www.algerienews.info - www.facebook.com/algerienews.dz L'euro coûte très cher Les poches garnies derrière la flambée Contre les Russes A quitte ou double Après avoir remporté son match face à la Corée du Sud, la sélection nationale est déterminée à poursuivre son aventure au Mondial brésilien. > Pages 2 et 3 Pain, poulet et lait Le trio manquant au ramadhan Des produits de première nécessité manqueront durant le mois de ramadhan pour de multiples raisons, a affirmé hier Le président de l’Association nationale de la protection des consommateurs (Apoce). > Page 6 Hommage à Matoub Les dissidents du FFS occupent le terrain Les dissidents du FFS ne ratent aucune occasion pour occuper le terrain, notamment dans la wilaya de Béjaïa où l’ancrage du FSLD commence sérieusement à faire de l’ombre au vieux parti. > Page 5 Décalage L’euro a atteint 165 DA à l’achat sur le marché de la devise algérienne : au Square Port-Saïd. Un seuil jamais atteint, affirment les cambistes. Reportage > Lire page 4 Entre frères et contre son propre frangin ! > Pages 11 à 13 Belkhadem et d'anciens ministres interdits au CC Saâdani, plus que jamais puissant ! La solution à la crise que vit le Front de libération nationale (FLN), n’est pas pour demain et elle risque de connaître une tournure plus dangereuse que celle vécue depuis la destitution de Abdelaziz Belkhadem. > Page 5 Quotidien national - Mercredi 25 juin 2014 - N°2051 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406 2 > A L A U N E Djamel Mesbah « Eviter l'erreur de jouer le nul » Le latéral gauche de l'équipe algérienne de football, Djamel Mesbah, a mis en garde contre l'idée de jouer pour le match nul ce jeudi face à la Russie à l'Arena Baixada de Curitiba (17h00 locale/21h00 algérienne), dans le cadre de la 3e et dernière journée (Gr H) de la coupe du monde 2014 au Brésil. «Ça serait une grosse erreur de jouer le match nul face aux Russes qui vont chercher eux aussi à gagner pour pouvoir se qualifier. Nous devons aborder cette rencontre décisive avec la ferme intention de l'emporter et éviter toute mauvaise surprise, c'est vrai que la rencontre sera difficile, mais on y croit», a indiqué Mesbah, à 48 heures du match face aux joueurs du technicien italien Fabio Capello. Après des débuts ratés dans la compétition et la défaite concédée face à la Belgique (2-1), l'Algérie a réussi à se racheter de fort belle manière en l'emportant face à la Corée du Sud (4-2), entretenant ainsi l'espoir d'une qualification historique aux huitièmes de finale. « Nous sommes très proches de notre but, après trois années de labeur. C'est le moment pour tout le groupe de se mobiliser, et inchallah on réalisera l'exploit de passer au deuxième tour », a-t-il ajouté. Pour le joueur de l'AS Livourne (Serie B italienne), ce match face à la Russie sera tactique « au plus haut point». « Les Russes sont tactiquement forts, on sait qu'ils ont un entraîneur italien (ndlr, Capello) ils vont certainement bien étudier notre jeu offensif. Nous devons nous préparer en conséquence. Une chose est sûre, on fera tout pour la qualification », a-t-il souligné. Et d'ajouter : « Nous devons nous méfier de la Russie qui a démontré de belles choses depuis le début du tournoi. Elle s'est inclinée difficilement et dans les derniers instants de la partie face à la Belgique (ndlr, 1-0). C'est une équipe complètement différente de la Corée du Sud, donc nous serons obligés d'y faire face pour essayer de la contrer ». S'agissant de la clé du match face aux Russes, Djamel Mesbah a estimé que les Verts devront « faire preuve de solidarité et de combativité » pour essayer de remporter au moins un point qui suffira au bonheur de l'Algérie. Sofiane Feghouli « A nous d’arracher la victoire » Contre les Russes A quitte ou double Après avoir remporté son match face à la Corée du Sud, la sélection nationale est déterminée à poursuivre son aventure au Mondial brésilien. P our de nombreux spécialistes, toutes les chances sont du côté des poulains de Vahid qui pourront un autre défi, celui de battre les protégés de Capello. Les Fennecs n’ont besoin que d’un seul point pour passer aux huitièmes de finale. Un événement historique attend donc les Algériens qui auront les yeux rivés sur Curitiba là où la rencontre aura lieu. Hyper motivés par le résultat du match de haute facture, livré aux hommes de Hong Myung-bo, les joueurs algériens affichent leur volonté pour terminer en beauté le premier tour avec, à la clef, une place en 1/8es de finale. Tout le monde à Sorocaba s'accorde à dire que la tâche n'est pas aisée, mais les coéquipiers de Yacine Brahimi, étincelant face aux Coréens, sont « déterminés » à mettre « tout en œuvre» pour jouer leur carte « jusqu'au bout » et arracher une qualification « historique » au deuxième tour, estime-t-on dans le milieu footballistique. Sereins, les joueurs soutiennent qu'ils n'ont « rien à perdre » et qu'ils vont se donner « à fond » lors du 3e match face à l'équipe russe pour réaliser un objectif qui serait alors un exploit s'il venait à se produire surtout que l'équipe, formée de beaucoup de jeunes joueurs, aux capacités techniques indéniables, manque terriblement d'expérience internationale. Les Bentaleb, Brahimi, Feghouli, et autres Mandi, pour ne citer que ceux-là, sont promus à un « bel avenir», comme l'a affirmé à maintes reprises le coach national lors de ses interventions à la presse, mais s'ils venaient à passer au second tour, ils auraient déjà éclaté de leurs bourgeons. « Nous avons réalisé un bon résultat face à la Corée du Sud acquis de surcroît avec la manière. Il nous faudra remettre ceci face à la Russie, une manière de valoriser les efforts que nous sommes en train de fournir », a indiqué Yacine Brahmi. « Nous avons confiance en nous », a-t-il dit. Le latéral gauche Djamel Mesbah s'attend, de son côté, à « un match difficile » face aux Russes, dirigés par l'Italien Fabio Capello, qui n'est pas étranger aux Algériens. Des changements en vue ! Pour cette rencontre face à la Russie, décisive et cruciale pour la qualification au deuxième tour de la compétition, le coach national Vahid Halilhodzic, n'a pas écarté l'idée d'opérer des changements au sein de sa composante, comme il a si bien signifié lors du point de presse d'après match face à la Corée, mais sans pour autant chambouler un effectif qui a gagné dimanche avec l'art et la manière. Non satisfait du comportement de certains joueurs, notamment sur le plan défensif, très mal en point en deuxième période face aux Coréens, le technicien bosnien prévoit des retouches au niveau de certains postes. « Peut-être qu’il y aura d’autres changements. Je peux me tromper sur certains, mais quand un joueur joue pour les couleurs nationales, il doit se donner à fond. Il fallait aussi faire le ALGERIE NEWS choix en fonction de la tactique, car sans rigueur et sans tactique, aucune équipe ne pourra passer au 2e tour », a-t-il estimé. Le milieu de terrain offensif, Abdelmoumen Djabou, auteur du deuxième but face au représentant asiatique, avait du mal à terminer la partie, se sentant physiquement incapable de terminer le match, avant de céder sa place à la 73e minute à Nabil Ghilas. Le néo-international, Ryad Mahrez, titularisé lors du premier match face à la Belgique (défaite 2-1), devrait retrouver sa place dans le onze, lui qui est capable de faire la différence sur son côté gauche. « J’ai vu des joueurs terminer le match très difficilement. Nous devons récupérer nos joueurs. Si je vois des blessés et de la fatigue, il y aura des changements. Nous allons continuer la préparation et jouer les barrages contre la Russie. C’est très possible maintenant de passer », a-t-il expliqué. Au niveau du milieu du terrain, le tandem Feghouli-Brahimi sera reconduit, idem pour la récupération avec Medjani et Bentaleb, qui ont bien accompli leur mission face aux Coréens. Lors de la séance d'entrainement, prévu ce mardi à 11h00 locale (15h00), Vahid Halilhodzic devra mettre en place, au cours d'un match d'application, la stratégie de jeu qu'il compte adopter face aux Russes. L'équipe nationale s'envolera mardi en fin de journée pour Curitiba à bord d'un avion spécial, en vue du match ce jeudi face à la Russie. Mohamed B. Mercredi 25 juin 2014 Le milieu de terrain de la sélection algérienne de football, Sofiane Feghouli, a estimé que rien n'est encore joué pour une qualification historique au deuxième tour du mondial 2014 au Brésil, en dépit de la victoire face à la Corée du Sud (4-2) dimanche au stade de Porto Alegre, dans le cadre de la 2e journée (Gr H). « Nous avons trois points, mais il nous reste un match très difficile contre la Russie, je tiens à féliciter tout le monde après ce beau succès face aux Coréens. On avait à coeur de démontrer que notre génération avait du potentiel, à nous maintenant de confirmer face aux Russes et d'aller chercher cette qualification », a indiqué le joueur du FC Valence (Liga espagnole) à l'issue de la partie. Grâce à cette victoire, l'Algérie prend la deuxième place au classement de son groupe, derrière la Belgique, déjà qualifiée après son succès face à la Russie (1-0). « Face à la Belgique, nous avons bien joué, mais nous n'avons pas tenu. Pour cette rencontre face à la Corée, nous avons préparé le match différemment face à une belle équipe sud-coréenne, qui nous a posé des problèmes et qui est revenue à 3 buts à 1, et ce quatrième but nous a fait beaucoup de bien », a-t-il ajouté. Appelé à commenter son entente avec le duo Brahimi-Djabou, le numéro 10 des Verts n'a pas voulu se faire une fixation, estimant que le plus important est de rester solidaires. « Ceux qui ont joué ce soir il faut tous les féliciter et contre la Russie, ce sera peut-être d’autres qui vont être alignés, on a besoin d’être unis et solidaires car on est une équipe inexpérimentée », a souligné Feghouli. > A L A U N E 3 Algérie-Russie Les experts en parlent C’est une véritable explosion de joie qui s’est produite spontanément juste après le coup de sifflet de l’homme en noir colombien Wilmar Roldan là où les Algériens se trouvent. L a victoire historique et majestueuse de notre équipe nationale face à la Corée du Sud, a suscité de vives réactions de tout le monde, y compris celles des grands joueurs, et des stars de la musique mondiale. Cependant la qualification au deuxième tour n’est pas encore assurée. Les Fennecs doivent affronter une équipe russe coriace, qui est contrainte de gagner son match face aux Fennecs, après avoir perdu son deuxième match face à la Belgique (1-0). Par ailleurs, les Fennecs, qui ont bien négocié leur deuxième match, en battant les SudCoréens, par le score sans appel de 4-2, doivent jouer avec le même état d’esprit, et gagner ainsi ce match, s’ils veulent bien sûr passer au deuxième tour. D’ailleurs, cet avis est partagé par les différents experts que nous avons écoutés. Nos interlocuteurs insistent sur la nécessité d’opter pour une stratégie offensive qui a libéré nos joueurs. Ainsi, selon l’entraîneur Mustapha Biskri, le sélectionneur national a intérêt à maintenir la même stratégie, et la même équipe face aux Russes « car ce sont les joueurs qui n’ont pas été alignés lors de la première rencontre face à la Belgique, qui ont fait la différence lors de la deuxième rencontre après les avoir alignés, c’est le cas notamment de Brahimi et de Djabou » insiste-t-il, et d’ajouter « le dernier match sera décisif. Les Russes sont dans l’obligation de réagir, notamment après leur défaite. Alors, il faut continuer à travailler et rester concentrés car la qualification n’est pas encore acquise » insiste-t-il. Dans le même ordre d’idées, Younès Ifticen a demandé à se méfier de cette sélection russe, qui n’a rien à perdre face aux Fennecs. « Le match sera difficile plus que les précédents, car c’est un match décisif pour les deux équipes. Alors, il ne faut pas penser uniquement à défendre. Il faut rentrer avec la même stratégie, et le même esprit que celui face aux Coréens, car la meilleure défense, c’est l’attaque. Cependant, le point faible de notre EN reste que nos joueurs n’arrivent pas à faire le jeu, et laissent beaucoup d’espaces au profit de l’adversaire. Enfin, le plus important, c’est de maintenir la même stratégie, et corriger les erreurs des deux premiers matches » prône-til. Dans le même sillage, l’ex-joueur de l’EN, Hocine Yahi, appelle les joueurs à rester fermes et vigilants. « Rien n’a été encore assuré, alors les joueurs doivent être conscients de la tâche qui les attend. Ils doivent bien négocier ce match décisif face aux Russes, alors à quelques minutes seulement d’un exploit historique, ils ne doivent pas laisser cette occasion s’échapper » insiste-t-il. Un avis que l’entraîneur Noureddine Saâdi, partage parfaitement. « La qualification au deuxième tour n’est pas encore jouée. Les joueurs doivent rentrer avec le même esprit que celui face à la Corée. La stratégie du jeu doit être également maintenue. Une chose à craindre, est-ce que les joueurs pourront récupérer, après les grands efforts fournis face aux Coréens ? Un volet que le sélectionneur national doit prendre au sérieux » rappelle-t-il. Yahia Maouchi demain face aux Fennecs, sauf la victoire pourra leur permettre de passer au deuxième tour. Rappelons par ailleurs qu’en 2002, lors de la dernière participation des Russes à un Mondial, ils n'avaient pas franchi le premier tour à cause d'une défaite contre les Diables rouges lors du dernier match de poule. L'équipe, alors entraînée par la légende moscovite Oleg Romantsev, avait fini par céder (3-2). Il faut savoir que les joueurs de cette jeune équipe, évoluent quasiment tous dans le championnat russe. Pourtant, les Russes ont beaucoup à prouver dans cette Coupe du monde. Mais les joueurs manquent cruellement d'expérience dans cette compétition : un seul d'entre eux (l'attaquant Alexandre Kerzhakov, 31 ans) a disputé un match du Mondial ! pour ce qui est de notre équipe nationale, qui participe pour la quatrième fois à cette Coupe du Monde, elle a mal entamé la compétition après avoir perdu son premier match face aux Diables rouges, (2-1). Pourtant les Verts, ont terminé la première mi-temps à leur faveur (1-0), mais la deuxième partie a été celle des Belges qui ont renversé la situation, tout en marquant deux buts. Une victoire amère, qui a fait réagir tout le staff technique des Fennec. Ainsi, la sélection nationale s’est métamorphosée lors de leur deuxième rencontre face aux Sud-Coréens, une rencontre qui s’est terminée par une victoire historique des Fennecs (4-2). Le sélectionneur national qui a fait l’objet d’une campagne de critique, suite à sa défaite face à la Belgique, a su comme se ressaisir. Il a effectué des changements intéressants au niveau de son équipe, en alignant Brahimi, Mandi, Djabou et Slimani, une stratégie offensive qui a porté ses fruits, car sur les quatre buts inscrits, trois ont été l’œuvre de joueurs qui n’avaient pas été alignés lors de la première rencontre face aux Diables rouges. En somme, peu importe le parcours de chaque équipe, le plus important ce sera le match de demain, qui sera décisif pour les deux équipes. Pour les Fennec, un match nul leur suffit pour passer au deuxième tour, contrairement aux Russes qui doivent gagner pour espérer une qualification. Mais dans tous les cas, notre équipe doit rentrer avec une stratégie offensive et non pas défensive, car la meilleure défense c’est l’attaque. Rappelons enfin Gare au faux pas ! C ertes le parcours de chaque équipe diffère de l’autre, mais l’objectif reste toujours le même, la qualification au prochain tour. Ainsi, l’adversaire de notre équipe nationale, en l’occurrence, la Russie, qui a croisé la route déjà de l’équipe de la Corée du Sud, un match qui a été soldé par un score de parité un but partout. La deuxième rencontre des Russes, a été face à la coriace équipe belge, certes les joueurs du sélectionneur, Fabio Capello, ont fait un grand match, ils ont même dominé la rencontre, mais ces derniers n’ont pas pu maintenir le rythme, car l’expérience des Belges a été fructueuse aux cinq dernières minutes avant la fin de la rencontre. Cette défaite (10) n’arrange pas du tout les affaires des Russes, qui sont contraints ainsi de réagir ALGERIE NEWS Mercredi 25 juin 2014 4 > A C T U 1 euro s’échange à 165 DA La flambée remplit certaines poches L’euro a atteint 165 DA à l’achat sur le marché de la devise algérienne : le Square Port-Saïd. Un seuil jamais atteint, affirment les cambistes. Quelles sont les causes principales de cette flambée inattendue ? Et qui en est à l’origine ? Le citoyen pourrait-il échanger le dinar à un tel coût ? Reportage. D epuis longtemps, les cambistes qui se retrouvent dans cet emblématique espace font office d’une véritable Bourse d’échange en l’absence d’une instance officielle. Ici, c’est le langage de pognon qui prend le dessus. A côtés d’eux, les costumés de la Bourse d’Alger et des Banques passent pour des novices. Ils sont au fait des moindres bruissements financiers qui proviennent d’Outre-mer. Depuis le mois de février, la monnaie unique a atteint un niveau sans précédent sur le marché parallèle de la devise. Une question qui a suscité l’intérêt des citoyens qui s’interrogent sur les causes principales de cette flambée de la devise. A quelques jours du débarquement général de la diaspora pour la saison estivale, le coût d’échange de la monnaie unique continue de s’envoler. Avant-hier, à 9h30, l’endroit où se regroupent les cambistes est en ébullition. Une dizaine d’entre eux présents sur place manipulaient les billets avec dextérité. Combien fait l’euro ? lance un quadragénaire. Et un cambiste de rétorquer : « L’euro est, aujourd’hui (jeudi, Ndlr), à 165 DA, à l’achat ». Les citoyens sur les lieux sont frustrés par le coût de cette monnaie. Mais pourquoi, donc, cette flambée, s’est interrogé Amirouche, étudiant en génie-civil préparant une inscription en France. « Je suis venu de Tizi Ouzou dans l’espoir de trouver un coût plus intéressant mais, malheureusement, c’est ltrop cher pour moi. Sincèrement, je ne peux me permettre d’échanger ma monnaie à un niveau d’échange exorbitant. Je dois attendre l’arrivée des émigrés pour échanger », regrettet-il. D’autres clients, venus pourtant de très loin ont carrément rebroussé chemin. Depuis avril dernier, et l’euro n’a connu un recul. « Certes, à la veille de l’élection présidentielle, nous étions compréhensifs que l’euro ait atteint des records mais, maintenant, on se pose la question pourquoi l’euro est-il toujours inabordable alors que nos ressortissants commencent à rentrer, s’interroge Kamel, commerçant du prêt-àporter. Et c’est un cambiste qui rétorqua : «L’euro se fait rare ces derniers mois. Il faut dire que la demande reste plus importante que l’offre. D’ailleurs, en février dernier, l’euro était à 137 DA à l’achat. Mais nous avions constaté, plus tard, notamment durant la campagne