1.2 L. Gaudé, Le soleil des Scorta, 2004 Fatalité familiale et destin individuel Dialogue entre Carmela et Antonio Pistes pour construire votre présentation orale 3 questions qui se ressemblent : Qu’est‐ce que le texte nous apprend des relations familiales ? Est‐ce un dialogue intime de couple ? Carmela fait‐elle partie de la famille d’Antonio Manuzio, son mari ? Plan du cours : I. Un dialogue déséquilibré a. les paroles d’ Antonio sont sans écho b. Le refus de Carmela est définitif c. Carmela domine le discours : elle sait le manipuler, pas Antonio II. Antonio est resté un enfant a. Il a besoin de l’accord de Carmela et de la reconnaissance de son père b. Il a peur (ou il est dans la situation) d’être orphelin c. Il n’est pas père III. Carmela est une femme tragique a. Laconique b. Mère et Scorta avant tout, elle remet tout à sa place c. Elle sait, et elle est définitive d. Elle se prépare à être éternellement seule Question qui sera posée à la fin de l’entretien : Pourquoi, selon vous, est‐ce à l’occasion de l’évocation du franquisme et du fascisme que cet épisode décisif a lieu ? * * * Trouvez des couleurs différentes pour préparer les relevés du texte, et organiser vos éléments (en les numérotant si vous le souhaitez, en les découpant s’il le faut Voici des éléments de lecture, à vous de les insérer dans les parties qui vous intéressent : Subordonnée de but « pour qu’Antonio… » (1) : la question de Carmela n’est pas une vraie question : ce n’est pas la réponse de son mari qui l’intéresse, mais elle joue son rôle pour le réconforter. « brulait les lèvre » (2) impatience puérile d’Antonio « plaisir » (1) Antonio est guidé par la recherche du plaisir, pas par d’autres valeurs (raison, …) Antonio rayonne : « s’illumina », répété presque par pléonasme dans « lueur » (2) ; il « s’écrie » (2) : il déborde d’émotion sans retenue. « reconnaissance » (2) d’Antonio Première réplique d’Antonio : longue introduction à son idée, correction « enfin… » , petit nom intime « Miuccia » et mention des frère de Carmela : Antonio n’est pas sûr de lui et a besoin de préparer Carmela à l’idée qu’il veut lui annoncer. « idée » (3) : il s’agit en fait d’une décision, mais Antonio atténue sa part de responsabilité. « légèrement » (5) : Carmela est dans la retenue, elle se domine « s’obscurcit » (5) : Antonio est la lumière, Carmela l’ombre « Elle n'aimait pas qu'Antonio se mette à parler de ses frères » : usage des possessif qui excluent Antonio de sa famille à elle. Mention de « ses deux fils » et « jamais » : Antonio n’est pas un père « point de lassitude » (8) : sentiments présentés sobrement « ne répondit rien » (10) : elle ferme le dialogue « elle savait maintenant »(10) : la phrase est juxtaposé à la précédente, comme si elle en était la cause évidente: elle est la personne qui sait, et dont la décision est sans appel. Modèle d’Œdipe (dont l’étymologie contient οἶδα / oida : je sais) « partager » (11) dont on nie la possibilité : Carmela ne peut pas entrer dans la famille d’Antonio Portait d’Antonio : vide et précaire, inconséquent : « homme à la tête pleine de vent » « brillaient » « déambulait … comme un funambule » Sentiments résignés de Carmela « triste » (12, 13), maussade » (12) de « mauvaise humeur » (14, dans une phrase nominale qui vient surenchérir sur la tristesse) Antonio est « lancé » (14) : reprise du funambule sur sa corde Mention à nouveau des « frères » pour raisonner Carmela : Antonio a besoin d’arguments alors qu’il pourrait être maître des décisions + il sait que Carmela appartient toujours à la famille Scorta. Réponse lapidaire (18, 59) de Carmela, en une vérité générale simple et absolue : il y a un destin des Scorta dont on ne sort pas. « laconiquement » : référence à Sparte et à sa rigueur et sa dureté légendaires (à Sparte on parle peu, parce que chaque parole compte – à retenir : anecdote du renard qu’un enfant spartiate a conservé sous son manteau : il a préféré se faire dévorer l’estomac plutôt que d’avouer un délit ou mentir) Rappel du mariage des frères : ils restent connectés au tabac « qu'Antonio utilise pour qualifier ce changement de destin le terme « diversifier » énervait Carmela. » o Elle est attachée au destin, à la vérité « faux » (31) o Elle ne veut pas que sa famille (Scorta) se sépare : pas de diversification : en quoi cela rappelle‐t‐il NY ? (32) Nouveau discours argumentatif d’Antonio : jusqu’à « mais » (34) il la flatte, afin de recueillir son assentiment. Usage des pronoms personnels(32 à 35) : « nous, notre » « tu, tes, tu, tu » : Carmela est exclue de la famille. « mairie » (37) : rappel de qui est le père : c’est sur les traces de sa notabilité que marche Antonio. Rire (38) de Carmela : Antonio ne peut pas être pris au sérieux « pas l'appui de ta famille » et énumération des trois frère Scorta : Antonio est coupé de sa famille, c’est la famille Scorta qui compte, même s’il n’est pas entièrement en elle. « comme un enfant » (41), « faire ses preuves » (42), « grand jeune homme de mari » (46) : enfance d’Antonio. Expliquer le groupe nominal grand jeune homme de mari: apparent oxymore de grand + jeune, qui le fait appartenir à l’adolescence, rejet de sa fonction adulte de mari en simple complément du nom : il est avant tout un enfant qui n’a pas la carrure d’un mari. + « édcuation » (69) « gagner leur respect », « médailles », « reconnaîtront » : Antonio a besoin de reconnaissance. « homme » dans les paroles d’Antonio : il veut être un homme aux yeux de tous, ce qui montre qu’il n’en est pas encore un. « place des hommes de la famille » : expliquer la question que pose le héros de tragédie : où est sa juste place d’homme ; on retrouve également la conflit entre le politique (le Duce) et la conviction intime. « répéta simplement, à voix basse » : économie de moyen, retenue dans les sentiments de Carmela « Mais Antonio n'écoutait pas » : pas de dialogue id. « Carmela ne l'écoutait pas » « les yeux brillants de l'enfant » + « rayonnante ». « Son grand jeune homme de mari » clôt le texte
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