planche(s)contact - Patrick Remy STUDIO

planche(s) contact - 2014
Sofia Chalaguina
Julie Delabarre
Flore-Adèle Gau
Aras Gökten
Dominic Hawgood
Maïa Izzo-Foulquier
Audrey Lenchantin
Hanqing M
Maja A.Ngom
Yana Wernicke
Partenaire fondateur
Festival de photographies de Deauville
Thierry Dreyfus
Rinko Kawauchi
Tono Mejuto
Sarah Moon
Camille Picquot
Philippe Ramette
Henry Roy
Kristine Thiemann
planche(s) contact
Festival de photographie de Deauville
Édition #5-2014
15 €
25 octobre au 30 novembre 2014
Thierry Dreyfus
Rinko Kawauchi
Tono Mejuto
Sarah Moon
Camille Picquot
Philippe Ramette
Henry Roy
Kristine Thiemann
Sofia Chalaguina
Julie Delabarre
Flore-Adèle Gau
Aras Gökten
Dominic Hawgood
Maïa Izzo-Foulquier
Audrey Lenchantin
Hanqing M
Maja A.Ngom
Yana Wernicke
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Au-delà de la lumière
Beyond light
Ville rêvée et sublimée, Deauville se prête aux
convoitises photographiques les plus talentueuses
depuis 1860. Le festival Planche(s) Contact en a fait
son objet sous l’œil des plus grands photographes
contemporains révélant leur art aux côtés d’une
nouvelle génération prometteuse. Leurs regards
éclairent les facettes de notre ville, révélant le style de
chacun, un portrait dense et émouvant au plus près
d’une identité parfois insoupçonnée.
Enrichissant le fonds photographique de la Ville au fil
des éditions, chaque photographe invité séquence l’ADN
de Deauville. Cette année, Sarah Moon plonge au cœur
d’un hiver monochrome face à la mer, loin des clichés de
mode qui ont façonné sa réputation ; la japonaise Rinko
Kawauchi poétise les objets de la vie quotidienne, les
rendant singulièrement uniques ; le plasticien Philippe
Ramette installe au cœur de ses créations un voyage
décalé ; Thierry Dreyfus apprivoise la lumière pour mieux
la sculpter dans la chapelle des Franciscaines ; Henri
Roy fait surgir du cadre, avec légèreté, les préparatifs et
le départ de la course du Figaro initiée pour la première
fois à Deauville ; Kristine Thiemann, enfin, joue avec les
Deauvillais et leurs associations sur un mode ludique et
participatif.
Le festival refuse le cloisonnement de tous ces
imaginaires. Dix étudiants de cinq écoles de
photographie européennes accueillis en résidence cet
été composent une vision enthousiaste de la ville qui
s’adjoint aux œuvres de la commande publique. Avec la
complicité de la fondation Louis Roederer, l’un d’entre
eux sera primé mais l’essence même de leur travail à
Deauville trouve matière à partage et à conseils sur la
base d’un challenge créatif. Une opportunité inédite !
Sujet et écrin de ce festival, Deauville ouvre ses lieux
les plus emblématiques à l’exposition de ces œuvres
photographiques. À ce titre, l’espace culturel en devenir
Les Franciscaines accueille Thierry Dreyfus, Henry Roy,
Tono Mejuto et Camille Picquot, lauréats du Concours
Planche(s) Contact 2013. Un site d’évidence pour ce
festival puisque les collections photographiques de la
ville y trouveront leur place d’ici quelques années.
Aux regards des photographes consacrés, Planche(s)
Contact associe l’œil de passionnés regroupés au sein
d’un Off convivial et encourage tous les participants
amateurs ou professionnels au concours de la 25e heure.
À Deauville, chacun peut lire ou écrire la photographie
selon son propre rythme, tissant un indicible lien
social entre ses habitants. Faire de la ville une terre à
redécouvrir, réinventée chaque année sous l’objectif
d’artistes, capteur d’une lumière universellement
célébrée par les impressionnistes.
A dream and sublimated city, Deauville appeals to
talented photographers since 1860. The Festival
Planche(s) Contact perpetuates the link through the
eyes of major contemporary photographers who reveal
their craft along side a promising new generation.
Their gaze sheds a light on the facets of our City,
stylishly unveiling the dense and moving portrait
of a occasionally-surprising identity.
Each photographer, contributing to the expansion of
the City’s photographic archive, sequences Deauville’s
DNA. This year, Sarah Moon, facing the sea, dives at
the heart of a monochrome winter, away from the
fashion images that have shaped her reputation;
Japanese photographer Rinko Kawauchi instills poetry
in the objects of the every day, and they become
unique; plastic artist Philippe Ramette settles at the
heart of his creations for an unsettling journey; Thierry
Dreyfus captures light, sculpting it in the Franciscan
Chapel; Henri Roy subtly documents the Figaro Sailing
Race’s preparations as it kicks off for the first time in
Deauville; and Kristine Thiemann plays with Deauville’s
inhabitants, playfully engaging them in a participative
project.
Determined to share these imaginaries, the City offered
a summer residence to ten students from five European
Photography schools to compose an enthusiastic
vision of the city. Their works will enhance the City’s
public collections, and thanks to the kind support of
Fondation Louis Roederer, one of them will be awarded
a prize. The essence of their work about Deauville
can thus be shared and discussed through a creative
challenge. An attractive opportunity!
Both subject and host of the Festival, Deauville opens its
most emblematic venues to welcome this photographic
creativity: the Franciscaines, a cultural space in the
making welcomes Thierry Dreyfus, Henry Roy, as well as
Tono Mejuto and Camille Picquot, both recipients of the
2013 Planche(s) Contact Contest. A logical venue since it
will soon shelter the City’s photographic collections.
In addition to the visions of established photographers,
Planche(s) Contact also wishes to shed light over
the work of passionate amateurs who can take part
in a friendly OFF, and encourages the amateurs and
professionals who enter the contest The 25th Hour.
In Deauville, photography is accessible to each and
every one, and helps weaving an undeniable social link
within the community. Every year the city becomes a
territory to be discovered and reinvented through the
lens of artists capturing its distinctive light universally
celebrated by the Impressionists.
Philippe Augier
Maire de Deauville
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Philippe Augier
Mayor of Deauville
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Résidences 2013
Résidences 2011
Planche(s) Contact 2014
Planche(s) Contact 2014
Grégoire Alexandre
Audrey Corregan & Erik Haberfeld
Harry Gruyaert
Lucie et Simon
Kishin Shinoyama
Gunnar Smoliansky
Lore Stessel
Terri Weifenbach
David Armstrong
Namsa Leuba
Meffre et Marchand
Lars Turnbjörk
Massimo Vitali
Photographie : Procédé au moyen duquel on fixe sur une
plaque sensible, à l’aide de la lumière, l’image des corps qu’on
place devant l’objectif d’une chambre obscure. Il est fondé sur
les propriétés chimiques dont jouissent quelques rayons de
la lumière, qui leur permettent d’agir sur certains corps très
sensibles à leur action.
(Dictionnaire Littré)
The process of producing images of bodies placed before the
lens of a camera obscura by the action of radiant energy,
especially light on a sensitive surface. It is based on the
chemical properties of specific sunrays that allow them
to act upon specific bodies very sensitive to their action.
