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L'euro coûte très cher
Les poches
garnies
derrière
la flambée
Contre les Russes
A quitte ou double
Après avoir remporté son match face à la Corée du Sud,
la sélection nationale est déterminée à poursuivre son
aventure au Mondial brésilien. > Pages 2 et 3
Pain, poulet et lait
Le trio manquant
au ramadhan
Des produits de première nécessité manqueront durant
le mois de ramadhan pour de multiples raisons, a affirmé
hier Le président de l’Association nationale de la
protection des consommateurs (Apoce). > Page 6
Hommage à Matoub
Les dissidents du FFS
occupent le terrain
Les dissidents du FFS ne ratent aucune occasion pour
occuper le terrain, notamment dans la wilaya de Béjaïa
où l’ancrage du FSLD commence sérieusement à faire de
l’ombre au vieux parti. > Page 5
Décalage
L’euro a atteint 165 DA à l’achat sur le marché de la devise algérienne : au
Square Port-Saïd. Un seuil jamais atteint, affirment les cambistes. Reportage
> Lire page 4
Entre frères et contre
son propre frangin !
> Pages 11 à 13
Belkhadem et
d'anciens ministres
interdits au CC
Saâdani, plus
que jamais
puissant !
La solution à la crise que vit le Front de
libération nationale (FLN), n’est pas pour
demain et elle risque de connaître une
tournure plus dangereuse que celle vécue
depuis la destitution de Abdelaziz
Belkhadem. > Page 5
Quotidien national - Mercredi 25 juin 2014 - N°2051 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406
2
> A
L A
U N E
Djamel Mesbah
« Eviter l'erreur
de jouer le nul »
Le latéral gauche de l'équipe algérienne de football,
Djamel Mesbah, a mis en garde contre l'idée de
jouer pour le match nul ce jeudi face à la Russie à
l'Arena Baixada de Curitiba (17h00 locale/21h00
algérienne), dans le cadre de la 3e et dernière
journée (Gr H) de la coupe du monde 2014 au Brésil.
«Ça serait une grosse erreur de jouer le match nul
face aux Russes qui vont chercher eux aussi à
gagner pour pouvoir se qualifier. Nous devons
aborder cette rencontre décisive avec la ferme
intention de l'emporter et éviter toute mauvaise
surprise, c'est vrai que la rencontre sera difficile,
mais on y croit», a indiqué Mesbah, à 48 heures du
match face aux joueurs du technicien italien Fabio
Capello. Après des débuts ratés dans la compétition
et la défaite concédée face à la Belgique (2-1),
l'Algérie a réussi à se racheter de fort belle manière
en l'emportant face à la Corée du Sud (4-2),
entretenant ainsi l'espoir d'une qualification
historique aux huitièmes de finale. « Nous sommes
très proches de notre but, après trois années de
labeur. C'est le moment pour tout le groupe de se
mobiliser, et inchallah on réalisera l'exploit de
passer au deuxième tour », a-t-il ajouté. Pour le
joueur de l'AS Livourne (Serie B italienne), ce match
face à la Russie sera tactique « au plus haut point».
« Les Russes sont tactiquement forts, on sait qu'ils
ont un entraîneur italien (ndlr, Capello) ils vont
certainement bien étudier notre jeu offensif. Nous
devons nous préparer en conséquence. Une chose
est sûre, on fera tout pour la qualification », a-t-il
souligné. Et d'ajouter : « Nous devons nous méfier
de la Russie qui a démontré de belles choses depuis
le début du tournoi. Elle s'est inclinée difficilement
et dans les derniers instants de la partie face à la
Belgique (ndlr, 1-0). C'est une équipe complètement
différente de la Corée du Sud, donc nous serons
obligés d'y faire face pour essayer de la contrer ».
S'agissant de la clé du match face aux Russes,
Djamel Mesbah a estimé que les Verts devront
« faire preuve de solidarité et de combativité » pour
essayer de remporter au moins un point qui suffira
au bonheur de l'Algérie.
Sofiane Feghouli
« A nous d’arracher
la victoire »
Contre les Russes
A quitte ou double
Après avoir remporté son match face à la Corée du Sud, la sélection nationale est
déterminée à poursuivre son aventure au Mondial brésilien.
P
our de nombreux spécialistes, toutes les chances sont du côté des
poulains de Vahid qui pourront un
autre défi, celui de battre les protégés de Capello. Les Fennecs n’ont besoin
que d’un seul point pour passer aux huitièmes de finale. Un événement historique
attend donc les Algériens qui auront les
yeux rivés sur Curitiba là où la rencontre
aura lieu.
Hyper motivés par le résultat du match
de haute facture, livré aux hommes de
Hong Myung-bo, les joueurs algériens affichent leur volonté pour terminer en beauté
le premier tour avec, à la clef, une place en
1/8es de finale.
Tout le monde à Sorocaba s'accorde à
dire que la tâche n'est pas aisée, mais les
coéquipiers de Yacine Brahimi, étincelant
face aux Coréens, sont « déterminés » à
mettre « tout en œuvre» pour jouer leur
carte « jusqu'au bout » et arracher une qualification « historique » au deuxième tour,
estime-t-on dans le milieu footballistique.
Sereins, les joueurs soutiennent qu'ils n'ont
« rien à perdre » et qu'ils vont se donner « à
fond » lors du 3e match face à l'équipe russe
pour réaliser un objectif qui serait alors un
exploit s'il venait à se produire surtout que
l'équipe, formée de beaucoup de jeunes
joueurs, aux capacités techniques indéniables, manque terriblement d'expérience
internationale. Les Bentaleb, Brahimi,
Feghouli, et autres Mandi, pour ne citer
que ceux-là, sont promus à un « bel avenir», comme l'a affirmé à maintes reprises
le coach national lors de ses interventions à
la presse, mais s'ils venaient à passer au
second tour, ils auraient déjà éclaté de leurs
bourgeons. « Nous avons réalisé un bon
résultat face à la Corée du Sud acquis de
surcroît avec la manière. Il nous faudra
remettre ceci face à la Russie, une manière
de valoriser les efforts que nous sommes en
train de fournir », a indiqué Yacine Brahmi.
« Nous avons confiance en nous », a-t-il dit.
Le latéral gauche Djamel Mesbah s'attend,
de son côté, à « un match difficile » face aux
Russes, dirigés par l'Italien Fabio Capello,
qui n'est pas étranger aux Algériens.
Des changements
en vue !
Pour cette rencontre face à la Russie,
décisive et cruciale pour la qualification au
deuxième tour de la compétition, le coach
national Vahid Halilhodzic, n'a pas écarté
l'idée d'opérer des changements au sein de
sa composante, comme il a si bien signifié
lors du point de presse d'après match face à
la Corée, mais sans pour autant chambouler un effectif qui a gagné dimanche avec
l'art et la manière. Non satisfait du comportement de certains joueurs, notamment
sur le plan défensif, très mal en point en
deuxième période face aux Coréens, le
technicien bosnien prévoit des retouches
au niveau de certains postes. « Peut-être
qu’il y aura d’autres changements. Je peux
me tromper sur certains, mais quand un
joueur joue pour les couleurs nationales, il
doit se donner à fond. Il fallait aussi faire le
ALGERIE NEWS
choix en fonction de la tactique, car sans
rigueur et sans tactique, aucune équipe ne
pourra passer au 2e tour », a-t-il estimé. Le
milieu de terrain offensif, Abdelmoumen
Djabou, auteur du deuxième but face au
représentant asiatique, avait du mal à terminer la partie, se sentant physiquement
incapable de terminer le match, avant de
céder sa place à la 73e minute à Nabil
Ghilas.
Le néo-international, Ryad Mahrez,
titularisé lors du premier match face à la
Belgique (défaite 2-1), devrait retrouver sa
place dans le onze, lui qui est capable de
faire la différence sur son côté gauche. « J’ai
vu des joueurs terminer le match très difficilement. Nous devons récupérer nos
joueurs. Si je vois des blessés et de la fatigue,
il y aura des changements. Nous allons
continuer la préparation et jouer les barrages contre la Russie. C’est très possible
maintenant de passer », a-t-il expliqué. Au
niveau du milieu du terrain, le tandem
Feghouli-Brahimi sera reconduit, idem
pour la récupération avec Medjani et
Bentaleb, qui ont bien accompli leur mission face aux Coréens.
Lors de la séance d'entrainement, prévu
ce mardi à 11h00 locale (15h00), Vahid
Halilhodzic devra mettre en place, au cours
d'un match d'application, la stratégie de jeu
qu'il compte adopter face aux Russes.
L'équipe nationale s'envolera mardi en fin
de journée pour Curitiba à bord d'un avion
spécial, en vue du match ce jeudi face à la
Russie.
Mohamed B.
Mercredi 25 juin 2014
Le milieu de terrain de la sélection algérienne de
football, Sofiane Feghouli, a estimé que rien n'est
encore joué pour une qualification historique au
deuxième tour du mondial 2014 au Brésil, en dépit
de la victoire face à la Corée du Sud (4-2) dimanche
au stade de Porto Alegre, dans le cadre de la 2e
journée (Gr H).
« Nous avons trois points, mais il nous reste un
match très difficile contre la Russie, je tiens à
féliciter tout le monde après ce beau succès face aux
Coréens. On avait à coeur de démontrer que notre
génération avait du potentiel, à nous maintenant de
confirmer face aux Russes et d'aller chercher cette
qualification », a indiqué le joueur du FC Valence
(Liga espagnole) à l'issue de la partie. Grâce à cette
victoire, l'Algérie prend la deuxième place au
classement de son groupe, derrière la Belgique, déjà
qualifiée après son succès face à la Russie (1-0).
« Face à la Belgique, nous avons bien joué, mais
nous n'avons pas tenu. Pour cette rencontre face à la
Corée, nous avons préparé le match différemment
face à une belle équipe sud-coréenne, qui nous a
posé des problèmes et qui est revenue à 3 buts à 1,
et ce quatrième but nous a fait beaucoup de bien »,
a-t-il ajouté. Appelé à commenter son entente avec
le duo Brahimi-Djabou, le numéro 10 des Verts n'a
pas voulu se faire une fixation, estimant que le plus
important est de rester solidaires.
« Ceux qui ont joué ce soir il faut tous les féliciter et
contre la Russie, ce sera peut-être d’autres qui vont
être alignés, on a besoin d’être unis et solidaires car
on est une équipe inexpérimentée », a souligné
Feghouli.
> A
L A
U N E
3
Algérie-Russie
Les experts en parlent
C’est une véritable explosion de joie qui s’est produite spontanément juste après le coup de sifflet de l’homme en
noir colombien Wilmar Roldan là où les Algériens se trouvent.
L
a victoire historique et majestueuse de
notre équipe nationale face à la Corée
du Sud, a suscité de vives réactions de
tout le monde, y compris celles des
grands joueurs, et des stars de la musique
mondiale. Cependant la qualification au
deuxième tour n’est pas encore assurée. Les
Fennecs doivent affronter une équipe russe
coriace, qui est contrainte de gagner son
match face aux Fennecs, après avoir perdu
son deuxième match face à la Belgique (1-0).
Par ailleurs, les Fennecs, qui ont bien négocié
leur deuxième match, en battant les SudCoréens, par le score sans appel de 4-2, doivent jouer avec le même état d’esprit, et
gagner ainsi ce match, s’ils veulent bien sûr
passer au deuxième tour. D’ailleurs, cet avis
est partagé par les différents experts que nous
avons écoutés. Nos interlocuteurs insistent
sur la nécessité d’opter pour une stratégie
offensive qui a libéré nos joueurs.
Ainsi, selon l’entraîneur Mustapha Biskri,
le sélectionneur national a intérêt à maintenir
la même stratégie, et la même équipe face aux
Russes « car ce sont les joueurs qui n’ont pas
été alignés lors de la première rencontre face
à la Belgique, qui ont fait la différence lors de
la deuxième rencontre après les avoir alignés,
c’est le cas notamment de Brahimi et de
Djabou » insiste-t-il, et d’ajouter « le dernier
match sera décisif. Les Russes sont dans
l’obligation de réagir, notamment après leur
défaite. Alors, il faut continuer à travailler et
rester concentrés car la qualification n’est pas
encore acquise » insiste-t-il. Dans le même
ordre d’idées, Younès Ifticen a demandé à se
méfier de cette sélection russe, qui n’a rien à
perdre face aux Fennecs. « Le match sera difficile plus que les précédents, car c’est un
match décisif pour les deux équipes.
Alors, il ne faut pas penser uniquement à
défendre. Il faut rentrer avec la même stratégie, et le même esprit que celui face aux
Coréens, car la meilleure défense, c’est l’attaque.
Cependant, le point faible de notre EN
reste que nos joueurs n’arrivent pas à faire le
jeu, et laissent beaucoup d’espaces au profit
de l’adversaire. Enfin, le plus important, c’est
de maintenir la même stratégie, et corriger les
erreurs des deux premiers matches » prône-til. Dans le même sillage, l’ex-joueur de l’EN,
Hocine Yahi, appelle les joueurs à rester fermes et vigilants. « Rien n’a été encore assuré,
alors les joueurs doivent être conscients de la
tâche qui les attend. Ils doivent bien négocier
ce match décisif face aux Russes, alors à quelques minutes seulement d’un exploit historique, ils ne doivent pas laisser cette occasion
s’échapper » insiste-t-il.
Un avis que l’entraîneur Noureddine
Saâdi, partage parfaitement. « La qualification au deuxième tour n’est pas encore jouée.
Les joueurs doivent rentrer avec le même
esprit que celui face à la Corée.
La stratégie du jeu doit être également
maintenue. Une chose à craindre, est-ce que
les joueurs pourront récupérer, après les
grands efforts fournis face aux Coréens ? Un
volet que le sélectionneur national doit prendre au sérieux » rappelle-t-il.
Yahia Maouchi
demain face aux Fennecs, sauf la victoire
pourra leur permettre de passer au deuxième
tour. Rappelons par ailleurs qu’en 2002, lors
de la dernière participation des Russes à un
Mondial, ils n'avaient pas franchi le premier
tour à cause d'une défaite contre les Diables
rouges lors du dernier match de poule.
L'équipe, alors entraînée par la légende moscovite Oleg Romantsev, avait fini par céder
(3-2). Il faut savoir que les joueurs de cette
jeune équipe, évoluent quasiment tous dans
le championnat russe. Pourtant, les Russes
ont beaucoup à prouver dans cette Coupe du
monde.
Mais les joueurs manquent cruellement
d'expérience dans cette compétition : un seul
d'entre eux (l'attaquant Alexandre
Kerzhakov, 31 ans) a disputé un match du
Mondial ! pour ce qui est de notre équipe
nationale, qui participe pour la quatrième
fois à cette Coupe du Monde, elle a mal
entamé la compétition après avoir perdu son
premier match face aux Diables rouges, (2-1).
Pourtant les Verts, ont terminé la première
mi-temps à leur faveur (1-0), mais la
deuxième partie a été celle des Belges qui ont
renversé la situation, tout en marquant deux
buts. Une victoire amère, qui a fait réagir tout
le staff technique des Fennec.
Ainsi, la sélection nationale s’est métamorphosée lors de leur deuxième rencontre
face aux Sud-Coréens, une rencontre qui s’est
terminée par une victoire historique des
Fennecs (4-2). Le sélectionneur national qui a
fait l’objet d’une campagne de critique, suite
à sa défaite face à la Belgique, a su comme se
ressaisir.
Il a effectué des changements intéressants
au niveau de son équipe, en alignant Brahimi,
Mandi, Djabou et Slimani, une stratégie
offensive qui a porté ses fruits, car sur les quatre buts inscrits, trois ont été l’œuvre de
joueurs qui n’avaient pas été alignés lors de la
première rencontre face aux Diables rouges.
En somme, peu importe le parcours de chaque équipe, le plus important ce sera le match
de demain, qui sera décisif pour les deux
équipes. Pour les Fennec, un match nul leur
suffit pour passer au deuxième tour, contrairement aux Russes qui doivent gagner pour
espérer une qualification. Mais dans tous les
cas, notre équipe doit rentrer avec une stratégie offensive et non pas défensive, car la meilleure défense c’est l’attaque. Rappelons enfin
Gare au faux pas !
C
ertes le parcours de chaque équipe
diffère de l’autre, mais l’objectif reste
toujours le même, la qualification au
prochain tour. Ainsi, l’adversaire de
notre équipe nationale, en l’occurrence, la
Russie, qui a croisé la route déjà de l’équipe
de la Corée du Sud, un match qui a été soldé
par un score de parité un but partout. La
deuxième rencontre des Russes, a été face à la
coriace équipe belge, certes les joueurs du
sélectionneur, Fabio Capello, ont fait un
grand match, ils ont même dominé la rencontre, mais ces derniers n’ont pas pu maintenir le rythme, car l’expérience des Belges a
été fructueuse aux cinq dernières minutes
avant la fin de la rencontre. Cette défaite (10) n’arrange pas du tout les affaires des
Russes, qui sont contraints ainsi de réagir
ALGERIE NEWS
Mercredi 25 juin 2014
4
> A C T U
1 euro s’échange à 165 DA
La flambée remplit certaines
poches
L’euro a atteint 165 DA à l’achat sur le marché de la devise algérienne : le Square Port-Saïd. Un seuil jamais atteint,
affirment les cambistes. Quelles sont les causes principales de cette flambée inattendue ? Et qui en est à l’origine ?
Le citoyen pourrait-il échanger le dinar à un tel coût ? Reportage.
D
epuis longtemps, les cambistes qui
se retrouvent dans cet emblématique espace font office d’une véritable Bourse d’échange en l’absence d’une
instance officielle. Ici, c’est le langage de
pognon qui prend le dessus. A côtés d’eux,
les costumés de la Bourse d’Alger et des
Banques passent pour des novices. Ils sont
au fait des moindres bruissements financiers qui proviennent d’Outre-mer. Depuis
le mois de février, la monnaie unique a
atteint un niveau sans précédent sur le
marché parallèle de la devise.
Une question qui a suscité l’intérêt des
citoyens qui s’interrogent sur les causes
principales de cette flambée de la devise. A
quelques jours du débarquement général
de la diaspora pour la saison estivale, le
coût d’échange de la monnaie unique
continue de s’envoler. Avant-hier, à 9h30,
l’endroit où se regroupent les cambistes est
en ébullition. Une dizaine d’entre eux présents sur place manipulaient les billets avec
dextérité. Combien fait l’euro ? lance un
quadragénaire. Et un cambiste de rétorquer
: « L’euro est, aujourd’hui (jeudi, Ndlr), à
165 DA, à l’achat ». Les citoyens sur les
lieux sont frustrés par le coût de cette monnaie. Mais pourquoi, donc, cette flambée,
s’est interrogé Amirouche, étudiant en
génie-civil préparant une inscription en
France. « Je suis venu de Tizi Ouzou dans
l’espoir de trouver un coût plus intéressant
mais, malheureusement, c’est ltrop cher
pour moi. Sincèrement, je ne peux me permettre d’échanger ma monnaie à un niveau
d’échange exorbitant. Je dois attendre l’arrivée des émigrés pour échanger », regrettet-il. D’autres clients, venus pourtant de très
loin ont carrément rebroussé chemin.
Depuis avril dernier, et l’euro n’a connu un
recul. « Certes, à la veille de l’élection présidentielle, nous étions compréhensifs que
l’euro ait atteint des records mais, maintenant, on se pose la question pourquoi
l’euro est-il toujours inabordable alors que
nos ressortissants commencent à rentrer,
s’interroge Kamel, commerçant du prêt-àporter. Et c’est un cambiste qui rétorqua :
«L’euro se fait rare ces derniers mois. Il faut
dire que la demande reste plus importante
que l’offre. D’ailleurs, en février dernier,
l’euro était à 137 DA à l’achat. Mais nous
avions constaté, plus tard, notamment
durant la campagne électorale, que l’euro
commençait à se rarefier sur le marché.
C’était pour cette raison que nous étions
contraints d’en augmenter le coût », explique Riad, cambiste au square.
Difficile d’avoir une autre explication
plus convaincante sur cette flambée « injustifiée » de l’euro, mais malgré la venue des
émigrés, il restera cher », affirme Sid-Ali,
autre cambiste sur place. Il était presque
11h du matin. Les citoyens présents sur
place pour échanger leur monnaie font la
moue. « Sincèrement, je ne peux pas échanger ma monnaie avec un tel coût. Je suis
navré, je dois annuler mon voyage en
Espagne pour débloquer ma marchandise
», rétorque un commerçant abordé. Les
cambistes ont évoqué plusieurs pistes pour
justifier la flambée de la monnaie. Certains
parlent d’investissements à l’étranger qui se
multiplient ces dernières années. « Il s’agit
de familles riches qui échangent des valises
entières de dinars pour un placement à
l’étranger. Selon les cambistes rencontrés
au square, les importateurs ne sont pas à
l’origine de la flambée, et pointent du doigt
les familles riches d’être derrière la rareté
de l’euro et, donc, de la hausse. Idem pour
le dollar américain, qui a connu le même
scénario de hausse, puisqu’il est vendu à
155 Da alors qu’il ne dépassait pas 135 Da.
« Cette hausse de l’euro et du dollar profite
aux émigrés, mais ce sont les Algériens qui
ont décidé de passer leurs vacances à
l’étranger qui payeront les pots cassés »,
observe Sid-Ali, un cambiste. Et d’ajouter :
« Le dinar est une monnaie à la traîne, car
nous ne produisons rien; l’Algérie est un
pays importateur, ce qui favorise la dévaluation du dinar sur le marché mondial. »
Il est presque midi. Notre balade
s’achève. Une chose attire notre attention :
le square Port- Saïd est devenu un lieu
quasi officiel d’échange de la monnaie.
D’ailleurs, les cambistes squattant les lieux
exercent en toute tranquillité, sans aucune
gêne de la part de la police. « Le square est
devenu une place boursière parallèle.
Ce qui se répercute négativement sur le
trésor public et déstabilise le coût de la
devise », regrette Lotfi, un jeune de 35 ans.
A ce sujet, la quasi-totalité des citoyens rencontrés sur place appellent les autorités à
mettre de l’ordre dans l’échange de la
devise.
Zohra Chender
Farès Mesdour à propos du marché de la devise
« C’est un circuit informel et dangereux »
Dans cet entretien, le
professeur en économie à
l’Université Saâd Dahleb de
Blida, Farès Mesdour, a affirmé
que la flambée du coût de la
devise, notamment de la
monnaie unique dans le monde
(l’euro), est due au monopole
détenu par les circuits informels
qui gèrent ce secteur. Le
gouvernement algérien tarde à
mettre de l’ordre et à réguler
une activité économique des
plus importantes. Il existe une
différence de 50% entre le prix
officiel de la devise et celui du
marché parallèle.
Algérie News : Le coût de l’euro a atteint
un niveau sans précédent sur le marché de
la devise en Algérie. Selon vous, quelles en
sont les causes principales ?
F. Mesdour : Effectivement, le coût de
l’euro varie, ces derniers jours, entre 162 et
165 DA pour un euro sur le marché de la
devise en Algérie. Je pense que cette flambée est due essentiellement au monopole
de la mafia qui gère ce secteur. Ces personnes sont en train de dicter leur loi.
D’ailleurs, c’est pour cette raison que la stabilité du coût de la devise ne pourra jamais
voir le jour. Je peux vous dire que ces lobbies exercent le change en toute liberté. Je
peux vous dire aussi que le climat politique,
qui a émaillé ces derniers mois notre pays,
a incité les familles aisées à placer leur
monnaie à l’étranger.
D’ailleurs, je peux vous dire que l’Algérie a
enregistré un transfert massif de devise
depuis février dernier. Je pense aussi que la
quasi-totalité des bénéficiaires du change
officiel, précisément les importateurs, sont
à l’origine de cette flambée du marché de la
devise dans notre pays. Ces importateurs
changent leur monnaie au niveau des banques à des prix raisonnables, mais, en
contrepartie, ils saisissent l’occasion pour
transférer la monnaie étrangère sur le marché parallèle en Algérie, mais à des prix
exorbitants. Il faut dire que le marché de la
devise est un secteur informel et très dangereux en Algérie.
Cette flambée est-elle due à la dévaluation
du dinar ?
Non, absolument pas. La dévaluation de
la monnaie nationale n’a jamais été une
cause de la flambée de la devise sur le marché algérien. Mais c’est la mafia qui est à
l’origine de la déstabilisation du coût de la
devise en Algérie.
ALGERIE NEWS
En dépit de l’adoption d’un projet de loi
qui stipule l’interdiction de la circulation
de la devise sur le marché parallèle, les marchés informels de la devise sont toujours de
mise.
Un commentaire ?
Je pense que les projets de loi stipulant
l’organisation du marché de la devise en
Algérie, adoptés par les deux chambres du
Parlement (APN et Sénat), ne sont qu’une
poudre aux yeux. Pour une simple raison :
en réalité, il n’existe pas de volonté politique réelle qui encourage l’interdiction de la
circulation de la devise sur le marché parallèle. Il faut avouer que les pouvoirs publics
disposent des capacités nécessaires pour
accorder des agréments de travail aux opérateurs exerçant dans le secteur de la
devise.
Nous avons constaté que tous les pays
du monde donnent ce genre d’agrément en
vue d’assurer l’organisation du secteur de
la devise. C’est inconcevable qu’il y ait une
différence de 50% entre le prix officiel et
celui du marché parallèle. Le prix de la
monnaie unique dans le monde (euro) est
estimé à 110 Da pour un euro à l’achat,
mais on le trouve à 165 Da au square Port
Saïd. Ce qui représente une différence de
50%. Mais cela explique l’anarchie règnant
dans ce secteur.
Mercredi 25 juin 2014
Que pensez-vous des déclarations de l’exministre de l’Intérieur et des Collectivités
locales, Daho Ould Kablia, disant que le
marché parallèle de la devise est rentable
pour l’économie nationale ?
C’est aberrant qu’un haut responsable
prononce une telle chose. Comme je viens
de vous le dire, l’anarchie qui règne actuellement dans le secteur de la devise est de la
responsabilité de tout le monde. Je peux
vous dire aussi que l’Algérie peine à appliquer son arsenal législatif portant organisation de la devise car il n’existe pas de loi
dissuasive à l’égard des cambistes exerçant
au noir. Nous avons toujours dénoncé les
effets de la circulation de la devise sur l’économie. C’est vraiment très dangereux.
Quelle solution alors pour assurer la stabilité du coût de la monnaie unique ?
Il faut savoir que nous ne pouvons pas
parler d’organisation de marché de la
devise sans volonté politique réelle.
Il faut d’abord mettre en évidence des
mesures dissuasives à l’encontre des cambistes au noir avant de parler d’organisation du marché. Alors, je lance un appel au
gouvernement pour mettre de l’ordre dans
ce secteur qui porte préjudice à l’économie
nationale
Propos recueillis par
Zohra Chender
> A C T U
5
Belkhadem et les siens, empêchés d’assister à la réunion du CC du FLN
Saâdani, plus que jamais puissant
La solution à la crise que vit le Front de libération nationale (FLN), n’est pas pour demain et elle risque de connaître
une tournure plus dangereuse que celle vécue depuis la destitution de Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat et
conseiller du président de la République.
R
ien ne va plus au FLN, le parti historique en Algérie, les dérives
constatées lors de la réunion du
Comité central tenu hier, à l’hôtel
El Aurassi, montrent que la crise s’inscrit
dans la durée. De violentes bagarres ont
éclaté dès les premières heures de la matinée
entre les membres du Comité central, qui
ont été empêchés d’assister à la réunion par
les pros Saâdani. Pis encore, des membres du
Comité Central ont été exclus des travaux et
empêchés d’entrer dans la salle où se déroule
cette réunion dans un climat de très haute
tension.
Une tension qui a basculé dans la violence puisque des bagarres ont éclaté entre
des agents de sécurité et des membres du
FLN. Des échanges de coups violents au
moment où des membres exclus ont tenté de
forcer le passage pour entrer dans la salle des
travaux. Plusieurs anciens ministres se trouvaient parmi ces membres impliqués dans
cette bagarre comme Amar Tou, ancien
ministre
des
Transports,
Rachid
Harraoubia,
ancien
ministre
de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique, Abdelaziz Ziari, ancien ministre
de la santé ainsi que l’ex-coordinateur du
bureau politique de cette formation politique, Abderrahmane Belayat. Ces personnalités, comme tant d’autres, ont accompagné
l’ancien secrétaire général du FLN Abdelaziz
Belkhadem dont les fidèles œuvrent pour
l’éviction de l’actuel patron du FLN, le
controversé Amar Saâdani. Ces contestataires ont été obligés de rester à l’extérieur de la
salle de réunion où ils ont tenu un sit-in de
protestation. Beaucoup d’entre-eux ont été
molestés, nous apprennent des témoins oculaires. Mais ce dernier résiste et ses partisans
accusent leurs adversaires de verser dans la
provocation.
«Ils nous ont fermé la porte d’entrée.
C’est une scène affligeante. Des membres
munis de badges n’ont pu pénétrer dans la
salle», dénonce Abdelaziz Belkhadem. Puis,
furieux, l’ancien secrétaire général quitte les
lieux et se dirige vers la réception d’El
Aurassi où sont délivrés les badges pour les
journalistes pour faire une déclaration : «
C’est honteux et immoral d’empêcher les
membres du Comité central d’entrer dans la
salle ». Accompagné d’un groupe de militants qui scandent «l’urne», Belkhadem dit
ne pas comprendre l’attitude des organisateurs. Accompagné de Belayat, Ziari et d’autres contestataires, Belkhadem n’a pas pu
accéder à la salle de réunion, où sont délivrés
les badges pour les membres du Comité central. Brandissant son invitation à prendre
part au Comité, Belkhadem dénonce : « Ce
n’est pas normal ce qui se passe ». « C’est
honteux de recourir à ce genre de procédés
pour dénigrer la volonté des membres du
Comité central », a regretté M. Belkhadem. «
Choisir et privilégier celui qui entre est une
attitude non démocratique », ajoute
Belkhadem qui s’adresse toujours à la presse.
«Cette attitude n’honore pas le parti et
souille sa réputation », affirme-t-il encore.
Et d’ajouter que « même les membres du
Comité central qui sont favorables pour
l’élection d’un nouveau secrétaire général,
ont été empêchés de quitter la salle du réunion. C’est vraiment grave, des membres du
Comité central qui ont servi pendant plus de
40 ans le parti, ont été empêchés d’assister à
la réunion par des individus recrutés et
payés par le clan de Saâdani», affirme
Belkhadem. «Le Comité central du FLN est
souverain. C’est aux membres de cette instance de décider des points à inscrire à l’ordre du jour. L’introduction de cette question
de la légitimation des instances du parti
revient donc au Comité central. Il est évident que si la majorité des membres du CC
ne sont pas d’accord pour le retour aux
urnes, je vais me soumettre au choix. Par
contre, je crains que le Comité central ne
soit noyé par des personnes étrangères à
cette instance. Aussi, je demande de vérifier
l’authenticité des membres présents par un
appel nominal pour éviter tout dérapage », a
déclaré Belkhadem. Interrogé sur les raisons
qui l’empêchent de participer aux travaux
de la réunion, l’ex-ministre de la Santé,
Abdelaziz Ziari, estime que ce ne sont pas
des travaux qui se déroulent selon les règles
du parti. Des membres du Comité central
ont été empêchés de prendre part à ces travaux. Il est question de certains autres membres qui ont reçu des invitations mais qui
ont été empêchés et d’autres non jugés par la
commission de discipline mais qui n’ont pas
pu accéder à la salle. Si l’objectif était de
créer un déséquilibre artificiel à l’intérieur
de la salle en faveur d’une direction contestée et illégitime, ça n’a aucun intérêt d’y participer. Pour lui, les membres du comité central ne reconnaissent pas cette direction et
nous la remettons en cause encore et toujours. Selon lui, il y a plus de 121 membres
du Comité central qui ont été empêchés
d'accéder à la salle des réunions où se
déroule la session du Comité central, en plus
d’une centaine de membres qui sont bloqués
à l’intérieur de la salle. Pour Belayat, la
direction actuelle du FLN vient encore une
fois de violer les règlements intérieurs du
parti en empêchant les membres du Comité
central d’y assister. Le scénario du 29 août se
répète aujourd’hui, (NDLR, hier). « Nous
sommes des légalistes et des démocrates,
nous refusons la violence, par contre, eux, ils
ont payé des gens qui ne sont, ni membres
du Comité central, ni militants du FLN,
pour venir tabasser les véritables cadres du
parti, ce qui est vraiment désolant », estime
Belayat, qui estime qu’à travers ces comportements, le FLN se dirige directement à l’implosion. Vers 11h 50 minutes, l’ex-secrétaire
général du parti, accompagné de certains
cadres du FLN, a décidé de quitter l’hôtel.
Renseignements pris, Belkhadem s’est rendu
à la présidence, mais il reviendra dans plus
tard. « Nous allons nous concerter avec les
membres du Comité central ici présent, qui
représentent une majorité écrasante et on va
élire, Belkhadem comme nouveau secrétaire
général. Vers 14 heures, rien n’a été fait,
Belkhadem n’est pas revenu à l’hôtel et les
autres cadres à l’instar des anciens ministres
ont quitté l’hôtel.
Mohammed Zerrouki
Hommage à Matoub Lounès
Les dissidents du FFS occupent le terrain
L
es dissidents du Front des forces socialistes (FFS) ne
ratent aucune occasion pour occuper le terrain,
notamment dans la wilaya de Béjaïa où l’ancrage du
Forum socialistes pour la liberté et la démocratie (FSLD)
commence sérieusement à faire de l’ombre au vieux parti.
Le mouvement que dirige le député Khaled Tazaghart
organise, aujourd’hui, une marche populaire pour commémorer le 16e anniversaire de l’assassinat du chantre kabyle
Lounès Matoub, profitant de la même occasion pour réitérer ses revendications ayant trait à la reconnaissance des
droits aux victimes et militants de la démocratie des événements de 1963.
« A l’occasion du 16e anniversaire du lâche et impuni
assassinat du symbole du combat identitaire, le rebelle
Matoub Lounès, le FSLD appelle les citoyens à rejoindre la
marche populaire du mercredi 25 juin à 10h30, de la maison
de la culture à la place Saïd Mekbel», lit-on dans l’appel du
forum. Les initiateurs de l’action auront pour mot d’ordre
de réclamer « la vérité sur l’assassinat » du rebelle, un certain
25 juin 1998 sur la route de Taourirt Moussa ver Beni
Douala (sud de Tizi-Ouzou), « la reconnaissance de tamazight, au même titre que l’arabe, comme langue nationale et
officielle » ainsi que « l’officialisation du premier jour de l’an
amazigh (Yennayer) comme journée fériée et une fête nationale à célébrer au même titre que toutes les autres fêtes officielles », ajoute l’appel à la mobilisation. Aussi, le FSLD
revendique des pouvoirs publics, un programme spécial en
urgence pour le développement des zones rurales et montagneuses de la wilaya de Béjaïa et de la région de Kabylie ».
Par leur action, les dissidents du vieux parti entendent
faire une autre démonstration de force. L’occasion de juger
encore du degré de popularité des frondeurs du FFS au
détriment des instances de ce parti dans la wilaya. Il faut
reconnaitre que le FFS a beaucoup perdu en matière de
cadres et simples militants structurés au sein de la fédération
de Béjaïa.
D'ailleurs, une concurrence qui ressemblerait à une
course contre la montre marque depuis plusieurs mois la vie
du FSLD et du FFS dans cette wilaya. Les responsables de la
fédération de Béjaïa, croit-on savoir auprès de sources locales, tentent de reprendre les choses en main et éviter d’autres
démissions en cascade. Mais, force est de constater que le
forcing des dissidents attire de plus en plus de sympathie et
leur nombre ne cesse d’accroître, causant une énorme saignée dans les rangs du parti cher au chef charismatique
Hocine Aït Ahmed. D’après nos sources, le forum que dirige
Khaled Tazaghart fait un énorme travail de sensibilisation,
lors de ses multiples déplacements dans les quatre coins de
la wilaya.
La marche d’aujourd’hui s’ajoute aux précédentes
actions de rue où le FSLD revendiquait le statut de martyr à
toute victime des événements ayant suivi l’indépendance de
l’Algérie, mais aussi de faire bénéficier les ayants droit de ces
martyrs, des mêmes droits accordés aux ayants droit des
chouhada cités dans la loi relative au moudjahid et au chahid. Leur recours dans cette doléance reste le président
Abdelaziz Bouteflika.
« Il est temps pour le président de la République de prenALGERIE NEWS
Mercredi 25 juin 2014
dre les décisions courageuses à même de rendre confiance et
de concilier les populations avec leurs institutions et la
nation avec l’Etat », termine l’appel du forum, dans une allusion à la reconnaissance des victimes de la rébellion de 1963.
La proposition du groupe parlementaire du FFS, dans ce
sens, a été rejetée par le bureau de l’APN, faut-il le rappeler.
Selon les chiffres du parti, plus de 3 000 personnes avaient
été incarcérées dans les prisons de Berrouaghia et de
Lambèse durant ces événements et plusieurs parmi ces militants sont décédés.
Aïssa Moussi
6
> A C T U
Pain, poulet et lait
Le trio manquant au ramadhan
Le président de l’Association nationale de la protection des consommateurs (Apoce) a rassuré les Algériens que
toutes les mesures ont été prises par les pouvoirs publics pour assurer l’approvisionnement du marché durant ce
mois de ramadhan.
S
elon lui tous les produits de
consommation seront disponibles
durant ce mois sacré. A cet effet, il
a appelé les citoyens à consommer
modérément durant ce mois afin d’éviter
toute pénurie sur le marché. Mais en contrepartie, les responsables de ladite association
ont mis en garde l’existence d’une éventuelle
perturbation dans certains produits de large
consommation à citer : le lait, le pain et le
poulet durant la même période. Une bonne
nouvelle pour les consommateurs algériens.
Tous les produits de consommation seront
disponibles en grandes quantités pendant le
mois de ramadan.
Les responsables de l’Association nationale de la protection des consommateurs
ont affirmé que l’approvisionnement du
marché sera assuré durant ce mois sacré.
