Opuscolo AFI 2014 FR.pages

!
Principes de la Mission
!
Les buts poursuivis :
- Rechercher une communion fraternelle sincère
et égalitaire
- S’enrichir et s’inspirer mutuellement
- Se soutenir et s’entraider réciproquement
- Ecouter Dieu ensemble pour le bien de chacun
- Coopérer activement pour accélérer l’unité du
Corps de Christ
- Stimuler l'église à l'accomplissement de sa
mission dans le monde
!
COMMUNION APOSTOLIQUE
internationale
Site web: www.afint.org
!
Coordinateur
Via Feudo di S. Martino, 4 – 81100 Caserta – Italy –
Tel +39 0823 446149 – Fax +39 0823 220791
e.mail: [email protected]
!
Secrétaire
Via Torino 34, It. 10044 Pianezza - Italy
Tel +39 011 0465610
e.mail: [email protected]
skype: edbretscher; Torino; Italy
« …afin de faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse,
sans tache, ni ride, ni rien de semblable,
mais sainte et irrépréhensible. »
Ephésiens 5 :27
La COMMUNION APOSTOLIQUE Internationale
!
Les noms de notre réseau
Anglais :
Apostolic Fellowship International
Espagnol : Comunion Apostolica Internacional
Italien :
Comunione Apostolica Internazionale
Français :
Communion Apostolique Internationale
Portugais : Comunhao Apostolica Internacional
!!Contribution prophétique
Adorateurs et prophètes peuvent être invités à diriger la
louange et apporter leurs contributions prophétiques au cours
de nos Consultations et Conférences.
!!Nouveaux membres
Pour pouvoir participer à nos Consultations ou en devenir
membre, il faut :
• être reconnu comme ministère apostolique (Voir la
nature du Ministère Apostolique) ;
• diriger un réseau d’Eglises ;
• être reconnu et recommandé par deux autres ministères
apostoliques si vous voulez devenir membre de notre
famille ;
• recevoir une invitation personnelle du Coordinateur
permanent qui vous permettra de participer aux
Consultations.
!
Finances
A chaque membre est demandée une contribution financière,
cela selon ses moyens, avec une participation annuelle aux
frais de secrétariat, actuellement fixée à $250 USD par
membres. L’A.F.I. ne peut pas couvrir les frais de transports
des participants aux Consultations.
!
Structure
1. Coordinateur permanent
2. Secrétaire
3. Comité de Coordination
4. Conseil International 12
PLUSIEURS ANNEES ENSEMBLE
Giovanni Traettino
Un peu d’histoire.
C’est en 2000, les 9, 10 et 11
Mai, que douze d’entre nous se
sont retrouvés pour la première
fois. La seule condition requise
pour participer à cette rencontre
était la reconnaissance d’un
ministère apostolique effectif.
Les personnes présentes étaient
Abilio Chagas, Jorge Himitian,
Ernest Komanapalli,
Phitsanunart Sritawong (PN),
Cristian Romo, Pierre Truschel,
Giovanni Traettino et Ernesto
Bretscher (en tant que
secrétaire). Plusieurs autres
frères, apôtres également, ne
purent nous rejoindre pour des
raisons diverses. L’année
précédente, Pierre Truschel
(actuellement auprès du
Seigneur) avait pris la décision
de réunir une grande convention
de ministères apostoliques dans
son Eglise, à Grenoble,
convaincu qu’il était que cette
initiative était voulue de Dieu.
Dans un climat de chaude
communion fraternelle, vite
transformée en amitié, nous
1
avons posé les bases de ce qui
allait devenir « The Apostolic
Fellowship International », « La
Communion Apostolique
Internationale ».