électorale, que l’euro commençait à se rarefier sur le marché. C’était pour cette raison que nous étions contraints d’en augmenter le coût », explique Riad, cambiste au square. Difficile d’avoir une autre explication plus convaincante sur cette flambée « injustifiée » de l’euro, mais malgré la venue des émigrés, il restera cher », affirme Sid-Ali, autre cambiste sur place. Il était presque 11h du matin. Les citoyens présents sur place pour échanger leur monnaie font la moue. « Sincèrement, je ne peux pas échanger ma monnaie avec un tel coût. Je suis navré, je dois annuler mon voyage en Espagne pour débloquer ma marchandise », rétorque un commerçant abordé. Les cambistes ont évoqué plusieurs pistes pour justifier la flambée de la monnaie. Certains parlent d’investissements à l’étranger qui se multiplient ces dernières années. « Il s’agit de familles riches qui échangent des valises entières de dinars pour un placement à l’étranger. Selon les cambistes rencontrés au square, les importateurs ne sont pas à l’origine de la flambée, et pointent du doigt les familles riches d’être derrière la rareté de l’euro et, donc, de la hausse. Idem pour le dollar américain, qui a connu le même scénario de hausse, puisqu’il est vendu à 155 Da alors qu’il ne dépassait pas 135 Da. « Cette hausse de l’euro et du dollar profite aux émigrés, mais ce sont les Algériens qui ont décidé de passer leurs vacances à l’étranger qui payeront les pots cassés », observe Sid-Ali, un cambiste. Et d’ajouter : « Le dinar est une monnaie à la traîne, car nous ne produisons rien; l’Algérie est un pays importateur, ce qui favorise la dévaluation du dinar sur le marché mondial. » Il est presque midi. Notre balade s’achève. Une chose attire notre attention : le square Port- Saïd est devenu un lieu quasi officiel d’échange de la monnaie. D’ailleurs, les cambistes squattant les lieux exercent en toute tranquillité, sans aucune gêne de la part de la police. « Le square est devenu une place boursière parallèle. Ce qui se répercute négativement sur le trésor public et déstabilise le coût de la devise », regrette Lotfi, un jeune de 35 ans. A ce sujet, la quasi-totalité des citoyens rencontrés sur place appellent les autorités à mettre de l’ordre dans l’échange de la devise. Zohra Chender Farès Mesdour à propos du marché de la devise « C’est un circuit informel et dangereux » Dans cet entretien, le professeur en économie à l’Université Saâd Dahleb de Blida, Farès Mesdour, a affirmé que la flambée du coût de la devise, notamment de la monnaie unique dans le monde (l’euro), est due au monopole détenu par les circuits informels qui gèrent ce secteur. Le gouvernement algérien tarde à mettre de l’ordre et à réguler une activité économique des plus importantes. Il existe une différence de 50% entre le prix officiel de la devise et celui du marché parallèle. Algérie News : Le coût de l’euro a atteint un niveau sans précédent sur le marché de la devise en Algérie. Selon vous, quelles en sont les causes principales ? F. Mesdour : Effectivement, le coût de l’euro varie, ces derniers jours, entre 162 et 165 DA pour un euro sur le marché de la devise en Algérie. Je pense que cette flambée est due essentiellement au monopole de la mafia qui gère ce secteur. Ces personnes sont en train de dicter leur loi. D’ailleurs, c’est pour cette raison que la stabilité du coût de la devise ne pourra jamais voir le jour. Je peux vous dire que ces lobbies exercent le change en toute liberté. Je peux vous dire aussi que le climat politique, qui a émaillé ces derniers mois notre pays, a incité les familles aisées à placer leur monnaie à l’étranger. D’ailleurs, je peux vous dire que l’Algérie a enregistré un transfert massif de devise depuis février dernier. Je pense aussi que la quasi-totalité des bénéficiaires du change officiel, précisément les importateurs, sont à l’origine de cette flambée du marché de la devise dans notre pays. Ces importateurs changent leur monnaie au niveau des banques à des prix raisonnables, mais, en contrepartie, ils saisissent l’occasion pour transférer la monnaie étrangère sur le marché parallèle en Algérie, mais à des prix exorbitants. Il faut dire que le marché de la devise est un secteur informel et très dangereux en Algérie. Cette flambée est-elle due à la dévaluation du dinar ? Non, absolument pas. La dévaluation de la monnaie nationale n’a jamais été une cause de la flambée de la devise sur le marché algérien. Mais c’est la mafia qui est à l’origine de la déstabilisation du coût de la devise en Algérie. ALGERIE NEWS En dépit de l’adoption d’un projet de loi qui stipule l’interdiction de la circulation de la devise sur le marché parallèle, les marchés informels de la devise sont toujours de mise. Un commentaire ? Je pense que les projets de loi stipulant l’organisation du marché de la devise en Algérie, adoptés par les deux chambres du Parlement (APN et Sénat), ne sont qu’une poudre aux yeux. Pour une simple raison : en réalité, il n’existe pas de volonté politique réelle qui encourage l’interdiction de la circulation de la devise sur le marché parallèle. Il faut avouer que les pouvoirs publics disposent des capacités nécessaires pour accorder des agréments de travail aux opérateurs exerçant dans le secteur de la devise. Nous avons constaté que tous les pays du monde donnent ce genre d’agrément en vue d’assurer l’organisation du secteur de la devise. C’est inconcevable qu’il y ait une différence de 50% entre le prix officiel et celui du marché parallèle. Le prix de la monnaie unique dans le monde (euro) est estimé à 110 Da pour un euro à l’achat, mais on le trouve à 165 Da au square Port Saïd. Ce qui représente une différence de 50%. Mais cela explique l’anarchie règnant dans ce secteur. Mercredi 25 juin 2014 Que pensez-vous des déclarations de l’exministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, disant que le marché parallèle de la devise est rentable pour l’économie nationale ? C’est aberrant qu’un haut responsable prononce une telle chose. Comme je viens de vous le dire, l’anarchie qui règne actuellement dans le secteur de la devise est de la responsabilité de tout le monde. Je peux vous dire aussi que l’Algérie peine à appliquer son arsenal législatif portant organisation de la devise car il n’existe pas de loi dissuasive à l’égard des cambistes exerçant au noir. Nous avons toujours dénoncé les effets de la circulation de la devise sur l’économie. C’est vraiment très dangereux. Quelle solution alors pour assurer la stabilité du coût de la monnaie unique ? Il faut savoir que nous ne pouvons pas parler d’organisation de marché de la devise sans volonté politique réelle. Il faut d’abord mettre en évidence des mesures dissuasives à l’encontre des cambistes au noir avant de parler d’organisation du marché. Alors, je lance un appel au gouvernement pour mettre de l’ordre dans ce secteur qui porte préjudice à l’économie nationale Propos recueillis par Zohra Chender > A C T U 5 Belkhadem et les siens, empêchés d’assister à la réunion du CC du FLN Saâdani, plus que jamais puissant La solution à la crise que vit le Front de libération nationale (FLN), n’est pas pour demain et elle risque de connaître une tournure plus dangereuse que celle vécue depuis la destitution de Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat et conseiller du président de la République. R ien ne va plus au FLN, le parti historique en Algérie, les dérives constatées lors de la réunion du Comité central tenu hier, à l’hôtel El Aurassi, montrent que la crise s’inscrit dans la durée. De violentes bagarres ont éclaté dès les premières heures de la matinée entre les membres du Comité central, qui ont été empêchés d’assister à la réunion par les pros Saâdani. Pis encore, des membres du Comité Central ont été exclus des travaux et empêchés d’entrer dans la salle où se déroule cette réunion dans un climat de très haute tension. Une tension qui a basculé dans la violence puisque des bagarres ont éclaté entre des agents de sécurité et des membres du FLN. Des échanges de coups violents au moment où des membres exclus ont tenté de forcer le passage pour entrer dans la salle des travaux. Plusieurs anciens ministres se trouvaient parmi ces membres impliqués dans cette bagarre comme Amar Tou, ancien ministre des Transports, Rachid Harraoubia, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelaziz Ziari, ancien ministre de la santé ainsi que l’ex-coordinateur du bureau politique de cette formation politique, Abderrahmane Belayat. Ces personnalités, comme tant d’autres, ont accompagné l’ancien secrétaire général du FLN Abdelaziz Belkhadem dont les fidèles œuvrent pour l’éviction de l’actuel patron du FLN, le controversé Amar Saâdani. Ces contestataires ont été obligés de rester à l’extérieur de la salle de réunion où ils ont tenu un sit-in de protestation. Beaucoup d’entre-eux ont été molestés, nous apprennent des témoins oculaires. Mais ce dernier résiste et ses partisans accusent leurs adversaires de verser dans la provocation. «Ils nous ont fermé la porte d’entrée. C’est une scène affligeante. Des membres munis de badges n’ont pu pénétrer dans la salle», dénonce Abdelaziz Belkhadem. Puis, furieux, l’ancien secrétaire général quitte les lieux et se dirige vers la réception d’El Aurassi où sont délivrés les badges pour les journalistes pour faire une déclaration : « C’est honteux et immoral d’empêcher les membres du Comité central d’entrer dans la salle ». Accompagné d’un groupe de militants qui scandent «l’urne», Belkhadem dit ne pas comprendre l’attitude des organisateurs. Accompagné de Belayat, Ziari et d’autres contestataires, Belkhadem n’a pas pu accéder à la salle de réunion, où sont délivrés les badges pour les membres du Comité central. Brandissant son invitation à prendre part au Comité, Belkhadem dénonce : « Ce n’est pas normal ce qui se passe ». « C’est honteux de recourir à ce genre de procédés pour dénigrer la volonté des membres du Comité central », a regretté M. Belkhadem. « Choisir et privilégier celui qui entre est une attitude non démocratique », ajoute Belkhadem qui s’adresse toujours à la presse. «Cette attitude n’honore pas le parti et souille sa réputation », affirme-t-il encore. Et d’ajouter que « même les membres du Comité central qui sont favorables pour l’élection d’un nouveau secrétaire général, ont été empêchés de quitter la salle du réunion. C’est vraiment grave, des membres du Comité central qui ont servi pendant plus de 40 ans le parti, ont été empêchés d’assister à la réunion par des individus recrutés et payés par le clan de Saâdani», affirme Belkhadem. «Le Comité central du FLN est souverain. C’est aux membres de cette instance de décider des points à inscrire à l’ordre du jour. L’introduction de cette question de la légitimation des instances du parti revient donc au Comité central. Il est évident que si la majorité des membres du CC ne sont pas d’accord pour le retour aux urnes, je vais me soumettre au choix. Par contre, je crains que le Comité central ne soit noyé par des personnes étrangères à cette instance. Aussi, je demande de vérifier l’authenticité des membres présents par un appel nominal pour éviter tout dérapage », a déclaré Belkhadem. Interrogé sur les raisons qui l’empêchent de participer aux travaux de la réunion, l’ex-ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, estime que ce ne sont pas des travaux qui se déroulent selon les règles du parti. Des membres du Comité central ont été empêchés de prendre part à ces travaux. Il est question de certains autres membres qui ont reçu des invitations mais qui ont été empêchés et d’autres non jugés par la commission de discipline mais qui n’ont pas pu accéder à la salle. Si l’objectif était de créer un déséquilibre artificiel à l’intérieur de la salle en faveur d’une direction contestée et illégitime, ça n’a aucun intérêt d’y participer. Pour lui, les membres du comité central ne reconnaissent pas cette direction et nous la remettons en cause encore et toujours. Selon lui, il y a plus de 121 membres du Comité central qui ont été empêchés d'accéder à la salle des réunions où se déroule la session du Comité central, en plus d’une centaine de membres qui sont bloqués à l’intérieur de la salle. Pour Belayat, la direction actuelle du FLN vient encore une fois de violer les règlements intérieurs du parti en empêchant les membres du Comité central d’y assister. Le scénario du 29 août se répète aujourd’hui, (NDLR, hier). « Nous sommes des légalistes et des démocrates, nous refusons la violence, par contre, eux, ils ont payé des gens qui ne sont, ni membres du Comité central, ni militants du FLN, pour venir tabasser les véritables cadres du parti, ce qui est vraiment désolant », estime Belayat, qui estime qu’à travers ces comportements, le FLN se dirige directement à l’implosion. Vers 11h 50 minutes, l’ex-secrétaire général du parti, accompagné de certains cadres du FLN, a décidé de quitter l’hôtel. Renseignements pris, Belkhadem s’est rendu à la présidence, mais il reviendra dans plus tard. « Nous allons nous concerter avec les membres du Comité central ici présent, qui représentent une majorité écrasante et on va élire, Belkhadem comme nouveau secrétaire général. Vers 14 heures, rien n’a été fait, Belkhadem n’est pas revenu à l’hôtel et les autres cadres à l’instar des anciens ministres ont quitté l’hôtel. Mohammed Zerrouki Hommage à Matoub Lounès Les dissidents du FFS occupent le terrain L es dissidents du Front des forces socialistes (FFS) ne ratent aucune occasion pour occuper le terrain, notamment dans la wilaya de Béjaïa où l’ancrage du Forum socialistes pour la liberté et la démocratie (FSLD) commence sérieusement à faire de l’ombre au vieux parti. Le mouvement que dirige le député Khaled Tazaghart organise, aujourd’hui, une marche populaire pour commémorer le 16e anniversaire de l’assassinat du chantre kabyle Lounès Matoub, profitant de la même occasion pour réitérer ses revendications ayant trait à la reconnaissance des droits aux victimes et militants de la démocratie des événements de 1963. « A l’occasion du 16e anniversaire du lâche et impuni assassinat du symbole du combat identitaire, le rebelle Matoub Lounès, le FSLD appelle les citoyens à rejoindre la marche populaire du mercredi 25 juin à 10h30, de la maison de la culture à la place Saïd Mekbel», lit-on dans l’appel du forum. Les initiateurs de l’action auront pour mot d’ordre de réclamer « la vérité sur l’assassinat » du rebelle, un certain 25 juin 1998 sur la route de Taourirt Moussa ver Beni Douala (sud de Tizi-Ouzou), « la reconnaissance de tamazight, au même titre que l’arabe, comme langue nationale et officielle » ainsi que « l’officialisation du premier jour de l’an amazigh (Yennayer) comme journée fériée et une fête nationale à célébrer au même titre que toutes les autres fêtes officielles », ajoute l’appel à la mobilisation. Aussi, le FSLD revendique des pouvoirs publics, un programme spécial en urgence pour le développement des zones rurales et montagneuses de la wilaya de Béjaïa et de la région de Kabylie ». Par leur action, les dissidents du vieux parti entendent faire une autre démonstration de force. L’occasion de juger encore du degré de popularité des frondeurs du FFS au détriment des instances de ce parti dans la wilaya. Il faut reconnaitre que le FFS a beaucoup perdu en matière de cadres et simples militants structurés au sein de la fédération de Béjaïa. D'ailleurs, une concurrence qui ressemblerait à une course contre la montre marque depuis plusieurs mois la vie du FSLD et du FFS dans cette wilaya. Les responsables de la fédération de Béjaïa, croit-on savoir auprès de sources locales, tentent de reprendre les choses en main et éviter d’autres démissions en cascade. Mais, force est de constater que le forcing des dissidents attire de plus en plus de sympathie et leur nombre ne cesse d’accroître, causant une énorme saignée dans les rangs du parti cher au chef charismatique Hocine Aït Ahmed. D’après nos sources, le forum que dirige Khaled Tazaghart fait un énorme travail de sensibilisation, lors de ses multiples déplacements dans les quatre coins de la wilaya. La marche d’aujourd’hui s’ajoute aux précédentes actions de rue où le FSLD revendiquait le statut de martyr à toute victime des événements ayant suivi l’indépendance de l’Algérie, mais aussi de faire bénéficier les ayants droit de ces martyrs, des mêmes droits accordés aux ayants droit des chouhada cités dans la loi relative au moudjahid et au chahid. Leur recours dans cette doléance reste le président Abdelaziz Bouteflika. « Il est temps pour le président de la République de prenALGERIE NEWS Mercredi 25 juin 2014 dre les décisions courageuses à même de rendre confiance et de concilier les populations avec leurs institutions et la nation avec l’Etat », termine l’appel du forum, dans une allusion à la reconnaissance des victimes de la rébellion de 1963. La proposition du groupe parlementaire du FFS, dans ce sens, a été rejetée par le bureau de l’APN, faut-il le rappeler. Selon les chiffres du parti, plus de 3 000 personnes avaient été incarcérées dans les prisons de Berrouaghia et de Lambèse durant ces événements et plusieurs parmi ces militants sont décédés. Aïssa Moussi 6 > A C T U Pain, poulet et lait Le trio manquant au ramadhan Le président de l’Association nationale de la protection des consommateurs (Apoce) a rassuré les Algériens que toutes les mesures ont été prises par les pouvoirs publics pour assurer l’approvisionnement du marché durant ce mois de ramadhan. S elon lui tous les produits de consommation seront disponibles durant ce mois sacré. A cet effet, il a appelé les citoyens à consommer modérément durant ce mois afin d’éviter toute pénurie sur le marché. Mais en contrepartie, les responsables de ladite association ont mis en garde l’existence d’une éventuelle perturbation dans certains produits de large consommation à citer : le lait, le pain et le poulet durant la même période. Une bonne nouvelle pour les consommateurs algériens. Tous les produits de consommation seront disponibles en grandes quantités pendant le mois de ramadan. Les responsables de l’Association nationale de la protection des consommateurs ont affirmé que l’approvisionnement du marché sera assuré durant ce mois sacré. Tout en appelant les citoyens à consommer modérément et éviter notamment la fièvre acheteuse. « Il est impérativement que le comportement du consommateur soit modéré dans ses achats afin d’éviter tout éventuel déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché national », a souligné, le président de la Fédération de la protection du consommateur de la wilaya de Laghouat, Mohammed Abidi, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue, hier, au Forum d’El-Moudjahid. Dans le même sillage, il a tiré la sonnette d’alarme quant aux conséquences néfastes du comportement « inconscient » du