POUR ET © Andres Rodriguez/ Fotolia RÉALISÉ PAR LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE En partenariat avec : Le comité d’entreprise : un rôle à consolider Le Comité d’Entreprise constitue en France une véritable institution dont la création, au sortir de la seconde guerre mondiale, répondait à la volonté de rénovation sociale du pays. Sa vocation était de devenir ce lieu d’échange et de dialogue capable d’instaurer une véritable démocratie économique et sociale avec un droit de regard des salariés représentés par leur CE sur la gestion de leur entreprise. D’ailleurs, notre Constitution reprend le principe de la représentation des salariés : « Tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises » (Alinéa 8 préambule de la Constitution du 27 Octobre 1946). Plusieurs lois, dont les lois Auroux, ont renforcé les attributions et les droits du CE qui exerce deux rôles essentiels : - Le premier est souvent bien identifié, car visible par tous : il s’agit de la gestion des activités sociales et culturelles et, - Le second, plus « discret » : le rôle économique. Alors que notre pays traverse une crise économique et sociale particulièrement difficile, les CE sont de plus en plus sollicités, tant sur le plan de l’aide sociale qu’ils peuvent apporter aux salariés, que dans le cadre des avis qu’ils rendent sur des projets de réorganisations. Dans ce contexte, il nous a paru important de connaître onnaître la place et l’image des CE à travers les regards croisés des différents acteurs : les élus us des comités d’entreprise, les salariés et les dirigeants. Nous avons donc créé le « Baromètre CE - Vision à 360 ° » sur la base d’une enquête réalisée, pour nous, par CSA. Nous voulions en eff et mesurer : ffet - La place et l’image du CE au sein de l’entreprise ; La manière dont il exerce ses différentes compétences étences ; Son poids dans le dialogue social au sein de l’entreprise ntrrep epri risee ; rise ri L’impact de la crise sur l’évolution de la percepti on tion n des des CE CE ; Les attentes de chacun en matière d’évolution législati égis isla is lati la tive ve.. In fine, il s’agit d’évaluer les points de forces, ainsi quee les les éléments éléément nts nt ts de d faiblesses, fai a bl bles esse es ses, se s, pour pou ourr mesurer mesu me sure su rerr re dans chacun des domaines d’intervention du CE, E, les es marges mar arge gess dee progrès ge pro rogr grès gr ès possibles pos osssi sibl sibl b es et et souhaisouh so uhai uh ai-ai tables, afin que, conformément à l’esprit de la loi les ayant ayan ay antt insti an insti stitttués, ués, ué s, iill y a plus plus de de 65 ans, ans ns,, les lees CE jouent pleinement leur rôle de représentants du personnel, on person onne on nel,l, tant ne tan antt dans dans la la gesti gesti stio o n de d l’entreprise, l’e ’ent ntre nt repr re pris pr ise, is e, que dans l’action sociale. édito « On ne subit it pas pa as l’avenir, l’l’av aven av enir en ir,, on le ir le fait fait i » GEORGES GEORGE GEO RGESS BERN RGE BERNANOS B ERNANO ERN ANO NOSS Jean-Luc SCEMAMA Martine GENDRE GROUPE LEGRAND CREDIT MUTUEL Introduction Socle mal connu des relations sociales, les comités d’entreprise, répondent au besoin d’une représentation collective des salariés. Ainsi, les 35 000 comités d’entreprise recensés à ce jour représentent ceux qui, dans l’entreprise, apportent leur travail, leurs capacités, par rapport aux organes de représentation de ceux qui lui apportent son capital, les actionnaires. Dans un univers économique où se sont affirmés un pouvoir nouveau de l’actionnaire, et la prise de conscience d’une désindustrialisation du pays comme source de perte de compétitivité et de croissance du chômage, le comité d’entreprise est donc susceptible de prendre une place plus forte, dans la recherche d’un équilibre nouveau qu’appelle la crise financière que nous connaissons. Avec la loi du 20 août 2008, les résultats aux élections des comités sont appelés à devenir la base de la représentativité syndicale, permettant de définir l’ensemble des organisations syndicales en mesure de participer valablement aux différents niveaux de négociation collective. Les comités d’entreprise deviennent ainsi les garants d’un dialogue social dont le législateur a fait, au niveau interprofessionnel, le préalable à tout projet de réforme dans le domaine du travail, depuis janvier 2007. C’est heureux, car, comme nous le constatons dans notre échantillon, la légitimité des comités d’entreprise est établie par une participation électorale dépassant les 60 %. Ces éléments justifient amplement un baromètre d’image qui a pour objectif de mieux cerner la manière dont les CE sont appréhendés par leurs acteurs, élus du personnel, dirigeants d’entreprise et salariés-électeurs. Ce baromètre a été établi à partir d’une enquête qualitative puis d’une enquête quantitative auprès de secrétaires et de trésoriers de CE, de salariés et de dirigeants. Ces enquêtes apportent des résultats sur la manière dont les membres des trois groupes perçoivent les missions du CE ; elles permettent de dégager la perception du CE et de ses élus par les salariés, l’image que les élus se font d’eux-mêmes et de leur mission, et font apparaître des rapports ambigus entre dirigeants et élus. Nous en viendrons ensuite aux moyens dont disposent les élus et les prestataires auxquels ils ont recours. Nous retracerons enfin les perspectives que ces trois groupes d’acteurs envisagent pour le développement de l’action des CE. 2 LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE 1 Les missions du CE Soulignons d’entrée de jeu que le CE est un interlocuteur pertinent pour les salariés, qui pour 81 % d’entre eux y ont eu recours au cours des 12 derniers mois. Ils valorisent en priorité l’accès aux activités sociales et culturelles (70 %), comme le reconnaissent les élus et dirigeants. Les questions ayant trait à la défense de l’intérêt collectif des salariés occupent une place non négligeable dans leurs préoccupations (51 %). On notera que les questions d’ordre individuel sont également très présentes (55 %). Le rôle socioculturel du CE est donc très largement prédominant dans les échanges entre salariés et élus, mais la place des questions visant un intérêt collectif indique que pour les salariés, la dimension politico-économique est non négligeable. Cependant, ces résultats appellent une nuance importante quand on envisage la régularité du recours. Ainsi, 38 % des élus et 48 % des employeurs déclarent recevoir régulièrement des questions visant à la défense de l’intérêt collectif, alors que seuls 15 % des salariés déclarent solliciter régulièrement les élus sur ces questions ; ce qui atteste de l’intérêt manifeste de certains salariés quant à cette dimension politico-économique. Les missions « politico-économiques » du CE sont appréhendées en premier lieu comme la base d’une transmission d’informations, par une fonction d’écoute des besoins des salariés, de relais d’information entre la direction et les salariés (autour de 90 % des réponses des élus et des dirigeants, de 70 % pour les salariés). Cependant, dans cette communication, la circulation d’information est plutôt perçue comme descendante qu’ascendante. Notons également que la fonction de contre-pouvoir est nettement moins évoquée dans les réponses (63 % pour les élus, 62 % pour les employeurs et seulement 44 % pour les salariés). Si les élus considèrent remplir leur rôle d’information plutôt équitablement, les salariés perçoivent la transmission d’information un peu plus descendante qu’ascendante. Si vous deviez