CEPUSPP Centre d’enseignement post-universitaire pour la spécialisation en psychiatrie et psychothérapie & CAS en méthodes d’intervention et de thérapies d’orientation systémique FORMATION AUX THÉRAPIES FAMILIALES ET SYSTÈMIQUES Année académique 2013-2014 CEPUSPP : 5ème année | CAS : 2ème année Module/cours N° : 11 L’INTERVENTION SYSTEMIQUE BREVE (ISB) Vaudan Christel, Psychologue associée Faivre Marjorie, psychologue assistante Consultation Couple-Famille, DP-CHUV 1 2 L’INTERVENTION SYSTÉMIQUE BRÈVE Albert Besnard, The Artist's Family, 1890 Cours cepuspp 5e année 2e année CAS 2013/2014 L’INTERVENTION SYSTÉMIQUE BRÈVE (ISB) 3 I. Modèle de l’ISB II. ISB et recherche III. Vignette clinique HISTORIQUE 4 Centre d’Etude de la Famille (CEF) 2004: création de l’unité CCF (contexte d’investigation et d’intervention brève). Mise en place d’un modèle adapté aux couples et familles : intervention en 6 séances. Etude pilote pour vérifier l’efficacité du modèle. Manualisation du modèle. PLAN DU MANUEL 5 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. Historique Psychopathologie Définition des problèmes et buts de la psychothérapie Stratégies et techniques Processus thérapeutique La relation thérapeutique Facteurs contextuels Modèle de changement Vignettes cliniques Formation-supervision Bibliographie SETTING 6 Premier contrat thérapeutique de 6 séances. 1er entretien pour évaluer la demande et définir le mandat thérapeutique. 6e entretien pour faire le bilan et évaluer la suite. Durée des séances : 1h15 à 1h30 à intervalles de 3-4 semaines. Co-thérapie, miroir sans tain, enregistrement vidéo MODELE DE THERAPIE BREVE 7 But de la thérapie: Mettre en mouvement un processus de changement et non traiter tous les problèmes en profondeur. Cadre temporel défini et objectifs mesurables: Mobilise patients et thérapeutes. Diminue le risque d‘attentes démesurées vis-à-vis de la thérapie. Facilite l‘accès aux soins pour les patients réticents à s‘engager. MODELE SYSTEMIQUE INTEGRATIF 8 L’ISB se réfère à différents modèles de thérapie familiale traditionnels, comme : L’école Palo Alto (Watzlawick, Haley). Les approches structurales-stratégiques (Minuchin, Selvini, Madanes). Les approches transgénérationnelles (Bowen, Nagy). Les approches orientées sur les solutions (Cabié, De Shazer). Etc. Le thérapeute ISB peut s’y référer librement, en fonction de ses affinités, des caractéristiques de la famille et des types de problèmes à traiter. L’ESPRIT « CO » 9 La collaboration est au coeur de la relation thérapeutique et de la posture du thérapeute dans l’ISB : Co-construction Construire en commun Co-responsabilité Etre responsable avec d’autres. Co-thérapie Intervenir à deux ou plusieurs thérapeutes Réflexivité PROCESSUS THERAPEUTIQUE 10 Phase 1……... Analyse de la demande Investigation du problème Clarification du mandat et du contrat thérapeutique Phase 2……... Intervention thérapeutique Objets flottants, restructuration, amplification des ressources, questionnement circulaire, sentiment d’appartenance, prescription, recadrage, etc. Phase 3……... Bilan et suite DÉFINITION DES PROBLÈMES ET BUTS DE LA PSYCHOTHÉRAPIE 11 PRINCIPES DEF. PROBLEMES BUTS Vision contextuelle Examinés à la lumière du contexte dans lequel il est inséré Modifier le contexte dans lequel le problème a émergé Interaction-circularité Situés dans les interactions entre les personnes Changer certains éléments de l’interaction problème Compétencesressources Résultent de compétences présentes, mais insuffisamment utilisées Amener les patients à mieux utiliser leurs ressources Solidarité-cohésion Liés à une fragilisation de la cohésion et de la solidarité dans le groupe Renforcer la solidarité et la cohésion STRATÉGIES ET TECHNIQUES 12 PRINCIPES STRATEGIES ET TECHNIQUES Vision contextuelle Analyse de la demande; Travail transgénérationnel; travail de réseau, etc. Interaction-circularité Définition du problème en termes de comportement; mise en acte; questionnement circulaire; recadrage; prescription, etc. Compétences-ressources Recadrage positif; centration sur les