Mue Mue comme certaines espèces changent de peau en grandissant le corps sensible, imaginaire et architectural projet circassien et scénographique Cécile Mont-Reynaud / Cie Lunatic Mue comme être mis(e) en mouvement Mue comme être ému(e) Un projet circulaire en diptyque : #1 Fileuse, solo aérien sur un poème musical de Laurence Vielle (2014-2015) #2 Nébuleuse, choeur de sept aériens et une clown, choeur de corps pour espaces architecturaux monumentaux (2015-2016) Fileuse, seule, comme le centre, la colonne vertébrale, le noyau, la matrice, un journal intime. Matière organique. Nébuleuse, comme la chair, les membres, les satellites, les réseaux, la tribu. Matière scientifique. La matière principale, le corps, les corps, dedans, dehors, ce qu’on sent et ce qu’on imagine de l’intérieur, comment on l’habite au jour le jour, comment on entre au monde avec. Quelle est notre architecture, comment on est construit et comment ces principes se prolongent dans notre environnement, dans l’Architecture. Et particulièrement pour un artiste de cirque, qu’est-ce que c’est, au jour le jour et au fil des ans, de” travailler” son corps quotidiennement, de considérer son corps comme un outil, de lui demander des choses extraordinaires? Le support principal, multiplicité de cordes dites fileuses, fines comme des ficelles : innombrables fils verticaux qui créent des plans plus ou moins denses, volumes et espaces à parcourir. Mue, un volume créé par les rideaux de fils Mue d’une cigale Introduction : le cadre de la recherche Les disciplines aériennes du cirque revisitées Le projet “Mue” trouve sa genèse et sa quintessence dans un travail de recherche acrobatique, corporel et artistique entamé il y a plus de 10 ans. Khâgneuse puis architecte de formation, trapéziste, voltigeuse et cordéliste, je créais en 2003 mon propre agrès aérien, une corde à brins multiples et fins appelée la corde "fileuse" puis le rideau de fileuses. Un dispositif original nourri de l’imaginaire des Parques qui filent, mesurent et coupent le fil de la vie. En évoluant dans cet agrès-espace qu’est le rideau de fileuses, j’en cherche la logique de mouvement et la puissance poétique. A partir de ces fils en foule, je crée des scénographies différentes à chaque spectacle, auprès de musiciens et/ou de circassiens : le labyrinthe de "Ariane(s)" en 2005, le chemin de croix de "Ariane(s) chemins croisés" en 2007, le couloir-antichambre de "Ce qui nous lie" en 2009, la mise en abîme de "Müller Machines" aux côtés de Wilfried Wendling et Denis Lavant en 2012... Autant la première corde fileuse créée en 2002, en un point d’accroche, était proche techniquement d’agrès plus classiques comme la corde lisse ou le tissu, autant le rideau de fileuses, espèce de mur souple multi-pendulaire, occasionne une logique de mouvement bien à lui, avec un rapport à l’espace et à l’équilibre bien particulier. Avec le temps, je me suis approprié cet agrès organiquement, un peu comme du domptage, avec son histoire et ses obsessions. La fibre aérienne y est fondamentale, mais la notion de prouesse y est traitée de manière minimaliste ou détournée. La notion de risque également. Cécile Mont-Reynaud dans “Ariane(s) Chemins croisés”, cie Lunatic Le mouvement dans les cordes fileuses appelle une certaine qualité d’écoute, car la multiplicité des fils oblige à une disponibilité sensorielle aigüe de tout le corps, toute la peau, si l’on ne veut pas s’emmêler. L’état de présence y est primordial, l’émotion à fleur de peau. On est dans un rapport simple, minimaliste, du corps acrobatique à l’espace et au temps : il s’agira d’habiter cet environnement, d’assumer des gestes qui servent simplement à évoluer dans cet