définir le rôle du CE au sein de votre entreprise, seriez-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec les opinions suivantes ? Le CE … Total d’accord 97% 93% 73% 94% 88% 70% Elus CE ŝƌŝŐĞĂŶƚƐ ^ĂůĂƌŝĠƐ n = 356 n = 152 n = 417 92% 86% 83% 81% 68% 61% 66% 91% 77% 75% ŽŶƚƌŝďƵĞă WĞƌŵĞƚăůĂ ^ƟŵƵůĞůĂǀŝĞĚĞ Est à l’écoute des ƐƚƵŶƌĞůĂŝƐ ůΖĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ besoins et des Ě͛ŝŶĨŽƌŵĂƟŽŶĞŶƚƌĞ ĂŵĠůŝŽƌĞƌůĂƋƵĂůŝƚĠ ŝƌĞĐƟŽŶĚĞŵŝĞƵdž ĂƩĞŶƚĞƐĚĞƐƐĂůĂƌŝĠƐ ůĂŝƌĞĐƟŽŶĞƚůĞƐ ĚĞǀŝĞĚĞƐƐĂůĂƌŝĠƐ ĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞůĞƐ ƉƌŽďůğŵĞƐĚĞƐ ƐĂůĂƌŝĠƐ ƐĂůĂƌŝĠƐ BASES ENSEMBLE 63% 63% 57% 62% 44% ŽŶƚƌŝďƵĞăƌĠĚƵŝƌĞ ZĞƉƌĠƐĞŶƚĞ ůĞƐŝŶĠŐĂůŝƚĠƐĞŶƚƌĞ ƵŶĐŽŶƚƌĞͲƉŽƵǀŽŝƌ ůĞƐƐĂůĂƌŝĠƐ dans ů͛ĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ 3 Au sein des domaines traités par le CE, une hiérarchie de perceptions relativement convergentes se fait jour dans les réponses des trois groupes. L’organisation du temps de travail, la formation professionnelle et l’égalité hommes-femmes arrivent en tête, viennent ensuite les questions de restructurations, l’évolution économique et juridique de l’entreprise et à un plus faible niveau, l’évolution des techniques de production. Ce sont donc des questions liant fortement des dimensions individuelles et collectives concernant les salariés qui apparaissent les plus fortement valorisées, les questions ayant trait à l’entreprise et à son organisation se situant dans une position plus secondaire. Cette hiérarchie se manifeste plus encore, lorsqu’on envisage la perception d’une intervention systématique du CE. Ainsi, par exemple, 43 % des élus, 50 % des dirigeants, et 37 % des salariés retiennent une intervention systématique dans le domaine de l’égalité hommes-femmes, seulement 19 % des élus, 19 % des dirigeants et 18 % des salariés, dans le domaine de l’évolution des techniques. Pour chacun des sujets d’ordre économique, le CE intervient systématiquement, de temps en temps, rarement ou jamais ? ^LJƐƚĠŵĂƟƋƵĞŵĞŶƚ dŽƚĂůŝŶƚĞƌǀŝĞŶƚ Elus CE ŝƌŝŐĞĂŶƚƐ n = 356 n = 152 Salariés n = 417 >͛ŽƌŐĂŶŝƐĂƟŽŶĚƵ ƚĞŵƉƐĚĞƚƌĂǀĂŝů 36% 79% 39% 82% 31% 68% >ĂĨŽƌŵĂƟŽŶ ƉƌŽĨĞƐƐŝŽŶŶĞůůĞ 50% 78% 45% 82% 35% 70% L'égalité 43% ŚŽŵŵĞƐͲĨĞŵŵĞƐ 77% 50% 78% 37% 71% 68% 35% 67% 31% 68% 66% 31% 70% 29% 67% 52% 19% 59% 18% 56% >ĞƐƋƵĞƐƟŽŶƐĚĞ ƌĞƐƚƌƵĐƚƵƌĂƟŽŶƐ 32% >͛ĠǀŽůƵƟŽŶ ĠĐŽŶŽŵŝƋƵĞŽƵ 28% ũƵƌŝĚŝƋƵĞĚĞů͛ĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ >͛ĠǀŽůƵƟŽŶĚĞƐ ƚĞĐŚŶŝƋƵĞƐĚĞƉƌŽĚƵĐƟŽŶ 19% BASES ENSEMBLE 4 Deux constats convergents méritent toute notre attention au terme de cet examen de la manière dont sont perçues les missions du CE : les personnes interrogées relèvent un accroissement du rôle du CE, en particulier les dirigeants. En revanche, elles font toutes le constat que le CE ne pèse ni plus ni moins qu’auparavant dans les décisions des directions avec, là encore, une perception plus appuyée de la part des dirigeants. On notera enfin que sur ces missions politico-économiques, les salariés demeurent systématiquement en recul par rapport aux élus et aux dirigeants. On sent ici une distance des salariés à l’égard des activités du CE dans leur ensemble, qui est plus affirmée dans le domaine politico-économique. LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE Et diriez-vous qu’au sein de votre entreprise, les élus CE sont en capacité d’influencer les décisions de la Direction ? De plus en plus Elus CE n = 356 Dirigeants Ni plus, ni moins qu'avant 25% De moins en moins 58% NSP 16% 6%1% 72% 21% 1% n = 152 Salariés 17% 61% 19% 3% n = 417 BASES ENSEMBLE LE POINT DE VUE DE Claude DIDRY Ces résultats confirment un attachement des salariés au CE, cohérent avec la participation importante de ceux-ci aux élections professionnelles, quand on la compare notamment à la faiblesse de cette participation aux élections prud’homales. Si la gestion des activités sociales et culturelles est encore perçue comme dominante, la place non négligeable qu’occupent les missions économiques dans les perceptions des différents groupes d’acteurs, et notamment dans celles des salariés est un fait remarquable en comparaison d’études antérieures soulignant la domination écrasante des activités socio-culturelles. Dans l’action ‘politico-économique’ des CE, on remarque l’importance de questions ayant trait plutôt à la valorisation des capacités des salariés (formation professionnelle, égalité hommes-femmes), par rapport à des questions relevant davantage d’un contrôle sur la gestion de l’entreprise (restructurations, évolution économique ou juridique de l’entreprise). Je suggère de rapprocher ce résultat avec une orientation syndicale nouvelle à l’égard de l’emploi, avec la « sécurisation des parcours professionnels » promue par la CFDT et la « sécurité sociale professionnelle » côté CGT, qui tendent à mettre l’accent sur le devenir individuel des salariés, dans et hors de l’entreprise, plutôt que sur la défense de l’emploi dans l’entreprise. Si le rôle économique du comité d’entreprise apparaît renforcé, cela tient alors probablement à l’attention portée aux salariés, composante importante de l’entreprise, plutôt qu’à l’entreprise elle-même. Ainsi, le fait que l’influence du CE sur les décisions de l’entreprise ne paraisse connaître aucune évolution, en dépit de l’accroissement unanimement constaté de son rôle peut s’expliquer par cette focalisation sur les salariés. Il peut être source d’une certaine frustration. Ce fait peut également indiquer une certaine désaffection des salariés à l’égard d’une entreprise qui suit une voie leur échappant, à laquelle fait écho le constat d’une montée de l’individualisme avancée par les dirigeants. 5 2 Des salariés en attente de plus de communication Les salariés se mobilisent fortement pour les élections au CE, avec une participation de plus de 60 %. Cette participation varie selon les secteurs et les entreprises, en fonction de l’implantation syndicale. Elle se renforce dans les situations de menaces sur l’emploi, « Ils ont beaucoup voté, c’est lié au contexte, on venait de fermer notre site du Nord, il n’y a pas eu d’abstention »*. Le CE demeure présent dans les préoccupations courantes des salariés : 8 sur 10 y ont eu recours dans les 12 derniers mois, dont 37 % de manière régulière. Mais cet attachement des salariés s’accompagne d’une distance qui limite l’efficacité de la communication entre élus et salariés, pourtant au centre du fonctionnement du CE. Cela se manifeste particulièrement pour l’élaboration de l’ordre du jour de ses réunions : 87 % des élus disent recevoir des questions des salariés lors de l’élaboration de cet ordre du jour, bien que seuls 48 % des salariés déclarent avoir posé des questions dans ce cadre. Le fossé se creuse quand on examine la régularité de la démarche, avec 13 % des élus ne recevant jamais de questions, mais 51 % des salariés n’en posant jamais. Ce résultat met au jour un fait majeur de notre baromètre, une distance entre élus et salariés, masquée aux yeux des élus par leur contact avec le groupe le plus mobilisé des salariés. La communication semble s’améliorer quand les élus sollicitent les salariés sur l’ordre du jour, avec 80 % des élus qui le font, mais 63 % des salariés qui disent avoir été sollicités : la distance se réduit quand les élus se tournent de manière plus proactive vers les salariés. Recevez-vous des questions des salariés / Posez-vous des questions au CE lors de l’élaboration de l’ordre du jour des réunions CE… ? Total oui 87% Sollicitez-vous les salariés/ Etes-vous sollicités lors de l’élaboration de l’ordre du jour de vos réunions CE... ? 