n° 7 AC A T KOU MAI 2014 ET RN E CA Photo H.K.K L ARM DU T é batté a i D ya n u aka assi Ko M K a e s Mas ssan a rès CÈNE H p a ’ S D EN 23 E u MIS a 13 du etta amb av. G 159 0 Paris 2 750 0 80 64 8 r 1 43 rmac.f 0 . l a Té w.let w w 1 KOUTA du 13 au 23 mai 2014 mardi, mercredi, vendredi à 20h jeudi à 14 h 30 et 20 h samedi à 16 h durée 1 h 30 d’après la trilogie de Massa Makan Diabaté mise en scène Hassane Kassi Kouyaté avec Kary Coulibaly, Bakary Konaté, Michel Sangaré, Béno Kokou Sanvee, Fily Traoré, Fatoumata Zongo adaptation René Zahnd assistant à la mise en scène Mamadou Ouattara chorégraphie Aguibou Bougobali Sanou lumière Cyril Mulon costumes Anuncia Blas éléments scénographiques Papa Mahamoudou Kouyaté construction décor Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne production Théâtre Vidy Lausanne (Suisse) coproduction Le TARMAC - La scène internationale francophone La trilogie de Kouta est disponible aux Éditions Hatier, collection « Monde noir poche » 2 3 Le Carnet du Tarmac // n°7 // KOUTA Édito Que résonnent koras et balafons, Hassane K. Kouyaté s’en vient nous raconter l’histoire de Siriman Keita, le Lieutenant de Kouta ! C’est chaque fois une joie pour moi de présenter un spectacle d’Hassane Kassi Kouyaté au TARMAC. En digne héritier d’une longue et prestigieuse lignée de griots, en plus de l’art de la parole, il possède celui très particulier de maîtriser le temps, de le suspendre, de le distendre ou de l’effacer. Personne mieux que lui ne peut évoquer les péripéties du militaire hâbleur et facétieux, restituer le croustillant des situations, la truculence des personnages, la faconde de l’auteur, en un mot toute la saveur de cette histoire si singulière et pourtant vraie de cet ancien combattant perdu entre deux mondes, le régime colonial et son village traditionnel. Le romancier malien Massa Makan Diabaté écrit que « la joie partagée grandit » aussi je vous convie à partager la mienne au TARMAC. Valérie Baran SPLENDEURS ET MISÈRES D’UN PETIT LIEUTENANT MANDINGUE NARRÉES PAR UN DIABATÉ, CONTÉES PAR UN KOUYATÉ De retour au Mali, dans sa bonne ville de Kouta, après avoir « baroudé partout où la présence française était menacée », le lieutenant Siriman Keita jouit d’un immense prestige auprès de ses concitoyens, tout auréolé d’une gloire acquise dans les rangs de l’armée coloniale. Mais son crédit va être peu à peu terni par son comportement. Retiré dans sa maison, l’ancien combattant va se livrer à de multiples frasques et errements qui lui valent rapidement l’hostilité de ses concitoyens. Il va de déconvenues amoureuses en déconvenues politiques, pense trouver le salut dans la religion, mais d’autres mésaventures viendront encore ternir une auréole contestée et contestable… Il y a du Clochemerle, du Jules Romains, du Pagnol dans cette chronique de la vie d’une petite ville malienne mais il y a surtout la tradition et la parole, l’enracinement dans le verbe et le quotidien mandingues. La satire est grinçante, le propos affable, le proverbe sage et moqueur… Grandeur et désillusion, splendeur et misère d’un petit lieutenant mandingue narrées par un Diabaté, jouées et contées par un Kouyaté. Bernard Magnier 4 5 Le Carnet du Tarmac // n°7 // KOUTA « La trilogie de Kouta éclaire la complexité dans laquelle l’Afrique est plongée » Entretien avec Hassane Kassi Kouyaté MASSA MAKAN DIABATÉ… UN AUTEUR MAJEUR AUJOURD’HUI AU MALI Quelle est aujourd’hui la place de l’œuvre de Massa Makan Diabaté dans le monde culturel malien ? Massa Makan Diabaté est considéré comme un auteur majeur au Mali. Ses œuvres figurent au programme de l’Education nationale. Il est souvent comparé à Ahmadou Kourouma, en raison de leur capacité commune à retranscrire les subtilités du bamanan en français. des traditions, se retrouvent confrontés à la question des indépendances. Choisir des comédiens dont le profil correspondait à celui des rôles s’est imposé comme une évidence. Quelle est aujourd’hui l’actualité de ces acteurs ? Ont-ils l’occasion de jouer ? Dans quels lieux ? En quelles occasions ? La plupart des comédiens composant la distribution bénéficient d’une très grande notoriété dans leur pays. Considérés comme des stars, ils se produisent non seulement sur scène mais aussi au cinéma et à la