VILLES EN SCENE CITIES ON STAGE Bruxelles Göteborg Madrid Napoli Paris Sibiu DIRE CE QU’ON NE PENSE PAS DANS DES LANGUES QU’ON NE PARLE PAS Texte de Bernardo Carvalho | Mise en scène d’Antônio Araùjo Au Théâtre National : 27.05 > 7.06.14 – Festival d’Avignon : 7 > 17.07.14 Une production du Festival d’Avignon, du Théâtre National/Bruxelles | Avec la participation de la compagnie Teatro da Vertigem. Avec le soutien du Programme Culture de l’Union européenne dans le cadre du projet Villes en scène/Cities on stage. Avec l’aide Petrobras et du Consulat de France à Sao Paulo. photo de répétition © Fred Vaillant Avec le soutien du programme Culture de l’Union Européenne. –2– © Véronique Vercheval A force d’entendre ressasser son nom, à force d’en faire un concept quasiment éthéré, on finirait presque par oublier la perversité et la profondeur de son action sur nos sociétés. La crise. La pression économique toujours plus forte sur les travailleurs, la perte des valeurs et des repères, l’individualisme forcené, la question identitaire qui s’évacue via le repli sur soi... Une société en crise produit des crises intimes chez ceux qui la peuplent, perdus au milieu des fourmilières humaines que sont devenues nos villes. C’est autour de cette (large) thématique qu’est construite la future création, au Festival d’Avignon 2014 et au Théâtre National, d’Antônio Araùjo et son Teatro da Vertigem (Théâtre du Vertige). Un véritable événement car Antônio Araùjo est un monument au Brésil et un des créateurs les plus atypiques et fascinants de notre époque. Et l’événement est double car pour créer ce nouveau spectacle, Araùjo en a confié l’écriture à Bernardo Carvalho, figure majeure de la littérature brésilienne. Obsédé par la dimension d’un théâtre directement connecté aux gens, le Vertigem a pour habitude de sortir des théâtres pour investir des lieux chargés de force poétique. Araùjo a ainsi créé des spectacles dans une église, une prison désaffectée, un hôpital ou sur le fleuve Tietê qui traverse Sao Paulo. Ce sera à nouveau le cas à Bruxelles, une ville qui est réellement au coeur du processus dramaturgique de ce nouveau spectacle. Araùjo, Carvalho et leurs comédiens sont venus s’en imprégner, l’ont filmée, écoutée, ont cherché sa vibration profonde. C’est à Bruxelles qu’errent, perdus, les deux personnages principaux du spectacle. Le père y a vécu lorsqu’il dû fuir la dictature dans son pays. Il y revient pour accompagner sa fille, économiste, qui doit donner une conférence à Bruxelles. Elle espère ainsi provoquer un choc qui fera sortir son père du mutisme complet dans lequel il est plongé depuis la mort de son épouse. Mais tous deux vont se perdre dans cette ville qu’ils ne reconnaissent plus. Pas seulement physiquement : ses habitants aussi sont méconnaissables. Comment la politique a-t-elle été peu à peu gagnée par les discours sécuritaires et identitaires ? Comment les repères et valeurs se sont-ils aussi rapidement effondrés ? Viscéralement ancré dans le réel, le théâtre d’Araujo est cependant toujours traversé d’une intense charge poétique, d’une douce étrangeté dans le traitement. Et en abordant la question de la perte des repères à travers le voyage physique et mental de ce duo d’exilés, Araùjo provoque une puissante mise en abîme tout en touchant de très près aux interrogations qui, tous, nous taraudent. Cette création est la sixième réalisée dans le cadre du projet européen Villes en scène/Cities on stage. –3– © Flavio Morbach Portella Antônio Araújo est le Directeur Artistique du Teatro da Vertigem, dont la première production, Paraíso Perdido, de John Milton (1992), présentée dans une église, est récompensée du «Prix Spécial de l’Association des Critiques d’Art de São Paulo». Le spectacle qui apporte au Teatro da Vertigem une reconnaissance aussi bien nationale qu’internationale est O Livro de Jó (1995), basé sur l’histoire homonyme de l’Ancien Testament et monté dans un hôpital. Cette production reçoit de nombreuses récompenses du théâtre brésilien et Antônio Araújo est lui-même récompensé de quatre prix nationaux dans la catégorie « meilleur metteur en scène » pour ce spectacle. En 2000, il dirige Apocalypse 1,11, dans une prison désaffectée, qui reçoit entre autres récompenses le Prix Spécial Shell 2001 pour le Théâtre. En 2006, il présente BR-3, spectacle monté sur le fleuve Tietê, qui rapporte trois récompenses au Teatro da Vertigem, dont le Prix «Shell 2006 de meilleur metteur en scène». BR-3 a également reçu la médaille d’or pour la meilleure réalisation d’une production à la quadriennale de Prague 2011. La plupart de ses œuvres ont fait le tour à l’étranger, en particulier en Amérique latine et en Europe. En 2008, il a dirigé l’opéra Didon et Énée, une production in-situ commandée par le Théâtre Municipal de São Paulo. En dehors de l’opéra et de théâtre, il a créé des performances et des interventions urbaines dans les espaces publics, avec le Théâtre Vertigem et des collaborateurs d’autres domaines, tels que architectes, urbanistes, philosophes, etc. Parmi les autres productions d’Antônio Araújo, on peut citer Clytemnestre de Marguerite Yourcenar, Oberösterreich de Franz-Xaver Kroetz, Aoi de Yukio Mishima. En 1996-1997, il a obtenu une bourse de la Communauté des Amériques du Kennedy Center à Washington DC. En juillet et août 1998, il a été en résidence au Royal Court Theatre à Londres. Actuellement, il enseigne la mise scène à l’Université de São Paulo et travaille