UGC et Pathé Films présentent Une production LOMA NASHA FILMS LES HERITIERS Un film de Marie‐Castille MENTION SCHAAR Avec Ariane ASCARIDE Ahmed DRAMÉ Noémie MERLANT Geneviève MNICH Stéphane BAK Durée : 1h45 SORTIE LE 3 DECEMBRE 2014 Matériel téléchargeable sur www.pathefilms.ch DISTRIBUTION Pathé Films AG Brigitte Rüegger Neugasse 6, Postfach 8031 Zürich Tel. 044 277 70 81 [email protected] RELATIONS PRESSE Jean‐Yves Gloor Route de Chailly 205 1814 La Tour‐de‐Peilz Tel. 021 923 60 00 Fax. 021 923 60 01 [email protected] Synopsis D'après une histoire vraie. Lycée Léon Blum de Créteil, une prof décide de faire passer un concours national d'Histoire à sa classe de seconde la plus faible. Cette rencontre va les transformer. EntretienavecMarie‐CastilleMention‐Schaar Commentavez‐vouschoisiletitreLESHERITIERS? Il s’est imposé une fois le film terminé. J’ai beaucoup de plaisir à ce que ce mot soit associé à la jeunesse d’aujourd’hui, multicommunautaire, multiconfessionnelle. Ce ne sontpassurcesvisagesqu’onacoutumedemettreceterme,etpourtant,ilmesemble quelefilmesttenduparlaquestiondel’héritage.Dequoihéritet‐on?Maisaussique laisset‐onànos«Héritiers»?Qu’est‐cequel’onfaitdesonhistoire?Est‐ilpossiblede l’ignorer,decomprendrel’héritagedesautres?Qu’est‐cequ’ongarde? Lefilms’ouvresuruneséquenceoùchacunestenfermédanssaproprelogique: unejeunefillequin’estplusélèveveutrécupérersonattestationderéussitedu bac.LaCPEetproviseurdulycéeLéonBlumdeCréteilluirefusentl’entréeau lycée,aumotifqu’elleporteunfoulard.Cequiestintéressant,c’estquelascènene dévoilepasvotrepointdevue… Cette altercation a réellement eu lieu à Léon Blum. Elle illustre la limite du dialogue autourdedeuxprincipestoutaussiforts:lalibertéd’expressionetleprincipedelaïcité.. Duranttoutesa scolarité,cettejeunefillearespectélaloi quiexige qu’elleenlèveson foulardavantdepénétrerdanssonlycée.CetteséquencepourmoiposeledébatCene sont pas forcément les lois qui protègent l’école laïque. Il faut penser à d’autres schémas.Achacundejuger…Etpourtant:jesuiseffaréedelaplacedelareligiondans lesprogrammesàtoutmomentdelascolaritéd’unenfant.D’ailleurs,MadameGueguen, lepersonnaged’ArianeAscaride,estsouventmiseenscènefaisantcoursavecunthème religieux:l’enfer,leparadis,lejugementdernier,Calvin. Commentavez‐vousrencontréAhmedDramé,quiaparticipéàl’écrituredu scénario,quijouedanslefilm,etquienestmême,àl’origine? J’aimebeaucoupl’histoiredecetterencontre,carelletientduhasardetdel’obstination. AhmedétaitenclassedeterminaleaulycéeLéonBlumilestalléaucinémaavoirmon premier film, Mapremièrefois, sorti en 2012. Puis il m’a contacté par mail en en me demandantsimplementsij’accepteraisdelireuneébauchedescénariode60pagesqu’il avaitécrit. Ily avaitdanscescriptunehistoiredeConcoursdeLettres,etledésird’unprof,qui arrivedansunlycée,detirersesélèvesverslehautenleurproposantceconcours. Lorsdenotrepremièrerencontre,j’aivoulusavoird’oùvenaitcetteidéedeconcours, decompétition,etj’aidécouvertquelavied’Ahmedavaitétébouleverséeainsiquecelle detouslesélèvesdesaclassedeseconde,aprèsavoirfaitetgagnéleconcoursnational de la résistance et de la déportation. Je ne connaissais pas ce concours. Ahmed m’a raconté cette aventure et j’ai senti combien cette expérience collective l’avait transformé. Immédiatementl’enviem’estvenuedefaireunfilm,decettehistoire. Vousleluiavezdit? Biensûr.Jeluiaiditquetoutcequ’ilracontaitetquin’étaitpasdanssonscénario,ou seulementeffleuré,étaitàlafoisbouleversantettrèsimpressionnant.J’étaistrèsémue parleparcoursdecejeunegarçon,quisemblaitneplussubirledéfaitismeambiantet l’aquabonismesifréquentàl’adolescence.Jeluiaidemandécequ’ilattendaitdemoi.Ila eu l’air assez surpris. Et le rendez‐vous d’après, on a appelé Madame Anglés, la professeure principale d’Ahmed, dont j’avais trouvé le