! Principes de la Mission ! Les buts poursuivis : - Rechercher une communion fraternelle sincère et égalitaire - S’enrichir et s’inspirer mutuellement - Se soutenir et s’entraider réciproquement - Ecouter Dieu ensemble pour le bien de chacun - Coopérer activement pour accélérer l’unité du Corps de Christ - Stimuler l'église à l'accomplissement de sa mission dans le monde ! COMMUNION APOSTOLIQUE internationale Site web: www.afint.org ! Coordinateur Via Feudo di S. Martino, 4 – 81100 Caserta – Italy – Tel +39 0823 446149 – Fax +39 0823 220791 e.mail: [email protected] ! Secrétaire Via Torino 34, It. 10044 Pianezza - Italy Tel +39 011 0465610 e.mail: [email protected] skype: edbretscher; Torino; Italy « …afin de faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » Ephésiens 5 :27 La COMMUNION APOSTOLIQUE Internationale ! Les noms de notre réseau Anglais : Apostolic Fellowship International Espagnol : Comunion Apostolica Internacional Italien : Comunione Apostolica Internazionale Français : Communion Apostolique Internationale Portugais : Comunhao Apostolica Internacional !!Contribution prophétique Adorateurs et prophètes peuvent être invités à diriger la louange et apporter leurs contributions prophétiques au cours de nos Consultations et Conférences. !!Nouveaux membres Pour pouvoir participer à nos Consultations ou en devenir membre, il faut : • être reconnu comme ministère apostolique (Voir la nature du Ministère Apostolique) ; • diriger un réseau d’Eglises ; • être reconnu et recommandé par deux autres ministères apostoliques si vous voulez devenir membre de notre famille ; • recevoir une invitation personnelle du Coordinateur permanent qui vous permettra de participer aux Consultations. ! Finances A chaque membre est demandée une contribution financière, cela selon ses moyens, avec une participation annuelle aux frais de secrétariat, actuellement fixée à $250 USD par membres. L’A.F.I. ne peut pas couvrir les frais de transports des participants aux Consultations. ! Structure 1. Coordinateur permanent 2. Secrétaire 3. Comité de Coordination 4. Conseil International 12 PLUSIEURS ANNEES ENSEMBLE Giovanni Traettino Un peu d’histoire. C’est en 2000, les 9, 10 et 11 Mai, que douze d’entre nous se sont retrouvés pour la première fois. La seule condition requise pour participer à cette rencontre était la reconnaissance d’un ministère apostolique effectif. Les personnes présentes étaient Abilio Chagas, Jorge Himitian, Ernest Komanapalli, Phitsanunart Sritawong (PN), Cristian Romo, Pierre Truschel, Giovanni Traettino et Ernesto Bretscher (en tant que secrétaire). Plusieurs autres frères, apôtres également, ne purent nous rejoindre pour des raisons diverses. L’année précédente, Pierre Truschel (actuellement auprès du Seigneur) avait pris la décision de réunir une grande convention de ministères apostoliques dans son Eglise, à Grenoble, convaincu qu’il était que cette initiative était voulue de Dieu. Dans un climat de chaude communion fraternelle, vite transformée en amitié, nous 1 avons posé les bases de ce qui allait devenir « The Apostolic Fellowship International », « La Communion Apostolique Internationale ». C’est à cette occasion que nous nous sommes mis d’accord sur « la nature du ministère apostolique », sur le fait d’être un groupe d’apôtres unis par des liens fraternels profonds, partageant les mêmes valeurs et une vision identique : la réconciliation et l’édification du Corps de Christ. Nous avons élaboré les buts que nous voulions poursuivre. Ils nous ont inspirés et guidés depuis. Nous nous sommes appuyés sur nos valeurs communes¹, sur une structure simple, et cela a été efficace. Plus tard, nous nous sommes engagés surtout dans l’approfondissement de nos relations amicales, considérant qu’elles étaient le terreau absolument nécessaire pour un développement sain et équilibré du ministère apostolique. Voir « Les Valeurs » pag.11 1 Notre expérience passée « Pour notre part, nous venons à ce rendez-vous avec l’humble conscience d’ouvrir un nouveau chemin qui offrira de riches possibilités à l’Eglise. Nous espérons donner une réponse décisive aux besoins stratégiques de notre génération » (PN), alors que l’Eglise se trouve dans un carrefour important