VILLA KUJOYAMA INAUGURATION 4 OCTOBRE 2014 ET NOUVEAUX PROGRAMMES DE RESIDENCES dossier de presse Avec le mécénat de Pierre Bergé et le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller VILLA KUJOYAMA JAPON KYOTO dossier de presse – Villa Kujoyama 3 ÉDITORIAL Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international La France et le Japon nourrissent une fascination réciproque et ancienne. Grand pays démocratique, troisième économie mondiale, le Japon est un partenaire privilégié de la France en Asie. Nous entretenons des relations diplomatiques depuis plus de 150 ans. La visite d’Etat au Japon du président François Hollande en juin 2013 et la visite en France du Premier Ministre Abe en mai 2014 ont permis de renforcer encore notre relation d’une qualité exceptionnelle. Le Japon et la France se sont d’abord rencontrés par la culture, à l’époque de la fécondation mutuelle entre les peintres impressionnistes et les estampes japonaises « ukiyo-e ». C’est pourquoi en 1924, Paul Claudel et Eichii Shibusawa firent de la culture le socle de nos relations bilatérales en créant la Maison Franco-Japonaise dont nous célébrons cette année le 90e anniversaire. Plus de deux cents manifestations artistiques organisées à cette occasion dans tout l’archipel témoignent de la vitalité et de la créativité de nos échanges aujourd’hui. La réouverture de la Villa Kujoyama s’inscrit dans cet élan. Unique résidence française d’artistes en Asie, ce lieu exceptionnel a reçu depuis vingt ans plus de 270 artistes issus des disciplines les plus variées. Il est emblématique de l’action de la France en faveur de la création artistique et de l’approfondissement du dialogue interculturel entre nos pays. Rénovée avec l’aide de Pierre Bergé, que je remercie, la Villa Kujoyama porte la riche tradition des échanges franco-japonais et se tourne vers l’avenir. Le mot d’ordre de cette nouvelle étape est l’ouverture. Ouverture sur le Japon d’abord : la Villa sera désormais plus profondément ancrée dans la société japonaise grâce à l’établissement d’une direction franco-japonaise et d’un nouveau programme de résidence qui accueillera pour la première fois, sous le nom de « Kujoyama en duo », des créateurs japonais en tandem avec des créateurs français. Ouverture ensuite sur de nouvelles disciplines, comme les métiers d’Art, auxquels le Japon et la France attachent historiquement une grande importance. Cette refonte du projet de la Villa Kujoyama a été rendue possible par l’implication financière de l’Institut français et par le mécénat de la Fondation Bettencourt Schueller, que je remercie. Lieu de vie, de dialogue et d’échanges, illustration de notre créativité dans les domaines artistiques les plus divers, la Villa Kujoyama marque l’engagement de la France aux côtés des artistes, que nous plaçons au cœur de notre action culturelle à l’étranger. A cet égard, je félicite les vingttrois lauréats de la promotion 2014 et les invite à explorer les liens toujours féconds entre deux pays aux traditions artistiques fortes. dossier de presse – Villa Kujoyama 5 SOMMAIRE ÉDITORIAL INTRODUCTION PRÉSENTATION DE LA VILLA 01. LA VILLA KUJOYAMA 01.1. 01.2. Un lien unique entre la France et le Japon La création de la Villa Kujoyama et l’influence de Paul Claudel 02. LE RENOUVEAU DE LA VILLA 02.1. 02.2. 02.3. 02.4. La rénovation architecturale Le soutien de M. Pierre Bergé La nomination d’un duo franco-japonais à la tête de la Villa Kujoyama Le logotype de la Villa Kujoyama 03. UN PROGRAMME DE RÉSIDENCES INÉDIT 03.1. 03.2. 03.3. Nouvelles orientations Le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller Les modalités de participation et le Comité de sélection des lauréats 04. LES RÉSIDENTS 2014-2015 04.1. 04.2. Liste des lauréats 2014-2015 par discipline Biographies par ordre alphabétique 05. LES ANCIENS RÉSIDENTS DE LA VILLA 05.1. 05.2. Ils ont fait l’histoire de la Villa Kujoyama ! Témoignages d’anciens résidents 3 6 7 8 8 8 9 9 9 10 11 12 12 13 14 15 15 16 20 20 21 06. LA JOURNÉE D’INAUGURATION 22 07. L’INSTITUT FRANÇAIS 25 25 25 07.1. 07.2. Les programmes de résidences de l’Institut français L’Institut français 08. VISUELS DISPONIBLES 26 09. CONTACTS PRESSE 31 6 INTRODUCTION Xavier Darcos, Président de l’Institut français Le 4 octobre prochain marque le début d’une nouvelle ère pour la Villa Kujoyama, l’une de nos plus prestigieuses institutions culturelles l’étranger, à l’instar de la Villa Médicis ou de la Casa Velasquez. Après plusieurs mois de rénovation du bâtiment et de mise en place de nouveaux programmes, ce lieu prestigieux accueille à nouveau des créateurs en résidence. Ce renouveau n’aurait pas pu être envisagé ni rendu possible sans le soutien de deux généreux mécènes qui nous ont accompagnés dans ce processus, Pierre Bergé et la Fondation Bettencourt Schueller. Qu’ils en soient remerciés. La réflexion de l’Institut français, aux côtés de l’Ambassade de France au Japon, s’est orientée autour de la volonté d’inscrire la Villa Kujoyama comme lieu de confluence des pratiques artistiques et des réseaux culturels internationaux, ouvert sur le pays d’accueil, mais aussi de prendre en compte les tendances actuelles au regard des pratiques élargies de la culture, comme les métiers d’art et les arts numériques. Telles sont les raisons qui ont présidé au choix d’un duo franco-japonais de direction pour porter ce renouveau. Christian Merlhiot, directeur, accompagnera les artistes dans leurs recherches et assure la mise en œuvre de la programmation. Riche de son expérience au sein du laboratoire de création du Palais de Tokyo, il mettra au service de la Villa Kujoyama ses compétences confirmées de directeur de programme. Sumiko Oé-Gottini, directrice du développement et des partenariats, contribuera au développement du programme, depuis la France et le Japon. Elle s’assurera d’offrir aux résidents le meilleur environnement de recherche et s’attachera à développer les circuits de diffusion des projets artistiques. Accueillie sur le sol du Japon, premier pays investisseur asiatique en France et première destination des investissements français en Asie, la Villa Kujoyama joue d’ores et déjà un rôle majeur dans les relations franco-japonaises. Je ne doute pas que les œuvres conçues à Kyoto permettront de renforcer la connaissance mutuelle et d’intensifier durablement les relations entre nos deux pays. dossier de presse – Villa Kujoyama 7 PRÉSENTATION DE LA VILLA Depuis plus de vingt ans, des artistes et créateurs de toutes disciplines sont accueillis à la Villa Kujoyama à Kyoto. Certains découvrent le Japon lors de ce premier séjour alors que d’autres y reviennent pour explorer une intuition et faire aboutir leur recherche. Dans tous les cas, naissent de ce séjour des projets, des rencontres et de nouvelles collaborations qui nourrissent un jour des œuvres. Célébrer l’échange, disait très justement Michel Serres dans sa conférence inaugurale à la Villa Kujoyama en 1992, telle est l’alchimie que produit ce lieu dont l’histoire doit autant à la vision de Paul Claudel qu’à l’intuition de Michel Wasserman et Serge François. Le premier initiant la construction de l’Institut franco-japonais du Kansai sur la colline d’Higashiyama il y a près d’un siècle, les seconds œuvrant au projet puis à la construction de la Villa Kujoyama à la fin des années 80. Notre duo de direction franco-japonais incarne la volonté d’inscrire la Villa Kujoyama dans la continuité de son identité historique et de ses valeurs fondamentales qui sont le dialogue et l’enrichissement mutuel entre la France et le Japon. Aujourd’hui la Villa Kujoyama entre dans son âge adulte, pleinement inscrite dans le dispositif de coopération culturelle français comme outil d’échanges et de dialogue permettant l’ancrage local de la politique générale et des orientations de l’Institut français. À l’occasion de sa réouverture, une nouvelle stratégie se dessine pour le programme : envisager la Villa comme lieu de confluence des pratiques artistiques et des réseaux internationaux et valoriser la création et l’implication des partenaires à travers la mise en place d’un label d’excellence. Il s’agit, d’une part, d’amplifier le programme de résidences et sa qualité d’accueil pour les artistes en développant un faisceau de relations vers l’extérieur, la ville de Kyoto, le Japon et la France. La Villa Kujoyama devient ainsi une passerelle de coopération artistique et culturelle entre la France et le Japon, un lieu de convergences des champs de la création artistique et de ses partenaires. Pour ce faire, la résidence qui est le cœur du programme, est accompagnée par un dé- veloppement de l’environnement du projet en amont, un compte rendu du travail in situ et l’assurance d’une visibilité des œuvres en aval. C’est à travers ces trois temps que la Villa Kujoyama travaille dorénavant à son rayonnement optimal. D’autre part, la réouverture de la Villa Kujoyama est l’occasion d’entamer un projet éditorial et de labelliser la diffusion des œuvres accompagnant le travail depuis sa phase de recherche au Japon jusque dans son rayonnement sur la scène artistique française, européenne et internationale. Cette visibilité sera assurée grâce aux partenariats avec des institutions artistiques ou des manifestations culturelles. La Villa Kujoyama devient ainsi une interface ouverte en interaction avec d’autres modalités d’échanges sur la recherche, la production, la diffusion et la rencontre avec les partenaires au Japon et en France. À travers ces deux axes, la Villa deviendra une « fenêtre » de visibilité pour la création française et une « porte » d’entrée pour les partenaires japonais désireux d’approcher cette création. Toute l’ambition de ce projet se concentre sur un travail spécifique de déploiement et de renforcement du réseau des collaborateurs et interlocuteurs de la Villa. Ce travail s’appuie en premier lieu sur des rapports étroits notamment avec la Fondation Bettencourt Schueller et avec Pierre Bergé, mécènes de la nouvelle Villa Kujoyama. Plusieurs partenariats seront à développer en France et au Japon dans un modèle économique innovant réunissant les secteurs publics et privés. Les universités, les fondations, les entreprises et les médias seront en ce sens nos interlocuteurs privilégiés. A l’échelle locale, il s’agit de renforcer des relations durables d’échanges et de coproduction avec les institutions culturelles et artistiques partenaires. Ensemble, la Villa Kujoyama, les artistes qui ont écrit son histoire et ceux qui s’apprêtent à prendre le relais, nous formons le vœu que la réouverture de ce programme contribue à l’enrichissement et au dialogue de la scène artistique française et japonaise. Christian Merlhiot & Sumiko Oé-Gottini, directeurs 8 01. LA VILLA KUJOYAMA Après plusieurs mois de travaux pour rénovation, la Villa Kujoyama sera inaugurée le 4 octobre prochain, lors de l’édition 2014 de Nuit Blanche à Kyoto. 01.1. Un lien unique entre la France et le Japon 01.2. La création de la Villa Kujoyama et l’influence de Paul Claudel La Villa Kujoyama, créée en 1992 et dirigée par l’Institut français du Japon en association avec l’Institut français, est l’une des plus prestigieuses institutions culturelles françaises à l’étranger, avec la Villa Médicis à Rome et la Casa de Velasquez à Madrid ; c’est aussi la seule résidence de créateurs française en Asie. Construite par l’architecte Kunio Kato sur la montagne d’Higashiyama à Kyoto, au cœur du centre historique du Japon, la Villa Kujoyama développe depuis plus de 20 ans un programme d’excellence à destination des artistes et des créateurs français qui souhaitent y développer un projet en lien avec le Japon dans les champs les plus variés ; 270 résidents y ont séjourné depuis sa création. En 2011, une réflexion a été engagée afin de donner un nouveau souffle au programme de résidences de la Villa Kujoyama en l’orientant davantage vers le rayonnement extérieur des résidents. La Villa Kujoyama est désormais appelée à devenir une passerelle directe de coopération artistique et culturelle entre la France et le Japon, un lieu de convergence des champs de la création artistique et un lieu de développement de nouveaux partenariats dans le champ de l’art. L’idée d’établir un centre culturel dans la région du Kansai naît en 1926 alors que Paul Claudel occupe, pour la dernière année, le poste d’ambassadeur de France au Japon. Autour de Katsutaro Inabata, alors président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Osaka, il parvient à réunir un groupe de Japonais francophiles qui rassembleront les fonds nécessaires à la construction d’un institut franco-japonais. Le projet se fonde sur l’idée de Paul Claudel d’associer un écrin japonais au cœur du pays à des sujets artistiques français. La Société de rapprochement intellectuel franco-japonais assurera la tutelle de ce nouvel institut construit par les Japonais et dont le fonctionnement sera assuré par le gouvernement français. L’Institut franco-japonais du Kansai est inauguré le 5 novembre 1927 sur le terrain qu’occupe actuellement la Villa Kujoyama. En 1936 il sera transféré près de l’Université de Kyoto alors en plein développement. Pendant près de 50 ans le bâtiment d’Higashiyama sera laissé à l’abandon. En 1986, le ministère des Affaires étrangères français décide de relancer un projet sur ce terrain. Il propose, étant donné la nature de cette ville d’art et d’histoire, d’édifier un établissement sur le modèle de la Villa Médicis à Rome, destiné à accueillir des artistes et des chercheurs en résidence. C’est ainsi que le 11 novembre 1986 la Société de rapprochement intellectuel franco-japonais décide de la construction, selon l’idée originelle de Paul Claudel, d’un « Centre franco-japonais pour les échanges et la création » grâce aux fonds du petit-fils de Katsutaro Inabata. Ce Centre deviendra l’actuelle Villa Kujoyama, inaugurée le 5 novembre 1992. dossier de presse – Villa Kujoyama 9 02. LE RENOUVEAU DE LA VILLA La rénovation du bâtiment de 1164 m2 constitue la première étape dans le renouveau de la Villa Kujoyama. Elle a été réalisée par l’entreprise Shimizu, grâce au soutien de M. Pierre Bergé. Avant que ne débutent les travaux en 2013, l’Institut français assurait la coordination du programme et le financement des allocations de séjour des lauréats, tandis que le fonctionnement et les activités étaient financés par le ministère des Affaires étrangères. Outil d’influence unique en son genre, la Villa est dirigée depuis le 1er janvier 2014 par l’Institut français du Japon en association avec l’Institut français. 02.1. La rénovation architecturale 02.2. Le soutien de M. Pierre Bergé « Le Corbusier est l’un des architectes occidentaux qui a le mieux compris l’architecture japonaise. » « La Villa, commandée par l’Institut français, a été construite en 1991-1992 à flanc de colline. Le béton y est prépondérant car sa plasticité est admirable, et il est vrai que certaines caractéristiques de l’édifice, comme le volume en duplex des six unités d’habitation, résonnent comme autant de citations. » Kunio Kato, architecte de la Villa Kujoyama « C’est en 1962 que je suis allé au Japon pour la première fois et, dès ce jour, j’ai eu pour ce pays une profonde admiration. La culture, la littérature, le cinéma, les jardins, le théâtre, la cuisine, tout me plaît au Japon. Redonner vie à la Villa Kujoyama était pour moi une évidence. » Pierre Bergé Les travaux de restauration s’inscrivent dans une logique de pérennité et de modernité, mettant l’accent sur les éléments suivants : • confort de vie et de travail des résidents, • souci du développement durable avec des interventions de fond permettant le maintien du bien immobilier dans une logique d’économie de moyens et d’énergie, • respect des qualités architecturales intemporelles du bâtiment réalisé par l’architecte japonais Kunio Kato. Ces espaces restaurés permettent : • d’organiser des événements publics et de communiquer sur l’activité de la Villa et, au-delà, de l’Institut français du Japon, • de s’ouvrir aux partenaires avec l’aménagement d’un lieu dédié. L’ensemble des travaux et l’installation des nouveaux équipements seront terminés pour la fin septembre 2014. Né en 1930 sur l’Ile d’Oléron, Pierre Bergé s’intéresse très jeune à la littérature. Il en fréquente le milieu parisien en devenant marchand de livres en éditions originales, avant de rencontrer Bernard Buffet dont il devient le compagnon et gère la carrière pendant huit ans. En 1958, il rencontre Yves Saint Laurent, avec qui il fonde en 1961 la maison de couture Yves Saint Laurent qu’il dirige jusqu’en 2002. Passionné de théâtre et d’opéra, Pierre Bergé rachète en 1977 le théâtre de l’Athénée – Louis Jouvet. Sous sa direction, le théâtre alterne les pièces classiques avec la découverte de nouveaux talents. Il programme, avec Danièle Cattand, les Lundis musicaux de l’Athénée où se succèdent les plus grandes voix du monde jusqu’en 1989. Il est nommé en 1988 président de l’Opéra national de Paris, poste qu’il conserve jusqu’en 1994, avant d’en devenir président d’honneur. « Pour mécéner, il faut aimer ». Depuis toujours, Pierre Bergé soutient des artistes et des projets de cœur : l’aménagement intérieur des collections du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou ou de la National Gallery à Londres, la carte banche donnée 10 à Patrice Chéreau par le Musée du Louvre ou encore la présentation du Ring de Richard Wagner à l’Opéra national de Paris. Il s’engage également auprès de compositeurs comme Philip Glass et John Cage, dont il produira les premiers concerts à Paris, et les metteurs en scène Claude Régy, Peter Brook et bien sûr Robert Wilson qu’il soutient inconditionnellement, jusqu’à rendre possible le retour à Paris de son chefd’œuvre Einstein on the Beach en 2014. Nommé Grand Mécène des Arts et de la Culture en 2001, Pierre Bergé est aujourd’hui le président de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, créée en 2002, qui a pour mission de conserver et de faire rayonner l’œuvre d’Yves Saint Laurent et d’encourager la création contemporaine, en soutenant notamment le Festival d’Automne à Paris et Les Modules du Palais de Tokyo. 