numéro de téléphone dans les pagesjaunes.Elleétaittrèssurprisequ’undesesélèvessoitàcepointportéparl’année qu’ilsavaientpasséensemble.Onacommencéàécrirelescénario. Commentavez‐vousprocédé? J’interrogeais Ahmed sur à peu près tout, très attentive aux détails et à ce qui lui semblait secondaire. Je ravivais sa mémoire. Et j’ai aimé me plonger dans la vie d’un jeunefrançaismusulman,passionnéparlecinéma,animéparl’enviedefairequelque chosedesavie.J’aipassébeaucoupdetempsavecAhmed,chezlui,danssonquartier.Et jesuisrepartiesurlesbancsdulycée! Avez‐vouseubesoinderencontrerlespersonnagesréelsdel’histoire? Non. Ce qui était fondamental, c’est la parole d’Ahmed et son regard sur certains des camaradesdecetteclasse.Leurparcours,leurévolution,leursrapportsàtraversAhmed et Anne Anglès, leur prof. Et puis je me suis très largement appuyée sur le document qu’ilsontrenduàl’issuedececoncours.JesavaisavecAhmedd’oùilsétaientpartis.Et je lisais où ils étaient arrivés avec ce document. Restait à construire leur questionnement,leurcheminement. Avez‐vousdonnéàAhmedsonproprerôle? Difficiled’yrépondreclairementaujourd’hui.Demonpointdevue,non,puisquejeme revoisexpliqueràAhmedl’importanced’unecertainedistanceetd’undécalageentrelui etMalik,sonpersonnage. Pendantletournage,êtes‐vousrestéetrèsprocheduscénariodedépart? Oui,toutenfaisantbeaucoupimproviserlesadolescents.Onfilmaitavectroiscaméras, sibienqu’ons’estretrouvéavecdeskilomètresderushes,etçaavraimentétéundéfide construirecefilmaumontage.Cequej’aidécouvertautournage,etsurtoutaumontage, c’estqu’ilnefallaitjamaisquejelâchelaclasse.Elleestl’atomedufilm.Dèsqu’ons’en éloignait,jeperdaismonfil,etc’estpourquoionacoupéla plupartdesscènesoùl’on voit Madame Gueguen et les élèves (à part Malik et Mélanie) hors du lycée. Elles sont tombéesd’elles‐mêmes.Poursecentrersurl’évolutiondel’investissementdesenfants. D’ailleurs,plusonavancedanslefilm,moinsonentendlaprof.Lesenfantss’emparent del’Histoire.Ilss’approprientleurhistoire. CommentAnneGueguen,lepersonnagedufilm,commeAnneAnglès,la professeure,parviennent‐ellesàcaptiverlesélèvesetàsefaireentendre,selon vous,alorsquelaremplaçantetombedansungouffre? Pourmieuxcomprendre,j’aisuividescoursd’AnneAnglèsaulycéeLéonBlumetj’aiété frappée par son autorité bienveillante qui invite à un respect réciproque. Les élèves sont effrayés de l’avoir à la rentrée car elle a la réputation d’être «dure» mais paradoxalement,ilssonttoujourstristesdelaquitteràlafindel’année.Elleparvientà chaquefoisàlesemmeneroùilsnes’attendentpas.J’aiassistéàd’autrescours,dansdes lycées très différents les uns des autres, afin de comprendre ce qu’était une classe de secondeaujourd’hui.Laplupartdutemps,leprofparledansunlégerbrouhahaavecdes élèvesquizappentenpermanenceselonlesvibrationsdeleurtéléphoneportablequ’ils ont dans leur poche ou sur leurs genoux. Tout d’un coup, on les voit se pencher et textoter. La voix du prof n’est plus qu’un élément parmi d’autres, complètement déconnectéeetsondiscoursestsanslienaveclesélèves. Peut‐être,maisLESHERITIERSmontrel’inverse:desadolescentsquidécouvrent qu’unehistoirequ’ilsprennentpourdel’archéologieouuneprovocation idéologique,lesconcerneauplusaupoint! Oui, c’est un film optimiste, et d’autant plus optimiste que cette histoire est vraie, et prouve qu’il est possible de passionner les plus rétifs. A condition qu’on les mette au cœur du processus pédagogique. Les élèves commencent à s’intéresser au concours, lorsqu’ilssontactifs.Avecunmomentclé:larencontreavec untémoin:LéonZyguel, déportéàl’adolescence. Léonal’habitudedetémoignerdevantdesclasses,c’estlecombatdesa viedepuis70 ans.Carcetterencontrelesyeuxdanslesyeuxavecl’Histoireincarnéeesttoujours,pour tous les élèves qui préparent ce concours, unmoment de bascule. Ellel’a été pourles