de son histoire (AN). Une quinzaine d’années, ce n’est pas long. L’Histoire progresse si lentement ! Mais, si ce qui est né au milieu de nous n’est pas unique, c’est sans aucun doute quelque chose de bon et de grande valeur pour la vie de ceux qui ont cheminé ensemble ces dernières années. Le désir de nos cœurs a commencé de se réaliser. Nous témoignons de la naissance et de la croissance de lieux de rencontres, de trames d’alliances fraternelles et amicales, de faisceaux de réseaux, d’ateliers spirituels qui, grâce aux temps de prière et aux discussions en commun, ont suscité une 2 2 compréhension et un partage croissants du plan de Dieu pour l’Eglise. Nous témoignons de la nature de l’importance et de la pertinence de l’Evangile du Royaume, de la vision du cœur de Dieu pour l’unité et la réconciliation de tous les chrétiens, afin que soient encouragés la guérison et le salut du monde². Notre souci a été de réunir des ministères apostoliques éprouvés (1. avec une claire révélation du mystère de Christ et de Son Corps ; 2. dirigeant des mouvements d’églises et (ou) de ministères ; 3. reconnus par d’autres apôtres³) dont le cœur et la volonté adhéraient pleinement à cette vision, et qui s’engageaient euxmêmes à favoriser, non seulement en théorie, mais en pratique, l’exercice collégial du ministère apostolique, cela dans un esprit de loyauté et de soumission mutuelles4. Nous remercions le Seigneur car nous voyons déjà mûrir les premiers fruits. Forum International. « Il nous faut créer un forum international pour permettre la réflexion, la prière, l’accueil de la révélation divine et l’écoute de l’autre. Nous avons besoin de communication et il est nécessaire de savoir ce que Dieu est en train de dire et de faire dans les différentes parties du monde. Nous devons renouveler notre alliance avec Dieu. C’est une alliance de fidélité et de loyauté à la révélation du mystère de Christ ; une alliance d’intégrité, de dénégation de soimême, de consécration ; une alliance d’amour, de respect, d’humilité, de camaraderie et d’amitié les uns envers les autres ». (Jorge Himitian. Italie 2000) 3 La nature de la communion apostolique A. La révélation du mystère de Christ et du Corps de Christ. B. Un ministère d’autorité pour la mise en place d’un réseau d’Eglises. C. La reconnaissance par les autres apôtres (Italie 2000). ! ! La COMMUNION APOSTOLIQUE Internationale •Trois principes de base : unité, pluralité et autorité. •C’est une famille de ministères apostoliques. •C’est une famille internationale d’apôtres venant de tous les continents. •C’est une communion de ministères apostoliques. •Il s’agit essentiellement de communion. Tout ministère reconnu, qui partage ces vérités fondamentales, peut demander son intégration dans l’A.F.I. •L’A.F.I. se réunit une fois par an pour une « Consultation » dans différents continents, et organise des Conférences Pastorales. •Un Comité de Coordination organise les Consultations et les Conférences et accueille les nouveaux membres. •Le Comité de Coordination est dirigé par un Coordinateur Permanent. •Un Conseil International Apostolique propose sa couverture aux Eglises, aux ministères et aux groupements d’apôtres qui ont décidé de s’engager les uns envers les autres, et exerce sur eux une autorité apostolique collégiale. •Les Vérités Fondamentales se fondent sur le « Crédo de Nicée » et sur la conviction que « toute Ecriture est inspirée de Dieu ». Les valeurs !! Nous nous sommes engagés à vivre : ! ♣ Selon l’Evangile du Royaume. ♣ L’unité de l’Eglise, dans sa diversité. ♣ La restauration de l’Eglise jusqu’à ce qu’elle atteigne la plénitude. !♣ Le discipolat. ♣ L’amitié et la flexibilité. ♣ La réconciliation dans l’Eglise et dans le monde. ♣ La vérité et la tolérance. ♣ Le respect, la soumission et l’écoute mutuels. ! 