Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge I. EXPLORATION ET DEFINITION L'anémie se définit comme étant une diminution du volume relatif occupé par les globules rouges dans le sang ou de la concentration d'un échantillon sanguin en dessous de la limite inférieure de l'intervalle de référence d'une population normale. Avant de conclure à une anémie, il faudra vérifier l'absence d'une hémodilution. Par contre une anémie peut passer inaperçue si il y a une hémoconcentration. A. INCIDENCE DES QUOTIDIENNE DIFFERENTS FORMES D’ANEMIES DANS LA PRATIQUE ☼☼☼ 25% : anémies ferriprives (la +fréquente dans le monde) 25% : pertes aiguës de sang (celle-ci entraîne une PA voire un choc hémorragique ; ce type d’anémie relève donc de la chirurgie). 25% : anémie inflammatoire 8% : anémies par insuffisance médullaire (aplastique ou hypoplastique) 8% : anémie par trouble de maturation (mégaloblastique) 8% : anémie hémolytique (hyperdestruction des GR circulants). B. L'ANALYSE SANGUINE DE BASE Hommes Femmes Hémoglobine (Hb) g% 13.5-17.5 12-16 Globules Rouges ( GR) 106/mm3 4.4-5.7 3.9-5.1 Hématocrite (Htc) % 41-52 37-47 Volume globulaire (µ3) 80-100 Valeur globulaire (pg) 28-35 Concentration globulaire % 31-36 Les 3 premiers paramètres (Hb, GR, Htc) sont les valeurs de base et permettent de calculer les trois indices suivants. Le volume globulaire se calcule par: ☼☼☼ 1 VGM (µ3) = La valeur globulaire se calcule par : Htc (%) 10 GR ( nbr/mm3) Hb%10 GR( nbr/l) permet le classement en anémie hypo- ; normo- ou hyper-chrome. 1 ☼☼☼ Calculer le VGM dans le cadre d’une situation où l’hématocrite est à 30% et le nbre de GR de 3 millions par mm3. La réponse est de 100 µ3. Les valeurs extrêmes de VGM sont 55 µ3 – 130 µ3 1/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Dans le cadre de l’anémie les deux paramètres biologiques les plus importants sont : ☼☼☼ Taux d’Hb permet de quantifier l’anémie VGM recherche l’étiologie de l’anémie (Il permet le classement en anémies microcytaires, macrocytaires, normocytaires). C. EXAMENS BIOLOGIQUES COMPLEMENTAIRES 1. Le taux de plaquettes et de globules blancs (surtout PNN) Lorsque les 3 lignées (pancytopénie) sont atteintes simultanément, il y urgence, cela sous-tend soit une anémie aplastique, soit une leucémie, soit un envahissement tumoral et requiert le recours (coordonné) au médecin spécialiste. 2. Le fer sérique Il permet de dégager certaines étiologies : Hypersidérémie Hyposidérémie Aplasie ou hypoplasie médullaire Carence martiale Erythropoïèse inefficace : destruction intramédullaire de précurseurs de la lignée rouge (lyse cellulaire us macrophages). Primitive : thalassémie Primitive acquise : leucémie Secondaire Inflammation Hémochromatose idiopathique Saignement Anémie hémolytique( parfois sidérémie normale, en raison d’une hyperplasie médullaire compensatrice = steady state). Nécrose hépatique Effet iatrogène La concentration du fer sérique résulte de la balance entre la moëlle et le SRE. 2/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge 3. La vitesse de sédimentation et le fibrinogène - Lorsque les deux sont augmentés, cela sous-tend une inflammation et conforte l'hypothèse en présence d'une hyposidérémie. - Lorsque seule VS est augmentée, on s’orientera plus vers une anémie hémolytique auto-immune ou vers une gammapathie monoclonale. 4. L'urée et la créatinine Permet d'exclure l'hypothèse d'une anémie secondaire, à une insuffisance rénale en cas de normalité. A l’aide de la biologie sanguine et l’analyse des examens ci-dessus (plaquettes, GB, VS, fibrinogène, fer sérique, urée et créatinine), on a le diagnostic étiologique de 50 % des anémies de la vie quotidienne. D’autres examens peuvent apporter des renseignements complémentaires comme : 5. Le taux de réticulocytes - - oscille normalement entre 0.5 et 2.5% des GR en circulation. Leur mesure est particulièrement importante en cas d'anémie normoblastique où ils permettent de distinguer le déficit de production de l'excès de destruction. reflète la production efficace de GR (1% du ! nombre total est renouvelé par jour). 6. Taux de LDH sanguin Le taux de LDH sanguin permet de mettre en évidence (à analyser avec TGP) : - anémie hémolytique. - anémie mégaloblastique. - syndrome myéloprolifératif ou LNH . 7. La bilirubinémie n-conjuguée Elle explore les anémies hémolytiques D. LA PONCTION DE MOELLE 8. La ponction médullaire (aspiration à la seringue) Elle est réalisée au niveau de la crête iliaque2 post-sup. et permet d'objectiver la richesse de le moelle, la proportion des lignées, la maturation de ces différentes lignées, l'utilisation et la réserve de fer34. Rem: 2 types de colorations: Grunwald-Giemsa, Bleu de Prusse. Parfois la ponction ne ramène rien ; si : - Erreur technique Aplasie médullaire Myélosclérose 2 parfois au niveau du sternum mais danger de perforer l’artère pulmonaire et provocation d’une hémorragie importante au niveau thoracique. 