(Littré Dictionnary)
Fabiola Cedillo
Laetitia Jeurissen
Marie Leroux
Jonathan Llense
Tono Mejuto
Pauline Miserez
Hemya Moran
Camille Picquot
Peter Watkins
Manon Wertenbroek
Résidences 2012
Filip Dujardin
Kate Fichard
Simon Procter
Paolo Roversi
Kourtney Roy
Tania & Vincent
Maria Barkova
Sylvain Couzinet-Jacques
Julia De Cooker
Valentina Giringhelli
Eugenia Ivanissevich
Alice Evans
Kate Fichard
Damian Griffiths
Romain Mader
Cyril Porchet
Lizzie Vickery
Lumière ! À l’ère du numérique, nombreux sont ceux
qui oublient que la photographie vient de la lumière
et du moment où elle impressionne la pellicule ! Une
pellicule et non un fichier ! Pour cette cinquième
édition, la plupart des photographes, mais aussi de
nombreux étudiants, ont utilisé l’argentique, du nom
du sel d’argent qui recouvre les films. La nouvelle école
invitée, l’Ostkreuzschule de Berlin, n’autorise ses
étudiants à travailler en digital qu’en troisième année !
Non par nostalgie ou snobisme, mais tout simplement
parce que pour restituer la lumière il n’y a pas mieux
que l’argentique. Sarah Moon utilise ses derniers films
polaroids négatifs, ce sont eux qui restituent le mieux
la lumière hivernale de la plage. Idem pour Rinko
Kawauchi, fascinée par les mouvements du ciel et de la
mer. Même chose pour Thierry Dreyfus, spécialiste des
mises en lumière (artificielles), en quête (perpétuelle)
de la lumière naturelle.
Certes, l’on peut objecter que Philippe Ramette n’aurait
pas pu réaliser ses images sans la retouche numérique.
Il a utilisé un appareil numérique, mais il bannit de sa
pratique artistique toute retouche au Photoshop ou
autres logiciels, le film Making of que nous diffusons
dans les lieux d’exposition en témoigne ! Henry Roy
a suivi le départ de la course du Figaro, comme s’il
filmait un rêve en couleur, des impressions, que des
impressions de l’instant vécu et magique…
L’Allemande Kristine Thiemann est elle allée à la
rencontre des Deauvillais, pour de nombreuses parties
de fous rires… et des photos inédites et drôles !
Enfin, Camille Picquot et Tono Mejuto, les deux
lauréats du Prix de la Fondation Louis Roederer 2013,
ont pu revenir à Deauville pour parfaire et poursuivre
leurs travaux engagés l’année dernière.
Résidences 2010
Charles Fréger
Lise Sarfati
Guillaume Collignon
Nicolas Genta
Namsa Leuba
Noha Moktar
Charles Negre
Cédric Raccio
Dans la même collection
Prune Simon-Vermot / Michal Florence Schorro
Marie Sommer
Lore Stessel
Cinquième année de notre promenade
photographique, toujours de l’inédit, et encore de
nouveaux regards sur la ville !
2010-2011
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2012
2013
Light! In our digital era, many tend to forget that
photography stems from light, when the surface of
the film is exposed to it! A film, not a file! For this fifth
edition, most photographers as well as many students
have used silver films, named after the layer of silver
salts covering the films. The newly invited Berlin’s
Ostkreuzschule actually does not allow its students
to use digital before their third year!
Far from being a form of nostalgia, or a sign of
snobbism, it is fundamentally because nothing can
restitute light better than silver photography. Sarah
Moon uses her last Polaroid negative films, the best
possible for conveying winter light over the beach. Just
as Rinko Kawauchi, fascinated by the shifting skies and
sea, or Thierry Dreyfus, a master in (artificial) lighting
in (perpetual) quest for natural light.
Though some may assert that Philippe Ramette could
not have possibly produced his images without digital
retouching – he did however use a digital camera –
he has clearly banished Photoshop retouching from his
practice; the movie Making of, featured in the exhibition
space, proves it! Henry Roy covered the kick off of the
Figaro Sailing Race as if he were filming a dream in
colors, impressions, nothing but impressions of the
magical experience of the moment…
German photographer Kristine Thiemann met
residents and shared many laughs with them…
as well as funny and original images!
Finally, Camille Picquot and Tono Mejuto, both
recipients of the 2013 Louis Roederer Award, were
offered an opportunity to return to Deauville to pursue
their projects initiated a year ago.
For the fifth edition of our photographic wanderings,
more original works, and new perspectives on the City!
Patrick Remy
Artistic director
Patrick Remy
Directeur artistique
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Sarah Moon
Deauville – Face mer
Carte blanche – le 8 janvier – l’hiver. Le ciel se confond avec
la mer – l’horizon se dessine en filigrane – le sable s’entasse
au ras des planches.
Le froid – le silence – le calme – la ville a éteint ses
guirlandes.
La nuit tombe à 5 heures – de ma fenêtre les cabines, comme
un train arrêté, devant la rue déserte.
Le lendemain la lumière a changé – personne sur la plage –
au loin, un cheval minuscule. Je regarde l’horizon –
je photographie les lignes – tout est loin. Je photographie
l’absence, le manque, les bains, le temps suspendu, le reflet
des nuages sur les vitres du Ciro’s fermé.
Et ainsi de suite – à marée basse, à marée haute –
sur le boulevard de la Mer, d’un bout à l’autre et jusqu’à la
digue – je vais, je viens, je m’arrête. Et puis le vent se lève –
le bleu devient gris – puis plus sombre encore – et je retourne
sur mes pas.
La ville était dans mon dos, je suis restée face à la mer.
Sarah Moon
Photographe de mode et de publicité depuis 1968,
Sarah Moon obtient très vite éloges et prix à Paris,
Londres, New York ou Tokyo, où ses expositions
sont très remarquées. Ses photos font l’objet de
publications dans de nombreux magazines, ainsi que
dans quantité de livres (Souvenirs improbables, Le
Petit Chaperon rouge, 12345…). Depuis 1980, elle a
signé plus de cent cinquante films publicitaires ainsi
que plusieurs longs métrages.
Représentée par la galerie Caméra Obscura
www.galeriecameraobscura.fr
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Rinko Kawauchi
J’aime les détails, les petites choses qui nous entourent.
En fait, le quotidien me fascine. Par mon travail, je cherche
à découvrir la richesse du monde », répond Rinko Kawauchi
lorsqu’on lui demande de définir son œuvre. Cette richesse,
elle la trouve dans les moments et les objets de la vie
ordinaire. Une part de pastèque entamée, une cuillère à café
ou une goutte d’eau au creux d’une feuille : la photographe
révèle la beauté des choses insignifiantes. Son travail est
caractérisé par une sérénité, un style poétique, illustrant
les moments ordinaires de la vie, qu’elle photographie
principalement en utilisant un format 6×6. En juillet,
elle a passé plusieurs jours à Deauville, flânant dans la ville,
impressionnée par tous les chevaux, fascinée par le ciel et
la mer rivalisant en variations de couleurs.
Née au Japon en 1972, Rinko Kawauchi est diplômée
de l’université d’art et de design de Seian. Après une
courte carrière dans la publicité, elle fait une entrée
magistrale dans le monde de la photographie en 2002,
en publiant simultanément trois ouvrages qui
la révèlent au grand public. Elle a été exposée en
France aux Rencontres d’Arles (2004) et à la Fondation
Cartier pour l’art contemporain Paris (2005).
Représentée par les galeries Priska Pasquer en
Allemagne et Meessen De Clercq en Belgique.
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Philippe Ramette
Philippe Ramette est un artiste plasticien né
en 1961 à Auxerre, dans l’Yonne. Il vit et travaille
à Paris. Sculpteur avant tout, il crée des objets dont
le propos n’est pas tant leur utilisation quotidienne
que le processus de réflexion qu’ils engagent.