consommateur algérien durant ce mois sacré sur la stabilité du mar- ché. « Sur les 50 millions de baguettes de pain achetées, nous avons enregistré que 20 millions d’entre elles sont jetées quotidiennement. Ce qui engendre une perturbation sur le marché. Ce comportement inconscient des consommateurs est la première cause de la pénurie de certains produits sur le marché et aussi sur l’instabilité des prix », a-t-il noté. Lors de son intervention, le président de l’Apoce, Zaki Hariz a mis en garde l’existence d’une éventuelle perturbation dans certains produits alimentaires à citer : Le lait, le pain et la viande blanche durant ce mois de ramadhan. « Nous avons enregistré une diminution de lait, car la demande est très importante que d’habitude durant le mois de ramadhan ». Selon le même conférencier, le pain devra connaître une éventuelle perturbation, puisque plusieurs travailleurs exerçant dans les boulangeries ont choisi de prendre leur congé annuel durant ce mois sacré. Tout en affirmant que l’apparition du virus de la peste avicole qui a pris de l’ampleur dans l’est du pays aura des effets néfastes sur la disponibilité du poulet sur le marché algérien. « Nous nous attendons à une éventuelle déstabilisation de la viande blanche durant ce mois », a-t-il averti. En outre, Hariz a saisi l’occasion de lancer son appel au profit des opérateurs économiques, des commerçants du gros et des détaillants de veiller sur la stabilité des prix des produits de consommation. De son côté, le chargé de la communication de l’Apoce, Hacen Menouar, a appelé le gouver- nement de multiplier ses efforts pour assurer la sécurité alimentaire aux citoyens. « Il faut éradiquer tous les points de vente illicites où des produits de consommation périmés sont disponibles et qui portent préjudice à la santé publique. Mais il faut aussi que le consommateur s’autocontrôle dans ses achats. Il faut avouer qu’il n’existe pas de culture de consommation dans notre pays». D’ailleurs, enchaîne-t-il l’Association de la protection du consommateur a mis en place une liste de recommandations qu’elle devra exposer au nouveau ministre du Commerce, Amara Benyounès, portant la régulation de la chaîne alimentaire. « Nous avons exigé la formation de tous les agents exerçant dans la chaîne alimentaire (de la production jusqu’à la distribution des produits alimentaires). Objectif : Veiller sur la régulation du produit alimentaire avant qu’il soit disponible au consommateur algérien. Nous avons recommandé la mise en place de cahiers des charges pour ces agents chargés de la chaîne alimentaires afin de veiller sur la sécurisation alimentaire des Algériens ». A la question de savoir quel est le nombre d’intoxications enregistrées annuellement par leur association, le même conférencier rétorque : « Nous enregistrons 4 000 cas d’intoxications collectives chaque année. Ajouter à cela le nombre d’intoxications individuelles non déclarées. C’est pour cette raison que notre objectif s’articule sur l’établissement de mesures dissuasives à l’encontre de tout agent chargé de la sécurité alimentaire n’obeissant pas aux lois réglementaires de la circulation des produits alimentaire ». Zohra Chender Terrorisme Les frères d’Abou Zeïd devant la justice D ouze présumés terroristes dont le fils et les deux frères d'Abdelhamid Abou Zeid, poursuivis en 2010 pour leur implication dans des attentats terroristes dans le grand sud algérien, seront traduits mercredi devant le tribunal criminel d'Alger. Parmi ces 12 présumés terroristes, figurent également trois autres membres de la famille d’Abou Zeïd, la famille Ghedir, qui approvisionnaient en vivres et en carburants les groupes terroristes dirigés par Abou Zeid, «El-Para» et Mokhtar Belmokhtar « activant dans la région est du Grand sud algérien pour faciliter les attaques visant les touristes étrangers et les biens de l’Etat », selon l'arrêt de renvoi. L’affaire remonte à 2010 quand les forces de sécurité avaient annoncé avoir arrêté des membres « d'une grande famille dans le sud-est du pays, recrutés par l'un de ses membres, qui n'est autre que le terroriste Mohamed Ghedir, alias Abdelhamid Abou Zeïd », selon la même source. Le terroriste Abou Zeïd avait pris pour base la ville de Khalil au nord du Mali, ainsi qu'une ville libyenne (près de la frontière algérienne), alors que les éléments de soutien logistique (les accusés) étaient basés dans les régions de Mahnoussa (El-Oued), Dabdab, Adrar, Touggourt, Hassi Messaoud, Illizi, Ouargla, In Amenas et El Ménéa. Après l’arrestation des éléments du groupe issu de la région de Mahnoussa, Abou Zeïd avait constitué un autre groupe dirigé par le dénommé Ghadir Omar Abderrahmane. Le groupe est également impliqué dans le trafic de drogue à travers les frontières Est et Ouest au sein d’un groupe terroriste transfrontalier ayant pour mission de financer le terrorisme dans le sud algérien, indique-t-on de même source. Le frère d’Abou Zeid, le dénommé Ghedir Sassi, principal accusé dans cette affaire, a été arrêté avec son groupe en 2010, en possession d’explosifs et de munitions de guerre. Concernant le deuxième frère d’Abou Zeid, le dénommé Ghedir Omar Abdelkader (arrêté), il a reconnu durant l’enquête avoir approvisionné en 2001 les groupes d’Abou Zeid, d’Abderrezak ElPara et de Mokhtar Belmokhtar, en carburant et en vivres contre d'importantes sommes d’argent. Y. R. Anniversaire Anniversaire REMERCIEMENTS Notre petit ange KADRI Mohamed Adam vient de fêter son premier anniversaire (23 juin 2014). A cette occasion, ses parents (sa maman Chahinez), ses grands-parents, ses tantes et ses oncles, notamment Mohamed Abdelouahab (dit Mami) lui souhaitent un joyeux anniversaire et une vie pleine de succès, de joie et de bonne santé. Papi Rachid qui t’adore. Je souhaitais vous remercier le plus chaleureusement possible pour les qualités professionnelles que vous avez montrées Docteur Mark Even et votre équipe, lors de mon accouchement de Zakaria Adam le 09/11/2013 . J’en garderai un souvenir chargé d’émotion et de joie pour votre compétence exemplaire et sans oublier l’équipe de réanimation Neo Natal. A l’occasion de l’anniversaire de notre adorable fille BENHAFSI Amira, qui souffle sa dix-neuvième bougie (24-6-2014), ses parents, ses frères et sœurs lui souhaitent un joyeux anniversaire, la réussite au bac, une bonne santé et beaucoup de succès. Nous t’aimons tous ALGERIE NEWS Mercredi 25 juin 2014 > C A P I T A L CRASH BOOM Le secteur privé en Allemagne a poursuivi sa croissance en juin, pour le 14e mois d'affilée, ce qui laisse penser que la première économie européenne va enregistrer une hausse substantielle de son produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre. L'indice Markit composite, qui suit les évolutions à la fois de l'industrie et des services, ressort à 54,2 en version flash en juin, un chiffre plus faible que la version définitive de l'indice de mai à 55,6 mais encore nettement est au-dessus de la barre des 50 qui délimite croissance et contraction. L'indice des services a baissé à 54,8 contre 56,0 en mai et un consensus de 55,7, tandis que l'indice manufacturier a un peu augmenté à 52,4 contre 52,3 (consensus: 52,5). LE CHIFFRE La croissance du secteur privé a, contre toute attente, ralenti en juin en zone euro, malgré la poursuite du mouvement de baisse des prix facturés par les entreprises, qui cherchent ainsi à relancer leurs ventes. La France et l'Allemagne continuent d’évoluer en sens inverse, avec, d'un côté, une croissance qui reste solide en Allemagne, quoiqu'un peu moins soutenue que le mois dernier, et, de l'autre, une activité dans le secteur privé qui s'est contractée à son rythme le plus marqué en quatre mois. «Globalement, cela donne un tableau d'une croissance relativement molle plutôt que d'une accélération fabuleuse», note Chris Williamson, économiste en chef chez Markit. L'indice Markit des directeurs d'achats (PMI) composite, qui suit les évolutions à la fois de l'industrie et des services, ressort à 52,8, ce mois-ci, contre 53,5, en mai. Ce chiffre est inférieur au consensus Reuters qui était, lui aussi, à 53,5. Cour des Comptes Adoption du rapport 2012 84 L’Algérie, avec, aujourd’hui, 72 barrages, les plus anciens datant de la période coloniale, en aura 84 en 2016. Rénovation des structures sanitaires Les opérateurs français proposent leur savoir-faire D' En application de l’article 54 de l’ordonnance n°95-20 du 17 juillet 1995, modifiée et complétée, relative à la Cour des comptes (CC), le Comité des programmes et des rapports (CPR) de la CC a procédé dernièrement à l’adoption du rapport annuel 2012. C onformément aux dispositions de l’article 170 de la Constitution et l’article 16 de l’ordonnance précitée, la CC élabore un rapport annuel qu’elle adresse au président de la République. Par son professionnalisme, la CC aspire à gagner la satisfaction et la reconnaissance de ses partenaires et devenir l'autorité de référence dans l'amélioration de la gestion des finances publiques. La mission de notre institution est de favoriser l'utilisation régulière et efficiente des ressources, moyens matériels et fonds publics, promouvoir l'obligation de rendre compte et la transparence dans la gestion des finances publiques. En sa qualité d'institution supérieure de contrôle a posteriori des finances publiques, la CC arrête en toute souveraineté ses programmes de contrôle annuels, jouit du pouvoir d'investigation et de sanction et ne s'immisce pas dans la gestion des organismes soumis à son contrôle. La CC veille, à travers son système qualité, à ce que les résultats de ses missions de contrôle soient fondés exclusivement sur des informations probantes. Elle œuvre à enraciner l'esprit d'impartialité parmi ses magistrats pour préserver leurs travaux des préjudices, tendances politiques ou intérêts personnels. Outre la maitrise des règles de comptabilité et de gestion financière dans le secteur public et la tenue constamment à jour de la législation et la réglementation régissant les organismes soumis à son contrôle, la CC veille en permanence à l'application des méthodologies et normes professionnelles et à l'acquisition de nouvelles connaissances et techniques, lui permettant d'élargir son champ d'intervention aux domaines récem- ment gagnés par le contrôle. En accomplissant ses travaux, conformément aux normes et à l'éthique professionnelles, et en développant une communication positive avec les entités soumises à son contrôle, la CC tient à donner une perception réelle de son rôle. Il est nécessaire que la CC développe une politique de communication mutuellement bénéfique avec les parties prenantes. Aussi, les compétences professionnelles et moyens de motivation ne peuvent, à eux seuls, garantir la bonne performance. Les services de soutien, notamment l'informatisation, ont un rôle déterminant dans l'augmentation de la performance, ce qui nécessite une amélioration dans l'organisation et les procédures de travail ainsi qu'une révision à la hausse des ressources financières. F.A-A. ALGERIE NEWS 7 Mercredi 25 juin 2014 importants projets de réalisation et rénovation de structures sanitaires sont inscrits au niveau de l'Agence publique de réalisations et équipements de santé-ARES- pour la période 2014-2015. Cette dernière souhaite implémenter la gestion qualité dans tous les nouveaux projets pour normaliser et accréditer ses structures. Cette démarche devra toucher les volets construction, équipement et gestion. Les opérateurs français manifestent, donc, un grand intérêt à l’investissement dans ce domaine. C’est ainsi que la mission économique française en Algérie, Ubifrance, organise un colloque sur le management, les normes et la qualité hospitaliers, en Algérie, et ce, le 30 septembre prochain, à Alger. Les organisateurs estiment que l'apport de l'expertise et du savoir-faire français dans ce domaine sont les bienvenus en raison de la proximité linguistique et organisationnelle. Notons que l’Algérie va construire dix centres hospitalouniversitaires dans les cinq prochaines années. Pour ce faire, le ministère de tutelle a donné le coup d’envoi d’une «campagne d’inspection» à travers les wilayas du pays. Celle-ci devrait établir un rapport sur la situation des hôpitaux et des structures sanitaires dans le pays. Ces «enquêteurs» devraient ainsi poser un diagnostic sur l’état des infrastructures existantes, aussi bien en termes d’équipements que des moyens humains. Une fois l’opération bouclée, les travaux de restauration et de «mise à niveau» devront être aussitôt enclenchés. Par ailleurs, les dix nouveaux CHU seront construits sous forme monobloc et non multipavionnaire, comme c’est le cas pour les hôpitaux existants. Ce système de construction permettrait, d’après les spécialistes, de faire «l’économie du temps et de l’argent», puisque tous les services seront placés dans un même espace comme cela se fait ailleurs. D E P R O J E C T E U R ILS ONT OSÉ LE DIRE 9 En hausse > > C O U P S Madjid Bougherra > Le capitaine de l’EN, sur le match contre la Russie jeudi prochain a déclaré que l’équipe nationale va travailler pour avoir le même niveau que celui qu’elle a eu face à la Corée du Sud et elle cherchera à gagner pour inscrire une victoire historique pour le peuple algérien. Mohamed Aïssa « Si nous ouvrons les mosquées pour diviser les rangs des croyants et de la société, alors autant les fermer carrément et que chacun fasse la prière chez lui. » Vahid Halilhodzic Noureddine Boutarfa Youcef Yousfi « Les capacités actuelles de production de l’électricité sont suffisantes pour répondre à la demande du marché. » Je n’ai reçu aucune orientation, aucun avis. Le processus d’attribution a été très transparent, l’appel d’offres était ouvert et GE a été retenue pour ses offres techniques et commerciales, les meilleurs. » Selon l’entraîneur nationale, Feghouli, Brahimi et Djabou ont été efficaces, mais le seront-ils face à la Russie ? Halilhodzic confirme que le talent des joueurs comme Djabou et Brahimi n’a jamais été remis en cause, mais il faut également prendre en considération le facteur blessure et bien d’autres paramètres, qui déterminent les choix de départ. Le monde de l’insolite Un «Nymphéas» de Monet adjugé pour 40 millions d'euros > Un tableau de Claude Monet de la série «Les Nymphéas» a été vendu aux enchères lundi à Londres pour près de 32 millions de livres (39,7 millions d'euros), a annoncé la maison Sotheby's. Au total, les 46 œuvres mises en vente, dont quatre n'ont pas atteint le prix de réserve, ont été adjugées pour un peu moins de 122 millions de livres (153 millions d'euros). Selon Helena Newman, coprésidente du département impressionnistes et art moderne chez Sotheby's, les acheteurs ont été particulièrement intéressés par le œuvres de collections privées et venaient du monde entier. L'enchère pour cet exemplaire de la série Nymphéas peint en 1906 a duré une dizaine de minutes pour finalement atteindre 31,722 millions de livres. Match à Windsor entre équipes de cricket L’attaquant des Verts estime qu’ils vont faire le maximum pour réussir le résultat qui permettra la qualification de l’Algérie aux 8es de finale, soulignant qu’il y a toujours des surprises en Coupe du monde. Brahimi juge qu’ils vont affronter une très bonne équipe de Russie. > Des équipes de cricket représentant la reine Elisabeth II et le pape François s'affronteront au château de Windsor le 17 septembre, a annoncé lundi le Vatican. Deux jours plus tard, les représentants du Saint-Siège affronteront une équipe de l'Eglise anglicane à Cantorbéry. « Je pense que Sa Majesté et le château de Windsor lui-même y verront une occasion en or de faire preuve de bonne volonté », a déclaré l'archevêque anglican David Moxon, représentant à Rome de l'archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, lequel dirige l'Eglise anglicane. Le match de Cantorbéry sera la première rencontre sportive entre représentants des deux confessions. Yacine Brahimi Djamel Mesbah Le London Metal Exchange reste fidèle à la criée Le London Metal Exchange, premier marché mondial des métaux non-ferreux, a annoncé lundi qu'il resterait fidèle à son système traditionnel de transactions à la criée, contre une tendance générale à l'usage exclusif de l'électronique. Le LME, situé au coeur du quartier d'affaires de la City à Londres, avait lancé une enquête sur le sujet après son rachat par Hong Kong Exchanges and Clearing en décembre 2012. Il a donc opté pour la tradition et conservera son «ring», avec son cercle de sièges de cuir rouge sur lesquels les traders font assaut de signes ésotériques pendant des séances de quelques minutes pour échanger du cuivre, de l'aluminium, du zinc, du plomb ou du nickel. Le défenseur de l’équipe nationale souligne que le match de la Russie, c’est la vraie finale des Verts, indiquant qu’ils vont affronter une solide équipe de Russie conduite par l’un des meilleurs entraîneurs et tacticiens du monde de football. ALGERIE NEWS Mercredi 25 juin 2014 dclg é A n a l y s e s & aa e D é c r y p t a g e s La rédaction d'Algérie News propose une nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au décryptage de l'actualité qui nous concerne et qui nous entoure. Nous lançons un appel à tous ceux et toutes celles qui veulent y contribuer à travers des articles ou des propositions. Vos contributions seront les bienvenues. Contact : [email protected] Football Entre frères et contre son propre frangin ! Par Slemnia Bendaoud Jeu d’équipe par excellence, le foot se joue aussi, assez souvent, entre frères. Même s’il arrive parfois que chacun d’eux choisit délibérément son propre camp. > Suite pages 12 - 13 Paranoïde « Allez lui rendre hommage à Tizi Ouzou » ! Par Sarah Haidar Tuer ne suffit pas. Il est urgent de construire un mur autour de la victime, d’autant que celle-ci a cette vocation irritante de continuer à gueuler d’en-dessous les planches. Assassiné après trente albums et quelques survivances miraculeuses, l’artiste qui a lâché la strophe avant l’arme est loin de leur procurer ce sommeil tranquille dont il les a si merveilleusement privés durant plus de vingt ans. En 1988, une rafale de gendarme, indéniable tentative d’assassinat, de longs mois d’hospitalisation, une campagne puante de dénigrement à son encontre, puis, en superbe monstre increvable, il revient avec le verbe plus acéré, la note plus stridente que jamais. Dix ans plus tard, le sale boulot est parachevé lorsque tous, ennemis et faux frères politiques, se sont enfin mis d’accord sur la nécessité de supprimer le dernier Insoumis d’Algérie… Coincé dans un angle mort, au tournant d’une des routes de Kabylie, il n’avait aucune chance face aux meurtriers , vous pouvez à peine déguisés en entendre le dernier terroristes. Depuis, des imbéciles, qu’il conscients que la mort soit inculte ou clinique ne suffit pas, tout intellectuel, déverser un arsenal de diffamation