Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France La gazéification de la biomasse : étude dynamique de couplage 3D en Euler-Lagrange/DEM CADILE Claudiaa,b, TOPIN Frédérica, TADRIST Lounèsa a Aix Marseille Université, Laboratoire IUSTI, UMR 7343, CNRS, 5 rue Enrico Fermi, 13453 Marseille b CNIM, Z.I de Brégaillon, 83500 La Seyne sur Mer, France Résumé L’objectif de cette étude est de comprendre les différents phénomènes liés à la gazéification de la biomasse en lit fluidisé dense. Nous nous intéressons, dans un premier temps, à la caractérisation phénoménologique d’un lit fluidisé dense peu profond (LFDPP) 3D afin d’évaluer le domaine de validité de l’outil de simulation utilisé. Ensuite, nous réalisons une étude de transferts couplés d’un système quasi3D pour pouvoir identifier les mécanismes réactionnels les plus influant qui traduisent au mieux la gazéification de la biomasse. La phase gazeuse sera modélisée comme un continuum (Navier-Stockes), et la phase solide sera traitée via la « discrete element method » (DEM), comprenant un modèle collisionnel appelé « sphères molles ». Parmi les résultats obtenus, nous retrouvons qualitativement les principales caractéristiques de la dynamique du lit tant au plan chimique qu’hydrodynamique. Mots-clés : fluidisation, gazéification, biomasse Nomenclature v,u T D 𝑚 t f 𝑓 g H Np K k i vitesse, m.s-1 température, K diamètre, m débit massique, kg.s-1 temps, s fréquence, Hz fréquence renormée gravité terrestre, m.s-2 hauteur, m nombre de couches de particules échange de moment de force, N.m-3 constante de raideur, N.m-1 vecteur unité Symboles grecs 𝜌 masse volumique, kg.m-3 µ viscosité dynamique, kg.m-1.s-1 α fraction volumique 𝛿 distance d’interpénétration, m 𝛾 coefficient d’amortissement, N Indices et exposants p particules g gaz cp compacité maximale des particules i phase i DPM « discrete phase model » 1,2 numéro de la particule [sfgp2013120629]-1 Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France 1. Introduction La gazéification du bois est une technique très ancienne qui remonte aux débuts de la révolution industrielle. Les récentes discussions sur le changement climatique, les émissions de CO2, et de la disponibilité limitée de combustibles fossiles ont renouvelé l'intérêt pour le gaz provenant de la biomasse. Les systèmes actuels de gazéification comprennent des réacteurs à lit fixe ou mobile, fluidisé ou circulant, ou encore avec des brûleurs à combustible pulvérisé. Les avantages de réacteurs à lit fluidisé sont le bon mélange entre les différentes phases favorisant les transferts de chaleur et de masse, et leurs bonnes performances pour une large gamme de qualités de carburant. En dépit de la longue tradition d'utilisation de gaz combustible à partir de la gazéification du bois, il subsiste des manques significatifs sur le détail des interactions complexes entre les réactions de gazéification et de l’hydrodynamique de lits fluidisés. L’objectif de ce travail est d’obtenir une meilleure compréhension de ces phénomènes qui traduisent la gazéification de la biomasse à différentes échelles en vue d’élaborer un outil de simulation numérique, permettant de définir des règles de design des réacteurs. Nous détaillons ici deux cas tests à échelles et configurations différentes dans le but d’évaluer les grandeurs caractéristiques du système localement, et de les formaliser macroscopiquement (Simonin et Neau (2009)). Quelques points clés, représentatifs de configurations expérimentales, sont étudiés tels que le comportement hydrodynamique 3D d’un lit fluidisé dense peu profond (LFDPP). Le modèle de couplage comprenant les transferts thermiques, chimiques et hydrodynamiques est traité dans un second temps, plus conceptuellement en 2D. La méthode employée est une approche Euler (gaz) / DEM (particules, biomasse) en utilisant l’outil CFD Fluent v14.5 de Ansys. Les collisions interparticulaires seront traitées en utilisant un modèle de « sphères molles ». La validation hydrodynamique est réalisée à partir des études expérimentales menées par Sierra (2002) et de nos propres données sur un dispositif identique. Nous nous sommes intéressés à la fréquence de battement propre au lit en fonction de la vitesse de gaz et de la hauteur de lit. Puis, nous avons mis en place un cas de combustion de charbon pour étudier le couplage, et notamment sur les différentes possibilités d’évolution du diamètre des particules de biomasse et de leur densité en fonction des réactions chimiques prises en compte. 