Après les avoir créées, il met ses sculptures en
scène dans des photographies. Sa pratique joue en
général sur l’imaginaire, le déplacement de sens
et les modifications de la perception. Ses œuvres
témoignent d’un sens aigu de la démonstration par
l’absurde. Philippe Ramette se met lui-même en scène
dans son costume, il compose l’image d’un paysage
dont il fera partie de façon extravagante, image
visuellement étonnante ou renversante (au sens
littéral). Ses photographies, ou plutôt ses « sculpturesinstallations », ne subissent aucune retouche ni aucun
montage, car l’artiste cherche avant tout à préserver
son travail de sculpteur.
Représenté par la galerie xippas Paris
www.xippas.com
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Henry Roy
Visions deauvillaises
J’avoue ne pas connaître grand-chose à l’univers de la
voile, et n’ai rien d’un photographe de sport. En revanche,
il m’arrive régulièrement, depuis dix ans, de passer mes
week-ends, en famille, à Deauville (ville que j’ai beaucoup
photographiée). Lorsque l’on m’a proposé de travailler
sur le départ de la course du Figaro, j’ai d’abord douté de
ma légitimité à couvrir un tel événement. Mais je me suis
immédiatement ravisé à l’idée de vivre cette expérience
nouvelle, tout en réinterprétant un environnement familier.
Ce travail rend compte d’une flânerie, en marge d’un
événement dont n’apparaissent que des fragments.
En mimant la candeur du profane, j’y ai photographié
– comme l’on rêve – ce qui retenait mon attention. Tout
regard étant, par nature, singulier, je n’accorde que peu
de crédit aux règles et formules acquises gouvernant
habituellement la couverture d’un événement. Mon opinion
est que la restitution fidèle de sa propre perception d’un
instant vécu, sans autre guide que l’intuition, est la plus
authentique façon d’aborder un sujet. Chaque photo, fruit
d’une profonde attention, devient alors un signe chargé de
son énergie propre, elle-même impliquée dans la restitution
d’une sensation, un sentiment, une réminiscence. Elle est à
la fois une offrande du hasard, et une émanation essentielle
du photographe. Plus que de style, il y est question d’un
point de vue sur le monde et soi-même, d’une attitude face
à l’existence. Une apparition domine mes souvenirs de ce
séjour : celle du premier concurrent prenant le large une
fois dépassée l’ultime bouée balisant le départ de la course.
Accroché à sa barre, il salua de sa main libre notre équipage
de presse. Son bateau, incliné dans les vagues, filant vers
l’inconnu. J’ai alors fortement ressenti toute l’admiration
et le respect que m’inspirent ces grands marins, aventuriers
aux tempéraments façonnés par les vents. De cette
émotion-là, qu’aucune photo ne saurait exprimer, vous
ne verrez malheureusement rien. Mais elle reste gravée dans
le disque dur de ma mémoire. Et resurgira sans doute sous
une autre forme, en un autre lieu, dans un futur opportun.
Henry Roy (août 2014)
Henry Roy est né à Port-au-Prince (Haïti) en 1963.
Il vit et travaille à Paris.
www.henryroy.com
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Kristine Thiemann
Après avoir été assistante et travaillé dans la mode,
Kristine Thiemann, diplômée de l’Académie de photographie
de Hambourg, développe depuis plusieurs années un travail
interactif avec les habitants de diverses villes. Elle cherche
à animer ou, dans certains cas, à réanimer la conscience de
ces gens pour l’attachement qu’ils ressentent à l’égard de
leur ville. Ils deviennent alors des figurants, des complices
du photographe et sont les seuls personnages de ces petites
mises en scène le plus souvent burlesques. La photographe
parle avec les habitants, regarde, scrute l’environnement,
et la prise de vue se transforme en une action de groupe,
où tout le monde participe pour parvenir au meilleur
résultat possible.
Mairie clicks
Kristine Thiemann aime suspendre l’évolution d’une
société, le temps qu’elle y trouve elle-même ses
repères, pour narrer un peu de ses rêves burlesques.
L’artiste est venue en mai dernier à Deauville,
accompagnée de son équipe, à la rencontre des
habitants qui sont devenus, l’espace d’une photo,
des acteurs de ses saynètes décalées marquées par
l’humour et la dérision.
www.kristinethiemann.com
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Le sable doré Babyfoot
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Caca chic
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Les chaussures d’Hubert
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Le maillon faible
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Les Philippes
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La gravité du ciel
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Thierry Dreyfus
L’écho du travail de Thierry Dreyfus est ailleurs,
dans sa collaboration avec le monde de la mode
dont il éclaira les défilés dès 1983 (Versace,
Jil Sander, Comme des Garçons, Acne, ou le dernier
défilé d’Yves Saint Laurent en 2002) et dans des
installations artistiques réalisées lors de temps forts
de l’art contemporain en France et à l’étranger (de
la réouverture du Grand Palais à Paris, au Borusan
Contemporary Art Museum d’Istanbul en passant
par plusieurs Nuits Blanches à Paris et Versailles).
Mais à force de maîtriser et de diriger la lumière pour
des instants éphémères, Thierry Dreyfus travaille
également comme photographe, un travail tenu
secret pendant longtemps – vingt-cinq ans –, avec
un seul but, une seule obsession : capturer la lumière
! Photographier des lumières qu’il n’a pas créées
mais qu’il a observées et qui l’ont ému. Capter et
partager l’essence de la lumière est son but dans la
photographie, mot qui d’ailleurs signifie littéralement
« écriture de la lumière ». À Deauville, il a capturé
les lumières, celles du ciel mais aussi les lumières
artificielles qu’il a essayé de maîtriser. Il regarde les
paysages à hauteur du sol. Comme il est aussi un
designer de la lumière, il a eu carte blanche pour
animer, éclairer la chapelle des Franciscains, une
performance inédite avant rénovation du lieu !
www.thierry-dreyfus.com
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Camille Picquot
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Domestic Flight
Un récit s’articule au détour des images. Entrons par
le regard dans l’intimité du commun, pour y voir un
registre d’actions inconnues menées en contexte ordinaire,
l’inventaire de phénomènes rituels et cachés, ou encore un
espace clinique où se côtoient douceur et solitude. À chaque
occurrence son pendant d’impossible. Dans ces états de
fait d’apparence objective, il s’agit de questionner. Le banal
cesse de l’être quand il est déployé, et l’on imagine d’autant
plus qu’on voit peu. Ici les vestiges de nature s’amalgament
aux effets de l’industrie dans un calme parfait, où l’intérieur
comme le dehors offrent un cadre privé. L’austérité s’insinue
dans les formes, non dans les sensations, puisqu’il est
question de dépouillement mais aussi de matière. D’une
scène à l’autre, les textures se répondent, les circonstances
se troublent. La vue agit sur l’épiderme. Chaque composante
veut ranimer une sensation connue par tressaillement.
L’image, aussi froide soit-elle, en appelle au toucher.
L’ordinaire est sorti de lui-même : on cherche encore
les circonstances de ce débordement.
Contact : [email protected]
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Tono Mejuto
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2013
Stars & Stripes
Je reviens à Deauville à l’occasion du 40e anniversaire du
Festival du film américain de Deauville, où se retrouvent
les célébrités pour découvrir les dernières productions
cinématographiques. Avec plus ou moins de succès, je tente
de capter un peu de ces instants de génie. Stars & Stripes
est un essai bref sur l’impossibilité de voir.
www.tonomejuto.com
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Les étudiants 2014 entourent Patrick Rémy, directeur artistique du festival.
Photo Camille Picquot
Concours étudiants
Fondation Louis Roederer
Student Prize
Fondation Louis Roederer
Quarante, depuis 2010, ce sont quarante étudiants
de différentes écoles d’art européennes (section
photographie) qui ont été invités en résidence
à Deauville, quarante étudiants invités à concourir
au Prix Louis Roederer.