espace contraignant : gestes de travail, faire et défaire des nœuds, s’y hisser, avancer. Cycles de mouvements répétés, cycles de vie, le temps passe et se répète. Quelque chose d’à la fois animal, comme on regarderait des gibbons évoluer dans une cage, et de profondément humain à la fois, des hommes et des femmes qui se révèlent dans leur intimité, leur porosité. Cécile Mont-Reynaud Laboratoires de recherche Les premiers labos du printemps 2013 : Cécile Mont-Reynaud travaille depuis 10 ans dans ce dispositif original que sont les rideaux de cordes fileuses. Afin d’échanger, analyser, creuser, quatre laboratoires de recherche de 2 à 6 jours ont été menés au printemps 2013 dans le studio de la Compagnie Lunatic à Romainville (93) et au domaine de Port-Royal (78), avec des acrobates aériens pour la plupart issus de l’Académie Fratellini et du CNAC : Gaëlle Estève, Jeanne Ragu et Pauline Barboux, Volodia Lesluin, Claire Nouteau, Julien Cramillet, Clémentine Lamouret, Julien Scholl, Jennifer François et aussi la danseuse et plasticienne Kimiko Otaka... Ces laboratoires ont donné l’occasion à une quinzaine d’aériens d’explorer ce nouvel agrès, et ont permis de mettre en lumière des qualités propres au travail dans les “fileuses” : la disponibilité émotionnelle que cela requière, le risque de s’emmêler plus encore que de tomber, avec tout ce que cela bouleverse pour un acrobate aérien qui est formé au contrôle, contrôle de son corps et son équilibre, contrôle de sa peur... La nécessité, enfin d’une intégration totale pour les artistes des fondamentaux de l’aérien. Cela a permis d’effectuer une sorte de bilan qui vient nourrir le solo “Fileuse”, tout en soulevant des questions de fond liées à la transmission, la chorégraphie, la mise en scène et l’interprétation, car Cécile Mont-Reynaud sortira du plateau pour “Nébuleuse” pour assurer la mise en piste. Quels chemins, quelles contraintes, quelles imaginaires proposer pour faire surgir chez l’interprète les qualités de mouvement et d’émotion intuitivement construites au cours de 10 années de pratique des cordes fileuses ? Quelle est la part spécifique, fondamentale et profonde de l’acrobatie aérienne dans cette recherche ? Ce chantier, enfin, révèle des pistes d’écriture avec notamment des principes de cartes iconographiques ou textuelles qui guident une matière vouée à s’adapter à différents espaces. Une recherche à approfondir en 2014, à partir de laquelle le groupe de “Nébuleuse” pourra prendre forme. Calendrier C‘est donc une recherche de longue haleine qui se met en perspective pour 2014-2016 et qui donne lieu à deux formes spectaculaires en circulaire : #1 “Fileuse” sera crée en mai 2014 (forme courte pour l’espace urbain ou naturel, de jour), et sera retravaillé sur la saison 2014-2015 (forme étoffée avec une création lumière, de nuit) en même temps que l’on poursuira la recherche avec le groupe d’aériens. #2 “Nébuleuse” verra le jour en 2016, et l’idée serait, à terme, de pouvoir présenter le diptyque dans son ensemble. Une nourriture pour la recherche Dedans-dehors : connaissance, ressentis et imaginaires du corps Archéologie. Comment nos sensations reconstituent le dessin imaginaire d’un corps global ou morcellé Education somatique par le mouvement Une certaine approche du corps sous-tend et nourrit la recherche de “Mue” : le BMC (Body Mind Centering), approche expérimentale de l’anatomie et de la physiologie qu’on pourrait traduire par “centrage sur l’intelligence du corps”. Par l’exploration en mouvement et avec le toucher, en regard de planches anatomiques et d’études physiologiques, le BMC s’intéresse à la mémoire cellulaire et aux différents systèmes du corps en lien