exposition la plus intriguante de ce mois d’août. Sur la vitrine, deux cercles écarlates, un grand, un petit. Une vulve stylisée. "Hic est sanguis meus" ou l’exploration terriblement organique des menstrues. Les règles, les ragnagna, les anglais, les ours, bref les menstruations féminines. "Si vous pensez que vous êtes libérée, vous devriez considérer l’idée de goûter votre propre sang menstruel. Si cela vous rend malade, vous avez encore beaucoup de chemin à faire", dit l’universitaire féministe Germaine Greer (in The Female Eunuch). Le ton est donné. Femmes à lunes Si vous voyez dans le sang qui, chaque mois, s’écoule, une simple manifestation biologique, vous passez à côté de l’affaire. De la stigmatisation, des stigmatisations, de l’opprobre jetées sur les femmes pour ce sang qui coule entre leurs jambes. Du latin mensis, "mois", ou du grec mene, "lune qui établit un lien avec les cycles lunaires", le sang menstruel marque la fécondité de la femme. Renouvelant les cellules de l’endomètre, muqueuse de l’utérus qui permet la nidification du fœtus. En l’absence d'œuf fécondé, l’endomètre s’évacue, la femme saigne. Trop clair, trop simple. L’explication clinique fait l’impasse sur l’angoisse primale, sur les ténèbres des origines. Le sang renvoie au mystère de la vie. "Tout homme est né d’un ventre sanglant", rappelle la psychologue Maryse Vaillant. De tout temps, les hommes ont regardé avec dégoût, suspicion, le sang des femmes. "Lorsque les femmes souffraient de symptômes liés aux règles, les hommes associaient cela à quelque chose de négatif, de toxique. Le phénomène des règles n'a été expliqué que récemment, au milieu du XXe siècle. Cette part de mystère a nourri cette idée," estime Martin Winckler, médecin généraliste L’instigatrice de cet examen de la femme par son sang est une plasticienne et danseuse calabraise, Paola Daniele. Artiste, italienne et femme. Trois éléments essentiels. Artiste pour imaginer la forme à donner à sa recherche et s’entourer d’un collectif de jeunes artistes. Italienne, originaire de ce pays qui pratiquait encore récemment les philtres d’amour avec le sang des menstrues. Et femme, enfin et avant tout, pour interroger son identité et celle de ses sœurs au travers de cette "indisposition", habituellement dissimulée à la publicité. Résultat : une plongée dans le pourpre au travers d’une cinquantaine d’œuvres présentées, films, poèmes, peintures et autres, venus de pays divers. Vade retro, Satanas ! Selon les croyances populaires, les femmes qui ont leurs règles sont contaminantes. Dans le Limousin, on les écarte des ruches car "un essaim entier meurt d'un seul de leurs regards". Ailleurs, on utilise leurs "pouvoirs" : les femmes qui ont leurs règles traversent les champs pour les protéger des sauterelles et des chenilles ! L’ignorance a, certes, joué un rôle dans cette défiance, mais que dire de ces scientifiques et médecins qui ont propagé, à leur tour, des interprétations délirantes ? En 1893, l’un des pères de la criminologie, l’Italien Cesare Lombroso, associe menstruations et criminalité féminine. Elle débuterait potentiellement aux premières menstrues pour s’achever à la ménopause. Nonobstant leur faible représentation dans les activités criminelles, Lombroso soutient que les femmes sont dotées d’une nature essentiellement mauvaise et forcément, inférieure à celle de l'homme… Hic est sanguis meus. Ceci est mon sang. Prenez et buvez-en tous. Audacieuse, à première vue, cette appropriation de la parole du Christ lors de la Cène avant sa mort, pour évoquer les menstrues. Hic est sanguis meus. Se souvenir que les religions, à commencer par le judaïsme, ont regardé avec effroi le sang de la femme. Dans la Torah, le Lévitique interdit à un homme d'approcher une femme qui a ses règles. "Lorsqu'une femme éprouvera le flux, c'est-à-dire le sang qui s'écoule de son corps, elle restera sept jours dans son isolement, et quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir." Pour certains rabbins, l'existence des règles vient de la malédiction d'Ève, coupable de la chute d'Adam et de sa mort. Dans l’Évangile selon Matthieu (Mt 9, 20-22), on trouve l’épisode de l’hémorroïsse, une femme souffrant d’hémorragies menstruelles invalidantes. "Approchant le Christ, elle se disait en elle-même : 'Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée.' Jésus, se retournant, la vit et lui dit : 'Aie confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée.' Et de ce moment la femme fut sauvée." De quoi est-elle sauvée : de sa douleur physique, de son impureté ? Médecins et religions monothéistes se rejoignent : la femme menstruée est impure. Son sang parle de sexualité. Coulant, il évoque la fécondité. Tari, il indique qu’elle a été fécondée, que l’acte sexuel a eu lieu. Plus amusante, cette lecture : "Pourquoi la Torah nous enseigne-t-elle qu’une nida, la femme qui saigne, est impure sept jours ? Parce qu’à force d’habitude, son mari en arrive à la détester. C’est pourquoi la Torah dit : qu’elle soit impure sept jours, pour qu’elle plaise à son mari comme sous le dais nuptial." Voilà une œuvre qui ne contredit pas la Torah ! Présentée dans l’exposition, Blood and wine, d'Alba Onofrio, ou comment réaliser votre philtre d’amour… Au XIIIe siècle, le sang menstruel était considéré comme un ingrédient magique. Beaucoup de femmes l'utilisaient pour provoquer la mort de leur mari ou pour faire tomber amoureux l'élu de leur cœur. Dans la tradition populaire de la sorcellerie, la "rosée de la femme", le premier sang menstruel d'une jeune fille répandu pendant la première éclipse de lune, est le poison le plus effrayant. Le film présente la réalisation de ce philtre. A San Fili, un petit village du Sud de l'Italie, les "Magare", des sorcières expertes dans la préparation d'anciens rites magiques, le préparaient avec trois gouttes de sang menstruel et des herbes utilisées ancestralement : lavande, verveine, laurier, cannelle et clou de girofle. Le philtre devait demeurer entre les jambes de la femme puis versé dans le vin de l'amant, accompagné de cette formule : "Sang de mes veines, veines dans tes veines, tu ne pourras jamais oublier les miennes." Et voilà comment une femme que son sang, depuis longtemps, interpelle vous propose, homme ou femme qu’importe, ensemble ou pas, de scruter, d’explorer autrement le corps de la Femme. Vous pariez ? Vous ne le regarderez plus de la même façon. Dessin au feutre - Maxime Girard United colors of uterus - Jillian Lainé
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