adolescents du film également. Je tenais beaucoup à la présence de Léon Zyguel, qui s’étaitrenduaucollègeLéonBluml’annéeoùAhmedapréparéceconcours.MaisLéon estunmonsieurtrès sollicitéetj’aidubeaucoupluicouriraprèspourqu’ilaccepte.Il étaitméfiantparrapportàlafiction.Onabienévidemmenttournéuneseulepriseetce futlaseulescènedelajournée.Jen’aidonnéqu’unedirectiveàmesacteurs:pourune fois, vous allezoublier qu’ontourne un film. Vous allez écouter Léon et partir faire ce voyage dans sa mémoire. Et Léon leur a parlé exactement comme il le fait d’habitude dansdevraiesclasses. MadameGueguen,c’estd’abordlaformidableArianeAscaride.Commentl’avez‐ vouschoisie? C’est son agent qui me l’a suggérée car elle avait lu le scénario. A notre première rencontrej’aiprislamesuredesonengagementpourladéfensedecertainesvaleurs.Sa façon de parler du scénario était si différente d’une simple lecture d’une comédienne. C’étaitlacitoyenneengagée,fillederésistantequimeparlaitetc’étaittrèsémouvant.Je voulaistoutefoisla«transformer»unpeu.Jeluiaidemandédecoupersescheveux.. Arianealamêmeénergie,lamêmevitalitéqu’AnneAnglès. LechoixdeCréteil? Une évidence. Pas seulement parce que l’histoire s’était passée là‐bas mais parce que Créteil est une ville très cosmopolite, multi confessionnelle qui a toujours cultivé ses différences. Il se trouve que le lycée Léon Blum est aussi visuellement extrêmement intéressant dans sa conception et son implantation. Alors pourquoi aller tourner ailleurs? Qu’est‐cequevousconnaissiezdesclassesdesecondequiexpliquentquevous ayezsibienreconstituél’atmosphèredelaclasse? Ma propre seconde est assez ancienne! J’ai donc assisté à de nombreux cours de français,demaths,d’histoire‐géo.Toujoursenseconde.Maisdansdesvillesdifférentes. EntretienavecArianeAscaride Qu’est‐cequecepersonnaged’enseignantevousaapprissurvous? Caa étéunebelleleçond’humilité.C’estlapremièrefoisquej’étaisfaceàuneclasse: vingt‐trois gamins qui ne savaient pas qui j’étais et qui me regardaient, moins comme uneactricequecommeunprofesseur.Jen’enmenaispaslarge.Ilsvenaientdepartout, maiscertainsétaientélèvesdecelycéeLéonBlumàCréteil.J’étaissipeuvaillanteque nous avons du retourner tout ce que nous avons fait ce jour‐là. Je le savais déjà, mais l’éprouver, c’est très différent: être enseignant est un métier qui exige beaucoup de courage et c’est aussi l’un des plus extraordinaires qui soit. A condition, bien sûr, de pouvoirl’exercer.Rienn’estdonnéàl’avance,rienn’estévident.Maislarelationquise crée avec les élèves est la plus belle chose qu’on puise vivre. Quand on est une comédiennequijoueunprofesseurdevantdesélèves,onestamenéàcréerégalement cette relation de confiance, qui permet que chacun apporte à l’autre. On a lâché les armes, et eux et moi. On s’est mis à se parler, à jouer ensemble. Quand je vois le film aujourd’hui, c’est ce qui m’épate le plus: la vérité des adolescents. La vérité de cette classe. Le personnage de Madame Gueguen m’a appris qu’un enseignant doit à la fois êtretrèsobservateuretaccepterdeselaisserregarder. Comments’estconstituéecetteclasse? Parmilesgamins,Marie‐CastilleMention‐Schaarachoisiunedemi‐douzained’acteurset desnonprofessionnels.Audébutilssejaugeaient.Puisonaoubliétrèsvitequiétaitqui, et le mélange a été parfait. On a tourné dans l’ordre chronologique avec parfois trois caméras. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils voyaient un vrai tournage de cinéma. Il faisait très chaud, c’était l’été, certains cherchaient à faire les clowns, c’est normal,etj’étaisobligéeparfoisdefairedeladiscipline.Lacohésionestvenuegrâceau scénario.Iln’étaitpascaricatural.Etilnetransformaitpaslesadolescents«difficiles» envictime.Lavéritédel’histoireéclatait,etassezvite,onaoubliéqu’ils’agissaitd’une fiction. Mais c’est un élément fédérateur exceptionnel, qui a uni le groupe: l’ancien déporté Léon Ziguel. Lorsqu’il est arrivé, un changement s’est opéré. Des gamins qui jusquelànevenaientquepourtourneretdansl’espoirdes’amuseroudegagnerunpeu d’argent,sesontsentisporteursd’uneresponsabilité.LéonZiguelpasseletémoinavec beaucoupderespect.C’estunejournéequiachangéleurvie.Lorsquej’airevéculascène entantquespectatrice,envoyantlefilm,j’aiétéextrêmementémue.Personnenejouait. Quelssontlesmotsquiontprovoquécechangement? Cenesontpasseulementdesmots:LéonZiguelavaitleurâgequandilaétédéporté,et ilnesavaitriendecequiallaitluiarriver.Cettesimilitudeentreeuxetluilesa,jecrois, bouleversés. Et quand on lui demande: «Comment avez‐vous fait pour tenir?» Il répond:«J’avaisenviedecrânerauprèsdemescopainsdeMénilmontant,j’avaisenvie deleurracontercequejevenaisdevivre.»Bref,c’étaitunado,commeeux.Alafin,Léon Ziguelleuradit:«Jevousremerciedel’énergiequevousm’avezdonné,etjenevous demandequ’uneseulechose.Neditesjamais«salejuif,salenègre,saleArabe»,cartout cequej’auraisvécun’auraitserviàrien.»J’aivualorsdeslarmescoulersurbeaucoup dejoues,etj’aisuquec’étaitgagné. La gestapo n’avait pas ordre de rafler les enfants Juifs. C’est Laval, c’est à dire l’Etat français qui a fait du zèle et à demander aux policiers français de leur fournir les mineurs,quandilsétaientd’origineétrangère.Letravailpourpréparerleconcoursleur a permis de découvrir cette barbarie par eux‐mêmes. Et qui serait restée à l’état d’horreurabstraitemaisquiprendsapleinesignificationlorsquecesontlesadolescents quifontl’investigation. Cequefaitlaprof,bienplusquedeleurpermettred’êtrelauréat,c’estdeleurouvrirune voieverslarecherche.Grâceàelle,ilscomprennentqu’euxaussisontlesenfantsetles petits‐enfantsd’adultesquiontunehistoire,faitedebonheurmaisaussidetragédies,et quetantqu’ilsignorerontleurpasser,ilsvivrontaveclalégèretédésagréabledelabulle de savon. Ils découvrent qu’ils ne peuvent pas vivre uniquement dans le présent. MadameGueguenparvientàleurfaireprendreconsciencedecequ’aétélaShoah,hors detoutepolémique,etpasque. Avotreavis,pourquoiAnneGueguenréussit‐elleàcaptercetteclasse,alorsquesa remplaçantesigentilletombeenenfer? Devant une classe, on est face à une vague dont on ne maitrise pas totalement les mouvements.Cetteremplaçanteselaissesubmerger.Cettejeunefemmeleurmontresa peur.Orlesélèvessonttrèsintuitifsetsesaisissentdesaterreur.Entantqu’actrice,j’ai pu saisir cette relation mystérieuse qui unit une classe et l’enseignant. Quand on enseigne,letextes’invente,secondeaprèsseconde.Ilfauténormémentderépartie,pour avoirlabonneréactionfaceàdesélèvesquiveulentfairerire,oumontrerleurmuscle, ouquiposeunequestionàlaquelleonnesaitpasrépondre.C’estencelaquecemétier me semble beaucoup plus difficile qu’être acteur, où bien sûr la scène suscite le trac, mais où en général le public est assez docile et bienveillant. De plus, on a répété, on connaîtnotretexteetlessituations.Lepirequ’ilpuissenousarriversurscène,c’estde ronronner.Quetoutcouletropbien.Etredevantuneclasse,c’estuneautreaffaire…Le secretdemonpersonnage,c’estqu’elleleurmontreàchaqueinstantqu’ellelesrespecte. Elleleurditd’ailleurs:elleaplusconfianceeneux,qu’euxeneux‐mêmes. Quesontdevenuslesenfantsdecetteclasse? Alorsquec’étaituneclassetrèsdifficile,decellequidésespèrelesenseignants,tousont eu leur bac, et la plupart avec mention. Quant à l’enseignante du film, elle enseigne toujoursetdanslemême. Enplusdelesadmirer,voussemblezavoirunegrandetendressepourles enseignants.D’oùvient‐elle? Je ne connais personne qui ne se souvienne pas de certains professeurs. Encore maintenant, en dépit de tout ce qu’on raconte sur la dévalorisation du métier, ce sont despersonnesquiontlepouvoirdechangerlaviedeceuxàquiilss’adressent,pourle