Portrait cabinet du mois Dr Agathe Leroux-Benichou L’huisserie (53) cabinet du mois Portrait Dr Agathe Leroux-Benichou, L’Huisserie (53) La zen attitude ou le droit au bien-être Le Dr Agathe-Leroux Benichou exerce au sein du cabinet Zen situé à l’Huisserie en Mayenne. Elle partage avec son associée, le Dr Marie André, une vision de la dentisterie où tout doit être pensé pour le bien-être du patient. Par Rémy Pascal – Photos Julien Beaudet / L’Atelier photo P L’Huisserie est une commune qui compte près de 4000 habitants. lus jeune, elle a multiplié les tests du genre « Pour quel métier êtes-vous fait ? ». Mais les réponses n’annonçaient pas « chirurgien-dentiste ». Ils la destinaient plutôt à une carrière d’artiste ou d’architecte. Mais le Dr Agathe Leroux-Benichou n’a pas suivi ces recommandations et a préféré écouter son cœur. « Pour être honnête, j’ai mis du temps à savoir que je voulais être dentiste. Je rêvais de devenir danseuse classique, j’en pratiquais plus de 10 heures par semaine. Une réelle passion ! ». Mais ses parents n’approuvaient que très modérément ce choix. Son père d’ailleurs était lui-même chirurgien-dentiste. « Mais à aucun moment cela n’a inspiré mon avenir professionnel, je ne voyais que le sang, la salive, etc. ». Alors, toujours en phase de questionnement mais attirée par le milieu médical, en 2003 Agathe s’inscrit en première année commune aux études de santé (PACES) à Caen. Le décès de son père va venir perturber son équilibre émotionnel et entraînera, en plus des semaines de deuil, le redoublement de sa première année. Lors de sa seconde présentation au concours qui clôture la première année, Dr Leroux-Benichou arrive 61e au classement, une excellente position qui lui offre la possibilité de faire médecine. Un temps tentée par la chirurgie, elle va, pour la première fois, être sûre de son orientation. « Je voulais devenir chirurgien-dentiste, ce choix m’apparaissait soudainement comme une évidence. J’aimais le médical, le travail manuel de précision, le contact humain, la sollicitation intellectuelle, 2009 : Diplôme à Rennes 26 indépendentaire 118 I Mai 2014 2009 : Premier remplacement à Saumur (49) 2010 : Rencontre avec le Dr Marie André Le cabinet est résolument ancré dans le développement durable. 2010 : Première collaboration avec son oncle à Laval 2013 : Création du cabinet Zen à l’Huisserie et association avec le Dr Marie André indépendentaire 118 l Mai 2014 27 Portrait cabinet du mois L’équipe est soudée et dynamique. De gauche à droite, les assistantes Whitney et Sylvie puis les Drs Millot, André et Leroux-Benichou. Enfin, à droite, l’assistante Clémence. La patientèle ne cesse de croître au fil des mois. ont retenu ma candidature. » Une énorme chance au regard des nombreux apprentissages qui vont découler de cette seconde expérience professionnelle. Les praticiens ont des équipements modernes et usent des dernières technologies. Grâce au Cerec, Agathe réalise directement des restaurations dentaires et fabrique sur place des couronnes céramiques, inlay ou onlay. « Cela a été une découverte et j’étais ravie de me former à ces équipements, j’avais la certitude qu’un jour je serai de nouveau amenée à m’en servir. » travailler avec mes mains, bref essentiellement des composantes que l’on retrouve dans le métier. J’étais même étonnée de ne pas m’en être aperçue plus tôt… ». C’est aujourd’hui un regret car ces quelques années d’hésitation en terme d’orientation professionnelle n’ont pas permis à Agathe de travailler aux côtés de son père : « Il n’y pas eu de transmission, j’aurais vraiment aimé pouvoir profiter de ses conseils, de son expérience et de sa maîtrise du métier ». Des premiers pas hésitants C’est à Rennes que Dr Leroux-Benichou effectue ses cinq années de spécialisation. Un enseignement riche en théorie mais que la jeune praticienne a hâte de compléter avec de la pratique. « Travailler sur un patient est irremplaçable, les modules d’exercice ne reflètent que très peu la réalité, les sensations ne sont pas les mêmes, l’enjeu non plus. » Ses années d’études achevées en 2009, il appartient à Agathe de trouver le premier cabinet dans lequel elle exercera. Une adresse qui ne tardera pas à être dévoilée : destination Saumur en Maine-et-Loire. Durant trois