exceptions et la fin des séquences symptomatiques; améliorations avant le premier rendez-vous; question miracle; connotation positive, etc. Solidarité-cohésion Mythification; activation des quittances, etc. TECHNIQUES SPÉCIFIQUES 13 Le rappel du cadre temporel Effet mobilisateur pour patients et thérapeutes. Diminue le risque d‘attentes magiques. Le rituel des feedback Moment de métacommunication sur le processus et la relation thérapeutique. Favorise la co-construction, la co-responsabilité et la différenciation au sein du système thérapeutique La séance de bilan Echange des bilans de chacun (patients et thérapeutes). Discussion sur la suite: fin de thérapie? Nouveau contrat thérapeutique? Transmission? LE RITUEL DES FEEDBACK 14 Au début de chaque entretien, les patients sont invités à un échange sur le processus thérapeutique. Feedback sur la séance Comment êtes vous sortis de l‘entretien précédent? Quelque chose vous a-t-il particulièrement marqué? Manqué? Peu convenu? Feedback sur l‘intervalle entre les séances Dans l‘intervalle avez-vous repensé à ce qui s‘est dit? En avez-vous reparlé? Avec qui ? Feedback sur l‘impact de ce qui a été vécu Qu‘est-ce que ça vous a fait d‘y repenser ou d‘en reparler? Qu‘est-ce que ça a apporté à la situation? LA SÉANCE DE BILAN 15 1e partie : échange des bilans de chacun des membres du couple ou de la famille et de celui des thérapeutes. Quel est le chemin parcouru? Changements? Qu‘en est-il des objectifs fixés en début de prise en charge? Sont-ils atteints? Mise en évidence des compétences (ce qu‘ils ont fait pour que le changement arrive) Prévention des rechutes. 2e partie : Discussion sur la suite: fin de thérapie? Nouveau contrat thérapeutique? Transmission? 16 ISB ET RECHERCHE Famille, SLM Albert Besnard, The Artist's Family, 1890 ETAT DE LA RECHERCHE 17 Efficacité des thérapies de couple (Sexton et al., 2013; Carr, 2009; Sprenkle, 2012; Shadish & Baldwin, 2003; Sexton, Datchi, Evans, LaFollette, & Wright, 2013) mais … Peu de recherches validées sur des modèles de thérapies systémiques (BFST, MDFT), Nombreux modèles utilisés en clinique avec peu ou pas de validation (thérapie solutionniste, thérapies narratives, etc.) Heatherington, Friedlander et Greenberg, 2005 QUELQUES RAISONS 18 multiplication écoles thérapie familiale penchants pour les métaphores issues des sciences naturelles: validation empirique jugée non nécessaire aura romantique : clinique créative versus expérimentation réductrice Absence d’initiation à la recherche dans les formations Résultats des recherches (RCT) loin de la réalité clinique Cook-Darzens, 2005; Pauzé & Touchette, 2009 QUELQUES PISTES 19 Modèle intégratif (p.ex. ISB) Pratique qui permet une évaluation scientifique Penser cette pratique à l’aide de la recherche (« research-informed psychotherapy ») Grawe, 1997 ISB ET RECHERCHE 20 Trois phases non exclusives 1. Phase de légitimation: est-ce que ça marche? Impact de l’ISB sur variables individuelle et relationnelles 2. Phase de prescription: pour qui ça marche? ISB avec couples (parents) 3. Phase de compréhension: comment ça marche? Etude de cas pragmatique Grawe, 1997; de Roten, 2006 EST-CE QUE L’ISB MARCHE? 21 Objectif: mesurer le changement à plusieurs niveaux Méthode: questionnaires auto-reportés Participants: 59 couples et familles de la CCF PLAN DE RECHERCHE • • Niveau individuel • symptomatologie (OQ-45, Lambert, 1996) Niveau couple satisfaction conjugale (DAS, Spanier, 1976) satisfaction coparentale (PAI, Abidin & Bruner, 1995) Intervention Systémique Brève 1 Début 2 3 4 5 6 Fin Alliance thérapeutique WAI, Horvath, 1986 22 Follow-up 3 mois EST-CE QUE L’ISB MARCHE? 23 Niveau individuel Niveau conjugal Niveau coparental EFFETS SPÉCIFIQUES DE L’ISB 24 Symptômes individuels Satisfaction conjugale Alliance coparentale F H Deb Fin 3m Deb Fin 3m Deb Fin 3m EST-CE QUE L’ISB MARCHE? 25 Impact sur les différents niveaux observés Limites: pas de groupe contrôle (RCT) pas de mesures observationnelles ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE 26 F H 27 Merci de votre attention BIBLIOGRAPHIE 28 Cook-Darzens, S. (2005. La thérapie familiale: de la multiplicité à l’intégration, Pratiques psychologiques, 1, 2, 169-183. Darwiche, J., Carneiro, C., Vaudan, Ch. Despland, J.