télévision. Quels sont les liens qui vous ont rapproché de cet écrivain ? Nous sommes tous deux mandingues issus de la même famille de griots provenant de Kita, dont la ville de Kouta n’est qu’un avatar. Le Lieutenant de Kouta, Le Coiffeur de Kouta et Le Boucher de Kouta constituent une trilogie romanesque dont chaque livre peut être lu indépendamment des deux autres. Sur quel(s) texte(s) vous êtes-vous appuyé pour votre spectacle ? N o u s n o u s s o m m e s a p p u yé s s u r Le Lieutenant de Kouta pour l’adaptation théâtrale, car sa thématique est celle qui rejoint le plus les préoccupations que je voulais mettre en évidence. Les comédiens en séance de travail à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) Bernard Magnier : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à choisir d’adapter et de mettre en scène les romans de Massa Makan Diabaté ? Hassane Kassi Kouyaté : Tout est parti d’une commande de l’ancienne direction du Théâtre Vidy-Lausanne qui voulait faire une programmation autour de l’Afrique. Après de longues discussions, nous avons décidé, à partir de ma proposition, d’adapter et de créer la trilogie de Massa Makan Diabaté (Le Lieutenant de Kouta, Le Boucher de Kouta, Le Coiffeur de Kouta). J’ai proposé cette trilogie parce qu’elle éclaire assez bien la complexité dans laquelle l’Afrique est plongée ; son déchirement entre les différentes religions et son organisation traditionnelle ainsi que son rapport avec le colonisateur. De plus, Massa Makan Diabaté utilise un phrasé basé sur les mécaniques de la langue bamanan (bambara) qui se manifestent par des proverbes et des métaphores. Ce qui constitue une richesse pour le jeu des acteurs. Quels seront les comédiens qui vous accompagneront dans cette pièce ? Les comédiens qui m’accompagnent sont Fily Traoré, Michel Sangaré et Kary Coulibaly du Mali, Fatoumata Zongo et Bakary Konaté du Burkina Faso et Béno Kokou Sanvee du Togo. Je connaissais déjà presque tous ces comédiens néanmoins mon choix ne s’est fixé qu’après un casting de quinze jours réunissant aussi d’autres acteurs. Béno est un complice de longue date avec lequel je compte de multiples collaborations. Quels ont été les critères qui ont guidé vos choix ? Le texte de la pièce met principalement en situation des personnages d’un certain âge, ayant grandi sous le régime colonial et qui, tout en ayant été éduqués dans le respect Quelles seront les grandes orientations de votre mise en scène ? Le travail est en cours d’élaboration. Je conçois la mise en scène comme un chantier de construction qui s’édifie strate après strate. Comme d’habitude, ma priorité est le jeu d’acteurs et la scénographie, minimaliste, est au service de celui-ci. La création lumière et l’univers sonore sont des éléments du décor à part entière. propos recueillis en avril 2014 2 6 7 Le Carnetdu duTarmac Tarmac//// n°7 KOUTA ALLAIRE Le Carnet n°1 // // JACQUES MASSA MAKAN DIABATÉ OU L’ÉCRITURE MODERNE DE LA TRADITION Né dans une famille de griots à Kita au Mali en 1938, Massa Makan Diabaté a reçu l’enseignement traditionnel mais aussi suivi une scolarité à l’école française qui l’a mené de Bamako à Conakry et Paris puis à occuper des fonctions dans la recherche et dans l’administration maliennes. Avant de devenir un romancier populaire avec sa trilogie de Kouta (Le Lieutenant, Le Coiffeur et Le Boucher de Kouta), l’écrivain malien Massa Makan Diabaté, décédé en janvier 1988, a, dès 1970, tenu à transcrire et réunir quelques-uns des plus beaux chants traditionnels de son pays sous le titre Janjon et autres chants populaires du Mali. Par la suite, il a poursuivi ce travail de collecte et de transmission en recourant au théâtre (Une si belle leçon de patience, Une hyène à jeun), au récit (Kala Jata, Le lion à l’arc) et, bien sûr, au roman avec la trilogie de Kouta. Une agréable manière de transmettre à son tour l’héritage familial pour celui dont Djibril Tamsir Niane disait qu’il avait « traduit fidèlement et amoureusement les belles chansons des aèdes dont il descend »... Comme une piqûre de guêpe ou le récit d’une circoncision « Comme une piqûre de guêpe n’est ni un roman, ni un récit autobiographique...Témoin de la circoncision d’une classe d’âge dans un village mandingue non loin de