toute sorte d’inanités fut pernicieusement mis en sur le cadavre-vivant, place. Ainsi, vous pouvez allant des accusations entendre le dernier des de racisme anti-arabe imbéciles, qu’il soit inculte aux soupçons sur son ou intellectuel, déverser intégrité morale, en toute sorte d’inanités sur le passant par cadavre-vivant, allant des l ’ a ntipatriotisme et accusations de racisme anti- l’immaturité arabe aux soupçons sur son politique. intégrité morale, en passant par l’antipatriotisme et l’immaturité politique. Et pourtant, rien de tout cela n’a pu entamer l’inaliénable passion qui lie des milliers de personnes à cet artiste qui n’a pas fait que « porter la colère et les espoirs d’un peuple », qui a fait beaucoup mieux : lui donner une œuvre unique, virtuose et imputrescible où le génie poétique et la maîtrise musicale demeureront à jamais une leçon en travers de la gorge des demi-artistes, des sages, des conformistes et des endormeurs... Et depuis 1998, on a cru bon enfermer sa mémoire dans le périmètre kabyle, empêchant toute commémoration en dehors de ces « réserves d’Indiens » ; mais si l’interdiction fut tacite, elle est aujourd’hui officielle : le wali d’Alger vient d’enterrer toute une journée culturelle dédiée à sa mémoire, qui devait avoir lieu à la Salle Atlas de Bab El Oued. Un de ses sous-fifres a même suggéré aux organisateurs : « Allez lui rendre hommage à Tizi Ouzou ! » Cette phrase n’est-elle pas plus persuasive, plus éloquente que le plus tonitruant des slogans du MAK ? N’est-elle pas la meilleure illustration de l’engagement de l’Etat central, seul détenteur de « la patrie », à renforcer le sentiment d’exclusion et, par conséquent, exacerber le désir de rendre cette dernière définitive ? Car, contrairement à ce que ressassent certains complotistes pavloviens, l’idée de quitter cet espace idéologique nécrosé et raciste qu’ils nomment la patrie, n’est pas née dans les officines du Mossad ni de la DST. Elle a giclé avec le sang des 126 jeunes assassinés en 2001 et elle ne fera que gagner davantage les esprits grâce aux arbitraires répétitifs dont les derniers en date sont le lynchage du 20 avril 2014 et cette vile interdiction d’un hommage à un artiste qui, paradoxalement, fut l’un des plus désespérément sincères des patriotes ! Ainsi ALGERIE NEWS Mercredi 25 juin 2014 11 12 a a e Décryptage dclg é A n a l y s e s & D é c r y p t a g e s Football Entre frères et contre son propre frangin ! A insi, la confrontation se déroulait, désormais, encore reconduite et aussi reproduite à un très haut niveau, avec un ou plusieurs frères dans chaque camp, chose qui apportait naturellement ce tout nécessaire piment, jusqu’à parfois assister à ce véritable match dans le match ! Au sein de tous les clubs du monde, et même chose devenue, de nos jours, assez rare quand même, en sélection nationale, existaient et forcément continueraient à encore exister ces autres séries de fratries de joueurs talentueux enflammant le public, juste en enfilant le même maillot du club de la ville ou du pays de naissance ou d’adoption. Ainsi, sous la même tunique ou même différents drapeaux et pays rivaux se produisaient à un très haut niveau de grandes stars du football, à telle enseigne de tenter de vraiment réussir à ravir la vedette à tous leurs autres partenaires et adversaires au cours de la même rencontre à laquelle ils prirent part, souvent de manière très remarquable. Au foot, c’est désormais devenu une sérieuse habitude, on joue pour la nation, des fois à la maison mais, paradoxalement, contre ses propres frères de lait ou de nationalité, sinon, bien loin de son propre manoir et grand territoire et même du vivier de son terroir, au profit d’un tout autre pays, plutôt que celui, tout naturellement désigné, de la famille et de ses très lointains aïeux. Le mariage mixte conjugué à l’effet de l’émigration auront tous les deux produit ces adversaires de jour portant le même nom mais défendant par conséquent les couleurs de deux pays distincts et le destin de deux communautés différentes, parfois, longtemps en guerre contre eux-mêmes. Il en adviendra, bien forcément ou tout naturellement, cette situation très ou fort délicate, difficilement subie par le joueur en question, jusqu’à le pousser à épouser, même juste pour un moment, à la fois, cette cause ou condition parentale assaisonnée au statut très particulier de joueur qu’il tenait à honorer de manière très professionnelle. Devant cette grande émotion, ce sont parfois les mots qui lui échappent, confondus avec ces sentiments de la communauté d’origine, pour en faire un véritable alibi politique, commué le plus souvent en un véritable traître à la nation, si jamais il est prouvé qu’il fut cet artisan du succès de l’équipe adverse ou rivale ! Là, le football prend désormais une toute autre signification et toute inquiétante dimension, déviant très dangereusement de son lit de vivier de rapprochement entre les peuples et leurs légendes, leur culture ancestrale et leur vivre-ensemble pour, carrément, se transposer en un terrain de lutte féroce et de guerre déclarée ! Sans vraiment tomber dans le régionalisme, le népotisme ou tout juste dans la fantaisie de la grande suprématie d’une quelconque famille ou déterminée tribu de gens imbus de leur condition, la fratrie a toujours compté dans la géographie footballistique de l’Algérie comme d’ailleurs dans tout le reste des pays du monde. Ces frères de lait et de métier gagnaient autrefois presque tous, à la sueur de leur front et à la force de leurs jarrets, très convenablement leur place et mérite en équipe fanion de leur village ou ville de naissance, jusqu’à, parfois, s’imposer remarquablement côte à côte même en équipe nationale du pays considéré. Les exemples en Il en adviendra, bien forcément ou tout naturellement, cette situation très ou fort délicate, difficilement subie par le joueur en question, jusqu’à le pousser à épouser, même juste pour un moment, à la fois, cette cause ou condition parentale assaisonnée au statut très particulier de joueur qu’il tenait à honorer de manière très professionnelle. sont légion, tant les noms de ces séries de fratries fusaient autrefois de tout bois et tout bord, telles ces flèches rebelles dont le fruit de leurs cibles préférées n’étaient d’ailleurs autres que ces buts, parfois d’anthologie, auxquels devaient parfois participer ces deux jumeaux ou ces deux frères à la naissance vraiment espacée dans le temps. A tel point qu’au niveau de chaque club de la ville jouaient au moins deux frères, deux jumeaux, deux ou plusieurs cousins germains, deux noms d’une même et très unie famille, deux stars appartenant de surcroît au même palier et foyer, au même couple et au même arbre généalogique. Au sein de cette même famille sportive comme dans toute la ville qui l’abrite ou la commande à distance, on en était vraiment très fier, puisqu’ils représentaient dignement, à la fois, leur bourg natal, le douar, la campagne d’à-côté, la zone rurale de proximité, la colline plus loin juchée, la haute montagne à la lisière de la plaine habitée, la marque de fabrique de la contrée et le pur produit du terroir. Sur le plan national, l’Escadron noir de Guelma (ESG) des Hachouf, Belliroun et compagnie pullulait de ces nombreux et très utiles Chekati, frères et cousins, presque tous des défenseurs ou demi-centres de métier, évoluant alors presque tous ensemble (une mini-équipe !) durant de nombreuses années de gloire du club du mont Mermoura. Il y ALGERIE NEWS eut également cette triplette de charme des mémorables Ait Cheggou (Djillali, Noureddine et Omar) du RC Kouba (exNAR) dont chacun des frères sus-cités évoluait à un compartiment différent ou distinct, même si le premier cité pouvait être utilisé à tous les postes, hormis celui de gardien de but. Tiaret, quelques années plutôt, connaissait, du temps de l’inamovible Tahar Benferhat, une autre triplette surnommée Banus, du vrai nom Braik, dont l’un d’eux avait même joué pour un temps en équipe nationale, aux cotés de son co-équipier et capitaine d’équipe et de la sélection nationale, en l’occurrence ce mastodonte au tir meurtrier, Tahar Benferhat. Afin d’illustrer le tout, retenons, tout de même, ces stades qui porteront à jamais ces noms de frères jouant en même temps au sein de ces clubs musulmans, morts en martyrs du devoir durant la guerre de Libération, dénommés «Les trois frères Amarouche» et celui des «frères Brakni». Le même topo était donc bien valable pour le MC Oran, avec les trois frères Chaieb, dont celui occupant l’axe défensif n’était autre que ce transfuge koubéen, à côté duquel il fallait compter sur ses frères Haddou et Brahim, qui animaient de fort belle manière, d’ailleurs, les deux flancs de l’attaque de feu d’El-Hamri d’antan, carburant à plein régime. Quant au duo de charme ou paires terribles de frangins, ils furent Mercredi 25 juin 2014 enregistrés à la pelle. Vraiment en quantité industrielle ! A Alger (MC Alger), il y avait les frères Tahir, à Sétif (ESS) les frères Salhi, Bendjaballah et Khalfi, à Annaba (Hamra) les frères Ali Messaoud et Bounour, à AïnBeida (USMAB) les frères Fezzani et Amokrane, à Batna (MSPB) les frères Zender, à Bordj-Ménail (JSBM) les frères Tonkin, à Tizi Ouzou (JET ou JSK) les frères Abdeslam et Meftah, à Guelma (ESG), les frères Serridi et Chekati, à Mostaganem (ESM) les frères Kheirat, à Constantine (MOC) les frères Adlani, à Béjaïa (JSMB) les frères Dali, à Sidi Bel-Abbès (USMBA) les frères Abdi, à Tiaret, les frères Banus, à Blida, les frères Zane et Zouani, à Kouba (RCK) les frères Ait-Cheggou et autres Safsafi, etc. Série à laquelle il faudrait également ajouter les frères Dob, même si ces derniers avaient très longtemps joué au sein de clubs différents, jusqu’à s’affronter au sein de ces formations aux destins diamétralement opposés, la première jouant le titre et la consécration, la seconde juste éviter la relégation ou le purgatoire. Seulement, très peu de ces belles séries avaient autrefois été alignées en équipe nationale, à l’image, entre autres, de ces deux véritables paires de l’ex-équipe du FLN, les Bouchache et Soukhane, durant les dures années de la révolution. A ma connaissance, ni les frères Salhi, ni les Chaieb, Bendjaballah, Ali Messaoud ou autres frangins n’eurent ce grand mérite et inestimable privilège d’évoluer ensemble et en même temps, côte à côte à ce très haut niveau de la compétition footballistique, soit d’entrée de jeu, soit suite à un remplacement de joueur ou juste d’une permutation de l’un par l’autre. De par le monde, c’est plutôt déjà arrivé ! Les Pays-Bas avec leurs Van de Kerkoff ou Van Bouer, l’Italie avec les frères Baggio et la Côte d’Ivoire avec les Touré, à titre d’exem- p d p r G t l c l m c a a p r s p d M é j d f d c t B a m j s a c f é t m d t b c l d m l d é e t m d f e f c c p l i d p a p l p d L a ( c s p f m e s d f ple, en forment d’ailleurs cet échantillonnage de base qu’il est maintenant loisible à compléter à bon escient avec ces nouvelles générations de joueurs. Toutefois, l’équipe du Ghana (ces Brésiliens d’Afrique), et tout particulièrement lors de sa confrontation avec l’Allemagne (la Manschaft), au cours de cette coupe du monde 2014, relève de cette singularité ou exception, jamais connue dans le monde du foot de très haut niveau. Lors de ce match-couperet et à rebondissement, très animé de part et d’autre et très prolifique aussi en buts de toute beauté et grand fairplay, terminé à deux buts partout, lequel relance la course au sein de cette poule, non seulement le Ghana avait aligné d’entrée la paire de ses prodiges Ayeuw (les deux fils d’Abédi Pélé) mais aussi l’un des deux fils de Monsieur Boateng, dont l’autre rejeton a évolué en face avec le maillot allemand. Du jamais vu dans l’histoire du foot ! En dehors de ce résultat qui intéressait le monde du football et, surtout, l’avenir immédiat de ces deux nations, ce match fut une véritable confrontation, au sens plein du terme, mettant aux prises deux fistons de Monsieur Boateng, nés sous différents toits et cieux et appartenant, de surcroît, à deux différentes mamans. Et comme le sport, pratiqué ce jour-là dans toute la mesure de l’étendue de sa véritable expansion et grande dimension, avait donné lieu à l’expression bien réelle de ces grands talents des deux équipes qui s’affrontaient, pour l’occasion, à armes presque égales, il ne pouvait donc vraiment les départager, tant aucune des deux formations ne méritait finalement de connaitre l’amertume de la défaite au bout du compte ; ce fut donc tout à l’avantage de leur père dont le coeur battait de façon si intermittente et bien percutante dans les deux camps, à l’inverse de leurs mamans, probablement jalouses l’une de l’autre, lesquelles voulaient tout légitiment se ranger du côté de l’équipe où évoluait le rejeton et fils-utérin. Pour avoir donné à chaque pays et par extension à son équipe nationale un joueur, titulaire à part entière, de plus, présent dans l’effectif rentrant, Boateng aura contribué à virtuellement faire conjointement la fête au sein des deux camps si la prémonition du résultat final figurait dans ses plans. Même si ce nul enregistré à l’arraché (deux buts partout) en fin de partie couronne cette joie commune, collective et totale, enregistrée sur chaque continent, pays ou foyer, ne faisant ni jaloux parmi les fils ou les mamans ni provoquant la moindre frustration quant à l’avenir immédiat de ces deux formations en coupe du monde. Ses deux fils, utérin pour l’une ou puritain pour l’autre, auront admirablement animé cette belle partie de foot, mettant aux prises Allemands, d’un côté, et Ghanéens, de l’autre, où les frères Ayeuw avaient également pris part et surtout marqué par le biais d’André ce premier but égalisateur ghanéen. La palme reviendra sûrement au Ghana qui aura su jouer ces trouble-fêtes avec une paire (Ayeuw) propre à lui et partager, en revanche, l’autre paire (Boateng) avec son adversaire du jour. La morale à retenir de cette très pointilleuse et méticuleuse histoire est que le foot, jadis, comme de nos jours, et probablement même demain, peut se jouer en famille, entre familles. Fort heureusement, avec ce score de parité, on était heureux dans les deux camps ! Donc, pas de jaloux ! Pas de famille frustrée ou déchirée, non plus ! Décryptage 13 ÉLECTION NATIONALE Quelle leçon tirer de la victoire des Verts ? Par Abderrahmane Mebtoul Notre équipe nationale de football a fait un exploit le 22 juin 2014 contre la Corée du Sud qui n’a pas démérité. Elle aura réalisé ce qu’aucun gouvernement, parti politique ou organisation de la société civile n’a réussi à faire : réconcilier les Algériens entre eux. 1.- Jamais de mémoire d’homme, depuis l’indépendance, une telle liesse pour le drapeau, placé sur des immeubles, des maisons, des voitures, bus et camions, n’a eu lieu. Et ce, d’est à l’ouest, en passant par le centre et le sud du pays, tant au moment de la sélection, que lors du déroulement de la coupe du monde en Afrique du Sud. Qu’ils étaient beaux ces petits garçons et ces petites filles, innocents et sans calculs, habillés du drapeau. Jamais, même pendant la fête d’indépendance, on n’a vu cela, fête passée, ces dernières années, presque inaperçue auprès des autorités, d’un côté, et de la population, de l’autre. Cela ne signifie pas que les Algériens n’accordent pas une importance à cette importante fête mais qu’ils la fêtent à leur manière, la plus sûre et la plus sincère au coeur. Ainsi, l’Algérie se trouve réconciliée avec elle-même grâce à cette jeunesse qui renoue avec celle de 1962 (le même âge bien que l’Algérie soit indépendante depuis plus de 50 ans) qui avait fêté l’indépendance ou celle de la guerre de libération, en brandissant avec fierté le drapeau. L’équipe nationale réconcilie également l’Algérie avec sa communauté émigrée, puisque plus de 90% est constituée d’émigrés montrant qu’un Algérien sportif, intellectuel ou opérateur économique, évoluant dans un autre environnement, loin des tracasseries bureaucratiques, s’épanouit. On ne peut faire revenir les «génies », il ne faut pas se tromper de cible, que si on améliore d’abord le sort de ceux qui sont restés sur place pour éviter également leur départ par leur revalorisation et, surtout, par la considération supposant un renversement des échelles de valeur, reposant sur l’intelligence et non sur la rente, hélas, les pratiques sociales contredisant souvent les discours, aussi nobles soient-ils. Lié à ce processus de développement indissociable pour bénéficier véritablement de son intégration au marché international, le football algérien doit absolument construire un modèle économique dont la professionnalisation lui permettant de conserver ses meilleurs joueurs plus longtemps, supposant des mécanismes de régulation qui arbitrent de manière plus équilibrée entre recherche de profit et aléas de compétition. 2.-Cette mobilisation citoyenne est donc sans pareille, que les autorités devraient méditer avec une extrême attention au lieu de se contenter d’une distribution passive de la rente d’hydrocarbures pour une paix sociale éphémère, car ne relevant pas d’une bonne politique socio-économique hors rente ni d’une bonne gouvernance, partage, de surALGERIE NEWS croît, inégal, comme en témoigne l’enrichissement sans effort et la course à la rente. Eh oui, qui a dit que les Algériens n’aimaient pas leur pays, puisque la leçon vient de jeunes qui donnent des leçons aux adultes. Or, la leçon que l’on peut tirer de ces déclarations de jeunes sans arrière-pensée est que ce serait une grave erreur de la part de certains partis ou responsables en mal de publicité de faire de cette mobilisation spontanée une adhésion à leur politique. S’il y a eu cette immense mobilisation, c’est que le politique est horsjeu. Car, selon l’adage, l’espoir fait vivre, la majorité des Algériens s’attache, faute de mieux avec la détérioration de leur niveau de vie au plan socio-économique, à des signes d’espoir, et le cas des harraga témoigne d’une situation de désespoir que des responsables malveillants tentent de banaliser. Aussi, comment ne pas penser à l’avenir de cette jeunesse, car l’Algérie, dans moins de 20 ans, c’est-à-dire demain, avec une population qui approchera 50 millions d’habitants, avec l’épuisement des hydrocarbures, l’âge moyen de nos filles et garçons d’environ 20 ans, en juin 2014, sera de 50 ans et, entre-temps, ayant une exigence comme tout Algérien d’avoir un emploi, un logement, se marier, avoir des enfants, donc, une demande sociale croissante, donc, une obligation de préparer l’ère de l’ après-pétrole pour les générations arrivant. 3.