La MNPAF est-elle encore une bonne mutuelle ?

Roissy, le 28 août 2014
La MNPAF est-elle encore une bonne mutuelle ?
Vous êtes nombreux à vous interroger sur l’intérêt de notre mutuelle et à nous interpeller
sur ce sujet. Pour la CFDT, trois éléments permettent de déterminer la qualité d’une
mutuelle :
1. Les coûts de gestion.
Selon une enquête du Monde1, la mutuelle Air France est, des 43 mutuelles et assurances
auprès de qui l’enquête a été faite, celle dont les frais de gestion sont les plus faibles
(6,7%). C’est-à-dire que sur 100€ de cotisations nettes de prélèvements, la MNPAF en
redistribue 93,3€ en remboursements de frais de santé. Pour les mutuelles et les
assurances privées, la moyenne des frais de gestion est respectivement de 17,5% et
24,6% - soit 82,5€ redistribués pour frais de santé par les mutuelles et seulement 75,4€
par les assurances privées. Votre mutuelle est donc sur ce point la plus vertueuse et
la plus redistributive de vos cotisations.
2. Constat : Le reste à charge2 .
Le reste à charge chiffre ce que coute la santé une fois que Sécu et MNPAF ont effectué
leurs remboursements. Lors du comité de suivi de l’accord MNPAF de juillet 2014, la
CFDT a demandé que ce reste à charge - qui était présenté de façon globale - soit
présenté par grand risque. Nous vous publions les chiffres ci-après. Il en ressort une
évolution positive, même si du travail et des choix restent à faire. Attention, les chiffres
pour 2014 sont des estimations faites par la mutuelle au vu des chiffres de début d’année.
Dans ce graphique comme dans les suivants, les barres (en euros) représentent le reste à
charge par salarié. Ainsi pour 2010, le RAC (reste à
350
16,0%
charge) était de 280 euros et le trait rouge permet
RAC Global
300
15,5%
d’afficher qu’il représentait 14,4% des dépenses
250
engagées. De même, le RAC par effectif ne
15,0%
200
représente qu’une tendance de bonne gestion de la
14,5%
150
mutuelle car tous les salariés n’ont pas les mêmes
14,0%
100
besoins en remboursements de frais de santé. Le
13,5%
50
RAC par dépenses permet de mesurer l’évolution
0
13,0%
2010
2011
2012
2013
2014
des remboursements individuels dans un système
RAC/Effectifs
RAC/dépenses
où les tarifs augmentent plus vite que l’inflation.
Analyses des dépenses.
Si la rubrique «autres risques » est la plus importante avec ¼ des dépenses, le reste à
charge est minime - 17€ par salarié et par an, (voir plus loin)
1
2
Voir l’édition du 24 avril 2014
Reste à charge (RAC) ce qui reste à la charge de l’assuré après les remboursements Sécu et MNPAF
Les 4 principaux postes de dépenses
sont donc, le dentaire, les consultations,
l'hospitalisation et l’optique.
dépenses
9 837 546
optique
Avec un reste à charge de plus de 4,4
millions d’euros soit 85 euros par an et
salarié les remboursements de frais
dentaire sont donc la priorité N°1
Pour le risque consultations, le reste à
charge par salarié augmente de façon
continue
tout
en
diminuant
en
pourcentage par rapport aux dépenses
engagées.
L’explication
de
cette
augmentation du reste à charge tient à
une augmentation des dépassements
d’honoraires des médecins.
radiologie
14 034 355
hospitalisation
22 236 619
autres risques
4 570 442
Reste A Charge (RAC)
RAC/Effectifs
879 536
864 219
17
17
574 559
67
11
3 467 086
3 903 025
Si le reste à charge dentaire est en
amélioration depuis 2011, il reste trop
élevé avec plus de 85 euros par an par
salarié et 19,5% des dépenses en 2013
(rappel 2014 n’est qu’une estimation)
mais il est en amélioration constante.
L’explosion des dépenses en optique
(16 millions en 2011 puis encore 13,5
millions en 2012) a été stoppée par deux
modifications du cahier des charges
(limitation à une monture tous les 2 ans –
sauf changement de verres) et l’adhésion
au réseau Santéclair.
par
consultation
22 651 779
Juste derrière on trouve donc les
consultations qui cumulent un reste à
charge de près de 4 millions d’euros
(75€ par salarié et par an) pour lesquels
les
pistes
d’actions
sont
plus
compliquées.
Si les dépenses d’hospitalisation sont
élevées, le reste à charge est faible, la
priorité suivante est donc l’optique avec
un reste à charge de près de 3,5 millions
(67 euros par salarié et par an).
dentaire
24 431 747
75
4 417 945
85
optique
dentaire
consultation
radiologie
hospitalisation
autres risques
Evolution du RAC Dentaire
100
95
21,0%
90
20,0%
85
19,0%
80
18,0%
75
17,0%
2010
2011
2012
RAC/Effectif
2013
2014
RAC/dépenses
Evolution du RAC Optique
100
36,0%
35,0%
80
Dépenses et reste à charge en
radiologie sont à la baisse. L’évolution
du reste à charge en pourcentage n’est
pas significatif avec un reste à charge
annuel de l’ordre de 11€ pour 2013.