2. Formulation mathématique 2.1 Phase continue La phase gazeuse sera modélisée selon une approche eulérienne, régie par les équations de Navier-Stockes, voir Kuo (1986). La force de trainée sera décrite par le modèle de Gidaspow et al. (1992) dans le cas présent. 2.2 Phase discrète L’approche DEM se différencie de la DPM (Discrete Phase Model) en ce que chaque parcel, suivi individuellement, représente un groupe de particules. La dynamique des parcels est donc régie par Figure 1. Particules représentées par des "sphères molles" des équations moyennées : 𝜕 𝜕𝑡 𝜕 𝜕𝑡 𝛼𝑝 𝜌𝑝 + ∇. 𝛼𝑝 𝜌𝑝 𝑣𝑝 = 𝑛 𝑝!!(𝑚𝑔𝑝 − 𝑚𝑔𝑝 ) 𝛼𝑝 𝜌𝑝 𝑣𝑝 + +∇. 𝛼𝑝 𝜌𝑝 𝑣𝑝 𝑣𝑝 = −𝛼𝑝 ∇P + ∇. 𝛼𝑝 𝜇𝑝 ∇𝑣𝑝 + ∇𝑣𝑝 (1) 𝑇 + 𝛼𝑝 𝜌𝑝 𝑔 + 𝑛 𝑞!!(𝑚𝑔𝑝 𝑣𝑔𝑝 − 𝑣𝑔𝑞 𝑚𝑔𝑞 + 𝐾𝑞𝑝 𝑣𝑔 − 𝑣𝑝 ) + 𝐾𝐷𝑃𝑀 (𝑣𝐷𝑃𝑀 − 𝑣𝑝 ) (2) Le modèle DEM est basé sur les travaux de Cundall & Strack (1979), le calcul des forces résultantes des collisions de particules (dit «sphère molle ») est déterminé par la deformation lors du choc, mesurée par le chevauchement interparticulaire (voir Figure 1). 𝐹! = 𝑘𝛿 + 𝛾 𝑣!" . 𝑖!" 𝑖!" (3) 𝐹! = −𝐹! (4) [sfgp2013120629]-2 Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France 3. Modèle de validation hydrodynamique 3.1 Description Dans la littérature, les données sont usuellement moyennées (dans le temps et l’espace) et il n’existe que très peu de données quantitatives exploitables relatives à la dynamique de comportement d’un lit fluidisé dense. Nous pouvons trouver des éléments de comparaison sur des profils de concentration de particules et/ou de gaz sur une section donnée Dan et al. (2010), des profils de vitesse en sortie du lit, des mesures de hauteur de lit obtenue par expansion Fan et al. (2007), ou encore des suivis de vitesse de bulle dans le lit. En outre, la majorité des outils CFD a déjà été validée (avec des approches Euler/Euler principalement) par comparaison avec les valeurs moyennées au Figure 2. Photographie de la surface plan hydrodynamique (par exemple : taux de vide moyen) libre d'un lit fluidisé peu profond Liang-wan et Jie-min (2010), Wang et Sun (2011). Herzog et al. (2011) présentent une étude comparative des logiciels OpenFoam, Mfix, et Fluent. Le meilleur accord avec les données expérimentales ont été obtenus par Fluent et Mfix. Il est à noter que toutes ces simulations ont été réalisées en 2D, et majoritairement en Euler-Euler. Nous n’avons pas encore trouvé de comparaison similaire pour le couplage thermiqueécoulement en lit dense. De même, l’approche DEM ne fait encore l’objet que d’un nombre restreint de travaux. L’originalité de ce travail vient de l’étude 3D, et instationnaire en Euler-DEM. Nous nous sommes basés sur les expériences réalisées par Sierra (2002), que nous avons reproduit en laboratoire, qui consistent en l’observation comportementale de LFDPP et à leur caractérisation. Ces travaux sont basés sur la mesure des pertes de charge entre l’entrée du gaz et le sommet du lit, reflétant une dynamique périodique. On identifie ainsi une fréquence d’oscillation du lit. Comme illustré dans la figure 2, le débit d’air est bien homogène sur toute la surface d’entrée du réacteur ce qui permet de restreindre le domaine de calcul. C’est dans une optique de simplification du système et de précision optimale que nous avons choisi de travailler en lagrangien pur (1particule/parcel) pour pouvoir valider l’outil numérique utilisé ici (voir Figure 3). Table 1. Données de référence du cas