Gardons contact #12 28 sept 2014 - Rassemblement des baptisé(e

RASSEMBLEMENT DES BAPTISÉ(E)S DU GRAND MONTRÉAL
GARDONS CONTACT # 12 :
Compte-rendu du rassemblement du 28 septembre 2014
L'église de Montréal ne répond plus! Comment réagir?
Introduction
Jean-Guy a amorcé la rencontre en nous rappelant le décès récent d'un de nos membres
Hélène Bournival. Il a aussi mentionné que la belle-sœur de Marcel Lebel souffre
actuellement d'une terrible maladie. Nos pensées et prières sont avec eux.
Marcel Lebel a pris la parole. Pour cette rencontre, nous avons voulu déroger de la façon
de faire des rencontres précédentes où nous avons abordé un thème avec des personnes
ressources. C’était très bien, mais on s’est dit que ce genre de ressourcement existait
ailleurs. Nous avons voulu inscrire cette rencontre davantage dans la perspective de la
Conférence catholique des baptisés francophones dont notre rassemblement fait partie et
qui a pour devise « ne pas partir et ne pas se taire ».
Le fait qui vous sera présenté s’inscrit dans cette perspective. La situation est décrite
sommairement dans la section qui suit.
Présentation d'une situation se vivant actuellement dans une paroisse de La PetitePatrie (par Danièle de Lorimier agente pastorale et Marcel Lebel marguiller)
La communauté catholique de cette section de Petite-Patrie est formée de 4 groupes, 3
groupes de francophones résidents dans le quartier et un groupe hispanophone qui vient
d’un peu partout dans le nord de Montréal et de Laval. Elle se partage 3 lieux de culte.
les églises Saint-Arsène, Saint-Édouard et Saint-Étienne. Les hispanophones n’ont pas
paroisse. Ils n’ont pas de conseil de fabrique. Ils ont un système qui est propre aux
communautés culturelles…un conseil d’administration. Le diocèse leur a prêté l’église
Saint-Arsène ou ils peuvent avoir deux messes le dimanche et participer aux activités de
cette paroisse. En échange pour des services de pastorale dans leur langue (l’espagnol),
ils donnent le produit des quêtes du dimanche à la fabrique, qui en a grandement besoin.
Mais ça n’est pas suffisant.
Comme partout au Québec, il y a de moins en moins de pratiquants chez les canadiens
français. Malgré cela, pendant le règne du curé José Arruda, le petit noyau des fidèles
restants de la paroisse Saint-Arsène, les paroissiens de Saint-Édouard et de SaintÉtienne ont réussi à donner un second souffle à l’ensemble de ces communautés. Après
consultation ils ont entrepris de créer des liens entre eux, avec la communauté
hispanophone qui partage l’église Saint-Arsène avec les paroissiens de ce territoire. Ils
ont mis en commun plusieurs services comme la formation catéchétique des jeunes, les
liturgies pendant les temps forts de l’année, la préparation aux baptêmes, les messes
familiales, une pastorale sociale pour les quatre, un comité des fêtes, un CPP pour tous
et des chorales dans chacune des langues qui se fondaient en une seule pour les grands
évènements. Tout cela avec l’encouragement de Mgr Pierre Blanchard, ancien vicaire
épiscopal de la région nord et le support du cardinal Turcotte.
Or, pour les hispanophones, l'église occupe une place d'importance dans leurs vies.
C’est plus qu’un lieu de culte. Venant d’un peu partout dans la ville de Montréal et aussi
de Laval, ces rendez-vous du dimanche sont importants. Ils leur permettent de conserver
leurs racines. Les pratiquants sont nombreux et le soutien financier est en santé. Mais
tous ne s’entendent pas. Entre eux la politique joue un rôle important et tous
n’appartiennent pas au même pays et n’ont pas les mêmes interprétations de leur
histoire. On rencontre parmi eux des frères et sœurs ennemis/es qui continuent d’en
découdre.
Profitant de la faible concentration des chrétiens canadiens français qui fréquentent
l’église St-Arsène, un groupe d’hispanophones fermentent depuis longtemps l’idée de
prendre en charge le bâtiment. Leur but est d'y installer la communauté espagnole avec
un pasteur qui parle leur langue et d’offrir des services dans cette langue seulement.
Comme l’église est criblée de dettes et que des réparations urgentes s’imposent, la
tentation est forte pour le diocèse de Montréal de céder à leur désir
Au lieu de viser l'achat de l'église, ils entreprennent des moyens de pression. L'objectif
étant d'écarter les non-hispanophones et les hispanophones bien intégrer à la société
québécoise et de faire oublier l’existence de la communauté de souche francophone à
qui appartienne les lieux. Commence une campagne de harcèlement auprès du curé
Arruda et de paroissiens/nes très impliqués. Le curé José Arruda s’épuise.
L’abolissement des régions et l’indifférence du nouvel évêque sont une grande
déception pour lui. Il demande un congé de maladie de 6 mois. Son remplaçant refuse
de s’impliquer.