48% 80% 13% 37% 25% 18% 48% Régulièrement 17% De temps en temps Rarement 31% 19% 51% 13% 6 BASES ENSEMBLE 63% Jamais 1% NSP 23% 22% 15% 10% 32% 20% 4% Elus CE Salariés Elus CE Salariés n = 356 n = 417 n = 356 n = 417 LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE Ce problème de communication se retrouve dans la restitution des activités du CE aux salariés qui gravite autour du panneau d’affichage, à 87 % pour les élus, 72 % pour les salariés. Le retour d’informations sur le CE par des discussions informelles avec les salariés confirme le décalage de perception entre salariés et élus, 37 % des premiers signalant de telles discussions, 51 % des seconds. Les ressources Internet apparaissent également peu sollicitées, avec 37 % pour les salariés et 26 % pour les élus. Enfin, les supports papier, lettres ou journal du CE ont un écho important côté salariés avec 43 % déclarant y prendre connaissance des activités du CE, contre 19 % des élus qui les utilisent. Pour rendre compte de ses actions aux salariés, le CE utilise le plus souvent : En premier, en deuxième ^ĂůĂƌŝĠƐ ůƵƐ n = 356 er Panneau Ě͛ĂĸĐŚĂŐĞ ŝƐĐƵƐƐŝŽŶƐ ŝŶĨŽƌŵĞůůĞƐ ^ŝƚĞ/ŶƚĞƌŶĞƚ ͬƉĂŐĞ/ŶƚƌĂŶĞƚ >ĞƩƌĞ ĚΖŝŶĨŽƌŵĂƟŽŶ ͲŵĂŝů ƵĐƵŶ͕ůĞ ŶĞƌĞŶĚƉĂƐ NSP En 1 n = 417 er Au total 64% 8% 15% 7% 51% 26% 19% En 1 Au total 51% 87% 72% 8% 37% 20% 37% 18% 5% 7% 1% 1% 2% 43% 1% BASES ENSEMBLE Ces résultats établissent que les salariés attendent des élus proactifs et se montrent très critiques, en revanche, à l’égard d’élus perçus comme « reclus », « dans leur bocal », ce qui est plus fréquemment le cas dans les grandes entreprises. La distance est alors source de suspicion de la part de certains salariés sur les motivations des élus, vus comme des « planqués » guidés principalement par la recherche de la protection de leur emploi. 7 Diriez-vous que vous avez confiance en votre CE ? Salariés n = 417 En dépit de cette distance, les salariés font massivement part de leur confiance à l’égard du CE (80 % lui font tout à fait ou plutôt confiance) avec une part non négligeable de défiance (19 %). Ils attendent globalement une reconnaissance plus importante du CE et se montrent attachés à des rapports « plus constructifs » entre élus et dirigeants. Par ailleurs, les salariés se disent satisfaits de manière générale de la manière dont leur CE remplit ses différents rôles (autour de 80 % de satisfaction). LE POINT DE VUE DE WĂƐĐŽŶĮĂŶĐĞ͗ 19% ŽŶĮĂŶĐĞ͗ NSP 1% Pas du tout ĐŽŶĮĂŶĐĞ Plutôt pas 8% ĐŽŶĮĂŶĐĞ 11% 80% Tout à fait ĐŽŶĮĂŶĐĞ 16% Plutôt ĐŽŶĮĂŶĐĞ 64% BASES ENSEMBLE Claude DIDRY On peut situer ces résultats à la lumière de la « transmission de l’information » mise en évidence dans la première partie. Cette transmission de l’information pourrait faire apparaître les élus comme des intermédiaires entre salariés et directions. Or, la valorisation d’une attitude d’écoute « proactive » des élus par les salariés met en évidence l’importance de la recherche d’informations par les élus, qui correspond à un véritable travail considéré comme allant de soi par les salariés. Mais cette attente de proactivité des élus traduit aussi, en filigrane, une passivité des salariés qui se placent à certains égards en position de « consommateurs » par rapport au travail de leurs représentants. Cette évaluation de l’activité des élus par les salariés pourrait être également mise en rapport avec les évolutions de la gestion des ressources humaines qui apparaît aujourd’hui beaucoup plus proche des salariés, avec, de surcroît, un poids beaucoup plus important des relations entre les salariés et leur hiérarchie. Cela place souvent la communication du salarié avec le CE au second plan. A cela, s’ajoute probablement une crainte, pour le salarié, de prendre un contact avec un élu syndiqué qui risque d’être interprété comme une forme de défiance à l’égard de sa hiérarchie. Les nombreuses enquêtes de sociologues et de psychologues du travail font en effet aujourd’hui état de nombreuses tensions dans le travail, reposant fréquemment sur une forme de suspicion réciproque entre salariés et directions, et la difficulté d’une expression collective ouverte des salariés. 8 La distance entre les élus et les salariés doit enfin être replacée dans le mécanisme général d’une démocratie représentative, elle constitue une question classique de la sociologie politique. Elle est révélatrice, sur le lieu de travail, d’une crise plus profonde touchant les rapports entre citoyens et élus, avec une situation de défiance forte des premiers vis-à-vis des seconds, traduisant également à une forme de consumérisme et un faible engagement politique. LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE 3 Des élus impliqués, mais manquant de temps Les élus se voient prioritairement au service d’un intérêt collectif, celui de la représentation et de la défense des droits des salariés qui se prolonge par celui de l’intérêt de l’entreprise, en concevant leur action comme allant dans le sens de son bon fonctionnement et de sa pérennité. Les verbatim qualitatifs montrent l’intrication de ces deux dimensions structurantes dans leur vision de l’intérêt collectif : « l’élu type va vers les gars, il a une culture d’entreprise », « il est ouvert au dialogue, il s’intéresse à son entreprise ». Dans cette orientation, la qualité valorisée par les trois groupes est celle de l’écoute (53 % des élus, 59 % des dirigeants et 52 % des salariés), de l’implication et de l’honnêteté, loin devant le professionnalisme (14 % des élus, 10 % des dirigeants et 27 % des salariés). Selon vous, quelles sont les deux principales caractéristiques qui définissent un élu CE ? En premier, en deuxième Elus CE Dirigeants Salariés n = 356 n = 152 n = 417 En 1er En 1er Au total L’écoute 30% 53% >͛ŝŵƉůŝĐĂƟŽŶ 20% 41% L’'honnêteté 19% 38% L’intégrité 19% 36% 59% 25% 43% 18% 23% 34% 14% 15% 8% 14% 3% 10% NSP BASES ENSEMBLE 1% 1% 22% 52% 18% 32% L’altruisme 8% Au total 29% 13% Le professionnalisme 3% Aucune En 1er Au total 27% 8% 11% 39% 34% 30% 15% 27% 1% 1% Ce résultat est cohérent, pour partie, avec la faible formation des élus faisant écho à la faible valorisation du professionnalisme : une petite moitié des élus déclarent avoir suivi une formation pour exercer leur fonction. On notera également une divergence de conception forte de la formation entre élus et dirigeants ; pour les premiers, la dimension juridique est la plus fortement valorisée avec la difficulté de se tenir à jour sur la législation, pour les seconds, les formations sont « formatées » et focalisées sur une activité revendicative où prime la défense du droit. La formation révèle également un problème plus général, celui du « manque de temps », manque de temps pour se former correspondant à un manque de temps plus général, que les élus tentent d’affronter par un effort d’ « organisation ». 