Tout en appelant les citoyens à consommer
modérément et éviter notamment la fièvre
acheteuse. « Il est impérativement que le
comportement du consommateur soit
modéré dans ses achats afin d’éviter tout
éventuel déséquilibre entre l’offre et la
demande sur le marché national », a souligné, le président de la Fédération de la protection du consommateur de la wilaya de
Laghouat, Mohammed Abidi, lors d’une
conférence de presse qui s’est tenue, hier, au
Forum d’El-Moudjahid. Dans le même sillage, il a tiré la sonnette d’alarme quant aux
conséquences néfastes du comportement
« inconscient » du consommateur algérien
durant ce mois sacré sur la stabilité du mar-
ché. « Sur les 50 millions de baguettes de
pain achetées, nous avons enregistré que 20
millions d’entre elles sont jetées quotidiennement. Ce qui engendre une perturbation
sur le marché. Ce comportement inconscient des consommateurs est la première
cause de la pénurie de certains produits sur
le marché et aussi sur l’instabilité des prix »,
a-t-il noté. Lors de son intervention, le président de l’Apoce, Zaki Hariz a mis en garde
l’existence d’une éventuelle perturbation
dans certains produits alimentaires à citer :
Le lait, le pain et la viande blanche durant ce
mois de ramadhan. « Nous avons enregistré
une diminution de lait, car la demande est
très importante que d’habitude durant le
mois de ramadhan ». Selon le même conférencier, le pain devra connaître une éventuelle perturbation, puisque plusieurs travailleurs exerçant dans les boulangeries ont
choisi de prendre leur congé annuel durant
ce mois sacré. Tout en affirmant que l’apparition du virus de la peste avicole qui a pris
de l’ampleur dans l’est du pays aura des
effets néfastes sur la disponibilité du poulet
sur le marché algérien. « Nous nous attendons à une éventuelle déstabilisation de la
viande blanche durant ce mois », a-t-il
averti. En outre, Hariz a saisi l’occasion de
lancer son appel au profit des opérateurs
économiques, des commerçants du gros et
des détaillants de veiller sur la stabilité des
prix des produits de consommation. De son
côté, le chargé de la communication de
l’Apoce, Hacen Menouar, a appelé le gouver-
nement de multiplier ses efforts pour assurer la sécurité alimentaire aux citoyens. « Il
faut éradiquer tous les points de vente illicites où des produits de consommation périmés sont disponibles et qui portent préjudice à la santé publique. Mais il faut aussi
que le consommateur s’autocontrôle dans
ses achats. Il faut avouer qu’il n’existe pas de
culture de consommation dans notre pays».
D’ailleurs, enchaîne-t-il l’Association de la
protection du consommateur a mis en place
une liste de recommandations qu’elle devra
exposer au nouveau ministre du Commerce,
Amara Benyounès, portant la régulation de
la chaîne alimentaire. « Nous avons exigé la
formation de tous les agents exerçant dans la
chaîne alimentaire (de la production jusqu’à
la distribution des produits alimentaires).
Objectif : Veiller sur la régulation du produit
alimentaire avant qu’il soit disponible au
consommateur algérien. Nous avons recommandé la mise en place de cahiers des charges pour ces agents chargés de la chaîne alimentaires afin de veiller sur la sécurisation
alimentaire des Algériens ». A la question de
savoir quel est le nombre d’intoxications
enregistrées annuellement par leur association, le même conférencier rétorque : « Nous
enregistrons 4 000 cas d’intoxications collectives chaque année. Ajouter à cela le nombre
d’intoxications individuelles non déclarées.
C’est pour cette raison que notre objectif
s’articule sur l’établissement de mesures dissuasives à l’encontre de tout agent chargé de
la sécurité alimentaire n’obeissant pas aux
lois réglementaires de la circulation des produits alimentaire ».
Zohra Chender
Terrorisme
Les frères d’Abou Zeïd devant la justice
D
ouze présumés terroristes dont le
fils et les deux frères d'Abdelhamid
Abou Zeid, poursuivis en 2010
pour leur implication dans des attentats
terroristes dans le grand sud algérien,
seront traduits mercredi devant le tribunal
criminel d'Alger. Parmi ces 12 présumés
terroristes, figurent également trois autres
membres de la famille d’Abou Zeïd, la
famille Ghedir, qui approvisionnaient en
vivres et en carburants les groupes terroristes dirigés par Abou Zeid, «El-Para» et
Mokhtar Belmokhtar « activant dans la
région est du Grand sud algérien pour faciliter les attaques visant les touristes étrangers et les biens de l’Etat », selon l'arrêt de
renvoi. L’affaire remonte à 2010 quand les
forces de sécurité avaient annoncé avoir
arrêté des membres « d'une grande famille
dans le sud-est du pays, recrutés par l'un de
ses membres, qui n'est autre que le terroriste Mohamed Ghedir, alias Abdelhamid
Abou Zeïd », selon la même source.
Le terroriste Abou Zeïd avait pris pour
base la ville de Khalil au nord du Mali, ainsi
qu'une ville libyenne (près de la frontière
algérienne), alors que les éléments de soutien logistique (les accusés) étaient basés
dans les régions de Mahnoussa (El-Oued),
Dabdab, Adrar, Touggourt, Hassi
Messaoud, Illizi, Ouargla, In Amenas et El
Ménéa. Après l’arrestation des éléments du
groupe issu de la région de Mahnoussa,
Abou Zeïd avait constitué un autre groupe
dirigé par le dénommé Ghadir Omar
Abderrahmane. Le groupe est également
impliqué dans le trafic de drogue à travers
les frontières Est et Ouest au sein d’un
groupe terroriste transfrontalier ayant pour
mission de financer le terrorisme dans le
sud algérien, indique-t-on de même source.
Le frère d’Abou Zeid, le dénommé Ghedir
Sassi, principal accusé dans cette affaire, a
été arrêté avec son groupe en 2010, en possession d’explosifs et de munitions de
guerre. Concernant le deuxième frère
d’Abou Zeid, le dénommé Ghedir Omar
Abdelkader (arrêté), il a reconnu durant
l’enquête avoir approvisionné en 2001 les
groupes d’Abou Zeid, d’Abderrezak ElPara et de Mokhtar Belmokhtar, en carburant et en vivres contre d'importantes sommes d’argent.
Y. R.
Anniversaire
Anniversaire
REMERCIEMENTS
Notre petit ange KADRI Mohamed Adam
vient de fêter son premier anniversaire
(23 juin 2014). A cette occasion, ses
parents (sa maman Chahinez), ses
grands-parents, ses tantes et ses
oncles, notamment Mohamed
Abdelouahab (dit Mami) lui souhaitent
un joyeux anniversaire et une vie pleine
de succès, de joie et de bonne santé.
Papi Rachid qui t’adore.
Je souhaitais vous remercier le plus
chaleureusement possible pour les
qualités professionnelles que vous avez
montrées Docteur Mark Even et votre
équipe, lors de mon accouchement de
Zakaria Adam le 09/11/2013 .
J’en garderai un souvenir chargé
d’émotion et de joie pour votre
compétence exemplaire et sans oublier
l’équipe de réanimation Neo Natal.
A l’occasion de l’anniversaire de notre
adorable fille BENHAFSI Amira, qui
souffle sa dix-neuvième bougie
(24-6-2014), ses parents, ses frères et
sœurs lui souhaitent un joyeux
anniversaire, la réussite au bac, une
bonne santé et beaucoup de succès.
Nous t’aimons tous
ALGERIE NEWS
Mercredi 25 juin 2014
> C A P I T A L
CRASH
BOOM
Le secteur privé en
Allemagne a
poursuivi sa
croissance en juin,
pour le 14e mois
d'affilée, ce qui laisse
penser que la
première économie
européenne va
enregistrer une
hausse substantielle
de son produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre.
L'indice Markit composite, qui suit les évolutions à la fois
de l'industrie et des services, ressort à 54,2 en version flash
en juin, un chiffre plus faible que la version définitive de
l'indice de mai à 55,6 mais encore nettement est au-dessus
de la barre des 50 qui délimite croissance et contraction.
L'indice des services a baissé à 54,8 contre 56,0 en mai et
un consensus de 55,7, tandis que l'indice manufacturier a
un peu augmenté à 52,4 contre 52,3 (consensus: 52,5).
LE CHIFFRE
La croissance du secteur privé
a, contre toute attente, ralenti
en juin en zone euro, malgré la
poursuite du mouvement de
baisse des prix facturés par les
entreprises, qui cherchent
ainsi à relancer leurs ventes. La
France et l'Allemagne
continuent d’évoluer en sens inverse, avec, d'un côté, une
croissance qui reste solide en Allemagne, quoiqu'un peu
moins soutenue que le mois dernier, et, de l'autre, une
activité dans le secteur privé qui s'est contractée à son
rythme le plus marqué en quatre mois. «Globalement, cela
donne un tableau d'une croissance relativement molle
plutôt que d'une accélération fabuleuse», note Chris
Williamson, économiste en chef chez Markit. L'indice Markit
des directeurs d'achats (PMI) composite, qui suit les
évolutions à la fois de l'industrie et des services, ressort à
52,8, ce mois-ci, contre 53,5, en mai. Ce chiffre est inférieur
au consensus Reuters qui était, lui aussi, à 53,5.
Cour des Comptes
Adoption
du rapport 2012
84
L’Algérie, avec, aujourd’hui, 72 barrages, les plus anciens
datant de la période coloniale, en aura 84 en 2016.
Rénovation des structures
sanitaires
Les opérateurs
français
proposent leur
savoir-faire
D'
En application de l’article 54 de l’ordonnance n°95-20 du 17 juillet 1995,
modifiée et complétée, relative à la Cour des comptes (CC), le Comité des
programmes et des rapports (CPR) de la CC a procédé dernièrement à
l’adoption du rapport annuel 2012.
C
onformément aux dispositions de l’article 170 de la
Constitution et l’article 16
de l’ordonnance précitée, la
CC élabore un rapport annuel
qu’elle adresse au président de la
République. Par son professionnalisme, la CC aspire à gagner la satisfaction et la reconnaissance de ses
partenaires et devenir l'autorité de
référence dans l'amélioration de la
gestion des finances publiques. La
mission de notre institution est de
favoriser l'utilisation régulière et
efficiente des ressources, moyens
matériels et fonds publics, promouvoir l'obligation de rendre compte et
la transparence dans la gestion des
finances publiques. En sa qualité
d'institution supérieure de contrôle
a posteriori des finances publiques,
la CC arrête en toute souveraineté
ses programmes de contrôle annuels,
jouit du pouvoir d'investigation et
de sanction et ne s'immisce pas dans
la gestion des organismes soumis à
son contrôle. La CC veille, à travers
son système qualité, à ce que les
résultats de ses missions de contrôle
soient fondés exclusivement sur des
informations probantes.
Elle œuvre à enraciner l'esprit
d'impartialité parmi ses magistrats
pour préserver leurs travaux des préjudices, tendances politiques ou
intérêts personnels. Outre la maitrise des règles de comptabilité et de
gestion financière dans le secteur
public et la tenue constamment à
jour de la législation et la réglementation régissant les organismes soumis à son contrôle, la CC veille en
permanence à l'application des
méthodologies et normes professionnelles et à l'acquisition de nouvelles connaissances et techniques,
lui permettant d'élargir son champ
d'intervention aux domaines récem-
ment gagnés par le contrôle. En
accomplissant ses travaux, conformément aux normes et à l'éthique
professionnelles, et en développant
une communication positive avec les
entités soumises à son contrôle, la
CC tient à donner une perception
réelle de son rôle.
Il est nécessaire que la CC développe une politique de communication mutuellement bénéfique avec
les parties prenantes. Aussi, les compétences professionnelles et moyens
de motivation ne peuvent, à eux
seuls, garantir la bonne performance. Les services de soutien,
notamment l'informatisation, ont
un rôle déterminant dans l'augmentation de la performance, ce qui
nécessite une amélioration dans l'organisation et les procédures de travail ainsi qu'une révision à la hausse
des ressources financières.
F.A-A.
ALGERIE NEWS
7
Mercredi 25 juin 2014
importants projets
de réalisation et
rénovation de
structures sanitaires sont
inscrits au niveau de
l'Agence publique de
réalisations et équipements
de santé-ARES- pour la
période 2014-2015. Cette
dernière souhaite
implémenter la gestion
qualité dans tous les
nouveaux projets pour
normaliser et accréditer ses
structures. Cette démarche
devra toucher les volets
construction, équipement et
gestion. Les opérateurs
français manifestent, donc,
un grand intérêt à
l’investissement dans ce
domaine. C’est ainsi que la
mission économique
française en Algérie,
Ubifrance, organise un
colloque sur le
management, les normes et
la qualité hospitaliers, en
Algérie, et ce, le 30
septembre prochain, à Alger.
Les organisateurs estiment
que l'apport de l'expertise
et du savoir-faire français
dans ce domaine sont les
bienvenus en raison de la
proximité linguistique et
organisationnelle. Notons
que l’Algérie va construire
dix centres hospitalouniversitaires dans les cinq
prochaines années.
Pour ce faire, le ministère de
tutelle a donné le coup
d’envoi d’une «campagne
d’inspection» à travers les
wilayas du pays. Celle-ci
devrait établir un rapport sur
la situation des hôpitaux et
des structures sanitaires
dans le pays. Ces
«enquêteurs» devraient
ainsi poser un diagnostic sur
l’état des infrastructures
existantes, aussi bien en
termes d’équipements que
des moyens humains. Une
fois l’opération bouclée, les
travaux de restauration et de
«mise à niveau» devront être
aussitôt enclenchés. Par
ailleurs, les dix nouveaux
CHU seront construits sous
forme monobloc et non
multipavionnaire, comme
c’est le cas pour les
hôpitaux existants. Ce
système de construction
permettrait, d’après les
spécialistes, de faire
«l’économie du temps et de
l’argent», puisque tous les
services seront placés dans
un même espace comme
cela se fait ailleurs.
D E
P R O J E C T E U R
ILS ONT OSÉ LE DIRE
9
En hausse
>
> C O U P S
Madjid Bougherra
>
Le capitaine de l’EN, sur le match contre
la Russie jeudi prochain a déclaré que
l’équipe nationale va travailler pour avoir
le même niveau que celui qu’elle a eu
face à la Corée du Sud et elle cherchera à
gagner pour inscrire une victoire
historique pour le peuple algérien.
Mohamed Aïssa
« Si nous ouvrons les mosquées pour
diviser les rangs des croyants et de la
société, alors autant les fermer carrément
et que chacun fasse la prière chez lui. »
Vahid Halilhodzic
Noureddine Boutarfa
Youcef Yousfi
« Les capacités actuelles de production de
l’électricité sont suffisantes pour répondre
à la demande du marché. »
Je n’ai reçu aucune orientation, aucun avis.
Le processus d’attribution a été très
transparent, l’appel d’offres était ouvert et
GE a été retenue pour ses offres techniques
et commerciales, les meilleurs. »
Selon l’entraîneur nationale, Feghouli,
Brahimi et Djabou ont été efficaces, mais
le seront-ils face à la Russie ? Halilhodzic
confirme que le talent des joueurs
comme Djabou et Brahimi n’a jamais été
remis en cause, mais il faut également
prendre en considération le facteur
blessure et bien d’autres paramètres, qui
déterminent les choix de départ.
Le monde de l’insolite
Un «Nymphéas» de Monet
adjugé pour 40 millions d'euros
>
Un tableau de Claude Monet de la série «Les Nymphéas» a été
vendu aux enchères lundi à Londres pour près de 32 millions de
livres (39,7 millions d'euros), a annoncé la maison Sotheby's.
Au total, les 46 œuvres mises en vente, dont quatre n'ont pas
atteint le prix de réserve, ont été adjugées pour un peu moins de
122 millions de livres (153 millions d'euros).
Selon Helena Newman, coprésidente du département
impressionnistes et art moderne chez Sotheby's, les acheteurs
ont été particulièrement intéressés par le œuvres de collections
privées et venaient du monde entier. L'enchère pour cet
exemplaire de la série Nymphéas peint en 1906 a duré une
dizaine de minutes pour finalement atteindre 31,722 millions
de livres.
Match à Windsor entre
équipes de cricket
L’attaquant des Verts estime qu’ils vont
faire le maximum pour réussir le résultat
qui permettra la qualification de l’Algérie
aux 8es de finale, soulignant qu’il y a
toujours des surprises en Coupe du
monde. Brahimi juge qu’ils vont affronter
une très bonne équipe de Russie.
>
Des équipes de cricket représentant la reine Elisabeth II
et le pape François s'affronteront au château de
Windsor le 17 septembre, a annoncé lundi le Vatican.
Deux jours plus tard, les représentants du Saint-Siège
affronteront une équipe de l'Eglise anglicane à
Cantorbéry. « Je pense que Sa Majesté et le château de
Windsor lui-même y verront une occasion en or de faire
preuve de bonne volonté », a déclaré l'archevêque
anglican David Moxon, représentant à Rome de
l'archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, lequel dirige
l'Eglise anglicane. Le match de Cantorbéry sera la
première rencontre sportive entre représentants des
deux confessions.
Yacine Brahimi
Djamel Mesbah
Le London Metal Exchange
reste fidèle à la criée
Le London Metal Exchange, premier marché mondial des
métaux non-ferreux, a annoncé lundi qu'il resterait fidèle à
son système traditionnel de transactions à la criée, contre une
tendance générale à l'usage exclusif de l'électronique. Le
LME, situé au coeur du quartier d'affaires de la City à Londres,
avait lancé une enquête sur le sujet après son rachat par
Hong Kong Exchanges and Clearing en décembre 2012.
Il a donc opté pour la tradition et conservera son «ring», avec
son cercle de sièges de cuir rouge sur lesquels les traders
font assaut de signes ésotériques pendant des séances de
quelques minutes pour échanger du cuivre, de l'aluminium,
du zinc, du plomb ou du nickel.
Le défenseur de l’équipe nationale
souligne que le match de la Russie, c’est
la vraie finale des Verts, indiquant qu’ils
vont affronter une solide équipe de
Russie conduite par l’un des meilleurs
entraîneurs et tacticiens du monde de
football.
ALGERIE NEWS
Mercredi 25 juin 2014
dclg
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A n a l y s e s
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D é c r y p t a g e s
La rédaction d'Algérie News propose une
nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au
décryptage de l'actualité qui nous concerne
et qui nous entoure.
Nous lançons un appel à tous ceux et toutes
celles qui veulent y contribuer à travers des
articles ou des propositions. Vos contributions
seront les bienvenues.
Contact : [email protected]
Football
Entre frères
et contre son
propre frangin !
Par Slemnia Bendaoud
Jeu d’équipe par excellence, le foot se joue aussi, assez
souvent, entre frères. Même s’il arrive parfois que
chacun d’eux choisit délibérément son propre camp.
> Suite pages 12 - 13
Paranoïde
« Allez lui rendre
hommage à
Tizi Ouzou » !
Par Sarah Haidar
Tuer ne suffit pas. Il est urgent de construire
un mur autour de la victime, d’autant que
celle-ci a cette vocation irritante de continuer
à gueuler d’en-dessous les planches.