Le fossé s'agrandit et les paroissiens finissent par se diviser. Les francophones et les
hispanophones font chacun des activités de leurs côtés.
Plusieurs paroissiens francophones découragés et démoralisés décident de quitter la
paroisse. La séparation semble finale et incontournable.
Le curé José Arruda annonce qu'après son congé qu’il ne reviendra plus.
Suit une pétition composée par un petit groupe d’hispanophones mais signées par
plusieurs centaines d’entre eux qui accuse les francophones de souhaiter leur
assimilation pour leur retirer leur droit de prier et de célébrer dans leur langue. Dans
cette lettre il est écrit entre autre que la culture espagnol est en danger à Montréal et
qu’il faut réagir.
La majorité des personnes qui ont signés n’avaient jamais mis les pieds à l’église SaintArsène ils y avaient été invités ce dimanche - là profitant qu’une messe familiale
réunissant les jeunes et les parents des quatre groupes était célébrée à l’église SaintÉdouard.
Ayant pris connaissance de la situation, les paroissiens francophones
et les
hispanophones qui croyaient au projet se réunissent et écrivent à leur tour une lettre à
l'évêque question de lui présenter l’autre côté de la médaille. Aucune réponse ou accusé
de réception n’est venu, mais les hispanophones ont été entendu
Il est important de prendre en compte que beaucoup d’hispanophones de deuxième
génération n'appuient pas les actions de leurs collègues. Ils souhaitent continuer les
collaborations déjà établies et joignent leurs voix et leurs signatures aux
dénonciations des francophones pour eux et pour leurs enfants nés ici. La plupart
sont arrivés ici alors qu’ils étaient enfants, ils sont allés à l’école en français et leurs
enfants parlent le français sans accent. Ils ont de la difficulté avec la lecture et
l’écriture en espagnol.
Fiers du résultat, les hispanophones récalcitrants amplifient leurs pressions, réunions à
portes fermées, harcèlement psychologique, menace téléphonique et changement de
serrures. Cris, violence physique et verbale.
Des services sont abolis. On avise qu’on a plus besoin d’eux les responsables; la
coordonnatrice des catéchètes et catéchètes, directrice de la chorale, animateurs/trices de
différents groupes de solidarité et de prière toutes des personnes très compétentes et
dévouées, et on les remplace sur le champ et publiquement par d’autres en faveur de la
cause. On répand des fausses rumeurs, on accuse à tort, on détruit les réputations.
Quelques paroissiens tombent en dépression, les familles se divisent, certains
abandonnent même la pratique religieuse.
Une deuxième lettre est envoyée à l'évêque à la fin de l’été dénonçant les agissements
peu évangéliques de certains, le rôle du prêtre remplaçant qui a choisi le camp des plus
forts et les conséquences. Cette fois-ci, un accusé de réception est venu. Il était adressé
aux paroissiens qui avaient écrit la deuxième lettre. Il était signé par Mgr.Parent…
vicaire général puis rien.
À Saint-Arsène c’est en septembre que ça va se décider. La consultation est commencée
pour demander aux paroissiens francophones s'ils accepteraient de céder l'église aux
hispanophones. La majorité aimerait mieux que l'église soit vendue, et qu’elle change
partiellement de vocation une chapelle plus des logements sociaux par exemple. Mais
l'évêque ne veut pas ayant déjà pris position de ne plus se défaire de lieux de culte.
À ce jour voilà dans quelle situation se trouve la paroisse Saint-Arsène, On ne connaît
pas encore la fin mais on s’en doute .Le territoire va probablement être divisé
définitivement, mais les personnes qui ont appris à travailler ensemble vont continuer à
le faire… ailleurs à Saint-Édouard et à Saint-Étienne.
Pour terminer sur une bonne note, ceci était un exemple de laïques qui continuent à
s'impliquer et qui veulent se prendre en charge. Ils n’ont pas tout perdu ils ont gagné
autre chose quant au diocèse il a perdu beaucoup de sa crédibilité. C’est la base qui
décide où elle va et comment…
Échange en ateliers
Les participants furent divisés en petits groupes où chacun d'eux a échangé sur une ou
plusieurs des questions proposées.
Question 1 : A-t-on vécu quelque chose de semblable?
Question 2 : Qu'est-ce que j'ai appris de ces expériences?
Question 3 : Quelles sont les opportunités (chances) que cela nous donne
Plénière : Actions à poser, conclusion et varia
En plénière, un représentant de chaque sous-groupe a présenté ses conclusions. Voici
une synthèse des remarques.
Notes prises par : Esther Champagne, sbc
Conclusions question 1 : A-t-on vécu quelque chose de semblable?