-Après l’euphorie sportive passagère, la majorité de la population sera de nouveau confrontée à la dure réalité économique et sociale, c’est-à-dire le niveau de leur pouvoir d’achat, d’où le gouvernement devra trouver des solutions adéquates pour un développement durable. On ne peut isoler le sport d’une vision d’ensemble. Pourtant, au vu de cette immense énergie de la population, l’Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot et relever les défis du développement face à la mondialisation, dans un monde en perpétuel mouvement, impitoyable, où toute nation qui n‘avance pas recule. Le patriotisme économique ne saurait s’assimiler au tout Etat bureaucratique des années 1970, car, dans des pays où dominent la propriété privée, pour ne citer que quelques cas, comme les USA, la France, l’Espagne, l’Italie, la Corée du Sud , l’Afrique du Sud, les citoyens sont fiers d’être américains, français, allemands, espagnols, italiens, sud-coréens ou sud africains. Cependant, pour éviter les Mercredi 25 juin 2014 effets pervers du marché comme le montre la crise mondiale actuelle, il y a urgence d’un rôle plus accrue de l’Etat régulateur, différence de taille pour toute politique économique fiable devant tenir compte de cette dure réalité, d’une économie de plus en plus globalisée, déplorant qu’aucun débat public sérieux n’ait eu lieu sur le futur rôle de l’Etat, débat indispensable pour éclairer la future politique économique et sociale. La leçon principale qu’on peut tirer est que la population algérienne, de manière générale, et notre jeunesse, de manière particulière (70% de la population),sont capables de miracle, pour peu qu’on leur tienne un discours de vérité, grâce à une nouvelle communication et une gouvernance rénovée, et ce, grâce à une mobilisation citoyenne, condition pour le développement du pays. Cette jeunesse dynamique est bien plus importante que toutes les ressources d’hydrocarbures. Car, le véritable patriotisme se mesurera à l’avenir par la contribution de chaque Algérien à l’accroissement de sa participation à la valeur ajoutée mondiale et, pour les gouvernants, par une moralité sans faille. En fait, la population algérienne, à travers cette mobilisation unique depuis l’indépendance, demande plus de liberté, plus de justice sociale récompensant le travail et l’intelligence et non la rente en contrepartie d’une soumission de clientèle, en un mot, un Etat de droit et une démocratie sans renier les valeurs culturelles. Car, face à des mesures autoritaires bureaucratiques centralisées sans adhésion et concertation, l’autosatisfaction, source de névrose collective, la faiblesse d’un contrepoids politique et économique, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner dans un Etat de non-droit. Or, seul le dialogue permanent, le respect du contrat gouvernants/gouvernés, la réorientation de la politique socio-économique, conciliant efficacité économique et profonde justice sociale, évitant tout manque de cohérence et de visibilité, permettront le dépassement du statu quo et de la crise multidimensionnelle. En résumé, remercions vivement l’équipe nationale pour ce renouveau d’espoir qu’elle a suscité au profit exclusif de l’Algérie et espérons qu’elle soit victorieuse face à la Russie. Mais quel que soit le résultat du prochain match, je souhaite qu’il se déroule dans la sérénité, sans chauvinisme, et dans un esprit sportif qui a toujours animé l’équipe. é 14 dclg a a e Kiosque international A n a l y s e s & D é c r y p t a g e s Le ton de la presse américaine pointé du doigt Par Amira Samir, Al-Ahram Hebdo La presse américaine, qui s'interroge sur la politique de la Maison Blanche en Egypte, fait l'objet de tensions entre Le Caire et Washington. L es médias égyptiens accusent sans cesse la presse américaine d’être « contre la volonté du peuple égyptien » depuis le 30 juin 2013 et « d’ignorer le succès d’AlSissi et son arrivée au pouvoir » à la suite de son investiture. Elle est aussi accusée de soutenir les partisans « terroristes » des Frères musulmans et de l’ancien président Mohamed Morsi. Peu avant l’élection de Abdel-Fattah Al-Sissi à la tête du pays, le Washington Post publie un éditorial portant un titre qui incite l’administration américaine à geler son aide à l’Egypte, estimée à un peu plus de 1,5 milliard de dollars : « La démocratie de façade en Egypte ne mérite pas d’aides ». Le Washington Post parle aussi du discrédit et des réactions mitigées et très critiques qui frappent les Etats-Unis, dans un pays qui a longtemps été le plus proche allié de Washington dans le monde arabe. « Une des rares certitudes dans la situation tumultueuse que connaît l’Egypte est que le prestige et l’influence des Etats-Unis sont en berne », observe le quotidien. Dans ce contexte, l’ambassadeur égyptien à Washington a adressé une lettre au rédacteur en chef de ce prestigieux quotidien pour protester contre le ton des éditoriaux et « les mensonges » publiés qui remettent en question l’intégrité des résultats de la dernière élection présidentielle. Trois jours plus tard, l’ambassadeur égyptien a adressé une autre lettre au New York Times (NYT) pour la même raison. Bref, les officiels pensent aussi que la couverture américaine est biaisée, surtout qu’elle continue à qualifier le 30 juin et les mesures entreprises le 3 juillet de « coup d’Etat ». Pour parler de l’élection, David D. Kirkpatrick, correspond du NYT, se demande si l’ex-ministre de la Défense, Abdel-Fattah Al-Sissi, qui a remporté plus de 96% de voix au scrutin présidentiel, « qui a mené un coup d’Etat militaire, il y a environ une année, et qui se montre, aujourd’hui, comme le nouvel homme fort d’Egypte, peut faire face aux défis qui tourmentent le pays, ces 3 dernières années ». Aussi, peu avant la présidentielle, NYT parlait « d’exécutions politiques » pour qualifier les condamnations à mort de masse des partisans de Morsi. Le quotidien américain se dit très remonté contre la réaction « étonnamment faible » de l’administration américaine et n’accorde aucun crédit à la realpolitik poursuivie par le département d’Etat en Egypte. Il évoque des verdicts destinés non pas à réprimer l’opposition au gouvernement, mais à « l’éradiquer ». « Un gouvernement qui persécute ses opposants et leur refuse, à la fois, la justice la plus élémentaire et le moindre rôle dans la société ne produira que de l’instabilité et de la violence », lit-on dans l’éditorial. Garder une bonne image Pour Soraya Badawi, profes- seur de communication internationale à l’Université du Caire, la nécessité pour les Etats-Unis est de garder une bonne image face à la communauté internationale et aux citoyens américains. « Le ton des médias américains a beaucoup changé avant et après la présidentielle. Il était oscillatoire. On qualifiait, d’abord, le 3 juillet de coup d’Etat. Mais après les élections, le ton a beaucoup changé vis-à-vis du nouveau président », estime Soraya Badawi. Les EtatsUnis visent aussi à maintenir leur influence sur le pays le plus peuplé du monde arabe. Ainsi, l’éditorialiste Roger Cohen estime peu probable que les Etats-Unis oseraient punir l’armée égyptienne. « La suspension de l’aide militaire serait un réflexe impulsif. Cela ne ferait qu’augmenter la possibilité d’un chaos en Egypte et dans la région », écrit-il dans le NYT. Commentant la nouvelle Constitution, le Washington Post a affirmé que le texte exempte l’armée, la police et les services de renseignement du contrôle civil. En sus, elle autorise le jugement des civils devant les tribunaux militaires. Selon le journal, « les autorités égyptiennes visent non seulement les islamistes mais aussi les militants laïcs ayant déclenché la révolution du 25 janvier 2011 ». Dans une interview au même quotidien, publiée le 3 août 2013, Al-Sissi avait résumé la vision des responsables égyptiens, accusant l’administration Obama de trahir l’Egypte : « Vous avez tourné le dos aux Egyptiens et ils ne l’oublieront jamais ». LIBAN La géopolitique régionale aura-t-elle raison des ambitions de Michel Aoun ? D epuis des mois, la machine à propagande du Hezbollah répète jusqu'à l'usure que l'action des combattants du parti en Syrie, notamment dans la région du Qalamoun, limitrophe du Liban, a permis de mettre fin à la vague d'attentats terroristes qui ont visé des régions chiites du pays au cours du second semestre de l'année 2013 et au début de l'année en cours. L'attaque de vendredi dernier à Dahr el-Beidar et le renouveau d'activité de la rébellion syrienne observé ces jours derniers dans le Qalamoun tendent à démontrer que les conclusions du parti chiite péchaient par excès d'optimisme. Avec les graves développements survenus en Irak, pays dont l'implosion est en marche, les données du désormais vaste terrain de jeu sur lequel se règlent les comptes des puissances régionales, essentiellement l'Iran d'un côté et l'axe naissant saoudo-égyptien de l'autre, ont en quelque sorte été remises entièrement à plat. La question ne se limite guère à un simple rééquilibrage des forces en présence: l'action fulgurante des jihadistes sunnites dans le Nord et l'Ouest d'Irak, en ce qu'elle comporte comme soutien de la part des populations sunnites concer- nées, a jeté un éclairage géopolitique nouveau sur la région, subitement dépouillée d'une partie des frontières qui la parcourent. Dans ces conditions, on voit mal pourquoi et comment le Hezbollah, qui, en sa qualité d'instrument de la politique iranienne sur le territoire même que revendique Daech (EIIL, État islamique en Irak et au Levant), ignore lui aussi les frontières qui le traversent, réussirait-il à sanctuariser à son profit le sol libanais. Cela étant dit, il convient d'observer, qu'au-delà de l'aspect polémique de la cacophonie que les incidents de vendredi dernier, à Dahr elBeidar, à Beyrouth et ailleurs ont suscité dans les milieux officiels politiques et sécuritaires, on avait encore de la peine, jusqu'à hier, à évaluer avec plus ou moins de précision l'ampleur objective de ce qui s'est produit, ce jour-là. L'attaque-suicide survenue à Dahr el-Beidar était-elle de la même nature que les attentats perpétrés naguère contre les fiefs du Hezbollah? On ne le sait pas à ce stade, même si on est en droit de constater que certaines parties politiques ont cherché délibérément à exagérer l'ampleur des événements. Toujours est-il que des diplomates du ALGERIE NEWS Groupe de soutien au Liban, cités par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, hésitent à partager l'optimisme dont a fait part à ce propos, à Koweït, le Premier ministre Tammam Salam, dont on comprend parfaitement l'ardent désir de sauver la saison touristique libanaise, surtout après l'appel des Émirats arabes unis à leurs ressortissants d’éviter le pays du Cèdre. Et ces diplomates de rappeler que seules une application stricte de la doctrine de « distanciation » du Liban face aux guerres qui se déroulent dans la région et la sauvegarde de la stabilité politique par le biais de l'élection d'un président de la République permettraient d'épargner à ce pays la contagion des tueries régionales. Sur le second point, peu de progrès ont été enregistrés depuis la semaine dernière. Des sources centristes assurent que le tandem chiite, y compris, donc, le Hezbollah, est désormais persuadé que le général Michel Aoun n'a guère de chance d'accéder à la présidence et qu'il conviendrait de s'entendre avec le camp adverse sur un candidat de consensus. Le chef du PSP, Walid Joumblatt, se serait d'ailleurs fait l'écho de cette convicMercredi 25 juin 2014 tion lors de son entrevue, il y a quelques jours à Paris, avec Saâd Hariri. Mais l'ancien Premier ministre s'est catégoriquement opposé à toute initiative concernant la présidentielle qui ne viendrait pas des chrétiens eux-mêmes. Il a, une fois de plus, réitéré, à cette occasion, qu'il n'avait de veto contre personne et qu'il était même prêt à soutenir le candidat du bloc joumblattiste, Henry Hélou, à condition toutefois que sa candidature soit d'abord adoubée par Bkerké et les formations chrétiennes. Du côté du principal concerné, le général Aoun, aucun changement n'est à signaler à ce stade. Le chef du CPL sait qu'il joue son va-tout et que le scrutin de 2014 est logiquement sa dernière chance d'accéder à la présidence. Cependant, voyant le mur qui se dresse devant lui, il entame une campagne visant à inverser le calendrier en faisant passer les législatives avant la présidentielle, dans l'espoir que les premières influeront sur la seconde. Réussira-t-il à entraîner ses alliés chiites derrière lui ? Pour cela, il faudrait que ses ambitions et l'ordre du jour régional du Hezbollah coïncident une fois de plus. Rien n'est moins sûr. Kiosque international aa e dclg é A n a l y s e s & 15 D é c r y p t a g e s Pourquoi les intellos égyptiens sont fans de Sissi Par Slate Afrique Ils ont accepté le retour des militaires alors qu'ils ont soutenu la révolution qui a chassé Moubarak du pouvoir. L e maréchal Abdel Fattah Al-Sissi au pouvoir, n’estce pas un retour à la case départ, l’ultime trahison de la révolution?» Ma question est provocante et sur Skype, à des milliers de kilomètres de Paris, elle irrite l’intellectuelle égyptienne à laquelle je parle ce dimanche 8 juin alors que le Caire investit son nouveau président. «Sissi nous a sauvés du fascisme religieux des Frères musulmans. Ce n’est pas un dictateur. Il a été élu au terme d’un scrutin libre avec 96,2% des suffrages exprimés. Et il est très populaire. Décidément, répond fermement mon interlocutrice, vous les Occidentaux ne comprenez rien de rien à ce qui nous arrive.» Tewfick Aclimandos, un historien égyptien d’origine copte, qui vit et travaille entre Paris et Le Caire enfonce le clou : «En France, un certain nombre de vos hommes politiques ou de vos intellectuels pensent trop de bien de l’islam politique. Certes il faut parler aux islamistes, mais sans se faire d’illusions, c’est une erreur de croire qu’ils vont se “démocratiser”.» Du Caire, Yasmine (un prénom d’emprunt), sait pourtant qu’en France, Alexandre Adler ou Bernard-Henri Levy, ont très tôt exprimé de fortes réticences à l’égard des Frères musulmans. (Quelques jours après le coup d’Etat militaire, le second publie cependant une lourde charge contre les militaires égyptiens.) Jugés proches d’Israël, ces penseurs ne pèsent cependant pas tant que cela aux yeux de la communauté intellectuelle égyptienne, dite libérale, au sein de laquelle les sentiments antisionistes sont historiquement très forts. Les Occidentaux peuvent-ils comprendre? Les «libéraux» égyptiens cherchent plutôt l’appui des spécialistes du monde arabe européens ou américains. Or, la partie semble difficile: l’islamologue français François Burgat, qui étudie les mouvements islamistes contemporains, déclare par exemple que «Al-Sissi est pire que Morsi»; et la chercheuse américaine Michele Dunne dénonce les mesures répressives prises par le maréchal Al-Sissi, «officiellement» pour «stabiliser» le pays alors qu’elles conduiront au résultat inverse, dit-elle. A Paris, Londres, Berlin ou Istanbul, lors de plusieurs conférences consacrées à ce sujet, j’ai assisté à des face-à-face entre Egyptiens et Occidentaux qui viraient quasiment au dialogue de sourds, illustrant le fait que depuis un an de nombreux intellectuels cairotes, comme Yasmine, ne se sentent pas soutenus, et encore moins compris, par leurs interlocuteurs de l’autre côté de la Méditerranée. Ces derniers s’interrogent: comment ces «libéraux» égyptiens ont-ils pu accepter le retour d’un militaire au pouvoir alors qu’ils ont soutenu la révolution de janvier 2011, exigé et obtenu le départ du président Hosni Moubarak puis le retrait de l’armée? Comment peuvent-ils même s’en féliciter alors qu’ils se dressaient il y a trois ans et demi contre l’ancien régime dont provient Al-Sissi? Nombre de ces intellectuels égyptiens n’avaient-ils d’ailleurs pas bon an mal an admis qu’il fallait donner une chance au «candidat des Frères musulmans», Mohammed Morsi, élu le 24 juin 2012 avec 51,4% des voix? De fait, comptant sur les prédicateurs, les milieux théologiens et savants qui leur sont affidés, «les Frères égyptiens n’ont pas compris que la bonne stratégie était de s’allier aussi très vite avec les intellectuels “libéraux” comme cela a été fait en Turquie», observe le politologue Jean Marcou qui connaît bien les deux pays pour y avoir a vécu et travaillé. Et quelques mois à peine après l’élection de Morsi, les «libéraux» égyptiens dénoncent le nouveau chef d’Etat égyptien, son coup de force constitutionnel et «son incompétence, cette façon de sacrifier l’identité égyptienne au profit de l’Oumma et de nous faire revenir à la dictature dont nous nous étions débarrassés», résume Yasmine. Ils signent la pétition géante de la campagne «Tamarrod» (la rébellion, en arabe, dont l’enquête du journaliste Benjamin Barthe dans le Monde révèle la face cachée) réclamant le départ du chef de l’Etat et des élections anticipées; puis défilent le 30 juin 2013 avec plusieurs millions d’opposants. Tewfick Aclimandos explique: «On a alors compris que les Frères avaient un dessein non démocratique, je dirais même totalitaire. Ils n’ont pas été très futés, ils auraient dû procéder plus en douceur, effectuer un recul tactique face à trop de résistance. Ils ont fait une mauvaise lecture avec une assurance d’euxmêmes démesurée.» Le 3 juillet 2013, le président Morsi est renversé par un coup d’Etat mené par le maréchal Sissi. «Qu’on l’appelle coup –c’en est techniquement un– ou pas, n’a aucune importance, l’essentiel est que la rue était du côté de l’armée», précise Yasmine, faisant fi des millions d’autres Egyptiens qui soutiennent toujours les Frères musulmans et le président Morsi. «Le coup d’Etat était nécessaire, le problème, c’est que le mot est lourd de sens chez les Américains et les Européens aux yeux desquels la part que prend le droit dans les décisions politiques est de plus en plus grande», analyse Tewfik Aclimandos. ALGERIE NEWS «Les Occidentaux s’en tiennent à une vision formaliste, selon laquelle puisque les Frères musulmans ont été élus démocratiquement, on doit les respecter, explique Hicham Mourad, rédacteur en chef d’Al-Ahram hebdo, une publication qui fait partie de la presse d’Etat. Non pas qu’ils soient les grands amis des islamistes, mais ils ont du mal à accepter que ces derniers soient renversés par des moyens extraconstitutionnels.» Durant la période transitoire, de juillet 2013 à mai 2014, le pays connaît une recrudescence d’attentats. Et quoiqu’il soit quasiment impossible de donner des chiffres précis et fiables, la répression contre les Frères musulmans aurait fait autour de 2.500 tués et 17.000 blessés; elle aurait causé quelque 16.000 arrestations, et conduit au terme de procès expéditifs à plus de 1.000 condamnations à mort, à propos desquelles de nombreux libéraux se rassurent en se disant que ces peines de mort ont été prononcées in absentia et seront commuées en peine de prison. Rétablir l’ordre, au mépris de la démocratie? «L'armée a redonné aux Frères leur auréole de martyrs et d'opposants, qui est dans le fond la seule posture qui leur