3 La présence de sidéroblastes : fer dans des granules au niveau des érythroblastes, reflet de son utilisation 4 fer dans les macrophages, reflet des réserves 3/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge - une moelle dite bétonnée en cas de leucémie myéloblastique cellules sont fort cohérentes et se détachent difficilement). aiguë (les 9. La ponction biopsie osseuse On utilise la ponction de biopsie osseuse dans les cas où la ponction médullaire ne ramène rien. Elle consiste à prélever une carotte de 2-3 cm sur 1-2 mm. Elle est donc indispensable pour diagnostiquer : ☼☼☼ Anémie aplastique (càd moelle pauvre en cellules) Envahissement par tumeur solide Myélosclérose (ou myélofibrose) Lymphome hodgkinien ou non hodgkinien. Parce que les cellules malignes ont tendance à rester sur place. E. DOSAGE IMMUNOLOGIQUE ET ISOTOPIQUE La vitamine B12 dans l’exploration d’une anémie macrocytaire : - Valeurs sériques : 200-500 pg/ml Réserves : 2-5mg Excès Défaut Iatrogène Carence (stock 3 ans) S. myéloprolifératif Gastrectomie, Biermer Anse borgne Malabsorption ou résection intestinale L’acide folique sérique et l’acide folique globulaire qui mesure respectivement l’apport récent et les réserves tissulaires. Excès iatrogène Défaut Carence (stock 3-4 mois) Grossesse Alcoolisme Cirrhose Malabsorption Interaction médicamenteuse 4/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge La ferritine plasmatique (12-300 mg/ml) qui est le reflet de la ferritine tissulaire et par conséquent du fer de réserve. Une molécule contient un micelle de 4000 atomes de Fe sous forme non toxique pour la cellule. Par contre le fer sérique ne reflète pas le fer de réserve (par exemple : l’inflammation, où le fer sérique est diminué par séquestration dans le SRE). - En cas d’inflammation, la ferririne est normale haute. - En cas de surcharge en fer, elle peut atteindre des valeurs de 5000-10000 mg/ml Rem : toujours corréler au TGP, car en cas de nécrose hépatique on peut observer une augmentation de la ferritine. L’ epo n’est pas accessible à la routine mais doit, le cas échéant être systématiquement comparée aux valeurs de l’ hémoglobine. Le récepteur soluble à la transferrine5 6(non disponible en routine) reflète l’activité érythropoïétique de l’organisme. On peut dire que : R transferrine (érythropoïese limitée)(60% des valeurs N) : - anémie aplastique - insuffisance rénale - chimiothérapie R transferrine (érythropïèse limitée) : - anémie hémolytique (x20) F. LES TESTS ISOTOPIQUES IN VIVO 7 1. Le test de survie globulaire On prélève des globules rouges du patient que l’on marque radioactivement au Cr 51 On les réinjecte , l’émission du Cr 51 permet de suivre par contage externe l’évolution de la radioactivité au niveau du foie et de la rate comparée à la radioactivité circulante mesurée au niveau du précordium. L’existence d’une séquestration splénique sélective est en faveur d’une indication de splénectomie (voir anémies hémolytiques). 2. Test au fer court Dans ce cas on injecte une certaine quantité de transferrine marquée au Fe59 et on mesure l’évolution de la radioactivité plasmatique à l’aide de -caméra placées au niveau du foie, de la rate et du sacrum (moelle), ce qui permet de : Déterminer la t1/2 du fer dans le plasma. Le volume plasmatique Le taux de renouvellement : 5 A interpréter en fonction de l’Hb afin d’apprécier le capacité de réponse de la moelle à un stimulus hypoxique excellente corrélation avec le test au fer 7 Voir feuilles en annexe pour plus de renseignements. 6 5/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge En effet dans les conditions normales, on a d’abord une fixation au niveau du sacrum qui se déplace ensuite progressivement (+2j.) vers le foie et la rate (car les globules rouges 8 s’y concentrent). Ce test est important dans l’investigation de : - Aplasie ou hypoplasie médullaire (aplatissement de la courbe d’incorporation globulaire, le PIT est ) - Existence de foyer ectopique d’érythropoïèse (myélofibrose)fixation directe hépatique et/ou splénique sans passer par la phase précoce de fixation médullaire - Syndrome myéloprolifératif. 3. Test au fer long Il étudie la dynamique du fer dans l’organisme (bilan présplénectomie myélosclérose). II. pour LES ANEMIES MICROCYTAIRES VGM < 80µ3 Hypersidérémiques ☼☼ Anémie sidéroblastique Thalassémie mineure Intox. Pb Aplasie médullaire érythropoïèse inefficace Poussée hémolytique Nécrose hépatique étendue Hémochromatose Hyposidérémiques ☼☼ Inflammation carence martiale A. ANEMIE PAR CARENCE MARTIALE( LA PLUS FREQUENTE) OU FERRIPRIVE . Ampleur : la carence en Fer touche 2,15 billions de gens (surtout ds PVD) mais quand même 11 % de la population des pays industrialisés (47 % des femmes non enceinte et 60 % des femmes enceinte présentent une anémie ferriprive). Séquences des manifestations : 8 (1) de la ferritine tissulaire (foie, SRE) qui induit une diminution de la ferritine plasmatique (2) du fer sérique (3) de la protoporphyrine ainsi que des sidéroblastes physiologiques (4) de l’hémoglobine et finalement anémie. le fer a été incorporé dans l’Hb au niveau de la moelle 6/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge 1. Etiologies Avant d’instaurer un traitement, il faut toujours rechercher l’étiologie de la carence martiale car elle peut être la première manifestation d’une néoplasie digestive. a) Pertes Chez l’homme, les pertes digestives, svt occultes (cliniquement non visibles si V< 100ml/j ), sont les causes les plus fréquents : - œsophage : varices (Hypertension portale, cancer) - estomac : - cancer de l’estomac (en voie de disparition) ulcère gastrique9 gastrite hémorragique (svt provoquées par les AINS) Duodénum : ulcère - Grêle : - parasite (ankylostome qui broute la muqueuse intestinale à la manière de vinç qui broute…) lymphome Colon : - fréquent, cancer en virole angiodysplasie intestinale (petites télangectasies surtout au niveau du colon droit qui saignent facilement. elles sont souvent associées à une constipation. Elles ne sont pas visibles au lavement baryté et ne sont révélées que dans 50 % des cas par l’endoscopie. Leur diagnostic se fait par l’artériographie) iléite de Crohn RCUH Rectum : Cancer du rectum Hémorroïdes 9 par exemple piet demaret, en effet, de nombreuses études mutlicentriques randomisées us placébo, ont prouvé une corrélation entre la consommation de bières trop chaudes voire brûlantes et l’ulcère gastrique. 