Trois personnes ont vécu quelque chose de semblable à la situation présentée au
début de la rencontre.
a) Une paroisse de Laval qui est devenue « mission italienne »; où la
communauté francophone s’est divisée; où une partie de la vente de l’église
n’a jamais été versée à la paroisse d’origine.
b) Une paroisse de Parc Extension célèbre des messes dans une langue
« étrangère » sans aucune référence au français. Devoir et responsabilité du
diocèse à collaborer à la francisation et à l’enculturation des groupes d’ethnie
étrangère.
c) À Laval, disparition d’une chapelle d’été sans préparation à ce changement.
Division et éloignement des paroissiens faute de préparation et de
communication préalables.
Ces trois exemples témoignent des deux solitudes existantes dans ces milieux;
l’isolement et la division dans des communautés chrétiennes de foi commune, mais de
théologie différente.
On remarque que l’autorité fait place à la communion.
Un problème : la peur prend place au lieu du dialogue.
Il apparait clairement que le leadership diocésain, qui devrait rassembler les différences
pour faire communion, est absent.
Conclusions question 2 : Qu'est-ce que j'ai appris de ces expériences?
La nécessité de « se donner du temps » devant de telles situations.
Transparence, courage et dialogue favorisent des solutions de compromis
pacifique.
Implication des paroissiens est nécessaire et indispensable pour une solution
favorable aux diverses parties en présence.
Devoir d’enculturation réciproque.
Quelle sorte d’église veut-on ? Quelle est notre vision de l’Église ?
Le Seigneur a dit à ses disciples : « Il est bon que je parte, pour votre bien … »
(traduction libre).
Ces évènements nous font prendre conscience de notre pauvreté; du « bon
sens » de notre engagement pastoral. Ces situations nous présentent le rôle des
baptisés laïcs dans la vie et la responsabilité de l’Église de Jésus-Christ. Ce sont
des « chantiers » pour les baptisés d’aujourd’hui; lieux et diversité des
personnes.
Conclusions question 3 : Quelles sont les opportunités (chances) que cela nous donne?
Ces événements ont amené à un plus grand engagement dans le milieu, et parfois
à des implications ailleurs.
Prise de conscience de notre devoir de collaborer à l’enculturation de la langue et
de la théologie de l’Église, dans nos milieux.
« Le vide » a fait naître une communauté nouvelle, une espérance plus grande.
La constatation de l’absence de leadership rassembleur qui doit créer la
communion dans la diversité.
Constatation : des femmes italiennes s’engagent à enseigner le français dans leur
milieu respectif. Elles ont choisi de créer des ponts plutôt que de bâtir des murs.
Notes prises par : Joël Lamantia
Conclusions question 1 : A-t-on vécu quelque chose de semblable?
 L'Afrique est constituée de nombreux pays de cultures et de langues multiples.
Malgré tout, les Africains immigrants réussissent à bien s'intégrer. Chaque
immigrant demeure attaché à sa paroisse individuelle. Occasionnellement, les
Africains venant de divers pays d'Afrique vivent leurs foi ensemble à Notre-Dame
d'Afrique en français ainsi qu’en d'autres langues africaines.
 Un membre du groupe a vécu des problèmes dans sa paroisse. Cependant, ils
étaient différents de ceux abordés aujourd'hui et ils ont pu être résolus par de la
communication.
Conclusions question 2 : Qu'est-ce que j'ai appris de ces expériences?
 C'est normal, comme immigrant, de vouloir se retrouver pour prier. Mais il ne faut
pas s'enfermer.
 Comme chrétien, nous devons envisager une Église ouverte prête à accueillir tous
les divers peuples.
Conclusions question 3 : Quelles sont les opportunités (chances) que cela nous donne?
 L'Église doit évoluer et « penser communauté plutôt que paroisse ».
 Une communauté multiculturelle est bien plus vivante.
 Nous devons nous tenir debout et ferme pour notre foi.
 Notre Église actuelle manque de « leadership et vision » en ce qui concerne
l'intégration des paroisses.
Notes prises par : Roger Bélisle
Conclusions question 1 : A-t-on vécu quelque chose de semblable?
 La paroisse invite à une consultation, mais ignore les suggestions proposées…
 Au lieu de lancer une levée de fonds, il suggère de vendre l’église pour construire
en plus petite. Or depuis, l’attitude des pasteurs s’est refroidie envers lui…
 À Deux-Montagnes, deux églises catholiques sont situées l’une en face de l’autre :
une anglophone et une francophone.
Conclusions question 2 : Qu'est-ce que j'ai appris de ces expériences?
 Même si ça ne vaut pas la peine, je m’entête à m’exprimer.
 Certains clercs n’acceptent pas d’opinion contraire.
 Décider librement.
Conclusions question 3 : Quelles sont les opportunités (chances) que cela nous donne?
 Se tenir debout, se ressourcer pour décaper sa foi et entraîner autrui à se
ressourcer; cesser de contribuer au bien-être financier de cette institution.
 Choisir de fréquenter une communauté chrétienne ouverte et y participer.
 Changer de communautés chrétiennes soit la Communauté chrétienne régionale
St-Albert (Dominicains).
Levée de l'assemblée
La rencontre fut officiellement terminée et Jean-Guy a remercié tous les participants.