convienne. Mais l'armée a aussi déconsidéré l'opposition aux Frères», critique l’islamologue français Olivier Roy. Depuis le 8 juin, la boucle est bouclée: le maréchal Sissi a été investi président de la République en remplacement du «Frère» Mohamed Morsi. Un militaire est donc de nouveau au pouvoir en Egypte, qui à peine élu répète qu’il n’est pas question de négo- Mercredi 25 juin 2014 cier avec les Frères musulmans. En fait, les intellectuels égyptiens, dont l’activité dépend souvent des financements étatiques et qui ont traditionnellement joué un rôle dans la construction de l’Etat égyptien, ont été débordés par la précipitation avec laquelle l’armée, en accord avec les Frères musulmans, a décidé des élections de 2012. Ils se sont sentis, même s’ils n’en parlent pas spontanément, «abusés» par le massacre du 14 août 2013 un bain de sang, une «énorme bavure, un événement tragique», selon Tewfick Aclimandos, commis par l’armée contre des milliers de manifestants pro-Morsi alors qu’ils avaient soutenu l’intervention militaire quelques semaines auparavant. C’est ce double choc —allié à l’effondrement économique du pays— qui explique aussi la lassitude, le découragement et la démobilisation de ces intellectuels —et de très nombreux jeunes «révolutionnaires». Rétablir l’ordre, au mépris de la démocratie? Yasmine comme la plupart aurait préféré qu’un civil soit élu à la présidence, mais elle se retranche derrière l’existence d’une «Sissimania» populaire sans s’attarder sur la forte abstention qui a entaché ce scrutin présidentiel. Même la perspective d’une remilitarisation sous Sissi lui semble toujours moins pire que ce que les Frères musulmans auraient fait du pays: «De toute façon sous Morsi déjà, la Constitution donnait beaucoup de pouvoir à l’armée. Et dans le contexte régional, nous avons besoin de l’armée, on ne veut être ni la Libye, ni la Syrie…» 16 > N O T R E V I S I O N Sur le fil Irak Le secrétaire d'Etat John Kerry a rencontré mardi à Erbil le président de la région autonome du Kurdistan Massoud Barzani. Ce dernier a évoqué une « nouvelle réalité en Irak » et appelé le Premier ministre Nouri al-Maliki à partir. A Baïji (200 km au nord de Bagdad), au moins 19 civils ont été tués lors de frappes aériennes. Kerry, après une visite la veille à Bagdad, tente de rassembler les forces politiques dans un pays miné par les divisions, face à l'offensive des insurgés sunnites qui s'approchent de Bagdad. « Avec ces changements, nous sommes devant une nouvelle réalité et un nouvel Irak », a déclaré M. Barzani en recevant le secrétaire d'Etat au siège de la présidence à Erbil (nord). « Nous cherchons une solution à la crise », a-t-il dit. « Comme tout le monde le sait, il s'agit d'un moment très critique pour l'Irak, et la formation d'un gouvernement est notre principal défi », a de son côté dit M. Kerry à son interlocuteur. Nigeria Au moins 30 personnes ont été tuées et plus de 60 femmes et jeunes filles enlevées dans une série d'attaques attribuées au groupe islamiste armé Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré des responsables locaux et des habitants. Ces tueries et enlèvements ont eu lieu au cours d'une série d'attaques réparties sur plusieurs jours la semaine dernière (bien lire: la semaine dernière) dans le village de Kummabza, dans la localité de Damboa, dans l'Etat de Borno (nord-est). Le quartier général de la Défense nationale nigériane a affirmé lundi soir sur Twitter qu'il cherchait à confirmer les nombreuses informations faisant état d'enlèvements de jeunes filles dans le Borno. Union européenne Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a insisté mardi sur une communauté de valeurs propres à l'Union européenne pour permettre sa relance, assurant qu'une monnaie commune ne suffisait pas à ce projet. Il ne suffit pas d'avoir une monnaie, un président ou une source de financement en commun. Soit nous acceptons un destin et des valeurs en commun, soit nous perdons le rôle de l'Europe face à elle-même, a déclaré M. Renzi devant les députés italiens en illustrant le semestre de présidence italienne de l'UE qui débutera le 1er juillet. Italie L'Italie a vu son excédent commercial avec les pays situés hors de l'Union européenne reculer légèrement en mai, à 2,449 mrd EUR, contre 2,934 mrd EUR en mai 2013, selon une estimation provisoire publiée mardi par l'Istat. Hors énergie, l'Italie a également vu son excédent commercial reculer, à 6,4 mrd EUR, contre 6,6 mrd EUR un an plus tôt. Par rapport à avril 2014, les importations ont progressé de 4,8% et les exportations de 5,7%, notamment grâce à une augmentation des exportations de biens d'équipement. La hausse des importations est à mettre au compte des produits énergétiques. LES GENS Vladimir Poutine Le président russe Vladimir Poutine a demandé mardi au Parlement de lever l'autorisation d'intervenir militairement en Ukraine, qu'il avait sollicitée en mars, a indiqué le Kremlin cité par les agences. Le président a proposé au Conseil de la Fédération (chambre haute, ndlr) d'annuler la décision du 1er mars sur le recours à l'armée russe en territoire ukrainien, a déclaré le porteparole de M. Poutine, Dmitri Peskov. Cette décision a été prise dans le but de normaliser la situation en Ukraine, a-t-il également indiqué. Le président a formulé cette demande dans une lettre envoyée au Conseil de la Fédération avant de partir pour une visite officielle en Autriche, a encore indiqué le Kremlin. D U M O N D E Centrafrique 17 musulmans tués dans le Centre Dix-sept membres de la minorité peule musulmane centrafricaine ont été tués lundi dans l'attaque de leur campement près de Bambari (centre) par des miliciens chrétiens anti-balaka, a indiqué mardi un officier de la force de l'Union africaine (Misca) en Centrafrique. « 17 personnes, toutes des membres de la minorité peule, ont été tuées lundi par des jeunes armés se réclamant des anti-balaka, lors d'une attaque de leur campement. Certains corps ont été mutilés et brûlés par les assaillants », a précisé sous couvert d'anonymat cet officier à Bangui. Il a ajouté que cette tuerie avait entraîné des « actes de représailles » de combattants de l'ex-rébellion Séléka, majoritairement musulmane, dans la ville de Bambari. « Cette attaque a entraîné des violences dans le centre de Bambari où des tirs ont été entendus dans certains quartiers, faisant quelques morts ainsi que des blessés et fuir au moins 6.000 personnes à l'évêché, à la cathédrale Saint-Joseph notamment », a ajouté l'officier. Aucun bilan précis des victimes de ces représailles n'était disponible mardi matin. Des soldats français de l'opération Sangaris ont pris position pour faire baisser la tension dans Bambari, ville où l'ex-rébellion Séléka a installé son nouvel étatmajor. Interrogés par l'AFP sur ces nouvelles violences, des responsables anti-balaka à Bangui ont nié que leurs miliciens aient été à l'origine de cette attaque, affirmant ne pas reconnaître « ces jeunes incontrôlés agissant de leur propre chef pour des raisons inavouées et qui multiplient de tels actes dans la région ». « Ce n'est pas au moment où les responsables anti-balaka et ex-Séléka sont entrés en contact, dans la perspective d'une dynamique de paix et de réconciliation, que les anti-balaka vont se livrer à de pareils actes », a affirmé l'un d'eux, Brice-Emotion Namsio. Il y a deux semaines, au moins 22 personnes avaient été tuées par des individus armés assimilés aux ex-Séléka et aux Peuls armés dans le village de Liwa, situé dans la zone de cette attaque. Et la semaine dernière, au moins 10 corps portant des marques de sévices avaient été repêchés dans la rivière Ouaka, dans la région de Bambari. Depuis plus d'un an, la Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. De nombreux civils musulmans sont contraints de fuir des régions entières face aux violences des milices anti-balaka, tandis que dans d'autres régions les populations chrétiennes restent sous la coupe de combattants Séléka. Dans un rapport publié mardi, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a rappelé que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis en Centrafrique et continuent de l'être au cours d'un « conflit de l'impunité », les auteurs échappant dans leur grande majorité à toute poursuite du fait de la faillite de l'Etat centrafricain. R. I. Syrie Les dernières armes chimiques évacuées L es dernières armes chimiques que Damas disait avoir en sa possession ont finalement quitté la Syrie lundi avec des mois de retard sur le programme entériné par la communauté internationale, a annoncé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. « Au moment où je vous parle, le navire (transportant les armes chimiques, ndlr) vient de quitter le port de Lattaquié », a déclaré le directeur exécutif de l'OIAC, Ahmet Uzumcu, au cours d'une conférence de presse à La Haye. « L'évacuation des stocks de précurseurs et d'autres produits chimiques était une condition primordiale du programme visant à éliminer les armes chimiques syriennes», a ajouté la même source. Avant lundi, la Syrie avait déjà évacué environ 92% des 1 300 tonnes d'armes chimiques qu'elle avait déclarées dans le cadre d'un accord russo-américain entériné par l'ONU et prévoyant la destruction des armes chimiques syriennes d'ici au 30 juin. Les 8% restants ont finalement quitté lundi le port de Lattaquié sur un bateau ALGERIE NEWS danois. Ils se trouvaient sur un seul et même site, où ils avaient été conditionnés depuis plusieurs semaines, mais ils ne pouvaient être évacués pour des raisons de sécurité. « La situation sécuritaire a changé et le gouvernement syrien a décidé d'agir », a déclaré Ahmet Uzumcu, selon lequel « le travail de l'OIAC en Syrie continue ». « Nous espérons bientôt achever la clarification de certains aspects de la déclaration syrienne et commencer la destruction de certaines structures utilisées pour produire des armes chimiques », a-t-il soutenu. Le gouvernement syrien a de son côté salué la fin de l'évacuation et appelé la communauté internationale à contraindre Israël, ennemi de Damas, à rejoindre les traités internationaux sur l'interdiction des armes de destruction massive. La coordinatrice de la mission ONUOIAC en Syrie, Sigrid Kaag, a de son côté salué la fin de « la tâche la plus périlleuse en termes de sécurité dans le cadre de l'élimination des armes chimiques syriennes ». « Le plus important, c'est que les matériaux Mercredi 25 juin 2014 aient quitté le pays, ils seront détruits de manière sûre, mais en dehors du pays, et ne peuvent donc plus tomber entre de mauvaises mains », a-t-elle souligné. La Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad, a exprimé sa « grande satisfaction » après l'achèvement « avec succès » de l'opération d'évacuation. La guerre civile, qui déchire la Syrie, a déjà fait plus de 150 000 morts depuis mars 2011, et les violences ne montrent aucun signe de répit. Les produits chimiques les plus dangereux doivent être détruits par hydrolyse sur un navire américain, le Cape Ray, spécialement aménagé pour l'occasion. Ils arriveront « d'ici à une semaine » au port italien où ils doivent être transférés sur le Cape Ray, selon le porte-parole de l'OIAC, Michael Luhan. D'autres produits seront détruits en Finlande, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. « La destruction sur le Cape Ray va prendre jusqu'à 60 jours, et la plupart des produits chimiques seront détruits d'ici à quatre mois », a soutenu M. Uzumcu. > N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B En Syrie Il y aurait environ 2 400 combattants tunisiens Il y aurait environ 2 400 combattants tunisiens Tunisiens combattent en Syrie, dont la majorité au sein de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), a affirmé lundi le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. « C e que nous avons rassemblé (comme informations), c'est que nous avons 2 400 Tunisiens qui sont allés en Syrie pour combattre avec le Front Al Nosra, et leur majorité - 80% - avec Daech », l'acronyme arabe de l'EIIL, a dit le responsable à des journalistes sans préciser ses sources. En février, M. Ben Jeddou avait indiqué que les autorités tunisiennes avaient empêché 8.000 personnes de se rendre en Syrie, tandis qu'environ 400 Tunisiens étaient revenus au pays après un passage là-bas. L'EIIL, un puissant groupe ultra-radical, contrôle certaines zones-clés en Syrie et a lancé le 9 juin une vaste offensive en Irak qui lui a permis de mettre la main sur de larges pans de territoire. Ben Jeddou a ajouté dans la soirée devant l'Assemblée nationale constituante (ANC) que des suspects étaient arrêtés en Tunisie «tous les jours» dans le cadre d'affaires de terrorisme, en faisant état par ailleurs de l'amélioration des indicateurs en matière de sécurité. Le ministre de la Défense Ghazi Jeribi a de son côté exhorté les Tunisiens à « l'union sacrée » contre le terrorisme. « Le but (des «terroristes», ndlr), c'est de faire échouer le processus démocratique en Tunisie pour qu'il n'y ait pas de modèle à prendre en exemple dans la région, et aussi, sur le court terme, d'entraver les prochaines élections (...). «Notre chance, en Tunisie, c'est la cohésion du peuple tunisien» , a-t-il dit devant les élus. La Tunisie a récemment signé un accord avec l'Algérie pour la sécurisation des frontières et a également renforcé ses frontières avec la Libye, a-t-il ajouté. « Ce qui se passe en Syrie et en Irak, nous le prenons en considération », a dit le ministre de la Défense. Tunisie L'inscription des électeurs commence L a Tunisie a lancé lundi l'inscription des électeurs en vue des élections législatives et présidentielle prévues en fin d'année, et les dates de ces scrutins devant déboucher sur les premières institutions pérennes depuis la révolution seront soumises aux députés mercredi. Le Premier ministre Mehdi Jomaa et le président de l'instance chargée d'organiser ces scrutins (Isie), Chafik Sarsar, ont solennellement donné le coup d'envoi des inscriptions depuis la mairie de Tunis, selon un communiqué du gouvernement. Le calendrier électoral préliminaire prévoyant les législatives le 26 octobre, le premier tour de la présidentielle le 23 novembre et le second tour le 28 décembre doit être soumis aux députés mercredi matin.« Cela devrait laisser le temps aux élus de faire des amendements », a indiqué Karima Souid, assesseur à l'Assemblée nationale constituante (ANC) chargée de la communication. Certains partis estiment que le calendrier électoral prévu est trop serré pour garantir des élections transparentes, mais l'Isie souligne que l'ANC a imposé dans la Constitution la tenue des scrutins en 2014, ne laissant guère de marge de man?uvre. La classe politique ne s'est accordée sur l'ordre des scrutins -législatives puis présidentielle-- que mijuin, après des mois de négociations. Pour faciliter l'inscription des électeurs, l'Isie a mis en place un centre d'appel samedi pour répondre aux Tunisiens qui peuvent s'inscrire par Internet, SMS ou en se rendant dans les administrations compétentes d'ici le 22 juillet, date de fin de la campagne. Ceux inscrits lors des élections de la ALGERIE NEWS Constituante d'octobre 2011 n'ont pas besoin de refaire cette démarche. Le corps électoral est estimé à quelque sept millions d'électeurs mais seuls 4,1 millions ont effectué en 2011 les démarches pour s'inscrire. Contrairement aux précédentes élections, seuls ceux étant sur les listes électorales pourront glisser un bulletin dans l'urne en 2014. Pour maximiser leur nombre, l'Isie a installé des centres d'enregistrement et d'information dans les villes du pays. Dans la matinée, quelques dizaines de personnes faisaient la queue à l'un de ces centres, sur l'avenue Habib Bourguiba, artère centrale de Tunis. « Nous avons choisi d'aller vers le citoyen au lieu de faire venir le citoyen à nous afin d'avoir le maximum d'inscrits », a expliqué à l'AFP Imen Mahmoud, agent de l'Isie. La Tunisie attend depuis la révolution de janvier 2011 de se doter d'institutions pérennes. A l'origine, l'ANC aurait dû être remplacée par un Parlement dès octobre 2012, mais les crises politiques ont considérablement ralenti le processus. Mercredi 25 juin 2014 17 Les gens Lotfi Ben Jeddou Les forces de sécurité ont réussi à identifier les auteurs de l'attaque contre la maison du ministre de l'Intérieur, à Kasserine, a affirmé Lotfi Ben Jeddou, lundi, lors de la séance plénière à l'ANC consacrée à la situation sécuritaire dans le pays. Le ministre de l'Intérieur a indiqué que les investigations dans l'affaire de l'attaque de Kasserine (survenue la nuit du 27 mai 2014) se poursuivaient précisant qu'il a été, personnellement, auditionné par le juge d'instruction en tant que témoin. Ben Jeddou a admis que les autorités dans la région ont traité, avec « laxisme et manque de prémonition », les trois PV qui leur ont été adressés sur les menaces terroristes dont faisaient l'objet la famille du ministre de l'Intérieur, comme ce fut le cas dans l'affaire de Jendouba, a-t-il fait remarquer, en allusion à l'attaque terroriste du 16 février 2014 ciblant les sécuritaires à Ouled Manaa (gouvernorat de Jendouba) et qui avait fait 4 morts (3 sécuritaires et un citoyen). Ce laxisme n'est pas généralisé, au contraire, l'appareil sécuritaire consent des sacrifices énormes pour préserver l'intégrité du pays et la sécurité des citoyens, a assuré Ben Jeddou. Libye Le budget de l'Etat fixé à 56 milliards de dinars pour 2014 Après plus de huit mois de tiraillements, le Congrès national général libyen (CNG, Parlement) a adopté dimanche le budget de l'Etat pour l'exercice 2014, arrêté à 56 milliards de dinars, soit environ 47 milliards de dollars américains, contre 51 milliards de dollars en 2013. Le retard accusé dans le vote du budget 2014 est dû au bras de fer entre le CNG et l'ancien Premier ministre, Ali Zeidan, qui faisait l'objet d'une motion de censure et à l'absence du quorum de 120 députés nécessaire pour faire passer la loi de finances. Le problème majeur qui se posait pour la Libye était de trouver des revenus financiers pour le budget au moment où les recettes pétrolières ont drastiquement baissé, suite à la chute de la production à son plus bas niveau, moins de 200.000 b/j contre 1,5 million de barils habituellement. Cette situation a conduit à des pertes estimées à 30 milliards de dollars américains, selon la Banque centrale de Libye qui précise que le pays réalise actuellement des revenus pétroliers de 1 milliard de dollars mensuellement contre 04 à 05 milliards avant le début de ces mouvements. Le budget 2014 de la Libye est caractérisé par la rationalisation des dépenses et l'aplanissement des dysfonctionnements qui en retardaient l'exécution, ainsi qu'un déficit de 10 milliards de dinars. Il a été calculé sur la base d'une production à 800 barils de pétrole par jour à raison de 100 dollars le baril. 