meilleuretpourlepire.Ilssontceuxetcellesquidonnentlapossibilitéàdesenfantsde construire leur vie, et sur lesquels ils vont pouvoir s’appuyer tout au long de leur existence. Si je ne sais pas qui est Louis XIV, je peux aller à Versailles, mais je ne comprendrai rienà ce que je vois. J’ai rencontré la professeur qui a inspiré mon personne: Anne Anglès. J’ai compris d’où venait son aura. Elle a une fermeté impressionnante,sansjamaistenirdediscours«sécuritaire».Elleleurmontrequeson métier ne consiste pas à les sanctionner. Ce que j’ai découvert en l’interprétant, c’est quequandvousparlezàunensembledejeunesgens,ilyatoujoursunmomentoùl’ona lesentimentdeperdreleurattention.Parfoisonseretrouvedansdesétablissementsoù les enfants ont tellement été laissés à la dérive, que cela devient très difficile de les rameneràl’écoute,aupartage.Ilsn’ontplusdeconsidérationpoureux–mêmes.Anne Anglès arrive à leur redonner confiance et à se percevoir comme des personnalités entières,etnonlejouetd’unconformismedegroupe.Cequemontrecetteprofetlefilm, c’est qu’il est toujours possible de tirer les gens vers le haut. Encore faut‐il en avoir envie.Jecroisqu’ilyabeaucoupmoinsdeprofesseursdécouragésouàdistancequ’on ne le dit. Ce film m’a permis de rencontrer beaucoupd’enseignants, qui m’ont frappés parleurengagementetleurhonnêteté.Mêmes’ilsleurarriventdesetromper,ilssont honnêtes. Pourquoiest‐cesiimportantdansunevie,cepériodescolaire? C’est notre jeunesse. Même si on ne fait pas des études supérieures, c’est le temps de notrevieàsondébut,endehorsdenosparents,denotreculturefamiliale.Letempsde l’école,c’estaussiceluiquinouspermetdesouffler,d’êtreendehorsdelafamilleetde sestraumatismesinévitables. Quellesrelationsavez‐vouseuaveccesjeunesacteurs? Jen’aipasessayéd’êtrelacopinedesjeunes acteurs.Jen’aipascherchéàmemêlerà eux.Ilétaitimportantdetrouverlabonnedistance.Ilfallaitquejegagneleurconfiance. Que je sois digne pour eux. Il fallait que je prouve à Marie‐Castille Mention‐Schaar qu’elleavaitbienfaitdemechoisircommeactrice,maisilfallaitaussiquejeleprouve aux élèves. On s’est apprivoisé. A la fin du tournage, ils se sont conduits comme une classe,ilsm’ontfaitdescadeaux,ilyavaitdeslarmes,liéesàlaséparation,ons’estpris danslesbras.Onétaittrèssouventamenésàimproviser,orlesgaminssonttrèsfortsen impro.Ilsontgardécettelibertédel’enfance,cettecapacitéàsemettreimmédiatement ensituation.Contrairementàmoiquisuistoujourstrèsrespectueusedutexteetquiait besoind’unpeuplusdeconcentrationquelanormalepourfaireunpasdecôté. CommentMarie‐CastilleMention‐Schaarvousdirigeait‐elledevantdes adolescents? Ellemeparlaitàl’oreille.Cequiluiimportait,c’étaitl’authenticitédemontravail.Elle estopiniâtre.Ellenelâchejamais.Cefilm‐làavaituneimportanceparticulièrepourelle. Elles’estvraimentbattue,c’estuneguerrière,pourfaireensortequelesgaminssoient toujoursensemble.Elleatenuçaavecfermeté.Sansjamaisêtredésagréable. Jesuishyperfièred’avoirfaitcefilm.Etfièredel’avoirfaitavecMarie‐Castilleetavec cesélèves‐là.Trèsvite,cetournageaétébeaucoupplusqu’untravail.Trèsvite,çaaété une aventure. D’ailleurs, depuis, je m’ennuie un peu des élèves. Ce rôle m’a donné confianceetenviedetransmettrecequejesaisàdesjeunesacteurs.Ilm’ainterrogésur latransmission.Ilarriveunmomentoùonaenviededired’oùl’onvient,cequ’onest,et delerevendiquer.Ilfautdutemps.Orjetrouvequ’ondemandebeaucoupauxacteursde seressemblerlesunslesautresplutôtqued’êtresoi.Amesdébuts,onmedisait:«Vous êtes intéressantes, mais on ne sait pas où vous mettre. Vous avez un physique un peu particulier.»Jenepouvaispasjouerlesjeunespremières,maisj’étaistropjeunepour les autres rôles. Je sortais des castings déboussolée, ne sachant plus comment je m’appelle.Canemarchaitjamais.C’étaithorrible. MadameGueguenused’argumentd’autorité.Ellelanceàuneélève:«J’airaisonet