étudié Longueur (m) 0,01 Géométrie Largeur (m) 0,01 Air H 0,02 ρ 1,225 µ 1,7894.10 -5 Particules T u ρ T D (µm) 298,15 0,39 8802 298,15 304,12 3.2 Résultats et discussions Dans un premier temps, nous avons réalisé une première série de simulations dans les conditions opératoires des expériences menées par Sierra (2002). Celles ci étant trop proches du seuil minimum de fluidisation, nous n’avons pas obtenu numériquement de signal de battement de lit, probablement du fait à la loi de trainée utilisée. Dans nos expériences, nous avons donc repris le même dispositif et augmenter la vitesse de gaz correspondantes aux données de simulations, décrivant amplitudes de fluctuations de pertes de charge exploitables. Figure 3. Signal de pertes de charge en fonction du Figure 4. Signal numérique de pertes de charge -1 temps expérimental pour Np=7 et ug =0,13m.s (voir en fonction du temps pour Np =12 et ug =1,3m.s-1 [sfgp2013120629]-3 Sierra, 2002) Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France L’influence de la hauteur du lit (nombre de couches de particules) sur la dynamique, pour une vitesse de fluidisation donnée, est décrite par la loi de Baskakov et al. (1986), utilisable en guise de première approximation comportementale du lit : ! ! 𝑓 ∝ 𝑁𝑝 ! & 𝑓=𝜋 𝐻𝐶𝑚𝑎𝑥 !/! 𝑔 𝑓 (5) & (6) Les résultats obtenus à partir des expériences et des simulations numériques, dans les mêmes conditions opératoires, sont présentés en Figure 5. 21 19 f (Hz) 17 15 13 11 9 numérique expérimentale 7 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 Np-‐1/2 Figure 5. Nouvelle comparaison des résultats en tenant compte de l'erreur de mesure Lorsque nous traçons le signal de fréquence en fonction de Np-1/2, nous retrouvons bien l’allure de la corrélation décrite par Basbakov et al. (1986) (voir équation (5)), vérifiée par Sierra (2002), ce qui confirme la fiabilité des données obtenues par les expériences menées au laboratoire IUSTI. Les résultats numériques donnent la même tendance avec cependant un décalage, relativement constant, d’environ 2Hz. Cette surestimation peut être expliquée par les incertitudes liées aux valeurs implémentées dans les modèles numériques comme la constante de raideur k et le coefficient d’élasticité traduisant les propriétés du matériau lors des collisions, mais également sur la cohérence de la loi de trainée utilisée. Cet écart peut aussi être dû aux incertitudes de mesures expérimentales, la plus importante étant la hauteur de lit, (voir Table 2). Table 2. Estimation des erreurs de mesures expérimentales Densité des particules (kg/m3) Débit d’air en entrée (L/min) Masse de lit (kg) Diamètre particule (µm) Précision 8802 ± 12 69,5 ± 1 0,04519 ± 10-5 304,12 ± 100 % erreur 0,13 1,44 0,02 33 Nombre de particules mesurées La mesure du diamètre des particules de bronze a été effectuée sur un échantillon d’une centaine de particules par le biais d’un microscope, et a présenté une distribution de type gaussienne (voir Figure 6) s’étendant sur une gamme assez large : entre 150 et 550 µm. Ce qui revient à une marge de 33% d’incertitude sur la mesure de diamètre de particules, nous avons donc une estimation de 20 hauteur de lit à ± 2 couches de particules. 18 16 Nous disposons donc d’un échantillon de particules 14 polydisperse au lieu de monodisperse, comme 12 étant défini dans les simulations, ce qui représente 10 une autre source d’erreur pour les comparaisons. 8 C’est pour cette raison que nous avons tracé un 6 4 bandeau entourant les valeurs expérimentales dans 2 la Figure 5 à deux couches près. De ce fait, en 0 considérant que nous avons sous-estimé 0,015 0,025 0,035 0,045 Diamètre particule (cm) systématiquement la hauteur du lit, en regardant les Figure 6. Répartition de la taille de particules dans valeurs à (Np+2)-1/2, nous obtenons seulement 2,5% un échantillon d’écart entre les pentes. Et, dans le cas le plus [sfgp2013120629]-4 Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France défavorable, nous aurions 20% d’écart. Les résultats sont donc en bon accord, compte tenu de l’ensemble des incertitudes. Ainsi, nous obtenons des résultats quantitatifs très proches, ce qui valide la dynamique du lit modélisé en 3D, via une approche Euler/DEM, en instationnaire. L’outil numérique semble adapté pour décrire la dynamique des lits fluidisés denses. Cependant, des calculs complémentaires sont en cours à l’échelle industrielle, soit, plusieurs particules par parcel. 