02.3. La nomination d’un duo franco-japonais à la tête de la Villa Kujoyama Christian Merlhiot et Sumiko Oé-Gottini constituent le duo de direction mixte et binational nommé à la tête de la Villa Kujoyama. Le duo de direction qu’ils incarnent reflète la volonté de conduire la Villa Kujoyama avec une double vision : celle d’un français et d’une japonaise, mais aussi celle d’un artiste et d’une productrice au service de la créativité et de la diffusion des projets artistiques. Cette complémentarité représente une richesse pour la Villa Kujoyama en apportant des savoir-faire différents et une capacité de mise en œuvre accrue. Le duo de direction franco-japonais a pour mission d’amplifier le programme de résidences et sa qualité d’accueil pour les artistes tout en développant un faisceau de relations vers l’extérieur, non seulement à Kyoto, mais aussi dans le reste du Japon, en France et à l’international. Christian Merlhiot conduira le programme de la Villa Kujoyama à Kyoto pour accompagner les artistes dans leurs recherches et assurer la mise en œuvre de la programmation et des projets de diffusion. Sumiko Oé-Gottini, œuvrera à la fois depuis la France et le Japon au développement du programme et des partenariats. Elle consolidera les environnements de recherches des résidents en amont de leur résidence et développera les réseaux de production et de diffusion à l’issue de leur séjour au Japon. Christian Merlhiot, né en 1963, est diplômé de l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Il a enseigné le cinéma et la vidéo dans plusieurs écoles d’arts françaises, notamment Angoulême, Nancy et Bourges. Cinéaste, il a été pensionnaire à la Villa Médicis à Rome en 1994/95. Depuis un premier séjour au Japon en tant que professeur invité à l’Université des arts de Kanazawa en 1998, il a séjourné dans ce pays régulièrement dans le cadre de missions professionnelles et de projets artistiques. Depuis 1998, il collabore à un projet de diffusion de films au croisement du cinéma et de l’art contemporain, en programmant, sous le label pointligneplan, des séances de films, des expositions, des colloques et des publications. En 2002, il a rejoint le Pavillon Neuflize OBC, laboratoire de création du Palais de Tokyo à Paris en tant que responsable du programme. Aux côtés d’Ange Leccia qui le dirige, il a organisé les sessions de travail des artistes résidents, les expositions et les publications en France et à l’étranger. En 2011, il a été résident à la Villa Kujoyama où il a réalisé un film intitulé Slow Life, son sixième long métrage, distribué en salles en 2013. Sumiko Oé-Gottini, née en 1973 au Japon, est à la fois diplômée de l’Université Jochi/Sophia à Tokyo et de l’Université Paris-Dauphine en master 2 Gestion des Entreprises Culturelles. Elle a également suivi une formation en histoire du design à l’école Boulle à Paris. Après plusieurs années d’expériences dans le réseau culturel franco-japonais, en 2002, elle rejoint l’équipe du Palais de Tokyo. Elle y occupe successivement les fonctions de responsable de production du Pavillon Neuflize OBC puis de Coordinatrice Générale chargée de la gestion des activités du site. Elle a assuré le poste de Secrétaire Générale du Fonds régional d’art contemporain d’Ile-de-France, Le Plateau de 2007 à 2011. Aujourd’hui, Sumiko Oé-Gottini est conseillère et productrice artistique indépendante en France : elle collabore avec des artistes français et japonais ainsi que diverses institutions telles que le Musée National des Arts Asiatiques Guimet, la Cité Internationale des Arts, le Palais de Tokyo, Platform (association de regroupement des FRAC), le CIPAC (fédération des professionnels d’Art Contemporain)... dossier de presse – Villa Kujoyama 02.4. Le logotype de la Villa Kujoyama « Nous avons travaillé sur la constitution d’un ensemble typographique en cohabitation avec le logotype de l’Institut français. Il nous semblait important de signifier l’échange induit dans le nouveau programme de la résidence mais de façon fine et discrète. Les formes géométriques issues de deux drapeaux japonais et français (le cercle et le rectangle) permettent de jouer avec les contreformes. Ainsi, les signes sont suggérés et se devinent. Ils constituent, une fois rassemblés, un nouveau signe, propre à la signature de la Villa Kujoyama. » Alexandre Dimos, studio deValence, résident à la Villa Kujoyama en 2012 Studio deValence Spécialisé dans les domaines du design graphique, de la communication visuelle et de la typographie et dans la direction artistique de projets éditoriaux, le studio parisien deValence s’est imposé, depuis sa création en 2001, comme un acteur central dans les champs culturels français et européen. Concevant des publications, des identités visuelles, des signalétiques, des sites internet et des interfaces pour des contextes variés, tant publics que privés, il a réalisé des projets avec des institutions culturelles de différentes échelles, telles que le Centre Pompidou, le Château de Versailles et le centre d’art contemporain Witte de With (Pays-Bas), des maisons d’édition telles que Flammarion et La Découverte, des marques et des groupes de presse tels que Hermès, le guide Fooding et Magic et des artistes, designers et architectes tels que Thomas Hirschhorn, Martin Szekely et Philippe Chiambaretta. Le studio deValence est composé d’Alexandre Dimos, designer graphique et éditeur, et de Ghislain Triboulet, designer graphique, tous deux associés, ainsi que de Jéremy Perrodeau, designer graphique et dessinateur de caractères, et de Jean-Philippe Bretin, designer graphique et illustrateur. Alexandre Dimos a été résident à la Villa Kujoyama en 2012. Il est membre de l’Alliance graphique internationale. 11 12 03. UN PROGRAMME DE RÉSIDENCES INÉDIT Outil d’échanges interdisciplinaires, la Villa Kujoyama a pour vocation de renforcer le dialogue interculturel entre l’Europe et le Japon. Ses résidents sont appelés à nouer des relations de travail non seulement avec les milieux artistiques, universitaires, culturels de la région de Kyoto mais aussi avec ceux de l’ensemble du Japon. Depuis sa création, elle a ainsi accueilli près de 270 résidents qui représentent plus d’une vingtaine de disciplines dans les champs les plus variés de la création artistique contemporaine et de la recherche en sciences humaines et sociales. 03.1. Nouvelles orientations Les nouveaux programmes L’Institut français s’est engagé dans la restauration de l’ensemble du bâtiment mais aussi dans la redéfinition de ses programmes, afin de refondre globalement le dispositif d’accueil en résidence de la Villa Kujoyama. Introduits grâce au soutien de la Fondation Bettencourt Schueller engagée aux côtés de la Villa, les nouveaux programmes de résidences sont ancrés dans la réalité du Japon contemporain et s’articulent autour de deux volets : • le programme « Villa Kujoyama » : accueil en résidence de recherche des créateurs français, dans tous les domaines, dont les métiers d’art, et principalement dans les disciplines suivantes : littérature, bande dessinée, cinéma, musique, arts visuels, architecture, design, paysage, mode, danse, théâtre, arts numériques, et métiers d’art. L’ouverture aux métiers d’art correspond à une volonté de sauvegarder et transmettre des savoir-faire sur lesquels s’appuient les métiers d’excellence qui sont des impératifs pour nos deux pays. • le programme « Kujoyama en Duo » : accueil en résidence d’un tandem constitué d’un créateur français et d’un créateur japonais qui se choisiront mutuellement autour d’un projet commun (ex. un plasticien français et un artisan d’art japonais). Les nouveaux résidents sont accueillis à partir du mois de septembre 2014 pour une durée de deux à six mois selon la nature des projets proposés. La ré- sidence sera dorénavant amplifiée par un temps de préparation autour de la thématique choisie, puis par une phase d’accompagnement du projet et par son suivi à l’issue de