9 A la suite de votre/des élection(s) au CE, avez-vous/ les élus ont-ils suivi une formation pour vous/ les aider dans l’exercice de votre/leur mandat ? Qui a choisi l’organisme qui vous a dispensé la formation CE? En interne Par un organisme spécialisé WĂƌǀŽƚƌĞŽƌŐĂŶŝƐĂƟŽŶƐLJŶĚŝĐĂůĞ Vous n’avez pas souhaité la suivre Cela ne vous a pas été proposé EŽŶ͕ƉŽƵƌĚΖĂƵƚƌĞƐƌĂŝƐŽŶƐ NSP 56% 8% 29% 44% 19% 18% 13% 13% Elus CE n = 356 10% Les élus eux-mêmes >ĞŽŵŝƚĠĚΖĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ >ΖŽƌŐĂŶŝƐĂƟŽŶƐLJŶĚŝĐĂůĞ >ĂŝƌĞĐƟŽŶ NSP 60% 37% 38% 12% 7% 14% 16% 3% Elus CE n = 199 Dirigeants n = 92 31% 46% 37% 20% 11% 1% 24% 10% 19% 1% Dirigeants Di i t n = 152 BASES ENSEMBLE LE POINT DE VUE DE Claude DIDRY Je retiens la conscience pour les élus de représenter l’intérêt des salariés et celui de l’entreprise, qui fait écho à l’expression de « comité d’entreprise » où l’on retient souvent le comité en oubliant l’entreprise. Le comité d’entreprise fait partie de ces rares institutions juridiques qui contribuent à définir un terme si courant, « l’entreprise », qu’on en oublie la signification. Dans le groupe, l’ « entreprise » se définit ainsi fréquemment par l’existence du « comité » comme dans le cas d’Europe 1 Unité Economique et Sociale au sein du groupe Lagardère, ou de Canal Plus Unité Economique et Sociale au sein de Vivendi. Dans un contexte de financiarisation, ce constat permet de rappeler que l’ « entreprise » va au-delà du seul apport en capital et désigne un collectif de salariés, que le « comité » a vocation à représenter. 10 Je mets également en rapport la grande intensité de leur engagement collectif, avec un regard plus critique des salariés et la focalisation des dirigeants sur leur volonté de bénéficier de « décharge ». Cette intensité d’engagement se traduit par la difficulté à faire face à toutes les tâches qui les attendent, qui se manifeste par le « manque de temps » revenant de manière récurrente et plus particulièrement pour la formation. Le regard croisé à 360° met en évidence pour lui un problème profond de reconnaissance de l’activité des élus, tant par les salariés que par les dirigeants. LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE 4 Dirigeants : un regard paradoxal sur le CE Les dirigeants considèrent majoritairement (à 51 %) le CE comme un « partenaire », alors que prévaut le sentiment pour les élus et les salariés que le CE n’est qu’un « interlocuteur légal ». Ils sont 93 % à juger le dialogue social avec le CE comme bon, dont 37 % à le juger très bon. Si la qualité du dialogue avec le CE est unanimement relevée, on note un enthousiasme beaucoup moins marqué côté élus (dialogue vu comme très bon pour 19 % d’entre eux), et salariés (très bon pour 11 %). Mais ce regard très positif sur l’instance peut avoir pour contrepartie un regard très négatif sur les élus. Les dirigeants les perçoivent alors comme « mus par leur intérêt personnel », se référant à la protection de l’emploi et la décharge dont ils bénéficient. Ils les considèrent également comme peu constructifs, peu offensifs par rapport à leurs aînés et peu formés : « ils contestent tout, mais ils ne proposent pas de solutions ». Généralement, diriez-vous que la Direction de votre entreprise perçoit le Comité d’entreprise comme … ? Une seule réponse possible. Un partenaire Elus CE n = 356 Juste un interlocuteur légal Une contrainte 39% 48% Dirigeants 51% NSP 13% 43% 5% 1% n = 152 Salariés 27% 55% 15% 3% n = 417 BASES ENSEMBLE Le fonctionnement du CE fait apparaître un climat de suspicion réciproque, apportant une nuance supplémentaire à la vision « partenariale » de cette instance affichée de manière générale. Côté élus, le soupçon se focalise sur la rétention d’informations économiques et comptables par les directions, même si la transmission des documents semble s’opérer conformément aux prescriptions légales. Côté dirigeants, le soupçon porte sur l’utilisation des heures de délégation et se nourrit des difficultés que cette décharge pose aux DRH. 11 LE POINT DE VUE DE Claude DIDRY On peut rapporter le regard des dirigeants au critère distinctif de la subordination juridique du salarié, s’accompagnant, pour les dirigeants, d’un pouvoir de contrôle sur le travail. Ce regard paradoxal fait apparaître la difficulté des dirigeants à concevoir le travail autrement que sous l’angle du contrôle, avec une forte suspicion sur l’utilisation des heures de délégation qui, par principe, échappent à leur contrôle. Il fait également apparaître la difficulté des dirigeants à assumer le renversement des rôles dans le CE, où ils ont à se plier au contrôle des salariés et se trouvent en situation de rendre des comptes. Plus généralement, cela traduit la difficulté des dirigeants à accepter une dimension réflexive sur le travail dans l’entreprise, constat paradoxal dans une économie de la connaissance. Pour moi, on aurait pu attendre des dirigeants plus attentifs à la parole des élus, dans une situation où le comité d’entreprise, comme représentation de ceux qui apportent leur travail, serait un contrepoids fort au pouvoir de ceux qui « apportent le capital de l’entreprise », les actionnaires. 12 LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE 5 Prestations et prestataires du comité d’entreprise Le comité d’entreprise se définit également par des ressources et des budgets, selon la distinction entre « budget de fonctionnement » et « budget des activités sociales et culturelles », dont la gestion est confiée aux élus et, plus particulièrement, à son trésorier. Si le budget de fonctionnement est établi par la Loi, il n’en va pas de même pour la partie ASC qui est variable et se situe selon les élus et les dirigeants autour de 1,2-1,3 % de la masse salariale. Cela est source de conflit entre élus et dirigeants, les dirigeants mettant alors fréquemment en cause la distinction entre fonctionnement et ASC ; source, selon eux, de complexité dans l’utilisation de ses ressources par le CE. Le premier ensemble de prestataires financés par ces ressources est constitué, de manière peu surprenante, par les fournisseurs de services sociaux et culturels, puis viennent les banquiers, l’organisation syndicale et les experts, experts libres et experts-comptables. On relèvera le contraste entre les prestataires ASC (59 %) et les experts-comptables (38 %). Le démarchage et les salons sont, pour les élus, la principale méthode de choix des prestataires, alors que l’influence de l’organisation syndicale apparaît plus faible comparativement. Les relations avec les banques sont vues par les élus comme limitées à la gestion d’un compte, avec l’attente d’une démarche plus « proactive » de la part de leur banquier. Les dirigeants ont une perception un peu plus restrictive du recours aux prestataires par les CE A quel(s) type(s) de prestataire(s) votre/le CE a-t-il recours ? Plusieurs réponses possibles Des fournisseurs de services 51% sŽƚƌĞŽƌŐĂŶŝƐĂƟŽŶ syndicale 48% Des experts libres 42% Des expertscomptables 38% NSP Dirigeants n = 152 Au moins 1 prestataire: 91% En moyenne : 2,4 prestataires 59% Des banquiers BASES ENSEMBLE Elus CE n = 356 1% Au moins 1 prestataire: 94% En moyenne : 2,3 prestataires 76% 45% 72% 250 salariés et plus 71% élus syndiqués 60% 250 salariés et plus 65% 250 salariés et plus 59% élus syndiqués 50% 33% 24% 13 Les experts sont vus comme des outils précieux par les élus, avec d’une part des experts juridiques pour préparer des réunions et organiser les négociations obligatoires annuelles et, d’autre part, des experts-comptables qui suscite une perception contrastée entre élus et dirigeants. Pour les élus, les experts économiques et comptables représentent un apport précieux à leur analyse de l’entreprise. Pour les dirigeants, le recours à des experts-comptables est vu comme une « contrainte » et comme le signe d’une « absence de confiance ». Cela explique sans doute, pour partie, la faiblesse du recours à un expert-comptable. Mais ici, la variable taille de l’entreprise est décisive, avec un recours beaucoup plus fréquent à un expert dans les entreprises de plus de 250 salariés. La taille de l’entreprise semble peser ici à la fois sur les moyens du comité et surtout sur la nature des rapports entre élus et dirigeants, probablement moins affectés par le recours à un expert dans les grandes entreprises que dans les PME. LE POINT DE VUE DE Claude DIDRY Je suis surpris par la faiblesse du recours à un expert-comptable, en dépit des incitations légales fortes avec la prise en charge de sa rémunération par l’employeur et un allongement des procédures de licenciement collectif. J’y vois un autre signe de la difficulté des employeurs à accepter, sereinement, de devoir rendre des comptes aux élus du personnel. 