22,0%
34,0%
33,0%
60
32,0%
40
31,0%
30,0%
20
29,0%
0
28,0%
2010
2011
2012
RAC/Effectif
2013
RAC/dépenses
2014
Evolution du RAC Consultations
20,0%
80
60
19,0%
40
18,0%
20
17,0%
0
16,0%
2010
2011
2012
RAC/Effectif
2013
2014
RAC/dépenses
Evolution du RAC Radiologie
14,0%
15
13,0%
10
12,0%
5
11,0%
10,0%
2010
2011
2012
RAC/Effectif
2013
2014
RAC/dépenses
Evolution du RAC Hôpital
25
10,0%
20
8,0%
15
6,0%
10
4,0%
5
2,0%
0
0,0%
2010
2011
2012
RAC/Effectif
2013
2014
RAC/dépenses
Evolution du RAC Autres risques
25
5,0%
20
4,0%
15
3,0%
10
2,0%
5
1,0%
0
0,0%
2010
2011
2012
RAC/Effectif
2013
2014
RAC/dépenses
Pour l’ensemble des autres risques, le
Reste à charge tourne autour des 15€ à
l’année avec un reste à charge par dépenses
de l’ordre de 3%. Dans cette rubrique on
retrouve entre autre les dépenses de
pharmacie et de laboratoire.
3.
20
0
Il en va de même pour le reste à charge
hôpital mais on peut y adjoindre aussi un
effet dépassement d’honoraires.
Actions entreprises pour diminuer
le reste à charge
Pour diminuer le reste à charge des
adhérents il n’y a que deux possibilités,
augmenter les plafonds de remboursements
et/ou diminuer les tarifs des professionnels de
santé. Pour la première solution, il faut savoir
que l’augmentation des plafonds de
remboursement ne profite que très peu aux
adhérents de la mutuelle. En effet, des études
ont démontré que quand les plafonds de
remboursement augmentent de 100€, 70 à
80€ vont directement dans la poche des
professionnels de santé qui ajustent leurs
tarifs à la hausse. Tout professionnel de
santé soient-ils, ils n’en oublient jamais d’être
des commerçants.
 Leviers d’actions de la MNPAF
Les leviers d’actions de la mutuelle se
résument à une lutte contre la fraude avec le
contrôle de nos prestataires et la pression
sur les prix des professionnels de santé. La
MNPAF se reconstruit ainsi des marges
de manœuvre pour améliorer les
prestations.

Pour garder leurs marges les
professionnels de santé vous proposent
parfois des solutions qui relèvent de
l’escroquerie. Il en est ainsi du dentiste, qui
pour améliorer les remboursements d’une de
nos collègues, a déclaré lui avoir soigné 75
dents et posé autant de couronnes. La
mutuelle évoque cette escroquerie sous le
pseudonyme de Madame Requin ! Le
remboursement
des coûts
de
cette
escroquerie est en cours et ce dentiste a été radié, sur action de la mutuelle, par le conseil
de l’ordre. De même, les opticiens sont souvent imaginatifs quand ils veulent augmenter
leurs marges sous prétexte d’améliorer votre remboursement. Ainsi de nombreux
contentieux sont en cours avec des opticiens. Trois d’entre eux ont déjà accepté de payer
400 000 euros pour ne pas aller au tribunal. 8 autres dossiers d’opticiens sont en cours
avec les avocats de la mutuelle.
 Ces fraudes étaient possibles parce que le prestataire qui assurait le tiers payant ne
contrôlait aucune des factures qu’il réglait pour la MNPAF. C’est pourquoi le contrat a été
rompu et que Plansanté l’a remplacé comme prestataire de Tiers payant.
Enfin, comme les dépenses de santé augmentent plus que le coût de la vie et que les
marchands de santé ajustent leurs tarifs sur les plafonds MNPAF, pour diminuer le reste à
charge sans augmenter les cotisations, il faut faire baisser leurs prix.
Pendant des années, de nombreux professionnels de santé ont profité du système. L’action
des mutuelles comme la MNPAF, dont les administrateurs sont élus par leurs adhérents,
combat ces ententes dont la sécu et les mutuelles font les frais. Vous avez des doutes ?
Vérifiez par vous-même et aller faire un tour sur le site internet de cet opticien à Paris
(Lunettes pour tous). Vous y trouverez une monture avec des verres simples à partir de 10
euros et 30 euros en progressif. Il y a donc de la marge.
C’est le but du réseau Santéclair dont l’objectif est de nous obliger à aller chez les
professionnels les moins chers. Et ça marche. On a constaté que des praticiens baissaient
leurs tarifs quand le mutualiste lui demandait un devis en affichant être dans ce réseau. Et oui,
ils préfèrent baisser leur tarif plutôt que perdre un client (pardon un patient). Ce réseau, qui
peut être comparé à une centrale d’achat, permet de diminuer le reste à charge de l’adhérent
et de diminuer les dépenses de la MNPAF. C’est donc du gagnant-gagnant. Sauf pour les
marchands qui savent vous dire que votre mutuelle est devenue moins intéressante…. Pour
eux !
Les économies faites seront réinvesties dans l’amélioration du cahier des charges (barème de
remboursement). D’autre part, un plan gouvernemental de contrôle des prix des
« professionnels » de santé au travers d’un dispositif appelé contrat responsable et solidaire
est en cours d’élaboration.
La mutuelle agit donc pour diminuer les prix des professionnels de santé pour que votre
mutuelle redevienne ou reste cette bonne mutuelle que nous avons connue.
Mais, nous pouvons participer à la protection de notre mutuelle en ne nous
laissant pas abuser par ces commerçants qui se font appeler opticiens,
dentistes, etc… Notre santé et notre mutuelle sont notre bien collectif, il
nous appartient de les défendre.
La MNPAF est une bonne mutuelle parce qu’elle :
 A les frais fixes les plus bas de toutes les
mutuelles ;
 Contrôle les dépenses et agit sur la baisse des
tarifs pour diminuer votre reste à charge.