avec les étapes de son développement : pas seulement les systèmes squelettiques et musculaires, mais aussi les systèmes ligamentaire, nerveux, des organes, endocrinien, les liquides, les sens et les perceptions... Cette recherche est une belle nourriture pour la création, et une formidable boîte à outil pour la transmission. Dissection du système nerveux un corps habité, un corps vivant : se réapproprier une anatomie qui a été construite sur des corps morts Processus d’écriture : une nourriture de mots Les mots de “Fileuse” : une matière organique rencontres & entretiens Laisser résonner, infuser, chercher là où cela rejoint l’universel et donner cette matière à Laurence Vielle pour qu’elle s’en inspire pour écrire, et dire, une parole humaine. Il ne s’agit pas d’ajouter un vernis théâtral aux mouvements du corps, mais bien de rester dans quelque chose d’organique, comme teinté dans la masse. Cécile Mont-Reynaud partage avec la comédienne et poète Laurence Vielle le goût d’écrire à partir de paroles glanées chez les gens, sur des sujets poétiques et humains qui les taraudent. Ce processus d’écriture à partir d’entretiens est présent dans les dernières créations de la compagnie Lunatic, en même temps que le texte y a fait son entrée, comme une poésie musicale à danser, à acrobater, à "senser". Les mots de “Nébuleuse” : un discours scientifique et philosophique porté par une clown Les mots de Nébuleuse seront moins intimement féminins et personnels que ceux de “Fileuse”, plus en lien avec de grandes questions universelles, scientifiques et philosophiques. Ils seront portés sur scène par la clown et ancienne trapéziste Adèll Nodé Langlois, comme une expression humaine et dérisoire face à la “grandeur” monumentale des aériens. Adèll aime se réapproprier l’éloquence sérieuse de la tragédie notamment, et incarne à elle seule une évolution traditionnelle du cirque, qui fait du clown l’étape ultime et mature de l’acrobate. Les entretiens les plus récents menés par Cécile Mont-Reynaud se concentrent sur des artistes de cirque, certains jeunes et d’autres très vieux (92 ans), qui révèlent un étonnant champ lexical lié au domptage, ainsi que toute la question d’une pratique ritualisée au quotidien, le vieillisement, la transmission... Cécile Mont-Reynaud rencontre, écoute, par le biais d’entretiens, des personnes parler de la relation intime qu’ils entretiennent avec leur corps, au travers de leur pratique ou non : comment ils le voient, le ressentent et vivent avec au quotidien et au fil du temps. Des personnes au corps “savant”. Des personnes au corps “vernaculaire”. Des personnes issues du milieu de la santé. Car que l’on soit acrobate, secrétaire ou médecin, on a / on est tous un corps. La tête farcie, l’estomac noué. L’estomac retourné, le cœur qui bat la chamade Le coeur sur la main L’estomac dans les talons. La tête dans le cul. La rate qui se dilate / la rate au court bouillon Des fourmis dans les jambes, dans les doigts Plein le dos, trop sur les épaules Les yeux plus gros que le ventre La peau sur les os Etre bien dans sa peau à fleur de peau Le corps outil, le corps social, le corps fantasmé... Le corps circassien, animal dressé : Dompter son corps, dresser son partenaire dominer sa peur, apprivoiser le mouvement Hulk Evolution : Oh, how far we've come! Mue #1 Fileuse conception et interprétation Cécile Mont-Reynaud textes écrits et dits en voix off par Laurence Vielle dispositif électronique / composition Wilfried Wendling scénographie Gilles Fer collaboration artistique / regards Volodia Lesluin et Yumi Fujitani costume Mélanie Clénet Dialogue musical de corps et de mots Fileuse, comme un journal intime donné à lire à la