la résidence. Pour accomplir ce projet, les nouveaux programmes de la Villa Kujoyama s’appuient sur une synergie de partenariats spécifiques, artistiques, financiers et culturels afin d’accueillir les recherches, développer les coproductions et assurer la diffusion des projets et des œuvres. Un travail de programmation sera développé dans le cadre de projets initiés ou accompagnés par la Villa. Le nouveau modèle économique nécessaire à cette ambition s’appuie sur un système de partenariats spécifiques, de tutorat ou project management avec les universités et sur un élargissement du dialogue entre art contemporain et art traditionnel. Il s’appuie aussi sur une articulation intelligente de la relation avec les partenaires financiers et les entreprises privées associées au programme. Une attention particulière sera donnée a posteriori à la visibilité du projet en France et au Japon. Il s’agira de donner à voir la richesse d’un lieu d’immersion, de réflexion et de recherches comme l’est la Villa Kujoyama depuis plus de 20 ans ; il s’agira aussi de montrer la puissance d’inspiration de cette culture artistique et de l’histoire franco-japonaise. À cet égard, le séjour de ses premiers résidents à Kyoto revêt une importance toute particulière. Cette période permet de réaffirmer le rôle de la Villa comme outil d’échanges et de dialogue entre la culture française dossier de presse – Villa Kujoyama et la culture japonaise. L’ouverture aux métiers d’art et la mise en place d’un module de résidence en duo sont deux des éléments de cette volonté de dialogue. Les disciplines concernées 13 esprit et des façons de travailler, orientés vers l’intérêt général et dans un objectif de responsabilité sociale. Au cours des quatre dernières années, la Fondation a distribué près de 103 millions d’euros, dont 39 millions d’euros au titre de 2014. Architecture / paysage / urbanisme Arts numériques Arts plastiques Bande dessinée Cinéma / vidéo Critique d’art / commissariat d’expositions Danse / performance Design / graphisme Littérature Métiers d’art Mode Musiques de création Photographie Depuis 15 ans, la Fondation Bettencourt Schueller valorise les métiers d’art français et favorise leur rayonnement grâce au Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main. En 2014, la Fondation intensifie son engagement en créant le programme pour l’intelligence de la main, qui comprend et prolonge le Prix. Ce programme développe une politique en faveur des professionnels et institutions du secteur des métiers d’art axée sur les enjeux essentiels que sont la formation, la production, la sensibilisation, la valorisation ou la transmission. La Fondation poursuit des partenariats précédemment conduits, en ouvre de nouveaux en conformité avec l’esprit et les valeurs du prix : excellence, innovation, interdisciplinarité. Théâtre 03.2. Le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller La Fondation Bettencourt Schueller met en œuvre la mission qui lui a été confiée il y a vingt-cinq ans par ses fondateurs, André et Liliane Bettencourt et leur fille Françoise Bettencourt Meyers : « donner des ailes au talent » pour contribuer à la réussite et au rayonnement de la France. Soutenir le déploiement des talents pour contribuer au bien commun. Faire reculer les limites de la connaissance et favoriser des réponses concrètes à certains problèmes de notre société. Encourager la démarche de création, l’innovation, la recherche, le progrès. Permettre à des solutions innovantes et viables, à fort impact collectif, de voir le jour. Proposer un accompagnement durable et personnalisé pour favoriser la réussite et l’autonomisation des projets, le transfert de compétences et l’évaluation d’impact. Tels sont les principes d’actions qui animent la Fondation Bettencourt Schueller. Cette mission s’exprime dans trois domaines d’engagement : les sciences de la vie, la culture et la solidarité. Elle est portée par des convictions qui définissent un Ainsi, la Fondation Bettencourt Schueller s’est engagée aux côtés de la Villa Kujoyama et prend en charge le financement de ses nouveaux programmes de résidences pour une durée de 3 ans. Ce lieu d’exception, où se rencontrent les disciplines et se confrontent les cultures est désormais ouvert aux métiers d’art : les résidents, créateurs ou artisans d’art, pourront ainsi nourrir mutuellement leur recherche, favorisant le dialogue entre la pensée et le geste, la découverte et l’expérimentation des savoir-faire japonais particulièrement présents à Kyoto. Le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller permet ainsi à la Villa Kujoyama de continuer à œuvrer pour le rayonnement de la culture française en faisant bénéficier aux créateurs, y compris artisans d’art, d’un temps de recherche et de réflexion dans des conditions idéales. Elle contribue ainsi à la valorisation à l’international des métiers d’art français. 14 03.3. Les modalités de participation et composition du Comité de sélection des lauréats L’accueil des créateurs à la Villa intervient sur acceptation des candidatures par un Comité de sélection suite à la proposition d’une commission consultative, composée des directeurs de la Villa Kujoyama, d’experts indépendants et d’experts des Instituts français (Paris et Japon) dans chacune des disciplines. Le Comité de sélection est composé du Président de l’Institut français, du directeur de l’Institut français du Japon, d’un représentant du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, d’un représentant du ministère français de la Culture et de la Communication, de deux personnalités qualifiées (japonaise et française) et d’un représentant de chaque entreprise ou fondation mécène. Pour la sélection des lauréats 2014-2015, le Comité était composé de : Monsieur Xavier Darcos, Président de l’Institut français ; M. Sidney Peyroles, Directeur adjoint de l’Institut français du Japon ; M. Valéry Freland, Directeur adjoint de la Coopération culturelle et de la Recherche du ministère des Affaires étrangères et du Développement international ; Mme Isabelle Manci, Inspectrice à la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication ; Mme Hedwige Sautereau, Responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt Schueller ; M. Pierre Bergé ; Mme Takako Hasegawa, Directrice de la Galerie Nichido et M. Olivier Gabet, Directeur du musée des Arts décoratifs. dossier de presse – Villa Kujoyama 15 04. LES RÉSIDENTS 2014-2015 Le rayonnement de la Villa Kujoyama s’appuie sur une sélection de lauréats ancrée dans une volonté d’ouverture et de dialogue. La capacité de chaque projet à fédérer un réseau de partenaires à Kyoto, dans le Kansai et au Japon est déterminante dans le choix des nouveaux lauréats, dans un esprit d’ouverture à toutes les pratiques artistiques. Parmi plus de mille dossiers initialement reçus, le comité de sélection de la Villa Kujoyama a choisi 18 projets dont les lauréats seront en résidence à la Villa Kujoyama en 2014 et 2015 pour une durée comprise entre 2 et 6 mois. Deux projets sont portés en duo par un artiste français et un artiste japonais. Par ailleurs, pour marquer son ouverture aux métiers d’art, la Villa Kujoyama accueillera également 5 créateurs issus de ces disciplines d’excellence française. 04.1. Liste des lauréats 2014-2015 par discipline ARCHITECTURE Andrew Todd DANSE PERFORMANCE MÉTIERS D’ART ET MODE et Kiichiro Hagino Damien Jalet Aurore Thibout et Nawa Kohei ARTS NUMÉRIQUES Grégory Chatonsky MUSIQUE DESIGN Armelle Dousset Goliath Dyèvre et Matthieu Metzger CINÉMA et Quentin Vaulot Pierre-Jean Giloux François Azambourg Emmanuel Burdeau THÉÂTRE Georges Lavaudant LITTÉRATURE CRITIQUE D’ART Iris de Moüy Vincent Romagny Jean-Baptiste del Amo CRITIQUE D’ART ET COMMISSAIRE D’EXPOSITION MÉTIERS D’ART Manuela Paul-Cavallier Nelly Saunier Anne Bonnin Mylinh Nguyen et Thomas Clerc Céline Sylvestre 16 04.2. Biographies par ordre alphabétique EMMANUEL BURDEAU CINÉMA FRANÇOIS AZAMBOURG DESIGN Designer d’environnement, architecte d’intérieur et enseignant, François Azambourg a suivi une formation à l’école des Beaux-Arts de Caen et à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art. Il a été lauréat de la Fondation de France en 1988, nommé Jeune créateur de l’année en 1999 et il a reçu le Grand prix du design de la ville de Paris en 2004. La villa Noailles lui a consacré une exposition rétrospective en 2012. Son travail est édité par les galeries Kreo, Cappellini, par Hermès, Hermès petit h, Ligne Roset, Cinna... Son projet à la Villa Kujoyama se fixe pour objectif d’explorer de nouveaux langages du bois en associant artisanat et techniques industrielles. Les résultats obtenus constitueront la base de réflexion pour la