comme artiste et professeur invité à l’Université de Giessen, l’Université d’Amsterdam, l’École Rits Arts et l’Université de Paris 8. –4– Roberto Audio Il se forme au Centre de Recherche Théâtrale et au Macunaíma. Il a également suivi une formation d’Arts Plastiques à la FAAP. Il travaille au Teatro da Vertigem depuis 1998. Il a écrit et mis en scène Cartas de Despejo. Au cinéma, il a joué dans Carandiru, Nina e O Cheiro do Ralo, O Magnata, Linha de Passe, Insolação, Boca do Lixo, Bruna Surfistinha, Xingu e Rio Corrente. Jean-Pierre Baudson Diplômé de l’IAD (Institut d’Art Dramatique) en 1979, Jean-Pierre Baudson est un comédien belge au très large répertoire. On a pu le voir ces dernières années dans Heroes (Just for one day) et Parasites sous la direction de Vincent Hennebicq, Les Jumeaux Vénitiens de Goldoni sous la direction de Mathias Simons, Jacques le Fataliste de Diderot sous la direction de Jean Lambert, A la mémoire d’Anna Politovskaïa sous la direction de Lars Norén… Claire Bodson Claire Bodson est sortie du Conservatoire de Bruxelles en 1994. Elle a travaillé avec Christophe Sermet, Joachim Lafosse, Frédéric Dussenne, Michel Kacenelenbogen,… Elle a obtenu le Prix de la critique en 2012 pour son interprétation de Médée dans Mamma Medea de Tom Lanoye au Rideau de Bruxelles. La saison prochaine, elle travaillera sous la direction de Guy Cassiers (Toneelhuis). Didier De Neck Didier de Neck est co-fondateur avec Marianne Hansé, Jean Debefve et Jaco Van Dormael du Théâtre de Galafronie. Acteur, metteur en scène et auteur aussi bien du côté flamand que francophone. Au cinéma et au théâtre, il a joué sous la direction de Johan de Hollander, Jaco Van Dormael, Arne Sierens, Xavier Lukomski, David Strosberg, Dominique Roothoofd, Franz Xaver Kroetz, Philippe Blasband, Frédéric Fonteyn, Jos Verbist... Vanja Godée Née en Suède à Göteborg en 1980, Vanja Maria Godée est diplômée de l’ESACT, l’Ecole Supérieure d’Acteurs de Liège, depuis 2008. Elle a joué sous la direction d’Armel Roussel (La Peur et Nothing Hurts de Falk Richter – 2013 /2011), de Sylvie Landuyt (Godelieve and Clique de Paul Pourveur - 2011), de Bo Tarenskeen (1000 zalen), de Françoise Bloch (Grow or go, d’après Marc Bauder – 2009)… Nicolas Gonzales Après l’école du Théâtre National de Chaillot et l’ENSATT, il rejoint le Centre dramatique de Tours puis les équipes de Christophe Maltot, Philippe Lanton, Fabrice Dauby et finalement la troupe permanente du TNP dirigé par Christian Schiaretti pour trois saisons et six spectacles. Il enregistre régulièrement des fictions radiophoniques pour France Culture et des voix commentaires pour Arte. Il a tourné à la télévision et au cinéma sous les directions de Nicolas Boukhrief, Pierre Sisser, Didier Le Pêcheur et Bourlem Guerdjou. Il a également publié un recueil de poésie préfacé par Jean-Pierre Siméon, Voleur de sable. Vincent Hennebicq Après une formation à l’ESACT (Ecole Supérieure d’Acteurs de Liège) d’où il sort en 2006, Vincent Hennebicq travaille comme acteur (notamment pour Fabrice Murgia, Coline Struyf, Raven Ruëll, Jos Verbist, Mathias Simons...) et metteur en scène (il monte Parasites de Von Mayenburg en 2011 puis crée ses propres spectacles comme Heroes (Just For One Day) en 2012 et Going Home qui sera créé en 2014. Il donne également cours à l’ESACT. Luciana Schwinden Luciana Schwinden a été formée au Teatro Tablado, au Teatre Ecole Celia Helena et à l’école d’art dramatique de l’université de Sao Paulo. Elle a également suivi des cours de chant à l’école de chant lyrique de l’orchestre symphonique de Porto Alegre. Comédienne au Teatro da Vertigem depuis 1998. Elle a joué dans tous les spectacles de la compagnie. Elle a également été coordinatrice de projets de formation artistique et culturelle pour le département Culture de la ville de Sao Paulo. Actuellement, elle dirige le Centre Culturel de Penha à Sao Paulo. © Véronique Vercheval Distribution Texte de Bernardo Carvalho Mise en scène : Antônio Araújo Avec : Roberto Audio, Jean-Pierre Baudson, Claire Bodson, Didier De Neck, Vanja Godée, Nicolas Gonzales, Vincent Hennebicq, Luciana Schwinden Chœur : Laetitia Augustin-Viguier, Katia Bissoli, François Ebouele, Laetitia Evens, Daniel Farias, Fabien Magry, Nabil Missoumi Dramaturgie : Silvia Fernandes, Antonio Duran Scénographie : Thiago Bartolozzo Création lumière : Guilherme Bonfanti Musique Originale et création sonore : Thomas Turine Trompette : Ludovic Bouteligier Création vidéo : Fred Vaillant Création costumes : Frédéric Denis, Laurence Hermant Assistantes mise en scène : Eliana Monteiro, Maria Clara Ferrer Traduction : Pauline Alphen Coordination/production de la cie Teatro da Vertigem : Roberta Val Réalisation décor et costumes : Ateliers du Théâtre National/Bruxelles Construction : Pierre Jardon, Yves Philippaerts, Dominique Pierre | Décoration : Jean-Marc Hamblenne | Costumes : Isabelle Airaud, Nicole Moris, Sabrina Nicolucci et Nathalie Willems, Camille Cosnier (stagiaires) | Régie générale : Fred Op De Beeck | Régie lumière : Jody De Neef | Stagiaire lumière : Ondine Delaunois | Dessins techniques lumière : César Bento | Régie son : Cédric Otte | Régie Vidéo : Matthieu Bourdon | Machinistes : Christophe Blacha et Stéphanie Denoiseux | Habilleuse : Eugénie Poste | Entretien costumes : Gwendoline Rose | Chargée des ateliers spectateurs : Maria Lúcia Pupo. Une production du Festival d’Avignon, du Théâtre National/Bruxelles. Avec la participation de la