C’est à cette occasion que nous
nous sommes mis d’accord sur
« la nature du ministère
apostolique », sur le fait d’être
un groupe d’apôtres unis par
des liens fraternels profonds,
partageant les mêmes
valeurs et une vision
identique : la réconciliation
et l’édification du Corps de
Christ. Nous avons élaboré les
buts que nous voulions
poursuivre. Ils nous ont inspirés
et guidés depuis. Nous nous
sommes appuyés sur nos
valeurs communes¹, sur une
structure simple, et cela a été
efficace. Plus tard, nous nous
sommes engagés surtout dans
l’approfondissement de nos
relations amicales, considérant
qu’elles étaient le terreau
absolument nécessaire pour un
développement sain et équilibré
du ministère apostolique.
Voir « Les Valeurs » pag.11
1
Notre expérience passée
« Pour notre part, nous venons à
ce rendez-vous avec l’humble
conscience d’ouvrir un nouveau
chemin qui offrira de riches
possibilités à l’Eglise. Nous
espérons donner une réponse
décisive aux besoins stratégiques
de notre génération » (PN), alors
que l’Eglise se trouve dans un
carrefour important de son histoire
(AN).
Une quinzaine d’années, ce n’est
pas long. L’Histoire progresse si
lentement ! Mais, si ce qui est né
au milieu de nous n’est pas
unique, c’est sans aucun doute
quelque chose de bon et de
grande valeur pour la vie de ceux
qui ont cheminé ensemble ces
dernières années. Le désir de nos
cœurs a commencé de se réaliser.
Nous témoignons de la naissance
et de la croissance de lieux de
rencontres, de trames d’alliances
fraternelles et amicales, de
faisceaux de réseaux, d’ateliers
spirituels qui, grâce aux temps de
prière et aux discussions en
commun, ont suscité une
2
2
compréhension et un partage
croissants du plan de Dieu pour
l’Eglise. Nous témoignons de la
nature de l’importance et de la
pertinence de l’Evangile du
Royaume, de la vision du cœur de
Dieu pour l’unité et la
réconciliation de tous les
chrétiens, afin que soient
encouragés la guérison et le salut
du monde².
Notre souci a été de réunir des
ministères apostoliques éprouvés
(1. avec une claire révélation du
mystère de Christ et de Son Corps
; 2. dirigeant des mouvements
d’églises et (ou) de ministères ; 3.
reconnus par d’autres apôtres³)
dont le cœur et la volonté
adhéraient pleinement à cette
vision, et qui s’engageaient euxmêmes à favoriser, non seulement
en théorie, mais en pratique,
l’exercice collégial du ministère
apostolique, cela dans un esprit de
loyauté et de soumission
mutuelles4. Nous remercions le
Seigneur car nous voyons déjà
mûrir les premiers fruits.
Forum International. « Il nous faut créer un forum international pour permettre
la réflexion, la prière, l’accueil de la révélation divine et l’écoute de l’autre. Nous
avons besoin de communication et il est nécessaire de savoir ce que Dieu est en
train de dire et de faire dans les différentes parties du monde. Nous devons
renouveler notre alliance avec Dieu. C’est une alliance de fidélité et de loyauté à la
révélation du mystère de Christ ; une alliance d’intégrité, de dénégation de soimême, de consécration ; une alliance d’amour, de respect, d’humilité, de
camaraderie et d’amitié les uns envers les autres ». (Jorge Himitian. Italie 2000)
3
La nature de la communion apostolique
A. La révélation du mystère de Christ et du Corps de Christ.
B. Un ministère d’autorité pour la mise en place d’un réseau d’Eglises.
C. La reconnaissance par les autres apôtres (Italie 2000).
!
!
La COMMUNION APOSTOLIQUE Internationale
•Trois principes de base : unité, pluralité et autorité.
•C’est une famille de ministères apostoliques.
•C’est une famille internationale d’apôtres venant de tous les
continents.
•C’est une communion de ministères apostoliques.
•Il s’agit essentiellement de communion. Tout ministère reconnu,
qui partage ces vérités fondamentales, peut demander son
intégration dans l’A.F.I.
•L’A.F.I. se réunit une fois par an pour une « Consultation » dans
différents continents, et organise des Conférences Pastorales.
