Bilan pour l’année 2014 du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine Bilan commun des trois opérateurs du PNA Vautour moine LPO PACA – Vautours en Baronnies – LPO Grands Causses ********** Bilan technique et financier Période du 1er novembre 2013 au 31 octobre 2014 PRESENTATION DETAILLEE DES ACTIONS A- Préserver, améliorer, voire restaurer l’habitat et la quiétude des sites de reproduction 1) Diminuer les perturbations anthropiques à proximité et sur les sites de reproduction : a- Réalisation d’un suivi régulier des sites de reproduction Afin de mesurer l’évolution et la bonne santé des colonies de Vautour moine en France, le travail de suivi et de surveillance sur le terrain est irremplaçable. C’est ce travail qui permet d’une part de localiser les aires et d’autre part d’obtenir l’ensemble des paramètres de reproduction, mais il permet également de maintenir une vigilance et une surveillance sur les sites de reproduction ou les sites potentiels. Cette surveillance a permis de percevoir des menaces potentielles qui pesaient sur certains sites et également de prévenir directement certaines de ces menaces par le dialogue et l’échange sur les lieux. De plus, cette présence a permis de sensibiliser directement des usagers de ces espaces. Chaque couple est contrôlé en moyenne deux fois par semaine à raison d’environ deux heures d’observation effectives par contrôle. Parmi les menaces potentielles qui sont identifiées, il y a par exemple : l’ouverture de sentier, l’installation d’affut photographique, les coupes forestières ou le survol aérien. Pour illustrer ce travail, au cours de l’année 2014, le suivi de la reproduction a représenté plus de 520 heures d’observation pour les huit couples reproducteurs des Baronnies et du Verdon. Cette surveillance de chaque site est ainsi importante de janvier à septembre. Illustration N°1 : Observateur de la LPO Grands Causses en surveillance (Photo : O. Couqueberg). Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 2 Le suivi est généralement effectué par des salariés des opérateurs du PNA ou de parcs nationaux comme celui des Cévennes. Cependant, il peut également être l’objet de temps bénévole. C’est particulièrement le cas dans le Verdon, où à eu lieu la première reproduction de l’espèce en 2013, et dans l’Hérault où un bénévole très impliqué assure le suivi du couple de ce département. Illustration N°2 : Répartition des données d’observation dans les Causses par mois en 2014. Dans l’illustration N°2, une donnée correspond à une observation sur un site (cette observation peut être d’une très courte durée comme un simple contrôle de l’incubation ou s’étaler sur plusieurs heures afin de localiser l’aire de l’année). L’évolution en nombre et en répartition des couples, rend chaque année plus difficile le suivi de cette espèce. Le temps qui lui est affecté par les opérateurs du PNA se répartit en de plus petites fractions à mesure que le nombre de sites augmente. Cette action sera reconduite prioritairement. Malheureusement, nous considérons que le temps affecté a ce suivi est désormais insuffisant pour être pleinement efficace. En 2014 comme en 2013 nous avons pris ce temps au détriment d’autres actions moins prioritaires et nous ferons de même en 2015. b- Fichier de recueil des menaces et dérangements Lors du suivi de la reproduction et la surveillance des sites dans les Grands Causses, il a été enregistré dans un fichier les menaces anthropiques potentielles ou réelles pesant sur la reproduction. Cet inventaire forcément incomplet permet de prendre conscience des menaces existantes pour les oiseaux. Dans cet inventaire 2014, comme précédemment, les survols aériens représentent la plus grande partie des dérangements enregistrés. Ce sont d’ailleurs toujours, les dérangements les plus faciles à observer. Toutefois, les dérangements causés par les Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 3 photographes prennent une part non négligeable dans ce recueil. Il est important de poursuivre et de communiquer à propos de cette liste qui reste peu alimentée, afin de quantifier plus précisément encore ces menaces. Illustration N°3 : Extrait du fichier de recueil des dérangements de la LPO GC en 2014. Date Commune Lieu dit Type de dérangement potentiel Observation 27/01/2014 Mostuéjouls Boyne Survol de deux Mirages 2000 à très basse altitude sous le niveau des Causses Survol de 5 sites de V. moine, et de nombreux V. fauve 28/01/2014 St Pierre des Tripier le Truel Survol de 2 avions de chasse à basse altitude Survol du charnier et de sites de V. moine, et de V. fauve 27/02/2014 Peyreleau le Curvelier 03/2014 Millau Vallon de Carbassas 08/04/2014 Mostuéjouls La Favarède Présence de 15 randonneurs bruyants Très proche d’un site d’Aigle royal (site Natura 2000) 25/06/2014 Paulhes Rocher du Boffi 2 grimpeurs à 5 m du nid de percnoptère. Envol du couveur (retour 45 min plus tard) Très proche de sites de V. percnoptère et de V. fauve 05/07/2014 Mostuéjouls St Marcelin 03/09/2014 Gatuzière Frépestel 15/09/2014 Peyreleau Rocher du Curvelier Survol d'un hélicoptère de la sécurité civile en dessous des corniches du Tarn (JNA) Survol permanent, dès les beaux jours de parapentes. Passage au dessus d’un nid de V. moine (échec à l’incubation) 2 photographes amateurs à 30 m d’un nid de vautour moine (poussin au nid - pas d’échec constaté) Survol par un hélicoptère d’ERDF (Bleu /logo ERDF / FGHBV)de ce secteur autour du site de lâcher de Gypaète barbu à très basse altitude (à moins de 100 m du sol estimé au dessus du cœur de PNC C’est la date trop précoce qui pose problème vis-à-vis de notre convention Survol de 2 avions de chasse à basse altitude sous le niveau des Causses Survol de sites de V. moine, et de V. fauve Survol de sites de V. moine, de V. Perco. et de V. fauve Sites de V. moine Survol de sites de G. barbu Survol de sites de V. moine Dans les Baronnies, la surveillance mise en place sur les sites de reproduction a permis de constater une nouvelle fois des survols à très basse altitude par des avions militaires : ces passages souvent à très basse altitudes (en dessous des reliefs) sont fréquents (deux à trois fois par semaine). Autre exemple, dans le Verdon, la surveillance mise en place sur les sites de reproduction a permis de constater, le 2 mars 2014, la présence de 4 randonneurs sur la crête surplombant le seul nid de Vautour moine du secteur. Cette démarche n’a pas été formalisée de manière identique dans tous les programmes. Il semble intéressant de poursuivre ce recueil dans les prochaines années. c- Développement d’accords avec les différents types d’usagers L’objectif de cette action est de préserver les espaces qui servent d’habitat et de site de reproduction pour les vautours moines. La concertation et l’échange sont les moyens qui ont été privilégiés pour répondre à cet objectif. Ce travail s’est fait par anticipation dans la plupart des cas pour être plus efficace et pour que les restrictions, les solutions ou les compromis trouvés soient mieux acceptés. Ce travail qui a requis beaucoup de temps encore en 2014, a concerné plusieurs catégories d’utilisateurs des espaces naturels : Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 4 Les organisateurs d’évènements sportifs ou autres : Les opérateurs du PNA ont contacté et rencontré la plupart des organisateurs d’évènements sportifs de pleine nature de leurs secteurs. Ces rencontres ont permis en 2014, comme précédemment, d’évaluer les parcours, les itinéraires ou les pratiques par rapport aux aspects de préservation des habitats et des espèces. La plupart du temps, elles ont abouti à un accord satisfaisant permettant de concilier les pratiques de sports de nature et les enjeux environnementaux. Les principaux évènements sportifs impliqués ont été les suivants : - Courses à pied ou de VTT de toutes tailles (jusqu'à 7000 coureurs) - Raids multisports - Escalade en plein air - Randonnées - Courses motocyclistes Par exemple, le 2 mars 2014, Vautours en Baronnies a été contacté par Vincent Aubert, chargé des activités sportives en pleine nature au sein du futur Parc naturel régional des Baronnies. Cet échange a permis de cartographier les zones les plus sensibles par rapport aux sites de reproduction des vautours moines et ainsi déplacer certain parcours pour des compétitions de VTT. Ce fut le cas également dans les Causses pour une manifestation appelée, les « Natural Games », (Slackline, parapente, descente enduro VTT…). Lors de ce travail, la LPO Grands Causses a rendu un avis défavorable pour deux des parcours de VTT, afin de protéger deux sites de nidification de vautours moines dans les gorges de la Dourbie (ZPS) et la vallée du Tarn (ZPS). La LPO Grands Causses et le Parc naturel régional des Grands Causses ont également travaillé pour la création d’une cartographie des zones à ne pas survoler pendant les compétitions de parapente de cette manifestation. Ensuite, plusieurs réunions et visites sur le terrain ont été nécessaires pour cadrer l’activité Slackline. Ceci a permit de créer une zone de protection temporaire, pendant la période du déroulement de l’épreuve de Slackline sur le site du Boffi, afin de protéger la reproduction du couple de vautour percnoptère et d’un couple de vautour moine. Les structures qui fédèrent des groupes d’utilisateurs des espaces qui servent d’habitat : Ces structures sont pour la plupart des clubs sportifs. Plusieurs projets portés par certaines de ces structures ont été traitées en 2014. Ce sont des clubs d’alpinisme (Club Alpin Français), de vol libre (Comité Départemental de Vol Libre), de motocyclisme ou de randonnée. La LPO Grands Causses a par exemple, participé à une réunion de concertation en vue de la création d’un panneau d’information concernant les vautours, s’adressant aux libéristes. Ce panneau sera placé sur le site de décollage des Parapentes à la Pouncho d’Agast à Millau. Divers partenaires étaient également présents: le comité départemental du vol libre, la DDSPP 12, Le CDOS, Le PNRGC, et les représentants des professionnels du Parapente. L’écueil majeur de cette démarche reste la grande difficulté à toucher et impliquer les pratiquants étrangers ou les individuels qui ne sont pas encadrés par ces structures. Les professionnels du tourisme ou d’activités de pleine nature : Concernant les professionnels des sports de nature et du tourisme, un travail de concertation et la rédaction de convention, ont également été menés. Par exemple avec la Maison des vautours dans les Causses. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 5 Les organismes gestionnaires d’espaces naturels : Depuis de nombreuses années, la plupart des gestionnaires travaillent avec les agences locales de l’ONF. Une convention a été signée en novembre 2013, dans les Baronnies avec l’ONF de la Drôme, une autre a été signée dans les Causses en 2011. Ces conventions couvrent l’ensemble des espèces forestières et en particulier le Vautour moine. Elle porte sur de nombreux accords dont voici les principaux : mise en commun des informations recueillies sur le terrain, information et sensibilisation des personnels, possibilité de circulation sur certaines parcelles domaniales, enregistrement de données naturalistes ou encore prospections communes sur des espèces ciblées. Illustration N°4 : Article du Midi Libre relatant l’hélitreuillage retardé de matériaux pour préserver la quiétude des vautours dans les Causses. Chasse privée Deux des sept couples reproducteurs des Baronnies ont choisi à nouveau cette année de se reproduire dans des aires situées dans une chasse privée. En 2014, dans le département de la Drôme, la chasse au sanglier a fermé le 28 février et a rouvert le 15 août. Les contacts pris avec les responsables de cette chasse privée depuis 2011 ont été poursuivis en 2014. Vautours en Baronnies a informé la présidente de cette chasse privée de la localisation des aires et des périodes de fortes sensibilité (ponte, incubation, envol). Les deux couples ont cette année échoué leur reproduction. Les observations ne permettent pas de faire de corrélations entre ces échecs et la pratique de la chasse dans ce secteur. Aéronefs militaires Un gros travail reste à faire par rapport au problème de survol à basse altitude par des aéronefs. Il serait vivement souhaitable de pouvoir rencontrer les responsables de la base militaire d’Orange, par exemple. Pour cette action, beaucoup de choses ont été mises en œuvre en 2014, en particulier dans les Causses et les Baronnies. Néanmoins, le temps a souvent manqué pour finaliser les actions initiées. Il serait également important de mieux communiquer et mieux informer à propos de ces travaux, notamment les élus locaux. Mais encore une fois le manque de temps et de moyens a été un frein. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 6 Un gros travail reste à faire par rapport au problème de survol à basse altitude par des aéronefs militaire. De plus, l’ouverture de la chasse au sanglier en août (période d’envol des jeunes) et surtout la fermeture fin février (période de ponte et d’incubation) pose toujours un réel problème de risque de dérangement sur les sites de reproduction. 2) Prévenir et réduire l’altération des milieux : Comme ce fut le cas jusqu’à présent, les opérateurs du PNA ont, en 2014, répondu aux sollicitations des DREAL, pour exprimer lorsque nécessaire, un avis technique sur les projets impactant. Nous poursuivrons également la veille sur le terrain, assurée grâce à la surveillance des sites de reproduction (voir paragraphe A-1-a) et la mise en place des Zones de Sensibilité Majeure. Néanmoins, comme précédemment, les moyens déployés pour cette action ne le seront qu’à la faveur de constats ou de sollicitations. Le suivi de la reproduction reste prioritaire et les opérateurs y consacrent la plupart de leurs moyens. En dehors de cette période la surveillance sur le terrain restera minime. Voici des exemples pour l’année 2014 : L'examen d'une demande de défrichement de 15 ha sur la commune de La Cresse, au lieu-dit « les Canourgues", situé en ZNIEFF et Natura 2000. L’examen d’un nouveau PSG, élaboré par le CRPF 48, déposé pour une forêt située au Nord de la commune de la Malène. Il s'agissait de coupe "sanitaire" (prélèvement entre 25% et 30%) pour valorisation en bois de chauffage (45 stères par ans). Le propriétaire qui tient une chambre d'hôtes prévoyait également de remettre en valeur des sentiers de promenade dans sa propriété pour ses clients. Le Parc naturel régional du Verdon a informé la LPO PACA antenne Verdon d’un projet de coupe forestière en périphérie du site de nidification actuel dans le cadre d’un plan simple de gestion d’un propriétaire privé. 3) Améliorer la capacité trophique de l’aire de répartition : a- Entretien du réseau et création de nouvelles placettes d’alimentation : Le réseau actuel comprend au minimum 119 placettes d’alimentation dans les secteurs faisant l’objet d’un programme de conservation des vautours moines (7 dans le Verdon, 4 dans les Baronnies et 108 dans les Causses dont 15 dans l’Hérault). Ces placettes font toutes l’objet d’un arrêté préfectoral délivré par la Direction départementale de la protection des populations et de la cohésion sociale (DDCSPP). En 2014, ce sont 14 nouvelles placettes qui ont été autorisées (1 dans les Baronnies et le Verdon 12 dans les Causses). En effet, le PNC ayant cessé sa collecte d’équarrissage en 2013, une quinzaine de placettes individuelles ont été réalisées depuis chez les éleveurs Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 7 qui étaient jadis collecté par le parc. Quelques exploitations ont également cessé leur activité mais ces informations ne nous sont pas remontées de manière précise encore. Pour information, si l’on comptabilise l’ensemble des placettes d’alimentation similaires à celles développées dans les Causses, c'est-à-dire des placettes éleveurs gérées par des éleveurs, on arrive à un total approximatif de 140 pour la France. Ainsi, le déploiement des placettes est très encourageant. Il s’agit d’une action très importante pour la pérennité des programmes de conservation de vautours moines. En effet, les placettes représentent la meilleure façon de répartir la ressource alimentaire dans l’espace et de la faire survenir de manière aléatoire. Ces deux aspects sont particulièrement favorables au Vautour moine. Cette action essentielle sera poursuivie en 2015. Néanmoins, cette action est dépendante des stratégies de gestion définies en lien avec les interactions entre vautours et élevages. L’association « Vautours en Baronnies » s’est donné comme objectif de créer une à deux nouvelles placettes éleveurs par an. b- Entretien des charniers de collecte d’équarrissage : La collecte d’équarrissage et les dépôts réalisés pour les vautours par les gestionnaires de programmes de conservations existent depuis le début des programmes. En 2014, le réseau de collecte rassemblait au moins 202 éleveurs (80 dans le Verdon, 100 dans les Baronnies et 22 dans les Causses - ce nombre n’est pas actualisé pour le Vercors). Les gestionnaires sont ainsi des sous-traitants de sociétés d’équarrissage, comme la société ATEMAX ou la SARRIA SIFDA. La plupart des élevages collectés sont des exploitations qui ne pourraient pas obtenir de placettes d’alimentation, ou dont les éleveurs ne le souhaitent pas pour l’instant. Les charniers, au nombre de cinq, sont entretenus régulièrement. Les restes non consommés par les vautours sont incinérés sur un rythme généralement trimestriel ou traités par le service d‘équarrissage pour les Baronnies. Des travaux d’entretien des clôtures et de débroussaillage sont également effectués régulièrement. Illustration N°5 : Collecte d’une brebis dans une exploitation. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 8 En 2014, le nombre de cadavres collectés par les gestionnaires de programmes de conservation de vautours moines était d’environ 9 900 (2937 dans le Verdon, 1200 à 1400 dans les Baronnies, 1000 dans le Vercors et 4 686 dans les Causses en 2014). Bien sûr, l’essentiel de ces cadavres est consommé par les vautours fauves qui se nourrissent des chairs molles et rendent disponibles les parties plus coriaces (tendons, ligaments, cartilages…) pour les vautours moines. La collecte et la gestion des dépôts sont des outils très intéressants pour les programmes de conservation de vautours. En effet, les dépôts sur les charniers représentent l’une des meilleures occasions de faire le suivi individuel des oiseaux par la lecture des bagues. Par exemple, un piège photo fixe est disposé sur l’aire de nourrissage des Baronnies. Du lever au coucher du soleil, l’appareil réalise une photo par minute. Cela permet d’identifier les différents vautours moines par lecture de bague sur les photos. Les photos permettent aussi d’observer des comportements et notamment la formation des couples. Tout cela permet d’étudier notamment la dynamique des populations et d’obtenir les taux de survie par classes d’âges. Ces collectes permettent également des captures d’oiseaux, ou le nourrissage des oiseaux captifs, stockés provisoirement dans les volières des sites. De plus, c’est l’occasion d’entretenir des relations et un contact étroit avec les éleveurs. L’observation de curées sur les charniers est également un puissant outil pédagogique et de communication, qui est utilisé lors d’actions d’information et de sensibilisation auprès de divers publics. Ainsi, le maintient de ce réseau de collecte est un véritable atout en terme de possibilités d’études scientifiques diverses ou comme moyen de sensibilisation. Enfin, le temps et les déplacements liés aux tournées d’équarrissage sont mis à profit pour faire du suivi et de la surveillance des sites de reproduction. En attendant le développement suffisant des placettes individuelles, cette action est l’un des socles de la conservation des vautours moines mais aussi des espèces associées (Vautours fauves, percnoptères et Gypaète barbu…). Elle doit être poursuivie pour assurer la pérennité de ces populations et sera donc reconduite en 2015. c- Étude et prélèvement des matériaux