Kita, ma ville natale, j’ai essayé de raconter ce que j’ai vu et entendu... Comme une piqûre de guêpe n’est qu’un simple témoignage ». Tels sont les mots de l’auteur pour définir et préciser son travail. Avec ce livre, Massa Makan Diabaté apporte un témoignage important sur cet événement, dont il sait rendre les implications sociales et familiales tout autant que les appréhensions, les douleurs et les doutes du jeune garçon, mais il fait également oeuvre d’écrivain en donnant à ses propos une qualité poétique à la mesure des leçons de sagesse enseignées dans ces pages. Souvent évoquée dans la littérature africaine — en particulier par le Guinéen Camara Laye dans L’Enfant noir — l’épreuve de la circoncision est ici décrite avec une force et une subtilité qui parviennent à transmettre l’émotion et la gravité de l’instant. Sur un sujet difficile, Massa Makan Diabaté est parvenu à faire de son récit une oeuvre littéraire initiatique qui instruit le lecteur tout en le distrayant. Loin de l’étude ethnologique et sans amener le récit vers le romanesque, l’écrivain malien a su trouver une écriture originale pour rendre l’importance de cette cérémonie. Il incorpore à son récit des « paroles traditionnelles » (chants, proverbes, devinettes) qui l’enrichissent et lui confèrent une immédiate authenticité. Publié entre les deux premiers romans de la trilogie de Kouta, Comme une piqûre de guêpe est un maillon essentiel dans la découverte de l’univers culturel mandingue que l’écrivain malien s’est efforcé de défendre et d’illustrer dans l’ensemble de son oeuvre. Comme une piqûre de guêpe, Présence Africaine, 1980 La trilogie de Kouta Situés dans un même lieu et avec quelques personnages récurrents, Le Lieutenant de Kouta, Le Coiffeur de Kouta, Le Boucher de Kouta constituent une trilogie romanesque dont les intrigues sont totalement distinctes et peuvent être lues indépendamment les unes des autres. Trois romans réunis dans une même ville (Kita devenue pour l’occasion Kouta) et autour d’une même population. Trois romans qui voient l’arrivée d’un nouveau venu, perturbateur à des titres divers de l’ordre traditionnel. Trois romans qui offrent une chronique plaisante de la vie quotidienne d’une petite ville du Mali. Le Lieutenant de Kouta est un personnage de retour des guerres coloniales qui s’en revient s’installer dans sa ville d’origine. S’il peut, quelques temps, faire illusion et impressionner grâce à son passé militaire, ses façons de faire et son comportement autoritaire et antipathique vont rapidement le rendre très impopulaire. Ses frasques, ses forfanteries et ses errements lui attirent, peu à peu, l’hostilité de ses concitoyens. De plus, son aura est en large partie ternie par une blessure fort mal placée infligée par la morsure d’un chien… Le Coiffeur de Kouta conte avec humour le bouleversement considérable occasionné par l’arrivée d’un second coiffeur dans la petite ville. Lieu de convivialité et d’échanges, l’échoppe du coiffeur (même lorsque celle-ci est réduite à l’espace situé au pied d’un arbre) est propice à la confidence mais aussi aux propos à l’emporte-pièce et aux querelles de clochers, ici, plus précisément, de… minarets. Dans Le Boucher de Kouta, sans doute le plus grave des trois romans, un héritier du commerce familial, se montre rebelle aux pratiques fiscales en cours et, durant une famine, survenue lors d’un coup d’état, fait une lecture très « personnelle » des textes religieux afin de nourrir ses clients en leur vendant de la viande proscrite… Avec cette trilogie romanesque, Massa Makan Diabaté a offert une agréable occasion d’appréhender le quotidien de la vie d’une petite ville du Mandingue, avec les faits et gestes de chacun, les grandeurs et les petitesses des uns et des autres, les chamailleries minuscules et les grandes querelles. Son propos est conté dans une langue vivante et imagée qui emprunte beaucoup à sa langue maternelle dont il émaille ses textes et qui leur confère une incontestable authenticité et originalité. Le Lieutenant de Kouta, Le Coiffeur de Kouta, Le Boucher de Kouta, Editions Hatier, collection « Monde noir poche », 1979, 1980, 1982 8 Le Carnet du Tarmac // n°7 // KOUTA MALI DES LIVRES ET DES HISTOIRES Aux côtés de l’aîné, Amadou Hampâté Bâ, — enfant