Proposition de thèse de Klein L. Proposant Nom : Klein L. E-mail : [email protected] Téléphone : 01 45 07 77 61 Laboratoire : LESIA Code d'unité : UMR 8109 Adresse : Observatoire de Meudon, Bat. 14 Statut : Astr Co-proposant Nom : da Silva Bruno E-mail : [email protected] Téléphone : 02 48 51 88 02 Laboratoire : USN Nançay Code d'unité : Adresse : Station de radioastronomie, 18330 Nançay Statut : IR Thèse Numéro : 66 Titre : Numérisation rapide d'un système synchronisé d'antennes radio multi-réparties tel que le Radiohéliographe de Nançay Résumé : Imagerie radio et relations Soleil-Terre L'impact du Soleil sur l'Héliosphère provient de phénomènes variés: 1.Les trous coronaux, au travers du vent solaire rapide, créent dans le milieu interplanétaire des régions d'interaction qui balaient périodiquement la Terre et engendrent des orages géomagnétiques récurrents. 2.L'activité éruptive du Soleil crée des perturbations – éjections de masse, ondes de choc, particules chargées de haute énergie – qui traversent le milieu interplanétaire et peuvent interagir avec le champ magnétique ou la haute atmosphère terrestres. La compréhension des relations de cause en effet est un sujet de premier plan de la physique héliosphérique actuelle. Il a motivé des projets majeurs des dernières années comme les missions SoHO de l'ESA et STEREO de la NASA, avec une forte participation Européenne et en particulier Française. Le projet Solar Orbiter de l'ESA va dans quelques années envoyer une sonde sur une orbite avec périhélie près du Soleil (0,3 UA). Elle constitue un pas en avant majeur, car elle prendra des observations in situ de perturbations solaires bien moins altérées par la propagation interplanétaire qu'à 1 UA. Pour assurer ses objectifs scientifiques, le projet aura besoin d'observations des régions d'origine des perturbations dans la couronne solaire. Elles seront en partie faites par des instruments embarqués. Mais la spectro-imagerie radio au sol fournit des diagnostics uniques, en exploitant un mécanisme simple d'émission de la couronne calme (rayonnement de freinage) et puisqu'elle est sensible aux populations non thermiques d'électrons accélérées lors des événements éruptifs, donc aux processus de libération d'énergie. Le Radiohéliographe de Nançay (NRH) C'est actuellement le seul imageur radio dédié à l'observation de la couronne solaire dans la gamme de fréquence 150 – 450 MHz. Cette gamme correspond à une zone de l'atmosphère solaire où se fait la 1/3 connexion entre la basse couronne, à l'origine de l'activité éruptive, et le milieu interplanétaire. Les observations quotidiennes sont mises à la disposition de la communauté solaire internationale, qui les utilise intensivement (plus de 100 évènements téléchargés par an). Depuis plus de 20 ans, le NRH est à l'origine de nombreux résultats sur l'accélération des particules, le démarrage et la propagation des éjections de masse coronales, l'injection de particules dans le milieu interplanétaire, la propagation des ondes de choc dans la couronne, les structures magnétiques à grande échelle dans la couronne... Ses capacités seront un atout précieux à l'exploitation de Solar Orbiter et aussi de la sonde Solar Probe de la NASA, et sont une forte motivation pour le maintenir en service, en l'améliorant, pour la durée prévue de ces deux missions spatiales. Le Radiohéliographe possède 48 antennes, qui sont combinées en 648 interféromètres (bientôt 1128). Les images sont obtenues par une transformation de Fourier sur les sorties des interféromètres, et des opérations de déconvolution. La conception de l'instrument, relativement ancienne, tient compte des besoins de la physique solaire : bonne qualité d'image instantanée, faible temps d'intégration (moins de 100 ms), réception de signaux très variables en présence de brouilleurs puissants (haute dynamique) et observation quasi simultanée d'un ensemble de fréquences qui couvre raisonnablement la bande totale. Elle accuse cependant maintenant son âge: les différentes fréquences sont observées en commutation temporelle, d'où une perte de sensibilité, et la stabilité générale de l'instrument, satisfaisante pour l'observation de sursauts, atteint ses limites quand on veut faire des images très précises de l'émission thermique du plasma coronal. Plusieurs solutions sont envisageables pour améliorer l'instrument, au moins sur ces deux points. La plus novatrice (numérisation directe du signal au pied des antennes) fait l'objet de cette proposition de thèse. Cette solution nécessite des études sur plusieurs points, dont la synchronisation des horloges d'échantillonnage sur des antennes distantes et la maîtrise du brouillage du signal antenne par l'électronique numérique proche. L'étude à mener pour cet instrument aura a priori des retombées pour tout type d'interféromètre futur. Objectifs et justifications de la proposition de thèse Le but de cette proposition de thèse est d’explorer un