SEPT 14 Mensuel 24 ALLEE DES VERDIERS 95800 COURDIMANCHE - 09 61 26 44 58 Surface approx. (cm²) : 758 N° de page : 37-39 Page 1/3 Contexte Un marché en voie de consolidation Tandis que le e-commerce continue sa progression dans l'Hexagone, la stratégie d'indépendance des e-logisticiens semble battue en brèche par les opérations d'acquisition. Les grands enjeux sont l'accompagnement à l'international et l'omnilogistique. n 2013, le e-commerce a crû de 13,5% 51,1 milliards d'euros de produits et de services ont été vendus en ligne l'an dernier, selon les chiffres de la Fevad Viennent s'y ajouter 4,7 milliards de transactions via mobile et en VAD traditionnelle En parallèle, le nombre de transactions a augmente encore plus vite, de plus de 17 %, franchissant la barre des 600 millions d'euros. Un écart qui souligne le rôle de plus en plus crucial de la logistique pour réaliser un chiffre d'affaires donné, il faut préparer BEAUMANOIR 0145141400507/CMM/AVH/3 davantage de commandes La tendance devrait se poursuivre durablement Une étude de Deutsche Post DHL dévoile même qu'en 2025, le poids du e-commerce dans le total des ventes pourrait atteindre les 40 % dans les pays développés, 30 % dans les pays émergents, contre actuellement 5,5 % en France (8 % du commerce de détail hors alimentaire] À l'occasion de la publication de ces chiffres, le PDG de DHL Express France, Michel Akavi, soutenait que «lessor du e-commerce entraîne une hausse des volumes livrés Tous droits réservés à l'éditeur aux particuliers, une livraison sur 5 en 2012, une sur 4 en 2013 », des expéditions soumises « à des contraintes spécifiques de livraison à des horaires précis », ce qui a d'ailleurs poussé le livreur à nouer une alliance avec Mondial Relay (lire p 44] Croître ou disparaître Pour les prestataires logistiques, la manne du e-commerce est bien identifiée En France, 800 sites internet dégagent plus de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, et ils ne représentent que 0,5 % de la masse des clients potentiels La partie immergée de l'iceberg se compose essentiellement des 66,5 % de e-marchands dont les revenus annuels sont inférieurs à 30 DOO euros par an, maîs qui pris ensemble représentent une clientèle plus colossale encore. Encore plus lom, les enseignes du commerce traditionnel, en demande d'accompagnement sur leur logistique e-commerce, voire de plus en plus en omnilogistique, sont la source de nouvelles opportunités Fatalement, l'offre ne peut que se structurer davantage SEPT 14 Mensuel 24 ALLEE DES VERDIERS 95800 COURDIMANCHE - 09 61 26 44 58 Surface approx. (cm²) : 758 N° de page : 37-39 Page 2/3 sur un tel marché . ne pourront survivre parmi les e-logisticiens que les indépendants à la stratégie claire, de niche ou de proximité par exemple, et sinon ceux qui auront choisi de s'adosser à la puissance d un grand groupe Le marché de la elogistique devrait donc se muer en large oligopole dans les années qui viennent, s'il ne se fond pas tout bonnement dans celui de la prestation logistique globale car le e-commerce relève désormais plus du paradigme général que d'un marché comme un autre Outre les fameuses opérations de rachat d'Orium et de Morin par Viapost, qui s'érige en interlocuteur unique depuis le lancement de sa marque au début de l'été, les grandes manœuvres continuent. En mars dernier, Crosslog annonçait son rachat par le freight forwarder Bansard International, qui réalise ses 142 millions d euros de chiffre d affaires en Asie, en Europe et au Maghreb. Pour justifier lopération, l'argumentaire de Luc de Murard, fondateur de Crosslog, est limpide « En 15 ans, nous nous sommes beaucoup développés face à des concurrents de même taille, qui pour certains ont aujourd hut été rachetés par de grands groupes Pour retrouver un bon niveau de rentabilité, il fallait nous adosser à une société croyant à notre modèle, capable de l'appuyer tau niveau international ». 