compagnie Teatro da Vertigem. Avec le soutien du Programme Culture de l’Union européenne dans le cadre du projet Villes en scène/Cities on stage. Avec l’aide de Petrobras et du Consulat de France à Sao Paulo. –6– Distribution des rôles Roberto Audio : le Pasteur, un homme musulman, Richard (l’assistant du commissaire), un client du bar, un manifestant, touriste 1. Jean-Pierre Baudson : Fonctionnaire de l’immigration 2, le Syndicaliste, Commissaire, un clochard, un client du bar, un économiste, Homme (joggeur). Claire Bodson : Fille Didier de Neck : Père, Père de la gamine, un client du bar. Vanja Godée : Femme enceinte du fonctionnaire, une autre économiste 2, chœur des langues, la Gamine, la Propriétaire de l’appartement, Leader fasciste, Femme (joggeuse), la Guide touristique. Nicolas Gonzales : Fonctionnaire de l’immigration, l’escroc, un manifestant. Vincent Hennebicq : Homme d’affaires, Robert, Médecin, Choeur SDF, un homme à la mallette rouge, le Consul, Médiateur. Luciana Schwinden : Bourgeoise parvenue, une économiste 1, une femme voilée, la secrétaire de l’ambassade, touriste 2. Laetitia Augustin : Choeur SDF, Choeur d’économistes, Choeur des langues, Choeur du bar, Choeur des manifestants, Choeur des joggeurs, Choeur de Touristes. Katia Bissoli : Choeur SDF, Choeur d’économistes, Choeur des langues, Choeur du bar, une évangéliste, Choeur des manifestants, Choeur des joggeurs, Choeur des touristes. François Ebouele : Choeur SDF, Choeur d’économistes, Choeur des langues, Choeur du bar, Choeur des manifestants, Choeur des joggeurs, un traducteur. Laetitia Evens : Choeur SDF, Passager, Choeur d’économistes, Choeur des langues, Choeur du bar, Choeur de manifestants, Choeur des joggeurs. Daniel Farias : Choeur SDF, Passager, Choeur d’économistes, Choeur des langues, Barman, Choeur des manifestants, Choeur des joggeurs. Fabien Magry : Choeur SDF, Agent de sécurité de l’aéroport, Choeur des économistes, Choeur des langues, Choeur du bar, Choeur des manifestants, Choeur des joggeurs, Choeur des Touristes. Nabil Missoumi : Choeur SDF, un agent de sécurité de l’aéroport, Choeur d’économistes, Choeur des langues, Choeur du bar, Choeur des manifestants, Choeur des joggeurs, Choeur des Touristes. –7– Dessinée par l’architecte Léon Suys, la Bourse est érigée en 1874 sur l’ancien couvent des Récollets, dont les origines remontent au 13ème siècle. Un lieu chargé d’histoire qui convient parfaitement à la dynamique culturelle. Le bâtiment n’étant plus que très partiellement occupé par Euronext, la Ville de Bruxelles a décidé, fin 2011, d’en récupérer la pleine propriété. L’objectif : rendre à la Bourse son caractère public en lui donnant une affectation culturelle. –8– 30 mai 2014 Mai 2014 Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas à la Bourse de Bruxelles Hôpital, prison, bateau sur le fleuve, c’est loin des lieux consacrés et institutionnalisés par le théâtre qu’Antonio Araùjo a pris l’habitude de mettre en scène ses pièces. Refusant la convention du quatrième mur héritée du naturalisme, privilégiant les espaces de la vie courante, c’est à la Bourse de Bruxelles que le directeur artistique du Teatro da Vertigem (le Théâtre du Vertige) nous propose cette fois-ci de découvrir sa nouvelle création. Poursuivant dans la lignée d’un théâtre « ancré dans la vie », c’est sans transition que la pièce débute sur les marches de ce bâtiment emblématique bruxellois où, patientant avant le début du spectacle, le spectateur ne peut que percevoir la charge de théâtralité dont recèle notre quotidien urbain. Un ouvrier qui martèle le sol de son marteau piqueur, des étudiants qui se saluent après une longue absence, la conversation d’un homme au téléphone… sont autant de courtes scénettes derrière lesquelles on devine ces drames individuels tels qu’on pourra les retrouver, cernés et interprétés avec justesse, dans la pièce elle-même. La ville comme un théâtre dans un théâtre évoquant la ville, voilà qui déjà donne le vertige… Mais Antonio Araujo et sa troupe de comédiens ne s’arrêtent pas là dans la confusion entre la réalité et le théâtre. Le public lui-même est pris dans l’engrenage. Passagers lambdas perdus dans la foule d’un aéroport, pêcheurs repentant aux mains d’un prédicateur ou manifestants enragés, les spectateurs deviennent à part entière personnages de ce spectacle qui, parce qu’il ne se définit pas qu’en tant que tel, ne peut que nous secouer profondément. De même, les réflexions sur une ville peuplées de sans-abris, d’âmes perdues vivant la crise économique et identitaire de manière personnelle, rendue à peine vivable par le vacarme incessant des sirènes de police et des vols d’avions (rappelons que Dire ce qu’on ne pense pas… s’inscrit dans le projet Villes en scène destiné à provoquer des discussions sur le cadre urbain) ne vous laisseront pas indifférents. On s’étonne d’ailleurs d’une description si négative des métropoles européennes qui visait tout d’abord Paris, où cette pièce devait originairement être jouée. A la faveur de quelques modifications ainsi que, selon Bernardo Carvalho, de quelques faits d’actualité récents et fortuits, certains détails et situations correspondent étrangement à notre capitale belge… Au fil des errances du personnage féminin central, économiste en voyage à Bruxelles pour une conférence sur la crise et accompagnée de son père aphasique, les spectateurs, sans cesse en mouvement, découvrent les facettes d’une ville multiple dont on n’oublierait