peul de la falaise dogon devenu un vieil homme écouté dans toute l’Afrique et bien au-delà — poètes, romanciers, dramaturges et conteurs sont venus entremêler des paroles d’aujourd’hui sur la trame des mots anciens : Fily Dabo Sissoko et ses poèmes pionniers ; Massa Makan Diabaté, le griot de Kouta ; Yambo Ouologuem et son devoir de violence ; Ibrahima Ly, l’homme blessé pris au piège mortel de terribles toiles d’araignées ; Moussa Konaté, ses enquêtes policières et son aube incertaine ; Seydou Badian le romancier étudié depuis plus de cinquante ans dans les écoles, Mandé-Alpha Diarra au cœur du Sahel, Ousmane Diarra ; dans les méandres de Bamako, Tiécoro Sangaré et Moussa Kanouté, poètes des rythmes bambara, Albakaye Ousmane Kounta et ses mots de Tombouctou, Ibrahima Aya et ses larmes du Djoliba, d’autres, beaucoup d’autres encore... Qu’ils empruntent les chemins de la fable, en quête des trésors enfouis dans l’or et la poussière de la mémoire, ou explorent les pistes nouvelles du roman policier ; qu’ils soient à l’écoute de la tradition ou laissent à entendre la quotidienneté en des querelles de minarets pour des Don Camillo, Peppone et autre Monsieur Brun du pays malinké ; qu’ils donnent à voir la dureté des lieux et des temps ou dénoncent les folies des hommes ; qu’ils chantent les feux de brousse, la savane rouge, la beauté d’un paysage, la fierté d’une langue ; qu’ils traquent le secret de la grande étoile ou invitent à des noces sacrées ; qu’ils murmurent ou qu’ils crient... Ils sont, à leur tour, les « sacs à paroles » qui offrent à lire et à entendre, les bruits et les fureurs du pays des sept frontières, du pays des empires de Soundjata et de Kankou Moussa, du pays des murailles de terre de Djenné, de Mopti, de Ségou et de Tombouctou, récemment si meurtries, des bruissements de la capitale, Bamako, de son histoire et de ses drames, de ses origines et de son actualité. B.M. choix bibliographiques : Ibrahima Aya, Les larmes du Djoliba, Cercle AMAP, 2003 Amadou Hampâté Bâ, Mémoires (Amkoullel l’enfant peul, Oui mon commandant, Sur les traces d’Amkoullel), Thésaurus/Actes Sud (rééd.), 2012 Seydou Badian, Sous l’orage, Présence Africaine, 1963 Mandé-Alpha Diarra, Sahel sanglante sécheresse, Présence africaine, 1981 Moussa Konaté, L’empreinte du renard, La malédiction du lamentin, Fayard noir, 2008 Albakaye Ousmane Kounta, Les sans-repères, Grandvaux, 2006 Ibrahima Ly, Toiles d’araignées, Babel/Actes Sud, 1997 Yambo ouologuem, Le devoir de violence, serpent à plumes (rééd.), 2003 Fily Dabo Sissoko, La savane rouge, Editions A3 (rééd.), 2002 Autour dU spectacle MERCREDI 14 MAI, À L’ISSUE DE LA REPRÉSENTATION, RENCONTRE « EN ÉCHO » avec HASSANE KASSI KOUYATé animée par Bernard Magnier Tarifs 20€ tarif plein 14€ tarif réduit habitants 20e, 19e, Les Lilas, Bagnolet, Le Pré Saint-Gervais, Pantin, seniors, étudiants, demandeurs d’emplois, intermittents, adultes accompagnants pour spectacles jeunes publics, abonnés de structures culturelles partenaires, groupes de plus de 5 personnes 5€ le Mini prix du Jeudi après-midi Parce qu’il nous est essentiel de permettre au plus grand nombre d’accéder à nos spectacles, nous ouvrons en grand nos portes pour un mini tarif sans distinction d’âge, de catégorie sociale, de lieu d’habitation, de revenus pour un réel décloisonnement des publics Pour réserver Sur notre site www.letarmac.fr (paiement sécurisé) Par téléphone 01 43 64 80 80. Toute réservation téléphonique est immédiatement réglée par carte bancaire. Sur place, du mardi au vendredi de 13 h à 19 h et les samedis de spectacle dès 14 h 159 avenue Gambetta 75020 - M° St Fargeau - renseignements / réservations 01 43 64 80 80 - www.letarmac.fr 342 479 821 R.C.S. Paris - Licence d’entrepreneur de spectacles 1052228 - 1052085 - 1052086 – 1053875 Contact presse Pierre Laporte Communication / Pierre Laporte / [email protected] / 01 45 23 14 14 Directrice de la publication Valérie Baran / rédaction Bernard Magnier / conception Atelier Pascal Colrat, assisté de Emile Omnès / Photos H.K.K / impression Atelier 30 (Champigny sur Marne) Le TARMAC s’engage auprès de l’association H/F afin de veiller à l’égalité hommes / femmes dans l’art et la culture
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