Tous ont eu le privilège d’avoir une première
commande, des publications, une résidence artistique
avec un budget de création (c’est rare aujourd’hui !).
Tous ont pu se confronter au regard de photographes
déjà installés (ceux qu’ils ont côtoyés pendant le mois
de juillet pendant leur résidence) et à celui, aguerri,
du jury de professionnels. Pour certains d’entre eux,
l’aventure a continué l’année suivante, avec une
nouvelle commande et une exposition avec les grands !
Les écoles de photographie sont nombreuses. Nous
aimons en inviter une nouvelle chaque année. Cette
année, nous accueillons l’Ostkreuzschule de Berlin,
un nouveau regard en perspective !
Pour certains des ces quarante étudiants, le festival
a permis de commencer une belle carrière : quelques
autres prix, pour certains des livres ou de belles
expositions quand ils n’ont pas intégré des galeries.
D’autres sont retournés dans leur pays d’origine
après avoir terminé leurs études. Depuis 2010, avec
le festival Planche(s) Contact, nous avons eu le
privilège d’accueillir une bonne dizaine de nationalités
différentes (des Européens, des Russes, des Israéliens,
des Équatoriens, des Canadiens, des Chinois…).
Forty. Since 2010, forty photography students
from various European art schools were invited for
a residence in Deauville, forty students invited to
compete for the Louis Roederer Award.
They all had the privilege to be selected to produce a
first commission, a publication, and were offered a
residence and a production budget (so rare nowadays!).
They all had the opportunity to confront themselves
to established photographers (who were present in
July during their residence) and to the sharp eye of
a professional jury. Some furthered the adventure
the following year, with a new commission and the
opportunity to see their work exhibited next to some of
the best photographers!
There are many photography schools. We like to
invite a new one for every edition; this year, Berlin’s
Ostkreuzschule will share their vision!
The Festival has given some of the students an
opportunity to launch their career: some received
awards, others published books or had their first
exhibitions, and some even found a gallery. Others
returned to their native country after completing their
studies. Since 2010, the Festival Planche(s) Contact
has had the privilege to welcome more than ten
different nationalities (Europeans, Russians, Israelis,
Ecuadorians, Canadians, Chinese…).
Reste en mémoire des souvenirs, des rencontres qui
marqueront leur début de carrière et une démarche
artistique qu’ils ont eu le temps d’affiner. La ville
de Deauville aura aidé leurs débuts et leurs œuvres
intégreront les collections du futur musée de Deauville.
Their memory is filled with recollections of encounters
that will mark their early career, and they were granted
the necessary time to refine their artistic project.
The City of Deauville supported their initial steps and
their productions will join the collections of future
museums.
Patrick Remy
Patrick Remy
Directeur artistique
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Artistic director
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Le jury 2014
Les 5 écoles européennes invitées
> Bettina Rheims
Photographe, présidente du jury
Ostkreuzschule, Berlin
L’Ostkreuzschule de Berlin, partenaire de l’agence du
même nom, est un établissement privé d’apprentissage
de la photographie. L’école propose une formation à
visée professionnelle, qui englobe l’histoire de la
photographie et ses principaux genres – documentaire,
journalistique et artistique. L’objectif central, à la fin
des trois ans et demi d’apprentissage, est d’encourager
les élèves à appréhender le monde qui les entoure avec
leur propre regard artistique. Grâce à un enseignement
aussi bien théorique que pratique, chacun doit ainsi
être capable de se constituer une grammaire visuelle
autonome. L’école dispose de ses propres salles
d’exposition destinées entre autres à la présentation de
travaux de fin d’étude, et organise chaque année
plusieurs workshops regroupant les plus grands noms
de la photo.
Première participation.
www.ostkreuzschule.de
> Philippe Augier
Maire de Deauville
> David Bault
Agent de photographe
> Anne Biroleau-Lemagny
Conservatrice département de la photographie B.n.F.
> Serge Bramly
Écrivain
> Édouard Carmignac
Collectionneur
> Thierry Consigny
Publicitaire
> Babeth Djian
Directrice magazine Numéro
> Alain Genestar
Directeur magazine Polka
> Thierry Grillet
Directeur de l’action culturelle de la B.n.F
> Didier Mouchel
Chef de projet de la mission photo au Pôle Image
de Haute-Normandie
> Jean-Jacques Naudet
Fondateur du Journal de la photographie
puis en 2013 de l’Œil de la photographie
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Royal College of Art (RCA), Londres
Créé en 1837. Cette institution basée dans le quartier de
Kensington, à Londres, est la seule école d’art et de
design de niveau post-diplôme au monde dispensant
exclusivement un master en deux ans accessible à des
candidats déjà diplômés. Quelques élèves célèbres : le
peintre David Hockney, le chanteur Ian Dury, les artistes
plasticiens Jake et Dinos Chapman, le sculpteur Tony
Cragg, le cinéaste Ridley Scott, le sculpteur Henry
Moore. Quatrième participation.
www.rca.ac.uk
BlankPaper escuela, Madrid
Créé en 2003, est l’un des premiers collectifs de
photographes qui a émergé en Espagne, la plate-forme
de travail et de création de sept photographes qui
défendent une photographie sincère, personnelle et loin
des lieux communs. Fondée en 2006 dans le but d’offrir
une formation photographique tirée de l’expérience de
ses membres et d’autres photographes. Elle offre des
cours, des ateliers à Madrid et Valence, mais aussi – et
c’est une expérience – une école en ligne. Cette école
combine travail éducatif et projets culturels, comme
l’organisation d’expositions de photographes émergents,
des conférences, des projections et des présentations de
livres, devenant ainsi un lieu de rencontre pour les
photographes, artistes, étudiants et le grand public.
Seconde participation.
www.blankpaper.es
École nationale supérieure de la photographie (ENSP), Arles
Depuis 1982, plus de 700 étudiants de tous pays y ont
reçu une formation. L’enseignement prend soin de
former avant tout des photographes auteurs, mais elle
donne également des moyens de découvrir d’autres
champs inhérents au monde de l’image, avec la
formation de nombreux commissaires d’exposition, de
conservateurs, d’historiens, d’iconographes…
Troisième participation.
www.enp-arles.com
École supérieure des arts visuels, La Cambre, Bruxelles
Fondée en 1927 par l’architecte et designer Henry Van de
Velde, c’est l’une des principales écoles d’art et de
design de Belgique. Elle compte 700 étudiants répartis
dans 17 départements ou options artistiques dont la
photographie. La Cambre est installée au cœur de
Bruxelles. Seconde participation.
www.lacambre.be
81
Sofia Chalaguina
La Cambre (Bruxelles), Russie/Belgique
Deauville(s)
Ce travail d’exploration urbaine vise à exprimer
Deauville dans sa pluralité. Loin des représentations
stéréotypées, l’idée que l’on se fait de cette ville balnéaire
est questionnée. Cette collection de fragments, de détails
incongrus dissimulés derrière la façade touristique de
la ville reconstitue métaphoriquement l’identité des
lieux, leur confrontation rend compte d’une esthétique
complémentaire et définît un Deauville plus authentique.
www.sofiachalaguina.com
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Julie Delabarre
BlankPaper (Madrid), France
All Coasts are Not (That) Blue
La côte sur laquelle est située la ville de Deauville a reçu
le nom de Côte Fleurie au début du xxe siècle, comme
appellation différenciatrice touristique pour attirer les
vacanciers, à l’heure de l’explosion des stations balnéaires
et autres Côte d’Azur, d’Albâtre, d’Opale…
Le nom d’un lieu de vie, d’une ville reflète-t-il donc réellement
ses caractéristiques propres ?