Assassiné après trente albums et quelques
survivances miraculeuses, l’artiste qui a lâché
la strophe avant l’arme est loin de leur
procurer ce sommeil tranquille dont il les a si
merveilleusement privés durant plus de vingt
ans. En 1988, une rafale de gendarme,
indéniable tentative d’assassinat, de longs mois d’hospitalisation,
une campagne puante de dénigrement à son encontre, puis, en
superbe monstre increvable, il revient avec le verbe plus acéré, la
note plus stridente que jamais. Dix ans plus tard, le sale boulot est
parachevé lorsque tous,
ennemis et faux frères
politiques, se sont enfin mis
d’accord sur la nécessité de
supprimer le dernier
Insoumis d’Algérie… Coincé
dans un angle mort, au
tournant d’une des routes
de Kabylie, il n’avait aucune
chance face aux meurtriers
, vous pouvez
à peine déguisés en
entendre le dernier
terroristes. Depuis,
des imbéciles, qu’il
conscients que la mort
soit inculte ou
clinique ne suffit pas, tout
intellectuel, déverser
un arsenal de diffamation
toute sorte d’inanités
fut pernicieusement mis en
sur le cadavre-vivant,
place. Ainsi, vous pouvez
allant des accusations
entendre le dernier des
de racisme anti-arabe
imbéciles, qu’il soit inculte
aux soupçons sur son
ou intellectuel, déverser
intégrité morale, en
toute sorte d’inanités sur le
passant par
cadavre-vivant, allant des
l ’ a ntipatriotisme et
accusations de racisme anti- l’immaturité
arabe aux soupçons sur son politique.
intégrité morale, en passant
par l’antipatriotisme et
l’immaturité politique. Et
pourtant, rien de tout cela
n’a pu entamer l’inaliénable
passion qui lie des milliers
de personnes à cet artiste
qui n’a pas fait que « porter
la colère et les espoirs d’un
peuple », qui a fait beaucoup mieux : lui donner une œuvre unique,
virtuose et imputrescible où le génie poétique et la maîtrise
musicale demeureront à jamais une leçon en travers de la gorge des
demi-artistes, des sages, des conformistes et des endormeurs... Et
depuis 1998, on a cru bon enfermer sa mémoire dans le périmètre
kabyle, empêchant toute commémoration en dehors de ces
« réserves d’Indiens » ; mais si l’interdiction fut tacite, elle est
aujourd’hui officielle : le wali d’Alger vient d’enterrer toute une
journée culturelle dédiée à sa mémoire, qui devait avoir lieu à la
Salle Atlas de Bab El Oued. Un de ses sous-fifres a même suggéré
aux organisateurs : « Allez lui rendre hommage à Tizi Ouzou ! »
Cette phrase n’est-elle pas plus persuasive, plus éloquente que le
plus tonitruant des slogans du MAK ? N’est-elle pas la meilleure
illustration de l’engagement de l’Etat central, seul détenteur de « la
patrie », à renforcer le sentiment d’exclusion et, par conséquent,
exacerber le désir de rendre cette dernière définitive ? Car,
contrairement à ce que ressassent certains complotistes pavloviens,
l’idée de quitter cet espace idéologique nécrosé et raciste qu’ils
nomment la patrie, n’est pas née dans les officines du Mossad ni de
la DST. Elle a giclé avec le sang des 126 jeunes assassinés en 2001
et elle ne fera que gagner davantage les esprits grâce aux arbitraires
répétitifs dont les derniers en date sont le lynchage du 20 avril 2014
et cette vile interdiction d’un hommage à un artiste qui,
paradoxalement, fut l’un des plus désespérément sincères des
patriotes !
Ainsi
ALGERIE NEWS
Mercredi 25 juin 2014
11
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Football
Entre frères et contre
son propre frangin !
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insi, la confrontation se déroulait, désormais, encore reconduite et aussi reproduite à un
très haut niveau, avec un ou
plusieurs frères dans chaque
camp, chose qui apportait naturellement ce
tout nécessaire piment, jusqu’à parfois assister à ce véritable match dans le match !
Au sein de tous les clubs du monde, et
même chose devenue, de nos jours, assez rare
quand même, en sélection nationale, existaient et forcément continueraient à encore
exister ces autres séries de fratries de joueurs
talentueux enflammant le public, juste en
enfilant le même maillot du club de la ville
ou du pays de naissance ou d’adoption.
Ainsi, sous la même tunique ou même différents drapeaux et pays rivaux se produisaient
à un très haut niveau de grandes stars du
football, à telle enseigne de tenter de vraiment réussir à ravir la vedette à tous leurs
autres partenaires et adversaires au cours de
la même rencontre à laquelle ils prirent part,
souvent de manière très remarquable. Au
foot, c’est désormais devenu une sérieuse
habitude, on joue pour la nation, des fois à la
maison mais, paradoxalement, contre ses
propres frères de lait ou de nationalité,
sinon, bien loin de son propre manoir et
grand territoire et même du vivier de son
terroir, au profit d’un tout autre pays, plutôt
que celui, tout naturellement désigné, de la
famille et de ses très lointains aïeux. Le
mariage mixte conjugué à l’effet de l’émigration auront tous les deux produit ces adversaires de jour portant le même nom mais
défendant par conséquent les couleurs de
deux pays distincts et le destin de deux communautés différentes, parfois, longtemps en
guerre contre eux-mêmes. Il en adviendra,
bien forcément ou tout naturellement, cette
situation très ou fort délicate, difficilement
subie par le joueur en question, jusqu’à le
pousser à épouser, même juste pour un
moment, à la fois, cette cause ou condition
parentale assaisonnée au statut très particulier de joueur qu’il tenait à honorer de
manière très professionnelle. Devant cette
grande émotion, ce sont parfois les mots qui
lui échappent, confondus avec ces sentiments
de la communauté d’origine, pour en faire
un véritable alibi politique, commué le plus
souvent en un véritable traître à la nation, si
jamais il est prouvé qu’il fut cet artisan du
succès de l’équipe adverse ou rivale ! Là, le
football prend désormais une toute autre
signification et toute inquiétante dimension,
déviant très dangereusement de son lit de
vivier de rapprochement entre les peuples et
leurs légendes, leur culture ancestrale et leur
vivre-ensemble pour, carrément, se transposer en un terrain de lutte féroce et de guerre
déclarée !
Sans vraiment tomber dans le régionalisme, le népotisme ou tout juste dans la fantaisie de la grande suprématie d’une quelconque famille ou déterminée tribu de gens
imbus de leur condition, la fratrie a toujours
compté dans la géographie footballistique de
l’Algérie comme d’ailleurs dans tout le reste
des pays du monde. Ces frères de lait et de
métier gagnaient autrefois presque tous, à la
sueur de leur front et à la force de leurs jarrets, très convenablement leur place et mérite
en équipe fanion de leur village ou ville de
naissance, jusqu’à, parfois, s’imposer remarquablement côte à côte même en équipe
nationale du pays considéré. Les exemples en
Il en adviendra, bien forcément ou tout naturellement,
cette situation très ou fort délicate, difficilement subie par
le joueur en question, jusqu’à le pousser à épouser, même
juste pour un moment, à la fois, cette cause ou condition
parentale assaisonnée au statut très particulier de joueur
qu’il tenait à honorer de manière très professionnelle.
sont légion, tant les noms de ces séries de fratries fusaient autrefois de tout bois et tout
bord, telles ces flèches rebelles dont le fruit
de leurs cibles préférées n’étaient d’ailleurs
autres que ces buts, parfois d’anthologie,
auxquels devaient parfois participer ces
deux jumeaux ou ces deux frères à la naissance vraiment espacée dans le temps. A tel
point qu’au niveau de chaque club de la ville
jouaient au moins deux frères, deux
jumeaux, deux ou plusieurs cousins germains, deux noms d’une même et très unie
famille, deux stars appartenant de surcroît au
même palier et foyer, au même couple et au
même arbre généalogique. Au sein de cette
même famille sportive comme dans toute la
ville qui l’abrite ou la commande à distance,
on en était vraiment très fier, puisqu’ils
représentaient dignement, à la fois, leur
bourg natal, le douar, la campagne d’à-côté,
la zone rurale de proximité, la colline plus
loin juchée, la haute montagne à la lisière de
la plaine habitée, la marque de fabrique de la
contrée et le pur produit du terroir. Sur le
plan national, l’Escadron noir de Guelma
(ESG) des Hachouf, Belliroun et compagnie
pullulait de ces nombreux et très utiles
Chekati, frères et cousins, presque tous des
défenseurs ou demi-centres de métier, évoluant alors presque tous ensemble (une
mini-équipe !) durant de nombreuses années
de gloire du club du mont Mermoura. Il y
ALGERIE NEWS
eut également cette triplette de charme des
mémorables Ait Cheggou (Djillali,
Noureddine et Omar) du RC Kouba (exNAR) dont chacun des frères sus-cités évoluait à un compartiment différent ou distinct, même si le premier cité pouvait être
utilisé à tous les postes, hormis celui de gardien de but. Tiaret, quelques années plutôt,
connaissait, du temps de l’inamovible Tahar
Benferhat, une autre triplette surnommée
Banus, du vrai nom Braik, dont l’un d’eux
avait même joué pour un temps en équipe
nationale, aux cotés de son co-équipier et
capitaine d’équipe et de la sélection nationale, en l’occurrence ce mastodonte au tir
meurtrier, Tahar Benferhat. Afin d’illustrer le
tout, retenons, tout de même, ces stades qui
porteront à jamais ces noms de frères jouant
en même temps au sein de ces clubs musulmans, morts en martyrs du devoir durant la
guerre de Libération, dénommés «Les trois
frères Amarouche» et celui des «frères
Brakni». Le même topo était donc bien valable pour le MC Oran, avec les trois frères
Chaieb, dont celui occupant l’axe défensif
n’était autre que ce transfuge koubéen, à côté
duquel il fallait compter sur ses frères
Haddou et Brahim, qui animaient de fort
belle manière, d’ailleurs, les deux flancs de
l’attaque de feu d’El-Hamri d’antan, carburant à plein régime. Quant au duo de charme
ou paires terribles de frangins, ils furent
Mercredi 25 juin 2014
enregistrés à la pelle. Vraiment en quantité
industrielle ! A Alger (MC Alger), il y avait
les frères Tahir, à Sétif (ESS) les frères Salhi,
Bendjaballah et Khalfi, à Annaba (Hamra)
les frères Ali Messaoud et Bounour, à AïnBeida (USMAB) les frères Fezzani et
Amokrane, à Batna (MSPB) les frères
Zender, à Bordj-Ménail (JSBM) les frères
Tonkin, à Tizi Ouzou (JET ou JSK) les frères
Abdeslam et Meftah, à Guelma (ESG), les
frères Serridi et Chekati, à Mostaganem
(ESM) les frères Kheirat, à Constantine
(MOC) les frères Adlani, à Béjaïa (JSMB) les
frères Dali, à Sidi Bel-Abbès (USMBA) les
frères Abdi, à Tiaret, les frères Banus, à Blida,
les frères Zane et Zouani, à Kouba (RCK) les
frères Ait-Cheggou et autres Safsafi, etc. Série
à laquelle il faudrait également ajouter les
frères Dob, même si ces derniers avaient très
longtemps joué au sein de clubs différents,
jusqu’à s’affronter au sein de ces formations
aux destins diamétralement opposés, la première jouant le titre et la consécration, la
seconde juste éviter la relégation ou le purgatoire. Seulement, très peu de ces belles séries
avaient autrefois été alignées en équipe
nationale, à l’image, entre autres, de ces deux
véritables paires de l’ex-équipe du FLN, les
Bouchache et Soukhane, durant les dures
années de la révolution. A ma connaissance,
ni les frères Salhi, ni les Chaieb,
Bendjaballah, Ali Messaoud ou autres frangins n’eurent ce grand mérite et inestimable
privilège d’évoluer ensemble et en même
temps, côte à côte à ce très haut niveau de la
compétition footballistique, soit d’entrée de
jeu, soit suite à un remplacement de joueur
ou juste d’une permutation de l’un par l’autre. De par le monde, c’est plutôt déjà arrivé
! Les Pays-Bas avec leurs Van de Kerkoff ou
Van Bouer, l’Italie avec les frères Baggio et la
Côte d’Ivoire avec les Touré, à titre d’exem-
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ple, en forment d’ailleurs cet échantillonnage
de base qu’il est maintenant loisible à compléter à bon escient avec ces nouvelles générations de joueurs. Toutefois, l’équipe du
Ghana (ces Brésiliens d’Afrique), et tout particulièrement lors de sa confrontation avec
l’Allemagne (la Manschaft), au cours de cette
coupe du monde 2014, relève de cette singularité ou exception, jamais connue dans le
monde du foot de très haut niveau. Lors de
ce match-couperet et à rebondissement, très
animé de part et d’autre et très prolifique
aussi en buts de toute beauté et grand fairplay, terminé à deux buts partout, lequel
relance la course au sein de cette poule, non
seulement le Ghana avait aligné d’entrée la
paire de ses prodiges Ayeuw (les deux fils
d’Abédi Pélé) mais aussi l’un des deux fils de
Monsieur Boateng, dont l’autre rejeton a
évolué en face avec le maillot allemand. Du
jamais vu dans l’histoire du foot ! En dehors
de ce résultat qui intéressait le monde du
football et, surtout, l’avenir immédiat de ces
deux nations, ce match fut une véritable
confrontation, au sens plein du terme, mettant aux prises deux fistons de Monsieur
Boateng, nés sous différents toits et cieux et
appartenant, de surcroît, à deux différentes
mamans. Et comme le sport, pratiqué ce
jour-là dans toute la mesure de l’étendue de
sa véritable expansion et grande dimension,
avait donné lieu à l’expression bien réelle de
ces grands talents des deux équipes qui s’affrontaient, pour l’occasion, à armes presque
égales, il ne pouvait donc vraiment les départager, tant aucune des deux formations ne
méritait finalement de connaitre l’amertume
de la défaite au bout du compte ; ce fut donc
tout à l’avantage de leur père dont le coeur
battait de façon si intermittente et bien percutante dans les deux camps, à l’inverse de
leurs mamans, probablement jalouses l’une
de l’autre, lesquelles voulaient tout légitiment se ranger du côté de l’équipe où évoluait le rejeton et fils-utérin. Pour avoir
donné à chaque pays et par extension à son
équipe nationale un joueur, titulaire à part
entière, de plus, présent dans l’effectif rentrant, Boateng aura contribué à virtuellement faire conjointement la fête au sein des
deux camps si la prémonition du résultat
final figurait dans ses plans. Même si ce nul
enregistré à l’arraché (deux buts partout) en
fin de partie couronne cette joie commune,
collective et totale, enregistrée sur chaque
continent, pays ou foyer, ne faisant ni jaloux
parmi les fils ou les mamans ni provoquant
la moindre frustration quant à l’avenir
immédiat de ces deux formations en coupe
du monde. Ses deux fils, utérin pour l’une ou
puritain pour l’autre, auront admirablement
animé cette belle partie de foot, mettant aux
prises Allemands, d’un côté, et Ghanéens, de
l’autre, où les frères Ayeuw avaient également
pris part et surtout marqué par le biais
d’André ce premier but égalisateur ghanéen.
La palme reviendra sûrement au Ghana qui
aura su jouer ces trouble-fêtes avec une paire
(Ayeuw) propre à lui et partager, en revanche, l’autre paire (Boateng) avec son adversaire du jour. La morale à retenir de cette très
pointilleuse et méticuleuse histoire est que le
foot, jadis, comme de nos jours, et probablement même demain, peut se jouer en famille,
entre familles. Fort heureusement, avec ce
score de parité, on était heureux dans les
deux camps ! Donc, pas de jaloux ! Pas de
famille frustrée ou déchirée, non plus !
Décryptage 13
ÉLECTION NATIONALE
Quelle leçon tirer
de la victoire des Verts ?
Par Abderrahmane Mebtoul
Notre équipe nationale de
football a fait un exploit le
22 juin 2014 contre la Corée
du Sud qui n’a pas
démérité. Elle aura réalisé ce
qu’aucun gouvernement,
parti politique ou
organisation de la société
civile n’a réussi à faire :
réconcilier les Algériens
entre eux.
1.- Jamais de mémoire d’homme, depuis
l’indépendance, une telle liesse pour le drapeau, placé sur des immeubles, des maisons,
des voitures, bus et camions, n’a eu lieu. Et ce,
d’est à l’ouest, en passant par le centre et le
sud du pays, tant au moment de la sélection,
que lors du déroulement de la coupe du
monde en Afrique du Sud. Qu’ils étaient
beaux ces petits garçons et ces petites filles,
innocents et sans calculs, habillés du drapeau. Jamais, même pendant la fête d’indépendance, on n’a vu cela, fête passée, ces dernières années, presque inaperçue auprès des
autorités, d’un côté, et de la population, de
l’autre. Cela ne signifie pas que les Algériens
n’accordent pas une importance à cette
importante fête mais qu’ils la fêtent à leur
manière, la plus sûre et la plus sincère au
coeur. Ainsi, l’Algérie se trouve réconciliée
avec elle-même grâce à cette jeunesse qui
renoue avec celle de 1962 (le même âge bien
que l’Algérie soit indépendante depuis plus
de 50 ans) qui avait fêté l’indépendance ou
celle de la guerre de libération, en brandissant avec fierté le drapeau. L’équipe nationale
réconcilie également l’Algérie avec sa communauté émigrée, puisque plus de 90% est
constituée d’émigrés montrant qu’un
Algérien sportif, intellectuel ou opérateur
économique, évoluant dans un autre environnement, loin des tracasseries bureaucratiques, s’épanouit. On ne peut faire revenir les
«génies », il ne faut pas se tromper de cible,
que si on améliore d’abord le sort de ceux qui
sont restés sur place pour éviter également
leur départ par leur revalorisation et, surtout,
par la considération supposant un renversement des échelles de valeur, reposant sur l’intelligence et non sur la rente, hélas, les pratiques sociales contredisant souvent les discours, aussi nobles soient-ils. Lié à ce processus de développement indissociable pour
bénéficier véritablement de son intégration
au marché international, le football algérien
doit absolument construire un modèle économique dont la professionnalisation lui permettant de conserver ses meilleurs joueurs
plus longtemps, supposant des mécanismes
de régulation qui arbitrent de manière plus
équilibrée entre recherche de profit et aléas
de compétition.
2.-Cette mobilisation citoyenne est donc
sans pareille, que les autorités devraient
méditer avec une extrême attention au lieu de
se contenter d’une distribution passive de la
rente d’hydrocarbures pour une paix sociale
éphémère, car ne relevant pas d’une bonne
politique socio-économique hors rente ni
d’une bonne gouvernance, partage, de surALGERIE NEWS
croît, inégal, comme en témoigne l’enrichissement sans effort et la course à la rente. Eh
oui, qui a dit que les Algériens n’aimaient pas
leur pays, puisque la leçon vient de jeunes qui
donnent des leçons aux adultes. Or, la leçon
que l’on peut tirer de ces déclarations de jeunes sans arrière-pensée est que ce serait une
grave erreur de la part de certains partis ou
responsables en mal de publicité de faire de
cette mobilisation spontanée une adhésion à
leur politique. S’il y a eu cette immense
mobilisation, c’est que le politique est horsjeu. Car, selon l’adage, l’espoir fait vivre, la
majorité des Algériens s’attache, faute de
mieux avec la détérioration de leur niveau de
vie au plan socio-économique, à des signes
d’espoir, et le cas des harraga témoigne d’une
situation de désespoir que des responsables
malveillants tentent de banaliser. Aussi, comment ne pas penser à l’avenir de cette jeunesse, car l’Algérie, dans moins de 20 ans,
c’est-à-dire demain, avec une population qui
approchera 50 millions d’habitants, avec
l’épuisement des hydrocarbures, l’âge moyen
de nos filles et garçons d’environ 20 ans, en
juin 2014, sera de 50 ans et, entre-temps,
ayant une exigence comme tout Algérien
d’avoir un emploi, un logement, se marier,
avoir des enfants, donc, une demande sociale
croissante, donc, une obligation de préparer
l’ère de l’ après-pétrole pour les générations
arrivant.
3.-Après l’euphorie sportive passagère, la
majorité de la population sera de nouveau
confrontée à la dure réalité économique et
sociale, c’est-à-dire le niveau de leur pouvoir
d’achat, d’où le gouvernement devra trouver
des solutions adéquates pour un développement durable. On ne peut isoler le sport
d’une vision d’ensemble. Pourtant, au vu de
cette immense énergie de la population,
l’Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot et relever les défis du développement face à la mondialisation, dans un
monde en perpétuel mouvement, impitoyable, où toute nation qui n‘avance pas recule.
