pourquoi et comment est né Cyclosport Magazine ?

SPÉCIAL N°100
SAGA
10 ans déjà :
Texte : Bruno CAVELIER - photos : DR
La première couverture de
Cyclosport Magazine avec le Mont
Ventoux en toile de fond.
fois réalisées par les coureurs que nous citions il y a
10 ans. Par exemple, Alex Falini a encore remporté le
championnat départemental Ufolep cette année. Que
ceux qui ont encore le numéro 1 de Cyclosport magazine s’y reportent ; ils comprendront.
pourquoi et comment est né Cyclosport Magazine ?
Claude Maraga : cyclosportif « type »
Comme pour un être humain qui se construit, dans le domaine de la presse spécialisée, il y a plusieurs
caps à passer : le n°1 qui fait toujours son petit effet, la première année qui permet de souffler une bougie dans un ouf de soulagement, et à n’en pas douter, les dix ans ou le centième numéro. Nous faisons
d’une pierre deux coups et nous en profitons pour réaliser un court flash back sur notre origine.
Que sont-ils devenus ?
Dix ans plus tard, Didier Gras (lunettes), président de l’ECSL
Rognes, est toujours aussi dynamique et enthousiaste pour
motiver ses troupes.
Au départ de la Cycl’Aigoual, le 31 août
dernier : Michèle Calvi, rédactrice en chef
de Cyclosport Magazine, Bruno Cavelier, qui
a contribué à la création du magazine, et
Claude Maraga, notre portrait du numéro 1.
Un concept novateur
C’est une petite équipe de passionnés qui en a eu l’idée
en 2004 : pourquoi les coureurs à pied ou autres marathoniens amateurs ont droit à une presse mensuelle
qui fourmille de conseils d’entraînement, tandis que
les cyclosportifs doivent se contenter de tests matériels
et autres reportage ? En effet, il y a dix ans, la presse
cycliste ne proposait aucun (ou si peu…) conseil ou
programme dans ses colonnes. Pourtant, l’entraînement
cycliste avait déjà évolué et les coursiers ne se contentaient plus d’aligner des bornes depuis belle lurette ;
en réalité, depuis les années Guimard et Koechli, les
deux techniciens des années 80 qui ont révolutionné
la préparation des cyclistes professionnels. C’était la
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grande époque des cyclosportives et nous étions nombreux à rêver de grands parcours montagneux, dignes
des étapes du Tour. Alors, comment faire pour affronter de tels défis ? Comment s’y préparer lorsqu’on vit
en plaine ? Comment s’affûter lorsqu’on subit un réel
surpoids ? Etc. Autant de questions sans réponse qui
freinaient l’ardeur des moins téméraires au moment
d’accrocher un dossard…
Ainsi est né Cyclosport Magazine, avec ses rubriques
consacrées à l’entraînement, la nutrition, la santé, la
pratique sur le terrain et des programmes qu’il s’agisse
de route, de home-trainer, de préparation générale…
Nous restons fiers d’avoir été des pionniers.
Comme un clin d’œil pour ce numéro 100, nous avons
parcouru les pages du numéro 1 afin de prendre la
mesure d’une décennie de passion. Si l’on s’arrête à
l’aspect graphique, c’est là qu’on prend un sacré coup
de vieux ! La presse mensuelle d’il y a 10 ans ne ressemble en rien à votre beau magazine coloré, au dos
carré, truffé de belles images et d’informations pratiques. Et c’est tant mieux.
Par contre, si l’on prend la prose de l’époque, on se
rend vite compte que la passion cycliste n’a pas d’égal
pour entretenir plaisir, santé et bonne humeur. Dans le
numéro 1, nous vous présentions un club sous le titre :
« ECSL 13, une bande de copains » et nous écrivions :
« Mes cols préférés sont le Galibier, l’Izoard, le Ventoux et le Tourmalet, mais j’aime tous les parcours,
les moindres petites côtes, les montagnes et toutes
les régions. J’aime les gens que l’on rencontre en
pédalant. Le vélo est un sport qui, en plus de l’effort, apprend beaucoup de choses utiles pour la vie
de tous les jours. Le cyclisme permet de bien se
connaître tant au plan physique que moral ; il permet d’aller à la rencontre des gens et de la nature ;
il apprend la physique, la mécanique, la nutrition,
la patience, l’humilité, etc. Cette passion est une
chance pour la vie qui, bien sûr, doit se mériter ».
Ainsi s’exprimait Claude Maraga, cyclosportif dont
nous vous proposions le portrait dans notre numéro 1.