petits mois, le jeune chirurgien-dentiste reçoit ses premiers patients avec les nombreux doutes que connaissent tous les praticiens en début de carrière, « Vais-je assez vite ? Puis-je être rentable ? Ai-je établi le bon diagnostic ? Défini le bon plan de traitement ? Les deux consœurs que j’ai remplacées successivement ont été d’une très grande aide et m’ont beaucoup rassurée.» Un sentiment qui va être renforcé par son deuxième remplacement quelques mois plus tard, d’octobre à février 2010, dans la commune de La Chapellesur-Erdre près de Nantes en Loire-Atlantique. « Dans cette région, les praticiens sont nombreux et par conséquent les places, même pour des remplacements, difficiles à obtenir. Je me souviens avoir été retenue parmi les autres candidats en raison de mon discours sur les amalgames. J’ai toujours le moins possible utilisé ce type de matériau pour des raisons esthétiques, mais aussi en raison de sa possible toxicité. Mon propos a rejoint celui des chirurgiens-dentistes en place et ils 28 indépendentaire 118 I Mai 2014 “Je me souviens avoir été retenue parmi les autres candidats en raison de mon discours sur les amalgames” EN CHIFFRES Couronne métallique : 270 € Couronne céramique mono-teinte : 420 € Couronne céramique multi teinte : 550 € Onlay céramique : 320 € Blanchissement une arcade : 150 € 2010, une année décisive L’année 2010 va offrir à la jeune praticienne une activité débordante. Trois événements vont donner du rythme à ces douze mois. Le premier est heureux mais ne concerne pas directement sa vie professionnelle. Agathe se marie. Mais avant de vivre cette journée inoubliable qui la conduira devant l’hôtel de ville elle multiplie les heures de préparation de la noce, un travail presque aussi prenant que celui de chirurgien-dentiste !… Un temps qu’elle ne regrette pas. Depuis le début de sa carrière, Dr Leroux-Benichou attache une très forte importance à la préservation d’un certain équilibre entre vie professionnelle et vie privée. « Tous les métiers en libéral exigent une vigilance, on peut très vite être absorbée par son activité et oublier le reste. » Un défi auquel va être directement confrontée la praticienne car 2010 est aussi l’année où elle va soutenir sa thèse. Le sujet : « Les dysfonctionnements de l’articulation temporo-mandibulaire suite aux extractions des dents de sagesse et à la chirurgie orthognatique. » Un choix qui exprime déjà un fort intérêt des approches holistiques. Ses recherches sont validées par le jury et donnent définitivement le independentaire 115 I Février 2014 29 Portrait cabinet du mois cabinet du mois Portrait La patiente tient une télécommande qui lui permet de régler l’intensité du massage au fauteuil pendant le soin. EN CHIFFRES Nombre de patients par jour en moyenne : 20 Une salle de sté claire et spacieuse. titre de Docteur à Agathe. Et, comme selon l’adage, les bonnes choses n’arrivent jamais seules, la nouvelle thésarde va faire une rencontre décisive qui donnera un nouvel élan à sa carrière. « En fin d’année 2010, j’ai effectué un remplacement à Ahuillé en Mayenne d’une durée de quatre semaines. À cette époque, j’ignorais que je travaillais à côté de celle qui allait devenir mon associée trois ans plus tard, le Dr Marie André. Très vite, nous avons eu des affinités l’une pour l’autre. Professionnelles d’abord car nous apprécions notre manière de travailler, nous avions le même discours et les mêmes visions. Nous avons très vite vu que nous avions en commun la manière d’envisager notre plan de carrière. » Sans doute, le fait que les deux futures associées aient partagé les bancs de la faculté durant la même période a créé des liens supplémentaires. « À Rennes nous avons suivi le même parcours mais sans jamais nous parler, nous ne nous connaissions que de vue. Pour ma part, j’avais comme volonté de prendre le temps avant d’ouvrir mon cabinet, j’accordais énormément d’importance à ne pas brûler les étapes. Quand on sort de la fac on a énormément de choses à assimiler, puis à maîtriser totalement et d’autres très nombreuses à apprendre ! Notamment en ce qui me concerne, en matière de gestion du cabinet, c’est un univers qui m’était inconnu. C’est pourquoi, je voulais continuer à apprendre en multipliant les remplacements, puis avec les collaborations, pour à terme, m’associer. » En un mois, Agathe et Marie échangent énormément sur les efforts en matière de bien-être que doivent s’efforcer de proposer à leur patientèle les chirurgiens-dentistes. Pour elles, tout doit être pensé pour que le patient se sente bien au sein du cabinet et la dentisterie ne se résume pas au simple fait de prodiguer des soins de qualité. Lorsque les deux femmes se quittent, elles sont loin d’imaginer ce que leur réserve l’avenir. 