Le patriotisme économique ne saurait s’assimiler au tout Etat bureaucratique des années
1970, car, dans des pays où dominent la propriété privée, pour ne citer que quelques cas,
comme les USA, la France, l’Espagne, l’Italie,
la Corée du Sud , l’Afrique du Sud, les
citoyens sont fiers d’être américains, français,
allemands, espagnols, italiens, sud-coréens
ou sud africains. Cependant, pour éviter les
Mercredi 25 juin 2014
effets pervers du marché comme le montre la
crise mondiale actuelle, il y a urgence d’un
rôle plus accrue de l’Etat régulateur, différence de taille pour toute politique économique fiable devant tenir compte de cette dure
réalité, d’une économie de plus en plus globalisée, déplorant qu’aucun débat public
sérieux n’ait eu lieu sur le futur rôle de l’Etat,
débat indispensable pour éclairer la future
politique économique et sociale. La leçon
principale qu’on peut tirer est que la population algérienne, de manière générale, et notre
jeunesse, de manière particulière (70% de la
population),sont capables de miracle, pour
peu qu’on leur tienne un discours de vérité,
grâce à une nouvelle communication et une
gouvernance rénovée, et ce, grâce à une
mobilisation citoyenne, condition pour le
développement du pays. Cette jeunesse dynamique est bien plus importante que toutes les
ressources d’hydrocarbures. Car, le véritable
patriotisme se mesurera à l’avenir par la
contribution de chaque Algérien à l’accroissement de sa participation à la valeur ajoutée
mondiale et, pour les gouvernants, par une
moralité sans faille. En fait, la population
algérienne, à travers cette mobilisation unique depuis l’indépendance, demande plus de
liberté, plus de justice sociale récompensant
le travail et l’intelligence et non la rente en
contrepartie d’une soumission de clientèle,
en un mot, un Etat de droit et une démocratie sans renier les valeurs culturelles. Car, face
à des mesures autoritaires bureaucratiques
centralisées sans adhésion et concertation,
l’autosatisfaction, source de névrose collective, la faiblesse d’un contrepoids politique et
économique, la société enfante ses propres
règles qui lui permettent de fonctionner dans
un Etat de non-droit. Or, seul le dialogue permanent,
le
respect
du
contrat
gouvernants/gouvernés, la réorientation de la
politique socio-économique, conciliant efficacité économique et profonde justice
sociale, évitant tout manque de cohérence et
de visibilité, permettront le dépassement du
statu quo et de la crise multidimensionnelle.
En résumé, remercions vivement l’équipe
nationale pour ce renouveau d’espoir qu’elle
a suscité au profit exclusif de l’Algérie et
espérons qu’elle soit victorieuse face à la
Russie. Mais quel que soit le résultat du prochain match, je souhaite qu’il se déroule dans
la sérénité, sans chauvinisme, et dans un
esprit sportif qui a toujours animé l’équipe.
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Le ton de la presse
américaine pointé du doigt
Par Amira Samir, Al-Ahram
Hebdo
La presse
américaine, qui
s'interroge sur la
politique de la
Maison Blanche en
Egypte, fait l'objet
de tensions entre
Le Caire et
Washington.
L
es médias égyptiens accusent sans cesse la presse
américaine d’être «
contre la volonté du peuple égyptien » depuis le 30 juin
2013 et « d’ignorer le succès d’AlSissi et son arrivée au pouvoir » à
la suite de son investiture. Elle est
aussi accusée de soutenir les partisans « terroristes » des Frères
musulmans et de l’ancien président Mohamed Morsi. Peu avant
l’élection de Abdel-Fattah Al-Sissi
à la tête du pays, le Washington
Post publie un éditorial portant
un titre qui incite l’administration américaine à geler son aide à
l’Egypte, estimée à un peu plus de
1,5 milliard de dollars : « La
démocratie de façade en Egypte
ne mérite pas d’aides ». Le
Washington Post parle aussi du
discrédit et des réactions mitigées
et très critiques qui frappent les
Etats-Unis, dans un pays qui a
longtemps été le plus proche allié
de Washington dans le monde
arabe. « Une des rares certitudes
dans la situation tumultueuse que
connaît l’Egypte est que le prestige et l’influence des Etats-Unis
sont en berne », observe le quotidien. Dans ce contexte, l’ambassadeur égyptien à Washington a
adressé une lettre au rédacteur en
chef de ce prestigieux quotidien
pour protester contre le ton des
éditoriaux et « les mensonges »
publiés qui remettent en question
l’intégrité des résultats de la dernière élection présidentielle. Trois
jours plus tard, l’ambassadeur
égyptien a adressé une autre lettre
au New York Times (NYT) pour
la même raison. Bref, les officiels
pensent aussi que la couverture
américaine est biaisée, surtout
qu’elle continue à qualifier le 30
juin et les mesures entreprises le 3
juillet de « coup d’Etat ». Pour
parler de l’élection, David D.
Kirkpatrick, correspond du NYT,
se demande si l’ex-ministre de la
Défense, Abdel-Fattah Al-Sissi,
qui a remporté plus de 96% de
voix au scrutin présidentiel, « qui
a mené un coup d’Etat militaire, il
y a environ une année, et qui se
montre, aujourd’hui, comme le
nouvel homme fort d’Egypte,
peut faire face aux défis qui tourmentent le pays, ces 3 dernières
années ». Aussi, peu avant la présidentielle, NYT parlait « d’exécutions politiques » pour qualifier
les condamnations à mort de
masse des partisans de Morsi. Le
quotidien américain se dit très
remonté contre la réaction «
étonnamment faible » de l’administration américaine et n’accorde aucun crédit à la realpolitik
poursuivie par le département
d’Etat en Egypte. Il évoque des
verdicts destinés non pas à réprimer l’opposition au gouvernement, mais à « l’éradiquer ». « Un
gouvernement qui persécute ses
opposants et leur refuse, à la fois,
la justice la plus élémentaire et le
moindre rôle dans la société ne
produira que de l’instabilité et de
la violence », lit-on dans l’éditorial.
Garder une bonne
image
Pour Soraya Badawi, profes-
seur de communication internationale à l’Université du Caire, la
nécessité pour les Etats-Unis est
de garder une bonne image face à
la communauté internationale et
aux citoyens américains. « Le ton
des médias américains a beaucoup changé avant et après la présidentielle. Il était oscillatoire. On
qualifiait, d’abord, le 3 juillet de
coup d’Etat. Mais après les élections, le ton a beaucoup changé
vis-à-vis du nouveau président »,
estime Soraya Badawi. Les EtatsUnis visent aussi à maintenir leur
influence sur le pays le plus peuplé du monde arabe. Ainsi, l’éditorialiste Roger Cohen estime peu
probable que les Etats-Unis oseraient punir l’armée égyptienne. «
La suspension de l’aide militaire
serait un réflexe impulsif. Cela ne
ferait qu’augmenter la possibilité
d’un chaos en Egypte et dans la
région », écrit-il dans le NYT.
Commentant
la
nouvelle
Constitution, le Washington Post
a affirmé que le texte exempte
l’armée, la police et les services de
renseignement du contrôle civil.
En sus, elle autorise le jugement
des civils devant les tribunaux
militaires. Selon le journal, « les
autorités égyptiennes visent non
seulement les islamistes mais
aussi les militants laïcs ayant
déclenché la révolution du 25 janvier 2011 ». Dans une interview
au même quotidien, publiée le 3
août 2013, Al-Sissi avait résumé la
vision des responsables égyptiens,
accusant l’administration Obama
de trahir l’Egypte : « Vous avez
tourné le dos aux Egyptiens et ils
ne l’oublieront jamais ».
LIBAN
La géopolitique régionale aura-t-elle raison
des ambitions de Michel Aoun ?
D
epuis des mois, la machine à propagande du Hezbollah répète jusqu'à
l'usure que l'action des combattants du parti en Syrie, notamment dans la
région du Qalamoun, limitrophe du Liban,
a permis de mettre fin à la vague d'attentats
terroristes qui ont visé des régions chiites
du pays au cours du second semestre de
l'année 2013 et au début de l'année en
cours. L'attaque de vendredi dernier à
Dahr el-Beidar et le renouveau d'activité de
la rébellion syrienne observé ces jours derniers dans le Qalamoun tendent à démontrer que les conclusions du parti chiite
péchaient par excès d'optimisme. Avec les
graves développements survenus en Irak,
pays dont l'implosion est en marche, les
données du désormais vaste terrain de jeu
sur lequel se règlent les comptes des puissances régionales, essentiellement l'Iran
d'un côté et l'axe naissant saoudo-égyptien
de l'autre, ont en quelque sorte été remises
entièrement à plat. La question ne se limite
guère à un simple rééquilibrage des forces
en présence: l'action fulgurante des jihadistes sunnites dans le Nord et l'Ouest d'Irak,
en ce qu'elle comporte comme soutien de
la part des populations sunnites concer-
nées, a jeté un éclairage géopolitique nouveau sur la région, subitement dépouillée
d'une partie des frontières qui la parcourent. Dans ces conditions, on voit mal
pourquoi et comment le Hezbollah, qui, en
sa qualité d'instrument de la politique iranienne sur le territoire même que revendique Daech (EIIL, État islamique en Irak et
au Levant), ignore lui aussi les frontières
qui le traversent, réussirait-il à sanctuariser
à son profit le sol libanais. Cela étant dit, il
convient d'observer, qu'au-delà de l'aspect
polémique de la cacophonie que les incidents de vendredi dernier, à Dahr elBeidar, à Beyrouth et ailleurs ont suscité
dans les milieux officiels politiques et sécuritaires, on avait encore de la peine, jusqu'à
hier, à évaluer avec plus ou moins de précision l'ampleur objective de ce qui s'est produit, ce jour-là. L'attaque-suicide survenue
à Dahr el-Beidar était-elle de la même
nature que les attentats perpétrés naguère
contre les fiefs du Hezbollah? On ne le sait
pas à ce stade, même si on est en droit de
constater que certaines parties politiques
ont cherché délibérément à exagérer l'ampleur des événements.
Toujours est-il que des diplomates du
ALGERIE NEWS
Groupe de soutien au Liban, cités par notre
correspondant au palais Bustros Khalil
Fleyhane, hésitent à partager l'optimisme
dont a fait part à ce propos, à Koweït, le
Premier ministre Tammam Salam, dont on
comprend parfaitement l'ardent désir de
sauver la saison touristique libanaise, surtout après l'appel des Émirats arabes unis à
leurs ressortissants d’éviter le pays du
Cèdre. Et ces diplomates de rappeler que
seules une application stricte de la doctrine
de « distanciation » du Liban face aux
guerres qui se déroulent dans la région et la
sauvegarde de la stabilité politique par le
biais de l'élection d'un président de la
République permettraient d'épargner à ce
pays la contagion des tueries régionales.
Sur le second point, peu de progrès ont
été enregistrés depuis la semaine dernière.
Des sources centristes assurent que le tandem chiite, y compris, donc, le Hezbollah,
est désormais persuadé que le général
Michel Aoun n'a guère de chance d'accéder
à la présidence et qu'il conviendrait de
s'entendre avec le camp adverse sur un
candidat de consensus.
Le chef du PSP, Walid Joumblatt, se
serait d'ailleurs fait l'écho de cette convicMercredi 25 juin 2014
tion lors de son entrevue, il y a quelques
jours à Paris, avec Saâd Hariri. Mais l'ancien Premier ministre s'est catégoriquement opposé à toute initiative concernant
la présidentielle qui ne viendrait pas des
chrétiens eux-mêmes. Il a, une fois de plus,
réitéré, à cette occasion, qu'il n'avait de
veto contre personne et qu'il était même
prêt à soutenir le candidat du bloc joumblattiste, Henry Hélou, à condition toutefois que sa candidature soit d'abord adoubée par Bkerké et les formations chrétiennes. Du côté du principal concerné, le
général Aoun, aucun changement n'est à
signaler à ce stade. Le chef du CPL sait qu'il
joue son va-tout et que le scrutin de 2014
est logiquement sa dernière chance d'accéder à la présidence. Cependant, voyant le
mur qui se dresse devant lui, il entame une
campagne visant à inverser le calendrier en
faisant passer les législatives avant la présidentielle, dans l'espoir que les premières
influeront sur la seconde.
Réussira-t-il à entraîner ses alliés chiites
derrière lui ? Pour cela, il faudrait que ses
ambitions et l'ordre du jour régional du
Hezbollah coïncident une fois de plus. Rien
n'est moins sûr.
Kiosque international
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A n a l y s e s
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15
D é c r y p t a g e s
Pourquoi les intellos
égyptiens sont fans de Sissi
Par Slate Afrique
Ils ont accepté le
retour des
militaires alors
qu'ils ont soutenu
la révolution qui a
chassé Moubarak
du pouvoir.
L
e maréchal Abdel Fattah
Al-Sissi au pouvoir, n’estce pas un retour à la case
départ, l’ultime trahison
de la révolution?» Ma question est
provocante et sur Skype, à des
milliers de kilomètres de Paris,
elle irrite l’intellectuelle égyptienne à laquelle je parle ce
dimanche 8 juin alors que le Caire
investit son nouveau président.
«Sissi nous a sauvés du fascisme
religieux des Frères musulmans.
Ce n’est pas un dictateur. Il a été
élu au terme d’un scrutin libre
avec 96,2% des suffrages exprimés. Et il est très populaire.
Décidément, répond fermement
mon interlocutrice, vous les
Occidentaux ne comprenez rien
de rien à ce qui nous arrive.»
Tewfick Aclimandos, un historien égyptien d’origine copte, qui
vit et travaille entre Paris et Le
Caire enfonce le clou : «En
France, un certain nombre de vos
hommes politiques ou de vos
intellectuels pensent trop de bien
de l’islam politique. Certes il faut
parler aux islamistes, mais sans se
faire d’illusions, c’est une erreur
de croire qu’ils vont se “démocratiser”.» Du Caire, Yasmine (un
prénom d’emprunt), sait pourtant qu’en France, Alexandre
Adler ou Bernard-Henri Levy, ont
très tôt exprimé de fortes réticences à l’égard des Frères musulmans. (Quelques jours après le
coup d’Etat militaire, le second
publie cependant une lourde
charge contre les militaires égyptiens.) Jugés proches d’Israël, ces
penseurs ne pèsent cependant pas
tant que cela aux yeux de la communauté intellectuelle égyptienne, dite libérale, au sein de
laquelle les sentiments antisionistes sont historiquement très
forts.
Les Occidentaux
peuvent-ils
comprendre?
Les «libéraux» égyptiens cherchent plutôt l’appui des spécialistes du monde arabe européens ou
américains. Or, la partie semble
difficile: l’islamologue français
François Burgat, qui étudie les
mouvements islamistes contemporains, déclare par exemple que
«Al-Sissi est pire que Morsi»; et la
chercheuse américaine Michele
Dunne dénonce les mesures
répressives prises par le maréchal
Al-Sissi, «officiellement» pour
«stabiliser» le pays alors qu’elles
conduiront au résultat inverse,
dit-elle. A Paris, Londres, Berlin
ou Istanbul, lors de plusieurs
conférences consacrées à ce sujet,
j’ai assisté à des face-à-face entre
Egyptiens et Occidentaux qui
viraient quasiment au dialogue de
sourds, illustrant le fait que
depuis un an de nombreux intellectuels cairotes, comme Yasmine,
ne se sentent pas soutenus, et
encore moins compris, par leurs
interlocuteurs de l’autre côté de la
Méditerranée. Ces derniers s’interrogent: comment ces «libéraux» égyptiens ont-ils pu accepter le retour d’un militaire au
pouvoir alors qu’ils ont soutenu
la révolution de janvier 2011,
exigé et obtenu le départ du président Hosni Moubarak puis le
retrait de l’armée? Comment
peuvent-ils même s’en féliciter
alors qu’ils se dressaient il y a trois
ans et demi contre l’ancien
régime dont provient Al-Sissi?
Nombre de ces intellectuels
égyptiens n’avaient-ils d’ailleurs
pas bon an mal an admis qu’il fallait donner une chance au «candidat des Frères musulmans»,
Mohammed Morsi, élu le 24 juin
2012 avec 51,4% des voix? De fait,
comptant sur les prédicateurs, les
milieux théologiens et savants qui
leur sont affidés, «les Frères égyptiens n’ont pas compris que la
bonne stratégie était de s’allier
aussi très vite avec les intellectuels
“libéraux” comme cela a été fait
en Turquie», observe le politologue Jean Marcou qui connaît
bien les deux pays pour y avoir a
vécu et travaillé.
Et quelques mois à peine après
l’élection de Morsi, les «libéraux»
égyptiens dénoncent le nouveau
chef d’Etat égyptien, son coup de
force constitutionnel et «son
incompétence, cette façon de
sacrifier l’identité égyptienne au
profit de l’Oumma et de nous
faire revenir à la dictature dont
nous nous étions débarrassés»,
résume Yasmine. Ils signent la
pétition géante de la campagne
«Tamarrod» (la rébellion, en
arabe, dont l’enquête du journaliste Benjamin Barthe dans le
Monde révèle la face cachée)
réclamant le départ du chef de
l’Etat et des élections anticipées;
puis défilent le 30 juin 2013 avec
plusieurs millions d’opposants.
Tewfick Aclimandos
explique:
«On a alors compris que les
Frères avaient un dessein non
démocratique, je dirais même
totalitaire. Ils n’ont pas été très
futés, ils auraient dû procéder
plus en douceur, effectuer un
recul tactique face à trop de résistance. Ils ont fait une mauvaise
lecture avec une assurance d’euxmêmes démesurée.» Le 3 juillet
2013, le président Morsi est renversé par un coup d’Etat mené
par le maréchal Sissi. «Qu’on l’appelle coup –c’en est techniquement un– ou pas, n’a aucune
importance, l’essentiel est que la
rue était du côté de l’armée», précise Yasmine, faisant fi des millions d’autres Egyptiens qui soutiennent toujours les Frères
musulmans et le président Morsi.
«Le coup d’Etat était nécessaire, le
problème, c’est que le mot est
lourd de sens chez les Américains
et les Européens aux yeux desquels la part que prend le droit
dans les décisions politiques est
de plus en plus grande», analyse
Tewfik Aclimandos.
ALGERIE NEWS
«Les Occidentaux s’en tiennent à une vision formaliste,
selon laquelle puisque les Frères
musulmans ont été élus démocratiquement, on doit les respecter,
explique Hicham Mourad, rédacteur en chef d’Al-Ahram hebdo,
une publication qui fait partie de
la presse d’Etat. Non pas qu’ils
soient les grands amis des islamistes, mais ils ont du mal à accepter
que ces derniers soient renversés
par des moyens extraconstitutionnels.» Durant la période
transitoire, de juillet 2013 à mai
2014, le pays connaît une recrudescence d’attentats. Et quoiqu’il
soit quasiment impossible de
donner des chiffres précis et fiables, la répression contre les
Frères musulmans aurait fait
autour de 2.500 tués et 17.000
blessés; elle aurait causé quelque
16.000 arrestations, et conduit au
terme de procès expéditifs à plus
de 1.000 condamnations à mort, à
propos desquelles de nombreux
libéraux se rassurent en se disant
que ces peines de mort ont été
prononcées in absentia et seront
commuées en peine de prison.
Rétablir l’ordre, au mépris de la
démocratie?
«L'armée a redonné aux Frères
leur auréole de martyrs et d'opposants, qui est dans le fond la
seule posture qui leur convienne.
Mais l'armée a aussi déconsidéré
l'opposition aux Frères», critique
l’islamologue français Olivier
Roy. Depuis le 8 juin, la boucle est
bouclée: le maréchal Sissi a été
investi président de la République
en remplacement du «Frère»
Mohamed Morsi. Un militaire est
donc de nouveau au pouvoir en
Egypte, qui à peine élu répète
qu’il n’est pas question de négo-
Mercredi 25 juin 2014
cier avec les Frères musulmans.