14 LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE 6 Et l’avenir ? Les perspectives se dégagent dans un contexte dominé par les effets de la crise. Cela se manifeste par la croissance des revendications collectives, perçue par tous, mais aussi par une tension dans le dialogue social, perçue en priorité par les dirigeants et les élus. Tous perçoivent également un accroissement de l’aide des CE aux salariés en difficulté et une partie non négligeable des élus (20 %) note une pression à la baisse des demandes financières du CE. Cela confirme les entretiens qualitatifs, avec une insistance des élus sur leur fonction de « contrôle » que corroborent les dirigeants. Toutefois, certains dirigeants évoquent une perte de « puissance » des élus et leur caractère moins « offensif », en liant cette baisse de la combativité à une montée globale de l’individualisme qui toucherait également les élus. Je vais vous citer plusieurs opinions que l’on peut entendre sur le contexte de crise et son impact sur le rôle des CE. Vous me direz si vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec chacune de ces opinions. Une seule réponse possible ST d’accord Elus CE Dirigeants Salariés n = 356 n = 152 n = 417 66% 64% 44% >ĞƐƌĞǀĞŶĚŝĐĂƟŽŶƐ ĐŽůůĞĐƟǀĞƐƐŽŶƚĚĞƉůƵƐ ĞŶƉůƵƐŶŽŵďƌĞƵƐĞƐ 59% 58% 57% 41% 52% 28% >ĞƐƚĞŶƐŝŽŶƐĚĂŶƐ ůĞĚŝĂůŽŐƵĞƐŽĐŝĂů ƐĞƐŽŶƚĂĐĐƌƵĞƐ 40% >ĞƌƀůĞĠĐŽŶŽŵŝƋƵĞ ĚƵƐ͛ĞƐƚƌĞŶĨŽƌĐĠ 50% 36% 20% >͛ĂŝĚĞĂƉƉŽƌƚĠĞƉĂƌůĞ ĂƵdžƐĂůĂƌŝĠƐĞŶĚŝĸĐƵůƚĠ s’est accrue 9% >ĞƐĚĞŵĂŶĚĞƐĮŶĂŶĐŝğƌĞƐ ĚƵŽŶƚĠƚĠƌĞǀƵĞƐ ăůĂďĂŝƐƐĞ BASES ENSEMBLE Les perspectives d’évolution des CE se différencient fortement en fonction des trois groupes, avec une difficulté à se projeter sur le plus long terme. Pour les élus, l’avenir se conçoit à l’échelle de leur mandat. Leurs attentes visent en priorité une transparence accrue de la part des entreprises et des leviers juridiques nouveaux pour accéder à l’information sur les négociations salariales et sur les motifs de licenciement. Ils accordent une priorité à l’accroissement des moyens financiers du CE pour l’exercice de ses missions économiques et sociales. 15 Les dirigeants sont partagés. Certains soulignent les dangers d’un extrémisme patronal visant à éliminer toute résistance, « dans un monde de finance, où on pense aux résultats plus qu’au bien-être des salariés », ce qui peut conduire à une « démotivation totale, où l’individualisme prévaut », de sorte que « le CE constitue un contre-pouvoir nécessaire ». D’autres y voient « un outil pour détruire l’entreprise », en formulant le vœu que le CE devienne davantage un « outil de communication ». Dans leur grande majorité, ils désirent une simplification des IRP par leur fusion et la fusion des budgets ASC et fonctionnement. Les salariés restent focalisés sur les activités sociales et culturelles du CE, mais expriment également, en mineure, le souhait de rapports « constructifs » dans le fonctionnement du CE, tout en valorisant comme les élus un accroissement des moyens du CE en matière économique et sociale. Quelles évolutions législatives en matière d’attribution des Comités d’entreprise attendez-vous ? Plusieurs réponses possibles ĞƐŵŽLJĞŶƐĮŶĂŶĐŝĞƌƐƌĞŶĨŽƌĐĠƐ ƉŽƵƌůΖĞdžĞƌĐŝĐĞĚĞǀŽƐŵŝƐƐŝŽŶƐ ĠĐŽŶŽŵŝƋƵĞƐĞƚƐŽĐŝĂůĞƐ hŶĚƌŽŝƚĂĐĐƌƵĞŶŵĂƟğƌĞĚĞ ĨŽƌŵĂƟŽŶ Dirigeants Salariés n = 356 n = 152 n = 417 78% 38% 76% 65% 44% NP >ĂĨƵƐŝŽŶĚĞƐďƵĚŐĞƚƐĚĞ ĨŽŶĐƟŽŶŶĞŵĞŶƚĞƚ^ 57% 63% NP hŶƌĞŐƌŽƵƉĞŵĞŶƚĚĞƐŝŶƐƚĂŶĐĞƐ DP et CE 49% NP NP hŶĐŽŶƚƌƀůĞĞdžƚĞƌŶĞƐLJƐƚĠŵĂƟƋƵĞ ĚĞƐĐŽŵƉƚĞƐĚƵ 43% 40% 71% hŶƌĞŐƌŽƵƉĞŵĞŶƚĚĞƐŝŶƐƚĂŶĐĞƐ DP, CE et CHSCT 38% 62% 56% BASES ENSEMBLE 16 Elus CE LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE LE POINT DE VUE DE Claude DIDRY Je relève la montée des tensions dans un contexte de crise, mais avance également une tendance de plus long terme, moins visible, vers une logique plus partenariale, où l’action des CE se trouve davantage liée à la négociation syndicale, à travers la possibilité de négocier des accords de méthode allant dans le sens de l’allongement des procédures de licenciement collectif et une obligation de négociation sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences. Cette logique plus partenariale peut toutefois conduire à une dispersion des lieux de débat sur l’avenir de l’entreprise et de ses salariés, avec la multiplication d’instances de concertation sur les postes et la stratégie de l’entreprise, risquant de ‘parasiter’ l’activité du CE. On peut évoquer également le « modèle allemand » que l’on trouve aujourd’hui au centre du débat politique, en soulignant que ce modèle ne se réduit pas à une flexibilité salariale extrême qui pousse 30 % des salariés en dessous des minima salariaux conventionnels, mais repose sur les importants pouvoirs de co-décision des « conseils d’entreprise ». Pour moi, cet aspect du modèle allemand est un élément décisif pour expliquer la résistance des entreprises allemandes à la tentation de licencier leurs salariés en période de crise, et pourrait apporter des éléments au débat sur la désindustrialisation de la France. Il faut noter cependant que le « capitalisme rhénan » est beaucoup moins ouvert au monde de la finance que celui de la France, où les grandes figures patronales sont fréquemment des dirigeants de fonds d’investissement, pris dans la logique financière, mais coupés d’un ancrage productif de plus long terme. Raison de plus sans doute, pour accroître la capacité d’anticipation à long terme des comités d’entreprise, sur la base de pouvoirs élargis qui permettraient de faire face à ce que l’on peut qualifier d’une ‘crise de l’entreprise’. 17 Conclusion Les comités d’entreprise : acteurs méconnus de la démocratie économique Il ressort de ce baromètre un résultat majeur, celui de la légitimité du comité d’entreprise dans la vie économique. La forte participation à ses élections professionnelles et un attachement conjoint des salariés, des dirigeants et des élus à cette instance, montrent l’importance du comité d’entreprise dans les dynamiques de dialogue social en France. Mais cet attachement aux comités d’entreprise ne se traduit pas aujourd’hui par la reconnaissance qu’appelle une telle légitimité. Au niveau politique, la convergence autour d’un « dialogue social » interprofessionnel entre des organisations syndicales qui tirent leur représentativité des élections aux comités d’entreprise, suppose un regard nouveau des acteurs politiques sur une instance élective qui constitue désormais aujourd’hui, l’unité de base de la démocratie sociale. Les attentes d’un renforcement du CE que l’on constate pour les salariés et les élus, traduisent l’existence d’un terrain propice à une action qui pourrait rencontrer un accueil favorable dans le corps électoral. Au niveau économique, la crise financière appelle une considération nouvelle des comités d’entreprise par les dirigeants d’entreprise face au rôle accru de l’actionnaire, et face à une montée de l’individualisme et de la démotivation des salariés que certains redoutent. On touche là à un des autres résultats importants de ce baromètre, celui de l’attachement des dirigeants à l’égard de l’institution face à une méfiance et à une faible reconnaissance du travail d’élus pouvant être considérés à l’extrême comme peu motivés dans l’exercice de leur fonction. Mais, au résultat général d’un attachement au comité d’entreprise, vient s’ajouter la nuance que constitue la distance des salariés à l’égard de cette instance et de leurs élus. Cette distance est encore faiblement perçue par les élus, ce qui s’explique probablement par l’urgence que créent la détresse d’un nombre croissant de salariés, et la multiplication des restructurations. Le constat de cette distance appellerait pourtant de leur part une activité d’enquête plus systématique sur les salariés, en vue de mieux cerner leurs attentes et leurs aspirations face aux évolutions de ce qui constitue leur apport à l’entreprise, le travail. 