verticale. Comme un corps qui mue et nous livre l’intimité d’une femme, révélant les imaginaires nichés dans son corps d’acrobate aérienne, de mère, d’élève-architecte, d’artisane-tisseuse. Qu’est ce que c’est, au jour le jour, de demander des choses “extraordinaires” à son corps? Qu’est ce que c’est qu’être en l’air, habiter en l’air, physiquement, moralement, poétiquement, philosophiquement? Qu’est-ce que c’est de ne tenir qu’à un fil? Comme une page de vie qui s’écrit, se tourne et recommence, accrochée à des murs de fils verticaux comme des peaux ou des feuilles de papier. Comme un cahier qu’on épluche et qui raconte les cycles de vie, le temps qui passe, et la relation intime qu’elle - et chacun - entretient avec son corps. Par le biais de dispositifs électro-acoustiques créés par le compositeur et metteur en scène Wilfried Wendling, le corps se fait musical. Le son paraît en émaner, tout en alimentant le doute sur ce qu’on entend : son réel ou imaginaire? du dedans ou du dehors? du présent ou du passé? Le son prend l’espace, nous enveloppe, habite le mouvement qui entre ainsi en dialogue avec les mots vibrants de Laurence Vielle (auteure, comédienne et poète), mettant en résonance les espaces et les imaginaires du corps, du dedans et du dehors. Diana Eastm Frida Khalo, la colonne brisée Le goût des mots, un avant-goût des mots à dire En attendant le texte original de Laurence Vielle qui sera écrit courant 2014 et pour donner le goût de ses mots, plusieurs de ses textes existants résonnent bien avec “Fileuse”. Bien que ce soient plutôt des textes à entendre qu’à lire, voici des extraits de “Passager” et “OUF”. Pas pas pas pas Passager passagère passons de l'autre côté passons de l'autre côté l'autre côté de nous-même l'autre côté de nous-même passons de l'autre côté passons tout simplement passons passons le temps passons traversons passants passantes passagers passagères passons et traversons passons cette seconde et passons la suivante passons de vie à mort passons de mort à vie passons dépassons dépassons-nous dépassons-nous dépassagers dépassagères dépassants dépassantes dépassons trépassons repassons passons de l'autre côté il est temps de passer outre passer au-delà passer (...) OUF dit la femme qui mange la soupe aux lentilles et sonnent les heures au clocher de l'église OUF dit la femme qui est essoufflée de courir / ranger / allaiter/ jouer / administrer / promener / sourire / aimer / cuisiner / courser OUF OUF OUF dit la femme au petit répit de soupe aux lentilles OUF dit la femme au cirque de Mourèze OUF dit la femme qui gravit la montagne OUF dit la femme qui prend le T/G/V OUF dit la femme qui arrive au-dessus des escaliers OUF OUF dit la femme aux sacs de course c'est qui la femme qui dit OUF OUF OUF ? C'est TOI ! OUF je sOUFFle dit la femme en bord de mer pendant 180 secondes elle offre son visage au soleil temps suspendu et dans le ciel pas d'avion plus d'avion dans le ciel le volcan sOUFfle OUF OUF dit la femme en Icelande le volcan sOUFfle OUF dit la femme qui allaite OUF je reprends mon sOUFfle quand mon enfant tète OUF tout s'arrête dans la vie qui file OUF tète mon enfant tète je caresse ta tête (…) OUF OUF dit la femme je suis une virgule juste une virgule je cours virgule je cours dans le temps immobile OUF OUF dis ! OUF dis ! OUF OUF dis ! OUF OUF OUF OUF OUF dis ! Je sOUFfle ! OUF dit la femme (…) OUF OUF dis ! OUF dit la femme qui dit OUF dit la femme qui dit OUF dit la femme qui dit OUF dit la femme qui dit OUF dit la femme qui dit OUF dit la femme qui dit OUF dit la femme qui dit (là tu dérapes tu dérapes là) OUF dit la femme qui dérape (…) Laurence Vielle Mue #2 Nébuleuse conception et mise en