En fait, les intellectuels égyptiens, dont l’activité dépend souvent des financements étatiques
et qui ont traditionnellement
joué un rôle dans la construction
de l’Etat égyptien, ont été débordés par la précipitation avec
laquelle l’armée, en accord avec
les Frères musulmans, a décidé
des élections de 2012. Ils se sont
sentis, même s’ils n’en parlent pas
spontanément, «abusés» par le
massacre du 14 août 2013 un bain
de sang, une «énorme bavure, un
événement tragique», selon
Tewfick Aclimandos, commis par
l’armée contre des milliers de
manifestants pro-Morsi alors
qu’ils avaient soutenu l’intervention militaire quelques semaines
auparavant. C’est ce double choc
—allié à l’effondrement économique du pays— qui explique
aussi la lassitude, le découragement et la démobilisation de ces
intellectuels —et de très nombreux jeunes «révolutionnaires».
Rétablir l’ordre, au mépris de la
démocratie? Yasmine comme la
plupart aurait préféré qu’un civil
soit élu à la présidence, mais elle
se retranche derrière l’existence
d’une «Sissimania» populaire
sans s’attarder sur la forte abstention qui a entaché ce scrutin présidentiel. Même la perspective
d’une remilitarisation sous Sissi
lui semble toujours moins pire
que ce que les Frères musulmans
auraient fait du pays:
«De toute façon sous Morsi
déjà, la Constitution donnait
beaucoup de pouvoir à l’armée.
Et dans le contexte régional, nous
avons besoin de l’armée, on ne
veut être ni la Libye, ni la
Syrie…»
16 >
N O T R E
V I S I O N
Sur le fil
Irak
Le secrétaire d'Etat John
Kerry a rencontré mardi à
Erbil le président de la
région autonome du
Kurdistan Massoud Barzani.
Ce dernier a évoqué une «
nouvelle réalité en Irak » et
appelé le Premier ministre
Nouri al-Maliki à partir. A
Baïji (200 km au nord de
Bagdad), au moins 19 civils
ont été tués lors de frappes
aériennes. Kerry, après une
visite la veille à Bagdad,
tente de rassembler les
forces politiques dans un
pays miné par les divisions,
face à l'offensive des
insurgés sunnites qui
s'approchent de Bagdad. «
Avec ces changements,
nous sommes devant une
nouvelle réalité et un nouvel
Irak », a déclaré M. Barzani
en recevant le secrétaire
d'Etat au siège de la
présidence à Erbil (nord). «
Nous cherchons une
solution à la crise », a-t-il
dit. « Comme tout le monde
le sait, il s'agit d'un moment
très critique pour l'Irak, et la
formation d'un
gouvernement est notre
principal défi », a de son
côté dit M. Kerry à son
interlocuteur.
Nigeria
Au moins 30 personnes ont
été tuées et plus de 60
femmes et jeunes filles
enlevées dans une série
d'attaques attribuées au
groupe islamiste armé Boko
Haram dans le nord-est du
Nigeria, ont déclaré des
responsables locaux et des
habitants. Ces tueries et
enlèvements ont eu lieu au
cours d'une série d'attaques
réparties sur plusieurs jours
la semaine dernière (bien
lire: la semaine dernière)
dans le village de
Kummabza, dans la localité
de Damboa, dans l'Etat de
Borno (nord-est). Le quartier
général de la Défense
nationale nigériane a affirmé
lundi soir sur Twitter qu'il
cherchait à confirmer les
nombreuses informations
faisant état d'enlèvements
de jeunes filles dans le
Borno.
Union européenne
Le chef du gouvernement
italien Matteo Renzi a
insisté mardi sur une
communauté de valeurs
propres à l'Union
européenne pour permettre
sa relance, assurant qu'une
monnaie commune ne
suffisait pas à ce projet. Il
ne suffit pas d'avoir une
monnaie, un président ou
une source de financement
en commun. Soit nous
acceptons un destin et des
valeurs en commun, soit
nous perdons le rôle de
l'Europe face à elle-même, a
déclaré M. Renzi devant les
députés italiens en illustrant
le semestre de présidence
italienne de l'UE qui
débutera le 1er juillet.
Italie
L'Italie a vu son excédent
commercial avec les pays
situés hors de l'Union
européenne reculer
légèrement en mai, à 2,449
mrd EUR, contre 2,934 mrd
EUR en mai 2013, selon une
estimation provisoire
publiée mardi par l'Istat.
Hors énergie, l'Italie a
également vu son excédent
commercial reculer, à 6,4
mrd EUR, contre 6,6 mrd
EUR un an plus tôt. Par
rapport à avril 2014, les
importations ont progressé
de 4,8% et les exportations
de 5,7%, notamment grâce
à une augmentation des
exportations de biens
d'équipement. La hausse
des importations est à
mettre au compte des
produits énergétiques.
LES GENS
Vladimir Poutine
Le président russe Vladimir
Poutine a demandé mardi au
Parlement de lever
l'autorisation d'intervenir
militairement en Ukraine,
qu'il avait sollicitée en mars,
a indiqué le Kremlin cité par
les agences. Le président a
proposé au Conseil de la
Fédération (chambre haute,
ndlr) d'annuler la décision
du 1er mars sur le recours à
l'armée russe en territoire
ukrainien, a déclaré le porteparole de M. Poutine, Dmitri
Peskov. Cette décision a été
prise dans le but de
normaliser la situation en
Ukraine, a-t-il également
indiqué. Le président a
formulé cette demande dans
une lettre envoyée au
Conseil de la Fédération
avant de partir pour une
visite officielle en Autriche,
a encore indiqué le Kremlin.
D U
M O N D E
Centrafrique
17 musulmans
tués dans le Centre
Dix-sept membres de la minorité peule musulmane centrafricaine ont été
tués lundi dans l'attaque de leur campement près de Bambari (centre) par
des miliciens chrétiens anti-balaka, a indiqué mardi un officier de la force
de l'Union africaine (Misca) en Centrafrique.
«
17
personnes, toutes
des membres de
la
minorité
peule, ont été
tuées lundi par des jeunes armés se
réclamant des anti-balaka, lors d'une
attaque de leur campement. Certains
corps ont été mutilés et brûlés par les
assaillants », a précisé sous couvert
d'anonymat cet officier à Bangui. Il a
ajouté que cette tuerie avait entraîné
des « actes de représailles » de combattants de l'ex-rébellion Séléka,
majoritairement musulmane, dans la
ville de Bambari. « Cette attaque a
entraîné des violences dans le centre
de Bambari où des tirs ont été entendus dans certains quartiers, faisant
quelques morts ainsi que des blessés
et fuir au moins 6.000 personnes à
l'évêché, à la cathédrale Saint-Joseph
notamment », a ajouté l'officier.
Aucun bilan précis des victimes de
ces représailles n'était disponible
mardi matin. Des soldats français de
l'opération Sangaris ont pris position
pour faire baisser la tension dans
Bambari, ville où l'ex-rébellion
Séléka a installé son nouvel étatmajor. Interrogés par l'AFP sur ces
nouvelles violences, des responsables
anti-balaka à Bangui ont nié que
leurs miliciens aient été à l'origine de
cette attaque, affirmant ne pas reconnaître « ces jeunes incontrôlés agissant de leur propre chef pour des raisons inavouées et qui multiplient de
tels actes dans la région ». « Ce n'est
pas au moment où les responsables
anti-balaka et ex-Séléka sont entrés
en contact, dans la perspective d'une
dynamique de paix et de réconciliation, que les anti-balaka vont se livrer
à de pareils actes », a affirmé l'un
d'eux, Brice-Emotion Namsio. Il y a
deux semaines, au moins 22 personnes avaient été tuées par des individus armés assimilés aux ex-Séléka et
aux Peuls armés dans le village de
Liwa, situé dans la zone de cette attaque. Et la semaine dernière, au moins
10 corps portant des marques de
sévices avaient été repêchés dans la
rivière Ouaka, dans la région de
Bambari. Depuis plus d'un an, la
Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions des groupes
armés contre les civils ont fait des
milliers de morts et des centaines de
milliers de déplacés. De nombreux
civils musulmans sont contraints de
fuir des régions entières face aux violences des milices anti-balaka, tandis
que dans d'autres régions les populations chrétiennes restent sous la
coupe de combattants Séléka. Dans
un rapport publié mardi, la
Fédération internationale des ligues
des droits de l'Homme (FIDH) a rappelé que des crimes de guerre et des
crimes contre l'humanité ont été
commis en Centrafrique et continuent de l'être au cours d'un « conflit
de l'impunité », les auteurs échappant dans leur grande majorité à
toute poursuite du fait de la faillite de
l'Etat centrafricain.
R. I.
Syrie
Les dernières armes
chimiques évacuées
L
es dernières armes chimiques
que Damas disait avoir en sa
possession ont finalement
quitté la Syrie lundi avec des mois de
retard sur le programme entériné par
la communauté internationale, a
annoncé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. « Au
moment où je vous parle, le navire
(transportant les armes chimiques,
ndlr) vient de quitter le port de
Lattaquié », a déclaré le directeur
exécutif de l'OIAC, Ahmet Uzumcu,
au cours d'une conférence de presse à
La Haye. « L'évacuation des stocks de
précurseurs et d'autres produits chimiques était une condition primordiale du programme visant à éliminer les armes chimiques syriennes», a
ajouté la même source. Avant lundi,
la Syrie avait déjà évacué environ
92% des 1 300 tonnes d'armes chimiques qu'elle avait déclarées dans le
cadre d'un accord russo-américain
entériné par l'ONU et prévoyant la
destruction des armes chimiques
syriennes d'ici au 30 juin. Les 8% restants ont finalement quitté lundi le
port de Lattaquié sur un bateau
ALGERIE NEWS
danois. Ils se trouvaient sur un seul et
même site, où ils avaient été conditionnés depuis plusieurs semaines,
mais ils ne pouvaient être évacués
pour des raisons de sécurité. « La
situation sécuritaire a changé et le
gouvernement syrien a décidé d'agir
», a déclaré Ahmet Uzumcu, selon
lequel « le travail de l'OIAC en Syrie
continue ». « Nous espérons bientôt
achever la clarification de certains
aspects de la déclaration syrienne et
commencer la destruction de certaines structures utilisées pour produire
des armes chimiques », a-t-il soutenu. Le gouvernement syrien a de
son côté salué la fin de l'évacuation et
appelé la communauté internationale
à contraindre Israël, ennemi de
Damas, à rejoindre les traités internationaux sur l'interdiction des
armes de destruction massive. La
coordinatrice de la mission ONUOIAC en Syrie, Sigrid Kaag, a de son
côté salué la fin de « la tâche la plus
périlleuse en termes de sécurité dans
le cadre de l'élimination des armes
chimiques syriennes ». « Le plus
important, c'est que les matériaux
Mercredi 25 juin 2014
aient quitté le pays, ils seront détruits
de manière sûre, mais en dehors du
pays, et ne peuvent donc plus tomber
entre de mauvaises mains », a-t-elle
souligné. La Russie, principal allié du
régime de Bachar al-Assad, a exprimé
sa « grande satisfaction » après
l'achèvement « avec succès » de l'opération d'évacuation. La guerre civile,
qui déchire la Syrie, a déjà fait plus de
150 000 morts depuis mars 2011, et
les violences ne montrent aucun
signe de répit. Les produits chimiques les plus dangereux doivent être
détruits par hydrolyse sur un navire
américain, le Cape Ray, spécialement
aménagé pour l'occasion.
Ils arriveront « d'ici à une semaine
» au port italien où ils doivent être
transférés sur le Cape Ray, selon le
porte-parole de l'OIAC, Michael
Luhan. D'autres produits seront
détruits en Finlande, aux Etats-Unis
et au Royaume-Uni.
« La destruction sur le Cape Ray
va prendre jusqu'à 60 jours, et la plupart des produits chimiques seront
détruits d'ici à quatre mois », a soutenu M. Uzumcu.
> N O T R E
V I S I O N
D U
M A G H R E B
En Syrie
Il y aurait environ
2 400 combattants
tunisiens
Il y aurait environ 2 400 combattants tunisiens Tunisiens combattent en Syrie, dont la
majorité au sein de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), a affirmé lundi le ministre
tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou.
«
C
e que nous avons rassemblé
(comme informations), c'est
que nous avons 2 400 Tunisiens
qui sont allés en Syrie pour
combattre avec le Front Al Nosra, et leur
majorité - 80% - avec Daech », l'acronyme
arabe de l'EIIL, a dit le responsable à des
journalistes sans préciser ses sources. En
février, M. Ben Jeddou avait indiqué que les
autorités tunisiennes avaient empêché 8.000
personnes de se rendre en Syrie, tandis qu'environ 400 Tunisiens étaient revenus au pays
après un passage là-bas. L'EIIL, un puissant
groupe ultra-radical, contrôle certaines
zones-clés en Syrie et a lancé le 9 juin une
vaste offensive en Irak qui lui a permis de
mettre la main sur de larges pans de territoire. Ben Jeddou a ajouté dans la soirée
devant l'Assemblée nationale constituante
(ANC) que des suspects étaient arrêtés en
Tunisie «tous les jours» dans le cadre d'affaires de terrorisme, en faisant état par ailleurs
de l'amélioration des indicateurs en matière
de sécurité. Le ministre de la Défense Ghazi
Jeribi a de son côté exhorté les Tunisiens à «
l'union sacrée » contre le terrorisme. « Le but
(des «terroristes», ndlr), c'est de faire échouer
le processus démocratique en Tunisie pour
qu'il n'y ait pas de modèle à prendre en
exemple dans la région, et aussi, sur le court
terme, d'entraver les prochaines élections
(...). «Notre chance, en Tunisie, c'est la cohésion du peuple tunisien» , a-t-il dit devant les
élus. La Tunisie a récemment signé un accord
avec l'Algérie pour la sécurisation des frontières et a également renforcé ses frontières
avec la Libye, a-t-il ajouté. « Ce qui se passe
en Syrie et en Irak, nous le prenons en considération », a dit le ministre de la Défense.
Tunisie
L'inscription des électeurs
commence
L
a Tunisie a lancé lundi
l'inscription des électeurs
en vue des élections législatives et présidentielle prévues
en fin d'année, et les dates de ces
scrutins devant déboucher sur
les premières institutions pérennes depuis la révolution seront
soumises aux députés mercredi.
Le Premier ministre Mehdi
Jomaa et le président de l'instance chargée d'organiser ces
scrutins (Isie), Chafik Sarsar, ont
solennellement donné le coup
d'envoi des inscriptions depuis
la mairie de Tunis, selon un
communiqué du gouvernement. Le calendrier électoral préliminaire prévoyant les
législatives le 26 octobre, le premier tour de
la présidentielle le 23 novembre et le second
tour le 28 décembre doit être soumis aux
députés mercredi matin.« Cela devrait laisser le temps aux élus de faire des amendements », a indiqué Karima Souid, assesseur
à l'Assemblée nationale constituante (ANC)
chargée de la communication. Certains partis estiment que le calendrier électoral
prévu est trop serré pour garantir des élections transparentes, mais l'Isie souligne que
l'ANC a imposé dans la Constitution la
tenue des scrutins en 2014, ne laissant guère
de marge de man?uvre. La classe politique
ne s'est accordée sur l'ordre des scrutins -législatives puis présidentielle-- que mijuin, après des mois de négociations. Pour
faciliter l'inscription des électeurs, l'Isie a
mis en place un centre d'appel samedi pour
répondre aux Tunisiens qui peuvent s'inscrire par Internet, SMS ou en se rendant
dans les administrations compétentes d'ici
le 22 juillet, date de fin de la campagne.
Ceux inscrits lors des élections de la
ALGERIE NEWS
Constituante d'octobre 2011
n'ont pas besoin de refaire
cette démarche. Le corps électoral est estimé à quelque sept
millions d'électeurs mais seuls
4,1 millions ont effectué en
2011 les démarches pour
s'inscrire. Contrairement aux
précédentes élections, seuls
ceux étant sur les listes électorales pourront glisser un bulletin dans l'urne en 2014. Pour
maximiser leur nombre, l'Isie
a installé des centres d'enregistrement et d'information
dans les villes du pays. Dans la
matinée, quelques dizaines de personnes
faisaient la queue à l'un de ces centres, sur
l'avenue Habib Bourguiba, artère centrale
de Tunis. « Nous avons choisi d'aller vers le
citoyen au lieu de faire venir le citoyen à
nous afin d'avoir le maximum d'inscrits », a
expliqué à l'AFP Imen Mahmoud, agent de
l'Isie. La Tunisie attend depuis la révolution
de janvier 2011 de se doter d'institutions
pérennes. A l'origine, l'ANC aurait dû être
remplacée par un Parlement dès octobre
2012, mais les crises politiques ont considérablement ralenti le processus.
Mercredi 25 juin 2014
17
Les gens
Lotfi Ben Jeddou
Les forces de sécurité ont réussi à
identifier les auteurs de l'attaque contre
la maison du ministre de l'Intérieur, à
Kasserine, a affirmé Lotfi Ben Jeddou,
lundi, lors de la séance plénière à l'ANC
consacrée à la situation sécuritaire dans
le pays. Le ministre de l'Intérieur a
indiqué que les investigations dans
l'affaire de l'attaque de Kasserine
(survenue la nuit du 27 mai 2014) se
poursuivaient précisant qu'il a été,
personnellement, auditionné par le juge
d'instruction en tant que témoin. Ben
Jeddou a admis que les autorités dans
la région ont traité, avec « laxisme et
manque de prémonition », les trois PV
qui leur ont été adressés sur les
menaces terroristes dont faisaient
l'objet la famille du ministre de
l'Intérieur, comme ce fut le cas dans
l'affaire de Jendouba, a-t-il fait
remarquer, en allusion à l'attaque
terroriste du 16 février 2014 ciblant les
sécuritaires à Ouled Manaa
(gouvernorat de Jendouba) et qui avait
fait 4 morts (3 sécuritaires et un
citoyen). Ce laxisme n'est pas
généralisé, au contraire, l'appareil
sécuritaire consent des sacrifices
énormes pour préserver l'intégrité du
pays et la sécurité des citoyens, a
assuré Ben Jeddou.
Libye
Le budget de l'Etat
fixé à 56 milliards
de dinars pour 2014
Après plus de huit mois de
tiraillements, le Congrès national
général libyen (CNG, Parlement) a
adopté dimanche le budget de l'Etat
pour l'exercice 2014, arrêté à 56
milliards de dinars, soit environ 47
milliards de dollars américains, contre
51 milliards de dollars en 2013. Le
retard accusé dans le vote du budget
2014 est dû au bras de fer entre le CNG
et l'ancien Premier ministre, Ali Zeidan,
qui faisait l'objet d'une motion de
censure et à l'absence du quorum de
120 députés nécessaire pour faire
passer la loi de finances. Le problème
majeur qui se posait pour la Libye était
de trouver des revenus financiers pour
le budget au moment où les recettes
pétrolières ont drastiquement baissé,
suite à la chute de la production à son
plus bas niveau, moins de 200.000 b/j
contre 1,5 million de barils
habituellement.
Cette situation a conduit à des pertes
estimées à 30 milliards de dollars
américains, selon la Banque centrale de
Libye qui précise que le pays réalise
actuellement des revenus pétroliers de
1 milliard de dollars mensuellement
contre 04 à 05 milliards avant le début
de ces mouvements. Le budget 2014 de
la Libye est caractérisé par la
rationalisation des dépenses et
l'aplanissement des
dysfonctionnements qui en retardaient
l'exécution, ainsi qu'un déficit de 10
milliards de dinars. Il a été calculé sur la
base d'une production à 800 barils de
pétrole par jour à raison de 100 dollars
le baril.
18
> S P O R T S
Portugal
Ronaldo n'y croit plus
vraiment
« Nous devons être
humbles et savoir ce
que nous sommes
capables de faire.
Actuellement, il y a
de meilleures
équipes et de
meilleurs joueurs que
nous. Nous sommes
une équipe moyenne,
peut-être, oui. Ce
serait mentir si je
disais que nous
étions une des
meilleures sélections.