4. Modélisation d’un cas test dédié à la gazéification de biomasse 4.1 Description du modèle Nous nous sommes intéressés au développement d’un modèle-test de couplage comprenant les transferts thermiques, l’hydrodynamique et les réactions chimiques. Il s’agit ici d’une simplification du problème de gazéification en se concentrant sur la variation du diamètre et l’évolution de la densité des particules lors de l’activation du processus chimique. D’où le développement d’un modèle simplifié de combustion de charbon décrit ci dessous, comprenant à la fois des réactions homogènes et hétérogènes. Le but de cette opération est de vérifier les capacités de mise en œuvre des modèles réactionnels implémentés dans l’outil CFD et d’évaluer les effets de couplage incluant les transferts de masse, issus du modèle chimique, les transferts thermiques liés à l’apport de chaleur du gaz en entrée, et Figure 7. Représentation schématique du cas l’hydrodynamique avec le transport des particules étudié entrainées par le gaz. Le cas développé contient des particules de charbon de 0,2 mm de diamètre avec une densité de 1300 kg/m3 alimentées en continu à 0,1 kg/s, à 300 K, avec une entrée d’air préchauffé à 1500 K à une vitesse de 15 m/s sur la section et de 50 m/s à l’injection (voir Figure 7). Le modèle réactionnel pris en compte (avec les cinétiques correspondantes) est décrit ci-dessous : (1) C(s) + 0,5 O2 à CO ; A1= 0,002 et E1= 7,9.107 J/kgmol (2) C(s) + CO2 à 2CO ; A2= 0,002 et E2= 7,9.107 J/kgmol (3) C(s) + H2O à H2 + CO ; A3= 0,002 et E3= 7,9.107 J/kgmol (4) H2 + 0,5 O2 à H2O ; A4= 1015 et E4= 108 J/kgmol (5) CO + 0,5 O2 à CO2 ; A5= 1015 et E5= 108 J/kgmol (6) Char à Volatile ; k = 50 s-1 (7) Volatile + O2 à CO2 + H2O ; A7= 2,119.1011 et E7= 2,027.108 J/kgmol Chaque cinétique de réaction sera décrite par une loi de type Arrhenius (sauf pour la réaction de dévolatilisation (6)), dont les constantes sont définies arbitrairement. Initialement, la particule de charbon solide se décompose en trois parties (de fractions massiques prédéfinies): volatile, combustible (C(s)) et inerte (cendres). L’étape de dévolatilisation est modélisée par le passage de la phase solide en phase gazeuse par le biais d’un composé intermédiaire (volatile) sur lequel il n’y a pas de réaction chimique. La particule de charbon subit alors simplement une transition de phase de manière instantanée (volatile solide à volatile gazeux). Puis le volatile se transforme, suivant la cinétique chimique choisie, en composés gazeux décrivant les produits issus de la pyrolyse (volatil gazeux à CO, CO2 etc…). Inerte**** Nous modélisons les variations de diamètre et de densité des Varia'on*de*ρ Varia'on*de*Øp*et* p* particules en deux phases (Figure 8) : une variation *et*Øp*=*constante* ρp=*constante* de densité à diamètre constant pour la Dévola'lisa'on++ pyrolyse (dévolatilisation), et une évolution de Gazéifica'on++ Inerte**** ! combus'ble* diamètre à densité constante lors de la 6 ∗ !! ! !! = ! !! ∗ ! Inerte**** combustion. vola'le* ! Combus'ble*ac'f* Figure 8. Processus de combustion numérique [sfgp2013120629]-5 Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France 4.2 Résultats et discussions Nous présentons ici les premiers résultats qualitatifs obtenus à partir d’un jet de 10 particules. Premièrement, nous pouvons voir que la densité des particules (Figure 9) évolue bien lors du processus de dévolatilisation (Figure 10). De même que la densité reste constante lors de la