piste Cécile Mont-Reynaud dispositif électronique / composition Wilfried Wendling scénographie Gilles Fer avec Adèll Nodé Langlois et 7 acrobates aériens (distribution en cours : Gaëlle Estève, Volodia Lesluin, Julien Cramillet, Jeanne Ragu et Pauline Barboux...) textes Cécile Mont-Reynaud et Adèll Nodé Langlois Des structures molléculaires à l’Architecture Les fonctionnements et imaginaires du corps nourrissent “Nébuleuse” comme “Fileuse” , mais là où le 1er volet en solo exprime plutôt un ressenti et un parcours de vie, “Nébuleuse” s’intéresse, dans d’autres rapports d’échelle, à la question des structures du corps, de son architecture. Il s’agira d’habiter des espaces monumentaux avec un groupe de 7 acrobates aériens, un chœur de corps, une sorte de tribu. Du micro au macro, de la cellule biologique à la piste de cirque, on creusera des principes de construction comme la tenségrité appliqués au corps comme à des structures dans l’espace. Structures de tenségrité La “tenségrité” est un mot inventé par l’architecte américain Buckminster Fuller, fusion de “tensile” et “intégrité” qui décrit un principe basé sur le jeu et l’interdépendance de la tension et de la compression. Toute modification d’une partie modifie l’ensemble d’une structure de tenségrité, c’est à dire qu’elle s’autorégule, d’où la reprise du terme en osthéopathie pour décrire la capacité des os, muscles et ligaments de s’auto-équilibrer. Ce principe décrit la physiologie tissulaire du corps tout comme l’architecture tensile. Il permet en effet de créer des structures étonnantes, très légères (”comment ça tient”?!), et occupant un grand volume avec peu de matière. De ce principe découle le jeu de mouvement de “Nébuleuse” pour construire ensemble une structure monumentale dans l’espace, un corps commun acrobatique et architectural, ou encore des jeux de musicalités en répercussion. Un choeur d’aériens, un coeur qui bat ensemble, un espace commun dans lequel la porosité sensorielle et émotionnelle des interprètes permet que chaque mouvement se répercute à l’ensemble. Noyau et peau : la cellule Du micro au macro, des structures similaires Principes scénographiques : cellule, transformation, mue, cycles, mise à nu, structure, micro-macro L’espace aérien à parcourir est un volume plutôt qu’un plan, un cylindre avec une densité plus importante au centre, comme un noyau. Des fils plus ou moins épais, des rideaux de fils plus ou moins fournis : jeux de densités entre les cercles concentriques, profondeurs qui se devinent, se déchiffrent, se jaugent, et nous perdent un peu. Ce volume évoque à la fois la cage et le cocon, la matrice, quelque chose qui protège une forme d’animalité, et permet la transformation. jeu de densités : volume vu du dessus Nourrie par ces deux images de la mue et du cahier dont on tourne ou arrache les pages, la scénographie se joue de machineries à nu et d’épluchage. Par un système de largage, le volume occupé par les fileuses se réduit au fil de “Fileuse”, à mesure que ses enveloppes tombent, jusqu’à la dernière. Là, le corps aérien reste suspendu comme dans le vide, débarrassé de toutes ses peaux. Au centre c’est dense, comme le noyau d’une cellule. Bouts de corps qui ressortent de l’amas. Corps morcellé Le dispositif est complètement circulaire, le public et enfin l’environnement sonore (multi-diffusion autour des spectateurs) constituent les dernières enveloppes. Cycles de vie, le temps passe et se répète, les Fileuses filent, mesurent et enfin, coupent le fil de la vie. Les différentes couches de rideaux de fils comme autant d’étapes de la vie, enfance, âge adulte, vieillesse. Au sol, traces de fileuses tombées telles les grains écoulés de