11 évidence « des manquements d’une spiritualité qui renonce au monde19 » ; et elle en arrive à critiquer l’engagement dans la vie publique, se basant sur les critères évangéliques qui prônent toujours l’établissement d’un bon gouvernement et la recherche du bien commun ». Tel est l’héritage de la Réforme. En conclusion, en reprenant les termes du Traité de Lausanne20, nous affirmons que Dieu est le Créateur et le Juge de tous les hommes. En conséquence, nous devrions partager sa préoccupation de justice et de réconciliation au sein de la société humaine, pour que les hommes et les femmes soient libérés de toutes sortes d’oppressions…Aussi, nous nous repentons à la fois pour notre négligence et pour avoir parfois regardé l’évangélisation et les problèmes sociaux comme s’excluant mutuellement. Si la réconciliation avec les autres n’entraîne pas la réconciliation avec Dieu, si l’action sociale ne s’identifie pas avec l’évangélisation, si la libération politique n’est pas le salut, nous affirmons cependant que l’évangélisation et notre engagement socio-politique font tous deux partie de notre devoir chrétien. Dans les deux cas, nos conceptions doctrinales de Dieu 10 19 Op. cit. 20 et des hommes, notre amour du prochain et notre obéissance à Jésus-Christ sont indispensables. Le message du salut implique aussi une prise de position contre toute forme d’aliénation, d’oppression et de discrimination ; nous ne devrions pas craindre de dénoncer le mal et l’injustice partout où ils existent21. !Quelques remarques supplémentaires : La culture doit toujours être testée et jugée par l’Ecriture. Parce que les hommes et les femmes sont des créatures de Dieu, quelques-unes de leurs cultures sont bonnes et belles. Mais parce qu’ils ont chuté, toutes sont corrompues par le péché et certaines sont démoniaques. L’Evangile ne privilégie aucune d’entre elles, mais il les passe toutes au crible de la vérité, et de la justice, insistant sur les absolus moraux qui doivent les régir. Les Missions ont trop souvent exporté des cultures étrangères avec l’Evangile et parfois les Eglises ont été asservies à la culture plus qu’à l’Ecriture. Traité de Lausanne (1974), section 5. Si nous nous référons aux buts définis dans les Statuts de la Mission, nous savons –même si c’est partiellement et de manières différentes- qu’il nous faut rechercher une communion égalitaire, nous enrichir et nous inspirer réciproquement, apprendre à écouter Dieu ensemble, nous stimuler et nous encourager les uns les autres pour remplir notre mission commune. Nous avons lancé des projets, ouvert des voies de coopération (Inde, Afrique), proposé de l’entraide mutuelle et contribué à l’enrichissement des terrains à évangéliser (échanges de ministères, soutien spirituel). Déjà nous récoltons de merveilleux bénéfices et de nouvelles perspectives s’ouvrent devant nos yeux. Notre vision se décline en quatre volets : a)Relations fraternelles : En tant qu’hommes ayant un ministère apostolique, nous nous rencontrons plusieurs jours chaque année dans le but de mieux nous connaître et d’approfondir nos relations ; nous partageons notre vision, notre enthousiasme, nos expériences ainsi que nos fardeaux, nos questions, nos attentes et notre révélation. b) Réseaux : Partant d’un « groupe de base » (core group) nous avons peu à peu créé une « fusion de cœurs », de vision et de travail au niveau apostolique, tout autour du monde. c) Communication : Nous espérons développer la communication grâce à la technologie mise à notre disposition. d) Unité : Nous pouvons utiliser l’approfondissement de la relation et de la coopération pour accélérer l’unité du Corps de Christ. Au cours de ces quinze dernières années nous avons abordé plusieurs thèmes. D’abord celui des relations (koinonia, communion fraternelle) comme base fondamentale de la 4 La collégialité du ministère apostolique : « Les indications très claires que le Nouveau Testament donne du ministère apostolique permettent de comprendre sa nature collégiale au service de l’unité et de l’universalité (catholicité) de l’Eglise. L’union (koinonia) des apôtres est nécessaire pour la connexion, la coordination et l’unité organique des communautés locales, nationales et transcontinentales qu’ils président (episcopè). Cela permet à la fois la reconnaissance du ministère individuel et ses liens d’unité et de vérité avec l’ensemble épiscopal, et la sphère de responsabilité du gouvernement collégial apostolique. La nature apostolique de l’Eglise dépend de la responsabilité des apôtres liés mutuellement par l’amour et la vérité. La communion (koinonia) et l’unité des apôtres est nécessaire en tant que service (diakonia) d’autorité pour l’Eglise universelle afin qu’elle puisse grandir en amour et en vérité (de l’amour véritable à l’unité véritable), ainsi que pour nos Eglises locales, cela dans le but d’obtenir la plénitude qui réside en Christ et qui demeure le but incontestable de Dieu pour l’Eglise ». (Giovanni Traettino. Brésil 2002). 