18 *Dans le corps du texte, les citations en italiques se rapportent aux verbatim recueillis auprès des interviewés lors de la phase qualitative d’entretiens individuels. LIVRE BLANC SUR LA PLACE DES CE DANS L’ENTREPRISE Fiche technique Ce baromètre a été établi à partir d’une étude qualitative préalable auprès de secrétaires et de trésoriers de CE, de salariés et de dirigeants (6 entretiens pour chaque groupe), puis d’une enquête quantitative par téléphone réalisée auprès d’un échantillon représentatif (Région, taille et secteur d’activité de l’entreprise - Etablissements Français de plus de 50 salariés, hors fonction publique) de chacun des trois publics : 356 élus, 417 salariés et 152 dirigeants. CSA est l’un des principaux instituts d’études français avec 360 salariés et un chiffre d’affaires de 32,6 millions d’euros en 2010. Spécialiste des études de marché et d’opinion, CSA accompagne depuis près de 30 ans entreprises et institutions dans le pilotage de leurs choix stratégiques grâce à des solutions d’études sur-mesure et immédiatement opérantes. Son expertise multisectorielle et sa maîtrise des méthodologies qualitative et quantitative permettent à ses experts, analystes des opinions et des comportements, d’aller toujours plus loin dans la mise en perspective et le décryptage des évolutions sociétales. CSA maîtrise toute la chaîne de production, garantissant ainsi l’efficacité des études au service de la décision. Claude Didry est sociologue, directeur de recherche au CNRS, il dirige l’unité « Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie », en y développant des recherches sur les restructurations et, plus généralement, le travail et les relations professionnelles. 19 LEGRAND FIDUCIAIRE LEGRAND FIDUCIAIRE est un des cabinets d’expertise comptable et de conseil leaders dans l’assistance auprès des comités d’entreprise, des comités d’établissement, des comités centraux d’entreprise, des comités de groupe et des comités européens, depuis plus de 20 ans. LEGRAND FIDUCIAIRE exerce auprès des CE les missions légales liées à l’examen des comptes annuels et prévisionnels, aux comptes consolidés, au droit d’alerte, aux opérations de concentration, aux licenciements économiques, ainsi qu’au calcul et à la gestion de la participation. Le cabinet réalise aussi des missions contractuelles, comme l’établissement ou la révision des comptes du comité, le contrôle de l’intéressement, les diagnostics sociaux, le conseil quant à l’organisation administrative et comptable du CE. CONTACT : www.legrand-fiduciaire.com [email protected] Tel : 01 42 25 30 30 CREDIT MUTUEL Le Crédit Mutuel est la 1re banque des comités d’entreprise avec plus de 55 % des comités d’entreprise ou assimilés clients et également la 1re banque des associations avec plus de 340 000 associations clientes. Proximité, conseil et innovation : c’est la marque du Crédit Mutuel, acteur majeur de la bancassurance en France avec 11,2 millions de clients. Banque coopérative et authentiquement mutualiste, le Crédit Mutuel propose une gamme de produits et services bancaires adaptés aux besoins des CE et des salariés de l’entreprise. Il accompagne les élus de CE dans les domaines financier, administratif, et juridique. CONTACT : www.creditmutuel.com [email protected] Tel : 01 44 01 10 10 LA CLE LA CLE est la société leader de formation et de conseil en stratégie et relations sociales au service exclusif des représentants du personnel (CE, DP,…). Référence depuis 20 ans, LA CLE est certifiée OPQCM. Elle intervient auprès des élus et des IRP par son organisation en 4 pôles : Conseil, Etudes, Expertises et Formation. Que ce soit dans le domaine de la Formation ou du Conseil, ses prestations sont adaptées aux besoins spécifiques des IRP. LA CLE est également centre de formation agrée pour des stages en inter ou en intra. Cette prestation allie de manière vivante et concrète la nécessaire connaissance des textes et l’indispensable maîtrise des règles pratiques. CONTACT : www.la-cle.fr [email protected] Tel : 01 56 71 22 00 L’ANCV, un acteur majeur du tourisme social L’Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV) accomplit depuis 30 ans une mission unique : favoriser l’accès aux vacances et aux loisirs pour tous. L’Agence s’appuie sur deux piliers : le Chèque-Vacances destiné aux salariés de toutes les entreprises (3,4 millions de bénéficiaires) et une action sociale autour des vacances au profit des publics en difficulté (familles monoparentales, jeunes adultes, personnes en situation de handicap et seniors) L’établissement public consacre l’intégralité des excédents de gestion générés par le Chèque-Vacances pour financer son action sociale. CONTACT : wwww.ancv.com [email protected] Tel : 0 825 844 344 (0,15 € TTC/min) KALIDEA CE N°1 des prestataires de services aux Comités d’Entreprise et aux salariés, Kalidea CE accompagne les membres du CE pour faciliter leur mission en apportant une réponse complète et personnalisée : - Pour le CE : une plateforme de billetterie culture/loisirs la plus large du marché, un service d’information en droit social & des ateliers experts, des logiciels de gestion/comptabilité et des sites internet dédiés aux CE - Pour les salariés : 80 000 offres de culture, loisirs, achats quotidiens à prix réduits partout en France et un service d’assistance et de protection juridiques CONTACT : www.kalidea-ce.com [email protected] Tel : 0 820 301 314 (0,12 € TTC/min) SALONS CE Depuis 30 ans et le premier Ecoprise à Paris en 1981, SalonsCE réunit les Comités d’entreprise et leurs fournisseurs, à Paris et en région, dans 15 villes pour LES rendez-vous clés du secteur. Permettre aux élus de CE et de collectivités de rencontrer leurs fournisseurs, d’en trouver de nouveaux, de s’informer grâce aux conférences, c’est l’objectif des 26 SalonsCE organisés chaque année. Avec l’appui d’un grand groupe et grâce au savoir faire du premier organisateur français de salons, COMEXPOSIUM, SalonsCE met tout en œuvre pour répondre aux attentes de ses visiteurs et de leurs prestataires. CONTACT : www.salonsce.com [email protected] Tel : 04 42 18 01 70 SOCIAL CE - Magazine bimestriel plus un Hors Série. En juin 2004, Conso CE changeait de nom et devenait Social CE. Depuis cette période, le magazine n’a cessé de se transformer et d’évoluer pour être toujours plus près de ses lecteurs, les élus de CE. Chaque n° apporte des solutions, des conseils pratiques, des outils et des idées pour mieux gérer son CE au quotidien, tant au plan économique et juridique qu’au niveau des activités sociales et culturelles. Social CE a été le premier à donner la parole aux CE, syndiqués ou pas, qui racontent leurs succès et leurs difficultés. Toutes les rubriques du magazine sont argumentées et illustrées de ces témoignages. Parole d’élus ! CONTACT : www.socialce.fr [email protected] Tel : 01 45 06 58 30 Retrouvez toutes les informations pratiques du Baromètre CE sur www.barometrece360.fr Baromètre d’image des Comités d’Entreprise Conférence de presse du 31 janvier 2012 Conforme à la norme ISO 20252 Objectif : Evaluer l’image et la perception des CE à travers le regard croisé des acteurs de l’entreprise Cette étude s’est attachée à répondre aux questionnements suivants : Quelle est aujourd'hui la place du CE au sein de l’entreprise ? Comment exerce-t-il ses différentes compétences ? Quelle est l’image des CE ? Quand a-t-on recours au CE ? Quel est le poids des CE dans le dialogue social au sein de l’entreprise ? Quel est l’impact de la crise sur l’évolution de la perception des CE ? CE et connaissance des lois Auroux, quid de l’esprit de la loi aujourd’hui ? Quelles sont les attentes en matière d’évolutions législatives ? In fine, il s’agit d’évaluer les points de forces, ainsi que les éléments de faiblesses, afin d’offrir un outil de pilotage à l’ensemble des acteurs, permettant de renforcer l’action des Comités d’entreprise. 