•Un Comité de Coordination organise les Consultations et les
Conférences et accueille les nouveaux membres.
•Le Comité de Coordination est dirigé par un Coordinateur
Permanent.
•Un Conseil International Apostolique propose sa couverture aux
Eglises, aux ministères et aux groupements d’apôtres qui ont
décidé de s’engager les uns envers les autres, et exerce sur eux
une autorité apostolique collégiale.
•Les Vérités Fondamentales se fondent sur le « Crédo de Nicée » et
sur la conviction que « toute Ecriture est inspirée de Dieu ».
Les valeurs
!!
Nous nous sommes engagés à vivre :
!
♣ Selon l’Evangile du Royaume.
♣ L’unité de l’Eglise, dans sa diversité.
♣ La restauration de l’Eglise jusqu’à ce qu’elle atteigne la
plénitude.
!♣ Le discipolat.
♣ L’amitié et la flexibilité.
♣ La réconciliation dans l’Eglise et dans le monde.
♣ La vérité et la tolérance.
♣ Le respect, la soumission et l’écoute mutuels.
!
11
évidence « des manquements
d’une spiritualité qui renonce au
monde19 » ; et elle en arrive à
critiquer l’engagement dans la vie
publique, se basant sur les
critères évangéliques qui prônent
toujours l’établissement d’un bon
gouvernement et la recherche du
bien commun ». Tel est l’héritage
de la Réforme.
En conclusion, en reprenant les
termes du Traité de Lausanne20,
nous affirmons que Dieu est le
Créateur et le Juge de tous les
hommes. En conséquence, nous
devrions partager sa
préoccupation de justice et de
réconciliation au sein de la
société humaine, pour que les
hommes et les femmes soient
libérés de toutes sortes
d’oppressions…Aussi, nous nous
repentons à la fois pour notre
négligence et pour avoir parfois
regardé l’évangélisation et les
problèmes sociaux comme
s’excluant mutuellement. Si la
réconciliation avec les autres
n’entraîne pas la réconciliation
avec Dieu, si l’action sociale ne
s’identifie pas avec
l’évangélisation, si la libération
politique n’est pas le salut, nous
affirmons cependant que
l’évangélisation et notre
engagement socio-politique font
tous deux partie de notre devoir
chrétien. Dans les deux cas, nos
conceptions doctrinales de Dieu
10
19 Op. cit. 20
et des hommes, notre amour du
prochain et notre obéissance à
Jésus-Christ sont indispensables.
Le message du salut implique
aussi une prise de position contre
toute forme d’aliénation,
d’oppression et de
discrimination ; nous ne devrions
pas craindre de dénoncer le mal
et l’injustice partout où ils
existent21.
!Quelques remarques
supplémentaires :
La culture doit toujours être
testée et jugée par l’Ecriture.
Parce que les hommes et les
femmes sont des créatures de
Dieu, quelques-unes de leurs
cultures sont bonnes et belles.
Mais parce qu’ils ont chuté, toutes
sont corrompues par le péché et
certaines sont démoniaques.
L’Evangile ne privilégie aucune
d’entre elles, mais il les passe
toutes au crible
de la vérité, et
de la justice,
insistant sur les
absolus moraux
qui doivent les
régir. Les
Missions ont
trop souvent
exporté des
cultures
étrangères avec
l’Evangile et
parfois les Eglises
ont été asservies
à la culture plus
qu’à l’Ecriture.
Traité de Lausanne (1974), section 5.
Si nous nous référons aux buts
définis dans les Statuts de la
Mission, nous savons –même si
c’est partiellement et de manières
différentes- qu’il nous faut
rechercher une communion
égalitaire, nous enrichir et nous
inspirer réciproquement,
apprendre à écouter Dieu
ensemble, nous stimuler et nous
encourager les uns les autres pour
remplir notre mission commune.