N
ous avons des limites,
des blessures... Nous
avons une équipe très
limitée », a-t-il poursuivi. « Je crois que c'est encore
possible lors du prochain match »,
estime en revanche Varela, le
buteur de l'impossible, auteur
d'une égalisation miraculeuse
dans les arrêts de jeu contre les
Etats-Unis. « Il reste 90 minutes,
c'est encore possible », renchérit
le gardien Beto. Avec sa différence
de buts très défavorable (-4), il
faut pourtant les trois points
d'une large victoire contre le
Ghana et un miracle pour continuer, sachant qu'un nul entre
l'Allemagne et les Etats-Unis, les
deux leaders du groupe G, éliminerait à coup sûr le Portugal. Trop
de manques accablent pourtant
cette Seleçcao, à commencer par
les défections en tout genre. Si la
suspension de Pepe est elle à mettre sur le dos d'un excès de nervosité lié aux attentes impossibles de
cette équipe, l'effectif fond en
effet comme une glace à Manaus.
Après les trois blessés enregistrés
lors de la déculottée allemande
(4-0), qui a fait très mal dans les
têtes portugaises, deux autres se
sont ajoutées dimanche. Et
comme le mental ne semble pas
être la qualité première des
Portugais malgré l'égalisation tardive... Jusque-là le milieu est épargné alors que paradoxalement,
cela aurait sûrement fait moins de
mal que Moutinho se blesse. Dans
la foulée d'une saison inachevée
avec Monaco, le relayeur, l'organi-
sateur, le régulateur lusitanien est
aux abonnés absents et court dans
le vide. Du coup, c'est tout l'équilibre du 4-3-3 qui est remis en
cause. Car dans un groupe qui est
le 4e plus âgé du Mondial, quand
le maître à penser déraille, son
équipe est coupée en deux et n'a
plus les capacités physiques pour
enrayer sa chute. C'est aussi en
partie pour cette raison que CR7,
qui a peut-être compris que cela
ne changerait pas, semble si isolé
devant et redescend sans cesse
Vol du dossier médical
de Schumacher
Russie
Capello a craqué le premier
Une enquête
est en cours
L
e sélectionneur de la
Russie Fabio Capello a
perdu sa guerre des
nerfs face à son homologue
Marc Wilmots en tentant le
tout pour le tout dans les dernières minutes, ce qui a libéré
des espaces pour des Belges
qui n'attendaient que cela
dimanche à Rio. Maître
Capello (68 ans) a perdu
contre le jeune Willie (45 ans).
Entre Belges et Russes (1-0), ce
fut un « je te tiens, tu me tiens
par la barbichette » sur le
mode du « Sors, si tu l'oses ! ».
Et c'est la Russie qui la première a osé se dégarnir pour
tenter d'arracher trois points
dans les derniers instants. Pari
perdu. En remplaçant Oleg
Shatov par le plus offensif
Alan Dzagoev à la 83e minutes,
Capello a démontré sa volonté
de gagner mais il a aussi pris le
risque d'être pris en contre par
les Belges.
Cela n'a pas manqué !
Bénéficiant enfin d'un peu de
liberté, Eden Hazard a alors
changé la face du match par
trois incursions dans les
abords d'Igor Aknifeev, dont
l'une s'est révélée fatale aux
Russes, à la 88e mn. « Nous
avons joué pour gagner le
match, nous avons pris un
contre, c'est tout », pestait
Capello, reconnaissant à demimots que cette tentative d'arracher les trois points in extre-
mis avait précipité la perte des
siens. « J'ai fait rentrer Alan
Dzagoev parce que je pensais
qu'on allait gagner, nous
étions alors en train de nous
créer des occasions dangereuses », poursuivait-il. « Après la
pause, nous avons eu la possession du ballon, mais nous
étions conscients que la
Belgique était capable de briser notre jeu pour partir rapidement en contre. Et c'est ce
qui s'est produit », déplorait
encore celui qui est réputé
pour sa finesse tactique. La
Russie n'a donc plus le choix.
Il lui faudra battre l'Algérie.
Une équipe qui risque d'être
transcendée par sa large victoire contre la Corée du Sud
(4-2). Et, problème, la Russie
semble mal à l'aise dès qu'il lui
faut faire le jeu.
Contre la Corée du Sud, ce
fut très poussif. Et face à la
Belgique, il n'y eu que deux
occasions en 90 minutes.
Capello estime pourtant que
ses hommes « ont livré un
ALGERIE NEWS
toucher les ballons.
Contre les USA, à une exception,
il a été trouvé en sautant le milieu,
par du jeu long.
Mais pourquoi le Portugal, alors
que tout avait pourtant idéalement commencé avec ce but de
Nani à la 5e minute, s'est-il soudainement fissuré? Alors que ses
joueurs aiment le ballon, était-ce
le plan de voir venir? N'avait-il
pas les moyens de faire autrement? Entre les lignes, le sélectionneur a répondu à ces questions. Si son équipe s'est arrêtée,
c'était pour défendre et se préserver de la fatigue dans un climat
étouffant. Si les vagues US l'ont
submergée en 2e période, c'est à
cause de la blessure d'Almeida,
sorti à la pause alors qu'il assurait
jusque-là sur le flanc gauche, le
point fort adverse. Car cela a
obligé Veloso à se déporter dans le
couloir et le milieu, efficace dans
l'axe, y a laissé des espaces impossibles à boucher.
« Ce n'est pas encore le moment
des critiques. Et si vous devez critiquer quelqu'un, c'est moi en
tant qu'entraîneur », a asséné le
technicien en poste depuis 2010.
Pour l'instant, il est passé entre les
gouttes, mais cela ne durera sûrement pas.
R. S.
grand match face aux Belges et
méritaient la victoire ».
Mauvaise foi ou méthode
Coué ? Le technicien italien
qui avoue « y croire encore »,
prépare toutefois le terrain
d'une éventuelle élimination.
Pour lui, « l'important dans ce
premier Mondial depuis 12
ans est qu'il nous aide à comprendre le niveau qu'il faut
pour jouer ces compétitions
dans l'optique du Mondial2018 à domicile ». Il y a du travail...
Mercredi 25 juin 2014
Un journal allemand révèle qu'un vendeur
réclamerait 48 000 euros aux médias pour
l'achat du document volé à l'hôpital de
Grenoble, où Michael Schumacher a été
hospitalisé pendant six mois.
Une source policière a confirmé lundi 23
juin qu'une plainte a été déposée la
semaine dernière par le CHU de Grenoble
pour le vol du dossier médical de l'exchampion de Formule 1. Les faits ont été
découverts lors du transfert de Michael
Schumacher à l'hôpital de Lausanneaprès
sa sortie du coma. Les deux premières
pages d'un dossier qui en contient une
dizaine ont été volées.Selon le quotidien
allement Bild, ces pages contiennent des
informations sur les opérations
chirurgicales subies par le champion. Elles
ont été proposées par un vendeur à des
médias français, anglais et allemands, au
prix de 48 000 euros. Sabine Kehm,
porte-parole de Michael Schumacher,
s'est dit horrifiée par cet acte, et a rappelé
que « l'achat de tels documents et
données ainsi que leur publication »
étaient « interdits ». « Les données du
dossier médical sont hautement
confidentielles et ne peuvent pas être
rendues accessibles au public. Nous ne
pouvons pas juger si ces documents sont
authentiques. Mais le fait est que les
documents sont volés. communiqué de
presse. Des poursuites pénales
systématiques seront engagées contre les
médias qui publieraient les pages du
dossier volé. Le Dauphiné Libéré révèle
que les avocats suisses de la famille
Schumacher ont également porté plainte.
Sorti du coma le 16 juin dernier, la star
allemande avait été transférée dans la
foulée vers Lausanne, après six mois
passés à Grenoble à la suite de son
accident de ski survenu en décembre 2013.
> M E D I A N E T
19
Après Alstom
C’est au tour de Bouygues
L'accord conclu dimanche entre Bouygues et l'Etat français va permettre au groupe de BTP de régler à terme
l'inconnue Alstom et de se concentrer sur son autre défi, l'avenir de sa division télécoms.
U
ne cession de tout ou
partie de la participation de Bouygues dans
le spécialiste des infrastructures de transport et d'énergie fait l'objet de spéculations
depuis que le pari initial de
construire un géant français du
nucléaire a fait long feu. Cette
hypothèse a été renforcée en
début d'année quand Bouygues a
dû déprécier sa participation dans
Alstom après la révision à la
baisse des prévisions de ce dernier. « Il est positif de voir que
Bouygues va pouvoir réduire son
exposition à Alstom», écrit UBS
dans une note. « Nous notons
toutefois que le cash ne pourrait
rentrer qu'à une échéance relativement lointaine.» A compter de
la finalisation du rapprochement
Alstom/General Electric, attendue
au premier semestre 2015, l'Etat
français disposera pendant vingt
mois d'une option d'achat sur
20% du capital d'Alstom, soit sur
le marché, soit auprès de
Bouygues si le cours de Bourse
d'Alstom est supérieur ou égal à
35 euros.
« Sur le timing de l'entrée du
cash, ce n'est pas un sujet parce
que Bouygues n'a pas de problème immédiat de liquidité»,
précise une source proche du
groupe. « Ce qui compte pour les
agences de notation sera de diminuer la dette et de savoir qu'il y
aura du cash à entrer plus tard. »
tionnel lié à l'opération, à la fin du
premier trimestre 2015 ou au
début du deuxième. Et la perspective de rentrées de cash futures
améliore les marges de manoeuvre financières du groupe, ainsi
placé dans une position plus
confortable dans l'éventualité
d'une relance des discussions sur
la vente de sa division télécoms.
Dégagé de son rôle d'actionnaire
de référence d'Alstom, Bouygues
pourra arbitrer et céder le solde
plus tard, indique une source proche du dossier. A moins qu'il ne
souhaite conserver une participation en faisant le pari d'un rebond
futur d'Alstom en Bourse. « A
quel niveau de participation sera
le groupe à la fin des 20 mois, personne n'en sait rien », indique
cette source. « On ne peut pas dire
que ce soit la fin de l'aventure
Alstom.»
Gagner du temps
dans les Télécoms
Les analystes d'UBS estiment que
la vente des titres Alstom pourrait
rapporter à Bouygues jusqu'à
deux milliards d'euros et réduire
son ratio dette nette/Ebitda à
moins de 0,5 fois, contre 1,3 fois à
l'heure actuelle. L'action Alstom a
clôturé lundi en baisse de 4,11% à
26,85 euros, tandis que le titre
Bouygues a reculé de 2% à 31,635
euros.
D’autres
diversifications
Malgré les interrogations qui
demeurent sur le montant exact
que Bouygues pourra retirer de la
vente de ses parts, le déblocage de
l'alliance entre Alstom et GE préfigure le versement dans un premier temps d'un dividende excep-
Les gens
Google
Le géant veut faire de
Nest une plate-forme
pour la domotique
S
ix mois après l'annonce du rachat
de Nest par Google, ce dernier a
dévoilé mardi ses intentions sur le
fabricant de thermostats intelligents et
de détecteurs de fumée en l'ouvrant aux
développeurs tiers. Nest va ainsi permettre pour la première fois à d'autres éditeurs de créer des applications et des services pour ses appareils sur le modèle des
smartphones. D'après la start-up fondée
par des anciens salariés d'Apple, plus de
La division télécoms, esseulée
après l'échec de sa tentative de
rachat de SFR et faute d'avoir
abouti pour l'instant dans ses discussions en vue d'un rachat par
Free (Iliad) et Orange, a été
contrainte d'annoncer au début
du mois des coupes dans ses effectifs. Pour rebondir, Bouygues
Telecom, en perte au premier trimestre, veut enfoncer le clou de sa
stratégie offensive dans le fixe des-
Vincent Bolloré
5.000 développeurs ont
exprimé leur intérêt pour
écrire des applications
pour les produits de Nest.
Cette dernière a dit travailler avec des fabricants
d'électroménager, comme
Whirlpool, et des sociétés
spécialisées
dans
la
conception des portes de
garage à ouverture automatique
telles
que
Chamberlain. Google imagine diverses utilisations
liées à la domotique en
ouvrant la plate-forme
Nest aux développeurs. Le
thermostat Nest pourrait
ainsi couper le chauffage
lorsque la porte du garage
se ferme, en interprétant
cela comme le signe que l'utilisateur a
quitté la maison. Les ampoules LED de la
société Lifx pourraient quant à elles clignoter en rouge si le détecteur de fumée
Nest se déclenche dans la maison. Google
a conclu le rachat de Nest en janvier dernier pour 3,2 milliards de dollars (2,34
milliards d'euros), sa deuxième plus
grosse acquisition après celle de la division mobiles de Motorola pour 12,5 milliards.
ALGERIE NEWS
C’est sa plus grosse
acquisition
Oracle achète
Micros
O
Vincent Bolloré, qui est appelé à
prendre la présidence du conseil
de surveillance de Vivendi, a
déclaré mardi que son projet était
de transformer le conglomérat en
un groupe industriel avec des
activités intégrées dans les
contenus. Le dirigeant du groupe
Bolloré qui est le principal
actionnaire du conglomérat avec
environ 5% de son capital, doit
prendre la suite de Jean-René
Fourtou à l'issue de son
assemblée générale qui se tient à
Paris. « La stratégie a été fixée
clairement », a déclaré Vincent
Bolloré devant les actionnaires en
expliquant qu'il souhaitait
transformer la holding financière
en « un groupe industriel intégré
dans les contenus ». Il s'est par
ailleurs dit « très heureux »
d'avoir l'opportunité de prendre
les rênes du groupe pour conduire
un projet qu'il a qualifié d' «
ambitieux».
Mercredi 25 juin 2014
tinée à attaquer Free sur sa vache
à lait grâce à laquelle, fort de marges de plus de 40%, il finance sa
percée dans le mobile. Après avoir
lancé en mars un forfait télévision, internet et téléphone à
moins de 20 euros, l'opérateur
devrait dévoiler jeudi une nouvelle offre à prix cassés dans la
fibre optique au risque d'entamer
ses propres marges, ce qu'une
source au fait du dossier présente
comme une « stratégie de destruction mutuelle assurée ». « Si l'impasse sur une consolidation persiste, tout le monde va se retrouver dans un navire en train de
couler », estime cette source. «
L'argent d'Alstom voudra juste
dire que (le PDG) Martin
Bouygues disposera de davantage
de gilets de sauvetage et pourra se
maintenir à flot et protéger ses
salariés un peu plus longtemps.»
Il est prématuré de dire si après
Alstom et les télécoms, Martin
Bouygues tentera une nouvelle
diversification ou se concentrera
sur son coeur de métier. « Avec le
cash d'Alstom, Bouygues pourra
réduire sa dette. S'il vend aussi
Bouygues Telecom, le groupe
pourra totalement se désendetter
et garder un oeil sur des acquisitions potentielles », commentait
Exane dans une note publiée
avant l'accord de dimanche. « Le
management ne voit pas d'urgence à se diversifier hors du secteur du BTP. »
R. T.
racle a annoncé
lundi le rachat de
Micros Systems
pour 5,3 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), une opération qui
illustre la volonté prêtée
au numéro deux mondial
des logiciels professionnels de se relancer par la
croissance externe. Le
rachat de Micros, spécialiste des terminaux de
paiement et des logiciels
pour l'hôtellerie et la restauration, est la première
acquisition à plusieurs
milliards de dollars
d'Oracle depuis celle de
Sun Microsystems en
2009 et intervient après
des résultats trimestriels
jugés décevants. Les analystes estiment que l'opération pourrait être la
première d'une série alors
que le groupe de Larry
Ellison souffre de la
concurrence féroce en
matière de prix de
Salesforce.com
et
Workday sur le marché
des produits dématériali-
sés. « Nous voyons dans le
rachat de Micros le début
de ce que nous anticipons
comme le début d'une
hausse
de
l'activité
d'Oracle dans les fusions
et acquisitions au cours
de l'année à venir », a
écrit dans une note
Daniel Ives, analyste chez
FBR Capital Markets. « Il
est évident pour nous que
le groupe a besoin de
mettre rapidement plus
de 'carburant dans le
moteur' pour accélérer la
croissance du chiffre d'affaires », a-t-il ajouté.
L'opération est la plus
importante du groupe
depuis le rachat de Sun
Microsystems pour 5,6
milliards de dollars il y a
cinq ans. Les actionnaires
de Micros Systems recevront 68 dollars en
numéraire par action, un
prix supérieur de 3,4% au
cours de clôture de vendredi. Vers 14h45, le titre
Micros avance de 3,3% à
67,97 dollars, tandis
qu'Oracle gagne 0,31%.
22
> C U L T U R E
Festival de Khouribga
Le Grand Prix à Sotto Vocce
Le grand prix baptisé " Ousmane Sembène" du Festival du Cinéma Africain de Khouribga (FCAK) a été décerné
samedi au film Sotto Vocce (la Voix Sourde) du réalisateur marocain Kamal Kamal, a constaté Guineenews à
Kouribga, capitale mondiale du phosphate.
L
e jury présidé par le réalisateur
ivoirien
Timité
Bassori, s'est accordé sur
l'originalité de ce film d'une
heure et quarante minutes dans
lequel le réalisateur s'intéresse à un
passeur marocain, Moussa, en
charge de faire passer des groupes
de clandestins, à travers des montagnes algériennes, vers le Maroc.
Sotto Voce est aussi un film de
reconstruction de deux âmes qui
ont en commun la souffrance.
« La tâche n'était pas facile vu la
facture internationale de la plupart
des films qui nous ont été soumis
», a indiqué Timité Bassori, avant
l'attribution des titres.
Le prix Ousmane Sembène
vient confirmer des prix nationaux
du Festival de Tanger que Sotto
Vocce a reçus en février dernier. «
Je suis content. C'est le fruit du travail des techniciens, des acteurs.
Bref, de tout le monde », a réagi
Kamal Kamal en recevant ce prix
continental.
D'autres prix ont été décernés.
WAKA
de
la
réalisatrice
Camerounaise Françoise Ellong a
reçu le prix du Jury alors que celui
du scénario a été décerné au réalisateur marocain, Mohamed
Benamraoui, pour son premier
long-métrage « Adios Carmen ».
Le
Sud-Africain Andrew
Worsdale s'est vu attribuer le prix
de la meilleure réalisation pour sa
romance noire " Poison Durban"
alors que le prix «Don quichotte »
est revenu à Justice Mokoena
Chapwanya du Zimbabwe pour
son film«Dance and Fortunes ».
Le prix du meilleur acteur est
revenu à Khalid Abou Naja, acteur
dans le film « Villa 69 » de la réalisatrice égyptienne Ayten Amine,
alors que celui de la meilleure
interprétation féminine est revenu
à Prudence Maidou, pour son rôle
dans « Dakar Trottoirs » du réalisa-
teur sénégalais Hubert Laba Ndao.
Quant aux prix des seconds
meilleurs rôles, ils sont revenus
respectivement à la Centrafricaine
Anais Monory du film « Gris Gris»
du réalisateur tchadien Mohamed
Salah et Mohamed Choudi, acteur
marocain du film Sotto Voce. «Je
suis heureux d'avoir ce prix qui
confirme mon identité africaine »,
a dit Mohamed Choudi.
Par ailleurs, le jury a décerné
une mention spéciale au film «Le
Pardon» du réalisateur rwandais
Joel Karekezi.
Quatorze films (longs métrages) représentant 13 pays africains
étaient en compétition pour cette
17ème édition qui a rendu hommage au réalisateur marocain
Abderrahmane Tazi, en reconnaissance de ses oeuvres cinématographiques. À la cérémonie de clôture, son film «Badis» a été projeté,
suivi de témoignages sur sa personne. La Guinée n'était pas présente à ce rendez-vous. En attendant une possible participation
aux prochaines éditions, elle peut
se contenter de la présence de son
réalisateur Mama Keita, «grand
ami» du festival de Khouribga qui
a participé à cette 17ème édition
en tant que formateur.