presque que l’écrin en est la Bourse. C’est que chaque recoin de ce bâtiment on ne peut mieux choisi pour cette pièce puisque lié à l’argent et, partant, à la crise est ingénieusement investi. Les lieux défilent, surgissent d’un recoin précédemment plongé dans l’obscurité, emportant le public dans leur mouvement… Au-delà d’une réflexion sur la ville et comme l’indique le titre scandé tout au long de la pièce, Dire ce qu’on ne pense pas… propose également de s’interroger sur la communication, l’incompréhension et la manipulation par les mots dont la politique et la religion ne sont pas les moins coutumiers des usagers. Les dialogues schizophréniques s’enchaînent, les relations entre la langue, la culture, l’identité, le sol et la nation se déclinent sur un fond de crise communautaire que l’on connait bien tandis que le rapport à la langue devient quasiment physique… Avec cette réalisation multiculturelle impliquant dès la création un dialogue entre l’auteur, le réalisateur, des comédiens brésiliens et des acteurs européens (cinq Belges et un Français), cette pièce riche de complexité, soutenue par des interventions multimédias s’intégrant parfaitement au spectacle, dresse un tableau de nos villes et de nos vies criant de vérité, loin de tout jugement de valeurs. Plus qu’un spectacle, une expérience dont il est à parier que vous ne sortirez pas indemne. A vivre, absolument. Mai 2014 Valeurs en baisse Rendez-vous à la Bourse, temple réaffecté pour un soir au constat des dérives d’un système dont il est l’emblème. Acteurs ou anonymes, la foule colorée massée devant le majestueux bâtiment attend. Faut-il secourir le SDF couché sur le trottoir ? Une femme enceinte escalade la porte d’entrée, surplombant les badauds patients. Cette scène incongrue, qui devrait déranger, rassure : il s’agit d’une mise en scène, cela ne peut pas être (entièrement) la réalité. En effet, il s’agit seulement de la théâtralisation des crises qui malmènent la société, une overdose de malaises qui débouche sur une nausée, qui toute poétique qu’elle soit, ne laissera personne indifférent. La mise en scène du texte de Bernado Carvalho par Antonio Araùjo est exemplaire. Spécialisée dans la reconversion temporaire de lieux improbables (prisons, églises, hôpitaux, fleuve Tietê à Sao Paulo…), Araùjo maîtrise parfaitement l’utilisation des espaces et les techniques connexes. Comme trame de fond, l’histoire d’une économiste (Claire Bodson) qui vient donner une conférence à Bruxelles, accompagnée par son père (Didier De Neck) qui n’a plus prononcé un mot depuis la mort de son épouse. Fuyant la dictature de son pays, l’homme avait trouvé refuge à Bruxelles des années plus tôt et sa fille espère que ce retour au passé pourra le guérir de l’aphasie dont il est victime. Comme fil conducteur, la langue, les langages, le mutisme et l’incompréhension. Avec l’idée du théâtre comme « méga-église » pour témoigner et conscientiser. Et finalement comme constat, la perte de repères, Bruxelles (et toutes les villes qu’elle symbolise) n’est plus la même et, surtout, ses habitants ont changé. La succession des saynètes est fluide et maîtrisée. Certaines sont incontournables. Un soir, le père disparaît. Sa fille erre à sa recherche et finit dans un bar sordide, au milieu de la nuit. Ouverture des baies vitrées du bâtiment, mélodie lancinante, ivrognes, drogués, dialogue absurde avec un transporteur d’ordures, l’atmosphère rendue par le metteur en scène transpire de vérité, le spectateur voudrait consommer ou … s’en aller ! Quelques minutes plus tard, forcée de dégager par une horde de SDF mécontents, la foule de spectateurs se retrouve amassée devant l’ambassade d’un pays lointain, manifestant malgré elle. Du balcon, l’ambassadrice propose une récompense pour toute main de politicien coupée et rapportée. La représentation doit cesser ! Y compris ses propres mains, qui la représentent ? Le texte multiplie les allusions à la Belgique, à son passé (mains coupées sous Léopold II), à son présent (problèmes de langues), au Brésil (FIFA go home), mais aussi au monde entier (mouvement Femen, spectre de la déflation, apologie de l’individualisme, chômage, montée du fascisme, faillite de banques,…). Alors faut-il analyser chacune de ces références ou plutôt s’imprégner du message global qu’elles sous-tendent ? Cette création fait partie du projet « Villes en scène », qui lie désormais Avignon avec d’autres hauts lieux du théâtre. La pièce parle de Bruxelles, de Berlin (ville dans laquelle le groupe était en résidence au moment de l’invitation à rejoindre le projet), de Paris ou de toute autre mégapole. Pourtant les références sont si claires qu’elles suscitent l’interrogation. Quand une équipe brésilienne dénonce l’interdiction d’utiliser le néerlandais dans les tranchées, cela surprend. Mais la mixité culturelle est l’un des objectifs du projet. Théâtre témoin ou accusateur ? L’accumulation de faits ne nuit-elle pas au propos ? Chacun se fera son idée mais ne sortira pas indemne de la représentation : le but est atteint et l’exploitation du lieu mérite sans conteste cinq étoiles. Ce spectacle, qui sera présenté au festival d’Avignon dans l’Hôtel des Monnaies, mérite indéniablement le détour. Catherine Sokolowski ENTRETIEN AVEC ANTÔNIO ARAÚJO Vous avez été acteur puis metteur en scène. Comment s’est déroulé ce cheminement et la création de la compagnie Teatro da Vertigem ? Antônio Araújo : J’ai toujours aimé le théâtre, j’ai donc commencé