5,51 BEAUMANOIR 0145141400507/CMM/AVH/3 Les prestataires au cœur du salon e-commerce L'an dernier, les organisateurs de ta dixième édition du salon e-commerce avaient souhaité en faire « l'événement cross-canal » Cette année, l'autre grand sujet de l'internationalisation, objet de plusieurs assemblées plemeres, aura la vedette maîs le commerce connecté reste à l'honneur, via notamment un « innovation store » de 100 m2 Celui-ci comprendra comme en 2013 « une zone dédiée a l'expérience client, traitée comme le magasin digital tel qu'on pourrait l'imaginer actuellement », détaille Jérôme Letu-Montois, directeur du salon Sur la partie logistique, les principaux acteurs du e-commerce seront encore présents, « maîs avec un marché qui se concentre fortement ». Parmi eux, citons BSL, DHL, Denjean, Duhamel, Labatut ou encore Neolys, SeD et même Savoye, qui fait son retour apres un an d'absence Les surfaces restées vacantes du fait des regroupements en cours seront attribuées à la quinzaine de nouvelles sociétés qui devraient rejoindre le salon, dont un certain nombre opèrent dans le domaine de l'emballage Trois sociétés du domaine logistique concourront aux « e-commerce awards » Borderlmx avec « une interface de programmation proposant plusieurs services cross-border tels que le calcul en amont des taxes douanières ou la livraison Express », Colisweb et sa technologie de livraison rapide sur rendez-vous (jusqu'à H+2), et enfin Dehveree, qui « développe un algorithme à destination des transporteurs e-commerce, permettant d'optimiser en temps reel la gestion de leur flotte de véhicules à la fois au niveau des tournées et des livraisons point-à-pomt » On retrouve les grands sujets liés au e-commerce dans les ambitions même du futur salon parisien • celui-ci souhaite s'internationaliser et « aller davantage vers le retail », qui on le sait sera demain parmi les principaux demandeurs de prestations logistiques multicanal. D'un salon e-commerce, les organisateurs sont bel et bien en tram de faire celui du commerce connecté É Le multicanal tire la demande Alors qu'une quinzaine de sociétés se sont montrées intéressées et que Crosslog a négocié avec cinq d entre elles, pourquoi ce choix de Bansard International ? « Nous avons été séduits par leur approche, axée comme la nôtre sur le service plus que sur la seule capacité d'entreposage », explique Luc de Murard « Le mètre carré n 'est pas une fm maîs un moyen de répondre à des besoins en pleine évolution, où les services informatiques, de transport et de logistique prennent de l'importance. Il nous arrive de ne presterque de l'informatique pour un client » Des acteurs Il représente 5.51 du commerce total et 81 si l'on excepte le commerce alimentaire. Tous droits réservés à l'éditeur comme Louis Vuitton ou Petit Bateau s appuient sur la solution IT que Crosslog développe depuis ses débuts D'autres opérations pourraient demain participer de cette concentration, comme la reprise d'actifs de MGF par Norbert Dentressangle, soit 9 entrepôts totalisant 174 DOO m2 de surface, dont on ne sait encore ce qu'il adviendra d'éventuels espaces de préparation e-commerce Tous ces mouvements répondent sans surprise à la volonté, de la part d'e-logisticiens auparavant indépendants, de pouvoir proposer un meilleur accompagnement à l'international, tout en se ménageant la possibilité de coupler à leur sa- 33.8 voir-faire B2C celui du B2B, l'apanage de logisticiens plus traditionnels, dotés d'importantes capacités de stockage Et pour cela, il faut des moyens Quelle que soit leur situation, les logisticiens notent