Et nous, nous écrivions : « A 47 ans, avec plus de 15
« Mont Bouquet » et 10 « Marmotte » dont deux en
moins de 7h30, Claude Maraga grimpe chaque année
sur quelques podiums dans sa catégorie d’âge et se
classe régulièrement dans les cinquante premiers du
classement scratch. »
Dimanche dernier, nous l’avons rencontré à l’Alpigap, même silhouette hyper-affûtée, même look avec
quelques rides d’expression en plus : 25e au scratch sur
le grand parcours et 2e de sa catégorie derrière Michel
Roux du Team Vélo 101. Aujourd’hui, Claude roule autant
qu’il y a dix ans, il vient de prendre sa retraite et, petit
(ou plutôt immense…) plaisir depuis cette année, il se
déplace de cyclos en cyclos avec son épouse au volant
sanglier d’Austin » (Lance Armstrong, ndlr), son premier
surnom dans le milieu cycliste, de jouer la clarté et non
la confusion en étant présent lors des grands rendezvous de la saison internationale et en militant activement pour prendre la tête d’une opération « valises
propres » concernant tous les concurrents ainsi que
l’encadrement mais aussi les bagages des proches afin
de rendre transparente la réalité des soins qui leurs sont
administrés. Le salut vers un cyclisme enfin propre et
digne d’enthousiasme ne peut venir que des coureurs
eux-mêmes, conscients de leurs responsabilités dans la
dégradation de leur image. »
Lors des premières années de notre magazine, nous
avons donc tourné résolument le dos à ce cyclisme qui
n’est pas le nôtre. Et depuis les prédictions du Dr JPDM,
d’une part on connait l’histoire de l’Américain, mais
aussi, on sait aussi que l’élite du cyclisme a évolué, s’est
renouvelée et a rajeuni, nous redonnant espoir dans le
sport qui nous passionne. C’est ainsi que dans la formule actuelle de Cyclosport Magazine, nous n’hésitons
plus à parsemer nos lignes d’informations, d’images
et de conseils nous venant du milieu professionnel. En
espérant qu’il puisse de nouveau servir d’exemple et
inspirer les humbles pratiquants que nous sommes…
Le cyclisme permet de bien se connaître tant au plan
physique que moral ; il permet d’aller à la rencontre des gens
et de la nature ; il apprend la physique, la mécanique,
la nutrition, la patience, l’humilité, etc.
« Un président au four et au moulin… Didier Gras est
passionné ; c’est le moins qu’on puisse dire ! Passé par
le VTT pour venir à la route, c’est un sportif touche à tout
qui a découvert sa passion pour la petite reine autour
de la quarantaine. » Il nous disait : « Avant les courses,
j’appelle tout le monde. Je motive les troupes et rappelle les informations importantes, horaires, point de
rendez-vous. Dans la semaine, comme les plus actifs de
l’équipe habitent dans des villages proches, je fais en
sorte d’organiser des rencontres pour qu’une partie de
nos sorties deviennent des sorties en groupe ».
Et savez-vous ce qu’il fait aujourd’hui ? La même chose :
il est toujours président de ce même club basé à Rognes
(13) articulé autour de cette bande de copains qui a
conservé le même noyau. Jean-François Goerguen est
toujours trésorier et si l’effectif est passé de la vingtaine
à la trentaine, les performances demeurent, même par-
d’un magnifique camping-car. Si vous aussi vous êtes
adeptes des longs parcours alpestres ou pyrénéens,
vous n’avez pas fini de voir s’échapper devant vous la
roue arrière de ce grimpeur longiligne à l’allure des spécialistes hollandais des années 80…
Et les professionnels dans tout ça ?
En 2004, à la parution du premier Cyclosport Magazine,
nous étions dans les années noires du dopage avec
Armstrong comme fer de lance (sans faire exprès…)
qui se lançait à la conquête d’un 6e Tour de France, et
le Dr de Mondenard nous mettait déjà en garde : « Dans
le contexte actuel, et en raison des carences des tests
urinaires et sanguins, il est bien sûr déplorable de ne
plus pouvoir croire en des performances « naturelles ».
Dans le but de convaincre les sceptiques, de plus en
plus nombreux, il serait beaucoup plus efficace pour « le
ROULEZ casqué !
Il y a dix ans, de nombreux cyclistes roulaient
encore sans casque, mais ce n’est pas une
excuse… Dans notre numéro 1, quelques images
de pratiquant « tête à l’air » illustraient nos divers
articles, et d’ailleurs nous avions rectifié le tir dès
notre deuxième numéro. Et depuis dix ans, on ne
cesse de vous le répéter : roulez casqué en toutes
circonstances !
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