conception d’objets innovants où l’artisanat, par sa souplesse, permettra de fonctionner comme laboratoire de l’industrie. ANNE BONNIN ET THOMAS CLERC CRITIQUE D’ART ET COMMISSAIRE D’EXPOSITION Anne Bonnin a organisé en 2009 l’exposition Pragmatismus & Romantismus à la Fondation d’Entreprise Ricard et Sauvagerie domestique à la galerie Édouard Manet de Gennevilliers. Elle était commissaire et directrice des Ateliers de Rennes pour la Biennale d’art contemporain en 2012 et collabore avec différentes revues d’art : Zéro-Deux, Art press, Mouvement. Agrégé de lettres modernes, Thomas Clerc est professeur et écrivain. Il s’est fait connaître en 2005 en publiant une biographie de Maurice Sachs, intitulée Maurice Sachs le désœuvré. Il est aussi l’auteur des Écrits personnels, essai sur la difficulté de définir l’autobiographie, et plus récemment de Paris, musée du XXIe siècle, guide complet et méthodique de son lieu de résidence, le 10e arrondissement de Paris. Il a réalisé des performances au MAC/VAL à Vitry-sur-Seine, au Centre Pompidou dans le cadre du Nouveau Festival, au Théâtre de Gennevilliers et au Palais de Tokyo. Le projet qu’ils développent en commun pour la Villa Kujoyama part du voyage au Japon de Roland Barthes en 1970 et de la publication de L’Empire des signes. Leur recherche s’attache à la réception et la présence de Barthes dans le Japon aujourd’hui. Elle sera l’occasion de découvrir une scène artistique, littéraire, intellectuelle et théâtrale contemporaine. Ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma (2004-2009), Emmanuel Burdeau est aujourd’hui membre du conseil d’administration du FID Marseille et responsable de programmation du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon. Il collabore à de nombreuses revues et journaux et dirige, depuis 2007, la collection d’essais sur le cinéma des éditions Capricci. Il a publié plusieurs livres d’entretien avec des cinéastes et un essai sur Vincente Minnelli. Son projet pour la Villa Kujoyama propose une lecture exhaustive du dernier film du cinéaste américain Josef von Steinberg, Fièvre sur Anatahan tourné dans le parc Okazaki à Kyoto. GRÉGORY CHATONSKY ARTS NUMÉRIQUES Grégory Chatonsky a effectué des recherches sur la réalité virtuelle et l’ontologie technologique à la Sorbonne avant d’intégrer le master multimédia des Beaux-arts de Paris. Il enseigne actuellement l’art numérique à Paris IV et au Fresnoy, studio national des arts contemporains. Le Centre des arts d’Enghienles-Bains lui a consacré une exposition personnelle en 2014. À la Villa Kujoyama, il développera un projet intitulé Capture, nom d’un groupe de rock fictif et génératif, en y intégrant un système de synthèse vocale chantée développée avec l’aide du laboratoire de recherche IAMAS situé à Ogaki. Il travaillera d’autre part à une fiction intitulée Télofossile construite à partir d’un récit d’anticipation : Dans quelques milliers d’années, lorsque l’espèce humaine aura disparu, une conscience découvrira cette planète revenue à sa minéralité originaire. Elle creusera la terre et trouvera des milliards d’objets fossilisés. Que pourra-t-elle déduire de ce que nous avons été ? JEAN-BAPTISTE DEL AMO LITTÉRATURE Jean-Baptiste del Amo est écrivain. En 2006, il a reçu le Prix du jeune écrivain de langue française pour sa nouvelle Ne rien faire, écrite à partir d’une expérience au sein d’une association de lutte contre le VIH en Afrique. En 2008, son premier roman, Une Éducation libertine, est paru chez Gallimard et a reçu, en 2009, le Prix Goncourt du premier roman. La même année, dossier de presse – Villa Kujoyama l’Académie Française lui décerne le prix François Mauriac. Jean-Baptiste del Amo a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2010-2011. Il a publié deux autres romans chez le même éditeur, Le Sel (2012) et Pornographia (2013). À Kyoto, ville emblématique de l’histoire du Shinto et du Zen, son projet explorera le rapport du corps à l’errance, à l’espace urbain, interrogeant la notion de vacuité, d’absence d’être en soi et le rapport particulier à la mort, à l’érotisme et à la violence dans la culture et la littérature japonaises. 17 GOLIATH DYÈVRE ET QUENTIN VAULOT DESIGN Iris de Moüy est illustratrice, diplômée en arts graphiques et design numérique de l’école Penninghen. Elle est auteur de livres pour enfants et travaille régulièrement pour des magazines de mode, des créateurs (Hermès) et des boutiques comme le Bon Marché à Paris. Elle a créé le personnage du chien Honoré (Édition naïve) et a illustré de nombreux ouvrages. Son dernier album, Petite sœur est paru en 2014 à l’École des loisirs. Sur les traces des démons, esprits et autres monstres qui hantent la région du Kansai, Iris de Moüy souhaite créer un livre-objet peuplé de personnages imaginaires. Goliath Dyèvre a suivi une formation littéraire orientée vers les arts plastiques. Après un passage à l’École d’architecture de Paris Val-de-Marne, il a rejoint l’École nationale supérieure de création industrielle. Quentin Vaulot a une formation scientifique. Il a intégré l’Institut Supérieur du Design avant de rejoindre l’École Nationale Supérieure de création industrielle. Associés depuis 5 ans, les deux designers ont travaillé notamment pour Hermès et Cinna. Ils mènent aussi un travail de recherche avec la galerie Gosserez, la galerie Roger Tator et le Centre de recherches sur les arts du feu et de la terre (CRAFT). En 2013, leur projet Les Nouvelles Verdures d’Aubusson a reçu le Grand Prix 2013 de la Cité Internationale de la Tapisserie. Le projet Fantôme, composé d’une série de cloches dissimulant les objets, a remporté le deuxième prix du concours Cinna catégorie petits meubles en 2011. C’est de la conception de cette série d’objets que s’inspire leur projet pour la Villa Kujoyama. Une absence de fonction évidente a priori semble leur conférer une forme de silence. Suite à la découverte de la maison Sugimoto à Kyoto, leur recherche portera sur la neutralité de l’espace au Japon et sur la création d’une série d’objets contemplatifs. ARMELLE DOUSSET ET MATTHIEU METZGER DAMIEN JALET ET NAWA KOHEI IRIS DE MOÜY LITTÉRATURE MUSIQUE DANSE / PERFORMANCE Armelle Dousset est danseuse et musicienne. Après une licence en Arts du spectacle elle a intégré la Formation du CNDC d’Angers et rencontré de nombreux chorégraphes qui alimentent sa pratique et sa réflexion sur la danse – notamment Alain Buffard et Bernardo Montet. Parallèlement, elle poursuit son parcours d’accordéoniste en développant, avec le saxophoniste Matthieu Metzger, le travail du duo Rhizottome. Après seize années d’étude du saxophone avec Philippe Di Betta, Matthieu Metzger a obtenu une maîtrise de musicologie à l’Université de Poitiers en 2003. Il a intégré le quintet de Louis Sclavis en 2008 puis l’Orchestre National de Jazz en 2009. A la Villa Kujoyama ils composeront un répertoire de duo issu de leurs rencontres et expériences à travers le Japon et de leurs échanges avec des musiciens japonais. Damien Jalet a commencé des études de théâtre avant de s’orienter vers la danse contemporaine et de compléter sa formation au Trisha Brown Studio de New York. Il travaille en étroite collaboration avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui comme danseur et collabore à la dramaturgie, à la mise en scène et la musique. Il collabore également avec le metteur en scène Arthur Nauzyciel en signant la chorégraphie de certaines pièces. En 2013, il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres. Nawa Kohei est un artiste contemporain majeur au Japon. Son travail se développe autour de la création d’objets qui déclinent le concept de PixCell, mot qui combine l’idée de cellule et de pixel. Il a participé à la 6e Triennale d’art contemporain à Brisbane, et représentait le Japon lors de la 14e Biennale d’art asiatique au Bangladesh où il a obtenu le Grand Prix. L’artiste a aménagé une ancienne usine de sandwich au sud de la ville de Kyoto pour créer une plate-forme de travail qui rassemble créateurs, artistes, concepteurs et 18 architectes autour de projets en collaboration. À la Villa Kujoyama, les recherches du duo exploreront le corps comme lien de passage entre deux mondes. Le corps du danseur sera ainsi transformé à l’aide de sculptures-prothèses pour élargir son potentiel vers de nouvelles fonctionnalités. PIERRE-JEAN GILOUX CINÉMA Artiste et réalisateur, Pierre-Jean Giloux a étudié à l‘École nationale des Beaux-Arts de Lyon puis en Angleterre ainsi qu’à l’école des Beaux-Arts de Marseille-Luminy. Après avoir pratiqué la photographie, son travail s’est centré autour des images en mouvement. Il a montré ses installations et ses films dans le cadre de festivals, au Centre Pompidou, au