PAGE BIO Oser se frotter aux cultures difficiles AVEC LES POMMES DE TERRE, LE SOJA ET LE MAÏS, la communauté Schluep-Furrer cultive trois cultures considérées comme exigeantes en bio. Les exploitants testent régulièrement de nouvelles techniques; en ce moment, il s'agit de l'augmentation de la fumure azotée dans les pommes de terre et le blé, ainsi que du semis de haricots verts à rame dans les lignes de maïs. Le Rütihof à Nennigkofen (SO) est exploité depuis près de 20 ans selon les directives bio. En 2013, Patrick et Angese Schluepp ont repris l'exploitation et ont fondé une communauté avec Markus Furrer. bercules, les fanes sont détruites thermiquement. Trois semaines après le défanage, la récolte commence. L'objectif de rendement est de 250 kg/a. Sous agril Eviter les pertes d'éléments nutritifs Les sols du Rütihof sont très variés: en partie alcalins, en partie acides, sableux vers les collines et plutôt argileux près de l'Aar. Les cultures sont réparties sur les sites adéquats en fonction des analyses de terre. Des engrais verts sont cultivés afin de couvrir le sol en permanence et d'éviter ainsi les pertes en éléments nutritifs et l'érosion. De l'azote est également amené dans le sol par le mélange fourrager UFA 330 M, qui contient du trèfle violet longue durée. La part de trèfle violet reste constante, ce qui en- Exploitation Communauté Schluep-Furrer, 4574 Nennigkofen Surface utile: 50 ha Cheptel: 32 vaches de race Montbéliarde, (5500 – 6000 kg lait par lactation), remonte (dès 6 mois en contrat sur une autre exploitation) Cultures: 6ha pommes de terre, 10 ha blé, 3.5 ha maïs d'ensilage, 2 ha soja, 16 ha prairie temporaire, 13.5 ha prairie naturelle, pâturage et compensations écologiques Main d'œuvre: Patrick et Angese Schluep ainsi que Markus Furrer 78 En tant que légumineuse, le soja apporte de la diversité dans la rotation. traîne une meilleure tolérance à la sécheresse. Après chaque utilisation, 30m3/ha de lisier sont épandus sur les prairies. Les pommes de terre dans le sens du vent Après UFA 330 M, la rotation commence avec les pommes de terre. En automne, du fumier est épandu puis incorporé avec le rototiller. Au printemps, un apport de 36 m3/ha de lisier est effectué. À la plantation, 70 kg N/ha sont encore apportés en complément. Dès l'apparition des fanes, la culture est sarclée une à deux fois. Un traitement avec «Novodor 3 FC» est effectué quand le seuil d'intervention pour les doryphores est atteint. Il s'agit d'un produit à base de Bacillus thuringiensis, une bactérie du sol qui produit des cristaux protéiques aux propriétés insecticides. Le mildiou est le plus grand défi. Les exploitants renoncent aux produits à base de cuivre, afin de minimiser l'introduction de métaux lourds dans le sol. Pour que le feuillage sèche rapidement après la pluie, les pommes de terre sont plantées dans le sens du vent, à une distance de 28 cm. On ne peut jamais complètement éviter le mildiou. Cependant, avant que la maladie n'atteigne les tu- 80 a de Charlotte sont cultivées sous agril et commercialisées en tant que pommes de terre primeur. Quand les pommes de terre atteignent la taille d'une cerise, le film est retiré. Après la récolte, après un passage de chisel, l'engrais vert «UFA Lepha» (trèfle d'Alexandrie, vesce d'été, phacélie) est semé. Celui-ci est broyé et labouré trois mois plus tard, avant de semer du blé ou du soja. 50kg de blé comme objectif Cette année, la variété de blé Top bien connue «Wiwa» et la nouvelle variété «Lorenzo» (paille courte, résistante à la verse) sont cultivées. Au printemps, un passage de herse étrille est effectué aussi tôt que possible. Le lendemain, du lisier de bovins mélangé avec du fumier de volaille importé est épandu. Environ un mois après la première intervention, la herse étrille est passée une deuxième fois. En 2014, un apport complémentaire d'azote du commerce a été effectué en test et Patrick vise un rendement de 50 kg/a. Après le blé, un chaulage est effectué sur les parcelles qui en ont besoin. Le soja enrichit la rotation Patrick Schluep cultive du soja depuis 2012. Le marché est demandeur, le «prix joue» et cette culture apporte une diversification bienvenue dans la rotation. En 2014, avec 3 à 3.5 ha, la surface prévue est plus importante que les années précédentes. Afin d'atteindre l'objectif de rendement 5 2014 · REVUE UFA PAGE BIO Markus Furrer et Patrick Schluep ont augmenté les surfaces de grandes cultures ces dernières années. Derrière eux, on distingue la parcelle de 80 