Un marché en voie de consolidation - C-Log

SEPT 14
Mensuel
24 ALLEE DES VERDIERS
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Contexte
Un marché en voie
de consolidation
Tandis que le e-commerce continue sa progression dans l'Hexagone, la
stratégie d'indépendance des e-logisticiens semble battue en brèche par
les opérations d'acquisition. Les grands enjeux sont l'accompagnement à
l'international et l'omnilogistique.
n 2013, le e-commerce a crû de
13,5% 51,1 milliards
d'euros de produits et de
services ont été vendus en
ligne l'an dernier, selon les
chiffres de la Fevad Viennent
s'y ajouter 4,7 milliards de
transactions via mobile et
en VAD traditionnelle En
parallèle, le nombre de transactions a augmente encore
plus vite, de plus de 17 %,
franchissant la barre des 600
millions d'euros. Un écart qui
souligne le rôle de plus en
plus crucial de la logistique
pour réaliser un chiffre d'affaires donné, il faut préparer
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davantage de commandes
La tendance devrait se poursuivre durablement
Une
étude de Deutsche Post DHL
dévoile même qu'en 2025, le
poids du e-commerce dans
le total des ventes pourrait atteindre les 40 % dans
les pays développés, 30 %
dans les pays émergents,
contre actuellement 5,5 %
en France (8 % du commerce
de détail hors alimentaire] À
l'occasion de la publication
de ces chiffres, le PDG de
DHL Express France, Michel
Akavi, soutenait que «lessor
du e-commerce entraîne une
hausse des volumes livrés
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aux particuliers, une livraison sur 5 en 2012, une sur
4 en 2013 », des expéditions
soumises « à des contraintes
spécifiques de livraison à
des horaires précis », ce qui
a d'ailleurs poussé le livreur
à nouer une alliance avec
Mondial Relay (lire p 44]
Croître ou disparaître
Pour les prestataires logistiques, la manne du e-commerce est bien identifiée
En France, 800 sites internet
dégagent plus de 10 millions
d'euros de chiffre d'affaires,
et ils ne représentent que
0,5 % de la masse des clients
potentiels La partie immergée de l'iceberg se compose
essentiellement des 66,5 %
de e-marchands dont les
revenus annuels sont inférieurs à 30 DOO euros par
an, maîs qui pris ensemble
représentent une clientèle
plus colossale encore. Encore plus lom, les enseignes
du commerce traditionnel,
en demande d'accompagnement sur leur logistique
e-commerce, voire de plus
en plus en omnilogistique,
sont la source de nouvelles
opportunités
Fatalement, l'offre ne peut
que se structurer davantage
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sur un tel marché . ne pourront survivre parmi les e-logisticiens que les indépendants à la stratégie claire,
de niche ou de proximité par
exemple, et sinon ceux qui
auront choisi de s'adosser
à la puissance d un grand
groupe Le marché de la elogistique devrait donc se
muer en large oligopole dans
les années qui viennent, s'il
ne se fond pas tout bonnement dans celui de la prestation logistique globale car
le e-commerce relève désormais plus du paradigme
général que d'un marché
comme un autre
Outre les fameuses opérations de rachat d'Orium et de
Morin par Viapost, qui s'érige
en
interlocuteur
unique
depuis le lancement de sa
marque au début de l'été,
les grandes manœuvres
continuent. En mars dernier, Crosslog annonçait son
rachat par le freight forwarder Bansard International,
qui réalise ses 142 millions
d euros de chiffre d affaires
en Asie, en Europe et au Maghreb. Pour justifier lopération, l'argumentaire de Luc
de Murard, fondateur de
Crosslog, est limpide « En
15 ans, nous nous sommes
beaucoup développés face à
des concurrents de même
taille, qui pour certains ont
aujourd hut été rachetés par
de grands groupes Pour retrouver un bon niveau de rentabilité, il fallait nous adosser
à une société croyant à notre
modèle, capable de l'appuyer
tau niveau international ».
5,51
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Les prestataires au cœur du salon e-commerce
L'an dernier, les organisateurs de ta dixième édition du salon e-commerce avaient souhaité en
faire « l'événement cross-canal » Cette année, l'autre grand sujet de l'internationalisation, objet
de plusieurs assemblées plemeres, aura la vedette maîs le commerce connecté reste à l'honneur,
via notamment un « innovation store » de 100 m2 Celui-ci comprendra comme en 2013 « une zone
dédiée a l'expérience client, traitée comme le magasin digital tel qu'on pourrait l'imaginer actuellement », détaille Jérôme Letu-Montois, directeur du salon
Sur la partie logistique, les principaux acteurs du e-commerce seront encore présents, « maîs
avec un marché qui se concentre fortement ». Parmi eux, citons BSL, DHL, Denjean, Duhamel,
Labatut ou encore Neolys, SeD et même Savoye, qui fait son retour apres un an d'absence Les
surfaces restées vacantes du fait des regroupements en cours seront attribuées à la quinzaine
de nouvelles sociétés qui devraient rejoindre le salon, dont un certain nombre opèrent dans le
domaine de l'emballage
Trois sociétés du domaine logistique concourront aux « e-commerce awards » Borderlmx avec
« une interface de programmation proposant plusieurs services cross-border tels que le calcul
en amont des taxes douanières ou la livraison Express », Colisweb et sa technologie de livraison
rapide sur rendez-vous (jusqu'à H+2), et enfin Dehveree, qui « développe un algorithme à destination des transporteurs e-commerce, permettant d'optimiser en temps reel la gestion de leur flotte
de véhicules à la fois au niveau des tournées et des livraisons point-à-pomt »
On retrouve les grands sujets liés au e-commerce dans les ambitions même du futur salon parisien •
celui-ci souhaite s'internationaliser et « aller davantage vers le retail », qui on le sait sera demain
parmi les principaux demandeurs de prestations logistiques multicanal. D'un salon e-commerce, les
organisateurs sont bel et bien en tram de faire celui du commerce connecté
É
Le multicanal
tire la demande
Alors qu'une quinzaine de
sociétés se sont montrées
intéressées et que Crosslog
a négocié avec cinq d entre
elles, pourquoi ce choix de
Bansard
International ?