en tant qu’acteur. Mais très vite j’ai travaillé sur des projets de dramaturgie. À l’université, en études théâtrales, j’ai choisi d’étudier la théorie puis la mise en scène et c’est alors que j’ai décidé que je serai vraiment metteur en scène. J’ai commencé à faire des mises en scène assez institutionnelles mais la carrière de metteur en scène répondant à des commandes m’est apparue rapidement inintéressante. Cette pratique individuelle était prédominante dans les années 1980 au Brésil. La dictature militaire avait détruit le tissu des collectifs théâtraux indépendants qui étaient alors considérés comme des fauteurs de troubles communistes. C’est pourquoi, avec des amis de l’université, nous avons eu envie de créer, non pas une compagnie, mais un groupe d’études théoriques et pratiques pour faire des expériences théâtrales. Au bout d’un an, nous avons pensé qu’il y avait matière à des propositions artistiques ouvertes au public et à partir d’improvisations, de choix de textes, d’images, nous avons construit un premier spectacle intitulé Paradis perdu. La question du nom de notre groupe s’est alors posée. Nous nous appelions « groupe d’études sur la physique classique appliquée au jeu de l’acteur », mais cela n’était pas utilisable dans un cadre professionnel. En partant d’une scène de Paradis perdu où un homme est pris de vertige, nous avons voté et choisi « vertigem ». Depuis, il y a un noyau permanent de six personnes et des invités sur chacun des spectacles. Il se passe souvent trois ou quatre ans entre chacune de vos productions. Est-ce un choix ou une nécessité imposée ? 36 C’est un choix quant aux conditions du processus de création. Nous répétons en effet très longtemps nos spectacles. Notre façon de travailler nos projets nécessite entre un an et un an et demi de répétitions, à raison de cinq jours par semaine et de six à sept heures par jour. De plus, nous voulons jouer le plus longtemps possible. Le Livre de Job, nous l’avons présenté pendant deux ans à São Paulo à raison de six représentations par semaine. Vous jouez le plus souvent hors des théâtres. Pourquoi ? Nous avons joué dans une église, dans un hôpital, dans une prison, sur un bateau au milieu du fleuve qui traverse São Paulo, etc. Dès notre premier spectacle, il était très clair que nos créations, de par leur nature, ne pourraient pas prendre sens dans des scènes et dans des cadres conventionnels. Par exemple, pour Paradis perdu, nous voulions parler de la séparation entre le divin et l’humain, mais nous voulions inverser le rapport au public et le rapprocher d’un lieu en lien avec le sacré. Nous avons cherché des lieux de représentation : temples bouddhistes, mosquées, églises… Personne ne voulait de nous, jusqu’à ce que l’évêque de São Paulo, lié à la théologie de la libération, donc à une certaine aile gauche de l’Église catholique, qui avait fait des études en France et avait vu un spectacle dans une église à Paris, nous donne son accord. Nous avons donc investi, le soir, un espace consacré qui fonctionnait normalement comme lieu du culte dans la journée. Il y a eu des manifestations de catholiques intégristes, des menaces contre les acteurs et contre les spectateurs. Au final, cela a généré des discussions, une grande curiosité pour notre travail et affermi le souhait d’occuper d’autres espaces, de sortir des boîtes noires des théâtres et de convoquer les spectateurs dans des lieux inaccoutumés. Quand nous avons joué BR-3 en 2006, nous avons choisi de le faire sur un bateau au milieu du fleuve Tietê qui traverse São Paulo. Ce fleuve, à la différence de la Seine et de la Tamise, n’est pas la fierté des habitants. Il est plutôt considéré comme un égout à ciel ouvert. Faire venir les spectateurs sur un bateau au milieu de leur « égout » sur un parcours de huit kilomètres obligeait à un autre regard sur leur ville. Nous avons aussi joué dans des hôpitaux et des prisons. Par exemple, en Pologne, nous avons travaillé avec des prisonniers et nous nous sommes battus pour que les détenus puissent venir saluer avec nous à la fin du spectacle, alors que la dernière scène se passait à l’extérieur des murs de la prison. Là encore, nous avons eu de la chance ; le directeur de la prison aimait le théâtre et, après de nombreuses discussions, il nous a offert un très beau cadeau : un livre sur Tadeusz Kantor. Les prisonniers étaient donc des comédiens amateurs. Associez-vous souvent des comédiens amateurs à vos spectacles professionnels ? Nous l’avons fait pour BR-3 car nous avons travaillé dans une favela où nous avons organisé des ateliers, des cours de théâtre et des rencontres avec les habitants pendant plusieurs mois. À la fin, nous avons demandé à certaines personnes de nous rejoindre sur le projet final, soit comme acteur soit comme technicien. Mais ce n’est pas systématique. – 12 – Pour Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas, vous avez fait appel à un auteur. Est-ce la première fois ? Non, et d’habitude l’auteur est présent pendant les répétitions et construit une dramaturgie textuelle en rapport avec les improvisations des acteurs. Mais il est vrai que pour Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas, l’approche est nouvelle. Nous n’avions que deux mois de répétitions et il était nécessaire de changer notre façon de travailler. Nous nous sommes alors associés à Bernardo Carvalho qui est un des plus grands romanciers contemporains du Brésil. Nous avions déjà travaillé ensemble