Par le biais de photographies (apparemment ?) directes,
installées en parallèle avec des documents touristiques,
All the coasts are not (that) blue joue avec les fleurs,
les éléments urbains de jardins et les espaces pour
questionner l’imagerie, la représentation touristique
qu’apporte le nom d’un lieu et ses relations avec la ville,
sa « réalité ».
Contact : [email protected]
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Flore-Adèle Gau
ENSP (Arles), France
Doppelgänger
C’est le double inquiétant d’un Deauville qui se fait
ici décor d’une fiction.
Fiction qui se situe volontairement à l’intersection des
éléments emblématiques et des clichés de cette ville des
planches, des plages, du casino et du Royal Barrière.
Les images sont tour à tour hantées, noyées.
Doppelgänger est une ombre, une présence fantomatique,
un déjà-vu, un reflet, un double-walker.
www.floreadelegau.com
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Aras Gökten
Ostkreuzschule (Berlin).Turquie/Allemagne
Transplant
Le film de Godard Alphaville traite d’une ville construite
et contrôlée par l’ordinateur Alpha 60. C’est une ville fondée
sur une logique scientifique dans laquelle les émotions sont
condamnées à mort. De la même manière, mon travail
se concentre sur une ville artificielle du futur en radicale
opposition à la nature. Si la nature urbaine est planifiée
et plantée par la main de l’homme, elle n’en défie pas moins
la logique constructiviste et développe sa propre forme.
Les motifs peuvent en partie être empruntés à des lieux réels
mais ils génèrent surtout des images fictives, intérieures.
www.arasgoekten.com
88
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Dominic Hawgood
RCA (Londres), Royaume Unis
Construire le ‘Réel’
Dans sa forme la plus simple, mon travail s’intéresse au
réel au virtuel. Je suis fasciné par la technologie et désireux
de trouver de nouveaux modes de fabrications des images ;
j’aime aussi soustraire des choses du monde réel. J’observe,
j’étudie et j’isole des objets, je les retravaille souvent en
studio, toujours avec cette volonté de conjurer quelque
chose par ce travail, pour tenter d’emmener le spectateur
quelque part.
Planche(s) Contact m’a permis de réfléchir à la manière
de rapprocher ma pratique de l’univers de l’imagerie
générée par ordinateur. Par un processus fondé sur la
photographie mais tributaire de logiciels, j’ai opté pour
l’idée du mercantilisme en le considérant en termes virtuels.
J’ai scanné des objets avec un appareil photographique,
puis j’ai utilisé ces images pour créer des points de données
qui se sont ensuite traduits en un modèle en 3D, sur
lequel a été appliqué un « vernis » virtuel. La géométrie
résidait dans la production via un logiciel de rendu qui
ma permis d’imaginer un nouvel environnement de studio
tout en explorant les possibilités offertes par une nouvelle
esthétique numérique.
www.dominichawgood.com
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Maïa Izzo-Foulquier
ENSP (Arles), France
Catégorie / Sans Lendemain
Catégorie / Sans Lendemain est un ensemble d’images
et de textes nés de la volonté d’approcher la ville de Deauville
à travers le corps humain, l’intimité et la sexualité. Le point
de départ de ce travail est une série de recherches sur un site
internet dédié aux rencontres « sans lendemain ». Par le biais
de ce site, j’ai contacté 150 Deauvillais. Au lieu de services
sexuels, je leur ai proposé de les photographier nus dans
un lieu de leur choix à l’intérieur de la ville.
Le premier temps de ce travail, intitulé L’attente, révèle
en textes et en images un processus de recherches,
de rencontres, et de négociations parfois délicates avec
les hommes qui ont répondu à ma demande. Il témoigne
de plusieurs journées d’expectative où les rendez-vous
prévus, par jeu, par pudeur ou par crainte, n’arrivaient
jamais.
Il atteste de l’errance à laquelle j’ai été confrontée, de ma
frustration face à l’impossibilité de produire des images,
et de ma persévérance dans la quête de ces corps invisibles,
irréels, dont je n’avais l’empreinte écrite que sur l’écran
d’un téléphone ou d’un ordinateur.
Plus tard, du web au réel, des rencontres se sont réalisées.
Certains se sont prêtés au jeu. Le rendez-vous, la seconde
partie de ce travail, est un ensemble de cinq images
d’hommes nus, en pleine ville. Merci à eux de m’avoir aidée
à mener à bien mon projet.
Contact : [email protected]
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Audrey Lenchantin
La Cambre (Bruxelles), France
Partition
L’enjeu : s’effacer pour s’accorder. Fragmenter pour s’intégrer.
Un reflet à l’image de ce qu’elle est et une matérialité à celle
de son idée ; le détail s’émancipe de son entité pour n’être
plus que la trace du vivant, le témoin d’un passage. Lieu
emblème, corps totem, la typologie reste vaine puisque
incomplète mais la ville chimère s’ancre tout de même dans
une réalité matérielle. Le praticable se libère de ses limites
et le parcours, démuni de toute connaissance interne,
se trace par-delà une texture, une forme, une couleur.
Contact : [email protected]
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Hanqing Ma
RCA (Londres), Chine
Cold Memories
« La maison, comme le feu et l’eau, me permettra de me
souvenir d’éclairs de rêves éveillés qui illuminent la synthèse
d’une mémoire… réminiscence immémoriale et associée
à l’imagination… »
La Poétique de l’espace, Gaston Bachelard
Cette série de travaux dirige le regard sur l’espace et
les objets d’aspect sculptural des sites de construction.
En tant que tel, l’espace de construction n’a pas d’identité
ni de fonction ; il n’est que mémoire.
Deauville est dotée d’un espace extérieur immaculé et
coordonné. Au regard des autres perspectives et aspects
de la ville, les espaces intérieurs sont en quelque sorte les
vestiges des activités de ses habitants, lorsque passait
le temps. Puis ces sites de construction sont devenus
des « espaces entre-deux » durant tout le processus
de construction urbaine, à la fois spatialement et
temporellement.
En recombinant les objets et l’espace physique environnant,
j’ai essayé de concentrer le regard de l’observateur sur eux
tout en les rapprochant de nous avec émotion.
Reconsidérant la phénoménologie de l’imagination par
la photographie, ces images pourraient soulever plusieurs
questions : comment était l’espace auparavant ?
Que va devenir la ville ?
Contact : [email protected]
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Maja A.Ngom
RCA (Londres), Pologne/Sénégal
Polish/Senegalese
« Le génie c’était qu’entre ces palaces et l’océan il y avait un
très grand espace vide. Rien que l’océan. Oui c’était à crier
de tant de beauté. C’était fou. La mer arrivait au bord des
palais quand il y avait la tempête et l’écume de la tempête,
oui c’est ça : sans danger. Deauville [...] était abandonnée
à la mer, ou donnée à elle. La place vide était une espèce de
chambre d’écho. [...]
Marguerite Duras, Deauville la mort
(Éd. de L’Herne, 2005)
En venant à Deauville, je m’attendais à faire face à la mer,
mais j’y ai rencontré un vaste espace vide. Je l’ai habité,
ce ruban entre la mer et les rochers placés là pour protéger
les entrailles de Deauville. Cette large bande de terre entre
eau et terre, désertée, m’a permis de respirer, et de créer
à nouveau. C’est ainsi que je suis tombée sur elle.
Elle attendait immobile, une photographie prête à être
prise, un silhouette venant d’un ailleurs lointain. Son
visage détourné, toujours évasif. Son corps reposant sur les
pierres comme pour les embrasser, parfois dépassé par leur
lourdeur, jamais cependant écrasé par elles. Certains jours
alors que je l’observais de loin je pouvais la voir jouer avec
les dépouilles froides de ces pierres.