18 > S P O R T S Portugal Ronaldo n'y croit plus vraiment « Nous devons être humbles et savoir ce que nous sommes capables de faire. Actuellement, il y a de meilleures équipes et de meilleurs joueurs que nous. Nous sommes une équipe moyenne, peut-être, oui. Ce serait mentir si je disais que nous étions une des meilleures sélections. N ous avons des limites, des blessures... Nous avons une équipe très limitée », a-t-il poursuivi. « Je crois que c'est encore possible lors du prochain match », estime en revanche Varela, le buteur de l'impossible, auteur d'une égalisation miraculeuse dans les arrêts de jeu contre les Etats-Unis. « Il reste 90 minutes, c'est encore possible », renchérit le gardien Beto. Avec sa différence de buts très défavorable (-4), il faut pourtant les trois points d'une large victoire contre le Ghana et un miracle pour continuer, sachant qu'un nul entre l'Allemagne et les Etats-Unis, les deux leaders du groupe G, éliminerait à coup sûr le Portugal. Trop de manques accablent pourtant cette Seleçcao, à commencer par les défections en tout genre. Si la suspension de Pepe est elle à mettre sur le dos d'un excès de nervosité lié aux attentes impossibles de cette équipe, l'effectif fond en effet comme une glace à Manaus. Après les trois blessés enregistrés lors de la déculottée allemande (4-0), qui a fait très mal dans les têtes portugaises, deux autres se sont ajoutées dimanche. Et comme le mental ne semble pas être la qualité première des Portugais malgré l'égalisation tardive... Jusque-là le milieu est épargné alors que paradoxalement, cela aurait sûrement fait moins de mal que Moutinho se blesse. Dans la foulée d'une saison inachevée avec Monaco, le relayeur, l'organi- sateur, le régulateur lusitanien est aux abonnés absents et court dans le vide. Du coup, c'est tout l'équilibre du 4-3-3 qui est remis en cause. Car dans un groupe qui est le 4e plus âgé du Mondial, quand le maître à penser déraille, son équipe est coupée en deux et n'a plus les capacités physiques pour enrayer sa chute. C'est aussi en partie pour cette raison que CR7, qui a peut-être compris que cela ne changerait pas, semble si isolé devant et redescend sans cesse Vol du dossier médical de Schumacher Russie Capello a craqué le premier Une enquête est en cours L e sélectionneur de la Russie Fabio Capello a perdu sa guerre des nerfs face à son homologue Marc Wilmots en tentant le tout pour le tout dans les dernières minutes, ce qui a libéré des espaces pour des Belges qui n'attendaient que cela dimanche à Rio. Maître Capello (68 ans) a perdu contre le jeune Willie (45 ans). Entre Belges et Russes (1-0), ce fut un « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » sur le mode du « Sors, si tu l'oses ! ». Et c'est la Russie qui la première a osé se dégarnir pour tenter d'arracher trois points dans les derniers instants. Pari perdu. En remplaçant Oleg Shatov par le plus offensif Alan Dzagoev à la 83e minutes, Capello a démontré sa volonté de gagner mais il a aussi pris le risque d'être pris en contre par les Belges. Cela n'a pas manqué ! Bénéficiant enfin d'un peu de liberté, Eden Hazard a alors changé la face du match par trois incursions dans les abords d'Igor Aknifeev, dont l'une s'est révélée fatale aux Russes, à la 88e mn. « Nous avons joué pour gagner le match, nous avons pris un contre, c'est tout », pestait Capello, reconnaissant à demimots que cette tentative d'arracher les trois points in extre- mis avait précipité la perte des siens. « J'ai fait rentrer Alan Dzagoev parce que je pensais qu'on allait gagner, nous étions alors en train de nous créer des occasions dangereuses », poursuivait-il. « Après la pause, nous avons eu la possession du ballon, mais nous étions conscients que la Belgique était capable de briser notre jeu pour partir rapidement en contre. Et c'est ce qui s'est produit », déplorait encore celui qui est réputé pour sa finesse tactique. La Russie n'a donc plus le choix. Il lui faudra battre l'Algérie. Une équipe qui risque d'être transcendée par sa large victoire contre la Corée du Sud (4-2). Et, problème, la Russie semble mal à l'aise dès qu'il lui faut faire le jeu. Contre la Corée du Sud, ce fut très poussif. Et face à la Belgique, il n'y eu que deux occasions en 90 minutes. Capello estime pourtant que ses hommes « ont livré un ALGERIE NEWS toucher les ballons. Contre les USA, à une exception, il a été trouvé en sautant le milieu, par du jeu long. Mais pourquoi le Portugal, alors que tout avait pourtant idéalement commencé avec ce but de Nani à la 5e minute, s'est-il soudainement fissuré? Alors que ses joueurs aiment le ballon, était-ce le plan de voir venir? N'avait-il pas les moyens de faire autrement? Entre les lignes, le sélectionneur a répondu à ces questions. Si son équipe s'est arrêtée, c'était pour défendre et se préserver de la fatigue dans un climat étouffant. Si les vagues US l'ont submergée en 2e période, c'est à cause de la blessure d'Almeida, sorti à la pause alors qu'il assurait jusque-là sur le flanc gauche, le point fort adverse. Car cela a obligé Veloso à se déporter dans le couloir et le milieu, efficace dans l'axe, y a laissé des espaces impossibles à boucher. « Ce n'est pas encore le moment des critiques. Et si vous devez critiquer quelqu'un, c'est moi en tant qu'entraîneur », a asséné le technicien en poste depuis 2010. Pour l'instant, il est passé entre les gouttes, mais cela ne durera sûrement pas. R. S. grand match face aux Belges et méritaient la victoire ». Mauvaise foi ou méthode Coué ? Le technicien italien qui avoue « y croire encore », prépare toutefois le terrain d'une éventuelle élimination. Pour lui, « l'important dans ce premier Mondial depuis 12 ans est qu'il nous aide à comprendre le niveau qu'il faut pour jouer ces compétitions dans l'optique du Mondial2018 à domicile ». Il y a du travail... Mercredi 25 juin 2014 Un journal allemand révèle qu'un vendeur réclamerait 48 000 euros aux médias pour l'achat du document volé à l'hôpital de Grenoble, où Michael Schumacher a été hospitalisé pendant six mois. Une source policière a confirmé lundi 23 juin qu'une plainte a été déposée la semaine dernière par le CHU de Grenoble pour le vol du dossier médical de l'exchampion de Formule 1. Les faits ont été découverts lors du transfert de Michael Schumacher à l'hôpital de Lausanneaprès sa sortie du coma. Les deux premières pages d'un dossier qui en contient une dizaine ont été volées.Selon le quotidien allement Bild, ces pages contiennent des informations sur les opérations chirurgicales subies par le champion. Elles ont été proposées par un vendeur à des médias français, anglais et allemands, au prix de 48 000 euros. Sabine Kehm, porte-parole de Michael Schumacher, s'est dit horrifiée par cet acte, et a rappelé que « l'achat de tels documents et données ainsi que leur publication » étaient « interdits ». « Les données du dossier médical sont hautement confidentielles et ne peuvent pas être rendues accessibles au public. Nous ne pouvons pas juger si ces documents sont authentiques. Mais le fait est que les documents sont volés. communiqué de presse. Des poursuites pénales systématiques seront engagées contre les médias qui publieraient les pages du dossier volé. Le Dauphiné Libéré révèle que les avocats suisses de la famille Schumacher ont également porté plainte. Sorti du coma le 16 juin dernier, la star allemande avait été transférée dans la foulée vers Lausanne, après six mois passés à Grenoble à la suite de son accident de ski survenu en décembre 2013. > M E D I A N E T 19 Après Alstom C’est au tour de Bouygues L'accord conclu dimanche entre Bouygues et l'Etat français va permettre au groupe de BTP de régler à terme l'inconnue Alstom et de se concentrer sur son autre défi, l'avenir de sa division télécoms. U ne cession de tout ou partie de la participation de Bouygues dans le spécialiste des infrastructures de transport et d'énergie fait l'objet de spéculations depuis que le pari initial de construire un géant français du nucléaire a fait long feu. Cette hypothèse a été renforcée en début d'année quand Bouygues a dû déprécier sa participation dans Alstom après la révision à la baisse des prévisions de ce dernier. « Il est positif de voir que Bouygues va pouvoir réduire son exposition à Alstom», écrit UBS dans une note. « Nous notons toutefois que le cash ne pourrait rentrer qu'à une échéance relativement lointaine.» A compter de la finalisation du rapprochement Alstom/General Electric, attendue au premier semestre 2015, l'Etat français disposera pendant vingt mois d'une option d'achat sur 20% du capital d'Alstom, soit sur le marché, soit auprès de Bouygues si le cours de Bourse d'Alstom est supérieur ou égal à 35 euros. « Sur le timing de l'entrée du cash, ce n'est pas un sujet parce que Bouygues n'a pas de problème immédiat de liquidité», précise une source proche du groupe. « Ce qui compte pour les agences de notation sera de diminuer la dette et de savoir qu'il y aura du cash à entrer plus tard. » tionnel lié à l'opération, à la fin du premier trimestre 2015 ou au début du deuxième. Et la perspective de rentrées de cash futures améliore les marges de manoeuvre financières du groupe, ainsi placé dans une position plus confortable dans l'éventualité d'une relance des discussions sur la vente de sa division télécoms. Dégagé de son rôle d'actionnaire de référence d'Alstom, Bouygues pourra arbitrer et céder le solde plus tard, indique une source proche du dossier. A moins qu'il ne souhaite conserver une participation en faisant le pari d'un rebond futur d'Alstom en Bourse. « A quel niveau de participation sera le groupe à la fin des 20 mois, personne n'en sait rien », indique cette source. « On ne peut pas dire que ce soit la fin de l'aventure Alstom.» Gagner du temps dans les Télécoms Les analystes d'UBS estiment que la vente des titres Alstom pourrait rapporter à Bouygues jusqu'à deux milliards d'euros et réduire son ratio dette nette/Ebitda à moins de 0,5 fois, contre 1,3 fois à l'heure actuelle. L'action Alstom a clôturé lundi en baisse de 4,11% à 26,85 euros, tandis que le titre Bouygues a reculé de 2% à 31,635 euros. D’autres diversifications Malgré les interrogations qui demeurent sur le montant exact que Bouygues pourra retirer de la vente de ses parts, le déblocage de l'alliance entre Alstom et GE préfigure le versement dans un premier temps d'un dividende excep- Les gens Google Le géant veut faire de Nest une plate-forme pour la domotique S ix mois après l'annonce du rachat de Nest par Google, ce dernier a dévoilé mardi ses intentions sur le fabricant de thermostats intelligents et de détecteurs de fumée en l'ouvrant aux développeurs tiers. Nest va ainsi permettre pour la première fois à d'autres éditeurs de créer des applications et des services pour ses appareils sur le modèle des smartphones. D'après la start-up fondée par des anciens salariés d'Apple, plus de La division télécoms, esseulée après l'échec de sa tentative de rachat de SFR et faute d'avoir abouti pour l'instant dans ses discussions en vue d'un rachat par Free (Iliad) et Orange, a été contrainte d'annoncer au début du mois des coupes dans ses effectifs. Pour rebondir, Bouygues Telecom, en perte au premier trimestre, veut enfoncer le clou de sa stratégie offensive dans le fixe des- Vincent Bolloré 5.000 développeurs ont exprimé leur intérêt pour écrire des applications pour les produits de Nest. Cette dernière a dit travailler avec des fabricants d'électroménager, comme Whirlpool, et des sociétés spécialisées dans la conception des portes de garage à ouverture automatique telles que Chamberlain. Google imagine diverses utilisations liées à la domotique en ouvrant la plate-forme Nest aux développeurs. Le thermostat Nest pourrait ainsi couper le chauffage lorsque la porte du garage se ferme, en interprétant cela comme le signe que l'utilisateur a quitté la maison. Les ampoules LED de la société Lifx pourraient quant à elles clignoter en rouge si le détecteur de fumée Nest se déclenche dans la maison. Google a conclu le rachat de Nest en janvier dernier pour 3,2 milliards de dollars (2,34 milliards d'euros), sa deuxième plus grosse acquisition après celle de la division mobiles de Motorola pour 12,5 milliards. ALGERIE NEWS C’est sa plus grosse acquisition Oracle achète Micros O Vincent Bolloré, qui est appelé à prendre la présidence du conseil de surveillance de Vivendi, a déclaré mardi que son projet était de transformer le conglomérat en un groupe industriel avec des activités intégrées dans les contenus. Le dirigeant du groupe Bolloré qui est le principal actionnaire du conglomérat avec environ 5% de son capital, doit prendre la suite de Jean-René Fourtou à l'issue de son assemblée générale qui se tient à Paris. « La stratégie a été fixée clairement », a déclaré Vincent Bolloré devant les actionnaires en expliquant qu'il souhaitait transformer la holding financière en « un groupe industriel intégré dans les contenus ». Il s'est par ailleurs dit « très heureux » d'avoir l'opportunité de prendre les rênes du groupe pour conduire un projet qu'il a qualifié d' « ambitieux». Mercredi 25 juin 2014 tinée à attaquer Free sur sa vache à lait grâce à laquelle, fort de marges de plus de 40%, il finance sa percée dans le mobile. Après avoir lancé en mars un forfait télévision, internet et téléphone à moins de 20 euros, l'opérateur devrait dévoiler jeudi une nouvelle offre à prix cassés dans la fibre optique au risque d'entamer ses propres marges, ce qu'une source au fait du dossier présente comme une « stratégie de destruction mutuelle assurée ». « Si l'impasse sur une consolidation persiste, tout le monde va se retrouver dans un navire en train de couler », estime cette source. « L'argent d'Alstom voudra juste dire que (le PDG) Martin Bouygues disposera de davantage de gilets de sauvetage et pourra se maintenir à flot et protéger ses salariés un peu plus longtemps.» Il est prématuré de dire si après Alstom et les télécoms, Martin Bouygues tentera une nouvelle diversification ou se concentrera sur son coeur de métier. « Avec le cash d'Alstom, Bouygues pourra réduire sa dette. S'il vend aussi Bouygues Telecom, le groupe pourra totalement se désendetter et garder un oeil sur des acquisitions potentielles », commentait Exane dans une note publiée avant l'accord de dimanche. « Le management ne voit pas d'urgence à se diversifier hors du secteur du BTP. » R. T. racle a annoncé lundi le rachat de Micros Systems pour 5,3 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), une opération qui illustre la volonté prêtée au numéro deux mondial des logiciels professionnels de se relancer par la croissance externe. Le rachat de Micros, spécialiste des terminaux de paiement et des logiciels pour l'hôtellerie et la restauration, est la première acquisition à plusieurs milliards de dollars d'Oracle depuis celle de Sun Microsystems en 2009 et intervient après des résultats trimestriels jugés décevants. Les analystes estiment que l'opération pourrait être la première d'une série alors que le groupe de Larry Ellison souffre de la concurrence féroce en matière de prix de Salesforce.com et Workday sur le marché des produits dématériali- sés. « Nous voyons dans le rachat de Micros le début de ce que nous anticipons comme le début d'une hausse de l'activité d'Oracle dans les fusions et acquisitions au cours de l'année à venir », a écrit dans une note Daniel Ives, analyste chez FBR Capital Markets. « Il est évident pour nous que le groupe a besoin de mettre rapidement plus de 'carburant dans le moteur' pour accélérer la croissance du chiffre d'affaires », a-t-il ajouté. L'opération est la plus importante du groupe depuis le rachat de Sun Microsystems pour 5,6 milliards de dollars il y a cinq ans. Les actionnaires de Micros Systems recevront 68 dollars en numéraire par action, un prix supérieur de 3,4% au cours de clôture de vendredi. Vers 14h45, le titre Micros avance de 3,3% à 67,97 dollars, tandis qu'Oracle gagne 0,31%. 22 > C U L T U R E Festival de Khouribga Le Grand Prix à Sotto Vocce Le grand prix baptisé " Ousmane Sembène" du Festival du Cinéma Africain de Khouribga (FCAK) a été décerné samedi au film Sotto Vocce (la Voix Sourde) du réalisateur marocain Kamal Kamal, a constaté Guineenews à Kouribga, capitale mondiale du phosphate. L e jury présidé par le réalisateur ivoirien Timité Bassori, s'est accordé sur l'originalité de ce film d'une heure et quarante minutes dans lequel le réalisateur s'intéresse à un passeur marocain, Moussa, en charge de faire passer des groupes de clandestins, à travers des montagnes algériennes, vers le Maroc. Sotto Voce est aussi un film de reconstruction de deux âmes qui ont en commun la souffrance. « La tâche n'était pas facile vu la facture internationale de la plupart des films qui nous ont été soumis », a indiqué Timité Bassori, avant l'attribution des titres. Le prix Ousmane Sembène vient confirmer des prix nationaux du Festival de Tanger que Sotto Vocce a reçus en février dernier. « Je suis content. C'est le fruit du travail des techniciens, des acteurs. Bref, de tout le monde », a réagi Kamal Kamal en recevant ce prix continental. D'autres prix ont été décernés. WAKA de la réalisatrice Camerounaise Françoise Ellong a reçu le prix du Jury alors que celui du scénario a été décerné au réalisateur marocain, Mohamed Benamraoui, pour son premier long-métrage « Adios Carmen ». Le Sud-Africain Andrew Worsdale s'est vu attribuer le prix de la meilleure réalisation pour sa romance noire " Poison Durban" alors que le prix «Don quichotte » est revenu à Justice Mokoena Chapwanya du Zimbabwe pour son film«Dance and Fortunes ». Le prix du meilleur acteur est revenu à Khalid Abou Naja, acteur dans le film « Villa 69 » de la réalisatrice égyptienne Ayten Amine, alors que celui de la meilleure interprétation féminine est revenu à Prudence Maidou, pour son rôle dans « Dakar Trottoirs » du réalisa- teur sénégalais Hubert Laba Ndao. Quant aux prix des seconds meilleurs rôles, ils sont revenus respectivement à la Centrafricaine Anais Monory du film « Gris Gris» du réalisateur tchadien Mohamed Salah et Mohamed Choudi, acteur marocain du film Sotto Voce. «Je suis heureux d'avoir ce prix qui confirme mon identité africaine », a dit Mohamed Choudi. Par ailleurs, le jury a décerné une mention spéciale au film «Le Pardon» du réalisateur rwandais Joel Karekezi. Quatorze films (longs métrages) représentant 13 pays africains étaient en compétition pour cette 17ème édition qui a rendu hommage au réalisateur marocain Abderrahmane Tazi, en reconnaissance de ses oeuvres cinématographiques. À la cérémonie de clôture, son film «Badis» a été projeté, suivi de témoignages sur sa personne. La Guinée n'était pas présente à ce rendez-vous. En attendant une possible participation aux prochaines éditions, elle peut se contenter de la présence de son réalisateur Mama Keita, «grand