par le passé pour la création de BR-3 et lui aussi avait envie de réinterroger notre collaboration. Cette fois-ci, il a eu envie d’écrire le texte de la pièce en amont des répétitions, tout en sachant qu’il pourrait être modifié au fur et à mesure du processus de création. Le projet de cette prochaine création est-il né à Bruxelles ? À l’origine, c’était une création pour le projet européen Villes en Scène/Cities on Stage, qui avait été pensée avec Olivier Py et Agnès Troly, alors à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Puis, en 2012, nous avons été invités par un bureau d’architecture, VRAC/L’Escaut à Bruxelles qui connaissait notre rapport très fort aux structures urbaines. Il s’agissait d’une résidence d’artistes, dans le cadre du Festival Europalia et nous y sommes venus avec Bernardo Carvalho. Enfin, nous avons décidé de créer le spectacle à Bruxelles avec le Théâtre National, qui fait partie du projet européen Villes en Scène/Cities on Stage, à partir de l’expérience de cette résidence que nous avions faite. Bernardo Carvalho a-t-il construit une vraie pièce de théâtre ou un roman théâtral ? C’est une pièce de théâtre avec une narration puissante, elle comporte également des éléments en lien avec le langage cinématographique. À partir de la première version du texte, nous avons effectué avec l’auteur des coupes et des modifications. Cela nous a permis de trouver une concision dramaturgique. Au final, nous sommes passés de cinq à deux heures de représentation. Son œuvre de romancier est souvent considérée comme une « fiction documentée ». En est-il de même dans la pièce que vous lui avez commandée ? Au cœur de ce texte, il y a un personnage d’homme âgé qui revient en Europe aujourd’hui après y avoir été résident forcé, exilé par la dictature militaire brésilienne de 1964 à 1985. Ce thème de l’exil est-il présent dans la pièce ? C’est un thème certes déclencheur pour l’histoire mais il n’est pas central, nous ne nous sommes pas imposés l’exil politique comme thématique de la pièce. On trouvera ce thème au moment où la fille de cet homme âgé erre dans la ville à la recherche de son père disparu. En revanche, le père est perdu. Il est confronté à la confusion idéologique qui règne entre les valeurs de droite et celles de gauche, à la montée des extrémismes fascistes, à l’état fantomatique dans lequel se trouvent certaines personnes qui semblent déconnectées du monde dans lequel elles vivent. Tous ces décalages le troublent et le questionnent. L’Europe connaît en ce moment un repli identitaire très fort. Est-ce le cas au Brésil ? Non, mais nous avons d’autres problèmes, surtout sur le plan économique et social. À l’origine de notre projet, nous avions le désir de parler de la crise, de la crise économique mais aussi de la crise éthique que nous traversons. En choisissant un lieu emblématique de la crise économique, nous élargissons notre propos car les rapports humains aujourd’hui passent très souvent par des rapports économiques. Pendant notre résidence à Bruxelles, nous avons appris que le bâtiment de la Bourse de Bruxelles était désaffecté. C’était le lieu rêvé. À Avignon, nous allons jouer à l’Hôtel des Monnaies. Allez-vous créer votre spectacle avec des comédiens brésiliens et des comédiens belges ? Oui, il y aura deux comédiens brésiliens, cinq comédiens belges et un français, qui parleront tous français. Lors des séances de travail à Bruxelles j’ai choisi des comédiens d’âges différents pour pouvoir distribuer les rôles sans tenir compte de la nationalité et de la langue. C’est une expérience toute nouvelle pour nous que ce mélange, un beau défi. Propos recueillis par Jean-François Perrier.« Propos recueillis par Jean-François Perrier pour le Festival d’Avignon, 2014 » – 13 – 37 Elle s’inscrit dans une réalité qui est celle des villes européennes. Pas seulement Bruxelles, car Bernardo Carvalho a aussi vécu à Paris, à Berlin et il connaît bien l’Europe. Mais cela pourrait paraître arrogant de parler de villes où nous ne vivons pas. Il y aura donc plusieurs regards : notre regard sur Bruxelles et les villes européennes, le regard des comédiens belges sur leur propre ville, le regard de Bernardo Carvalho sur ses séjours en Europe, notre regard sur São Paulo qui est notre ville. 6 mai 2014 mai 2014 l’actu É V É N E M E N T © FRED VAILLANT © VÉRONIQUE VERCHEVAL © VÉRONIQUE VERCHEVAL La Bourse en jeu Un spectacle atypique démarre au pied de la Bourse de Bruxelles et déambulera dans ce bâtiment symbolique pour y dessiner une fresque épique sur une trame intimiste: l’errance tourmentée d’une fille en quête et de son père, tous deux étrangers à Bruxelles. La pièce, intitulée Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas, est signée par les Brésiliens Bernardo Carvalho (auteur) et Antônio Araujo (metteur en scène). But du jeu: porter un regard sur l’Europe (et ses malaises) dans le cadre du projet Villes en Scènes/Cities on Stage. Une aventure portée ici par le Théâtre national dont l’objectif est d’impulser -en un réseau de théâtres hors frontières- un nouveau répertoire européen. Avec une ambition de taille: créer des troupes mixtes. Ici jouent ensemble des acteurs brésiliens, français et belges (dont Claire Bodson, Vincent Hennebicq, François Ebouele, Nabil Missoumi, Jean-Pierre Baudson, Didier de Neck,...). Un beau casting et un metteur en scène réputé, à découvrir. Antônio Araujo passe pour un créateur de spectacles “hors du commun”. Comparé au Théâtre de la cruauté d’Artaud, son Teatro Vertigem/Vertige tente des spectacles “directement connectés aux gens” et investit des lieux inhabituels avec une charge poétique d’étrangeté. Les voyages proposés sont dits“physiques et mentaux”. Exemple: Paradis perdu se passait dans une église, Le Livre de Job dans un hôpital, Apocalypse 1,11 dans une prison 8 – 15 – désaffectée, BR-3 dans un bateau sur le fleuve qui traverse Sao Paulo. Son théâtre est donc bien armé pour explorer la Bourse de Bruxelles. Au cœur de son histoire: la crise, l’argent, l’époque et ses rapports humains. Un duo d’exilés, une quinzaine d’interprètes dont un Chœur et une question affichée: “Comment la politique a-t-elle été peu à peu gagnée par les discours sécuritaires et identitaires?” Le spectacle part ensuite au Festival In d’Avignon. Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas est un parcours déambulatoire sur deux niveaux, pour près de 200 spectateurs par représentation. A nous donc la primeur de cet évènement singulier... ● N U R T E N A K A ■ DIRE CE QU’ON NE PENSE PAS DANS DES LANGUES QU’ON NE PARLE PAS, DU 27/05 AU 07/06. ■ WWW.THEATRENATIONAL.BE scènes 21 mai 2014 le spectacle DE LA SEMAINE O n connaissait « Occupy Wall Street ». Plus près de chez nous, le Théâtre National se la joue « Occupy la Bourse » avec une pièce de théâtre qui transforme la protestation sociale en manifestation artistique et poétique. Mêlant des comédiens belges, français et brésiliens, Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas est un texte de Bernardo Carvalho, figure majeure de la littérature brésilienne, qui sera mis en scène par un autre Brésilien, Antônio Araújo, comme un parcours déambulatoire dans tous les espaces de la Bourse à Bruxelles, symbole évidemment de la place de l’argent dans nos sociétés en crise. Antônio Araújo a l’habitude de sortir le théâtre de son petit confort institutionnel, lui qui a déjà mis en scène des spectacles dans des églises, des hôpitaux, des prisons. Il est allé jusqu’à monter un spectacle dans le lit d’une rivière à São Paulo, « une rivière si pol- Le Théâtre National occupe la Bourse luée qu’elle en est presque solide », précise-t-il. La seule fois où il a mis en scène une pièce dans un espace théâtral, ce fut pour inverser le rapport scène-public et placer les spectateurs sur le plateau. Avant de s’installer à l’Hôtel des Monnaies à Avignon cet été, Antônio Araújo a choisi de squatter la Bourse à Bruxelles : « Il y a le symbole évident de notre rapport à l’argent, mais j’ai aussi choisi cet endroit parce que les gens s’y réunissent régulièrement pour manifester, protester. En cela, c’est symbolique d’un théâtre comme art public en dialogue avec la ville. » Ce projet, programmé dans le cadre de Villes en scène au Théâtre national, s’est ancré dans un véritable processus de rencontre du metteur en scène brésilien avec Bruxelles. « A l’occasion d’Europalia Brésil, j’ai rencontré Olivier Bastin, du bureau d’architecte Vrac l’Escaut. Il est venu à São Paulo puis il a proposé une résidence à notre compagnie. Nous avons passé trois semaines à Bruxelles, ce qui fut l’une de mes plus belles expériences d’artiste. Tous les jours, on rencon- Le projet d’Antônio Araújo investira tous les espaces de la Bourse. © D.R. Page 24 Mercredi 21 mai 2014 Mad trait des architectes, on faisait des parcours dans la ville, des rencontres pour échanger nos visions de la ville, des activités que nous leur proposions. Ça a été une immersion intensive dans la ville. » UN TEXTE DE BERNARDO CARVALHO Sur cette rencontre pratique avec notre capitale est venu se greffer le texte de Bernardo Carvalho, basé sur l’histoire d’un homme qui fut torturé pendant la dictature du Brésil avant de s’exiler à Bruxelles. Après quelques années en Belgique, il retourne au Brésil avec sa famille et devient, plus tard, aphasique. « L’histoire commence quand sa fille, devenue économiste, est invitée à donner une conférence à Bruxelles. Elle décide d’y emmener son père mais au bout de quelques jours, il disparaît dans la ville. Elle va errer dans Bruxelles à sa recherche et va découvrir une ville bien différente de son souvenir. Dans leur périple, ils croiseront un vieil ami syndicaliste, un agent de l’immigration, un escroc, un homme d’affaires, un at- Mis en scène par le Brésilien Antônio Araújo, « Dire ce qu’on ne pense pas dans les langues qu’on ne parle pas » investit la Bourse sur les traces d’une famille, et d’une société, en crise tentat. » A l’image de ce vagabondage, le spectateur flânera d’abord dans la rue, face à la Bourse, avant de franchir un seuil intermédiaire, le hall extérieur cerné de grilles, et de pénétrer dans la Bourse. Tantôt debout, tantôt assis, le public sera sollicité dans tous les espaces du bâtiment, jusque sur les balcons. Porté notamment par Didier De Neck dans le rôle du père et Claire Bodson dans le rôle de sa fille, la pièce interrogera la ville, les politiques sécuritaires et identitaires et, surtout, la perte des repères. CATHERINE MAKEREEL Du 27 mai au 7 juin à La Bouse, Bruxelles. www.theatrenational.be 6 mai 2014 Ça bout à la bourse Le 27 mai prochain, la Bourse de Bruxelles deviendra théâtre. Un événement attendu que l’ouverture des portes de cet imposant centre d’échanges trop souvent inoccupé, pour accueillir une création brésilienne : « Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas », production du théâtre National et du festival d’Avignon. Les répétitions