3 nature de Dieu, du Corps de Christ et, par conséquent, des rapports apostoliques. Après en avoir discuté, nous sommes tombés d’accord sur le rôle stratégique du ministère apostolique pris individuellement (episkopè, personnel) et communautairement (episkopè collégial). Dans l’exercice de leur fonction, les apôtres jouent un rôle important dans la croissance et l’unité de l’Eglise5. Puis, nous avons traité plus précisément, entre 2004 et 2007, du sujet de l’Eglise : « Les progrès du Corps de Christ pour son plein épanouissement », en explorant les aspects principaux de cette plénitude : 1) Unité. 2) Qualité. 3) Quantité. Royaume de Dieu, Eglise et Société En 2008, à Santiago du Chili, nous avons abordé le sujet suivant : « Royaume de Dieu, Eglise et Société », et nous en avons encore débattu en 2009, au Nigéria6. Avec les trois principaux documents distribués à Santiago en 2008, il nous est apparu clairement que les deux sujets – le Royaume de Dieu et la plénitude de l’Eglise- étaient étroitement liés. « Le thème du 5 4 Royaume, fondamental pour l’Eglise, croise le chemin de la plénitude ; la voie de la plénitude coïncide avec le processus de croissance et de développement du Royaume. La plénitude découle de la vie du Royaume qui peut ainsi s’établir dans l’Eglise. Cette démarche est valable à plusieurs niveaux : personnel (l’être humain devient l’habitation de Dieu par le SaintEsprit), interpersonnel (la communauté est l’habitation de Dieu par le Saint-Esprit), et universel (la terre et l’univers sont remplis de Sa gloire !). Ainsi la personne divine guérit, habite et remplit toute la création ! Une nouvelle créature ! Une nouvelle communauté ! Une nouvelle création7 ! » Au cours de ces délibérations nous avons abordé l’idée de « Transformation ». Les sujets de Plénitude et de Royaume ont soulevé, dans l’économie divine, l’idée de Transformation: transformation individuelle du chrétien et de la communauté chrétienne. Puis, dans la mesure où ces changements sont réels – quoique partiels peut-être encore- transformations de la société et des nations où nous vivons. Documents IAF, Italie 2000. 6 Pour quelques-uns de ces documents écrits, voir le site web www.afint.org. 7 Giovanni Traettino, « Royaume de Dieu, Eglise et Société », AFI Santiago, 2008. 3. 4. ! vérité, la personne du Christ, son œuvre et son enseignement, même au prix de la persécution. Il en a été ainsi jusqu’au temps de Constantin où l’affaiblissement de l’Empire romain a laissé la place à un christianisme de plus en plus puissant, qui s’est servi « du pouvoir civil pour imposer l’enseignement chrétien16 ». Contre la tentation de l’individualisme, une Eglise rayonnante d’amour fraternel. Contre la tentation du matérialisme, une Eglise tournée vers les pauvres. Critique positive (objective) de la spiritualité Un mot d’avertissement est utile pour mettre en garde contre la séduction des utopies et des idéologies humaines. Le danger a touché de nombreux chrétiens dans les siècles passés. J’évoque le risque auquel l’Evangile du Royaume est exposé dans son rapport avec les questions sociales et politiques, en établissant des liens « partisans » avec un groupe particulier et en se muant en une théologie matérialiste, attachée au monde (théologie…ou idéologie ou utopie !) : c’est le cas dans les tendances réactionnaires, révolutionnaires, traditionalistes ou progressistes. Ainsi, nous rencontrons des chrétiens libéraux, socialisants, anarchistes ou fascistes. Des partis politiques chrétiens ont aussi vu le jour (terminologie contradictoire pour les croyants !). Quelqu’un a dit : « Le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde. Ne pas se conformer au monde, c’est la manière la plus authentique de leur prouver notre attachement ! ». Aussi est-il vital de baser notre engagement sur ce critère biblique : « être dans le monde mais pas du monde ». Alister