sabliers. Mise à nu, déconstruction, tabula rasa pour “Fileuse”, reconstruction à partir de rien, renaissance, structuration, mise en réseau pour “Nébuleuse”. Reconstruction de l’espace et d’un corps commun, un corps/choeur de corps. Espaces du corps, corps d’espace. Cacher/Révéler Densités Peaux qui cachent et dénudent à la fois Co n c r è t e m e n t : Septembre 2013 : 1ères recherches scénographiques à l’Académie Fratellini : les fileuses sont montées sur des cerces : cela crée un volume à 3 peaux Structure de “Fileuse” Structure autoportée en circulaire, vues à différentes phases de la “mue” (ø 4m, H 6 m) Quelques images dans les fileuses Equipe Conception et mise en piste Cécile Mont-Reynaud commence le trapèze et les aériens en 1995 avec Pierre Bergam puis Michel Nowak, Zoé Maistre et Gérard Fasoli, terminant en même temps des études d'architecture intérieure et de design à l’Ecole Camondo, dont elle est diplômée en 1997. En 1998, elle mêle ces expériences de l’espace et du corps au sein du Laboratoire d'Etude du Mouvement, à l'école de théâtre Jacques Lecoq. Elle continue à puiser dans différents domaines complémentaires (danse contemporaine, clown, chant, théâtre gestuel, BMC, étude de l’anatomie), cherchant à développer dans l'aérien des qualités de présence, de mouvement, d'émotion et d’échange. Elle fonde en 1999 avec Sébastien Bruas la Compagnie Lunatic, dont elle assume la direction artistique depuis 2003. Elle y crée des spectacles sensibles et poétiques qui mêlent l’acrobatie aérienne, la musique vivante et la scénographie. Ses créations tournent majoritairement en extérieur, favorisant, dans la chaleur du cercle, un rapport privilégié avec le public. Depuis 2002 elle développe autour des « cordes fileuses » un travail d’agrès originaux avec des cordes multiples et fines, voire des fils. Fort de sa formation architecturale, elle aime accrocher ses fileuses dans des configurations et espaces différents, adaptant la scénographie et le rapport au public en fonction du lieu. Elle est interprète pendant 4 ans au Teatro del Silencio de Mauricio Celedon, univers mêlant un théâtre très physique, la danse et l’acrobatie aérienne. Un travail de l'émotion et du geste, qui la plonge dans une dimension théâtrale du cirque. Elle travaille également auprès de Gilles Zaepffel, Dominique Lemaître (Cie des Chercheurs d’air), et en 2012-2013 elle participe aux côtés de Denis Lavant et Kasper Toeplitz à la création de “Müller Machines”, spectacle de Wilfried Wendling d’après trois textes de Heiner Müller. Créations récentes de la compagnie Lunatic : "Ariane(s)" et "Ariane(s) Chemins croisés" (recréation pour l’extérieur), duo de cordes pour une harpiste et une aérienne, avec les musiciennes Hélène Breschand ou Cécile Audebert. "Ce qui nous lie", spectacle de cirque et musique tango de Cécile Mont-Reynaud, Sylvain Julien (manipulation d’objets) et César Stroscio (bandonéon) et son trio Esquina, sous le regard d’Adèll Nodé-Langlois. "Marche ou rêve", conte circassien et musical jeune public (à partir de 3 ans), autour d’une structure originale en bambous. Composition et scénographie sonore Wilfried Wendling étudie l'écriture musicale au CNR de RueilMalmaison puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et se consacre ensuite à la composition. Ses compositions musicales ont été jouées dans de nombreux théâtres et scènes nationales. Depuis 2000, il travaille avec l'ensemble Diffraction avec lequel il crée de nombreuses performances de théâtre sonore. Il collabore (musique électronique et vidéo) avec Roland Auzet depuis 2008 sur différents projets pluridisciplinaires, dont 2 hommes jonglaient dans leur tête avec Jérôme Thomas