7/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Les femmes qui ont des pertes menstruelles abondantes n’en sont pas toujours conscientes , il convient donc de le faire préciser par une anamnèse approfondie10 (durée des règles, combien de fois elles se changent, si elles doivent se relever pendant la nuit par peur de transpercer le matelas, émission de caillots, prise d’aspirine). Autres causes : - Épistaxis (Rendu-Osler, hypertension, troubles de la coagulation ). - Pertes urinaires (rare) : hémoglobinurie nocturne paroxystique. - Troubles psychiatriques : Syndrome de Lasthénie de Fergol : variété de pathomimie où le patient est anémié du fait d’hémorragies répétées qu’il produit secrètement. - Grossesse et lactation - Dons de sang (pour chaque don de 500 ml, on perd 250 mg de Fer) b) Apports inadéquats. Chez l’enfant de moins de 4 ans et surtout chez le prématuré, le manque d’apport est souvent la cause. Syndrome de malabsorption (achlorydrie, sprue,…) 2. Symptomatologie. Pâleur (quand il y a un effacement de coloration des plis de la main, c’est que le taux d’Hb est < 7g/l) Asthénie (elle peut déjà exister avec une carence de fer isolée càd sans anémie) Essoufflement (marche, effort) Tachycardie, Angor, Signes de décompensation cardiaque, Souffle fonctionnel (signes disparaissant si on rétablit une concentration normale d’Hb) Troubles des phanères JAMAIS de splénomégalie contrairement à ce que disent les vieux « text book » de l’an 40 que Grisar essaye de comprendre … Glossite atrophique 3. Biologie. Une Hb plus que les GR, VGM Une de la ferritine (<12ng) Une du fer sérique Une de TIBC GB : N bas Plaquettes : N haut Test inflammatoires normaux La ponction de moelle n’est pas indiquée, elle montrerait une des réserves de fer au bleu Prusse. 10 anamnèse pas examen clinique !!! 8/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Etapes Ferritine Fer sérique Hb Premièrement N N Deuxièmement N Etape finale = anémie L’organisme épuise complètement ses réserves avant l’installation de l’anémie. 4. Traitement Il toujours basé sur l’étiologie a) Oral 200mg de fer s/f ferreuse/j per os. Il convient de rappeler que le Fe2+est le seul résorbé au niveau du TD11. Environ 25% de cette dose est réellement absorbée et les effets secondaires sont composés de selles noires, de pesanteur épigastrique (certaine irritation gastrique), de diarrhées ou de constipation. éviter les associations sauf en cas de grossesse Normalisation en 5 à 8 semaines poursuivre 2 à 3 mois (pour une restitution complète des réserves car les premières doses sont directement utilisées par la moelle pour l’érythropoïèse). b) Parentéral (IM) 1 à 2 gr équivalent une transfusion de 3-4 l de sang, cette dose permet de corriger l’anémie ainsi que de restaurer les réserves tissulaires en fer. Il ne faut pas dépasser cette posologie car on risque d’entraîner une hémosidérose chez le patient. Ses indications sont : Intolérance avérée aux formes orales (20%) Lésion digestives graves : ulcère gastrique récent Vomissements de la femme enceinte S. de malabsorption Psychiatries ou non compliance au traitement Transfusions si angor, décompensation cardiaque, ischémie cérébrale. Les effets indésirables sont constitués de tatouages à l’endroit de l’injection. 11 Certaines industries pharmaceutiques ont mis sur le marché une médicament composé de fe 3+ qui était très bien toléré vu son entière inefficacité car il n’est pas du tout réabsorbé. (Ferricure) 9/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge B. ANEMIES DES SYNDROMES INFLAMMATOIRES 1. Pathogénie Un épisode inflammatoire de durée et d’importance suffisamment grande engendre une anémie. Cela passe par une activation non spécifique du SRE médiée par Il-1 et TNF : de la libération du fer à la moelle par séquestration au niveau du SRE (↑ de la synthèse de l’apoferritine) Cytotoxicité pour la moelle (pour les cellules souches) Réduction de la t1/2 des GR (par ↑ de la phagocytose physiologique) de la réponse érythropoïétique à l’anémie (via IL-1). de la résorption intestinale. 2. Etiologie. - Toute infection sévère (broncho-pneumonie, pyélonéphrite chronique) - Arthrite Rhumatoïde - Maladie du collagène - Néoplasie. 3. Diagnostic. La clinique est influencée par la cause initiale tandis que la biologie démontre : des GR légerement microcytaire Hb de ferritine de transferrine, de fer sérique Présence de signes inflammatoires : CRP, fibrinogène, VS,… TIBC Nombre de sidéroblastes médullaire physiologiques est réduit Les 2 principaux éléments amenant au diagnostic sont la présence de signes inflammatoires et la de fer sérique qui est confirmé par après par ↑ de la ferritine et par de TIBC12. 4. Traitement Donner du fer ne marche pas car le système digestif n’absorbe plus le fer en raison de l’inflammation. Le traitement est donc celui de l’étiologie sous-jacente. Dans la plupart des cas, l’anémie se corrige d’elle-même lors de la du syndrome inflammatoire. Parfois, il est néanmoins nécessaire de recourir à une transfusion (angor, ischémie cérébrale, DC, vieux cramoisi). L’epo ® est coûteuse et donc rarement utilisée. 12 Rappel important : la saturation normale de la transferrine est de + 30 %. Si il y a une carence : TIBC ↑, tandis qu’en cas d’inflammation : TIBC 10/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge C. ANEMIE MICROCYTAIRE HYPERSIDEREMIQUE. 