McGrath a proposé17 que nous ayons « une critique positive de la spiritualité du monde ». Calvin s’est exprimé ainsi : « Nous devons affronter le monde tel qu’il est pour le transformer en ce que nous voudrions qu’il soit18 ». Partant de la théologie biblique de la création, de la chute et de la rédemption, la tradition réformée tient compte, d’un côté, de « l’insuffisance d’un manque d’esprit critique positif de la 16 17 18 Op. cit. Alister McGrath, Roots that Refresh. A Celebration of Reformation Spirituality, Hodder & Stoughton, London, 1991, 1995 Op. cit. 9 civique aux croyants, en faisant partie d’une équipe gouvernementale honnête et impartiale, en mobilisant des professionnels chrétiens capables…Mais sans oublier toutefois de préparer les croyants pour le ciel (Obanure/Olowu) ! Voici quelques principes de base permettant d’élaborer un travail social et économique efficace : A. La terre est au Seigneur ; B. La recherche du bien commun ; C. La valeur fondamentale du travail ; D. La responsabilité de l’Etat dans l’établissement du bien de tous ; E. La valeur essentielle de la personne humaine. ! Quelques critères supplémentaires : 1. Contre la tentation du pouvoir, une Eglise qui sert ; comme Bonhoeffer le dit : « une Eglise pour les autres14 ». Ou encore, comme l’exprime la devise de notre famille spirituelle : « La Réconciliation par le Service ». « Nous devons réagir contre l’idée d’une Eglise triomphaliste se comportant tel le vice-roi de Dieu sur terre…en recherchant à suivre l’exemple de Jésus, qui se présente comme serviteur15 ». 2. Contre la tentation du relativisme, une Eglise qui représente la vérité (kerygma et didache). L’Eglise primitive était une minorité persécutée qui n’hésitait pas à prêcher la vérité en public (doctrine, enseignement) –non comme une « religion privée »- et proclamait la Seigneurie de Christ et l’Evangile du Royaume au grand jour. Dans une société que l’on peut appeler pluraliste par excellence, affichant la coexistence de nombreuses croyances et religions, nous devons défier le relativisme ambiant en proclamant ouvertement la 13 Pape Paul VI « L’Eglise n’est l’Eglise que si elle existe pour les autres…Elle doit partager les problèmes quotidiens de la vie des hommes, sans les dominer, mais en les aidant et les servant. Elle doit leur dire ce que signifie vivre en Christ et exister pour les autres ». Dietrich Bonhoeffer, Letters and Papers from Prison, New-York, Macmillan, 1967, p 211. 15 Lesslie Newbigin “The Gospel in a Pluralistic Society” (L’Evangile dans une société pluraliste), Wm B. Eerdmans Publishing Co, Gran Rapids, Mich USA, 1989). 14 ! 8 Tout ceci découle du désir insatiable, irrésistible et irrévocable de Dieu de vivre dans le coeur de l’homme et de le posséder. C’est ce que j’aime appeler, plus que l’Evangile du Royaume, l’Evangile du Désir ! Nous devons partir de l’Evangile du Désir pour comprendre l’Evangile du Royaume. Nous devons partir du cœur de Dieu pour comprendre le cœur du Royaume. L’Evangile du Royaume n’est rien s’il n’est habité par l’Evangile du Désir où Dieu se tient, s’est toujours tenu et se tiendra encore, pour se saisir du cœur de l’homme et en faire sa possession ! Le pont, le lien entre l’Evangile du Désir et l’Evangile du Royaume, c’est l’Evangile de l’Incarnation8. Le but de Dieu a toujours été de demeurer dans l’être humain et de l’éprouver de l’intérieur pour en faire un nouveau tabernacle. Un tabernacle constitué de murs de chair et non de toile, de bois ou de pierre ; un tabernacle inauguré par Dieu en Christ (« Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps9») et qui se prolonge chez les chrétiens par l’irruption et la présence du SaintEsprit (« Votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous »10). Mais ceci serait insuffisant si vous ne compreniez pas que l’objectif ultime de l’Evangile du Désir, du Royaume et de l’Incarnation, c’est l’Evangile de la Transformation ! La volonté divine a toujours été la guérison de l’homme en le transformant intérieurement à son image et à sa ressemblance, dans sa vie personnelle et dans ses relations avec les autres »11. Deux instruments de transformation Les documents donnés à Lagos mettent l’accent sur un point de vue désignant deux possibilités d’actions fondamentales (à côté du témoignage et de la fidélité) pour que le Royaume transforme le monde : l’action de l’individu et celle de la communauté (la famille naturelle et la famille spirituelle12), les deux étant renouvelés dans leur caractère et leur comportement par « l’Evangile du Royaume » (kerygma et didache) ; il s’agit de la conversion de 8 « L’incarnation est le fondement spirituel et théologique qui engage à l’action ». 