SYNTHESE Rapport d’évaluation de la Politique scientifique 2012-2013 Quelles sont les forces et les faiblesses du système de recherche-développement et d’innovation en Wallonie ? Quelle est l’évaluation des politiques scientifiques menées ? Quelles sont les recommandations du CPS en termes de ressources humaines, de gouvernance des aides à la R&D, de valorisation des résultats de la recherche et de promotion de la recherche et de l’innovation dans les PME ? Autant de questions abordées dans le nouveau Rapport d’évaluation de la Politique scientifique de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2012-2013. Parmi les missions qui lui ont été confiées, le Conseil wallon de la Politique scientifique (organisme consultatif régional en matière de recherche) doit «évaluer tous les deux ans la politique scientifique de la Région». Quatre rapports d’évaluation ont été établis jusqu’à présent (2006, 2008, 2010 et 2012). Afin de répondre au souci de transversalité qui a inspiré les stratégies suivies dans ce domaine au cours des dernières années, l’analyse du CPS a été élargie à la politique scientifique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le CPS vient de publier la cinquième édition de ce rapport, portant sur les années 2012 et 2013. Après une introduction présentant les forces et les faiblesses du système de recherche-développement et d’innovation, le rapport du CPS présente l’évaluation des politiques scientifiques et avance une série de recommandations concernant les ressources humaines, la gouvernance des aides à la R&D, la valorisation des résultats de la recherche et la promotion de la recherche et de l’innovation dans les PME. L’évaluation réalisée par le CPS se base sur une analyse du système wallon de recherche et d’innovation ainsi que sur un relevé de dépenses publiques en matière de R&D et des politiques suivies dans ce domaine au cours des deux dernières années par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles. 1 Novembre 2014 Les constats Le système wallon de recherche-développement et d’innovation (RDI) a connu des progrès sensibles au cours des dernières années. Ainsi, la Wallonie a considérablement renforcé son investissement dans la recherche-développement qui atteint 2,46% du PIB en 2011, ce qui place notre région au-dessus de la moyenne belge et européenne. Cette évolution découle d’un effort soutenu du secteur privé mais aussi d’un engagement résolu des pouvoirs publics en faveur de la R&D. Le nombre de personnes actives dans ce domaine a augmenté, même si leur part dans l’emploi total reste encore relativement faible, par rapport à d’autres pays et régions d’Europe. Les travaux réalisés sont de qualité. En effet, la recherche wallonne, notamment la recherche fondamentale, bénéficie d’un rayonnement international qu’attestent les coopérations développées avec des équipes étrangères. La Wallonie peut par ailleurs se vanter du niveau de formation de sa population qui est un des plus hauts d’Europe et qui continue de s’élever. Les pratiques des entreprises en matière d’innovation se transforment peu à peu : une place plus grande est réservée à l’innovation ouverte, du fait de collaborations accrues au sein même du secteur productif ainsi qu’entre ce dernier et le monde scientifique. L’innovation non technologique se répand, permettant d’améliorer les processus dans les entreprises et d’augmenter leur compétitivité. Ces constats encourageants ne peuvent pas faire oublier néanmoins que le système wallon de recherchedéveloppement et d’innovation présente encore des faiblesses. Certaines d’entre elles se manifestent depuis de nombreuses années et appellent une attention particulière : • les dépenses publiques de recherche, malgré leur progression, restent limitées en comparaison de la moyenne européenne et, en représentant 0,7% du PIB (année 2012), sont de toute façon en-deçà de l’objectif fixé par l’Union européenne qui est de porter ce taux à 1% ; • la pérennité du potentiel scientifique risque d’être compromise par un manque de diplômés en sciences et en sciences appliquées ; • les retombées économiques de la recherche sont encore restreintes, malgré le soutien apporté à aux activités de valorisation des résultats par les pouvoirs publics et les efforts accomplis dans ce domaine par divers opérateurs ; • la recherche industrielle wallonne est fortement dépendante des stratégies de quelques très grandes entreprises des secteurs High Tech qui réalisent la majeure partie des activités de R&D privées. La part des PME dans les activités de recherche, en particulier celles qui relèvent de secteurs traditionnels, est restreinte et largement inférieure au poids de cette catégorie d’entreprises dans le tissu économique. De même, le taux d’innovation est plus faible au sein des entreprises petites et moyennes. Des instruments nombreux et variés, mobilisant des moyens financiers importants, ont été mis en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Wallonie pour favoriser l’essor de la recherche wallonne et encourager le déploiement d’activités innovantes. Les acteurs wallons de la recherche et de l’innovation bénéficient donc d’un dispositif d’aides riche et diversifié, appréhendant les différents volets du processus de recherche et d’innovation. Dans l’état actuel des connaissances, il est difficile d’établir un lien clair entre les politiques publiques d’une part et les forces et faiblesses de la recherche et de l’innovation wallonnes d’autre part. La Wallonie a accompli de réels efforts en matière d’évaluation des mécanismes d’aide visant ces matières au cours des dernières années. Mais ces exercices présentent plusieurs lacunes liées à la méthodologie utilisée et à leur caractère ponctuel. Aussi, l’une des premières recommandations du CPS est de réaliser une évaluation systémique du dispositif de soutien à la RDI, permettant d’avoir une vue complète de sa cohérence interne et externe et de mesurer son impact sur les performances wallonnes dans ces domaines. 2 Novembre 2014 Pistes d’actions et recommandations Dans ce contexte, la démarche du CPS a consisté à se positionner sur le principe des mesures existantes en identifiant celles qui sont susceptibles de consolider les points forts et d’atténuer les points faibles. Cette analyse a débouché sur diverses recommandations visant à : • augmenter l’efficience des aides publiques, grâce à une amélioration de la cohérence et de la gouvernance des appels à projets ; • tirer le meilleur parti possible des possibilités de financement offertes par les programmes européens, afin de pallier l’insuffisance de moyens propres liée au contexte budgétaire actuel et même si l’objectif de porter les dépenses publiques de recherche à 1% du PIB devra être réalisé à terme; • inciter plus de jeunes à entreprendre des études en sciences ou en sciences appliquées, à travers la mise en place d’une stratégie intégrée, regroupant l’ensemble des acteurs concernés ; • augmenter l’attractivité du métier de chercheur, par le biais d’une mise en œuvre complète de la charte européenne du chercheur ; • garantir le maintien d’une recherche fondamentale d’excellence en adaptant le financement des universités et des hautes écoles au nombre croissant d’étudiants ; • stimuler la recherche et l’innovation dans les PME, notamment en clarifiant les aides qui leur sont destinées, surtout celles qui portent sur l’innovation, technologique et non technologique ; • repérer précisément les freins qui empêchent les mesures de soutien à la valorisation des résultats de la recherche de sortir pleinement leurs effets ; • renforcer les dispositifs de veille pour identifier les domaines de recherche les plus porteurs. Le Rapport d’évaluation du CPS est disponible gratuitement et sur simple demande auprès du Service Communication du CESW : [email protected] - T 04/232.98.24 Il peut également être téléchargé via le site internet www.cesw.be 3 Novembre 2014
© Copyright 2024 ExpyDoc