alimentaires au nid : Depuis 2010, la LPO Grands Causses collecte des régurgitas et divers matériaux alimentaires dans les nids de vautours moines et aux pieds des arbres portant des aires. Ces matériaux sont composés de poils, d’os, d’onglons, de peaux, ainsi que de boucles d’identification d’ovins ou de caprins. En 2013 et 2014, les opérateurs du Verdon et des Baronnies ont également effectué le même type de collecte dans les nids de Vautour moine. Bien que le nombre de données recueillies soit assez faible, et que des analyses soient encore en cours pour les Baronnies et le Verdon, cet échantillon donne un aperçu du régime alimentaire du Vautour moine en France. Les éléments analysés ont été déterminés précisément. Deux espèces consommées reviennent quasi systématiquement dans chaque nid, ce sont le mouton et le renard. Chèvre, vache, lièvre et lapin sont aussi très bien représentés, mais ne se retrouvent pas dans tous les nids. Il a également été trouvé dans les pelotes, un nombre important d’autres espèces comme le sanglier, le mouflon, le blaireau, la marmotte, la martre, la fouine, la genette, le chat, le chien, divers gallinacées et oiseaux, et même un reptile. On observe donc, une grande diversité d’espèces consommées. Cette gamme d’espèces très Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 9 étendue est probablement liée à une de stratégies de prospection spécifique, qui rend le vautour moine efficaces pour trouver des cadavres de petites tailles. Lors de la collecte de ces restes, nous avons retrouvé dans tous les nids des marques auriculaires (jusqu’à 15 sous le même nid) servant à la traçabilité des ongulés domestiques. Les Vautours moines avalent les oreilles des cadavres et la boucle qui va avec. Les cadavres déposés sur les aires d’équarrissage gérées par les opérateurs sont généralement débarrassés des marques en plastique. Celles retrouvées dans les aires proviennent donc de cadavres consommés sur des alpages ou sur des charniers non officiels. Les codes présents sur ces boucles permettent de connaitre en partie les zones de prospection des vautours moines. Les opérateurs envisagent donc en 2015, de poursuivre cette collecte au court du baguage et éventuellement à l’automne avant la nouvelle saison de reproduction. Enfin, la LPO Grands Causses a également participé à quelques comptages organisés par le PNC et la FDC 48 pour les mouflons ou les cerfs en 2014. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 10 B- Réduire les facteurs de mortalité anthropiques 1) Limiter l’impact des lignes et poteaux électriques : En 2014, 1 seul cas de collision concernant l’espèce est connu. Il s’agit d’un jeune oiseau de l’année, né dans les Grands Causses. Il a été retrouvé blessé, avec une fracture à l’aile, sous une ligne électrique du Causse du Larzac. Il est mort rapidement après sa récupération. Un courrier a été adressé aux services d’ERDF pour faire équiper cette portion de ligne. Les cas de mortalités de vautours fauves sont plus fréquents et représentent un indicateur très important pour la conservation du Vautour moine. En 2014, ce sont 4 vautours fauves qui ont été victimes du réseau électrique sur les secteurs à Vautour moine (2 dans les Baronnies, 1 dans les Causses et 1 dans l’Hérault). a- Évaluation globale des travaux d’armement : Globalement, le travail de fond réalisé en collaboration avec les services d’ERDF porte tout doucement ses fruits. Mais ce travail n’est toujours pas réparti de manière homogène. En effet, si dans les Causses ce travail commun existe depuis de nombreuses années, dans le Verdon cette collaboration est plus récente et dans les Baronnies elle n’a commencé qu’en 2011 : Dans le cadre du CNA, la LPO PACA a recontacté RTE pour la pose de balises avisphères sur la ligne THT 225 kV au dessus de Rougon. Cette relance fait suite à l’observation de la collision d’un jeune Vautour moine (Lucie, libérée le 9 septembre 2014) sur cette ligne. Heureusement, cet incident aura été sans conséquence pour l’oiseau. Rappelons qu’en 2013, la LPO PACA a réalisée une étude sur l’impact des lignes THT 150 kV et 225 kV sur les vautours sur le secteur de Rougon dans le cadre de la politique environnementale de Réseau de Transport d’Electricité (RTE) de réduction des impacts des lignes électriques à très haute tension sur l’avifaune. Ensuite, une ligne moyenne tension des Baronnies est particulièrement meurtrière pour les vautours. Cette ligne d’environ 5km est située à moins de deux kilomètres de la volière de réintroduction et de la principale aire d’équarrissage. En 2014, un nouveau vautour fauve est mort électrocuté. En sept ans, treize Vautours fauves sont morts suite à une collision avec les câbles ou par électrocution. Suite aux contacts positifs pris en 2012, avec ERDF, une première tranche de travaux a été réalisée en février et mai 2013. En 2014, VEB a cartographié (géo référencé) les poteaux de cette ligne et hiérarchisé l’urgence des travaux en fonction du risque pour les vautours. La neutralisation totale de cette ligne est envisagée en 2016 dans le cadre du Life Gypconnect (sous réserve de validation par l’UE). Si le dossier Life n’est pas retenu pour l’UE, ERDF devrait poursuivre les aménagements par tranches. Dans les Causses, Cinq dossiers de demande d’équipement ont été soumis à ERDF en 2014. Trois dossiers concernant le traitement curatif de lignes meurtrières dont la ligne sur laquelle le jeune vautour moine est mort par collision et 2 dossiers d’équipement Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 11 préventifs, notamment, deux lignes moyennes tension ont été totalement équipées (électrocution et collision) en Lozère sur les contreforts sud du Causse Méjean donnant sur la Jonte. Illustration N°6 : Equipement d’une ligne sur la vallée de la Jonte en 2014. b- Évaluation et réponse aux dossiers de nouveaux chantiers Pour rappel, et depuis un certain nombre d’années, l’ensemble des projets de création de ligne, de modification d’installation ou de travaux en général sur le réseau font l’objet d’un envoi systématique à la LPO Grands Causses. Chaque dossier est étudié et en fonction de la nature des travaux et de leur localisation, un courrier est envoyé pour demander aux services d’ERDF une sécurisation avifaune adéquate. Le nombre de dossiers sur des projets de travaux sur des lignes du réseau électrique qui ont été reçu des services d’ERDF va en diminuant. En 2014, seuls 26 dossiers ont été transmit (au 04/11/2014). Illustration N°7 : Répartition des dossiers évalués en 2014, par type de travaux. Répartition par type de travaux (n = 25) Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 12 Pour l’essentiel, ces projets de travaux concernaient soit de l’enfouissement soit de la basse tension en aérien ou des travaux en zone urbaine. Aucun dossier ne concernait de la moyenne tension qui concentre les lignes les plus dangereuses. Un seul de ces dossiers a fait l’objet d’un courrier de demande d’intervention. Il s’agissait de travaux sur de la basse tension (dans une zone sensible) pour laquelle 2 transformateurs aériens pouvaient recevoir des protections avifaunes. Ainsi, les accords avec ERDF, le gestionnaire des réseaux électriques moyenne tension, sont variables en fonction des régions et de l’antériorité des programmes de conservation des vautours. Les moyens et la réactivité des interlocuteurs ne semblent pas équivalents. Généralement, ces accords se matérialisent par des conventions qui prévoient souvent plusieurs axes de travail : traitement « curatif » de lignes meurtrières, traitement préventif, information des agents intervenant sur les lignes, réunions régulières pour établir des bilans et des programmes prévisionnels de travaux… De plus, les moyens dont disposent les gestionnaires ne sont pas suffisants, notamment en temps, pour : d’une part, permettre de contrôler les lignes dans les secteurs dangereux ou pour vérifier l’efficacité des armements, d’autre part, rencontrer et échanger plus régulièrement avec les personnels d’ERDF. Cette action devrait être poursuivie en 2015 avec des moyens plus importants en fonction des priorités. 2) Limiter l’impact des aménagements à vocation énergétique : Les secteurs occupés par les vautours moines sont globalement peu concernés par des projets de parcs éoliens ou photovoltaïques. Cependant, la pression semble se faire de plus en plus forte : En 2014, une sollicitation de la DREALS Midi-Pyrénées en septembre ainsi qu’une autre du PNRGC en novembre, ont permis à la LPO GC d’émettre des avis techniques négatifs compte tenu de la situation des projets à l’intérieur du domaine vital de l’espèce. Dans les Baronnies, sur un rayon de 30 à 40 km autour des sites de reproduction de la colonie de vautour moine, deux projets éoliens sont à l’étude : un sur la commune de Ferrassières et un dans la vallée du Buech. Ces deux projets se trouvent dans la zone de prospection alimentaire des vautours. Cependant, le manque de temps ne permet pas toujours de développer une approche « active » sur cette action. La LPO GC a néanmoins, émis un avis dans le cadre de l'enquête publique du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) Midi-Pyrénées, qui s'est déroulée du 28 août au 2 octobre 2014un courrier de réponse a été adressé, portant essentiellement sur la problématique "éolien". L'objectif était d'insister sur la vigilance particulière qui doit impérativement être portée à l'énergie éolienne, au regard de son impact sur l'avifaune (notamment concernant les espèces bénéficiant d'un PNA, dont le Vautour moine). Il s'agissait d'appuyer sur la menace que constituent les projets éoliens potentiels situés au Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 13 pied du Massif central et sur les couloirs de migration, et de souligner la faible prise en compte de ces aspects par le schéma soumis à consultation. De plus, en 2014 ce sont deux vautours fauves qui ont trouvés la mort, percutés par des éoliennes en Aveyron. C’est la première fois que ce type d’évènement se produit ou est rapporté. 