Nous avons lancé des projets,
ouvert des voies de coopération
(Inde, Afrique), proposé de
l’entraide mutuelle et contribué à
l’enrichissement des terrains à
évangéliser (échanges de
ministères, soutien spirituel). Déjà
nous récoltons de merveilleux
bénéfices et de nouvelles
perspectives s’ouvrent devant nos
yeux. Notre vision se décline en
quatre volets :
a)Relations fraternelles :
En tant qu’hommes ayant un
ministère apostolique, nous nous
rencontrons plusieurs jours
chaque année dans le but de
mieux nous connaître et
d’approfondir nos relations ; nous
partageons notre vision, notre
enthousiasme, nos expériences
ainsi que nos fardeaux, nos
questions, nos attentes et notre
révélation.
b) Réseaux :
Partant d’un « groupe de
base » (core group) nous avons
peu à peu créé une « fusion de
cœurs », de vision et de travail au
niveau apostolique, tout autour du
monde.
c) Communication :
Nous espérons développer la
communication grâce à la
technologie mise à notre
disposition.
d) Unité :
Nous pouvons utiliser l’approfondissement de la relation et de la
coopération pour accélérer l’unité
du Corps de Christ. Au cours de
ces quinze dernières années nous
avons abordé plusieurs thèmes.
D’abord celui des relations
(koinonia, communion fraternelle)
comme base fondamentale de la
4
La collégialité du ministère apostolique : « Les indications très claires que le Nouveau
Testament donne du ministère apostolique permettent de comprendre sa nature collégiale au
service de l’unité et de l’universalité (catholicité) de l’Eglise. L’union (koinonia) des apôtres est
nécessaire pour la connexion, la coordination et l’unité organique des communautés locales,
nationales et transcontinentales qu’ils président (episcopè). Cela permet à la fois la
reconnaissance du ministère individuel et ses liens d’unité et de vérité avec l’ensemble
épiscopal, et la sphère de responsabilité du gouvernement collégial apostolique. La nature
apostolique de l’Eglise dépend de la responsabilité des apôtres liés mutuellement par l’amour
et la vérité. La communion (koinonia) et l’unité des apôtres est nécessaire en tant que service
(diakonia) d’autorité pour l’Eglise universelle afin qu’elle puisse grandir en amour et en vérité
(de l’amour véritable à l’unité véritable), ainsi que pour nos Eglises locales, cela dans le but
d’obtenir la plénitude qui réside en Christ et qui demeure le but incontestable de Dieu pour
l’Eglise ». (Giovanni Traettino. Brésil 2002).
3
nature de Dieu, du Corps de
Christ et, par conséquent, des
rapports apostoliques. Après en
avoir discuté, nous sommes
tombés d’accord sur le rôle
stratégique du ministère
apostolique pris individuellement
(episkopè, personnel) et
communautairement (episkopè
collégial). Dans l’exercice de leur
fonction, les apôtres jouent un
rôle important dans la croissance
et l’unité de l’Eglise5. Puis, nous
avons traité plus précisément,
entre 2004 et 2007, du sujet de
l’Eglise : « Les progrès du Corps
de Christ pour son plein
épanouissement », en explorant
les aspects principaux de cette
plénitude :
1) Unité. 2) Qualité. 3) Quantité.
Royaume de Dieu, Eglise et
Société
En 2008, à Santiago du Chili,
nous avons abordé le sujet
suivant : « Royaume de Dieu,
Eglise et Société », et nous en
avons encore débattu en 2009,
au Nigéria6.
Avec les trois principaux
documents distribués à Santiago
en 2008, il nous est apparu
clairement que les deux sujets –
le Royaume de Dieu et la
plénitude de l’Eglise- étaient
étroitement liés. « Le thème du
5
4
Royaume, fondamental pour
l’Eglise, croise le chemin de la
plénitude ; la voie de la
plénitude coïncide avec le
processus de croissance et de
développement du Royaume. La
plénitude découle de la vie du
Royaume qui peut ainsi s’établir
dans l’Eglise. Cette démarche
est valable à plusieurs niveaux :
personnel (l’être humain devient
l’habitation de Dieu par le SaintEsprit), interpersonnel (la
communauté est l’habitation de
Dieu par le Saint-Esprit), et
universel (la terre et l’univers
sont remplis de Sa gloire !).