2 Une étude à 360 • 6 entretiens individuels • 417 interviews par téléphone représentatives (secteur d’activité, taille d’entreprise et région) des salariés français travaillant dans une entreprise de plus de 50 salariés, hors fonction publique Salariés Secrétaires ou trésoriers du CE Image du Comité d’entreprise Dirigeants • 6 entretiens individuels • 356 interviews par téléphone représentatives (secteur d’activité, taille d’entreprise et région) des établissements français de plus de 50 salariés, hors fonction publique L’intervention de Claude Didry Sociologue, Directeur de recherche au CNRS Mise en perspective et enrichissement des résultats • 6 entretiens individuels • 152 interviews par téléphone représentatives (secteur d’activité, taille d’entreprise et région) des établissements français de plus de 50 salariés, hors fonction publique 3 Image des Comités d’Entreprise 1 Le CE: des missions plurielles au cœur de l’entreprise 2 Perception des salariés : les CE appréciés mais mal cernés 3 Des élus investis, mais insuffisamment formés 4 Dirigeants et élus : des rapports ambigus 5 Les prestataires 6 Et demain? 4 1 Le CE : des missions plurielles au cœur de l’entreprise Le CE, une institution aujourd’hui installée dans les entreprises, portée par 2 salariés sur 3, sollicitée par 8 salariés sur 10. 2 salariés sur 3 déclarent avoir participé aux dernières élections du CE de leur entreprise 81% des salariés ont eu recours à leur CE au cours des 12 derniers mois, dont 34% fréquemment. 18% n’y font jamais appel Bases ensemble = 417 salariés 6 RÔLE SOCIOCULTUREL : partie émergée de l’iceberg pour les salariés RÔLE ÉCONOMIQUE : surtout pour les dirigeants Le rôle du CE est perçu de façon différente selon les acteurs. Lorsque les salariés de votre entreprise font / lorsque vous faites appel au CE, est-ce pour… ? Elus CE n = 152 n = 356 Régulièrement Bénéficier des activités sociales et culturelles 61% Faire passer un message à la Direction 41% Poser des questions visant la défense de l'intérêt collectif des salariés 38% Poser des questions d'ordre individuel 34% Salariés Dirigeants 95% 93% 92% 90% n = 417 Total Sollicite 32% NP 54% 48% 27% 99% 11% 97% 15% 82% 13% 70% 41% 51% 55% Bases ensemble 7 L’écoute et la transmission d’information, au cœur de la définition du rôle des CE Les salariés perçoivent la transmission d’information un peu plus descendante qu’ascendante. Si vous deviez définir le rôle du CE au sein de votre entreprise, seriez-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec les opinions suivantes ? Le CE … Total d’accord 97% 93% 73% 94% 88% 70% 92% 91% 77% Elus CE 86% n = 356 Dirigeants n = 152 83% 75% 81% 68% 61% Est à l'écoute des Est un relais Contribue à améliorer Permet à la Direction besoins et des d'information entre la la qualité de vie des de mieux comprendre attentes des salariés Direction et les salariés les problèmes des salariés salariés Salariés n =417 66% 63% 63% 57% Stimule la vie de l'entreprise Contribue à réduire les inégalités entre les salariés 62% 44% Représente un contre-pouvoir dans l'entreprise Bases ensemble 8 Un poids réel des CE sur les sujets d’ordre économique, légèrement sous-estimé par les salariés Le CE entre salariés et dirigeants : à la fois contrôle, défense et intermédiaire Je vais à présent vous citer plusieurs sujets d’ordre économique, pour chacun d’eux, vous me direz si votre CE intervient systématiquement, de temps en temps, rarement ou jamais. Systématiquement Total intervient Elus CE Dirigeants L'organisation du temps de travail 36% L'égalité hommes-femmes Les questions de restructurations L'évolution économique ou juridique de l'entreprise L'évolution des techniques de production 79% 50% La formation professionnelle 78% 43% 19% 68% 66% 52% n = 417 39% 45% 50% 77% 32% 28% Salariés n = 152 n = 356 31% 19% 31% 82% 35% 70% 37% 71% 78% 35% 67% 70% 59% 68% 82% 31% 68% 29% 67% 18% 56% Bases ensemble 9 Un rôle économique qui pour tous s’est renforcé … Une évolution moins fortement perçue par les salariés Pensez-vous que l’exercice du rôle économique du Comité d’Entreprise s’est beaucoup, un peu, peu ou pas du tout renforcé au cours des dernières années ? Beaucoup Un peu Peu Pas du tout N'ont pas changé NSP Rôle économique renforcé Elus CE 21% 19% 45% 11% 2% 2% 66% 5%3% 1% 70% n = 356 Dirigeants 46% 24% 21% n = 152 Salariés 16% 40% 21% 15% 2% 6% 56% n = 417 Bases ensemble 10 …sans pour autant se traduire par une capacité accrue d’influencer les décisions de la Direction Cette opinion est partagée par tous les acteurs. Et diriez-vous qu’au sein de votre entreprise, les élus CE sont en capacité d’influencer les décisions de la Direction ? De plus en plus Elus CE Ni plus, ni moins qu'avant 25% De moins en moins 58% NSP 16% 1% n = 356 Dirigeants 6% 1% 72% 21% n = 152 Salariés 17% 61% 19% 3% n = 417 Bases ensemble 11 2 Perception des salariés : les CE appréciés mais mal cernés Une satisfaction marquée des salariés à l’égard de leur CE … De manière générale, êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout satisfait…? Salariés Tout à fait satisfait Plutôt satisfait Des activités sociales et culturelles proposées par votre CE 23% Plutôt pas satisfait Pas du tout satisfait 62% NSP Total satisfaisant 11% 5% 85% n = 271 De l'action de votre CE dans le cadre de la défense de l'intérêt collectif des salariés 19% 64% 20% 62% 11% 5% 1% 83% n = 214 Du conseil de votre CE pour vos questions d'ordre individuelles 10% 7% 1% 82% n = 230 De la capacité de votre CE à faire passer un message à la Direction 22% 53% 15% 10% 75% n = 169 Bases a sollicité le CE à cette occasion 13 … doublée d’une confiance positive, mais plutôt réservée … 8 salariés sur 10 font globalement confiance à leur CE. Diriez-vous que vous avez confiance en votre CE ? Salariés Pas confiance 19% NSP 1% Pas du tout confiance 8% Tout à fait confiance 16% Plutôt pas confiance 11% Confiance 80% Plutôt confiance 64% Bases ensemble salariés n= 417 14 … mais une implication concrète relative des salariés… La moitié des salariés ne pose jamais de questions à son CE dans le cadre de l’élaboration des réunions. Recevez-vous des questions des salariés / Posez-vous des questions au CE lors de l’élaboration de l’ordre du jour des réunions CE… ? Total Oui 87% 48% 13% 37% 18% 17% 31% 19% Sollicitez-vous les salariés/ Etes-vous sollicités lors de l’élaboration de l’ordre du jour de vos réunions CE... ? 