et Mathurin Bolze. Il est membre, avec Eryck Abecassis, de l'ensemble KERNEL. Il compose et met en scène dès 1995 des spectacles pluridisciplinaires présentés notamment au Théâtre des Amandiers, à l'Odéon Théâtre de l'Europe, au Cent quatre et à la Maison de la poésie dont il est artiste associé de 2010 à 2012. En 2012, il réalise spectacle transdisciplinaire Müller Machines (théâtre, musique, danse, cirque, vidéo). Il crée en 2013 avec Lieux Publics à Marseille son premier projet dans l'espace public, « Artaud cité », création expérimentale avec des amateurs. Il dirige depuis peu La Muse en Circuit, Centre national de création musicale. Collaborations artistiques Ecriture & interprétation du texte de “Nébuleuse” Ecriture & interprétation du texte (voix off) de “Fileuse” Adèll Nodé Langlois s’intéresse d’abord à la danse, suit des cours avec Peter Goss, Anne Koren, Jean Gaudin, Merce Cunningham. Puis elle découvre le cirque “de création”, et surtout le travail aérien (trapèze, corde). Entre 1990 et 1993, elle étudie à l’Ecole Nationale de Cirque de Montréal au Canada, se spécialise en trapèze ballant, jeu d’acteur et jeu clownesque. Suivent alors quinze années de vie circassienne, en caravane, autour d’un chapiteau. Elle participe à la création du cirque Pochéros en 1993 : tournée en France, en Europe, en Chine, Tchéquie, Cambodge et Autralie. Elle travaille également avec d’autres compagnies : le cirque Flora (USA), le Cirque Plume, les Arts Sauts, la cie Cahin-caha. Laurence Vielle est née à Bruxelles en 1968. Comédienne et auteure, elle aime dire les mots, surtout les écritures d’aujourd’hui. Elle récolte les paroles dites par les autres, elle les retranscrit minutieusement pour en faire des spectacles qui donnent à entendre la parole de ceux qui passent, anonymes – tentatives de créer du lien. Dans Paroles en stock, elle dit ses poèmes avec un musicien... Un stock de mots qui se renouvelle sans cesse. « J’aime allier sur le plateau différentes écritures : l’image, la danse, les mots, la musique. Et créer avec des artistes que je retrouve sur mon chemin : Pietro Pizzuti, Vincent Granger, David Giannoni, la compagnie Carcara, Claude Guerre, Monique Dorsel, Jean-Michel Agius, Magali Pinglaut, Valère Novarina, Catherine Graindorge, Laurent Fréchuret, Pascal Omhovère, Eric Dagostino, Matthieu Ha, Hélène Labarrière... Compagnonnages. J’aime marcher dans mon quartier, dans les rues, les campagnes, et glaner : il y a des glaneurs de légumes, de boutons, de cartes postales, de rebuts, de bouts de ficelles. Moi, ce sont les mots, les mots des autres, les miens, et les rythmes du monde. Puis j’écris et j’aime dire ces mots-là. Je sens bien que le monde tourne de moins en moins rond; j’aime aller y chercher, y traquer, y guetter les battements d’humanité. Ce sont mes tambours. Je tente d’y accorder mon coeur. » Laurence Vielle. Dès 2001, elle s’ouvre à une approche plus théâtrale et clownesque en participant à un travail de recherche avec le metteur en scène Guy Alloucherie, puis à des chantiers d’improvisation de cirque. En 2005, elle suit une formation d’acteur-clown au CNAC avec notamment Gilles Defacque. À plusieurs reprises et pour différentes structures (la Villette, la ferme du Buisson, le Théâtre d’Auxerre), elle propose des stages de clown. Elle travaille comme regard extérieur pour plusieurs compagnies de cirque (cie Lunatic, Cirque Trottola). À l'exact opposé des paillettes et des nez ripolinés, elle s’inscrit dans la tradition clownesque du "tramp", le clochard. Ses spectacles mettent en lumière la figure de l'exclu, de la tragédie grecque à Jean Genet : “Antigone” (2007), "carnets d'une voleuse" (2010) et “la fascination