gazéification. Figure 9. Densité des particules Figure 10. Fraction massique de volatils Les conditions de variation de taille de particules en fonction du transfert de masse lors des réactions de gazéification sont bien respectées comme nous pouvons le voir en Figure 11. Comme étant décrit dans le modèle, le déclenchement des réactions hétérogènes (consommation de C(s), Figure 12) s’effectue lorsqu’il ne reste plus de matière volatile dans les particules, ce qui implique que le processus de pyrolyse est terminé (comme décrit en Figure 8). Figure 11. Diamètre des particules Figure 12. Concentration de C(s) en kg/m3 C’est donc bien à partir de la consommation d’oxygène présent dans l’air ambiant (23% en entrée, voir Figure 13) que se forment les flammes de combustion (réactions exothermiques, Figure 14). Ces réactions sont issues à la fois de la formation de H2 et de CO (gazéification à transformation de C(s)), qui brûlent ensuite, mais également de la combustion des volatils issus de la pyrolyse. Figure 13. Fraction molaire de O2 Figure 14. Production de chaleur issue des reactions (W) [sfgp2013120629]-6 Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France Le profil de température à l’intérieur du réacteur fait bien apparaitre les réactions endothermiques qui nécessitent un apport de chaleur (trainée de bleu foncé, en Figure 15), et celles qui produisent de la chaleur avec une température maximale atteinte en bout de réacteur (à 2730 K). Du fait de la présence d’oxygène à l’intérieur du processus, les réactions de combustion (oxygénation) deviennent prépondérantes, d’où la formation majeure de CO2 (Figure 16). Figure 15. Température (K) du réacteur Figure 16. Fraction molaire de CO2 Par conséquent, et comme nous pouvons le voir sur les Figures 17 et 18, la formation de CO et H2 sont négligeables, l’oxygène étant entièrement consommé, il ne reste en fin de réacteur les produits imbrûlés, issus de la gazéification. Figure 17. Fraction molaire de CO Figure 18. Fraction molaire de H2 Les résultats issus des simulations sont cohérents vis à vis des mécanismes chimiques implémentés et respectent bien les conditions imposées pour l’évolution des paramètres de taille et de densité des particules. 5. Conclusion Au travers de cette étude, nous avons présenté une méthode originale via une approche en Euler/DEM pour la validation 3D de la dynamique de lit fluidisé dense peu profond et une étude préalable d’un réacteur de gazéification de biomasse en 2D pour identifier les possibilités et la fiabilité des modèles chimiques implémentés dans l’outil CFD. De par nos données expérimentales, nous avons validé nos simulations sur la dynamique des lits fluidisés. Nous retrouvons bien les lois de variations de la fréquence de battement du lit en fonction de sa hauteur. Et par une analyse du comportement d’un procédé de combustion du charbon, nous avons identifié la cohérence des résultats lorsque les phénomènes mis en jeu sont couplés. Nous allons développer, via des études paramétriques, des lois de comportement 3D pour des lits fluidisés denses à plus grande échelle et une étude de gazéification de biomasse plus détaillée, pour la comparer (en vue de valider) à des données de la littérature. [sfgp2013120629]-7 Récents Progrès en Génie des Procédés, Numéro 104 - 2013 ISSN: 1775-335X ; ISBN: 978-2-910239-78-7, Ed. SFGP, Paris, France Remerciements Dans le contexte d’une thèse sous contrat CIFRE, nous tenons à remercier la société CNIM pour leur support financier. Références Baskakov, A. P., Tuponocov, V. G. & Fillippovsky, N. F., 1986, A study of pressure fluctuations in a bubbling fluidized bed, Powder Tech, 45, 113-117. Cundall P. A. and Strack O. D. L., 1979, A Discrete Numerical Model for Granular Assemblies, Geotechnique. 29. 47-65. 