1. -Thalassémie mineure Surtout dans le bassin méditerranéen. La caractéristique est la présence d’un Fe sérique N/ . Son étiologie est une anomalie génétique du chromosome 11 induisant une réduction de la synthèse de chaîne . Son diagnostic se pose via : Fer sérique Résistance globulaire 2 2, soit HbA2 (électrophorèse) Parfois elle se manifeste par une polycythémie légère avec Hb et Htc normaux.. Cette forme de thalassémie ne nécessite pas de traitement13 Il convient de réaliser un conseil génétique, car 2 parents avec thalassémie mineure ont 25% de chance d’avoir un enfant thalassémique majeur (vide infra). 2. Causes plus rares : Anémie sidéroblastique Présence de sidéroblastes en couronne14 dans la moelle, mis en évidence par le bleu de Prusse. Cause primaire (héréditaire) Maladie liée à l’X (touchent principalement les hommes Cause 2aire (acquis) donc Intox au Pb (très rare depuis le remplacement des canalisations en Pb de Verviers et le remplacement du Pb de l’essence). Intox à l’alcool Répond à des fortes doses de vit B6 Intox aux médicaments : chloraphénicol isoniazides, Néoplasies, PR Acquises idiopathiques : Appartenant aux syndromes myéloprolifératifs et pouvatn évoluer en leucémie aiguë ☼☼☼ Diagnostic biologique différentiel des anémies microcytaires les plus fréquentes 13 Il faut juste leur faire comprendre que ce n’est qu’une tare génétique. Exemple de tare génétique : l’asiatique Minh HOOUA déficient en CYP détoxifiant de l’éthanol. Clinique : ENORME CUITE, GERBES à n’en plus finir, mal de crâne infernale, DIARRHEE fetide 14 Granules de fer disposés en couronne autour du noyau parce que les dépôts de fer se font principalement dans les mitochondries siègent des prem ières et dernières étapes de la synthèse de l’hème (accumulation de protoporphyrine IX) 11/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Ferriprive Inflammatoire -thalassémie mineure GR (modérement) Hb VGM ou N (limite inf) Fer sérique Fibrinogène N Protéines sériques N Ferritine TIBC Ensuite on fait une électrophorèse pour confirmer notre diagnostic de thalassémie mineure. Type d’anémie Thérapeutique martiale Indiquée Inopérent et inefficace Contre-indiquée car le patient est déjà en hypersidirémie et le Fer de réserve est N car l’anémie est à comosante hémolytique. Elle peut donc entraîner une hémosidérose. 12/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge III. ANEMIES MACROCYTAIRES. VGM > 100 µ3 A. ANEMIE MEGALOBLASTIQUE. Elle est une complication tardive de déficience en vit B12 (3 ans) ou en acide folique (20sem). de la synthèse d’ADN activité blastique nbre de GR Hypoxie ↑ Epo la moelle « réact »15 Hyperplasie aggravation de la carence ce qui explique parfois une décompensation brutale (cercle vicieux). 1. Anémie de Biermer. La maladie de biermer est une maladie auto-immune caractérisée par la présence d’anticorps anti-FI et anti-muqueuse gastrique qui induit une atrophie de la muqueuse gastrique avec achylie, achlorydrie et absence de FI. C’est donc avant tout une maladie de l’estomac. Elle est exceptionnelle avant 50 ans. Remarque : toutes les anémies par carence en vitamine B12 ne sont pas des anémies de Biermer (voir plus loin) a) Clinique Hommes de la 50aine avec anémie très progressive ainsi que des signes spécifiques tels que : Teint jaune-paille (résultant de l’anémie + ictère) avec un faciès un peu hypothyroïdien. Glossite de Hunter (langue lisse et dépapillée, parfois enflammée ; ce signe clinique n’est valable qu’en l’absence de prothèse dentaire supérieure). Dégoût de la viande Troubles neurologiques (sclérose combinée) : - Hyperréflexie, paresthésies des MI Polyneuropathies Atteintes cordonales latérales (pyramidale) et postérieures (sensibilité profonde). b) Diagnostic Biologie standard : Hb (installation progressive), Htc nbr de GR (plus importante que la de Hb) GB : N bas (car la carence en vit B12 touche aussi la lignée blanche) avec parfois inversion de la formule Plaquettes N bas (idem) VGM (120µ3), déformation globulaire du frottis. Réticulocytes N ou 15 Parce qu’elle est AWARE (see you later) 13/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Bilirubine , LDH 16, Fer sérique( érythropoïèse inefficace). Frottis sanguin : Anisocytose (hétérogénéité de forme) Poikilocytose (hétérogénéité de taille) PN hypersegmentés Exploration gastrique : Gastroscopie (muqueuse pâle, hypotrophique, peu plissée) Rx double contraste (pseudo-polypes) Tubage gastrique achlorydrie et achylie Carence vitaminique (dans un 2ème temps) : Vit B12 sérique Ac folique sérique N mais globulaire Test de Schilling pathologique 17 c) Médullogramme (non nécessaire) : hypercellularité et hyperplasie de la lignée rouge. La ponction de moelle est bleue (car bcp d’érythroblastes) = mégaloblastes (asynchronisme de maturation entre le cytoplasme et le noyau). Traitement 1000 de vit B12 tous les 3 jours pdt 15 jours (voie parentérale) Hb Si le patient suit correctement son traitement, on voit apparaître un pic réticulocytaire dans le sang après 4-5 jours de traitement. Ensuite, il y a une secondaire du taux de GR. Il faut alors donner la vit B12 à vie sinon il va rechuter après un certain temps. En effet, une personne ne prenant son traitement, il ne lui faudra pas tromper une fois mille personnes mais bien tromper une personne mille fois18 1 IM / mois à vie. Surveiller la compliance et exécuter une gastroscopie tous les 2 ans car l’anémie de Biermer amène un risque accru de transformation cancéreuse des polypes gastriques. 