tous la poussée d'une demande de prestation omnilogistique Pour Luc de Murard, en termes de prospects ou de nouveaux clients, « à vue de nez, environ un quart d'entre eux sont en attente d'une prestation logistique mêlant B2B et B2C, maîs ils représentent en valeur une part plus importante. Ce sont plutôt les acteurs de moindre envergure qui ont des besoins exclusivement B2C ». Business development ma- ll y a 33,8 millions d'acheteurs en ligne, soK 51 de plus qu'en 2012. SEPT 14 Mensuel 24 ALLEE DES VERDIERS 95800 COURDIMANCHE - 09 61 26 44 58 Surface approx. (cm²) : 758 N° de page : 37-39 Page 3/3 Log'S : nouvelle logistique, nouvelle identité, nouveaux clients Si Grimonprez est devenu Log'S, un nom « pluriel » censé symboliser la diversité de ses soli logistiques autant que l'existence d'une division e-commerce, c'est aussi pour affirmer des ambi- nager chez C-Log, Barbara Duriez constate une grande diversité de missions différentes assurées pour les clients, qu'elles soient mixtes, B2B ou B2C, avec sur bien des points des besoins qui s'apparentent pour le prestataire aux prémices de démarches omnicanal, « en particulier chez les acteurs du luxe ou du haut de gamme, qui souhaitent que les clients puissent prolonger leur expérience en boutique au moyen d'une commande e-commerce. Certains clients souhaitent proposer la réservation sur internet d'un futur essayage en boutique, proposer de la livraison en point-relais, personnaliser une commande cadeau, intégrer des périodes spéciales et plus tard évoluer vers le BEAUMANOIR 0145141400507/CMM/AVH/3 tions dans le champ des prestations multicanal. L'objectif est de doubler l'entreprise d'ici à 2019. En attendant, « la part du e-commerce augmente dans nos revenus, explique Franck Grimonprezj Nous avons réalisé 18 millions d'euros l'an demier sur ce segment d'activité, où nous comptons parmi nos clients topoffice.fr, La Redoute ou encore Auchan.fr ». Une part importante d'un chiffre d'affaires total de 56 millions, qui en 2013 a crû de 22 %. Certes, les logistiques de ces derniers acteurs sont encore scindées entre les voies physiques! et internet. Mais Log'S « s'est doté dès 2008 de moyens adaptés à la convergence entre canaux, comme il l'a montré pour des acteurs comme Verbaudet, pour lesquels il assurait déjà à la fois livraisons en magasin, VPC et VAD ». En extrapolant un peu, « on peut dire aujourd'hui qu'enviro, un client sur deux a mutualisé les stocks de ses différents canaux de distribution ». En juin, c'est l'enseigne Electro Dépôt qui a signé avec le logisticien lequel, pour son nouvea client, ouvre un site de 30 DOO m2 à Lauwin Planque, dans le Douaisis, près de Delta 3. Sur ce site se mêleront préparation magasin et e-commerce. Par ailleurs, Log'S reste partenaire privilégié de La Redoute, qui « est en train de prendre un virage et de se doter d'un outil de dernière génération ». Le prestataire espère signer 3 nouvelles enseignes dans les 15 prochains mois. modèle du click & collect ». Le développement du site C-Log de Longueil-SainteMane s'effectue dans cette optique de satisfaire ce secteur du haut de gamme à la fois sur le B2B et le B2C, et déjà presque selon les multiples exigences d'un futur Tous droits réservés à l'éditeur commerce connecté. Maîs la totale perméabilité entre process logistiques liés aux différents canaux n'est pas encore acquise, notamment au niveau de l'informatique. 30 % de lactivité de C-Log, qui a signé 5 nouvelles marques depuis l'an dernier, correspondrait aujourd'hui au e-commerce. En résumé, canaux de distribution et logistiques sont amenés à fusionner, du côté de l'offre comme de celui de la demande. L'affaire de quèlques années?» JULIEN MONCHANIN
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