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SFGP, Paris, France Gasification of biomass: dynamic study of 3D Euler-Lagrange/DEM coupling CADILE Claudiaa,b, TOPIN Frédérica, TADRIST Lounèsa a Aix Marseille Université, Laboratoire IUSTI, UMR 7343, CNRS, 5 rue Enrico Fermi, 13453 Marseille b CNIM, Z.I de Brégaillon, 83500 La Seyne sur Mer, France Abstract Considering the depletion of fossil resources and environmental problems caused by their consumption, the use of alternative energy sources is essential to continue to meet global energy needs while preserving the environment. Gasification is a thermochemical treatment that converts a fuel carbonaceous solid in hydrogen and carbon monoxide gases. Despite the long tradition of utilizing the combustible fuel gas from wood gasification, there still is a lack of detailed scientific knowledge about the complex interactions between the chemical reactions and the hydrodynamic of fluidized beds. The transition to an industrial scale encounters technological difficulties. The objective of this work is to achieve a more detailed understanding of a dense fluidized bed behavior during gasification by numerical approach. The problematic of our problem is the coupling, including heat transfer (conduction, convection, radiation), fluidized bed hydrodynamics, and chemical reactions. Despite the development of computer technology, including commercial, research and open source CFD tools, the modeling of dense bed gasifier in 3D is almost nonexistent in the literature. We describe an unsteady Euler-Lagrange 3D method for the validation of shallow dense fluidized bed dynamic and an application for the simulation of a basic char gasification in a 2D reactor. The gas phase is modeled as a continuum using 3D Navier-Stockes equations and the solid phase is modeled by a Discrete Element Method (DEM) using a soft-sphere approach for the particle collision dynamic. For this, we use a simulation CFD tool named Fluent_v14. In a first time, we are interested to the behavioral characterization of a dense fluidized shallow bed in order to validate the simulation tool. In this perspective, we produce experimentation, similar to Sierra study (2002), and measure the pressure loss at the gas inlet, reflecting an oscillatiory signal in which appears a periodicity traduced by a dynamic frequency(Hz). And, more specifically, we studie the influence of the number of layers of particles with the same fluidization velocity on the dynamic bed frequency. By comparison between experimental and simulated results, we obtain a little shift between the two signals, wich can be explained by measurement uncertainties, the most important is the particle diameter measure (with 33% of possible error). Taking into account these uncertainties, we obtain quantitative values in good agreement. The modeling tool is therefore suitable for the dynamic reproduction of a dense fluidized bed. Then, we focuse on the development of a model-test coupling including heat transfer, hydrodynamics and chemical reactions. We want to test the capabilities in terms of possibilities of reaction models implementation in the CFD tool. For this, we relied on a basic combustion reaction mechanism including both homogeneous and heterogeneous reactions in order to visualize the evolution of the diameter and density of coal particles. This with the aim to evaluate the effects and taking into account the coupling including mass transfer from the chemical model, heat transfer by providing gas heat input, and with the hydrodynamic transport particles entrained by the gas velocity. Finally, the results from simulations are consitent with respect to chemical mechanisms implemented and the respect of the initial conditions considering the size and particle density evolution. We will develop, through parametric studies, 3D constitutive laws for dense fluidized beds at larger scale and a more detail study of biomass gasification to compare (to validate) data from the literature. Keywords : Fluidization, Gasification, Coupling [sfgp2013120629]-9
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