30 indépendentaire 118 I Mai 2014 Nombre de patients actifs en 2013 : environ 2250 Nombre de nouveaux patients en 2013 : environ 1400 Chiffre d’affaires global 2013 - Dr Agathe LerouxBenichou : 289 000 € - Dr Marie André : 335 000 € L’heure du choix de carrière Au terme de ce remplacement, Agathe souhaite changer de statut et entame une collaboration avec son oncle à Laval chez lequel elle avait déjà effectué son stage actif. Cette dernière durera deux ans. « Le temps de se poser, de trouver son rythme, le temps aussi de créer sa première patientèle et d’effectuer du suivi de soin. Mon oncle jouissait d’une excellente réputation, c’est un omnipraticien associé à un autre praticien. Il a de nombreuses années d’exercice derrière lui avec un succès en termes de qualité de soins jamais démenti. À ses côtés, j’ai beaucoup appris. Je me souviens que parfois, à 21 heures, nous discutions des cas intéressants et je lui faisais part de mes interrogations. Ces deux années ont été aussi rassurantes qu’enrichissantes. » Toutefois durant cette période, Agathe doit se positionner. Son oncle lui propose de devenir associée dans les années à venir et pourquoi pas plus tard, de reprendre la tête du cabinet. Une opportunité que de nombreux praticiens auraient saisie à bras-le-corps. Mais Dr Leroux-Benichou hésite. « Je crois que c’est encore plus dur de prendre la relève d’un cabinet qui est dirigé par un membre de sa famille, la pression est énorme. Notamment en raison de la notoriété de mon oncle. » Un autre événement va venir renforcer l’hésitation d’Agathe et va la placer dans une situation délicate. Un jour, Dr Marie André contacte la jeune professionnelle et lui fait part de son désir de mettre un terme à son exercice au sein du cabinet d’Ahuillé. Elle n’y projette plus son avenir et a une idée qui comme une douce mélodie ne quitte plus son esprit, une idée qui comme un chant de sirène ne cesse de l’appeler. « Je souhaite créer mon cabinet, lui dit-elle, un cabinet qui exprime ma vision du métier et qui porte toutes mes aspirations, je veux créer un cabinet zen, j’ai vu comment tu travaillais, j’apprécie ton esprit, souhaites-tu t’associer avec moi ? » Cruel dilemme. D’un côté, l’entreprise familiale qui roule, de l’autre la création d’un cabinet à son image. D’un côté, la peur de décevoir son oncle, de l’autre l’excitation associée à un projet qui passionne. « C’était une période très compliquée, j’ai pris du recul et je me suis interrogée, que souhaitais-je au fond de moi ? J’ai alors compris que si je ne fonçais pas dans la création du cabinet zen, c’était uniquement en raison de mon oncle et de la peur de le blesser, pas par manque d’envie ». La décision était prise. Le mur végétal offre une atmosphère naturellement fraîche et emplie de sérénité. “C’est encore plus dur de prendre la relève d’un cabinet qui est dirigé par un membre de sa famille” Deux bébés à faire grandir Avant la création de « son bébé », Agathe prend un congé maternité pour l’arrivée de son premier enfant, en septembre 2012 : « Cela m’a permis d’avoir une transition entre ma collaboration et le nouveau cabinet. Cela m’a permis aussi d’avoir du temps pour préparer cette ouverture. » En premier lieu, la réflexion sur l’emplacement de l’entreprise a été facilitée par la volonté de la commune de L’Huisserie d’accueillir sur son territoire, avec des conditions avantageuses, des chirurgiens-dentistes. Les dernières années avaient en effet vu deux praticiens raccrocher la blouse pour diverses raisons. « La municipalité avait la volonté de créer un centre médical et de nous inclure à l’intérieur, mais cela ne correspondait pas du tout à notre projet de création de cabinet zen. Finalement nous sommes parvenues à un accord et nous sommes à quelques pas du centre