16 LDH↑ plus que dans l’infarctus ou que dans l’anémie hémolytique (6000) Je vous renvois au cours de physiopath. Que de souvenirs … 1 er contact avec Notre cher Jacques Belaïche. 18 En clair : il faut 1000 jours pour consommer les stocks de vit B12 (qui sont de 2-5 mg tandis que la consommation quotidienne n’est que de 2 à 5µg). 17 14/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge ☼☼☼ Quels sont les modifications des paramètres biologiques en cas de traitement de l’anémie de Biermer ? (1) Pic réticulocytaire et progressive du taux d’Hb (voir ci-dessus) (2) Normalisation progressive des LDH et du fer sérique 2. Anémies mégaloblastiques non Biemeriennes. a) Déficit en acide folique 19 Peut donner un tableau biologique très comparable à l’anémie de Biermer Malnutrition : alcoolisme, pas assez de légumes verts non étuvés, cirrhose, vieillesse Malabsorption : maladie cœliaque, sprue, maladie de Whipple Augmentation des besoins (prolifération cellulaire) : grossesse, cancer, anémie hémolytique. Interactions médicamenteuses (anémie mégaloblastiques d’origine toxiques) ☼☼☼ Anémies mégaloblastiques d’origine toxique Interférence avec l’absorption, l’utilisation Médicaments analogues ou antagonistes de des folates la dihydrofolate réductase (DHF) 1) Anticonvulsivants 1) Méthotrexate (anti-cancéreux : effet voulu) 2) Contraceptifs oraux 2) Daraprim® (anti-toxoplasma gondii) 3) Ethanol 3) Triméthoprime 19 Rappel : Les stocks de vitamine B12 sont de 2 à 5 mg et principalement au niveau du foie. Etant donné que les besoins journaliers sont de + 2 à 5 µg ; le patient a 3 ans d’autonomie avant d’être en carence de vitamine B12. Par contre la carence en acide folique s’installe bcp plus rapidement car les stocks sont moins importants. 15/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge 4) Triamtérène (diurétique) Correction : acide magistrales). folique (préparations Correction : l’acide folique ne sert à rien puisqu’il intervient en amont du déficit enzymatique. Il faut donc donner de l’acide folinique (3 ampoules per os pdt 3 jours) Conclusions : L’acide folique sérique reflet de la prise des jours précédents L’acide folique globulaire reflet des réserves b) Carence en vit B12. Carence d’apport (régime végétarien strict car la vit B12 se trouve principalement dans la viande) Malabsorption : gastrectomie totale (suppression du lieu de production du FI). Résection intestinale (iléon) S. de l’anse borgne (due à une intervention chirurgicale rare) Infection bothriocéphales. (ver intestinal de Scandinavie) Traitement : comme Biermer. B. ANEMIES MACROCYTAIRES NON MEGALOBLASTIQUES. 1. Macrocytose isolée En l’absence d’anémie oriente vers une intoxication alcoolique chronique surtout si + GT. Elle n’est pas liée à une déficience en acide folique. 2. Une anémie macrocytaire. Hypothyroïdie 16/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Cirrhose (hormis les déficits en acide folique provoqués par l’alcool) 20 Méta médullaire du cancer Post hémolyse ou post hémorragie (bcp de divisions) Traitements cytostatiques Syndromes myéloprolifératifs 3. Les syndromes myélodysplasiques (cf plus loin) 20 Exemple : Où le brasseur passe, le boulanger ne passe pas ; exemple donné par Monsieur Fillet : le brave homme qui boit ses 40 stellas par jour … excusez du peu !!!!! « Ben quoi si j’aime bien » 17/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge IV. LES ANEMIES NORMOCYTAIRES VGM entre 80 et 100 µ3 ☼☼☼ Classification des anémies normocytaires Anémies hémolytiques (1) Anémies hémolytiques intracorpusculaires - Sphérocytose héréditaire Elliptocytose héréditaire Déficit en G6PD Autres déficits enzymatiques (glutathion, pyruvate-kinase érythrocytaire) Hémoglobinurie paroxystique nocturne (PNH) Anomalies de l’Hb ou de sa synthèse -thalassémie majeure Anémie à cellules falciformes Autres hémoglobinopathies (2) Anémies hémolytiques extracorpusculaires - Avec présence d’Ac (anémie hémolytique auto-immune) - Sans présence d’Ac Anémies par insuffisance médullaire (1) Anémie aplastique - médicaments toxiques industriels irradiations hépatite virale PNH idiopathique (2) Anémie par envahissement médullaire - d’une hémopathie maligne d’une tumeur solide (3) Anémie par insuffisance rénale chronique (4) Myélosclérose primitive (5) Erythroblastopénie acquise 18/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge A. LES ANEMIES HEMOLYTIQUES Elles sont normocytaires, normochromes 21. 1. Données biologiques Taux de réticulocytes mégaloblastique) Bilirubine indirecte élevée LDH élevé Fer sérique élevé au cours de poussées, normal en steady state càd hors poussées Moelle hyperplasique (lignée rouge) sans trouble de maturation pour autant qu’il n’existe pas de carence. élevé (diagnostic différentiel de l’anémie ☼☼☼ Comparer le tableau biologique d’une anémie hémolytique et d’une anémie mégaloblastique. La différence principale est le taux de réticulocytes qui est fortement lors d’une anémie hémolytique et qui est N voire dans l’anémie mégaloblastique. 2. Données cliniques Splénomégalie molle ( dd du lymphome où elle est dure) (sub)ictère : teint jaune Hépatomégalie souvent sur lithiase vésiculaire (bilirubinate de calcium) Adénopathies Urines acajou (parfois rouges si sang au niveau des urines), selles foncées 3. Anémies hémolytiques intracorpusculaires22. a) Sphérocytose héréditaire Anomalie de la forme des GR liée à une anomalie de la synthèse et/ou de la structure de l’ankrine et de la spectrine23 (modifiant la structure membranaire). A la clinique, on observera une splénomégalie constante, un ictère et des lithiases vésiculaires fréquentes Le diagnostic se pose par la triade suivante : (1) Test de Coombs24 négatif (2) Résistance globulaire au solution hypotoniques diminuée (hémolyse) 21 parfois macrocytaires hyperchromes car les nouveaux globules rouges issus de la régénération sont plus immatures et donc plus volumineux. 