Il faut noter que le festival cinématographique de Khouribga a
déjà 37 ans d'existence. L'Office
Chérifien des Phosphates (OCP),
la première entreprise publique du
Maroc, est son premier sponsor.
Cette entreprise minière exploite
les phosphates de Khouribga (la
plus importante au monde), et
gère en partie les infrastructures
sociales, sportives et culturelles de
cette localité minière sise à 120 km
au sud-est de Casablanca.
Depuis près de deux décennies,
FCAK est devenu un lieu de rencontre des professionnels du
cinéma africain.
Mais aussi, un moment de films
à découvrir et de partage à vivre.
«L'édition de cette année a été
marquée par plusieurs particularités. Pour la première fois nous
avons enregistré la présence de
plusieurs médias de l'Afrique subsaharienne. Sur les murs du hall,
vous pouvez aussi remarquer les
photos du passage de Sa Majesté
(NDLR: le roi marocain) en
Afrique…Je suis très heureux des
résultats obtenus », s'en est réjoui
le secrétaire général de la structure
organisatrice du festival, la
Fondation du Festival du Cinéma
Africain de Khouribga.
Kabello Sello Duiker
Son dernier roman sort en français
D
ix ans après la mort prématurée de
Kabello Sello Duiker, à 30 ans, son
courageux roman-fleuve, "La Sourde
Violence des rêves", sort enfin en français. Le
19 janvier 2005, l'écrivain sud-africain
Kabello Sello Duiker posait son dernier
point final. Âgé d'à peine 30 ans, il se pendait, laissant derrière lui deux romans
remarqués - Thirteen Cents (2000) et The
Quiet Violence of Dreams (2001) - ainsi
qu'un texte inachevé. Si Thirteen Cents a été
publié en français en 2010 chez Yago, il aura
fallu attendre plus de dix ans pour que La
Sourde Violence des rêves paraisse enfin
chez Vents d'ailleurs, grâce à la détermination de Jean-Pierre Orban.
En dépit de ces quelque dix années d'attente pour les francophones, la somme
monumentale que représente La Sourde
Violence des rêves n'a pas pris une ride. À
son éditeur néerlandais, K. Sello Duiker
écrivait : "Le roman explore la culture de la
jeunesse et ce que cela signifie d'être jeune. Il
décrit plusieurs milieux sociaux, depuis les
scandaleusement riches jusqu'aux plus pau-
vres du Cap. Dans le fond, c'est un roman
d'apprentissage." Embrassant toute la complexité de la société sud-africaine post-aparALGERIE NEWS
theid, La Sourde Violence des rêves est bien
plus qu'un simple roman d'initiation sur
l'homosexualité. Reste que c'est sans doute
Mercredi 25 juin 2014
pour la force et la crudité avec lesquelles il
s'attaque courageusement à ce sujet précis
qu'il marquera l'histoire de la littérature du
continent en général. Ainsi Tshepo, acceptant son attirance pour les hommes, finit par
travailler comme prostitué de luxe dans un
salon de massage, éprouvant souvent pour
ses clients en manque d'amour une certaine
tendresse.
"Les gens disent toujours que la culture
noire est rigide, qu'elle n'accepte pas les
homosexuels et les lesbiennes, dit-il. Tu
connais le débat - c'est pas du tout africain.
C'est des conneries. Dans mon expérience,
ça vient des Noirs urbanisés, qui ont oublié
les origines de notre culture en la mélangeant avec les principes bibliques anglosaxons.
C'est idiot de suggérer que l'homosexualité n'existe pas dans la culture noire. Il y a
longtemps, bien avant les Blancs, les gens
étaient conscients des zones troubles.
Forcément." Voilà ce que fut K. Sello Duiker
: un explorateur avisé des zones troubles. Et
de l'amour.
> C U L T U R E
23
Générale de la pièce « Wahch el ghorba »
Un exil tragicomique
La générale de la pièce de théâtre « Wahch El Ghorba », produite par la coopérative « Sindjab » de Bordj-Ménaïl a été
présentée lundi soir au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi, dans un registre tragi-comique où la dure réalité de
la vie en exil a été mise à nu dans le rire et la dérision.
D’
une durée de 75 mn, le spectacle, écrit et mis en scène par
Omar Fetmouche, met la
lumière sur les travers de la vie
en exil dans son marasme et sa cruauté,
offrant pour seul horizon possible à ses postulants, l’errance et la désillusion."Hassen",
campé par Ahcène Azazni (également assistant à la mise en scène), ancien émigré habitant Paris (France), dans le sous sol d’un
immeuble qu’il a aménagé et qui donne sur
l’entrée d’une bouche d’égout, reçoit
"Fawzi", interprété par Fawzi Baït, un ingénieur d’Etat, exilé clandestin, après avoir
défié les hautes mers, à la recherche d’un ailleurs où il s’épanouirait. Fawzi , employer
chez Hassen devant désormais s’occuper de
garder et entretenir des chiens et des chats
confiés par leurs maîtresses à son hôte,
découvre avec stupéfaction la "gravissime"
dégradation des m£urs "devenue mena-
çante", car certaines clientes ont fini par
"épouser leur animal".
Devant ce dépaysement et cette perte de
valeurs, les deux personnages vont vivre
leurs rêves dans une série de situations fictives qu’ils se sont créées, usant du rire et de la
dérision dans des scènes puisant du Théâtre
populaire, durant lesquels toute tranche de
vie est poussée de manière grotesque à son
paroxysme.
De l’accueil - bardé de protocoles- de sa
bien aimée "Flora" dans son abri, à qui il a
demandé la main, au mariage à l’Algérienne,
reconstitué dans l’ensemble de ses rites alors
que Flora, en robe blanche, assise à côté de
Fawzi qui s’est improvisé son parrain, n’était
autre qu’une grande poupée, toute sorte de
rêve était permis pour peu que celui-ci rappelait les valeurs ancestrales.
Accusés à tort du meurtre d’une vieille
femme que Fawzi avait épousé pour régula-
riser sa situation, les deux comparses finissent assassinés, après avoir été victimes
d’une violente cabale qui a fait d’eux de dangereux terroristes.
Devant un public relativement nombreux qui s’est bien délecté, Ahcène Azezni
et Fawzi Baït, portant bien leurs personnages respectifs, ont brillé de talent et se sont
donné la réplique dans un rythme soutenu,
occupant tous les espaces de la scène dans
un jeu probant, avec des entrées et sorties
des deux côtés "Cour" et «Jardin»» de la
scène.
La scénographie, œuvre de Tahar
Khelfaoui a retracé les traits d’une habitation précaire et lugubre, dans un décor unique aux couleurs ternes, appuyée par un
éclairage morne, en adéquation avec la
sémantique de la trame dans le pessimisme
des caractères et l’absence de dénouement.
La musique signée Abdelaziz Yousfi,
connu sous le nom de Bazou, a fait figure de
personnage dramaturgique, se chargeant
d’aller au-delà des mots pour assurer la narration et suggérer une suite à la trame avec
des compositions et des arrangements intelligents aux sonorités actuelles, concluant
avec "Atass ay' sevragh", une des plus belles
pièces de Slimane Azem.
" Wahch El Ghorba » invite à la rupture
radicale avec les idées reçues qui font de
l’exil, une alternative au mal de vie et appelle
tous les déçus dans leurs espérances à se
tourner vers la mère patrie, suggérée par la
maman de Fawzi qui n’a cessé d’appeler son
fils au téléphone", explique Omar
Fetmouche.
Le spectacle sera présenté le 25 juin dans
la ville de Tizi Ouzou avant de partir en
tournée à l’Est du pays durant le mois
Ramadhan de juillet, et une probable programmation dans l’ensemble du territoire.
3es Journées du film algérien en Jordanie
Présentation de 4 productions récentes
Q
au festival international du film francophone de Namur et a obtenu le prix du
meilleur court métrage au festival de
Cordoue (Espagne) et au festival du film
arabe d'Oran ainsi que le prix de la meilleure production au festival cinématographique international d'Abu Dhabi outre le
prix du meilleur court métrage de la 30e
édition du festival international du
cinéma "Regards d'Afrique" de Montréal.
La 3e édition des journées du film algérien sera clôturée par la projection du
long métrage de Rachid Bouchouareb "la
voie de l'ennemi" présenté en compétition
officielle au festival cinématographique
international de Berlin.
Le film raconte la souffrance morale
d'un ancien détenu converti à l'Islam alors
qu'il était en prison et qui tente de reconstruire une nouvelle vie en dépit des harcèlements qu'il subit.
La 3e édition des Journées du film jordanien en Algérie a été organisée en janvier dernier.
uatre films récents seront projetés
lors de la 3e édition des Journées
du film algérien, qui se tiendra du
23 au 25 juin à Amman (Jordanie), a indiqué l'Agence algérienne rayonnement
culturel (Aarc).
Cette manifestation sera inaugurée par
la projection du film documentaire
"l'Emir Abdelkader" (2014) du réalisateur
Salem Brahimi. Le film raconte la vie de
l'Emir Abdelkader et son voyage spirituel,
mettant l'accent sur la philosophie humanitaire de cet homme illustre.
"Passage à niveau" un court métrage du
réalisateur Anis Djaad et qui relate l'histoire singulière du gardien d'un portillon
de passage à niveau, sera projeté le 24 juin
en présence du réalisateur.
Le même jour sera également projeté le
film "les jours d'avant" du réalisateur
Karim Moussaoui en présence de l'actrice
Souhila Maalam.
"Les jours d'avant" a été primé au festival international de Clairmont Ferrand et
ALGERIE NEWS
Mercredi 25 juin 2014
l
Les ettres du mont
Héritages (1
ère
Koukou
partie)
Par Nadir Bacha
S
i Tahar était dans le quartier tel que pouvait l’être un personnage tenant un rôle de
composition dans un film traitant de l’histoire d’une sortie de guerre. Il était réel,
bien entendu, qui mettait des vêtements
comme tout le monde, propres et bien repassés, toujours en complet, pendant la période chaude, exclusivement en kaki, parfois le veston en manches courtes.
Il avait une voix qui portait, il nous effrayait beaucoup, même lorsqu’il parlait de quelque chose d’ordinaire avec un riverain, le facteur ou le préposé à l’eau
ou à l’électricité, on avait l’impression qu’il criait, et
alors on se rapprochait avec beaucoup de précaution
pour écouter son interlocuteur et vérifier s’ils
n’étaient pas en train de se bagarrer.
Il m’est revenu ce lointain souvenir en passant
voir, il y a quelques jours, un ami dont on m’a appris
qu’il souffrait, fraîchement débarqué dans le quartier,
ou plutôt revenu au bercail après trente-cinq années
d’absence, récupérant sa part d’héritage, après le
décès de son géniteur, dans son quatre-vingt-quatorzième printemps. Il était comme à la mode, à cette
époque précise des années soixante, soixante-dix,
que les jeunes de Kouba partaient s’installer en
Europe et spécialement en Angleterre, la plupart à
Londres. Et Rachid n’a pas failli à cette tradition, malgré les réticences de ses parents. Il avait traîné dans
divers métiers, pendant quelques années après son
échec au bac. Sa famille habitait à la cité Nobleterre
avant l’indépendance, mais au départ en masse des
colons, elle était parmi les toutes premières à foncer
sur les villas abandonnées, depuis le parc Ben Omar
jusqu’à la limite du lotissement Michel, ou à la Croix,
Jolie-vue, Mer et Soleil et le Calvaire.
Nous étions en classe ensemble à la cité Diar el
Bahia, durant cinq années, jusqu’au cours moyen première année. Et nous étions aussi dans le même
groupe de copains dans les jeux. Je ne connais presque rien de ses longues péripéties londoniennes, il en
parlait très rarement, sauf qu’il se fut marié et divorcé
plusieurs fois, et que vers la fin de son exil volontaire,
il avait « réussi à tenir un pub » dans un grand quartier de banlieue qui lui aurait permis de suffisamment
économiser pour rentrer vite fait à Alger et prendre
femme, dans les environs de l’issue du siècle et la fin
de la guerre civile. Il était le seul garçon dans une fratrie de quatre enfants ; à son retour définitif, une
sœur seulement était restée à la maison, célibataire,
s’occupant de la maison et de ses parents, jusqu’à leur
disparition, la maman d’’abord, il y a une dizaine
d’année, ensuite le père tout récemment.
Nous discutons à une table dans la cour sous le
chêne, des branches duquel on pouvait sauter chez le
voisin voir de quoi il en retournait dans ses merveilleux arbres fruitiers. Et alors on parle des plus vieux
souvenirs, de l’enfance, évidemment – j’ai toujours
pensé qu’au-delà de cet âge, les rappels deviennent
plus ou moins manipulés, sur-construits, voire
vicieux. En tout cas des souvenirs qui ne laissent
jamais la vie innocente. Si Tahar était un ancien
maquisard, c’est tout ce qu’on savait à cette époque, il
est arrivé avec sa famille dans la même ruelle, sur le
tronçon de trottoir donnant sur le collège, à moins de
quarante mètres de distance de la villa déjà occupée
par la famille de Rachid. Il y avait, il m’en souvient,
une bouche d’eau sanitaire à l’entrée de la maison.
Des camions militaires chargés de meubles et d’effets domestiques accostaient les plus belles villas.
Avant le crépuscule, Si Tahar était dans le séjour de la
maison en face du collège, donc, en train de siroter
un thé en fumant une bonne Bastos, son fils qui
jouait au cow boy dans le jardin avec un nouveau
camarade riverain, et l’épouse dans la cuisine, finissait de montrer à des invités venu du bled la cuisinière
avec son four et le réfrigérateur avec son freezer.
Avant la fin de la première semaine, Si Tahar
contourna la rue derrière les vestiaires du collège
pour faire main basse sur une boutique de quincaillerie où les deux flancs de la devanture étaient bien
fournis, il y avait aussi de la monnaie en pièces dans
le tiroir-caisse et des stocks dans l’arrière chambre.
« Il y avait la photo de famille de l’ancien propriétaire
qui a foutu le camp je ne sais où avec les pieds-noirs,
sur le petit bureau avec sa lampe à abat-jour et je ne
sais pas alors si j’avais les larmes aux yeux pour lui ou
Rachid était à Londres, et je ne sais pas
s’il était au courant du décès de Si Tahar,
mais son père était à la veillée funèbre et au
cimetière aussi. Le bonhomme qui m’avait
appris le décès de l’ancien combattant
m’accosta pour me dire que la veuve avait
quelque chose à me remettre, en mains
propres.
pour ma nouvelle vie de résident de luxe et de
tenancier de magasin ! » dit Si Tahar en frottant le
bout de sa grosse moustache blanche. Après avoir
été mis dans le trou de la tombe, j’ai remarqué
deux bonhommes bouger les lèvres avant que le
suaire ne soit assailli de lourdes pelletées. On ne fit
pas la prière du défunt parce qu’on revenait de la
mosquée, quelqu’un parmi le groupe qui tenait
encore chacun une pelle avait dit : « celui qui veut
avoir une pensée pour lui qu’il le fasse maintenant! » Ce vieil homme, je l’aurais, adulte, rencontré ce jour-là pour la troisième fois. Mais il était de
ces espèces d’êtres qui après vous avoir entretenu à
deux reprises seulement il vous semblait aussi
intime qu’une vieille relation. Tellement quand il
discute avec vous il vous laisse croire que vous êtes
la seule personne importante qui existe dans l’univers. Je voulais le voir pour un témoignage au profit d’un ancien de l’ALN qui aurait été dans la
même unité de combat, les parents de la veuve ne
m’avaient pas précisé s’il s’agissait d’une section
ou d’une compagnie, je savais seulement que Si
Tahar était sergent à l’indépendance et qu’il n’avait
jamais remis la tenue militaire.
Rachid était à Londres, et je ne sais pas s’il était
au courant du décès de Si Tahar, mais son père
était à la veillée funèbre et au cimetière aussi. Le
bonhomme qui m’avait appris le décès de l’ancien
combattant m’accosta pour me dire que la veuve
avait quelque chose à me remettre, en mains propres. Il voulait m’accompagner mais dans l’expression de sa gueule il y avait une mesquinerie de
regard qui dégoûte de la race humaine. J’ai pensé
me rendre à la maison du défunt dans la semaine
après le cérémonial des funérailles mais la curiosité qui se lisait dans ses mains et les tics dans son
visage, me donnait de lui dire que je n’avais que
faire, juste pour me venger de lui. Du cimetière au
Parc Benomar et le lotissement Michel il y a, à
allure du méditant, un bon quart d’heure de marche. J’allume une cigarette et avant de jeter le
mégot je suis déjà à mesure de reconnaître le toit
ocre de la maison de Si Tahar.
« Vous êtes monsieur Bacha ? »
La voix jaillit à ma gauche sous un oléandre
émondé en même temps qu’un reniflement de
chien qui tournoyait autour du tronc. Le jeune
homme se tenait debout, la tête légèrement courbée sur ses doigts, en train de confectionner un
joint. Il avait le teint de quelqu’un qui devait avoir
beaucoup vécu heureux et, extraordinairement,
quand il finit de donner le dernier coup d’apex sur
la cigarette roulée il esquissa un sourire en levant
les yeux vers moi, j’ai remarqué qu’il avait la blancheur rosâtre de la peau qui me rappelait la couleur des pieds-noirs quand ils montaient dans le
l’autobus et qui tenaient les poignets. Il portait
une canadienne marron foncé déboutonnée qui
laissait voir un ras-de-cou de petite laine beige,
puis le chien berger allemand venait lui tapoter
d’une patte avant le mollet, fort et haut, dans un
pantalon de velours pêche à petites côtes tombant
sur la moitié de la tige du mocassin en chevrette
imprimée dans la couleur de l’ébène. Il caressa le
museau du canidé et glissa une main dans la poche
du veston avant de sortir un briquet Dupont, l’allumant dans le vide.
« Vous ne m’avez pas répondu, monsieur
Bacha? »
La voix cette fois était plus tendre quoique suffisamment volontaire, montrant des dents lactescentes superbement alignées. Qui me rappelaient
l’insistance de ma femme sur les questions concernant le nom de la journaliste qui m’appelle au
téléphone afin de tenter de deviner si je suis dans
ses proximités au cours d’un lointain reportage.
Un franc éclairci décela tout à coup dans ses traits
une ressemblance avec le défunt.
« Qu’est-ce qu’il est pour toi monsieur Si Tahar
? » dis-je essayant malgré moi de ne pas sourire,
réaction habituelle dont je m’affuble durant les
évènements mortuaires.
- Qu’est-ce que plutôt il était pour vous ? dit le
jeune homme, en français impeccable, tout en
arrangeant la rectitude de son joint.
C’est le genre de réplique qui me mettait généralement aussitôt sur les états d’âme de considérer
mon interlocuteur comme un être humain méritant un traitement rapide qui consiste à anéantir
intrinsèquement ses capacités de défense intellectuelle pour une suite éventuelle dans la causerie. Je
crois que je tiens cet apprentissage – du moins il
me semblait - d’un officier russe à Sidi Bel Abbes
qui s’occupait de notre formation psychologique
durant la période du stage commun de base dans
l’instruction militaire du contingent – nous étions
convaincus qu’ « on » nous préparait pour combattre les Marocains à propos du conflit sur la
question des étendues sahariennes libérées par les
Espagnols. Il bougea de quelques pas de la porte et
je voyais alors par le trou rectangulaire de la boîte
aux lettres des yeux passés au khôl qui me scrutaient.
N. B.