médical mais sur un terrain indépendant. » Concernant la construction, les deux consœurs ont fait appel au cabinet d’architecte Atelier Frédérique Sarrat à Laval. Au fil des échanges, l’esprit du cabinet donne forme à la construction. Conçu pour le bien-être de l’équipe soignante et des patients, le bâtiment s’articule autour d’un mur végétal. Toutes les activités s’organisent autour de cet élément fort. Outre son aspect décoratif, le mur végétal a été retenu car il apporte une atmosphère apaisante et surprenante bienvenue pour aider les patients à se détendre en attendant leur rendez-vous. Il a été réalisé par des spécialistes de l’entreprise Jardin unique venus de Saint-Grégoire près de Rennes. Les façades extérieures présentent une alternance de panneaux « Trespa » gris anthracite et de bardage « Douglas ». Enfin pour obtenir une isolation thermique optimale l’hiver et l’été, la couverture est une toiture terrasse végétalisée en prairie. Une attention particulière a été apportée à l’intégration du bâtiment dans le bourg du village. « L’idée de cette construction très ancrée dans Une grande salle de soins équipée en fauteuil Midmark. le développement durable est venue de Marie. C’est en se rendant un jour dans un SPA Yves Rocher à la conception semblable qu’elle a pris conscience qu’un cabinet dentaire pouvait lui aussi être écologique, accueillant et chaleureux. » Côté décoration intérieure, la couleur aubergine a été retenue car elle permet de mettre en valeur les espaces et les objets de décoration et assure une ambiance conviviale. Puis les deux praticiennes ont fait le choix de luminaires et de meubles tendance. Concernant les équipements médicaux, c’est à l’ADF que le fauteuil de leur rêve a été trouvé. Un fauteuil américain de la marque Midmark conçu pour présenter des lignes esthétiques soignées et offrir un confort exceptionnel aux patients. D’ailleurs leur modèle est chauffant et massant. « L’idée est simple, le plus de choses possibles doivent inspirer un sentiment zen dans notre cabinet. L’architecture, la décoration, les équipements et les soins bien entendu. » Malgré quelques semaines de retard le chantier prend fin et les premiers patients sont accueillis le 28 janvier 2013. Coût total de la construction acquise en SCI et de ses équipements : 500 000 euros. Une équipe soudée, motivée et organisée Les deux associées de la SCM ouvrent leur cabinet du lundi au vendredi. Le jeudi c’est jour de relâche pour Agathe qui comptabilise près de 37 heures d’exercice en quatre jours en grande majorité au fauteuil. Ses horaires ne sont pas fixes, certains jours le cabinet peur recevoir des patients jusqu’à 20 heures pour permettre à ceux qui travaillent de venir se faire soigner dans la commune. Les deux praticiennes entretiennent des relations étroites avec leurs quatre prothésistes. « Ils sont tous situés en Mayenne, certains à Laval ce qui nous permet d’échanger avec eux facilement notamment lorsqu’ils passent au cabinet pour récupérer des empreintes. Ce sont des professionnels très compétents avec qui nous prenons plaisir à travailler. » Une ambiance que les deux chirurgiens-dentistes retrouvent avec leurs trois assistantes. Sylvie et Whitney travaillaient déjà avec Marie dans son ancien cabinet. Lorsqu’elle en est partie, elles l’ont suivie. « J’ai donc dû trouver ma place les premiers temps car des liens étaient déjà établis entre Marie et les assistantes. Mais les choses se sont faites naturellement, sans conflit. » Depuis juillet 2013 et l’arrivée d’une collaboratrice Jessica Millot, une nouvelle assistante, Clémence, est venue renforcer l’équipe médicale. « Nous souhaitons vraiment une bonne entente entre les membres du cabinet, les patients ressentent indépendentaire 118 I Mai 2014 31 Portrait cabinet du mois Dr Agathe Leroux-Benichou L’huisserie (53) “Une bonne entente entre les membres du cabinet est nécessaire, les patients ressentent l’atmosphère” l’atmosphère, d’ailleurs pour assoir cet esprit d’équipe, avant l’ouverture du cabinet nous avons effectué une petite formation qui portait sur la cohésion lors d’un stage organisé par Edmond Binhas. Pour faire vivre cet esprit d’équipe, les praticiennes tentent de diversifier les tâches de leurs assistantes. Elles apprécient la