22 Due à un défaut intrinsèque du GR (membrane, enzyme, hémoglobine) 23 Il en résulte une déformation du GR 24 détecte la présence d’Ac attachés à la surface des hématies du patient. On utilise à cet effet, un sérum antiglobulines humaines (obtenu généralement chez le lapin), qui réagit avec les protéines fixées sur la membrane érythrocytaire et provoque l’agglutination. 19/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge (3) Présence de µsphérocytes25 sur le frottis sanguin. Eventuellement, confirmation par une valeur globulaire élevée et un test de survie globulaire pathologique26. Remarque : c’est la seule maladie qui s’accompagne d’une de la concentration globulaire Traitement : Splénectomie (après l’age de 5 ans27) + écho vésiculaire28 (pour rechercher une lithiase vésiculaire) + vaccin antipneumococcique avant la splénectomie car celle-ci prédispose aux infections à germes encapsulés. Evolution : crise hémolytique moins bien tolérée - crise érythroblastique grave( parvo B19). - Lithiase vésiculaire : cholécystectomie b) Elliptocytose L’elliptocytose (forme du GR en chameau) est rare, traitée par splénectomie et diagnostiquée sur frottis de sang. La symptomatologie clinique est la même que dans la sphérocytose héréditaire. c) Déficit en G-6-P-D. Il s’agit d’une anomalie liée à l’X et qui touche les hommes du bassin méditerranéen ou noir américain. Cette enzyme intervient dans le maintien d’un pouvoir réducteur nécessaire à l’ élimination de radicaux libres (peroxydes). Son absence permet à ceux-ci de léser la cellule en attaquant la membrane et conduit donc à une hémolyse. La maladie se manifeste de manière aiguë par des frissons, douleurs abdominales, fièvre et pâleur et ictère. Elle est déclenchée par les fèves (favisme) ou des médicaments : - Antimitotiques - Analgésiques - Sulfamides - Nitrofurantoïne - Antimalarique Le diagnostic est posé par la recherche d’enzymes globulaires. Traitement : arrêt du médicament NB : Autres déficits : glutathion, pyruvate kinase (chronique, ATP). 25 µsphérocytes = Gr non biconcaves mais ayant la forme d’une petite bille. Le maximum de coloration se trouve au niveau du centre du GR tandis qu’il se trouve en périphérie sur le GR normal. 26 Diminution de la survie et augmentation de la captation splénique 27 Un enfant plus jeune est à très haut risque de faire des septicémies fulminantes à germes encapsulés. 28 Parfois cholécystectomie en même temps que la splénectomie 20/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge d) Hémoglobinurie paroxystique nocturne( PNH ; Maladie de Marchiafava-Michel). C’est une anémie qui résulte d’un état pré-leucémique caractérisé par une sensibilité accrue des GR au complément induisant une hémolyse. Cette anémie peut évoluer vers une anémie aplastique ou vers une LMA. On observera : Anémie, leucopénie, thrombocytopénie Hémoglobinurie Accidents thrombotiques fréquents de la PAL leucocytaire Test à l’eau sucrée pathologique : Les GR s’hémolysent en milieu hypotonique, par fixation au complément. Test de Ham : apprécier la lyse de plasma frais à pH acide Parfois présentation semblable à une anémie ferriprive par perte de fer au niveau du rein Traitement : e) Androgènes, ac. folique, fer à petites doses. Transfusion de culot globulaire lavé (càd sans complément exogène qui aggraverait la situation). Hémoglobinopathies -Thalassémie majeure( maladie de Cooley) L’hémoglobine, est un tétramère 22. Lorsqu’un patient présente une altération de synthèse du clone suivant un caractère homozygote, il s’ensuit un déséquilibre de production entre les chaînes et avec pour conséquence une précipitation de clones responsable de l’hémolyse intra- et extra-médullaire29, ainsi qu’une augmentation de l’ HbA2 et fœtale (HbF). L’anémie résulte donc d’une érythropoïèse inefficace par carence en acide folique et d’une destruction prématurée des GR. Les conséquences cliniques peuvent se résumer en 5 points : 1. Hyperplasie médullaire induisant des déformations osseuses (voire des fractures) et une altération du développement de l’enfant. 2. Une fibrose et hémosidérose30 des organes cibles en raison d’une hypoxie chronique ainsi que d’hémolyses, et transfusions répétées. 3. Des hépatites et une immunisation progressive due à des transfusions répétées. 4. Hypersplénisme31, splénomégalie, on y observe a aussi d’érythropoïèse ectopiques 5. progressivement de foyers La mort survenant à l’adolescence (+ 20 ans), souvent par décompensation cardiaque ou insuffisance rénale (secondaire à une hémochromatose multisystémique). 29 L’hémolyse intramédullaire est le signe caractéristique et l’hémolyse extra médullaire est là pour « couronner le tout » 30 en effet l’érythropïèse inefficace est le plus puissant stimulateur de la résorption digestive du fer 31 Spécifique dans un premier temps puis non spécifique du aux polytransfusions et augmentation de la captation de GR anormaux et allogéniques ? 