ami» du festival de Khouribga qui a participé à cette 17ème édition en tant que formateur. Il faut noter que le festival cinématographique de Khouribga a déjà 37 ans d'existence. L'Office Chérifien des Phosphates (OCP), la première entreprise publique du Maroc, est son premier sponsor. Cette entreprise minière exploite les phosphates de Khouribga (la plus importante au monde), et gère en partie les infrastructures sociales, sportives et culturelles de cette localité minière sise à 120 km au sud-est de Casablanca. Depuis près de deux décennies, FCAK est devenu un lieu de rencontre des professionnels du cinéma africain. Mais aussi, un moment de films à découvrir et de partage à vivre. «L'édition de cette année a été marquée par plusieurs particularités. Pour la première fois nous avons enregistré la présence de plusieurs médias de l'Afrique subsaharienne. Sur les murs du hall, vous pouvez aussi remarquer les photos du passage de Sa Majesté (NDLR: le roi marocain) en Afrique…Je suis très heureux des résultats obtenus », s'en est réjoui le secrétaire général de la structure organisatrice du festival, la Fondation du Festival du Cinéma Africain de Khouribga. Kabello Sello Duiker Son dernier roman sort en français D ix ans après la mort prématurée de Kabello Sello Duiker, à 30 ans, son courageux roman-fleuve, "La Sourde Violence des rêves", sort enfin en français. Le 19 janvier 2005, l'écrivain sud-africain Kabello Sello Duiker posait son dernier point final. Âgé d'à peine 30 ans, il se pendait, laissant derrière lui deux romans remarqués - Thirteen Cents (2000) et The Quiet Violence of Dreams (2001) - ainsi qu'un texte inachevé. Si Thirteen Cents a été publié en français en 2010 chez Yago, il aura fallu attendre plus de dix ans pour que La Sourde Violence des rêves paraisse enfin chez Vents d'ailleurs, grâce à la détermination de Jean-Pierre Orban. En dépit de ces quelque dix années d'attente pour les francophones, la somme monumentale que représente La Sourde Violence des rêves n'a pas pris une ride. À son éditeur néerlandais, K. Sello Duiker écrivait : "Le roman explore la culture de la jeunesse et ce que cela signifie d'être jeune. Il décrit plusieurs milieux sociaux, depuis les scandaleusement riches jusqu'aux plus pau- vres du Cap. Dans le fond, c'est un roman d'apprentissage." Embrassant toute la complexité de la société sud-africaine post-aparALGERIE NEWS theid, La Sourde Violence des rêves est bien plus qu'un simple roman d'initiation sur l'homosexualité. Reste que c'est sans doute Mercredi 25 juin 2014 pour la force et la crudité avec lesquelles il s'attaque courageusement à ce sujet précis qu'il marquera l'histoire de la littérature du continent en général. Ainsi Tshepo, acceptant son attirance pour les hommes, finit par travailler comme prostitué de luxe dans un salon de massage, éprouvant souvent pour ses clients en manque d'amour une certaine tendresse. "Les gens disent toujours que la culture noire est rigide, qu'elle n'accepte pas les homosexuels et les lesbiennes, dit-il. Tu connais le débat - c'est pas du tout africain. C'est des conneries. Dans mon expérience, ça vient des Noirs urbanisés, qui ont oublié les origines de notre culture en la mélangeant avec les principes bibliques anglosaxons. C'est idiot de suggérer que l'homosexualité n'existe pas dans la culture noire. Il y a longtemps, bien avant les Blancs, les gens étaient conscients des zones troubles. Forcément." Voilà ce que fut K. Sello Duiker : un explorateur avisé des zones troubles. Et de l'amour. > C U L T U R E 23 Générale de la pièce « Wahch el ghorba » Un exil tragicomique La générale de la pièce de théâtre « Wahch El Ghorba », produite par la coopérative « Sindjab » de Bordj-Ménaïl a été présentée lundi soir au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi, dans un registre tragi-comique où la dure réalité de la vie en exil a été mise à nu dans le rire et la dérision. D’ une durée de 75 mn, le spectacle, écrit et mis en scène par Omar Fetmouche, met la lumière sur les travers de la vie en exil dans son marasme et sa cruauté, offrant pour seul horizon possible à ses postulants, l’errance et la désillusion."Hassen", campé par Ahcène Azazni (également assistant à la mise en scène), ancien émigré habitant Paris (France), dans le sous sol d’un immeuble qu’il a aménagé et qui donne sur l’entrée d’une bouche d’égout, reçoit "Fawzi", interprété par Fawzi Baït, un ingénieur d’Etat, exilé clandestin, après avoir défié les hautes mers, à la recherche d’un ailleurs où il s’épanouirait. Fawzi , employer chez Hassen devant désormais s’occuper de garder et entretenir des chiens et des chats confiés par leurs maîtresses à son hôte, découvre avec stupéfaction la "gravissime" dégradation des m£urs "devenue mena- çante", car certaines clientes ont fini par "épouser leur animal". Devant ce dépaysement et cette perte de valeurs, les deux personnages vont vivre leurs rêves dans une série de situations fictives qu’ils se sont créées, usant du rire et de la dérision dans des scènes puisant du Théâtre populaire, durant lesquels toute tranche de vie est poussée de manière grotesque à son paroxysme. De l’accueil - bardé de protocoles- de sa bien aimée "Flora" dans son abri, à qui il a demandé la main, au mariage à l’Algérienne, reconstitué dans l’ensemble de ses rites alors que Flora, en robe blanche, assise à côté de Fawzi qui s’est improvisé son parrain, n’était autre qu’une grande poupée, toute sorte de rêve était permis pour peu que celui-ci rappelait les valeurs ancestrales. Accusés à tort du meurtre d’une vieille femme que Fawzi avait épousé pour régula- riser sa situation, les deux comparses finissent assassinés, après avoir été victimes d’une violente cabale qui a fait d’eux de dangereux terroristes. Devant un public relativement nombreux qui s’est bien délecté, Ahcène Azezni et Fawzi Baït, portant bien leurs personnages respectifs, ont brillé de talent et se sont donné la réplique dans un rythme soutenu, occupant tous les espaces de la scène dans un jeu probant, avec des entrées et sorties des deux côtés "Cour" et «Jardin»» de la scène. La scénographie, œuvre de Tahar Khelfaoui a retracé les traits d’une habitation précaire et lugubre, dans un décor unique aux couleurs ternes, appuyée par un éclairage morne, en adéquation avec la sémantique de la trame dans le pessimisme des caractères et l’absence de dénouement. La musique signée Abdelaziz Yousfi, connu sous le nom de Bazou, a fait figure de personnage dramaturgique, se chargeant d’aller au-delà des mots pour assurer la narration et suggérer une suite à la trame avec des compositions et des arrangements intelligents aux sonorités actuelles, concluant avec "Atass ay' sevragh", une des plus belles pièces de Slimane Azem. " Wahch El Ghorba » invite à la rupture radicale avec les idées reçues qui font de l’exil, une alternative au mal de vie et appelle tous les déçus dans leurs espérances à se tourner vers la mère patrie, suggérée par la maman de Fawzi qui n’a cessé d’appeler son fils au téléphone", explique Omar Fetmouche. Le spectacle sera présenté le 25 juin dans la ville de Tizi Ouzou avant de partir en tournée à l’Est du pays durant le mois Ramadhan de juillet, et une probable programmation dans l’ensemble du territoire. 3es Journées du film algérien en Jordanie Présentation de 4 productions récentes Q au festival international du film francophone de Namur et a obtenu le prix du meilleur court métrage au festival de Cordoue (Espagne) et au festival du film arabe d'Oran ainsi que le prix de la meilleure production au festival cinématographique international d'Abu Dhabi outre le prix du meilleur court métrage de la 30e édition du festival international du cinéma "Regards d'Afrique" de Montréal. La 3e édition des journées du film algérien sera clôturée par la projection du long métrage de Rachid Bouchouareb "la voie de l'ennemi" présenté en compétition officielle au festival cinématographique international de Berlin. Le film raconte la souffrance morale d'un ancien détenu converti à l'Islam alors qu'il était en prison et qui tente de reconstruire une nouvelle vie en dépit des harcèlements qu'il subit. La 3e édition des Journées du film jordanien en Algérie a été organisée en janvier dernier. uatre films récents seront projetés lors de la 3e édition des Journées du film algérien, qui se tiendra du 23 au 25 juin à Amman (Jordanie), a indiqué l'Agence algérienne rayonnement culturel (Aarc). Cette manifestation sera inaugurée par la projection du film documentaire "l'Emir Abdelkader" (2014) du réalisateur Salem Brahimi. Le film raconte la vie de l'Emir Abdelkader et son voyage spirituel, mettant l'accent sur la philosophie humanitaire de cet homme illustre. "Passage à niveau" un court métrage du réalisateur Anis Djaad et qui relate l'histoire singulière du gardien d'un portillon de passage à niveau, sera projeté le 24 juin en présence du réalisateur. Le même jour sera également projeté le film "les jours d'avant" du réalisateur Karim Moussaoui en présence de l'actrice Souhila Maalam. "Les jours d'avant" a été primé au festival international de Clairmont Ferrand et ALGERIE NEWS Mercredi 25 juin 2014 l Les ettres du mont Héritages (1 ère Koukou partie) Par Nadir Bacha S i Tahar était dans le quartier tel que pouvait l’être un personnage tenant un rôle de composition dans un film traitant de l’histoire d’une sortie de guerre. Il était réel, bien entendu, qui mettait des vêtements comme tout le monde, propres et bien repassés, toujours en complet, pendant la période chaude, exclusivement en kaki, parfois le veston en manches courtes. Il avait une voix qui portait, il nous effrayait beaucoup, même lorsqu’il parlait de quelque chose d’ordinaire avec un riverain, le facteur ou le préposé à l’eau ou à l’électricité, on avait l’impression qu’il criait, et alors on se rapprochait avec beaucoup de précaution pour écouter son interlocuteur et vérifier s’ils n’étaient pas en train de se bagarrer. Il m’est revenu ce lointain souvenir en passant voir, il y a quelques jours, un ami dont on m’a appris qu’il souffrait, fraîchement débarqué dans le quartier, ou plutôt revenu au bercail après trente-cinq années d’absence, récupérant sa part d’héritage, après le décès de son géniteur, dans son quatre-vingt-quatorzième printemps. Il était comme à la mode, à cette époque précise des années soixante, soixante-dix, que les jeunes de Kouba partaient s’installer en Europe et spécialement en Angleterre, la plupart à Londres. Et Rachid n’a pas failli à cette tradition, malgré les réticences de ses parents. Il avait traîné dans divers métiers, pendant quelques années après son échec au bac. Sa famille habitait à la cité Nobleterre avant l’indépendance, mais au départ en masse des colons, elle était parmi les toutes premières à foncer sur les villas abandonnées, depuis le parc Ben Omar jusqu’à la limite du lotissement Michel, ou à la Croix, Jolie-vue, Mer et Soleil et le Calvaire. Nous étions en classe ensemble à la cité Diar el Bahia, durant cinq années, jusqu’au cours moyen première année. Et nous étions aussi dans le même groupe de copains dans les jeux. Je ne connais presque rien de ses longues péripéties londoniennes, il en parlait très rarement, sauf qu’il se fut marié et divorcé plusieurs fois, et que vers la fin de son exil volontaire, il avait « réussi à tenir un pub » dans un grand quartier de banlieue qui lui aurait permis de suffisamment économiser pour rentrer vite fait à Alger et prendre femme, dans les environs de l’issue du siècle et la fin de la guerre civile. Il était le seul garçon dans une fratrie de quatre enfants ; à son retour définitif, une sœur seulement était restée à la maison, célibataire, s’occupant de la maison et de ses parents, jusqu’à leur disparition, la maman d’’abord, il y a une dizaine d’année, ensuite le père tout récemment. Nous discutons à une table dans la cour sous le chêne, des branches duquel on pouvait sauter chez le voisin voir de quoi il en retournait dans ses merveilleux arbres fruitiers. Et alors on parle des plus vieux souvenirs, de l’enfance, évidemment – j’ai toujours pensé qu’au-delà de cet âge, les rappels deviennent plus ou moins manipulés, sur-construits, voire vicieux. En tout cas des souvenirs qui ne laissent jamais la vie innocente. Si Tahar était un ancien maquisard, c’est tout ce qu’on savait à cette époque, il est arrivé avec sa famille dans la même ruelle, sur le tronçon de trottoir donnant sur le collège, à moins de quarante mètres de distance de la villa déjà occupée par la famille de Rachid. Il y avait, il m’en souvient, une bouche d’eau sanitaire à l’entrée de la maison. Des camions militaires chargés de meubles et d’effets domestiques accostaient les plus belles villas. Avant le crépuscule, Si Tahar était dans le séjour de la maison en face du collège, donc, en train de siroter un thé en fumant une bonne Bastos, son fils qui jouait au cow boy dans le jardin avec un nouveau camarade riverain, et l’épouse dans la cuisine, finissait de montrer à des invités venu du bled la cuisinière avec son four et le réfrigérateur avec son freezer. Avant la fin de la première semaine, Si Tahar contourna la rue derrière les vestiaires du collège pour faire main basse sur une boutique de quincaillerie où les deux flancs de la devanture étaient bien fournis, il y avait aussi de la monnaie en pièces dans le tiroir-caisse et des stocks dans l’arrière chambre. « Il y avait la photo de famille de l’ancien propriétaire qui a foutu le camp je ne sais où avec les pieds-noirs, sur le petit bureau avec sa lampe à abat-jour et je ne sais pas alors si j’avais les larmes aux yeux pour lui ou Rachid était à Londres, et je ne sais pas s’il était au courant du décès de Si Tahar, mais son père était à la veillée funèbre et au cimetière aussi. Le bonhomme qui m’avait appris le décès de l’ancien combattant m’accosta pour me dire que la veuve avait quelque chose à me remettre, en mains propres. pour ma nouvelle vie de résident de luxe et de tenancier de magasin ! » dit Si Tahar en frottant le bout de sa grosse moustache blanche. Après avoir été mis dans le trou de la tombe, j’ai remarqué deux bonhommes bouger les lèvres avant que le suaire ne soit assailli de lourdes pelletées. On ne fit pas la prière du défunt parce qu’on revenait de la mosquée, quelqu’un parmi le groupe qui tenait encore chacun une pelle avait dit : « celui qui veut avoir une pensée pour lui qu’il le fasse maintenant! » Ce vieil homme, je l’aurais, adulte, rencontré ce jour-là pour la troisième fois. Mais il était de ces espèces d’êtres qui après vous avoir entretenu à deux reprises seulement il vous semblait aussi intime qu’une vieille relation. Tellement quand il discute avec vous il vous laisse croire que vous êtes la seule personne importante qui existe dans l’univers. Je voulais le voir pour un témoignage au profit d’un ancien de l’ALN qui aurait été dans la même unité de combat, les parents de la veuve ne m’avaient pas précisé s’il s’agissait d’une section ou d’une compagnie, je savais seulement que Si Tahar était sergent à l’indépendance et qu’il n’avait jamais remis la tenue militaire. Rachid était à Londres, et je ne sais pas s’il était au courant du décès de Si Tahar, mais son père était à la veillée funèbre et au cimetière aussi. Le bonhomme qui m’avait appris le décès de l’ancien combattant m’accosta pour me dire que la veuve avait quelque chose à me remettre, en mains propres. Il voulait m’accompagner mais dans l’expression de sa gueule il y avait une mesquinerie de regard qui dégoûte de la race humaine. J’ai pensé me rendre à la maison du défunt dans la semaine après le cérémonial des funérailles mais la curiosité qui se lisait dans ses mains et les tics dans son visage, me donnait de lui dire que je n’avais que faire, juste pour me venger de lui. Du cimetière au Parc Benomar et le lotissement Michel il y a, à allure du méditant, un bon quart d’heure de marche. J’allume une cigarette et avant de jeter le mégot je suis déjà à mesure de reconnaître le toit ocre de la maison de Si Tahar. « Vous êtes monsieur Bacha ? » La voix jaillit à ma gauche sous un oléandre émondé en même temps qu’un reniflement de chien qui tournoyait autour du tronc. Le jeune homme se tenait debout, la tête légèrement courbée sur ses doigts, en train de confectionner un joint. Il avait le teint de quelqu’un qui devait avoir beaucoup vécu heureux et, extraordinairement, quand il finit de donner le dernier coup d’apex sur la cigarette roulée il esquissa un sourire en levant les yeux vers moi, j’ai remarqué qu’il avait la blancheur rosâtre de la peau qui me rappelait la couleur des pieds-noirs quand ils montaient dans le l’autobus et qui tenaient les poignets. Il portait une canadienne marron foncé déboutonnée qui laissait voir un ras-de-cou de petite laine beige, puis le chien berger allemand venait lui tapoter d’une patte avant le mollet, fort et haut, dans un pantalon de velours pêche à petites côtes tombant sur la moitié de la tige du mocassin en chevrette imprimée dans la couleur de l’ébène. Il caressa le museau du canidé et glissa une main dans la poche du veston avant de sortir un briquet Dupont, l’allumant dans le vide. « Vous ne m’avez pas répondu, monsieur Bacha? » La voix cette fois était plus tendre quoique suffisamment volontaire, montrant des dents lactescentes superbement alignées. Qui me rappelaient l’insistance de ma femme sur les questions concernant le nom de la journaliste qui m’appelle au téléphone afin de tenter de deviner si je suis dans ses proximités au cours d’un lointain reportage. Un franc éclairci décela tout à coup dans ses traits une ressemblance avec le défunt. « Qu’est-ce qu’il est pour toi monsieur Si Tahar ? » dis-je essayant malgré moi de ne pas sourire, réaction habituelle dont je m’affuble durant les évènements mortuaires. - Qu’est-ce que plutôt il était pour vous ? dit le jeune homme, en français impeccable, tout en arrangeant la rectitude de son joint. C’est le genre de réplique qui me mettait généralement aussitôt sur les états d’âme de considérer mon interlocuteur comme un être humain méritant un traitement rapide qui consiste à anéantir intrinsèquement ses capacités de défense intellectuelle pour une suite éventuelle dans la causerie. Je crois que je tiens cet apprentissage – du moins il me semblait - d’un officier russe à Sidi Bel Abbes qui s’occupait de notre formation psychologique durant la période du stage commun de base dans l’instruction militaire du contingent – nous étions convaincus qu’ « on » nous préparait pour combattre les Marocains à propos du conflit sur la question des étendues sahariennes libérées par les Espagnols. Il bougea de quelques pas de la porte et je voyais alors par le trou rectangulaire de la boîte aux lettres des yeux passés au khôl qui me scrutaient. N. B.
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