DeS SemeNceS ALTerNATiVeS pOUr 2020

SALON DU VÉGÉTAL
Limagrain-Agrauxine
Des semences alternatives
pour 2020
Lancé fin 2012, le projet Aseeds regroupe douze partenaires, dont le semencier Limagrain et la
société de biotechnologies Agrauxine. Objectif : développer des traitements de semences alternatifs
en maïs et blé, grâce aux produits de biocontrôle. La commercialisation est prévue pour 2020.
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O. Lévêque / Pixel Image
A
seeds, pour Alternative Seeds. Voici le
nom du projet labellisé par Vegepolys et
initié fin 2012, qui vise à proposer des semences innovantes,
où la protection ne sera plus à
base de chimie de synthèse,
mais de produits naturels.
Montant du projet : 5,2 millions d’euros sur quatre ans,
dont 1,7 million de subventions.
Le consortium des douze partenaires du projet comprend le
semencier Limagrain Europe
(porteur du projet), l’entreprise de protection des cultures
Bayer, mais aussi des entreprises travaillant sur des solutions de biocontrôle comme
Agrauxine (Angers), Lallemand Plant Care et Sofrapar
(Paris). La coopérative Terrena et les instituts techniques
Arvalis et la Fnams sont également partenaires, ainsi que
quatre équipes de recherche :
le Geves 1 et trois Unités mixtes
de recherche associant l’Inra
et l’université de ClermontFerrand, ainsi que le CNRS et
les universités Lyon 1 et Pierre
et Marie Curie. Le service Vegepolys Innovation a été sollicité pour l’appui au montage et
le pilotage du projet.
« Ce projet de recherche sur
les semences est innovant car
il réunit de gros groupes et des
PME, souligne Emmanuel Pajot, directeur R&D et affaires
réglementaires à Agrauxine.
Avec Aseeds, les produits alternatifs de protection des semences devront répondre à
trois problématiques : antifongique, répulsif et stimulant. »
« Les produits alternatifs de protection des semences devront répondre à trois problématiques : antifongique, répulsif
et stimulants », précisent Mathilde Massot, chef de projet Traitements de semences à Limagrain et Emmanuel Pajot,
directeur R&D à Agrauxine.
D’abord mis en place sur blé
et maïs, ces nouveaux traitements de semences pourront
ensuite s’appliquer à d’autres
espèces. « Certains traitements conventionnels de protection de semences sont
actuellement soumis à des
risques de retrait sur le marché, reconnaît Mathilde Massot, chef de projet Traitements
de semences à Limagrain. Ces
solutions alternatives applicables aux semences sont
donc une manière de contribuer aux objectifs environnementaux d’Écophyto 2018, et
d’apporter des réponses aux
problématiques techniques,
avec une efficacité comparable aux traitements de semences actuels. »
Vrai potentiel
de développement
Pour l’instant, la méthodologie est en cours de montage, et des essais en laboratoire sont entamés sur l’effet
antifongique des substances
alternatives. Les premiers
résultats semblent encourageants selon les responsables
du projet. Mais il faudra attendre 2020 pour voir une
commercialisation effective
de ces semences alternatives,
sur le marché français puis
européen. « Si les produits de
biocontrôle ne représentent
que 2-3 % du marché de la
protection phytosanitaire en
France, c’est un des rares domaines où l’on peut attendre
une croissance à deux chiffres
Tribune verte · n° 2689 · 13 février 2014
dans les prochaines années, se
félicite Emmanuel Pajot. Il y
a un vrai potentiel de développement pour les produits
de biocontrôle, et pour les
emplois associés. » Près de
40 ETP seront mobilisés sur le
projet Aseeds. Pour Mathilde
Massot, Aseeds valorise surtout « une vraie collaboration
entre les différentes structures
partenaires du projet. Le cofinancement du projet et la
participation des différentes
équipes de recherche doivent
permettre d’identifier des solutions innovantes en traitement de semences ».
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Olivier Lévêque
(1) Geves : Groupe d’étude et
de contrôle des variétés et des
semences