vousaveztort.»Qu’enpensez‐vous? C’estsamanièrededire:«Vousnemangerezpaslasoupesurmatête.L’autoritéc’est moi.J’assumetoutàfaitêtrelapersonnequireprésentel’autorité.» Je crois que beaucoup de parents ont peur de représenter l’adulte. Or un parent, c’est aussiquelqu’unquivousapprendqu’ilyaunehiérarchie.Est‐cequ’onl’accepteoupas? Sionn’estpasfaceàcettelimite,sioncroitquetoutestpossible,n’importecomment,on s’écraseparterre.Etreparentouprof,c’estcommeêtreguidedemontagne.Unguidede montagnevousditoùilfautmettrelespiedsetsivousnel’écoutezpas,voustombez danslacrevasse. EntretienavecAhmedDramé AhmedDramé,vousavezco‐écritcefilmetvousjouezundesélèves.Pouvez‐vous nousracontercetteaventure? J'ai été dans cette classe de seconde en 2009, j'ai vécu cette histoire, elle m’a métamorphosé.LaparticipationauConcoursnationaldelarésistanceetladéportationa changé ma vie, comme celle des autres élèves. Mais c’est surtout la rencontre avec MadameAnglès–rebaptiséeMadameGueguendanslefilm.Pourbienexpliquer,ilfaut que je remonte à ma vie d’avant. Quand je suis arrivé au collège Léon Blum, je ne connaissais personne. En troisième, malgré une moyenne générale honorable, les enseignantsavaientdécidéquejenepasseraispaslebacgénéral,quejen’étaispasfait pourlesétudes,commecelaarrivesouventlorsqu’onnevientpasd’unmilieuprivilégié. Ma mère s’est vraiment battue pour que je change d’orientation et que je sois pris au lycéeLéonBlum.Donc,j’arriveavecunecertainetension,etlacraintedenepasêtreà maplace,denepasêtreauniveau.LarencontreavecMadameAnglès,laprofd’Histoire, qui était aussi notre prof principale, a été fondamentale. Elle était ferme, et on avait envie de l'écouter. Après la rentrée, pendant un mois, la prof s’absente à la suite du décèsde samère. Pendantcettepériode,ondevientfranchementagités.Les sanctions pleuvent. Il y a deux exclusions temporaires. On est la pire des secondes, les brebis galeusesdulycéeEnmêmetemps,j’avaistoujoursétédansdesclassesdifficiles,doncça ne me changeait pas trop. Et là, c’est exactement comme dans le film, il y avait sept élémentsmoteurs,maisonfaitmenerunesalevieàlaremplaçante.MadameAnglèsest revenue,elleapréférénousproposerceconcoursplutôtquedenousenfoncer.Contre l’avis du proviseur, qui aurait aimé qu’elle choisisse la classe européenne. Commentlaclassearéagi? Ilyaeudesréflexionsdébilesdugenre:«Madame,ilyenamarredelaShoah,pourquoi est‐cequ'onparletoutletempsdesJuifs?»Al’annoncedelaproposition,jesuisresté neutre.Jenedispasquej’aienviedelefaire.Jenedispasnonplusquejen’aipasenvie. Onestfacilementinfluencéà16ans.J’aipréférémelaisseruntempsderéflexion.C'est uncopainduquartier,Joe,quiétaitprofd’histoiregéodansunlycéeprivéJuifetqui jouaitaufootaveclesgossesduquartier,quim’aconvaincu.Lethèmenousterrorisait: «Lesenfantsetlesadolescentsdanslesystèmeconcentrationnairenazi.».C’estunsujet trèsdur.Onavaitpeurdenepasêtreàlahauteur.MadameAnglèssemblaitavoir confianceennous.Assezvite,onasentiqu'onlui«devait»leconcours.Ilfallaitqu'elle soitfièredenous.Onallaitbosser. Qu'est‐cequeparticiperauconcoursnationaldelarésistanceetdeladéportation aprovoqué? Déjà,onapurencontrerdespersonnesextraordinaires,commeLéonZyguel.Mais c’étaitaussilapremièrefoisqu’ontravaillaitvraimentengroupe.Ilyaeudesmoments dedécouragement.Laprofnousamêmeditqu'ellepensaits'êtretrompéesurnotre compte.Onsereprochaitdesvolsd'idées,onn'arrivaitpasàcomprendrequ'on travaillaitpourunmêmebut.Ledéclic,çaaétélarencontreavecLéonZyguel,quandil nousaracontésaviedanslescamps,etsonarrestationquandilavaitnotreâge.Ilya vraimenteuunavantetunaprèsLéon. Qu'est‐cequialeplusétonnécetteclasse? Déjàqu’ilexistepourdevrai!Cafaittrèsbizarrederencontrerquelqu’unquiavécu cetteépoque.Ons’attendaitqu’unanciendéportésoitforcémentlointainetfroid,au plusloindenous.Léonnousatoutdesuitemisàl'aise,grâceàsonhumour.Quandon