21/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Traitement : Transfusion massive et répétée de sang déleucocyté dans le but de comprimer32 la moelle et ainsi de stopper les lésions osseuses Chélateur du fer : Desterioxamine (Desféral ® = DFO parentéral) à la pompe. Greffe de moelle allogénique avant la fibrose des organes nobles càd à un stade précoce de la maladie (mortalité = 1-2%) Splénectomie en cas de : Thrombopénie, importante des transfusions, rate douloureuse + AEG. Anémie à cellules falciformes( drépanocytose= Hémoglobine S). L’anomalie de structure de la chaîne induit une HbS dont la sensibilité à l’hypoxie est grande et se manifeste par une précipitation et une falciformation de ces GR (désaturés en O 2) responsable de thromboses. La forme homozygote se manifeste par des crises hémolytiques survenant au cours d’infections ou d’hypoxies. Le traitement est alors étiologique. Quant à la forme hétérozygote (HbA/HbS), elle se manifeste au cours d’hypoxies sévères uniquement. 4. Anémies hémolytiques extracorpusculaires a) D’origine immune. Anémie hémolytique auto-immune Cette anémie hémolytique résulte d’une immunocompromission antigéniquements normaux. face à des GR Les manifestations cliniques vont de l’hémolyse aiguë à l’hémolyse chronique à bas bruit. Les manifestations cliniques sont : 1. Signes d’hémolyse 2. Test de Coombs direct positif : avec soit une prépondérance : IgM et de ce fait une destruction davantage intravasculaire et hépatique IgG avec prépondérance du SRE splénique. 3. Dans ce cadre il faut rechercher : Une lymphopathie : leucémie, waldenström-myélome, lymphome. Un kyste aux ovaires LES Mononucléose, infection virale Pneumonie atypique Rectocolite ulcéro-hémorragique. Traitement : 32 Cortisone 2mg/kg càd de stopper l’hyperplasie compensatoire de la moelle 22/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Imuran Acide folique Splénectomie : en fonction de la corticothérapie, du test de Coombs et des résultats du test au Cr51. Transfusion de GR= exceptionnel. Anémies hémolytiques médicamenteuses immunologiques. Test de Coombs +if sans anomalie physiologique ou clinique : céphalosporines avec anomalie physiologique : -méthyl-dopa avec anomalie clinique : pénicilline à haute dose. b) D’origine non-immune. Hémolyse mécanique (schizocytes) : - Valve artificielle - µangiopathies : Moskovitz, CIVD, cancers disséminés. Hémolyse infectieuse : plasmodium falciparum. Hémolyse toxique : AsH3, phénacétine,… Hypersplénisme secondaire à une cirrhose. B. ANEMIES PAR INSUFFISANCE MEDULLAIRE. 1. Anémie aplastique. L’anémie aplastique se définit par la diminution ou l’arrêt de la production de cellules souches hématopoïétiques entraînant une pancytopénie. Le taux de survie est inférieur à 20% dans les 2 ans lorsqu’elle est traitée symptomatiquement. En théorie, 3 grandes anomalies peuvent conduire à une aplasie : Médicaments, radiations. Maladies auto-i. Syndrôme myélodysplasique. De manière plus prosaïque, on recherchera comme cause : Une origine médicamenteuse : Chloramphénicol Dépression médullaire Aplasie Fréquente Rare, idiosyncrasique Précoce tardive( 3 à 6 semaines). Prédominance éryrthroïde Pancytopénique Réversible Irréversible ,indépendante de la dose. Phénylbutazone, tolbutamide, perchlorate de potassium, Indométacine, sel d’or, sulfamides. Radiothérapie Infections virales 23/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge HNP Benzène Idiopathique S. anémique, infectieux, hémorragique, ni splénomégalie, ni adénopathies. 2. Anémies par envahissement médullaire. Hémopathies malignes Métastase tumeur solide. 3. Anémie de l’insuffisance rénale chronique. Avant transfusion, maintenant érythropoïétine (voir cours de néphrologie). 4. Erythroblastopénie acquise( parfois transitoire et liée au B19). Atteinte spécifique de la lignée érythroide avec : - Absence d’érythroblastes - Taux faible de réticulocytes - Anémie. 40% associée à un thymome Liée à des AC érythrocytaires. Ablation du thymome, corticoïdes, ciclosporines, immuran. 5. Myélosclérose primitive. Il s’agit d’un état myéloprolifératif qui se caractérise par une fibrose réactionnelle à l’atteinte médullaire initiale et qui se caractérise par une anémie et parfois une thrombocytopénie. Elle se caractérise par hépato-splénomégalie. Le traitement n’est pas codifié. V. COMPLEMENT SUR LES TRANSFUSIONS On a recours à une transfusion non pas d’après une biologie mais dans le but de traiter un patient. En effet, la tolérance à l’anémie dépend de : Age de la maladie Vitesse d’installation (permettant la mise en place de mécanismes adaptatifs par l’organisme). La décision de transfuser dépend de plusieurs facteurs (8) : (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) Taux de Hb Cause de l’anémie (si elle est curable, on évite la transfusion et on la traite) Coût de l’intervention (il est parfois plus intéressant de donner de l’Epo) Age du patient Présence d’autres pathologies (angor) Besoins métaboliques accrus (hyperthyroïdie) Chronicité de l’anémie (détermine la tolérance physiologique à l’anémie) Anticipation des pertes de sang 24/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge VI. Femme : POLYCYTHÉMIES Htc > 47% Homme : Htc > 52 % Hb > 16g Hb > 17,5g A. DEFINITION Augmentation de la masse globulaire circulante (MGC) : Hommes : >32ml/kg Femmes : >36ml/kg La mesure de la masse sanguine doit se faire au moyen de deux isotopes, l’un marquant le compartiment globulaire33, l’autre le compartiment plasmatique34. Lorsque l’Htc > 60%, la masse globulaire est accrue dans 100% des cas = 52-53 %35, 30% des cas seulement ont une MGC augmentée B. CLASSIFICATION PHYSIOPATHOLOGIQUE Polycythémie Masse globulaire circulante Erythropoïétine Primitive Secondaire Relative N (Htc>) N C. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : 1. Polycythémie primitive (Vaquez) 2. Polycythémie secondaire a) Par appropriée de la sécrétion d’epo - Haute altitude Maladie pulmonaire chronique avec insuffisance respiratoire (BPCO) Shunt G-D S.de Pickwick (obésité, hypoxie, hypercapnie) Hémoglobine anormale de haute affinité pour l’oxygène (rare)36 Oxyde de carbone37 (chez le gros fumeur : 5-6%) 33 Albumine marquée Hématies marquées 35 càd la limite de la normale 36 P50 est diminuée. Certaines hémoglobines ont une affinité augmentée pou l’O2 (HbCO, par exemple) et déplacent ainsi la courbe de dissociation vers la gauche. Cet état induit une hypoxie relative par déficit de relargage de l’O2 aux tissus et donc une réponse en epo. Cette libération d’epo induit une polycythémie compensatoire. La P50 est la valeur de pO2 correspondant à une saturation à 50% de l’Hb 34 25/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge b) Par inappropriée de la sécrétion d’epo : Tumeurs Hypernéphrome : très fréquent Hépatome Hémangioblastome du cervelet Cushing Phéochromocytome Affections rénales Kystes Hydronéphrose Transplantation rénale Intox au Cobalt 3. Polyglobulie relative (polyglobulie de stress) : Ce sont des patients mâles, fumeurs, à hautes responsabilités, stressés, HTA qui présentent une valeur de leur Htc élevée. Il s’agit en fait d’un « artéfact » de mesure, par du VGM et du volume plasmatique. Le traitement de ces patients passe par de mesure hygiéno-diététiques, pas de diurétiques pour l’HTA et éventuellement des saignées. D. MALADIE DE VAQUEZ 1. Etiologie C’est une maladie du sujet âgé L’hyperproduction globulaire est indépendante de l’epo. En effet, les valeurs de l’epo ne sont pas mais . La polyglobulie primitive est une altération de la cellule souche. Cette maladie s’inscrit dans le cadre des syndrome myéloprolifératif qui peut toucher aussi les P et les GB. 2. Clinique a) Symptômes initiaux Céphalées, fatigue, prurit (au bain chaud), vertiges, parfois amaigrissement, douleurs épigastriques ( du nombre d’ulcères gastriques), dyspnée, hémorragies et thromboses . b) Signes cliniques 37 - Erythrose faciale et des extrémités, cyanose - Splénomégalie, parfois hépatomégalie production endogène par la dégradation de l’hème : < 0.5%, affinité pour l’O2 200x sup. 26/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge - Troubles de la viscosité sanguine 38 : amaurose transitoire, AVC,… - Troubles digestifs : ulcères, infarctus mésentérique, S. de Budd Chiari. - Goutte 3. Biologie GR, Hb, Htc simultanée des GB et/ou hématopoïétique) :60% des cas vit B12 PAL leucocytaire VS sans les autres marqueurs inflammatoires (car l’échantillons est hypervisqueux) Hyperuricémie P (atteinte de la cellule souche 4. Exploration Les critères de diagnostic sont rigides car le traitement est constitué de cytostatiques potentiellement dangereux. Formule hémoleucocytaire, ac. urique, Fe sérique, urée39, créatinine, glycémie40, LDH, TGP (normaux), PAL leucocytaires. Mesure de la masse sanguine Gazométrie artérielle (pO2) Rx thorax (BPCO ?) et échographie rénale (pour rechercher des complications rénales). Echo splénique si rate douteuse à l’examen clinique Recherche d’une Hb anormale par le P50 et le dosage de HbCO. 5. Traitement Normalisation de l’Htc : A des valeurs < 47 % A l’aide de saignées de 300-500ml, 2-3 x par semaine et si le sujet est en bon état cardio vasculaire Période d’observation : on observe la vitesse de remontée de l’Htc, ce qui donne un indice d’évolutivité de la maladie Traitement de fond : Saignées : si elles ne sont pas trop fréquentes et doivent amener le patient à des valeurs d’ Htc à 47% maximum. 38 Le volume plasmatique est diminué et la vitesse de transit est diminuée : « sirop » L’acide urique peut induire une IRC 40 Détection d’un diabète qui augmente encore le risque C-V 39 27/28 Module 2 : Hématologie (partim 1) – Lignée rouge Phosphore32 : si sujet âgé et artérioscléreux. Cet isotope est un émetteur , il se fixe au niveau des cellules où il y a prolifération et au niveau de l’ os. Il induit donc une irradiation directe et indirecte des cellules de la moelle. Le danger est l’induction d’une leucémie myéloblastique iatrogène. Antimitotiques (Hydréa) : Si thrombocytémie avec risque thromboembolique (>1.000.000 P), car les saignées ne diminuent pas le nbr de P. Si la fréquence des saignées est trop importante Rem : en cas d’intervention chirurgicale, il faut amener le patient à un Htc < 47%. 6. Evolution La maladie évolue progressivement vers un état d’insuffisance médullaire (érythropoïèse inefficace) avec splénomégalie progressive et hémolyse périphérique (anémie progressive et recours à des transfusions). Une myélosclérose apparaît au stade terminal de la maladie. Plus rarement, on observe une leucémie aiguë (sans mutation) à partir de cet état de sclérose. Schéma : 7. Pronostic Survie moyenne de 10-15 ans si et seulement si le patient est bien équilibré La bonne surveillance médicale est essentielle, car les accidents vasculaires sont fréquents : Hémorragies : - par distension du lit capillaire suite à l’ du volume sanguin circulant et - par un certain dysfonctionnement plaquettaire (50% des P sont non fonctionnelles) malgré leur nombre important . Thromboses : par hyperviscosité et thrombocytémie. Les facteurs favorisants les accidents vasculaires sont : diabète, HTA, athérosclérose, vieillesse. Les interventions chirurgicales s’accompagnent de plus de saignements en peropératoire et de plus de thromboses en post-opératoire chez ces patients. 28/28
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