« Nous avons été séduits par
leur approche, axée comme
la nôtre sur le service plus
que sur la seule capacité
d'entreposage », explique
Luc de Murard « Le mètre
carré n 'est pas une fm maîs
un moyen de répondre à des
besoins en pleine évolution,
où les services informatiques, de transport et de
logistique prennent de l'importance. Il nous arrive de ne
presterque de l'informatique
pour un client » Des acteurs
Il représente 5.51 du commerce total et 81
si l'on excepte le commerce alimentaire.
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comme Louis Vuitton ou Petit Bateau s appuient sur la
solution IT que Crosslog développe depuis ses débuts
D'autres opérations pourraient demain participer de
cette concentration, comme
la reprise d'actifs de MGF
par Norbert Dentressangle,
soit 9 entrepôts totalisant
174 DOO m2 de surface, dont
on ne sait encore ce qu'il adviendra d'éventuels espaces
de préparation e-commerce
Tous ces mouvements répondent sans surprise à la
volonté, de la part d'e-logisticiens auparavant indépendants, de pouvoir proposer
un meilleur accompagnement à l'international, tout
en se ménageant la possibilité de coupler à leur sa-
33.8
voir-faire B2C celui du B2B,
l'apanage de logisticiens
plus traditionnels, dotés
d'importantes capacités de
stockage Et pour cela, il faut
des moyens Quelle que soit
leur situation, les logisticiens notent tous la poussée
d'une demande de prestation omnilogistique
Pour
Luc de Murard, en termes
de prospects ou de nouveaux
clients, « à vue de nez, environ un quart d'entre eux sont
en attente d'une prestation
logistique mêlant B2B et
B2C, maîs ils représentent
en valeur une part plus importante. Ce sont plutôt les
acteurs de moindre envergure qui ont des besoins
exclusivement B2C ».
Business development ma-
ll y a 33,8 millions d'acheteurs en ligne,
soK 51 de plus qu'en 2012.
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Log'S : nouvelle logistique, nouvelle identité,
nouveaux clients
Si Grimonprez est devenu Log'S, un nom « pluriel » censé symboliser la diversité de ses soli
logistiques autant que l'existence d'une division e-commerce, c'est aussi pour affirmer des ambi-
nager chez C-Log, Barbara
Duriez constate une grande
diversité de missions différentes assurées pour
les clients, qu'elles soient
mixtes, B2B ou B2C, avec
sur bien des points des besoins qui s'apparentent pour
le prestataire aux prémices
de démarches omnicanal,
« en particulier chez les
acteurs du luxe ou du haut
de gamme, qui souhaitent
que les clients puissent prolonger leur expérience en
boutique au moyen d'une
commande e-commerce.
Certains clients souhaitent
proposer la réservation sur
internet d'un futur essayage
en boutique, proposer de
la livraison en point-relais,
personnaliser une commande cadeau, intégrer
des périodes spéciales et
plus tard évoluer vers le
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tions dans le champ des prestations multicanal. L'objectif est de doubler l'entreprise d'ici à 2019.
En attendant, « la part du e-commerce augmente dans nos revenus, explique Franck Grimonprezj
Nous avons réalisé 18 millions d'euros l'an demier sur ce segment d'activité, où nous comptons
parmi nos clients topoffice.fr, La Redoute ou encore Auchan.fr ». Une part importante d'un chiffre
d'affaires total de 56 millions, qui en 2013 a crû de 22 %.
Certes, les logistiques de ces derniers acteurs sont encore scindées entre les voies physiques!
et internet. Mais Log'S « s'est doté dès 2008 de moyens adaptés à la convergence entre canaux,
comme il l'a montré pour des acteurs comme Verbaudet, pour lesquels il assurait déjà à la fois
livraisons en magasin, VPC et VAD ». En extrapolant un peu, « on peut dire aujourd'hui qu'enviro,
un client sur deux a mutualisé les stocks de ses différents canaux de distribution ».
En juin, c'est l'enseigne Electro Dépôt qui a signé avec le logisticien lequel, pour son nouvea
client, ouvre un site de 30 DOO m2 à Lauwin Planque, dans le Douaisis, près de Delta 3. Sur ce site
se mêleront préparation magasin et e-commerce. Par ailleurs, Log'S reste partenaire privilégié de
La Redoute, qui « est en train de prendre un virage et de se doter d'un outil de dernière génération ». Le prestataire espère signer 3 nouvelles enseignes dans les 15 prochains mois.
modèle du click & collect ».
Le développement du site
C-Log de Longueil-SainteMane s'effectue dans cette
optique de satisfaire ce secteur du haut de gamme à la
fois sur le B2B et le B2C, et
déjà presque selon les multiples exigences d'un futur
Tous droits réservés à l'éditeur
commerce connecté. Maîs
la totale perméabilité entre
process logistiques liés aux
différents canaux n'est pas
encore acquise, notamment
au niveau de l'informatique.
30 % de lactivité de C-Log,
qui a signé 5 nouvelles
marques depuis l'an dernier,
correspondrait aujourd'hui
au e-commerce. En résumé,
canaux de distribution et
logistiques sont amenés à
fusionner, du côté de l'offre
comme de celui de la demande. L'affaire de quèlques
années?»
JULIEN MONCHANIN