Chaque jour, elle empruntait les même rythmes : ceux de la
mer et ceux de son travail : faisant et défaisant son nid, son
abri. Chaque jour elle rendait son propre corps à ses racines
et chaque jour elle tentait de s’installer, de trouver sa place
entre mer et terre. Détachée.
Et puis un jour elle a disparu. La mer, n’était que murmures
portés par le bruit assourdissant des vagues, balayait
doucement le sable sur lequel elle s’était tenue : je laisse
ma mère me caresser le visage comme elle le faisait lorsque
j’étais enfant. Je sens le sel fondre sur ma langue,
le vent taquiner ma chevelure dentelée. De cette montagne
faite de sable je peux la retrouver lorsqu’elle revient au
crépuscule. Je lui apporte des pierres, qui fondent en galets
dans sa bouche.
www.majangom.com
98
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Yana Wernicke
Ostkreuzschule (Berlin), Allemagne
Stella Nova
Découvrir un lieu inconnu signifie toujours de l’éprouver
de manière abstraite. J’ai voulu explorer et exagérer cette
notion d’abstraction au point que la plage de Deauville
n’était plus une plage, mais une nouvelle planète peuplée
de formes et de figures obscures qui semblaient jaillir du sol
ou tomber du ciel.
Mon propos était de considérer Deauville comme un
paysage reconstitué dont je pouvais redisposer les éléments
pour créer un lieu totalement nouveau et fictif. Un lieu
où peut-être le temps s’arrête, ou court à une telle vitesse
que l’on ne s’en rend même pas compte. Un lieu au bord
de la mer, où tout commence, et tout finit.
En résumé, je voulais illustrer mon expérience de Deauville
en référence à ce que chacun ressent lorsque il s’aventure
dans l’inconnu.
www.yanawernicke.com
100
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Thierry Dreyfus
The echo of Thierry Dreyfuss’s work lies elsewhere,
in his collaborations with the world of fashion as
a lighting designer for various fashion shows since
1983 (Versace, Jil Sander, Comme des Garçon, Acne,
or Yves Saint Laurent’s last show in 2002) and in art
installations produced for major events related to
contemporary art (reopening of the Grand Palais in
Paris, Borusan Contemporary Art Museum in Istanbul,
and several Nuit Blanche in Paris and Versailles).
Having mastered light for these ephemeral events,
Thierry Dreyfus is also – yet very secretively for 25 years
now – a photographer moved by one single purpose,
obsession: capturing light! Photographing lights that
he has not himself designed but which he has observed
and that have moved him. Capturing and sharing the
essence of light is his purpose in photography, a word
whose literal meaning is “writing with light”. He thus
captured Deauville’s light, whether it came from the
sky or artificial in nature, looking at the landscape from
ground level. And as a lighting designer, he was also
given carte blanche to create a lighting project for the
Franciscan Chapel, an original performance preceding
the building’s renovation!
Rinko Kawauchi
“I like details, the little things around us. In fact, the
day to day fascinates me. I try to grasp the richness of
the world in my photography”, replies Rinko Kawauchi
when asked to define her work. She finds this richness
in the daily routine of moments and objects: a piece of
watermelon, a coffee spoon, a drop of water on a leaf.
The photographer reveals the beauty of meaningless
things. Her work radiates serenity, a poetic style,
illustrating ordinary moments of life that she usually
catches with a 6×6. In July, she spent several days in
Deauville, strolling through the town, impressed by the
many horses, fascinated by the sky and the sea, and
their rivaling hues of colors.
Born in Japan in 1972, Rinko Kawauchi graduated from Seian
School of Art and Design. After a short career in advertising,
she made a forceful impression when she stepped into the
world of photography in 2002, simultaneously releasing
three books that revealed her to a large audience. She has
exhibited at the Rencontres d’Arles (2004) and at Fondation
Cartier pour l’art contemporain Paris (2005).
Represented by the galleries Priska Pasquer in
Germany, and Meessen De Clercq in Belgium.
102
Tono Mejuto
Stars & Stripes
I come back to Deauville during the 40th edition of the
American Film Festival, where celebrities gather on the
occasion of the latest releases. More or less successfully
I try to capture some of those moments of brilliance.
Stars & Stripes is a brief essay about the impossibility
of seeing. www.tonomejuto.com
Sarah Moon
Deauville – Facing the Sea
Carte blanche – 8 January – winter. Sky and ocean blending
– softly revealing the horizon – the sand piling up against the
boards. cold – silence – quietness – the city switched off its
fairy lights.
Night falls at 5pm – from my window, the cabins stand along
the deserted boulevard like a train halted.
Light has changed the next morning – no one on the beach
– a tiny horse in the distance. I gaze at the horizon –
I photograph the lines – everything is far. I photograph
absence, gap, time suspended, reflections of clouds on the
windowpanes of the Ciro’s, closed.
And so on – low tide, high tide – along the boardwalk, from
one end to the other, and up to the seawall – I wander back
and forth, I stop. And the wind blows – blue becomes grey –
then even darker – and I go back.
The city is behind me as I was facing the sea.
Sarah Moon
A fashion and advertising photographer since 1968,
Sarah Moon was soon praised in Paris, London, New
York and Tokyo, where her exhibitions attracted much
attention and awards. Her photographs have been
largely published in magazines and books (Souvenirs
improbables, Le Petit Chaperon rouge, 12345…). Since
1980, she has authored over 150 promotional films as
well as several movies.
Represented by galerie Caméra Obscura
www.galeriecameraobscura.fr
Camille Picquot
Domestic Flight
A narrative proceeds from the images. Let us look into
the intimacy of the banal, witness a series of unknown
actions led in an ordinary context, an inventory of ritual
and concealed phenomena, or again a clinical space
made of softness and solitude. Each occurrence has its
impossible counterpart. These apparently objective facts
raise questions. Banality ceases to be so when deployed, and
imagination expands when less is offered to the gaze. Here,
traces of nature peacefully blend with the industrial effects,
as inside and outside offer a private setting. Austerity slips
into shapes, not into sensations, since it is about starkness,
as well as matter. From one stage to the next, textures echo
one another, confusing circumstances. Vision acts upon the
skin. Each component aspires to rekindle a known sensation.
The image, as cold as it may be, attracts touch. Banality has
come out of itself: leaving us searching for the circumstances
of this overflow. Contact: [email protected]
Philippe Ramette
Philippe Ramette is a plastic artist born in 1961 in
Auxerre (France) and living and working in Paris.
Primarily a sculptor, he creates objects whose purpose
is not so much their quotidian use but the thinking
process engaged in them. He then stages his sculptures
in photographs. His practice is generally concerned
with imagination, shifting meaning and perception
and his works tinted with a defiantly absurd sense of
demonstration. Philippe Ramette stages himself in
a suit, composing the image of a landscape of which
he will be a part of in the most extravagant way, in
a visually stunning, or (literally) tilted image. His
photographs, or rather his “installation-sculptures”, are
never retouched or manipulated, as the artist wishes to
preserve his sculpture.
Represented by Gallery Xippas Paris: www.xippas.com
Henry Roy
Visions of Deauville
I confess knowing very little about sailing, and am far
from being a sports photographer. However, I have visited
Deauville many times with my family over the last decade
(a town I have much photographed). My first reaction when
asked to photograph the start of the Figaro Sailing Race
was that I was not legitimate for this. But I immediately
welcomed the suggestion as a new experience that would
allow me to revisit this familiar landscape. This series is a
flanerie on the verge of an event of which only fragments
are visible. With an amateur candor, I photographed what
caught my attention – as if in a dream. Every gaze being
inherently singular, I left aside the rules and formulas usually
in use when covering such an event. My opinion is that the
true restitution of one’s own perception of a given moment,
guided only by intuition, is the most authentic manner to
deal with a situation. Each photo produced after intense
observation becomes a sign charged with its
own energy, itself implied in the restitution of a feeling,
a sensation, or reminiscence. It is both a gift from chance,
and a photographer’s essential expression. Beyond style, it is
a vision of the world, and of oneself, an attitude to existence.