3) Réduire les risques d’empoisonnement et d’intoxication : En 2014, aucun cas d’empoisonnement concernant un Vautour moine n’a été rapporté en France. Cependant, la dépouille très décomposée d’un vautour moine trouvée sur le Larzac a fait l’objet de recherche de plomb dans les os et présentait un taux élevé (7,34 - 10,26 mg/kg), qui pourrait être le signe d’une exposition prolongée à ce métal. Cette exposition pourrait être du par exemple, à la consommation de cadavre contenant du plomb de chasse. Des autopsies de vautours fauves sont en cours, notamment un oiseau percuté par un véhicule sur l’autoroute A 75. Dans les Alpes, les Baronnies et le Verdon n’ont connu aucun cas d’intoxication. Par contre, pour rappel, le 30 juin 2013, un Vautour moine (« Cassiopée » réintroduit dans le Verdon) était photographié en difficulté au col de Chaussy (commune de Pontamaffrey – Montpascal, Savoie). Les gardes de l’ONCFS avertis par la LPO 73 interviennent sur le site le 02 juillet. Ils ne retrouvent pas « Cassiopée » mais découvrent les cadavres de six Vautours fauves et un autre Vautour moine. L’autopsie a révélé que ces oiseaux avaient été empoisonnés au Carbofuran. Une enquête a été ouverte par la garderie de l’ONCFS du département. A ce jour nous n’avons pas d’information précise sur cette enquête. Début 2014, nous avons appris que le Vautour moine retrouvé mort était « Oisans » bagué à l’aire dans les Baronnies, le 08 juin 2012. Le retour du poison dans de nombreuses régions françaises souvent en lien avec la problématique de la présence du Loup, est particulièrement inquiétant pour l’avenir du Vautour moine (et des autres vautours). Cette action est à poursuivre avec attention en 2015. 3) Réduire les risques de tir : Aucun tir de Vautour moine n’a été constaté en 2014. Cependant l’une des dépouilles des vautours fauves qui ont été récupéré à l’automne 2014, dans les Causses, présentait de très nombreux plombs de chasse dans le corps, qui sont apparus à la radiographie. Cette menace semble prendre de l’importance depuis quelques mois. Nous resterons vigilants. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 14 C- Étendre l’aire de répartition de l’espèce et faciliter les échanges d’individus entre les noyaux de population 1) Poursuivre les lâchers sur les actuels sites de réintroduction a- Récupération et entretien des vautours moines captifs Les situations sont variables en fonction des programmes. Les lâchers ne sont plus nécessaires dans les Grands Causses. Malgré un nombre assez important d’oiseaux lâchés et des résultats encourageants de reproduction, la situation de la population des Baronnies reste fragile et il est indispensable de poursuivre les lâchers pendant plusieurs années. Enfin, dans le Verdon, bien que l’espèce se soit reproduite pour la première fois en 2013, le nombre d’oiseaux lâchés est encore trop faible. Il est nécessaire d’y maintenir un rythme de lâchers important. Les vautours moines relâchés sont issus des centres de soins pour la faune sauvage espagnols et des parcs zoologiques européens (jeunes nés en captivité). Une rencontre internationale a eu lieu à Madrid en mars 2014 (cf. : G- 3- Coopérer aux programmes internationaux) afin de coordonner la récupération des jeunes vautours moines espagnols destinés à être réintroduits en Catalogne ou en France. Cette rencontre cruciale va permettre à l’avenir de bénéficier de nombreux oiseaux et de terminer rapidement les lâchers dans les Baronnies et le Verdon. Les opérateurs du PNA ont investi beaucoup de temps dans la coordination de ces actions et relations avec l’Espagne, la VCF et le GREFFA (Catalogne). Nous avons également, maintenu les rapports de correspondances avec le réseau EEP (Programme d’Élevage Européen) en faveur du Vautour moine. Ce réseau à fourni 2 oiseaux aux programmes alpins. Ces oiseaux étaient équipés de balises GPS pour assurer leur suivi. Il est important de noter également que comme l’année précédente un jeune vautour moine à été récupéré par un centre de soin en Aquitaine. Il s’agit cette année du centre Hegalaldia au Pays basque. L’information a été centralisée par la DREAL Midi-Pyrénées et cet oiseau a été transporté vers le Verdon pour y être relâché prochainement. b- Les lâchers Baronnies Malgré des résultats encourageants (cf. : paragraphes E1 et E2), la situation de la population des Baronnies reste fragile. Il est indispensable de poursuivre les lâchers des oiseaux pendant au moins deux ou trois ans. De 2004 à 2011, 36 vautours moines ont été libérés dans les Baronnies : 10 par la méthode du « taquet » et 26 par la méthode des volières. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 15 Illustration n°8: Vautours moines réintroduits dans les Baronnies (2004-2014) Baronnies Nb d’oiseaux relâchés par la méthode du “taquet” 10 Nb d’oiseaux relâchés par la méthode des volières 26 Total d’oiseaux relâchés 36 Vautours en volière au 15/11/2014 4 Nombre de vautours à collecter pour terminer le programme de réintroduction 10 Grace à un important travail de la VCF auprès de service du ministère de l’environnement espagnols et de différentes provinces espagnols, trois vautours moines issus des centres de soins d’Andalousie ont pu être acheminés dans les volières de réintroduction des Baronnies en novembre 2013. Un quatrième oiseau a été récupéré par le centre de soins Alca Torda dans les Landes. Ces quatre oiseaux seront relâchés début 2015, après avoir été équipés de balises GPS pour faciliter leur suivi. Ces balises ont été posées sur les oiseaux en décembre 2014, afin de vérifier si ces dernières n’occasionnent pas de gênes sur les oiseaux. Donc, aucun oiseau n’a été relâché en 2014, mais ces quatre devraient l’être en janvier 2015. Dans le prévisionnel 2014, il n’a pas été envisagé la pose de balise GPS. Ces balises (+ l’abonnement) représentent un coût supplémentaire d’environ 7 000 € pour quatre oiseaux. Le budget prévu par Vautour en Baronnies en 2014 sera modifié en 2015, afin de tenir compte du coût des balises GPS. En ce qui concerne les futurs lâchers, à ce jour (décembre 2014), 4 jeunes vautours moines présents dans les centres de soins espagnols devraient rejoindre les volières des Baronnies (en janvier 2015 ?). Verdon Actuellement, cinq vautours moines récupérés en automne 2013, avril et novembre 2014, séjournent dans les volières du Verdon dans l’attente d’une future libération selon leur âge respectif. Concernant la récupération de nouveaux oiseaux, grâce aux bonnes relations avec l’Espagne, une jeune femelle a été récupérée à la mi-avril 2014, au centre de soins de Cantabrie et rapatriée dans le Verdon. Elle a rejoint ainsi les trois oiseaux déjà récupérés en Espagne en novembre 2013. En octobre 2014, un autre oiseau (juvénile) a été récupéré affaibli par les pompiers à Pau et transféré au centre de soins d’Hegalaldia (Pyrénées Atlantiques). Grâce a une bonne réactivité du réseau, il a pu rejoindre les volières du Verdon début novembre. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 16 De plus, le 9 septembre 2014, deux jeunes vautours moines ont été libérés dans les gorges du Verdon part la méthode du taquet/volière. En accord avec le programme EEP en faveur de l’espèce, Lucie et Monaco, nés en mai 2014, au Bioparc de Doué la Fontaine et au Grand Parc du Puy du Fou, ont pris leur envol après avoir été équipés de balises GPS, financées par les zoos. Malheureusement, Monaco a été retrouvé mort sur le site de lâcher, trois semaines plus tard sans que l’on puisse déterminer la cause du décès. Illustration n°9: Vautours moines Lucie et Monaco en volière (Photo : T. Lyon) Illustration n°10: Vautours moines réintroduits dans le Verdon (2004-2014) V. moines libérés dans le Verdon libérés 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2 2 3* 5 4 1 2 3 2 2 Total 25 capturés morts Vautours moines exogènes observés non en cours Baronnies Causses marqués d'année 1 1 1* 1* 1 1 2 1 1 7 2 3 5 9 11 9 7 7 9 1 3 2 4 4 2 3 5 5 6 24 18 1 7 4 7 5 3 2/3 2/3 2 2 3 2 2 3/4 18 12/14 Total / année 1 3 6 10/11 15/16 17 20 17 21 21 66/68 * Wupper a été libérée en 2006 puis capturée, libérée en 2007, morte en janvier 2008 Avec 25 oiseaux libérés, la moitié de l’objectif des 50 oiseaux est atteint. Les lâchers doivent être plus soutenus dans les années à venir pour créer et conforter un noyau reproducteur. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 17 La pose de balise GPS sera particulièrement intéressante pour l’amélioration des connaissances sur les déplacements de ces oiseaux. Cela permettra de localiser un oiseau blessé ou affaibli et de le récupérer pour des soins. Cependant, ces techniques sont particulièrement couteuses. 2) Identifier les sites potentiels de présence au-delà des sites actuels et favoriser leur recolonisation Les secteurs potentiels de présence du Vautour moine au-delà des sites existants sont globalement connus et identifiés, notamment grâce au travail d’identification des secteurs potentiels. L’utilisation d’observateurs bénévoles ponctuellement ou à l’occasion de prospections simultanées de début de saison s’ajoute aux prospections réalisées par les équipes des opérateurs. Par exemple, à l’automne 2010, Vautours en Baronnie a construit, en collaboration avec l’ONF, sept aires artificielles, dont trois sur un site non fréquenté par les vautours moines mais paraissant favorable pour l’espèce. Au cours de l’année 2014, l’une de ces aires artificielles a été utilisée par un nouveau couple de Vautour moine (un oiseau né en nature dans les Causses et un réintroduit en 2009 dans le Verdon). Pour sa première reproduction, ce couple a élevé un jeune jusqu’à l’envol. En 2014, une nouvelle aire artificielle a été construite sur l’ENS du Montrond. L’installation de placettes d’alimentation sur des secteurs favorables au Vautour moine, est également un facteur positif de sa recolonisation. Comme la prospection, cette action sera donc poursuivie en 2015, promue grâce aux éléments de communication diffusés au réseau des observateurs et suivie grâce aux outils de saisie de données naturalistes en ligne. D’ailleurs, la collaboration avec le réseau « Visio nature » est très efficace et permet d’avoir des informations très rapidement sur les territoires fréquentés. Illustration n°11: Exemple de carte du réseau Visio-nature : Vautour moine dans la Drôme 2014. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 18 En 2015, dans la Drôme, si certains couples ne sont pas localisés, une prospection plus large sera mise en place sur une journée avec les bénévoles de la LPO 26. Dans le Verdon, une journée de repérage, dans le but de créer des aires artificielles, a été effectuée sur une zone fréquentée par un Vautour moine en lien avec une tentative de reproduction. Les ébauches d’aires réalisées par cet individu étaient placées juste au dessus d’un chemin de randonnée, une aire artificielle dans un secteur proche et calme pourrait inciter cet oiseau à se déplacer dans une zone de quiétude. Une aire devrait être prochainement élaborée dans ce secteur et probablement une deuxième dans un secteur fréquenté par un autre individu. Les oiseaux équipés de balises GPS nous donnerons à l’avenir des indications sur les secteurs à favoriser pour la recolonisation. D’autre part, la balise de Lucie nous a montré qu’elle fréquente la nouvelle placette de Châteauvieux construite en 2013. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 19 D- Favoriser la prise en compte du plan dans les politiques publiques 1) Insérer les recommandations du PNA dans les politiques publiques : A chaque occasion qui se présente dans le cadre des actions de conservation, tous les organismes publics ou privés, qui peuvent être directement ou indirectement concernés par le PNA Vautour moine, sont informés clairement et concrètement de ces dispositions afin qu’elles puissent, le cas échéant, se constituer partie prenante de sa mise en œuvre. Ce travail se fait à l’occasion de rencontres avec les élus, de travaux de rédaction, de sollicitation de l’administration. Illustration n° 12 : Liste non exhaustive des occasions de promotion du PNA Vautour moine. Date 4 janvier 2014 Désignation Présentation des programmes vautours à la chambre d’agriculture de la Drôme 10 janvier 2014 Réunion ENS avec le Conseil général de l’Aveyron 23 janvier 2014 Réunion avec l’ONCFS 12 pour des mortalités de vautours 6 février 2014 20 février 2014 27 et 28 mars 2014 Rencontre avec la communauté de communes de Millau Rencontre avec une délégation de responsables Tchèques et visite sur le terrain Réunion Vautour moine à Madrid Espagne er Visite des programmes Catalans de conservation du vautour moine 2 mars 2014 Rencontre activités de pleine nature au Syndicat Mixte des Baronnies Provençales 1 mars 2014 17 et 19 mars 2014 Entretien avec les membres de la mission interministérielle Vautour/élevage 23 mars 2014 Rencontre naturalistes de l’ALEPE (48) 28 mars 2014 Rencontre avec des représentants des CG 12, 82 et 81 et de la FDC 12 24 avril 2014 Réunion avec le maire de Meyrueis pour présenter nos projets 13 juin 2014 Visite de responsables italiens de la conservation des vautours 19 juin 2014 Validation du COPIL ZPS Baronnies – Gorges de l’Eygues 25 juin 2014 Visite de scientifique Israélien travaillant sur les Vautours 17 juillet 2014 Réunion avec les représentants de la société d’équarrissage ATEMAX 3, 4 & 9 septembre 2014 Réunion pour les élus avec ERDF Aveyron-Lozère 16 septembre 2014 Réunion Trame Verte et Bleue au PNRGC 30 septembre 2014 Réunion dossier Eolien à la DREAL Midi-Pyrénées avec Quadran et Abies 11 novembre 2014 Présentation aux présidents des chambres d’agricultures et de la FRSEA Rhône-Alpes Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 20 Une autre action à eu un effet important sur ce thème. Il s’agit d’une série de 3 réunions organisées avec ERDF Aveyron-Lozère et la LPO Grands Causses et adressées aux élus locaux de la région. Ces rencontres furent l’occasion de présenter notamment, les programmes de conservation des vautours et les actions de protection des réseaux de transport d’électricité qui sont menées depuis près de 20 ans maintenant. Illustration N°13 : Intervention auprès d’élus des Grands Causses à Mende (Photo : ERDF). Cette action sera poursuivie en 2015 sur le même mode de fonctionnement. En effet, il n’y a pas les moyens suffisants (temps, budget ou compétences) pour approfondir cette action comme prévu dans le PNA. 2) Rechercher les formes de résolution les plus adéquates pour préserver les sites de reproduction Une très grande partie des sites de reproduction utilisés en 2013, se situent sur des sites Natura 2000. Les enjeux qui concernent l’espèce sont connus puisque la majorité de ces sites sont identifiés au titre de Zones de Protection Spéciales pour les oiseaux et les vautours en particulier. Les opérateurs du PNA participent systématiquement aux COPIL de ces différents sites ou à la réalisation des DOCOB. Nous continuerons cette action de la même façon en 2015. Pour illustrer ce travail, voici des exemples d’actions dans les Baronnies : Le 19 juin, le Copil de la ZPS Baronnies – Gorges de l’Eygues a validé le Docob. Le Vautour moine apparait comme l’espèce ayant les plus forts enjeux de conservation. La plupart des objectifs de gestion et des actions qui devraient en découler concernent directement la conservation de la colonie de Vautour moine : Développer le réseau de placettes d’équarrissage Favoriser le bon état écologique des forêts de la ZPS Protéger la libre évolution des sites de nidification du Vautour moine Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 21 Eviter le dérangement sur et autour des sites de nidification en période de reproduction Limiter les risques de destruction directe ou indirecte des espèces à enjeux Disposer d’une bonne connaissance de l’évolution des espèces à fort enjeux Malgré cela le COPIL n’a pas retenu la proposition de mettre en œuvre une extension mesurée et cohérente du périmètre de la ZPS ce qui aurait permis notamment d’inclure tous les sites de reproduction du Vautour moine. La DDT 26 a toutefois précisé que chaque commune garderait la liberté d’étendre la ZPS sur son territoire. Vautours en Baronnies essayera de modifier les contours de la ZPS pour les communes qui pourraient l’accepter. Par ailleurs, la gestion foncière est sans doute le meilleur moyen de protection de sites de reproduction des vautours. L’association Vautours en Baronnies va prochainement louer une zone de falaises intéressante pour les vautours fauves. Une démarche similaire pour certains sites de reproduction de Vautour moine pourrait être envisagée. Une des premières étapes sera de rechercher et de contacter les propriétaires des parcelles des sites de reproduction des Vautour moine. Illustration N°14 : Exemple de ZSM Vautour moine dans les Grands Causses. Enfin, dans le cadre des fiches action du PNA, des mesures visent à prévenir les conséquences des dérangements anthropiques sur les individus nicheurs. Fin 2014, des zones prioritaires de conservation ont été définies dans les Grands Causses, afin de favoriser les bonnes conditions de reproduction de l’espèce (en particulier le maintien des couples sur des sites favorables) et la concertation avec les acteurs du territoire. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 22 Il s’agit des zones de sensibilité majeure (ZSM), au sein desquelles la réalisation d’activités humaines est, selon la période, difficilement compatible avec la quiétude des couples de Vautour moine et la réussite de la saison de reproduction. Ces ZSM sont tracées autour de chaque zone de nidification ou des reposoirs, et leur application à la fois spatiale et temporelle. Cet outil cartographique permet aux services de l’Etat de donner un avis argumenté sur d’éventuels aménagements pour lesquels ils sont consultés. Un document de définition des ZSM ainsi que les données cartographiques pour l’année 2014, pour les départements de l’Aveyron, de la Lozère, de la Drôme et de l’Hérault ont été établies. Ces données seront complétées début 2015, puis elles seront actualisées annuellement à plusieurs périodes définies. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 23 E- Améliorer la connaissance 1) Suivre et surveiller les populations : a- Suivi de la reproduction En 2014, le travail de suivi a été effectué comme tous les ans et ce depuis la première reproduction en nature de l’espèce en 1996. Cette année, 29 couples reproducteurs ont été contrôlés (1 dans le Verdon, 7 dans les Baronnies et 21 dans les Grands Causses). De plus, 4 autres couples territoriaux ont été suivis, mais ne se sont pas reproduits. Deux dans les Causses correspondant à de jeunes oiseaux et deux dans les Baronnies. C’est une saison de reproduction qui a vu l’envol de 20 juvéniles (15 GC, 4 B et 1 V) pour 21 naissances (15 GC, 5 B et 1 V). les 20 ont été bagués. Un jeune a été retrouvé mort dans les Baronnies ces restes ont été découverts dans le nid. Comme en 2013, le couple de Vautour moine (Jean et Exo1) s’est reproduit avec succès sur la même aire. La ponte a été déposée le 10 mars 2014. L’éclosion a eu lieu entre le 30 avril et le 7 mai, le poussin « Regain » a été bagué le 10 juillet au nid et a pris son envol sans encombre le 7 septembre. Il était encore présent dans les gorges mi-octobre puis comme « Phénix » (poussin de l’année dernière), il a rapidement été vu dans les Baronnies (27/10). Grâce aux analyses génétiques réalisées par Philippe Helsen (Centre de Recherche pour la Conservation des zoos de Planckendael et d’Anvers), nous savons maintenant que « Phénix » (2013) est une femelle et « Regain » (2014) est un male. Illustration n°15 : Regain bagué au nid le 10 juillet dans le Verdon (Photo : T. Lyon). Le succès de reproduction global est de 74.07 % soit sensiblement supérieur à l’année précédente (57 % dans les Baronnies, 100 % dans le Verdon et 71 % dans les Causses). Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 24 Les dates de «pontes» (première observation avec un oiseau en incubation) s’échelonnent du 25 janvier au 2 avril. Les sites occupés et suivis en 2013 se sont répartis sur 5 départements (Aveyron 13, Lozère - 7, Drome – 7, Alpes-de-Haute-Provence - 1 et Hérault - 1). Les couples des Baronnies semblent avoir gagné en maturité et pourraient être plus nombreux en 2015. Il est intéressant de noter que l’apport des vautours moines venant des Grands Causses constitue une part importante des oiseaux composants les couples nicheurs des Baronnies. Cette action est à poursuivre évidemment en fonction de l’installation des couples en 2015. Globalement, le suivi de la reproduction sera donc une priorité majeure et beaucoup de temps et de moyens devront y être consacrés. b- Baguage des jeunes au nid : Tous les poussins ont été bagués au nid, soit 20 jeunes vautours moines. Les opérations de baguage se sont déroulées du 20/05 au 21/07/2014. Comme tous les ans, la pose d’une bague TY du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et d’une bague codée en plastique a été réalisée sur chaque oiseau. Un prélèvement sanguin est aussi effectué en retirant 2 petites plumes de couverture en croissance, de manière à continuer les travaux de génétiques sur l’espèce menés par le MNHN. Depuis le début de ces programmes, 159 jeunes vautours moines nés en nature se sont envolés en France. Cette action sera évidemment reconduite en 2014. Par contre, il serait particulièrement intéressant de trouver les moyens d’effectuer les analyses génétiques de filiation à partir des échantillons de plumes prélevés sur les poussins, depuis le début du baguage des vautours moines en France. Le réseau EEP et le MNHN pourraient être intéressés pour soutenir cette démarche. Illustration N°16 : Baguage au nid - Escalade de l’arbre (Photo : Philippe LECUYER). Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 25 c- La surveillance des sites de reproduction : Le travail de suivi proprement dit, au-delà des données récoltées, représente une veille et une surveillance sur les sites sensibles. C’est cette présence sur le terrain qui permet de découvrir des équipements « illégaux » dans les falaises, des affûts photographiques ou encore des personnes aménageant un sentier dans un vallon sensible etc… Pendant le contrôle des nids, il est bien évident que si le nid est vérifié en priorité, l’ensemble de la zone l’est aussi. Les zones de corniches surplombant le site sont passées à la longue-vue. C’est dans ces circonstances, par exemple, que le 19 juin 2014, pendant un contrôle de routine sur un site des Gorges du Tarn, un photographe animalier a été repéré à proximité de l’aire (distance de l’observation : 1500 m…). Cette personne ne représentait pas directement un problème mais elle était très visible et donc repérable facilement par les randonneurs qui passaient sur le sentier non loin de cet endroit sensible. La personne a été contactée par l’observateur pour lui demander de quitter la zone. Cette personne c’est rendu à la LPO GC le lendemain pour se faire expliquer plus en détail la problématique liée à son activité… Cette veille sur le terrain ou surveillance est difficilement quantifiable mais reste essentielle. Le travail de suivi des couples proprement dit se mêle à cette surveillance. C’est en étant dehors que des choses anormales vont être découvertes. Le début d’un chantier de coupe forestière peut être découvert, des héliportages peuvent être constatés ou encore un balisage pour une course pédestre… 2) Mieux comprendre l’écologie de l’espèce (Démographie et utilisation de l’espace) a- Suivi par lectures de bagues En 2014, beaucoup de vautours moines différents ont été identifiés par lecture de bagues (20 dans les Verdon, 50 dans les Baronnies et 69 dans les Grands Causses). La grande majorité des identifications concerne des oiseaux nés en nature dans les Causses. C’est le cas notamment dans les Baronnies où ces oiseaux représentent 44 % des individus identifiés. De nombreux oiseaux vus dans les Baronnies, le sont également dans le Verdon et vice-versa. Dans cette liste apparaissent également 3 oiseaux dits exogènes, c'est-à-dire nés ou libérés ailleurs. Ces oiseaux viennent d’Espagne. Au moins deux vautours moines sans bagues ont été identifiés en 2014, grâce à des plumages caractéristiques. Plusieurs vautours moines caussenards ont été identifiés dans les Alpes et ailleurs, ce qui est la suite logique de la présence de plus en plus régulière de groupes de vautours fauves estivants dans les Alpes dans les zones d’estives. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 26 Illustration N°17 : Répartition des observations de VM caussenards sur les autres sites en 2014. Pour bon nombre d’oiseaux dont nous n’avons plus de nouvelles depuis un certain temps, la perte des bagues semble être la principale cause de cette « disparition ». Cette impression est également confortée par les observations régulières de vautours moines sans bagues, donc non identifiables. Dans les Baronnies, l’utilisation du piège photo reste très importante, car il y a peu de possibilité d’observation sur le charnier principal. Plus de 90% des lectures de bague y sont réalisées par ce moyen. Ainsi, l’achat de pièges photo a été effectué en 2014 par l’ensemble des opérateurs. b- Enregistrement des données d’observation « hors reproduction » ; visualisation du domaine vital Depuis la fin de l’année 2010, les délégations LPO de nombreux départements ont mis en place un portail internet permettant la saisie en ligne des observations faites sur ces départements. Ce site se nomme « Visio-nature ». Ceci concerne toutes les observations d’oiseaux contactés en vol, posés ou sur un site de reproduction connu. Ce dispositif préserve la diffusion de ces données grâce à une programmation spéciale, mais permet surtout d’avoir une vision globale des secteurs occupés par l’espèce et permet la synthèse des données de l’ensemble des observateurs bénévoles du secteur sous la forme de cartes notamment. L’illustration n°18, représente, par exemple, l’ensemble des observations faites, en 2014 sur les départements de la région PACA. Les observations de Vautour moine en 2014 sont issues de la base de données naturaliste de la LPO PACA www.faune-paca.org. Cette carte est accessible en permanence (http://www.faune-paca.org/index.php?m_id=30024). La majorité des données collectées sont concentrées sur le Grand canyon, site de réintroduction de l’espèce. Les autres observations montrent que les Vautours moines fréquentent l’ensemble des zones préalpines et alpines. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 27 Illustration n°18 : Carte des observations de Vautour moine dans le Verdon en 2014 c- Comptage des vautours dans les Alpes françaises. Le cinquième comptage alpin s’est déroulé, le 23 aout 2014, sur l’ensemble des Alpes (France, Italie, Autriche). Sur la partie occidentale (Alpes françaises et Alpi Marittime en Italie), au moins 4 vautours moines et 1 682 vautours fauves ont été dénombrés : 763 sur les colonies du Verdon, des Baronnies et du Haut-Diois et 919 sur les massifs de présence estivale. 3) Développer d’autres programmes d’études : a- Étude et suivi GPS Les deux jeunes oiseaux libérés dans le Verdon en 2014 ont, tous deux, été équipé d’une balise GPS, financées par leur zoos d’origine. Si on ne compte pas un oiseau équipé dans les Causses en 2012 et dont on n’a jamais retrouvé la trace, ils sont les premiers vautours moines équipés de système GPS en France. Ces dispositifs de suivi par satellite permettront de suivre, de jour en jour, les déplacements des oiseaux et ainsi d'étudier les déplacements erratiques juvéniles de cette espèce, jusqu’alors peu connu. Ainsi le 28 octobre, « Lucie » part dans la matinée en direction de Marseille où elle passera la nuit avant de retourner dans le Verdon le lendemain. Cette excursion serait sans doute passée inaperçue sans les données de la balise. Après deux mois de liberté, son domaine vital couvre environ 965 km² (en écartant les données marseillaises exceptionnelles). D’autre part, la balise GPS couplée au système VHF ont permis de localiser le cadavre de Monaco. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 28 Illustration n°19 : Carte du domaine vital de Lucie dans le Verdon en 2014 b- Étude alimentaire Le baguage au nid est aussi l’occasion de récupérer soit directement dans le nid, soit aux abords immédiats de l’arbre porteur, des restes de repas ou des régurgitas (voir paragraphe A-3-c). Illustration N°20 : Restes alimentaires prélevés sur une aire de VM dans les Causses en 2014 (Photo : Thierry DAVID). Cette étude sera poursuivie en 2015. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 29 F- Favoriser l’acceptation locale 1) Sensibiliser les publics (décideurs, socioprofessionnels, gestionnaires, grand public) : a) Produire des outils de communication Actualisation du site internet du PNA Vautour moine Le site internet du Plan National d’action en faveur du Vautour moine a été reconstruit complètement en 2010. Cette nouvelle version est plus complète et bénéficie d’une fenêtre d’actualité alimentée très régulièrement. En 2014, il a été, déposé sur le site, 30 brèves d’actualité, illustrées par des photos, des articles, des vidéos ainsi que la mise en ligne des nouveaux documents. Le contenu du site a également été mis à jours avec l’intégration de nouveaux documents à télécharger en ligne. Le site est accessible à l’adresse suivante : http://rapaces.lpo.fr/vautour-moine. Cette action sera poursuivie en 2015. Rédaction du bulletin « Vautours info » Les numéros n°24 et 25 du bulletin de liaison des partenaires du PNA en faveur du Vautour moine, ont été édités en janvier et en septembre 2014. Ces numéros comme tous les autres sont téléchargeables sur le site du PNA Vautour moine. Le prochain numéro est en cours de rédaction, et devrait voir le jour en février 2015. Comme en 2014, nous éditerons en 2015 deux numéros de ce bulletin. Illustration N°21 : Première page du Bulletin « Vautours Info » N° 25 – Eté 2014. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 30 Renouvellement de la photothèque (Banque d’images) Assez peu de prises de vue ont été réalisées en 2014, notamment à l’occasion du baguage et lors des curées sur des placettes. Nous prévoyons de consacrer également en 2015, un peu de temps pour enrichir encore la photothèque pour cette espèce. Néanmoins, cette action nécessite beaucoup de temps ce dont nous manquons. Production de deux affiches et d’un dépliant Le dépliant Vautour moine est réalisé et a été distribué pendant l’été aux opérateurs du PNA pour diffusion. La préparation des deux affiches est en cours. Ces documents sont chez l’imprimeur et nous devrions les recevoir à la fin décembre 2014. Illustration N°22 : Première page du dépliant sur le vautour moine et les espèces associées 2014. Illustration N°23 : Affiche « Curée » sur le vautour moine et les espèces associées 2014. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 31 Illustration N°24 : Affiche portrait sur le vautour moine 2014. Poster La première version de la plaquette-poster « Partez à la découverte des vautours du Verdon » éditée en 2007 était épuisée. La nouvelle version 2014 a été légèrement modifiée, agrémentée d’un nouveau poster et imprimée à 11 500 exemplaires. Depuis, environ 4 500 exemplaires ont déjà été diffusés auprès du public ou des partenaires. Réédition du dépliant : La brochure de l’association « Vautours en Baronnies » présentant les quatre espèces de vautours a été imprimé à 10 000 exemplaires. Production de films Dans les Baronnies, un documentaire d’une durée de 26 minutes a été produit. Il a comme fil conducteur le Vautour moine. Il présente la biologie des vautours et les attitudes éthologiques liées à ces espèces : Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 32 Ce film a nécessité un travail de terrain important. Compte tenu de la sensibilité des vautours à la présence humaine (notamment pendant la reproduction), toutes les précautions ont été prises pour éviter les dérangements. Ce film constitue un outil pédagogique très utile pour la sensibilisation des élus locaux, du grand public, des scolaires, des éleveurs, des administrations concernées. b) Développer des actions de communication en direction de publics ciblés Les actions de communications ont été nombreuses, voici quelques exemples : Journée mondiale de sensibilisation aux « vautours » La LPO avec ses partenaires ont décidé de participer et de coordonner en France la « Journée Internationale de sensibilisation aux Vautours ». À l’heure où les vautours sont en difficultés dans beaucoup de pays, cet événement propose de partir à la découverte concrète de ces espèces indispensables aux écosystèmes pastoraux et donc au monde de l’élevage. Son principe est simple : faire connaître et sensibiliser un public le plus large possible sur les nécrophages de notre pays, sur les caractéristiques exceptionnelles de chacune des 4 espèces, sur les menaces qui pèsent sur ces oiseaux, sur les programmes de réintroduction, sur la manière de les protéger… et ceci à l’occasion d’activités ouvertes à tous comme des sorties de terrain, des points d’observation, des conférences, des expositions… C’était l’occasion de rappeler que les vautours, menacés dans le monde, le sont aussi en France et bénéficient à ce titre de Plan nationaux d’Actions et en particulier le Vautour moine dont la LPO est le coordinateur aux côtés de la DREAL représentante de l’État. Pour cela un site internet spécifique et une affiche ont été déployés pour faire la promotion des nombreuses animations prévus dans le cadre de cette journée du 6 septembre 2014 : http://journee-vautours.lpo.fr/ Illustration N°25 : Bandeau du site internet de cette journée desvautours 2014. Autres sites internet L’association Vautours en baronnies a créé en 2013 un site internet : http://vautoursenbaronnies.com Les pages Vautours du Verdon, site de la LPO PACA, présentent le programme de réintroduction et les actualités sur les vautours. Certaines rubriques du site ont été remodelées en début d’année pour faciliter la navigation du public : http://paca.lpo.fr/protection/vautoursduverdon Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 33 Cette année 8 articles présentant les actualités Vautours en temps réel ont été publiés (reproduction, baguage, relâché d’un jeune fauve, libération de « Lucie » et « Monaco », pérégrination de « Lucie », perspectives PNA, comptage national vautours estivant dans les Alpes). D’autre part, une nouvelle rubrique « Géolocalisation de Lucie » permet au grand public de consulter en ligne la carte de déplacement de cet oiseau. Le lâcher de 2014 et la reproduction réussie ont fait l’objet d’une newsletter de la LPO PACA envoyé le 26 septembre à prêt de 7 000 contacts. Une partie des articles de la LPO PACA a également été publiée sur le site du PNA Vautour moine. Le 4 septembre est paru une actualité sur le site internet de la VCF annonçant le futur lâché des deux moinillons « Lucie » et « Monaco ». Le même jour des communiqués de presse ont également été relayés par les zoos d’Anvers et Plackendael. Animation pour les scouts Au mois de septembre 2014, une cinquantaine de futurs chefs Scouts a été sensibilisée sur la conservation des vautours. Cette animation s'inscrivait dans leur formation pour le BAFA (Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur). Illustration N°26 : Photos des jeunes chefs Scouts sensibilisés en 2014 (Photo : B. BERTHEMY). Utilisation des médias Nous avons sollicité les médias pour chaque manifestation et chaque action réalisée. Nous avons contacté les journaux locaux et agricoles, les radios locales et les équipes de France 3 régions. Nous avons également proposé des sujets de reportages à plusieurs chaines, et nous avons aussi répondu à des demandes ponctuelles. Les exemples les plus visibles sont les suivants : Le documentaire en 3 épisodes de la "France du Bout du Monde" réalisés par Alain Tixier et Gilles Santantonio a été diffusé sur France 5. Le volet sur le Languedoc diffusé le samedi 27 Septembre à 18h00, présentait le baguage des vautours moine. Le documentaire « le monde de Jamy » consacré aux relations entre homme et animal, diffusé le 26 novembre 2014 à pris les vautours des Grands Causses pour l’exemple français. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 34 Illustration N°27 : Photo de présentation du documentaire « Le monde de Jamy ». Presse spécialisée Deux articles concernant les actualités Vautours du Verdon ont été publiés dans les n°115 et 117 de l’Oiseau magazine, la revue de la LPO à destination du grand public. Un article complet sur les premières reproductions des vautours moines dans le Verdon paraitra dans le prochain n°16 de « Rapaces de France ». Le programme EEP, a publié en avril 2014 une bande dessinée en anglais intitulée « THE STORY OF JEAN AND JULIA. From captivity to the wild. ». Elle relate l’histoire de la réintroduction dans le Verdon de « Jean » et « Julia » (issu de ce programme) ainsi que la reproduction de « Jean » et la naissance de son premier poussin. Elle est téléchargeable sur le site internet de la VCF. Presse régionale Deux opérations ont fait l’objet d’articles de presse dans le journal « La Provence » : - Le 20/09 concernant la libération de « Lucie » et « Monaco » - Le 23/09 concernant l’événement « Vertigo » Illustration N°28 : Article de La Provence sur le lâcher des Vautours moines dans le Verdon. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 35 Presse étrangère Toujours concernant la libération des deux jeunes moines, 5 articles ont été publiés via les zoos d’Anvers et Planckendael et le programme EEP dans la presse néerlandaise et belge. Rencontre avec les sports de pleine nature Les salariés de la LPO PACA ont tenus un stand conjoint avec le PNR Verdon lors du festival d’escalade « Vertigo » à la Palud sur Verdon dans le but de sensibiliser le public de grimpeur à la problématique rapaces et escalade. 2) S’insérer dans le champ de l’éducation et de la formation : a) Placer le Vautour moine dans le champ de l’éducation à l’environnement Au cours de l’année 2014, les opérateurs ont réalisé de nombreuses journées d’animation au sujet des vautours. Par exemple, l’association « Vautours en Baronnies » a réalisé 100 demi-journées de découverte des vautours ce qui représente, près de 1500 personnes informés. Ces animations concernent un public très varié : naturalistes, randonneurs, scolaires, retraités, familles … Ces animations permettent à l’association « Vautours en Baronnies » d’autofinancer une partie de son budget. De plus la « Maison des Vautours » de Rémuzat a accueilli pendant l’année 2014 plus de 25 000 visiteurs (installation d’un compteur en 2014). La « Maison des Vautours » en Lozère, a reçu plus de 29 000 personnes. L’association le Piaf propose chaque année des animations estivales de découverte des vautours en partenariat avec la LPO PACA depuis 2008. Au cours de l’été 2014, elle a réalisé 57 animations à Rougon totalisant 1 328 personnes. Hors temps scolaire La LPO Grands Causses est intervenue auprès d'un centre de loisirs de Séverac le Château pour la conduite d’un programme de 3 séances, incluant des animations dans le centre et une sortie à la journée. 25 enfants et 3 animatrices ont participés à ce programme. La moyenne d'âge des enfants était inférieure à 7 ans, ce qui nous à amener à adapter les séances. En parallèle de nos séances, les animatrices et les enfants ont réalisés une fresque. Enfin, la LPO GC est intervenu aux cotés de la mairie de Séverac le Château, dans le cadre des nouveaux rythme scolaire mise en place par l'école publique pour l’année scolaire 2014/2015. Elle anime un programme de 6 séances de 1h30 pour les Cours élémentaires et les Cours moyen. Les groupes sont constitués en moyenne de 24 enfants. Soit pour 2014, un total de 24 séances pour 96 enfants. Temps scolaires Nous avons démarré avec l’année scolaire 2014/2015, un programme éducatif de 10 séances avec 3 classes des niveaux Grande section de maternelle à Cours moyen de l'école publique de la Cavalerie (12). Nous réalisons, pour chaque classe, 2 séances de 3h00 en classe et 1 sortie à la journée. Cela représente un total de 6 séances et 2 sortie pour un total de 70 enfants et 3 enseignants. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 36 Illustration N°29 : Expériences autour des plumes de vautours moine (Photo : A. DERVIL). b) Placer le Vautour moine dans le champ de la formation initiale et continue Formation initiale Pour cette année 2014, une formation a été réalisée dans les Causses, le 9 septembre 2014, 23 étudiants de master 2 de SupAgro Florac on été formés sur le site de Cassagnes. Pour la suite, des premiers contacts ont été établis avec le CFPPA de Marvejols pour proposer en 2015, dans le cadre des formations, des modules de découvertes. Formation continue Dans le cadre de son cycle de formation naturaliste 2014, la LPO PACA a proposé une formation sur les rapaces diurnes (identification, écologie et enjeux de conservation) à l’attention des particuliers et des professionnels de l’étude et de la conservation de la faune, de l’éducation à l’environnement et du tourisme. Elle s’est déroulée du 22 au 24 avril 2014. Deux journées à Rougon ont permis d’observer les vautours et d’aborder les thèmes de leur conservation. 3) Informer le milieu naturaliste et développer le réseau d’observateurs : a- Information du milieu naturaliste : Plusieurs rencontres ont été mises en place pour informer les naturalistes locaux. L’objectif étant d’informer et de permettre aux participants naturalistes d’être eux-mêmes des relais de l’information relative à ces oiseaux. Par exemple, le 2 mars 2014 à l’occasion des « Journées naturalistes » organisées par l’ALEPE en Lozère. La LPO PACA a développé depuis 2011 via son site www.faune-paca.org une nouvelle publication naturaliste intitulée Faune-PACA publication. Ainsi, le bilan ornithologique 2012 Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 37 « Réintroduction et conservation des vautours dans les gorges » est l’objet du Faune PACA publication n°39. Il peut être téléchargé sur le lien suivant: http://www.faune-paca.org/index.php?m_id=20026 b- Mobilisation d’un réseau de bénévoles : Depuis le début de ces programmes, beaucoup de personnes différentes ont participé de près ou de loin aux identifications de vautours moines. Il faut bien-sûr différencier l’équipe réduite de professionnels, qui assurent la très grande majorité des observations, et les observateurs occasionnels, qui participent de temps en temps à ces identifications. Cinq grandes catégories existent : Salariés d’associations ou agents des parcs nationaux : grande assiduité, observateurs très réguliers et sûrs. Stagiaires : pouvant être des observateurs assidus mais sur une période assez courte (temps du stage). Bénévoles assidus, réguliers et sûrs : Présents toute l’année. Bénévoles occasionnels : Présents pendant des vacances par exemple. Observateurs très occasionnels : Découvreurs d’un cadavre par exemple. (Souvent une seule donnée communiquée) Les bénévoles de la LPO PACA, locaux ou régionaux, participent au suivi post-lâcher, à la journée de comptage des vautours, au suivi de la reproduction. Par ailleurs, l’information diffusée sur Faune PACA (observations et cartographie régionale) participe à la mobilisation des observateurs. La mise en place d’offre d’éco-volontariat sur le site de la LPO PACA a permis d’accueillir, cette année, trois éco-volontaires qui ont notamment participé activement au suivi de la reproduction des vautours sur des périodes minimum d’un mois. Enfin, Jean-Pierre Choisy, biologiste drômois à la retraite (ancien salarié du PNR du Vercors) s’est chargé de collecter toutes les données vautours (fauve et moine principalement) du quart sud-est de la France Cette action devra être poursuivie en 2015. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 38 G- Animer et coordonner les actions, rendre opérationnel le PNA et favoriser la coopération pour la conservation du Vautour moine 1) Bilan du plan Le bilan annuel du plan pour l’année 2014, a été rédigé à l’automne, par la LPO Grands Causses à partir des bilans des différents opérateurs du PNA. Cette rédaction a été précédée d’une réunion de préparation qui s’est tenue, le 24 octobre 2014, à Rémuzat. Le prochain COPIL du PNA aura lieu, le 23 décembre 2014. 2) Diffuser les connaissances et animer les réseaux nationaux Les spécialistes, gestionnaires, partenaires et bénévoles impliqués dans la conservation du Vautour moine se réunissent une fois par an pour se rencontrer et faire le point sur les différents programmes. En 2014, cette réunion s’est tenue dans le cadre des 21 èmes rencontres du « Groupe Vautours France » à Rémuzat, dans la Drôme, du 24 au 26 octobre 2014. Cette rencontre a permis de faire le point sur l’actualité de l’espèce : disponibilité d’oiseaux à lâcher, évolution et suivi GPS des oiseaux lâchés en 2014, Causes de mortalité… Le principal sujet abordé a été les nouvelles possibilités de mise à disposition de Vautours moines par l’Espagne pour alimenter les programmes de réintroduction en cours dans les Baronnies et le Verdon. Nous avons également abordé les outils de communication du PNA et l’implication des différents partenaires. En 2015, nous organiserons probablement ces rencontres dans l’Ardèche. Le 24 octobre 2014, nous avons également travaillé avec le MNHN sur la finalisation de la base de données nationale commune pour les vautours fauves et moine. Après quelques ajustements un peu longs, cette base devrait être opérationnelle en 2015. Par ailleurs, les autres moyens de diffusion de connaissance et d’animation du réseau Vautour moine tel que la mise à jour régulière du site internet ou la rédaction du bulletin « Vautour info » durant l’hiver et été 2014, ont été décrits précédemment. 3) Coopérer aux programmes de conservation internationaux Cette année 2014 a été particulièrement fructueuse en matière de coopération internationales avec les programmes de conservation ou avec les experts scientifiques de divers pays liés au vautour moine. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 39 Le rendez-vous phare de cette année a été la rencontre organisée à Madrid, par la VCF, le GREFFA et la LPO. Les représentants de l’ensemble des programmes de réintroduction en cours ou à venir, étaient invités pour réfléchir ensemble à l’évolution des projets européens et en particulier en ce qui concerne la répartition des oiseaux mis à disposition par l’Espagne et ses communautés autonomes régionales. Cette réflexion a été suivie d’une présentation commune des conclusions auprès du directeur de cabinet du ministre de l’environnement Espagnol à Madrid. Ces conclusions ont été les suivantes : • • • • • • • • 20 à 30 oiseaux sont nécessaires chaque année pour les deux projets européens actuels de réintroduction (France-Alpes et Espagne-Catalogne) pour les 3 prochaines années (2014-2015-2016) Ce besoin correspond à ce qui est potentiellement disponible en Espagne, si une bonne coordination des tous les acteurs est mise en place. Tous les oiseaux disponibles seront affectés à ces deux projets à 50/50. Un comité de coordination va évaluer et faciliter ces démarches. Après 2016, les nouveaux projets seront déployés selon deux priorités : 1. Commencer la restauration de l’espèce dans les Balkans et en particulier en Bulgarie puis éventuellement en Croatie. 2. Mettre en place un projet dans le massif de Burgos en Espagne pour créer une connexion entre la Catalogne et les populations du centre de l’Espagne. Les projets devront être bâtis selon les critères UICN. Pas de paiement des oiseaux fournis, ainsi il n’y a pas d’avantage pour les structures prospères. Si possible éviter la méthode de collecte de jeunes oiseaux au nid. Cette deuxième méthode n’est pas nécessaire puisqu’il semble y avoir déjà assez d’oiseaux récupérés dans les centre de soin et que cette première méthode est moins coûteuse, plus simple et qu’elle bénéficie d’une meilleure image. Une délégation Française représentant les trois opérateurs du PNA Vautour moine, était présente. Nous avons participé activement aux échanges lors de ces débats. Nous avons également profité de ce déplacement en Espagne pour visiter les deux programmes jumeaux de réintroduction du Vautour moine en Catalogne à Boumort et Alynia. Ce fut l’occasion de longs et fructueux échanges d’expériences. Concernant les autres contacts avec les experts internationaux : 27 février 2014 – rencontre et échanges avec les représentants des deux projets de réintroduction de vautours moines en Bulgarie. 28 février 2014 – réunion dans les locaux de la SEO Birdlife Espagne sur la conservation des vautours moines. 13 juin 2014 – réception de 4 experts italiens de la conservation des vautours dans les Grands Causses. 26 juin 2014 – réceptions de 2 scientifiques israéliens travaillant sur les déplacements de vautours. 9 novembre 2014 – rencontre avec un Arménien en charge du Zoo de Yerevan et directeur d’une fondation du même nom et travaillant notamment à la conservation du Vautour moine en Arménie. 10 novembre 2014 – rencontre avec 2 responsables du projet « Life Habitat Lince Abutre » qui travail sur les habitats du Lynx et du Vautour moine au Portugal. Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 40 Novembre 2014 – échanges d’information avec un scientifique Serbe pour une publication sur les vautours. La LPO Grands Causses a également rédigé en 2014 une synthèse sur la situation du Vautour moine en France en 2014. Ce document traduit en Espagnol et en Anglais et spécifiquement rédigé pour être destiné aux échanges avec les programmes internationaux. Enfin, les relations nouées avec le GREFFA la structure madrilène qui gère les programmes de réintroduction de l’espèce en Catalogne, ont conduit la LPO Grands Causses à s’engager dans un projet de coopération, matérialisé par le dépôt d’une candidature auprès de l’UE pour un LIFE + biodiversité intitulé : LIFE MONACHUS. Ces actions seront poursuivies en 2015. *************** Bilan pour l’année 2014, du Plan National d’Action en faveur du Vautour moine en France 41
© Copyright 2024 ExpyDoc