entendunetelleparole,onn'aplusd’excusespournepastravailleretseplaindre.Il avaitnotreâgequandilaétédéporté.Quandonluiparle,onn’apaslesentimentde quelqu'und’âgé.Grâceàlapréparationduconcours,onadécouvertpleindetrucs.Par exemplequelesenfantsetlespersonnesdéportéesn'étaientpasforcémentjuifs,mais aussitziganesouhomosexuels. Leconcoursa‐t‐ilmodifiéenprofondeurl'avenirdecetteclasse? Demauvaisélèvesinsupportablespourlaplupart,onestdevenusupermotivés.Onest arrivésenclassedepremièreavecuneénormeconfianceennous!Onaapprisà travailler.Etàaimerça. Vousenêteslapreuve,puisquedèsl'annéed'après,vouscommencezàécrireun scénario!Commentestnéel’envied’écrire? Aprèslaréussiteduconcours,jemesuissenticapabledebeaucoup.Avecuncopain,on s'étaitprésentéàuncasting.J'airencontréunagent,etàcetteoccasion,j'aidécouvert quelesfilmssetournaientavecdesscénarios.Jenelesavaispas,oun’yavaitjamais réfléchi!Jemesuismisàpasserdescastingsetàenratercertain,avantd'êtrechoisi pourunrôleprincipaldansLESPETITSPRINCES,avecEddyMitchell.Jemesuisdit: Ahmed,pourquoitun’écrispastonproprefilm?J'avaisremarquéquetouslesgensqui percentetquiviennentdebanlieue,selancentdanslacomédie.Unjeunedebanlieue, c'estforcémentuncomique!Pourmoi,c'étaitimportantd’écrirequelquechosede sérieux.Entantquefuturacteur,j’avaisenviedefilmsapprofondis,despolars,desfilms quiparlentdepolitique,desfilmsquifontréfléchir!J'aid'abordécritlescénario uniquementpourmoi,commeundéfi.Plusj’avançais,plusjemedisaisqueceserait biend’avoirdesavisprofessionnels.J'avaisétéimpressionnéparLAJOURNEEDELA JUPE,avecIsabelleAdjanideJean‐PaulLilienfeld,doncjel’aicontacté.Ilaacceptédeme lireetm'arappelé:«EcouteAhmed,jenepeuxpastepermettredeprésenterun scénariocommeça.»Ducoup,jel’aidéveloppéetjel’aiprésentéàdesmaisonsde production.J'étaisjeune,17ans,jen’avaisrienfait.Jerecevaisdesréponsesnégatives poliesquandonmerépondait.JevenaisdevoirMAPREMIEREFOIS,deMarie‐Castille Mention‐Schaar,c’étaitunbeaufilmromantique,j’aicherchésonmailpartousles moyens.Ellemerépondlelendemain‐même:«EcouteAhmed,jesuisàNewYork, envoiemoitonscénario,s’ilm’intéresse,j’accepteraisdeterencontrer.»Lorsdela premièrerencontre,Marie‐Castillem'afaitparlerdemoipendantplusdeuxheures.Elle meposaitdesquestionssurl’histoirequejeluiavaisenvoyé.«LeVraiCombat»C’était celled’unconcoursdelettres.DansuneclassedeterminaleaulycéePasteur.Avecun profdelettresissudel’immigration.Alafin,ellem'adit:«Dismoicequetuveuxce quejefassepourtoi.Tuveuxquejeproduisetonfilm?Tuveuxquejet’aideàleréécrire ?Tuveuxquejeleréalise?»J'étaissidéréquemonrêvedevienneréalité.Jeluiaidit oui,àtout,maissanscomprendrecesquestions.Jen'yavaispasréfléchi.J’avaisdumalà croirequecequiétaitentraindem'arriverétaitvrai.C'estbizarre,jeneressentais aucunejoie.J'étaissonné.Puisjemesuisdit:«Ahmed,nevapastebrûlerlesailes.Tues encoretrèsjeune,tuasletempsd’apprendre.Réaliser,tunel'asjamaisfait.Cafaittrop pourtoi.» Comments'estconstituéletravailencommunavecMarie‐CastilleMention‐ Schaar? Onaforméunduo.Nousavonsbeaucoupparlé.Marie‐Castilleprenaitdesnotes.Elle m’interrogeaitbeaucoupsurmessouvenirs.Surlesreactionsdesunsetdesautres.Ou commentilsauraientréagi.Noussommesarrivésàunelistedepersonnages.Certains étaientlasommedeplusieurspersonnesdansmaclasse.AulycéeLéonBlum,personne n'étaitaucourantdenotreprojet.Pourmoi,l'écritureduscénarioetlapréparationdu tournageétaientdéjàunebellerevancheparrapportàtouslesaprioridesprofsetdu proviseursurnotreclasse,lapiredulycéemaislauréateduconcours.Jesuistrèsfier d’avoirrenducethommageàmescamarades,aulycée,àMadameAnglès. Comments'estpasséletournage? Ilyavaitbeaucoupdesouvenirsquiremontaientàlasurface.J’étaispastoujourstrès sérieux.JejouaismonproprerôlemaisMarie‐Castilleatenuàlerendredifférentpour quej’aiaussiàinterpréterdeschoses.Cequim'asurpris,c'estderevivredeshistoires