-N., & de Roten, Y. (2012). From evidence-informed to evidence-based systemic couple and family treatments. Manuscript in revision. Carr, A. (2005). Thematic review of family therapy journals in 2004. Journal of family therapy, 27, 399-421. Pauzé, R. et Touchette, L. (2009). « Le développement de la recherche chez les cliniciens : d'abord questionner la pratique clinique »,Thérapie Familiale, Vol. 30, p. 133-146. Pinsof, W. M., Zinbarg, R.E., Lebow, J.L., Knobloch-Fedders, L.M., Durbin, E., Chambers, A., Latta, T., Karam, E., Goldsmith, J., & Friedman, G. (2009). Laying the foundation for progress research in family, couple, and individual therapy: The development and psychometric features of the initial systemic therapy inventory of change. Psychotherapy Research, 19(2), 143-156. Rosengard, P. (1991). A Comparative Analysis of Four Psychotherapy Manuals and a Proposed Model for Psychotherapy Manuals, European University Studies: Series 6, Psychology. Vol. 347. Werry J.S. (1989). Family therapy : Professional endeavour or successful religion ? Journal of Marital and Family Therapy, 11, 377-38. PUBLICATIONS SUR L‘ISB 29 Boillat C., Carneiro C., Vaudan C., Despland J.-N., & de Roten Y. (2009). Recherches quantitatives et qualitatives sur les thérapies systémiques brèves menées dans le cadre d’une consultation ambulatoire pour couples et familles. Thérapie Familiale, 30(2), 177-193. doi : 10.3917/tf.092.0177 Carneiro C., Darwiche J., de Roten Y., Vaudan C., Duc-Marwood A., & Despland J.-N. (2011). De la clinique à la recherche dans un centre de thérapie de couple et de famille. Thérapie Familiale, 32(11), 101-110. doi : 10.3917/tf.111.0101 Carneiro C., Vaudan C., Duc-Marwood A., Darwiche J., de Roten Y., & Despland J.-N. (2013). « L'Intervention systémique brève » : un manuel thérapeutique. Thérapie Familiale, 34(1), 115130. doi : 10.3917/tf.131.0115 Darwiche, J., Carneiro, C., Vaudan, Ch. Despland, J.-N., & de Roten, Y. (2012). From evidenceinformed to evidence-based systemic couple and family treatments. Manuscript in revision. Darwiche J., Vaudan C., de Roten Y., & Despland J.-N. (2013). Une intervention systémique brève de couple: le cas de Virginie et Paul. Psychothérapies, 33(1), 43-54. doi : 10.3917/psys.131.0043 Carneiro, C., Vaudan, C., Duc-Marwood, A. Darwiche, J., Despland, J.-N., de Roten, Y. (2013). Manuel psychothérapeutique : L’Intervention Systémique Brève (ISB). Verson2.0. DP-CHUV et UNIL. RÉFÉRENCES POUR LE PROJET DE RECHERCHE 30 Abidin, R. R., & Brunner, J. F. (1995). Development of a parenting alliance inventory. Journal of Clinical Child Psychology, 24, 31-40. Carr, A. (2000a). Evidence based practice in family therapy and systemic consultation. Journal of Family Therapy, 22, 29-60. De Roten Y (1999). Questionnaire de satisfaction du patient [PatientSatisfaction Questionnaire]. Unpublished manuscript, Institute for Psychotherapy, University of Lausanne. Horvarth, A.O. and Bedi, R.P.(2002). The alliance. In John Nocross (Ed.), Psychotherapy relationship that works : therapists contribution and responsivness to patients. London : Oxford University Press. Lambert, M. J., Hansen, N., Umpress, V., Lunnen, K., Okiishi, J., Burlingame, G., & Reisinger, C. (1996). Administration andscoring manual for the OQ 45.2 . Stevenson, MD: American Professional Credentialing Services. McCarty, C.A. & Doyle, S.R. (2001). Being A Parent (Technical Report) [On-line]. Available: http://www.fasttrackproject.org/ Olson, D.H. (1985). Circumplex model VII: Validation studies and FACES III. Family Process, 25, 337-351. Spanier, G. B. (1976). Measuring dyadic adjustment: New scales for assessing the quality of marriage and similar dyads. Journal of Marriage and the Family, 38, 15-28. Symonds, D. and Horvath, A.O. (2004). Optimizing the alliance in couple therapy. Family process, 43, 443-455.
© Copyright 2024 ExpyDoc