MAC/VAL, au Centre d’art contemporain de Basse-Normandie ou au CREDAC. Station to station qu’il développera à la Villa Kujoyama est un projet vidéo en réalité augmentée qui mêle documentaire et fiction. Il a comme point de départ la réalité urbaine et sociale, filmée et photographiée puis prolongée par des images de synthèse. GEORGES LAVAUDANT THÉÂTRE Acteur, dramaturge et metteur en scène, Georges Lavaudant a été co-directeur du Centre dramatique national des Alpes, Directeur de la Maison de la culture de Grenoble, codirecteur du TNP de Villeurbanne et directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe entre 1996 et 2007. Il voyage au Japon depuis plus de 30 ans avec ses spectacles ou pour des conférences. Il a monté Les Géants de la Montagne de Luigi Pirandello au National de Tokyo en 2011 avec de prestigieux acteurs japonais. Basée sur son expérience de travail au Japon et sur le livre de Monique Borie Le fantôme, ou le théâtre qui doute, paru chez Actes Sud, il développera à la Villa Kujoyama une enquête sensible sur les passerelles entre la scène du théâtre Nô, carrefour des mémoires et des apparitions, les pratiques chamaniques du Mexique, les Indiens Huichols, la scène grecque et la scène shakespearienne. MYLINH NGUYEN MÉTIERS D’ART (tourneur sur métal) Diplômée des Métiers d’Art textiles à l’école Duperré et des Métiers d’art métal à l’école Olivier de Serres, Mylinh Nguyen est spécialiste dans le tournage sur métaux cuivreux. Elle développe la création d’objets et d’accessoires depuis 2002 autour de cette technique rare. En 2013, elle a été lauréate du prix Lilianne Bettencourt pour l’intelligence de la main. Elle travaillera à la Villa Kujoyama sur le thème du secret, ses mises en œuvre, ses enjeux, ses mystères… et produira des objets de différentes natures : une série de sculptures, une collection de bijoux et une série d’objets en relation avec le jeu. MANUELA PAUL-CAVALLIER MÉTIERS D’ART (doreur) Artisan d’art pour la dorure sur bois, Manuela PaulCavallier crée des patines d’or pour les décorateurs d’intérieur et des œuvres abstraites de pigments et feuilles d’or. Elle utilise les techniques ancestrales italiennes et françaises des XIIIe et XVIIIe siècles. Son projet pour la Villa Kujoyama s’articule autour de deux axes : la recherche, le partage et la création autour des techniques ancestrales de la pose de la feuille d’or sur bois et laque et le travail de création autour de l’épure du geste, inspiré de l’art Mingei, du Livre du thé d’Okakura et de L’éloge de l’ombre de Tanizaki. VINCENT ROMAGNY CRITIQUE D’ART Vincent Romagny est commissaire d’exposition et éditeur indépendant. Il a organisé l’exposition intitulée Aires de Jeux et publié Anthologie d’aires de jeux d’artistes, aux éditions Infolio. Il a été commissaire d’exposition à la Fondation d’Entreprise Ricard et à la galerie Air de Paris. Il écrit dans les revues Hypertexte, Mouvement et pour les Archives de la Critique d’art. Depuis 2013, il enseigne la philosophie de l’art à l’École des Beaux-Arts de Marseille. Son projet à la Villa Kujoyama poursuit ses réflexions sur les aires de jeu avec pour objectif de contribuer à cerner le rapprochement de cet objet urbanistique avec les courants esthétiques, théoriques et pratiques de l‘art contemporain au Japon. dossier de presse – Villa Kujoyama 19 NELLY SAUNIER AURORE THIBOUT MÉTIERS D’ART (plumassière) MÉTIERS D’ART ET MODE (créatrice textile) Plumassière depuis l’âge de 14 ans, Nelly Saunier a suivi des études à l’école Olivier de Serres. Elle a collaboré avec Jean-Paul Gaultier sur plusieurs collections s’échelonnant pendant dix-sept années. Elle a travaillé également avec Olivier Theyskens pour Nina Ricci, Ricardo Tisci pour Givenchy, Jean-Charles de Castelbajac, Paco Rabanne, Jérôme Dreyfus... Son projet à la Villa Kujoyama est de collaborer avec des artisans d’art japonais afin de créer un motif textile aux codes couleurs hybrides homme-femme. Les motifs seront revisités pour créer un tissu symbolisant ces nouvelles alliances où la plume, son matériau de prédilection, sera mêlée aux architectures du textile. Issue des écoles d’Arts Appliqués Duperré et des Arts Décoratifs, Aurore Thibout est créatrice de costumes pour les arts vivants, Grand Prix du 21e Festival d’Hyères et Grand Prix de la Création de la Ville de Paris 2013. Son travail est régulièrement exposé et ses éditions limitées sont diffusées en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Son projet pour la Villa Kujoyama revisite la méthode du Katazome et du Yusen, techniques japonaises traditionnelles de teinture sur soie et d’impression au pochoir à la pâte de riz qui autorisent une finesse graphique exceptionnelle. Elle envisage de collaborer avec des artisans locaux pour créer, en édition limitée, une édition textile écologique pour sa prochaine collection. CÉLINE SYLVESTRE MÉTIERS D’ART (créatrice de bijoux) Après un apprentissage traditionnel de bijouterie joaillerie dans un établissement professionnel à Lyon, Céline Sylvestre a suivi un enseignement de bijouterie contemporaine auprès de l’Association pour la Formation et le Développement des Arts appliqués. Elle a récemment pris en charge avec Laurence Verdier et Galatée Pestre, le commissariat de la nouvelle scène internationale de la bijouterie contemporaine Les circuits bijoux. Le Japon compte plusieurs techniques traditionnelles d’incrustation sur métal et d’ornementation dont elle souhaite s’inspirer pendant son séjour à la Villa Kujoyama afin de développer une collection et un répertoire de bijoux. ANDREW TODD ET KIICHIRO HAGINO ARCHITECTURE Andrew Todd est largement reconnu pour ses études et réalisations de théâtre notamment le théâtre élisabéthain du Château d’Hardelot et le Dreamtheatre de Ris-Orangis. Il est pionnier en France de l’usage du bambou et du bois lamellé-croisé. Il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2011. Après avoir conçu des résidences dans la région d’Osaka et Tokyo, Kiichiro Hagino est profondément impliqué, depuis 5 ans, dans un travail sur la péninsule de Noto dans le nord-est du pays. Suite au séisme, il est devenu expert de techniques ancestrales de construction en bambou, en papier et en terre, qu’il utilise pour restaurer des bâtiments traditionnels. Andrew Todd et Kiichiro Hagino ont étudié ensemble à l’Université de Pennsylvanie dans les années 80. L’objectif de leur résidence en duo à la Villa Kujoyama est de développer une approche et une compréhension mutuelles entre leurs deux cultures architecturales à travers l’usage d’un matériau commun : le bambou. 20 05. LES ANCIENS RÉSIDENTS DE LA VILLA Depuis 1992 et pendant plus de 20 ans, la Villa Kujoyama a accueilli près de 270 artistes et créateurs de toutes les disciplines : architecture, littérature, musique, performance, théâtre, cinéma, arts numériques, critique d’art et commissariat d’exposition, design, métiers d’art, mode… Certains anciens résidents ont acquis une notoriété importante dans leur discipline après la résidence, mais d’autres intègrent la Villa à l’issue d’un parcours confirmé. 05.1. Ils ont fait l’histoire de la Villa Kujoyama ! De nombreux résidents reviennent au Japon à l’issue de leur séjour afin de prolonger le travail commencé et renforcer les liens établis. Parmi les résidents, peuvent être cités, par année : 1992 > DANSE Susan Buirge 1993 > PHOTOGRAPHIE Xavier Lambours Ange Leccia ARTS PLASTIQUES 1994 > AUDIOVISUEL Dominique Noguez 1995 > ARTS PLASTIQUES RECHERCHE 1996 > LITTÉRATURE Xavier Veilhan Éric Mézil Jean-Philippe Toussaint 1997 > ARTS PLASTIQUES Dominique Gonzalez-Foerster Jean-Luc Vilmouth Kasper Toeplitz ARTS PLASTIQUES MUSIQUE 2003 > ARCHITECTURE Philippe Rahm RECHERCHE Corinne Atlan THÉÂTRE Pascal Rambert 2004 > RECHERCHE 2005 > MODE Olivier Saillard 2006 > PHOTOGRAPHIE Vincent Beaurin Nestor Perkal RECHERCHE Christine Buci Glucksmann 2001 > DANSE Emmanuelle Huynh Antoine d’Agata 2007 > ARTS PLASTIQUES RECHERCHE Mathieu Mercier Pascal Beausse 2008 > BANDE DESSINÉE 2010 > AUDIOVISUEL 1998 > DESIGN DESIGN Olivier Reneau Nicolas de Crécy Valérie Mréjen & Bertrand Schefer 2011 > DANSE David Wampach DESIGN José Lévy 2012 > DESIGN Pierre Charpin dossier de presse – Villa Kujoyama Liste de quelques résidents par discipline 21 05.2. Témoignages d’anciens résidents LES PHOTOGRAPHES Thierry Girard, Antoine d’Agata, Ornela Vorpsi et Philippe Marinig LES ÉCRIVAINS Yann Apperry, Dominique Noguez, Jean-Philippe Toussaint, Philippe Forest, Luc Lang, Patrick Cahuzac, Olivier Adam, Corinne Atlan, Muriel Barbery, Céline Curiol, Valérie Sigward, Vincent Eggericx, Eric Sadin, Agnès Giard, Céline Minard, Pierre Vinclair, Philippe Adam LES AUTEURS DE BANDE DESSINÉE Frédéric