quej’avaisdéjàvécues.Etcequimefaitleplusplaisiraujourd'hui,c'estdemontreràma mèrecetteclassedesecondeetqu'ellepuisseêtrefièredes'êtrebattuepourquejesois inscrisaulycéeLéonBlum.Toutesavie,elles'estdévouéepoursesenfants.Jesuisle premierenfantdetoutemafamilleàavoirlebac. QuellesontétévosrelationsavecMarie‐CastilleMention‐SchaaretAriane Ascaride? Aujourd'hui,jeconsidèreMarie‐Castillecommemadeuxièmemaman.QuantàAriane Ascaride,j’aipleuréàsondépart.Pendanttouteladuréedutournage,onaoubliéqu'elle étaitactrice,onnevoyaitquelaprof.Ilyamêmeeudesjours,oùlesélèvesétaient insupportablesetc'estAriane,qui,commeuneprof,lesobligeaitaucalme.Personne n’osaitallerauclashavecelle. Ilyaunescèneoùelledit:«J'airaisonettuastort.»Quepensez‐vousdecetype d'argument? C'estlediscourshabituel.«Non,tunefaispasçaparcequec'estcommeça.»Elleledit lorsqu’uneélèveaoubliédefairevalidersacartedecantineetsedemandecomment ellevafairepourmanger.Moi‐même,çaadum’arrivercinquantefois!L'argument d'autoritén'estpasforcémentvalable.C'étaitdur,avecMadameAnglès.Maisonlui obéissait.Certainementparcequ’onavaitsentidèsledébutqu’ellenousaimait. LeconcoursnationaldelaRésistanceetdelaDéportation « Le Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) a été créé officiellement en 1961 par Lucien Paye, ministre de l'éducation nationale, à la suite d'initiatives d'associations et particulièrement de la Confédération nationale des combattantsvolontairesdelaRésistance. Il a pour objectif principal de transmettre des valeurs qui se rattachent aux droits de l'Hommeetauxprincipesdeladémocratieetpermetauxcollégiensetauxlycéensd’en mesurer leur pertinence et leur modernité. La participation à ce concours donne l'occasionauxélèvesderencontrerdirectementrésistantsetdéportésetd'établiràce titreunlientangibleentrelesgénérations. Depuis 2000, le concours national de la Résistance et de la Déportation est une des composantes de la politique de mémoire du ministère de l'éducation nationale en partenariatavecleministèredeladéfense. Le Concours National de la Résistance et de la Déportation est le premier concours scolaireenFrancedansledomainedelamémoire.En2012‐2013,plusde40000élèves yontparticipé. Pour la session 2014‐2015 du concours, les élèves seront invités à travailler sur le thème "La libération des camps nazis, le retour des déportés et la découverte de l'universconcentrationnaire".» http://www.cndp.fr/cnrd/ Listeartistique ArianeAscaride AhmedDramé NoémieMerlant GenevièveMnich StéphaneBak WendyNieto AïmenDerriachi MohamedSeddiki NaomiAmarger AliciaDadoun AdrienHurdubae RakySall AmineLansari KoroDramé XavierMaly AveclaparticipationdeLéonZyguel AnneGueguen Malik Mélanie Yvette Max Jamila Said Olivier/Brahim Julie Camélia Théo Koudjiji Rudy Léa LeProviseur ListeTechnique ProduitparMarie‐CastilleMention‐SchaaretPierreKubel ScénarioAhmedDraméetMarie‐CastilleMention‐Schaar DirecteurdelaPhotographieMyriamVinocourA.F.C MontageBenoîtQuinon AssistanteMiseenScèneZazieCarcedoScripteJoëlleHersant CastingMarie‐FranceMicheletChristopheIstier CostumesIsabelleMathieuDécorsAnne‐CharlotteVimont MusiqueoriginaleLudovicoEinaudi SonDominiqueLevertElisabethPaquotteChristopheVingtrinier ProducteurexécutifPascalRalite UneCoproductionLomaNashaFilms‐VendrediFilm‐TF1DroitsAudiovisuels UGC‐France2Cinéma‐OrangeStudio AveclaparticipationdeFranceTélévisions‐OCS Aveclesoutiende LaRégionIle‐de‐France–l’Agencenationalepourlacohésionsocialeetl’égalité deschances–l’Acsé‐CommissionImagesdeladiversité CNCFondsimagesdeladiversité‐LaFondationpourlaMémoiredelaShoah–La FondationDiane&LucienBarrière‐LaPROCIREPetL’ANGOA ©2014LOMANASHAFILMS–VENDREDIFILM–TF1DROITSAUDIOVISUELS–UGCIMAGES FRANCE2CINÉMA‐ORANGESTUDIO
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