A particular moment remains inscribed in my recollection
of the experience: that of the first competitor sailing away
once passed beyond the departure line, one hand on the helm
and the other waving at the press, his boat tilted by the
waves, racing to the unknown. I then forcefully perceived the
admiration and respect inspired by such great adventurous
sailors whose disposition is shaped by the winds. Of that
particular emotion that no image could actually convey, you
will see nothing of. But it remains engraved in the hard disc
of my memory. And it will no doubt resurface, in a different
shape, elsewhere, at an opportune future moment.
Henry Roy (August 2014)
Henry Roy was born in Port-au-Prince (Haiti) in 1963.
He lives and Works in Paris. www.henryroy.com
Kristine Thiemann
After graduating from the Photography Academy
in Hambourg, Kristine Thiemann was an assistant
and worked in fashion. She has for some years
now developed an interactive work process with
inhabitants of several cities. She means to kindle,
or in some cases rekindle, people’s awareness of
their attachment to their cities. They thus become
extras, the photographer’s accomplices and the only
characters of her most often burlesque small staging.
The photographer establishes a dialogue with the
people, observes, scrutinizes the environment, and the
shooting turns into a group action in which everyone
aspires to the best possible result.
Kristine Thiemann likes to suspend the evolution of
society, to have enough time to find her own markers,
and narrate some of her burlesque dreams. The artist
shortly visited Deauville with her team in May 2014 to
meet the inhabitants who instantly became the actors
of her humorous and absurdly odd setups.
www.kristinethiemann.com
Sofia Chalaguina
La Cambre (Brussels), Russia/Belgium
Deauville(s)
This urban exploration aims at conveying Deauville in
its plurality, questioning the perception of the sea resort
away from stereotypical representations. The collection
of odd fragments concealed behind the touristic façade
metaphorically reconstitutes the identity of places; their
confrontation tells of complementary aesthetics, defining
a more authentic Deauville.
www.sofiachalaguina.comw
103
Julie Delabarre
BlankPaper (Madrid), Spain
All Coasts are Not (That) Blue
The coast on which the City of Deauville is established
was named the Flowery Coast in the early days of the 21st
century, as a means to differentiate the region for touristic
purposes and attract vacationers at a time when sea resorts
sprang like mushrooms on other coasts, Côte d’Azur,
d’Albâtre, d’Opale…
Does the name of a location actually truly reflect its
distinctive features?
Through (apparently?) direct photographs set amidst
touristic documents, All Coasts are Not (That) Blue toys
with flowers, urban elements in public gardens and spaces to
question the imagery, the touristic representation attached
to a location and its relation to the city, its “reality”.
Contact: [email protected]
Flore-Adèle Gau
ENSP (Arles), France
Doppelgänger
It is a disturbing look-alike of Deauville made into a set for
a fiction. A fiction deliberately located at the intersection of
emblematic elements and clichés of the city of boardwalks,
beaches, casino and the Royal Barrière.
The images are in turn haunted, immersed.
Doppelgänger is a shadow, a ghostly presence, a déjà-vu,
a reflection, a double-walker.
www.floreadelegau.com
Aras Gökten
Ostkreuzschule (Berlin), Turkey/Germany
Transplant
Godard’s movie Alphaville is about a city built and
controlled by the Alpha 60 computer. It is a city
founded on logical science where emotions are
sentenced to death. In a similar way, my work is about
an artificially constructed city of the future that stands
in stark contrast to nature. While urban nature is
being planned and planted by human hands, it eludes
constructivist logic and develops its own form. The
motifs in part refer to real places, but they primarily
serve to inspire fictitious, inner images.
www.marieleroux.com
Dominic Hawgood
RCA (London), Great Britain
Building the ‘Real’
In its simplest form, the work I produce is concerned
with the real and the virtual. I have a fascination for
technology, coupled with a desire to find new modes
of image making, and an interest in removing things
from the real world. I take from observation, study and
104
isolate objects, often re-working these in the studio,
and there is a constant drive to conjure something
through the work, an attempt to take the viewer
somewhere. Planche(s) Contact was an opportunity
to consider how to push my practice further into the
realm of CGI (Computer Generated Imagery). Using
a process that was based on photography yet heavily
reliant on software, I took the idea of ‘commercialism’
and visualized it as a virtual material. I scanned objects
with a camera and used the material to create a set of
data points, which were subsequently turned into a
3d model over which a virtual ‘gloss’ was applied. The
geometry was output via render software that allowed
me to re-imagine a studio environment, whilst starting
to explore new digital aesthetics and the possibilities
it offers.
www.dominichawgood.com
Maïa Izzo-Foulquier
ENSP (Arles), France
Category / Transient
Catégorie / Sans Lendemain is a set of images and texts
resulting from a will to consider the city of Deauville through
the human body, intimacy, and sexuality. The starting point
for this work was a search into a website for “transient
encounters,” through which I contacted 150 inhabitants
of the city. However, instead of sexual services, I offered to
photograph them nude in a location chosen by them, within
the town. The first part of the work entitled The Waiting
shows textual and visual elements from this search, and the
delicate encounter and negotiation processes with the men
who replied to my request. It unveils several days of waiting
during which the scheduled encounters, whether by play,
prudishness or fear, never occurred. It shows my wanderings,
my frustration from the impossibility to produce images, and
my perseverance in my quest for invisible, unreal bodies, the
trace of which would only remain on the screen of a phone or
a computer. Later, from web to reality, encounters occurred.
A few men accepted the suggestion. The Meeting, second
part of the project, is a set of five images of naked men shot
within the town. I wish to acknowledge them for making
this project possible.
Contact: [email protected]
Audrey Lenchantin
La Cambre (Brussels), France
Partition
The challenge: fading into harmony. Fragmenting to blend.
A reflection true to what it is and materiality true to itself;
the detail discharged of its entity becomes but the trace
of the living, witness of the passing. Emblematic venue,
totemic body, a typology in vain, because incomplete and yet
the chimera city remains anchored in some material reality.
The negotiable frees itself from its limitations and the path,
destitute of any internal knowledge, can be traced beyond
texture, shape, color.
Contact: [email protected]
Hanqing Ma
RCA (London), China
Cold Memories
“The house, like fire and water, will permit me to recall the
flashes of daydreams that illuminate the synthesis of
immemorial and recollected memory and imagination remains
associated...”
The Poetics of Space Gaston Bachelard
This series of work focuses on sculptural objects and space
in construction sites. As such, the construction space has no
identity, no function; it only remains a memory.
Deauville offers immaculate and coordinated exterior spaces.
When looking at Deauville’s other general perspectives
and aspects, the interior spaces of the city somehow seem
the vestiges of local people’s activities, when time passed.
Eventually, these construction sites have become “in between
spaces” during the whole process of urban construction, both
spatially and temporally.
By recombining the objects and surrounding physical space,
I have tried to focus the observer’s attention on these specific
objects, while at the same time bringing them closer to us
with emotions.
Reconsidering the phenomenology of imagination through
photography, these images might raise several questions:
how was the space before? What will the city become?
Contact: [email protected]
Maja A. Ngom
RCA (London), Poland
Polish/Senegalese
The brilliance of Deauville was that between its palaces and
the ocean was a great empty space. Nothing but the ocean.