51% 80% Régulièrement De temps en temps Elus CE n = 356 1% Salariés n =417 Entreprise de 500 salariés et plus : 53% 25% 48% 23% Rarement Jamais 22% 10% NSP 13% 63% 15% 32% 20% Elus CE 4% Salariés n = 356 n =417 Bases ensemble 15 3 Des élus investis, mais insuffisamment formés Une image globalement homogène des élus CE : écoute et implication, mais manque de professionnalisme Une intensité de perception accrue en matière d’honnêteté et d’intégrité pour les élus, et un professionnalisme plus prononcé selon les salariés Selon vous, quelles sont les deux principales caractéristiques qui définissent un élu CE ? En premier, en deuxième Elus CE Dirigeants n = 356 En 1er L'écoute Au total 53% 30% L'implication 20% 41% L'honnêteté 19% 38% L'intégrité 19% L'altruisme 8% 15% Le professionnalisme 3% 14% NSP Bases ensemble Aucune 1% 36% Salariés n = 417 n = 152 En 1er Au total 59% 27% 43% 25% 32% 13% 34% 23% 8% 22% 3%10% 1% En 1er Au total 52% 29% 39% 18% 18% 34% 14% 30% 8% 15% 11% 27% 1% 1% 17 Une petite moitié des nouveaux élus CE a eu recours à une formation à la suite de leur élection Des formations essentiellement assurées par des prestataires externes conseillés par le CE ou l’OS plus que par un choix du nouvel élu, comme le pensent les dirigeants. A la suite de votre/des élection(s) au CE, avez-vous/les élus ont-ils suivi une formation pour vous/les aider dans l’exercice de votre/leur mandat ? En interne Par un organisme spécialisé Par votre organisation syndicale Vous n'avez pas souhaité la suivre Cela ne vous a pas été proposé Non, pour d'autres raisons Qui a choisi l’organisme qui vous a dispensé la formation CE? Les élus eux-mêmes Le Comité d'entreprise L'organisation syndicale La Direction NSP NSP 56% 8% 29% 44% 19% 18% 13% 13% ElusCE Elus n= 199 31% 37% 20% 11%1% Elus n = 356 60% 10% 38% 37% 12% 7% 14% 16% 3% Dirigeants Dirigeant n = 92 46% 24% 10% 19% 1% Dirigeants n = 152 Bases ensemble Bases déclarant que les élus ont suivi une formation 18 4 Dirigeants et élus : des rapports ambigus Les dirigeants déclarent dans leur majorité considérer le CE comme un partenaire… Généralement, diriez-vous que la Direction de votre entreprise perçoit le Comité d’entreprise comme … ? Une seule réponse possible Un partenaire Elus CE Juste un interlocuteur légal 39% Une contrainte NSP 13% 48% n = 356 51% Dirigeants 5% 1% 43% n = 152 Salariés 27% 55% 15% 3% n = 417 Bases ensemble 20 … et dessinent un portrait positif des relations sociales au sein de l’entreprise On note cependant des points de dissension persistants entre élus et dirigeants (rétention d’informations, usage du temps de délégation, transparence et efficacité des débats, … ) Diriez-vous que le dialogue entre les institutions représentatives du personnel et la Direction est très bon, plutôt bon, plutôt mauvais ou très mauvais au sein de votre entreprise ? Une seule réponse possible Très bon Plutôt bon Plutôt mauvais Très mauvais NSP Bon Dialogue Mauvais n = 356 Elus CE 19% 87% 13% 5% 2% 93% 5% 6%1% 74% 25% 10% 3% 68% n = 152 Dirigeants 37% 56% n = 417 Salariés 11% 63% 19% Bases ensemble 21 5 Les prestataires Les principaux prestataires sont liés aux activités sociales et culturelles ; le recours augmente avec la taille de l’entreprise Les dirigeants ont une perception un peu plus restrictive du recours aux prestataires par les CE A quel(s) type(s) de prestataire(s) votre/le CE a-t-il recours ? Plusieurs réponses possibles Elus CE Dirigeants n = 152 n = 356 Au moins 1 prestataire: 91% En moyenne : 2,4 prestataires Des fournisseurs de services sociaux et culturels 76% 59% Des banquiers 45% 51% Votre organisation syndicale 48% 42% Des experts libres Des experts-comptables NSP Au moins 1 prestataire: 94% En moyenne : 2,3 prestataires 38% 50% 72% 250 salariés et plus 71% élus syndiqués 60% 250 salariés et plus 65% 250 salariés et plus 59% élus syndiqués 33% 24% 1% Bases ensemble 23 Le recours aux experts juridiques, financiers et comptables le plus souvent lié à un besoin précis Elus CE Un recours ponctuel à des juristes, voire systématique de la part des élus syndiqués. Le rôle du juriste conseil est jugé déterminant afin de : • pallier le manque de connaissances des Élus (le droit du travail complexe et hermétique), • en préalable aux réunions, afin de se faire préciser certains points et d’obtenir des conseils • dans le cadre de la signature d’accords, afin de se prémunir contre tout abus de la part de la Direction de l’entreprise Des besoins en matière bancaire variables exprimés selon le volume du budget à gérer et les connaissances / aptitudes du trésorier : essentiellement pour les budgets conséquents L’expert-comptable est très présent dans le discours des Élus, ils y ont recours, soit systématiquement, soit en fonction d’éléments de doutes relatifs à la comptabilité de l’entreprise. Il permet de pallier le manque de transparence éventuel de l’information comptable, « mettre la pression » sur l’entreprise afin d’obtenir à l’avenir une diffusion de l’information plus optimale et d’éviter les dissimulations et renforcer le pouvoir du CE / des Élus Mais le recours effectif est limité, et dépend souvent de la qualité des relations sociales au sein de l’entreprise, car il s’agit souvent d’un motif de tension entre CE et Direction 24 6 Et demain ? Le contexte de crise durcit davantage les relations sociales Je vais vous citer plusieurs opinions que l’on peut entendre sur le contexte de crise et son impact sur le rôle des CE. Vous me direz si vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec chacune de ces opinions. Une seule réponse possible ST d’accord n = 356 66% n = 152 Elus CE 59% 64% n = 417 Dirigeants Salariés 58% 52% 57% 44% 41% 40% 50% 36% 20% 28% 9% Les revendications collectives Les tensions dans le dialogue sont de plus en plus social se sont accrues nombreuses Le rôle économique du CE s'est renforcé L'aide apportée par le CE aux Les demandes financières du salariés en difficulté s'est CE ont été revues à la baisse accrue Bases ensemble 26 Une attente importante des salariés sur un poids accru du CE dans les décisions de l’entreprise Quelles autres attentes avez-vous à l’égard de votre CE? Plusieurs réponses possibles Salariés n = 417 Des rapports entre le CE et la direction plus constructifs 87% Une meilleure prise en compte des attentes des salariés dans la définition de l'offre du CE 86% Que le CE pèse dans les décisions de l'entreprise 75% Bases ensemble 27 Des attentes hétérogènes en termes d’évolutions législatives : les dirigeants souhaitent plus de simplicité et les élus plus de moyens Quelles évolutions législatives en matière d’attribution des Comités d’entreprise attendez-vous? Plusieurs réponses possibles Dirigeants Elus CE Des moyens financiers renforcés pour l'exercice de vos missions économiques et sociales 78% Un droit accru en matière de formation La fusion des budgets de fonctionnement et ASC Un contrôle externe systématique des comptes du CE Un regroupement des instances DP, CE et CHSCT 65% 57% 43% 36% Salariés n = 152 n = 356 n = 417 76% 38% 44% 63% 40% 62% NP NP 71% 56% Bases ensemble 28 Conclusions Les enseignements de l’étude Le CE, un acteur incontournable des entreprises françaises, reconnu pour son rôle socio-culturel, attendu sur sa mission économique. 5 leviers à développer pour une place renforcée des CE dans les entreprises : – La prise de conscience/implication des salariés, – La maturité de la relation avec les dirigeants, – La professionnalisation des élus, – La communication vers les salariés, – L’appui des prestataires. Plus largement, la crise économique et sociale actuelle peut apparaître comme une opportunité pour l’action et l’image des CE. 30
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