a de Charlotte sous agril. BRÈVES Marché du bio en plein essor Le nombre d'exploitations bourgeon en Suisse a encore augmenté. Actuellement, 5884 producteurs et 847 transformateurs travaillent selon les directives de BioSuisse. La surface totale cultivée en bio a augmenté de 5000 ha. Le marché du bio a également à nouveau fortement progressé l'année passée en réalisant un chiffre d’affaires global de 2.053 milliards de francs. Avec une part de marché de 6.9 %, le marché du bio a atteint un nouveau record l'année passée. Concentration au démarrage de 2.7 t/ha, il faut des sols mi-lourds et bien pourvus en chaux. En automne, le sol est préparé avec la charrue onland (15cm de profondeur), puis un faux semis est effectué au printemps suivant. Le soja demande beaucoup de travail jusqu'à ce que les plantes couvrent le sol. Afin de contrôler les adventices, le premier passage avec la sarcleuse à pattes d'oies doit être effectué tôt. En règle générale, trois passages sont effectués en tout. Selon la parcelle et la météo, un désherbage manuel est encore nécessaire après. Comparé aux adventices, les maladies ne posent pas de gros problème, affirme Patrick. Le soja est commercialisé par la LANDI, tout comme les pommes de terre et le blé. Haricots à rame dans le maïs Du maïs ensilage est également cultivé pour amener de l'énergie dans la ration des vaches laitières et pour optimiser l'utilisation des surfaces (rendement par hectare). Du fumier de vaches, qui correspond idéalement à la courbe des besoins en éléments nutritifs du maïs, est utilisé pour la fumure. Cette année, la communauté Schluep-Furrer teste un complément protéique innovant pour le maïs: les exREVUE UFA · 5 2014 En bio, c'est durant la phase de démarrage que les aliments complémentaires déploient le mieux leurs effets. Si on parvient à minimiser le déficit énergétique, la santé et les performances des animaux s'en trouvent améliorées. L'aliment UFA 174F combi est spécialement adapté à la phase de démarrage. Grâce à la part élevée de fractions bypass, la panse est soulagée et une partie de l'énergie est dégradée dans l'intestin grêle, ce qui améliore la valorisation du fourrage. Les levures vivantes contenues dans UFA 174F ont aussi un effet positif sur l'efficacité alimentaire du fourrage car elles favorisent l'activité de la panse. Jusqu'au 24.05.2014, profitez d'un rabais de 3.– par 100 kg d'aliment UFA pour vaches laitières (assortiment principal)! ploitants ont prévu de semer 80 kg/ha de haricots à rames quand le maïs fera 20 cm de haut. Ainsi, ils sèmeront six grains par mètre carré, tant de maïs que de haricots. Le défi consistera à atteindre les proportions désirées dans le mélange et à parvenir à une maturité simultanée des deux cultures. Visite de cultures et journée Grandes Cultures à Münsingen La filière bio se rencontrera le 12 juin 2014 à l'occasion de la 3ème journée suisse des Grandes Cultures Bio. La manifestation se déroulera au Bioschwand, à Münsingen (BE), conjointement avec la troisième journée bernoise du sol. De nombreux essais variétaux et culturaux de céréales, oléagineux et légumineuses à graines (en partie en cultures associées), ainsi que diverses parcelles de démonstration ont été mis en place. Suivez l'évolution de ces essais et venez découvrir ces cultures! Les dernières machines et techniques culturales en grandes cultures bio seront aussi présentées. fenaco GOF tiendra un stand en collaboration avec d'autres entreprises du groupe (notamment aliments UFA, semences UFA et Landor) dans le secteur des exposants. www.bioackerbautag.ch Stabulation entravée comme salle de traite Le maïs finira dans la crèche des 32 vaches qui sont traites dans l'ancienne écurie, pendant qu'elles savourent leur ration de maïs et d'UFA 272 (300 kg/vache/année). Le reste du temps, les vaches Montbéliardes peuvent se déplacer librement sur la litière profonde et la fosse couverte. De l'ensilage d'herbe, du foin et du regain sont en permanence à disposition dans deux râteliers. 50 g de minéraux par animal et par jour sont distribués à la crèche, puis les vaches complètent elles-mêmes avec des pierres à lécher. Perspectives En ce qui concerne le futur, les trois partenaires étudient le développement d'un élevage de poules pondeuses. Les vaches laitières ne fournissent en effet pas assez d'engrais par rapport aux besoins en fertilisatns des Auteur Matthias Roggli, Revue UFA, 3360 Herzogenbuchsee www.ufarevue.ch 5 · 14 79
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