Boilet, Emmanuel Guibert, Nicolas de Crécy, Pierre La Police, Pierre Gajewski LES PLASTICIENS Mathieu Mercier, Jean-Luc Vilmouth, Laurent Pariente, Ange Leccia, Pierre Labat, Benoît Broisat, Dominique Gonzalez-Foerster et Romain Kronenberg LES CHORÉGRAPHES Susan Buirge, Emmanuelle Huynh, Jennifer Lacey, Gisèle Vienne, David Wampach Les anciens résidents considèrent leur séjour à la Villa Kujoyama comme une étape décisive dans l’évolution de leur carrière. On peut souligner à travers leurs témoignages l’impact des rencontres, tant artistiques que professionnelles. Corinne Atlan, a traduit plus de 50 œuvres japonaises (romans, poésie, théâtre). Elle est également auteur de l’essai Entre deux mondes sur la traduction. « Immédiatement, j’ai vu dans ce lieu si inspirant un Japon en miniature, permettant ces allers-retours typiques entre les néons de la ville et les hauteurs peuplées de fantômes et d’esprits. » José Lévy, styliste de prêt-à-porter, puis créateur d’objets entre arts plastiques et arts décoratifs. La Villa est « le tournant d’une vie », « une expérience unique » « un lieu particulier, étonnant, bousculant. Se lever le matin et pouvoir admirer de sa terrasse l’une des plus belles vues sur Kyoto est un cadeau rare. » LES COMPOSITEURS Allain Gaussin, André Bon, José Manuel López López, Hacene Larbi, Marzena Komsta, Fabrice Planquette, Jean-Luc Hervé, Philippe Manoury, Claire-Mélanie Sinnhuber, Bertrand Gauguet et Yves Chauris, Kasper T. Toeplitz LES RÉALISATEURS Malek Bensmaïl, Denis Dercourt, Camille de Casabianca, Jean-Charles Fitoussi, Judith Cahen, Christian Merlhiot, Valérie Mréjen LES METTEURS EN SCÈNE Kasper T. Toeplitz, compositeur et musicien français d’origine polonaise né en 1960. « J’ai obtenu la bourse de la Villa Kujoyama, un séjour de 6 mois qui, en général, laisse toujours une empreinte profonde dans la sensibilité des compositeurs, au contact d’une musique traditionnelle et rituelle qui se perpétue dans les temples de Kyoto. » « C’est là que j’ai rencontré des musiciens comme Zbigniew Karkowski, Atau Tanaka ou Dror Feiler, et toute la scène Noise japonaise qui m’a fait changer de cap ». Pascal Rambert et Sandrine Garbuglia LE CONTEUR Stéphane Ferrandez LES COMMISSAIRES D’EXPOSITION Elodie Royer, Yoann Gourmel, Pascal Beausse, Olivier Saillard L’ARCHITECTE Philippe Rahm LES DESIGNERS Christian Ghion, Patrick Nadeau, Sébastien Cordoleani, Franck Fontana et José Levy, Pierre Charpin Emmanuelle Huynh, née en 1963, danseuse et chorégraphe française de danse contemporaine. « Lorsque je suis arrivée au Japon, j’ai pu expérimenter la rencontre entre la danse, d’autres pratiques artistiques et d’autres champs de recherche pure, des sciences à la philosophie ». « Depuis ce moment, j’ai gardé un lien avec le Japon qui se déploie à la fois sur une recherche artistique et pédagogique. « L’Institut français au Japon et la Fondation d’entreprise Hermès nous ont accompagnés sur place dans ces prospectives. » 22 06. LA JOURNÉE D’INAUGURATION La Villa Kujoyama sera inaugurée le 4 octobre 2014, lors de Nuit Blanche à Kyoto, en présence du ministre des Affaires étrangères et du Développement international Laurent Fabius, du maire de Kyoto Daisaku Kadokawa et des directeurs de la Villa Christian Merlhiot et Sumiko Oé-Gottini. La cérémonie d’ouverture comprendra les interventions artistiques d’anciens résidents : un parcours olfactif proposé par José Lévy, une installation d’Ange Leccia, l’ikebana de Maître Shuhô ainsi qu’un solo de danse par Susan Buirge. ANGE LECCIA - MAÎTRE SHUHÔ Mer / À ce moment La première rencontre d’Ange Leccia et Maître Shuhô a eu lieu au Palais de Tokyo à Paris en 2012. Elle a engendré plusieurs collaborations, des sessions de travail en France et au Japon et une exposition avec les artistes du Pavillon Neuflize OBC, le laboratoire de création du Palais de Tokyo. À la fin de cette première série d’échanges, Ange Leccia a offert à Maître Shuhô une version réactualisée de son œuvre de 1991 intitulée Mer. Ce sont les images que Maître Shuhô a choisies pour entamer un dialogue avec sa pratique de l’ikebana. La performance qu’elle donnera pour la cérémonie d’inauguration de la Villa Kujoyama restitue une étape de cet échange entre les deux artistes. À ce moment Durée 10 min. Performance à 16h15. Salle Polyvalente. « Mer, l’œuvre que m’a offerte Ange Leccia, représente pour moi la respiration de l’Univers. La houle produite par les flots est la même que la vie de tout être qui ne cesse d’avancer. C’est maintenant. » Maître Shuhô Ce projet est réalisé avec la participation de l’École TASK -Traditional Arts Super College de Kyoto. Ange Leccia est né en 1952 à Minerviu. Après des études en arts plastiques à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il réalise son premier film Stridura (1980) en utilisant le 16 mm alors qu’il engage une réflexion sur les images de télévision avec TV+ (1979). De 1981 à 1983, il est pensionnaire à la Villa Médicis et en 1985, devient professeur à l’École supérieure d’art de Grenoble. Parallèlement, Ange Leccia développe des installations minimales qui revisitent la question du ready-made à travers des face-à-face d’objets industriels où la mythologie du cinéma est très présente. Il expose dans de nombreuses institutions internationales telles que le Guggenheim de New York (1986), la Documenta 8 (1987) et le Skulptur Projekte Münster (1987). À partir des années 1990, il revient principalement à la vidéo avec Mer (1991), Explosions (1994) ou Orage (1999) et coréalise des films avec Dominique Gonzalez-Foerster. En 2001 il devient directeur du Pavillon Neuflize OBC, le laboratoire de création du Palais de Tokyo à Paris et prolonge son travail à travers des œuvres comme Azé, sorti en salle en 2004 ou La Déraison du Louvre (2006) avec Laetitia Casta. En 2009, il réalise son premier long métrage de fiction, Nuit bleue qui sort en salles en 2010. Le MAC/ VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne en 2013 et le Palais de Tokyo à Paris en 2014 lui ont consacré chacun une exposition personnelle. Shuhô est maître d’ikebana du temple Ginkaku Jishôji, Pavillon d’Argent à Kyôto. Née à Kôbe, elle intègre l’Ecole d’ikebana MusôShinkoryû rattachée au temple Ginkaku Jishôji. Par la suite, elle étudie l’art floral de l’époque du shôgun Yoshimasa Ashikaga (15e siècle), fondateur de la villa Higashiyama-den. Son travail porte sur l’origine de l’art floral. En avril 2011, le dôjo (centre d’étude) du temple Ginkaku Jishôji a été ouvert pour présenter l’ensemble de la culture Higashiyama sur la base de « Isshi dôjin », dossier de presse – Villa Kujoyama l’esprit d’équité cher au shôgun Yoshimasa Ashikaga. Elle assure la direction de la section d’ikebana depuis sa création. Par ailleurs, elle développe les activités du programme d’échanges culturels internationaux du temple notamment avec la France depuis 2008, et avec Hong-Kong depuis 2010. Depuis 2013, elle collabore avec des artistes contemporains de différentes disciplines, comme la musique ou encore les arts plastiques. Ces nouveaux horizons lui permettent d’exercer son art floral en dehors de toute distinction entre art traditionnel et art contemporain. SUSAN BUIRGE Dogu déterré Durée 10 min. Performance à 20 h. Jardin nord de la Villa. En écho à son solo intitulé Grand Exil, donné lors de l’inauguration de la Villa Kujoyama en 1992, Susan Buirge présente sa dernière pièce chorégraphique, Dogu- déterré, confiée à la danseuse Hiroko Tamura accompagnée à la flûte japonaise par le musicien Motoyashi Hida. Cette création est inspirée par d’ar- dont la chaïques statuettes japonaises, les Dogu, danse explore les usages traditionnels pour formuler un souhait. Dans le contexte de la Villa Kujoyama, cette danse devient une promesse d’avenir faite au jour de la réouverture de la résidence. Née à Minneapolis en 1940, et naturalisée française, Susan Buirge a résidé en France de 1970 à 2008 et habite au Japon depuis cette date. Elle aborde la danse dès l’enfance et découvre la danse moderne à l’université du Minnesota où elle obtient son diplôme et crée son premier solo, Trilogy (1962). Elle danse dans la compagnie d’Alwin Nikolais de 1963 à 1967. En 1970, elle s’installe en France et fonde le Danse-Théâtre-Expérience qui deviendra en 1975 le Susan Buirge Projet, puis en 1994 Ma To Ma, et enfin La compagnie de Susan Buirge en 1999. Elle voyage en Ethiopie, Grèce, Syrie, Japon, Taiwan et Inde pour se nourrir d’autres traditions et après son solo Grand Exil (1990) se consacre à la recherche, la chorégraphie et l’écriture. Elle a rejoint les courants minimalistes abstraits tout en défendant une danse sensuelle. Son besoin de 23 rencontres et d’échanges trouve toute sa dimension