du désastre” (2013). Elle est artiste associée au Manège de Reims depuis 2008. Collaborations artistiques / regards extérieurs Volodia Lesluin se forme au CNAC, Centre National des Arts du Cirque de Châlons en Champagne, après un BTS de cinéma. Spécialisé en corde lisse, il sort en 2005 avec “Kilo”, mis en piste par Thierry Roisin et Jean-Pierre Laroche. Il s’intéresse au mouvement dansé, et travaille comme interprète pour différents chorégraphes : Pal Frenak, Denis Plassard (Cie Propos), Marie-Geneviève Massé (danse baroque, Cie l'Eventail), Florence Caillon (Cie l’Eolienne), Thierry De Mey et Nedjma Benchaïb (Cie Cabas). Dans sa discipline aérienne, il travaille notamment avec Cécile Mont Reynaud (Cie Lunatic) depuis 2006, André Mandarino (les Escargots Ailés) et la Scabreuse. Il est lauréat en 2006 du concours Numéro(s) Neuf(s) organisé par la SACD avec le solo “The Pink Room”. Parallèlement à son travail d’interprète et d'auteur, il enseigne depuis 2009 la corde lisse et le tissu au CNAC. Yumi Fujitani suit d’abord une formation de danse classique et de théâtre à Kobe. Puis elle se forme à la danse jazz, à la danse contemporaine et au butô. A Tokyo, elle fait une rencontre déterminante avec Kô Murobushi et Carlotta Ikeda, co-fondatrices de la Compagnie Ariadone. En dehors des tournées internationales, elle enseigne le butô à Tokyo, tout en poursuivant sa formation à New-York et à Paris, où elle expérimente de nouvelles formes d’expressions corporelles, à travers le masque et l’art du clown. Elle s’installe à Paris en 1996. Danseuse de la troisième génération du butô, elle développe sur cet art une réflexion et une approche personnelles. Elle entame alors des collaborations avec des comédiens, des metteurs en scène et des musiciens. Volodia épaule Cécile Mont-Reynaud sur le travail aérien et l’écriture de “Fileuse”, et sera interprète de “Nébuleuse”. Yumi accompagne l’ensemble du diptyque avec un travail corporel et émotionnel inspiré du butô. Calendrier prévisionnel Mue #1 Fileuse : 2014-2015, solo aérien en circulaire création fin mai 2014 d’une petite forme de jour pour l’espace urbain ou naturel création lumière début 2015 d’une forme étoffée pour l’espace urbain ou naturel de nuit / pour chapiteau Mue #2 Nébuleuse : résidences de recherche et de création en 2014-2015 création en 2016, forme monumentale en circulaire Partenaires et résidences : Fileuse à partir de septembre 2013 Nébuleuse à partir de septembre 2014 - le Château de Monthelon (89) : périodes de résidences régulières à partir de septembre 2013 - l’Académie Fratellini (93) - le Lieu de l’Autre, ancienne usine Anis Gras à Arcueil (94) - le domaine de l’ancienne abbaye de Port-Royal (78) - la Cité du Cirque au Mans (72) : programmation de “Fileuse” dans le cadre des Soirs d’été au Mans (août 2014) ; résidence “Nébuleuse” en 2015 - CIRCA (32), PNAC : résidence Nébuleuse mars 2015 - les Noctambules à Nanterre (92) - l’Atelier du Plateau (75) programmation de “Fileuse” début 2015 - Nil Obstrat à Saint Ouen l’Aumône (95) : construction de la structure de “Fileuse” printemps 2014 - la Filature à Bazancourt (51) - le Cirque Electrique (75) - soutien de la DRAC Ile de France (aide à la production dramatique) pour “Fileuse” En cours : - Pôle Nationale des Arts du Cirque d’Amiens : option diffusion “Fileuse” août 2014 et résidence “Nébuleuse” en 2015 - le Théâtre de Cusset (03) option résidence & diffusion “Fileuse” 2015 ... Contacts Contact production : Sandra Guerber 06 14 76 84 67 [email protected] Contact artistique : Cécile Mont-Reynaud 06 13 26 81 22 [email protected] w w w. c i e l u n a t i c . c o m
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