Ainsi la personne divine guérit,
habite et remplit toute la création ! Une nouvelle créature !
Une nouvelle communauté ! Une
nouvelle création7 ! » Au cours
de ces délibérations nous avons
abordé l’idée de
« Transformation ». Les sujets
de Plénitude et de Royaume ont
soulevé, dans l’économie divine,
l’idée de Transformation:
transformation individuelle du
chrétien et de la communauté
chrétienne. Puis, dans la mesure
où ces changements sont réels –
quoique partiels peut-être
encore- transformations de la
société et des nations où nous
vivons. Documents IAF, Italie 2000.
6
Pour quelques-uns de ces documents écrits, voir le site web
www.afint.org.
7
Giovanni Traettino, « Royaume de Dieu, Eglise et Société »,
AFI Santiago, 2008.
3.
4.
!
vérité, la personne du Christ, son œuvre et son
enseignement, même au prix de la persécution. Il en a été
ainsi jusqu’au temps de Constantin où l’affaiblissement de
l’Empire romain a laissé la place à un christianisme de plus
en plus puissant, qui s’est servi « du pouvoir civil pour
imposer l’enseignement chrétien16 ».
Contre la tentation de l’individualisme, une Eglise rayonnante
d’amour fraternel.
Contre la tentation du matérialisme, une Eglise tournée vers les
pauvres.
Critique positive (objective) de la spiritualité
Un mot d’avertissement est utile pour mettre en garde contre la
séduction des utopies et des idéologies humaines. Le danger a
touché de nombreux chrétiens dans les siècles passés. J’évoque le
risque auquel l’Evangile du Royaume est exposé dans son rapport
avec les questions sociales et politiques, en établissant des liens
« partisans » avec un groupe particulier et en se muant en une
théologie matérialiste, attachée au monde (théologie…ou idéologie
ou utopie !) : c’est le cas dans les tendances réactionnaires,
révolutionnaires, traditionalistes ou progressistes. Ainsi, nous
rencontrons des chrétiens libéraux, socialisants, anarchistes ou
fascistes. Des partis politiques chrétiens ont aussi vu le jour
(terminologie contradictoire pour les croyants !). Quelqu’un a dit :
« Le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde. Ne pas se
conformer au monde, c’est la manière la plus authentique de leur
prouver notre attachement ! ». Aussi est-il vital de baser notre
engagement sur ce critère biblique : « être dans le monde mais
pas du monde ». Alister McGrath a proposé17 que nous ayons
« une critique positive de la spiritualité du monde ». Calvin s’est
exprimé ainsi : « Nous devons affronter le monde tel qu’il est pour
le transformer en ce que nous voudrions qu’il soit18 ». Partant de
la théologie biblique de la création, de la chute et de la
rédemption, la tradition réformée tient compte, d’un côté, de
« l’insuffisance d’un manque d’esprit critique positif de la
16
17
18
Op. cit.
Alister McGrath, Roots that Refresh. A Celebration of Reformation
Spirituality, Hodder & Stoughton, London, 1991, 1995
Op. cit.
9
civique aux croyants, en faisant partie d’une équipe gouvernementale
honnête et impartiale, en mobilisant des professionnels chrétiens
capables…Mais sans oublier toutefois de préparer les croyants pour le
ciel (Obanure/Olowu) !
Voici quelques principes de base permettant d’élaborer un travail social
et économique efficace :
A. La terre est au Seigneur ;
B. La recherche du bien commun ;
C. La valeur fondamentale du travail ;
D. La responsabilité de l’Etat dans l’établissement du bien de tous ;
E. La valeur essentielle de la personne humaine.
!