Yes, beauty that could stir one to tears. It was madness. The
sea reached the palaces during the storm, and the foam of
the storm, yes, precisely: safe. Deauville […] was abandoned
to the sea, or offered to it. This empty space was a sort of
echo chamber. […] And then there was this woman. […]
What was bothering her was the distance at which the ocean
was held from the beachfront. For her, it was a sad space,
abandoned to the sea, to its storms, its dangers and its tides.
Marguerite Duras, Deauville la mort (L’Herne 2005)
Coming to Deauville I expected to face the sea,
however what I encountered was a vast emptiness
of space. I inhabited it, this stretch between the sea
and the rocks, which were placed there to protect
Deauville’s bowels. This vast distance joining the water
and the land, deserted, allowed me to breathe and to
create anew. That is how I stumbled across her.
She was waiting still, a photograph ready to be taken,
a silhouette from a far away country. Her face turned
away, always evasive. Her body resting on the stones
as if embracing them, or other times, overwhelmed by
their heaviness, however, never crushed by them. There
were days when looking at her from afar I could see her
fondling the cold corpses of these stones.
Everyday she followed the same rhythms: that of the
sea and that of her work: of doing and undoing her
nest, her shelter. Everyday she was returning her own
body to her roots and each day she was trying to settle,
to find her place on the border of the sea and the land.
Unbound. And then, one day, she was gone. The sea,
was only whispers carried by the thudding of waves,
slowly washed the sand that she stood upon:
I let my mother caress my face as she did when I was a child.
I feel salt melting on my tongue, wind tangling my fern-like
hair. From this mountain made of sand I am able to meet her
whenever she returns at twilight. I bring her stones, that
melt into pebbles in her mouth.
Yana Wernicke
Ostkreuzschule (Berlin), Germany
Stella Nova
Going to a place where you have never been before
always means abstractly experiencing it. My point was
to focus on and exaggerate that feeling of abstractness
to a point where the beach of Deauville presented itself
not as a beach, but as a new planet filled with obscure
shapes and figures that seemed to have come out of
the ground, or fallen from the sky.
My purpose was to take in Deauville as a piecedtogether landscape that would allow me to rearrange
its parts in order to create a completely new and
fictional place. A place maybe where time stands still,
or goes so fast that you don’t even notice it. A site by
the sea where everything begins and everything ends.
In other words, I wanted to illustrate my experience
of Deauville in reference to what everyone feels when
stepping into the unknown.
www.yanawernicke.com
105
Planche(s) Contact #5
Direction artistique : Patrick Remy
Administration/production : Caroline Clémensat
Communication/presse : Delphine Barré-Lerouxel
Coordination : Philippe Normand, Marie Dominique
Leprince
Making of : Renaud Skyronka et Quentin Montant,
de Ketchup Mayonnaise
Scénographie des expositions : Marie-Noëlle Perriau
avec le concours des services techniques et du service
Bâtiments de la Ville de Deauville
Patrick Remy remercie :
• Katarina Scriba, Goethe Institut, Paris
• M. Oshima et Kajiwara, ambassade du Japon
en France
• Olivier Richon et Hermione Wiltshire, Royal College
of Art, Londres
• Hervé Charles, La Cambre, Bruxelles
• Miren Pastor, BlankPaper Escuela, Madrid
• Florence Maille, Philippe Guignard et Rémy Fenzy,
ENSP, Arles
• François George, Laboratoire Picto
• Natacha Dubsy, Spark Link
• Didier Brousse et Nico, galerie Caméra Obscura
• Patrick Bouteloup,CIRCAD
• Hubert Landeau, Le Morny’s Café
Remerciements :
Rémy Fenzy, Florence Maille, Anaïs Bohème, Marie
Viguié, Lionel Genre, Benoît Martinez, Pierre Bru,
Yves Plenet, Axelle Georges, et Olivier Vernhes de
l’ENSP ; Juliette Rémy et Lisa Rieutord ; Annie-Claude
de la Villa Strassburger pour son accueil chaleureux ;
Sofya Chalaguina, Aras Götken et Yana Wernicke
• Dominic Hawgood remercie Dominique Kay-Mouat
des poteries du Mesnil Bavent
• Maïa Izzo-Foulquier remercie l’École Nationale
Supérieure de la Photographie, Zoê Cavard, la Mairie
de Deauville, Aras Gökten et Audrey Lenchantin de
Gubernatis – Benizri
• Audrey Lenchantin remercie Lisa, Juliette, Thérese,
Mireille, Muriel, Hervé et tous les résidents
Colophon
Conception : Patrick Le Bescont, Filigranes Éditions
Coordination éditoriale : Patrick Remy
Traduction anglaise : Frédérique Destribats
Le financement de Planche(s) Contact, manifestation
imaginée et organisée par la Ville de Deauville est soutenu par :
• LA FONDATION LOUIS ROEDERER – partenaire fondateur
• LE GROUPE IDEC
• LES MANOIRS DE TOURGÉVILLE
• LE MORNY’S CAFE
• GARES & CONNEXIONS – SNCF
Dès la deuxième édition, le MINISTÈRE DE LA CULTURE/DRAC
DE BASSE-NORMANDIE a apporté son soutien
à la manifestation rejoint à partir de 2013 par
la RÉGION BASSE-NORMANDIE.
Partenaires medias :
• CBS OUTDOOR
• NUMERO
© Filigranes Éditions - 2014
© Tous les photographes pour leurs photographies
• POLKA MAGAZINE
Achevé d’imprimer en octobre 2014
Dépôt légal : novembre 2014
ISBN : 978-2-35046-338-4
• RÉPONSES PHOTO
Partenaire de la 25e heure
• Thierry Dreyfus remercie Valérie Pinet et
Lucas Cranach
• Kristine Thiemann remercie son équipe : Carole
Theodoly, Elysabeth Ernoult, Virginie Elbert, Mozart
Guerra et Alberico Cabral ainsi que Christine Cotté,
Hubert Landeau, Florence et Philippe Galerant,
Philippe Normand et Marie-Dominique Leprince
Filigranes Éditions
Lec’h Geffroy - 22140 Trézélan
www.filigranes.com
Partenaires medias
• Camille Picquot remercie Hubert, France, Thomas,
Huguette, Sophie, Khalilou, Rénald, Demba,
Marjorie, Anne, Jean-Marie, Johan et Philippe
• Julie Delabarre remercie Gilbert Hamel,
La Médiathèque de Deauville, Fosi Vegue, Antonio
Xoubanova et Miren Pastor
• Flore-Adèle Gau remercie la Mairie de Deauville,
106
Partenaire de la 25e heure
www.deauville.fr
www.deauville-photo.fr
107
Concours photo de la 25e heure
Dormir une heure de plus ? ou vivre une heure
de plus ?
Lors de l’ouverture de Planche(s) Contact, le dernier
samedi d’octobre, tous les chasseurs d’images –
amateurs ou professionnels – sont invités à participer
au concours de la 25e heure à Deauville.
Lauréat 2013 : Richard Roulin
Le sujet : photographier l’heure supplémentaire offerte
chaque année par le passage à l’heure d’hiver, entre
minuit et une heure du matin. Un moment
exceptionnel pour exprimer son talent en donnant
sa propre vision de la 25e heure.
Une occasion unique pour s’offrir une tranche de vie
supplémentaire, pour créer, observer, arpenter
Deauvillle…. Les photographes partent à minuit de la
Villa Le Cercle, remettent leur photo à une heure du
matin. Elles sont tirées dans la nuit, exposées dès le
lendemain matin, soumises au jury Planche(s) Contact.
Deuxième prix : Florence Galerant
Troisième prix : Nicolas Katz
Quatrième prix : Camille Binelli
Cinquième prix : Lisa Dolley