nouveau concept technique propre à la radioastronomie du futur, appliqué à l’interférométrie solaire. Cette étude porte sur la numérisation rapide d’un système synchronisé en sortie d’antennes multi-réparties tel que le Radiohéliographe. En interférométrie métrique, la transmission du signal analogique ou d'oscillateurs locaux par des câbles coaxiaux ou des fibres optiques de grande longueur est toujours source d’erreurs et de fluctuations importantes des chaines de réception radio-fréquence, de dynamique de la transmission. Elle a de plus un coût élevé. La numérisation du signal en pied d'antenne peut résoudre ces problèmes. Elle est actuellement un sujet d'étude pour les futurs radiotélescopes. Elle permettrait de simplifier les chaînes de réceptions radiofréquences, d’en diminuer la consommation électrique ainsi que les coûts d’entretiens et de maintenance. L'application à l'observation du Soleil comporte cependant des contraintes originales, comme la grande dynamique des signaux, qui ne sont pas prises en compte dans les études en cours pour les radiotélescopes futurs. Le concept de numérisation et synchronisation multi-réparties constitue cependant un socle commun à tout projet instrumental pour la radioastronomie moderne. Le saut technologique ainsi induit est un enjeu grandissant dans des grands projets européens et internationaux. Ce saut passe obligatoirement par une étude système, puis la validation des concepts par un prototype d'interféromètre simplifié. Une étude des solutions adoptées dans les instruments construits ou à l'étude sera menée, pour comparer les avantages des différentes conceptions. Nature du travail : instrumentation, Financements envisagés : LABEX, LABEX, ANR, autres (préciser) : ESEP Financement européen : Moyens techniques à mettre en œuvre pour la réalisation de la thèse (instruments, code numérique, etc...) : 2/3 Le travail de thèse commencera par une étude système s'appuyant sur des simulations. Le système de réception comprend de nombreux éléments décrits ci dessous : Les paraboles du Radiohéliographe contiennent 2 dipôles à 2 polarisations, ces dipôles couvrent respectivement les gammes de fréquence 150 – 250 et 250 – 450 MHz. Chaque dipôle devra d’abord amplifier en dégradant au minimum le rapport signal sur bruit (LNA: Low Noise amplifier). Afin de différencier les dégradation du S/B (facteur de bruit) de la chaîne RF de celles dues à la précision de la remise en phase pour compenser la différence de marche entre antennes, il sera bon de prendre en compte les impédances des antennes qui font varier le facteur de bruit des LNA. La station de radioastronomie de Nançay est équipée d’instruments de mesures de pointe pour cette caractérisation précise. Les filtres seront choisis en fonction des mélangeurs. Ces derniers dépendront d’une étude initiale en fonction du choix des convertisseurs analogiques numériques (ADC). L’étude de la dynamique des ADC est contrainte par les fortes variations de puissance lors de la réception des éruptions solaires et émissions parasites. Cela permettra d’identifier une solution système parmi celles issues des grands principes de numérisation sans mélange ou en bande de base. Cette problématique apparaît actuellement dans les projets internationaux. Les données numériques issues des ADC sont sérialisées et transmises sur des fibres optiques. Le nombre de fibres et la vitesse de transmission feront l'objet d'un compromis entre les besoins et le coût des transmetteurs standards à 10bits/s. La synchronisation de la fréquence d’horloge des ADC ainsi que la datation des données numériques s’appuiera sur une étude actuellement coordonnée par la station de radioastronomie de Nançay. Le labex FIRST-TF finance cette étude, qui est en partenariat avec le laboratoire UTINAM de Besançon et la PME Gorgy Timing au profit des réseaux phasés denses pour SKA. Il faudra donc étudier tous ces éléments au cours de la thèse, les points les plus délicats étant la synchronisation des horloges d'échantillonnage sur des antennes distantes et la maîtrise du bruit que cette électronique pourrait injecter dans les antennes. La grande dynamique nécessaire constitue une difficulté supplémentaire. Les simulations seront faites à l'aide de logiciels dédiés tels que ADS ou SystemVue d'Agilent. La validation du concept pourra être faite avec au moins 2 chaines de réception simplifiées (une seule bande de fréquence et une seule polarisation) et un backend éventuellement réduit à un corrélateur logiciel. Le projet proposé s'inscrit-il dans le cadre d'un grande projet national, européen ou international ? Indirectement - soutien au sol de la mission Solar Orbiter de l'ESA Envisagez-vous une co-tutelle ? non Si oui, avec quel laboratoire : Avec quelle université d'inscription : Le sujet peut-il être proposé à un étudiant Chilien, dans le cadre de l'accord CNRS CONICYT ? oui 3/3
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