Quelques critères supplémentaires :
1. Contre la tentation du pouvoir, une Eglise qui sert ; comme
Bonhoeffer le dit : « une Eglise pour les autres14 ». Ou encore,
comme l’exprime la devise de notre famille spirituelle : « La
Réconciliation par le Service ». « Nous devons réagir contre l’idée
d’une Eglise triomphaliste se comportant tel le vice-roi de Dieu sur
terre…en recherchant à suivre l’exemple de Jésus, qui se présente
comme serviteur15 ».
2. Contre la tentation du relativisme, une Eglise qui représente la
vérité (kerygma et didache). L’Eglise primitive était une minorité
persécutée qui n’hésitait pas à prêcher la vérité en public (doctrine,
enseignement) –non comme une « religion privée »- et proclamait
la Seigneurie de Christ et l’Evangile du Royaume au grand jour.
Dans une société que l’on peut appeler pluraliste par excellence,
affichant la coexistence de nombreuses croyances et religions, nous
devons défier le relativisme ambiant en proclamant ouvertement la
13
Pape Paul VI
« L’Eglise n’est l’Eglise que si elle existe pour les autres…Elle doit
partager les problèmes quotidiens de la vie des hommes, sans les
dominer, mais en les aidant et les servant. Elle doit leur dire ce que
signifie vivre en Christ et exister pour les autres ». Dietrich Bonhoeffer,
Letters and Papers from Prison, New-York, Macmillan, 1967, p 211.
15
Lesslie Newbigin “The Gospel in a Pluralistic Society” (L’Evangile dans
une société pluraliste), Wm B. Eerdmans Publishing Co, Gran Rapids, Mich
USA, 1989).
14
!
8
Tout ceci découle du désir
insatiable, irrésistible et irrévocable
de Dieu de vivre dans le coeur de
l’homme et de le posséder. C’est ce
que j’aime appeler, plus que
l’Evangile du Royaume, l’Evangile
du Désir ! Nous devons partir de
l’Evangile du Désir pour
comprendre l’Evangile du Royaume.
Nous devons partir du cœur de
Dieu pour comprendre le cœur du
Royaume. L’Evangile du Royaume
n’est rien s’il n’est habité par
l’Evangile du Désir où Dieu se tient,
s’est toujours tenu et se tiendra
encore, pour se saisir du cœur de
l’homme et en faire sa possession !
Le pont, le lien entre l’Evangile du
Désir et l’Evangile du Royaume,
c’est l’Evangile de l’Incarnation8. Le
but de Dieu a toujours été de
demeurer dans l’être humain et de
l’éprouver de l’intérieur pour en
faire un nouveau tabernacle. Un
tabernacle constitué de murs de
chair et non de toile, de bois ou de
pierre ; un tabernacle inauguré par
Dieu en Christ (« Tu n’as voulu ni
sacrifice ni offrande, mais tu m’as
formé un corps9») et qui se
prolonge chez les chrétiens par
l’irruption et la présence du SaintEsprit (« Votre corps est le temple
du Saint-Esprit qui est en
vous »10). Mais ceci serait
insuffisant si vous ne compreniez
pas que l’objectif ultime de
l’Evangile du Désir, du Royaume et
de l’Incarnation, c’est l’Evangile de
la Transformation ! La volonté
divine a toujours été la guérison de
l’homme en le transformant
intérieurement à son image et à sa
ressemblance, dans sa vie
personnelle et dans ses relations
avec les autres »11.
Deux instruments de
transformation
Les documents donnés à Lagos
mettent l’accent sur un point de
vue désignant deux possibilités
d’actions fondamentales (à côté du
témoignage et de la fidélité) pour
que le Royaume transforme le
monde : l’action de l’individu et
celle de la communauté (la famille
naturelle et la famille spirituelle12),
les deux étant renouvelés dans leur
caractère et leur comportement par
« l’Evangile du
Royaume » (kerygma et didache) ;
il s’agit de la conversion de
8
« L’incarnation est le fondement spirituel et théologique qui engage à
l’action ».
9
Hébreux 10 :5.