lors de performances en collaboration avec des écrivains, plasticiens et vidéastes, remettant en question le rôle du chorégraphe et la relation avec le public. Ce parcours d’avant-garde a connu un tournant majeur avec Parcelle de Ciel (1985), pièce lumineuse et emblématique où les jeux formalistes servaient à faire apparaître une puissance émotive hors de tout contexte illustratif et narratif. À l’écoute des mythes fondateurs, elle se tourne par la suite vers l’Orient et le Japon qui devient une nouvelle terre d’accueil et lui permet de poursuivre ses recherches sur la complémentarité des traditions anciennes et de l’art contemporain. Le Cycle des saisons, commencé en 1992 lors de son séjour à la Villa Kujoyama se conclut six ans plus tard en 1998. En 2008, le choix de vivre au Japon conduit Susan Buirge à la mise en place de Plateforme, un lieu dédié aux échanges entre la danse contemporaine et les danses rituelles de l’Asie. JOSÉ LEVY Le veilleur Parcours olfactif et lumineux à travers les espaces de la Villa Kujoyama composé de bougies parfumées habillées d’étuis décorés. Les parfums mélangent l’idée de fleurs blanches et de feu de bois. Sur la terrasse ouest du bâtiment, face à la ville de Kyôto, Le veilleur est une sculpture lumineuse monumentale à l’effigie d’un samouraï. « Le veilleur est la suite de mon projet Judogi qui réinterprétait des souvenirs d’enfance de la collection d’art japonais de mes grands-parents. Ces fabricants français d’objets d’arts martiaux aimaient nous faire partager leur relation de grande proximité avec le Japon. Mon grand-père Anatole avait même importé une machine à fabriquer les tatamis qu’il avait installée dans la Beauce. Cette sculpture lumineuse rend hommage à son armure de samouraï, qui me fascinait. » José Levy Projet réalisé en partenariat avec diptyque et en collaboration avec Kyoto University of Art and Design sous la direction de Tsubaki Noboru, Shinichi Yanaï, Eric Luong et Masayuki Ikenaga. 24 Avec la participation de Takanobu Okada, Takuya Okado, Yui Otsuka, Yuragi Wakiya, Shuichi Sugita, Ryohei Fujii, Takahiro Nagao, Koushin Nakamura José Lévy est né à Paris. En rupture avec les codes de l’époque, qui exaltent alors les valeurs des années 80, ses collections de vêtements s’inspirent de Tati, Modiano ou Jacques Demy et lui assurent une visibilité immédiate et une audience internationale. Il obtient plusieurs prix dont celui de la Ville de Paris et expose à la fondation Cartier. Pendant 13 ans, José Lévy a imposé son univers sur la scène de la mode masculine en s’affirmant à la fois comme un coloriste hors pair et un tailleur au regard précis. Dans le même temps il a enchaîné des collaborations extérieures marquantes en dirigeant le style de Holland & Holland, Nina Ricci, Cacharel et Emanuel Ungaro. Désireux de s’adresser au plus grand nombre, il a signé également des collaborations avec Monoprix, La Redoute ou André. Créateur libre et curieux, éclectique et concentré, il a toujours illustré son regard très personnel en collaborant depuis le début de sa carrière avec de nombreux artistes, photographes et plasticiens, architectes ou musiciens. Depuis 2007, il se consacre totalement à un travail de création transversale, entre arts plastiques et arts décoratifs. Il a exposé notamment chez Emmanuel Perrotin, ToolsGalerie et à la Manufacture de Sèvres. ANGE LECCIA Villa Kujoyama, Images souvenirs, 1992/1993 Durée 9 min 30. Diffusion en boucle. Cette installation vidéo d’Ange Leccia a été réalisée en 2014 à partir d’images d’archives tournées lors de l’ouverture de la Villa Kujoyama dont il était l’un des premiers résidents. Elle est réalisée avec la participation de l’École TASK Traditional Arts Super College de Kyoto. « À propos de sa résidence à la Villa Kujoyama, Ange Leccia explique y avoir puisé une véritable attitude, si ce n’est une esthétique, fondée sur la concentration et la simplicité, ainsi qu’une attention sans cesse renouvelée à la nature. Cette approche ne fut pas vécue comme une rupture mais comme la confirmation de sa propre sensibilité. Ce n’est donc pas un hasard si l’artiste choisit de faire appel à la trame du quotidien captée dans ses films de famille pour évoquer cette période. Relevant presque du film amateur, Villa Kujoyama, Images souvenirs montre ici comment l’artiste travaille à partir de la banalité pour trouver les moyens de l’enchanter. Au milieu des enfants qui s’amusent et des rencontres au sein de l’atelier, le spectateur peut aussi observer quelques-uns des motifs chers à l’artiste, tels cette fumée qui s’élève dans le ciel de Kyôto ou les images télévisées de Rie Miyazawa qui donneront lieu à une œuvre symbolique pour commémorer la tragédie d’Hiroshima. La boucle musicale tirée du groupe de rock japonais RC Succession joue alors les ritournelles et rappelle que le passé se combine toujours au présent - à jamais recommencé. » Fabien Danesi Partenaires de la cérémonie de réouverture de la Villa Kujoyama dossier de presse – Villa Kujoyama 25 07. L’INSTITUT FRANÇAIS Outils d’échanges interdisciplinaires et de dialogues interculturels, les programmes de résidences sont au cœur de l’action de l’Institut français. 07.1. Les programmes de résidences de l’Institut français Les programmes de résidences de l’Institut français permettent chaque année à plus de 120 créateurs français et étrangers – artistes, cinéastes, commissaires d’expositions, auteurs, etc. – de séjourner quelques mois dans un autre pays que le leur pour développer un projet de recherche et de création, à l’aide d’une allocation et/ou de la mise à disposition d’un logement. L’immersion dans un autre pays, une autre culture, une autre langue offre aux créateurs la possibilité d’une mise en perspective de leurs pratiques, et contribue à enrichir leur travail. Elle donne parfois naissance à des projets de collaboration inattendus. Outre la Villa Kujoyama, l’Institut français met en place une dizaine de programmes de résidences chaque année, dont notamment : Les résidences en France Cité internationale des arts. Ce programme est destiné à des créateurs étrangers (toutes disciplines), identifiés par les services culturels des ambassades de France, qui souhaitent développer un projet de création et de recherche à Paris. Récollets. Le programme de résidences au Centre international des Récollets s’adresse à des artistes étrangers confirmés (littérature, arts de la scène, arts visuels). Les résidences à l’étranger Hors les murs. Ce programme est destiné à des créateurs français (toutes disciplines) ou domiciliés en France, souhaitant expérimenter et développer un projet spécifique à l’étranger. Louis Lumière. Ce programme vise à soutenir la jeune création cinématographique documentaire et à favoriser le développement de projets à l’étranger. Résidences américaines. Ce nouveau programme de résidences en arts visuels et arts numériques, s’inscrit dans un partenariat avec une structure locale américaine identifiée par l’artiste et ouvert à l’ensemble du territoire américain. 07.2. L’Institut français L’Institut français est l’opérateur du ministère des Affaires étrangères et du Développement international pour l’action culturelle extérieure de la France. Acteur de la diplomatie culturelle, l’Institut français est aujourd’hui une marque unique à travers 96 pays étrangers et en France. Il assure la promotion des artistes, des architectes, des idées, des œuvres et des industries qui contribuent à présenter une image innovante et dynamique de la création en France. Il contribue au dialogue des cultures et anime des communautés professionnelles dans chaque secteur de son activité tout en accompagnant le réseau culturel français à l’étranger. En 2014, l’Institut français initie et organise dans 96 pays : • 2 000 projets culturels ou artistiques, • plus de 450 projets réalisés en partenariat avec les collectivités territoriales, • près de 36 000 projections de cinéma, • la traduction de 750 titres français, • l’accueil en résidence de plus de 120 créateurs français et étrangers… 26 08. VISUELS DISPONIBLES © Adrien Petit 27 © Adrien Petit 28 © Christian Merlhiot 29 © Christian Merlhiot 30 © José Lévy Christian Merlhiot et Sumiko Oé-Gottini © Justine Emard 09. CONTACTS PRESSE BRUNSWICK ARTS Roya Nasser T +33 (0)6 20 26 33 28 [email protected] Benoît Loiseau T +33 (0)6 26 25 51 59 [email protected] Leslie Compan T +33 (0)6 29 18 48 12 [email protected] INSTITUT FRANÇAIS Département Communication Caroline Cesbron Directrice T +33 (0)1 53 69 83 06 [email protected] Marie Bauer Directrice adjointe T +33 (0)1 53 69 32 25 [email protected] Sophie Sellier Chargée de communication T +33 (0)1 53 69 30 12 [email protected]
© Copyright 2025 ExpyDoc