polyvalence que peut leur apporter leur poste. Il ne faut pas qu’elles soient trop dans l’administratif, ni trop au fauteuil. Pour certains soins elles sont d’une grande utilité. Toutefois nous ne pouvons faire constamment appel à leur service au fauteuil sous peine de les surcharger. On ne peut pas répondre au téléphone et être à l’aspiration en même temps. » En salle de soins, les praticiennes privilégient encore le confort du patient. Dr André a recours au Meopa pour effectuer des soins dentaires sous sédation et apporter aux patients anxieux un mieux-être. Toutes les anesthésies sont ostéocentrales avec Quicksleeper. « Cela évite au patient, en plus de ressentir de la douleur, de ne repartir avec la lèvre pendante au bureau… ». Si à l’heure actuelle, le cabinet n’est pas encore équipé d’un système de CFAO, Agathe n’a pas oublié son expérience avec cet outil lorsqu’elle exerçait à La Chapelle-sur-Erdre près de Nantes et envisage de se doter d’un Cerec pour accompagner le développement du cabinet. « L’idée est de multiplier les tâches sur place. Par exemple, le fait de proposer des radiographies panoramiques au sein du cabinet est un réel plus, en terme de temps et de confort. » En près d’un an et demi d’activité le nombre de patients n’a cessé de croître. Si lors de son changement de cabinet situé à une dizaine de kilomètres, Dr Marie André en raison de son statut d’associée, a pu inviter sa patientèle 32 indépendentaire 118 I Mai 2014 Le meuble Zero (Dental Art) parfaitement assorti à la palette parme et violette du cabinet. à la suivre, Agathe collaboratrice chez son oncle n’a pas effectué ce filage. « Mais nous sommes implantées dans une commune où la demande est forte, il y a un bon potentiel avec une patientèle très diversifiée. » Le délai d’attente pour un rendez-vous avec Dr André est de près d’un mois tandis que celui de Dr Leroux-Benichou est de deux à trois semaines. Pour faire face aux urgences, les praticiennes définissent tous les matins avec leur assistante, en fonction de leur emploi du temps et des soins à apporter à chaque rendez-vous, des créneaux susceptibles d’accueillir les patients en urgence. Notre praticienne du mois observe que la part de patients CMU est moins nombreuse en campagne à L’Huisserie que dans le centre de Laval. « Mais je ne fais pas de distinction, cela ne me dérange pas de les accueillir, d’ailleurs certains m’ont retrouvée. Ce qui nous importe, CMU ou pas, c’est le respect du contrat de soins, un patient doit honorer ses rendez-vous et être ponctuel, autrement le lien de confiance est rompu. » Dans cette optique de lien fort, seules les praticiennes exposent les plans de traitement en privilégiant « la présentation de plusieurs devis et les explications en face à face et jamais par courrier afin de répondre au maximum à toutes les questions et les doutes. » Le puits de lumière permet aux praticiennes et aux patients d’être constamment en relation avec l’extérieur. Développer l’approche holistique Lorsque l’on demande à Agathe de porter un regard sur l’avenir de la dentisterie, elle propose sans surprise une vision centrée autour du patient. « L’utilisation abusive de produits nocifs a été au centre des préoccupations ces dernières années, c’est une bonne chose, j’espère que le métier va désormais s’orienter vers une approche holistique et écologique. Je suis passionnée par les relations entre les dents et le reste du corps, j’ai hésité à faire ma thèse sur les liens entre les problèmes dentaires et des pathologies posturales ou qui présentent des organes faibles. Un énorme travail de recherche est à faire dans ce sens, les praticiens devront porter leur attention sur les flux énergéntiques à travers les méridiens, ce qui est important c’est la globalité. Mon père baignait dans cette approche de la médecine. Nous nous intéressons à cette philosophie et cette année nous avons prévu de nous former avec le Dr André, en parodontologie pour commencer. » D’ailleurs, sans surprise encore, lorsque l’on demande à Agathe de porter un regard sur ses choix de carrière, elle ne regrette rien, si ce n’est de ne pas avoir pu apprendre de celui dont elle suit les pas aujourd’hui. indépendentaire 31 l Avril 2014 33
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