10
1 Corinthiens 6 :19.
11
Tiré de mon discours de « Bienvenue » à la Consultation Apostolique » de
Lagos 2009.
12
En d’autres termes : Christ et le Corps de Christ !
5
reformanda !). PN a écrit « La clé,
c’est l’homme et l’homme, c’est la
clé ». Et il ajoute : « La clé, c’est
l’Eglise et l’Eglise, c’est la clé du
Royaume de Dieu ». Par là, nous
pouvons comprendre l’importance
stratégique à la fois de la
discipline individuelle et de la
responsabilité de l’Eglise (JH) pour
vivre dans le monde (incarnation)
et proclamer (prédication) le
Royaume de Dieu !
Donc, le secret se trouve dans la
« semence humaine » et dans la
« semence ecclésiale » qui lèvent
avec la semence de vie du
Royaume, leur « ADN »
« fertilisant » la société pour
qu’elle porte beaucoup de fruits !
Voilà pourquoi la meilleure
stratégie est de « planter des
Eglises et de planter le
Royaume ».
L’ « intervalle » entre l’expérience
personnelle et l’impact social de
l’Evangile du Royaume s’explique
par le temps que les chrétiens
mettent à laisser toute la place au
Seigneur dans leur vie.
Malheureusement, la marche
selon la chair est plus fréquente
que la marche selon l’Esprit ! Une
église chrétienne, qui vit dans la
sainteté et proclame l’Evangile
dans la puissance du Saint-Esprit
ne peut que procurer
transformation et joie à la
communauté (Adeboye) et au
monde séculier. Nous trouvons de
nombreux exemples aussi bien
dans la Bible (Abraham, les
prophètes de la restauration…)
que dans l’histoire séculière (la
transformation de l’Europe, les
expériences en Afrique…). La
personne du Christ (incarnée et
glorifiée), l’Eglise primitive décrite
par Luc (Actes) et la Nouvelle
Jérusalem dont Jean a eu la
révélation (Apocalypse) en sont
de beaux exemples.
!
L’influence du Royaume de
Dieu sur la société
Un autre point abordé dans les
documents déjà cités, dénonce la
pratique courante de péchés
structurels (sociaux et collectifs)
et d’injustices institutionnelles
dans certains groupes humains.
Des façons de penser négatives et
des habitudes destructrices
profondément enracinées se
transmettent de génération en
génération (JH). Que doivent faire
les chrétiens ? De quels outils
disposons-nous en plus de la
prédication de l’Evangile du
Royaume et des réponses
apportées par une transformation
personnelle et collective ?
Pouvons-nous nous engager dans
des projets sociaux ? Oui, bien
sûr !
La plupart des chrétiens acceptent
de le faire. L’Eglise est appelée à
se rendre visible dans la société,
extérieurement et politiquement,
car elle est le sel et la lumière du
monde, parlant pour ceux qui sont
sans voix et luttant pour ceux qui
sont sans défense (EK). Pouvonsnous nous engager en politique ?
Pouvons-nous contribuer, dans ce
domaine aussi, à la recherche du
« bien commun » et à
l’instauration d’ « un gouvernement meilleur » ? Sommes-nous
d’accord avec ceux qui disent que
l’engagement politique est aussi
une possibilité pour les chrétiens
de servir les autres13 ? Ou que la
politique est l’organisme social de
l’amour agapé ? L’orientation
générale des réponses données
dans nos documents a été
positive. Il apparaît clairement que
les péchés structurels demandent
des réponses adaptées. L’Eglise
doit s’engager elle-même pour
aider les personnes intègres et
capables, mais il faudrait aussi
qu’elle soutienne des propositions
économiques et sociales basées
sur les principes du Royaume.
Donc, répandons autour de nous
l’Evangile du Royaume, et vivons
en accord avec lui : encourageons
l’instauration de bons
gouvernements en priant sans
cesse pour les autorités, en votant
aux élections, en appuyant les
bons projets, en payant nos
impôts, en donnant une éducation
CONSULTATION APOSTOLIQUE 2007
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