9 Hébreux 10 :5. 10 1 Corinthiens 6 :19. 11 Tiré de mon discours de « Bienvenue » à la Consultation Apostolique » de Lagos 2009. 12 En d’autres termes : Christ et le Corps de Christ ! 5 reformanda !). PN a écrit « La clé, c’est l’homme et l’homme, c’est la clé ». Et il ajoute : « La clé, c’est l’Eglise et l’Eglise, c’est la clé du Royaume de Dieu ». Par là, nous pouvons comprendre l’importance stratégique à la fois de la discipline individuelle et de la responsabilité de l’Eglise (JH) pour vivre dans le monde (incarnation) et proclamer (prédication) le Royaume de Dieu ! Donc, le secret se trouve dans la « semence humaine » et dans la « semence ecclésiale » qui lèvent avec la semence de vie du Royaume, leur « ADN » « fertilisant » la société pour qu’elle porte beaucoup de fruits ! Voilà pourquoi la meilleure stratégie est de « planter des Eglises et de planter le Royaume ». L’ « intervalle » entre l’expérience personnelle et l’impact social de l’Evangile du Royaume s’explique par le temps que les chrétiens mettent à laisser toute la place au Seigneur dans leur vie. Malheureusement, la marche selon la chair est plus fréquente que la marche selon l’Esprit ! Une église chrétienne, qui vit dans la sainteté et proclame l’Evangile dans la puissance du Saint-Esprit ne peut que procurer transformation et joie à la communauté (Adeboye) et au monde séculier. Nous trouvons de nombreux exemples aussi bien dans la Bible (Abraham, les prophètes de la restauration…) que dans l’histoire séculière (la transformation de l’Europe, les expériences en Afrique…). La personne du Christ (incarnée et glorifiée), l’Eglise primitive décrite par Luc (Actes) et la Nouvelle Jérusalem dont Jean a eu la révélation (Apocalypse) en sont de beaux exemples. ! L’influence du Royaume de Dieu sur la société Un autre point abordé dans les documents déjà cités, dénonce la pratique courante de péchés structurels (sociaux et collectifs) et d’injustices institutionnelles dans certains groupes humains. Des façons de penser négatives et des habitudes destructrices profondément enracinées se transmettent de génération en génération (JH). Que doivent faire les chrétiens ? De quels outils disposons-nous en plus de la prédication de l’Evangile du Royaume et des réponses apportées par une transformation personnelle et collective ? Pouvons-nous nous engager dans des projets sociaux ? Oui, bien sûr ! La plupart des chrétiens acceptent de le faire. L’Eglise est appelée à se rendre visible dans la société, extérieurement et politiquement, car elle est le sel et la lumière du monde, parlant pour ceux qui sont sans voix et luttant pour ceux qui sont sans défense (EK). Pouvonsnous nous engager en politique ? Pouvons-nous contribuer, dans ce domaine aussi, à la recherche du « bien commun » et à l’instauration d’ « un gouvernement meilleur » ? Sommes-nous d’accord avec ceux qui disent que l’engagement politique est aussi une possibilité pour les chrétiens de servir les autres13 ? Ou que la politique est l’organisme social de l’amour agapé ? L’orientation générale des réponses données dans nos documents a été positive. Il apparaît clairement que les péchés structurels demandent des réponses adaptées. L’Eglise doit s’engager elle-même pour aider les personnes intègres et capables, mais il faudrait aussi qu’elle soutienne des propositions économiques et sociales basées sur les principes du Royaume. Donc, répandons autour de nous l’Evangile du Royaume, et vivons en accord avec lui : encourageons l’instauration de bons gouvernements en priant sans cesse pour les autorités, en votant aux élections, en appuyant les bons projets, en payant nos impôts, en donnant une éducation CONSULTATION APOSTOLIQUE 2007 6 7
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