commençaient ce matin, tandis qu’étaient présentées les autres productions « Villes en scène » qui seront présentées dans le IN d’Avignon 2014. Beau programme ! Avignon accueillie un des plus grands festivals de théâtre au monde. Mais en-dehors de ce mois de juillet foisonnant, c’est une petite ville qui n’a pas encore réussi à se positionner comme métropole culturelle dans l’axe européen Nord-Sud. Suivant la trajectoire du TGV, les liens se nouent avec Bruxelles, par l’intermédiaire du projet européen « Villes en scène/cities en stage », qui voulait faire dialoguer les artistes européens avec leur ville mais aussi entre les différentes mégapoles. Le IN d’Avignon accueillera donc « le Sorelle Macaluso » de l’italienne Emma Dante (on se rappelle très bien du merveilleux « le pulle » au National), « Solitaritate » de la roumaine Gianina Carbunariu, « Notre peur de n’être » de Fabrice Murgia (qui avait ouvert les créations « Ville en scène » en 2011 avec « Exils »), et « Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas », du brésilien Antonio Araujo. Ça bout à la bourse Bruxelles sera mise en scène, et son centre névralgique accueillera les représentations de ce dernier spectacle. Écrite par Bernardo Carvalho après une résidence de trois semaines dans notre capitale, l’histoire trace l’errance d’une conférencière brésilienne à la recherche de son père aphasique, disparu à leur arrivée dans la capitale belge. Le haut des marches de la Bourse sera l’aéroport ; la déambulation du public dans l’énorme nef sera celle de la fille à travers Bruxelles. La Bourse sera le théâtre d’une société en crise, avec les rapports d’argent en toile de fond. Le spectacle sera ensuite repensé pour être accueilli à l’hôtel des Monnaies d’Avignon, avec une plus petite jauge (dépêchons-nous de réserver nos places). Fabrice Murgia foulera à nouveau les pavés de la cité des Papes. Après « le chagrin des ogres », il continue d’explorer les nouvelles formes de solitude, avec une volonté de poser un regard optimiste et de changer de langage pour observer le monde. Ayant voyagé dans des villes surpeuplées où les gens sont de plus en plus proches, mais aussi de plus en plus seuls, il est en train de créer avec six acteurs six formes de solitude qui vont s’enchevêtrer. Le résultat sera à voir à partir du 21 juillet. Quatre artistes : deux femmes, deux hommes, trois européens, un brésilien. Quatre spectacles produits ou coproduits par le théâtre National de Bruxelles, présents à Avignon. Une chance que les liens entre nord et sud se créent autrement que via le train ! Julie LEMAIRE – 17 – mai 2014 © Véronique Vercheval S. Landuyt. 20.00 rue Graystr. 154 Etterbeek 02-737.16.00 / www.rideaudebruxelles.be ThéâTre de la Place des MarTyrs La Compagnie des hommes. D’E. Bond, mise en scène F. Dussenne. 20.15 Le Roi se meuRt. D’E. Ionesco. 20.15 Martelaarspl. 22 pl. des Martyrs Brussel/Bruxelles 02-223.32.08 / www.theatredesmartyrs.be ThéâTre de la Toison d’or déLivRe-nous du maL. 20.30 Gulden Vliesgalerij 396 galerie de la Toison d’Or Elsene/Ixelles 02-510.05.10 / www.ttotheatre.be ThéâTre de la Vie d’oRdinaiRe Remué. De P. Verplancken. 20.00 Dwarsstr. 45 rue Traversière St.-Joost-ten-Node/St-Josse-ten-Noode 02-219.60.06 / www.theatredelavie.be ThéâTre le Public Lapin Lapin. De C. Serreau, mise en scène M. Pinglaut. 20.30 Qui a peuR de viRginia WooLf ? D’E. Albee, mise en scène M. Kacenelenbogen. 20.30 Les hommages CoLLatéRaux. Mise en scène V. Thirion. 20.30 rue Braemtstr. 64-70 St.-Joost-ten-Node/St-Josse-ten-Noode 0800-944.44 / www.theatrelepublic.be ThéâTre naTional KunstenfestivaLdesaRts: 02 fiCçoes. Par L. Moreira/Cia. Hiato (en portugais, surtitré en FR). 20.15 bd E. Jacqmainln. 111 Brussel/Bruxelles 02-203.53.03 www.kunstenfestivaldesarts.be ThéâTre royal de Toone CyRano. Marionnettes. 20.30 St.-Petronillagang/impasse Ste-Pétronille/ Grasmarkt 66 rue du Marché aux Herbes Brussel/Bruxelles 02-511.71.37 / www.toone.be ThéâTre royal du Parc made in China. De T. Debroux, mise en scène P. Thomas. 15.00 Wetstr. 3 rue de la Loi Brussel/Bruxelles 02-505.30. 30 / www.theatreduparc.be ThéâTre Varia KunstenfestivaLdesaRts: intéRieuR. De C. Régy (en japonais, surtitré en FR). 15.00 & 20.30 Skepterstr. 78 rue du Sceptre Elsene/Ixelles / 02-640.82.58 www.kunstenfestivaldesarts.be theatRe cineMa MariVaux KunstenfestivaLdesaRts: some use foR youR bRoKen CLay pots. Performance by C. Meierhans. 19.00 av. A. Maxln. 98 Brussel/Bruxelles www.kunstenfestivaldesarts.be la TricoTerie RosenCRantz and guiLdensteRn aRe dead. By T. Stoppard. 20.00 rue T. Verhaegenstr. 158 St.-Gillis/St-Gilles www.asbl-hebe.eu / www.tricoterie.be RondLeidingen KerKhof Van elsene ErrancEs à la boursE Dire ce qu’on ne pense pas… Dans Des langues qu’on ne parle pas 27/5 > 7/6, 20.15, €11/16/20, bEurs/boursE, beursplein 1 place de la bourse, brussel/bruxelles, 02-203.53.03, www.theatrenational.be FR ❙ « Non, je ne serai pas chez moi pendant la Coupe du monde de football et j’en suis très content. Ça devient de la pure folie ! », déclare le metteur en scène originaire de São Paulo Antônio Araújo à la fin de notre conversation. Araújo, une des personnalités de premier plan du théâtre brésilien, est momentanément à Bruxelles où il est en pleine création, à l’invitation du Théâtre National, de son nouveau spectacle, Dire ce qu’on ne pense pas… dans des langues qu’on ne parle pas (qui sera également présenté cet été au Festival d’Avignon). Ces dernières années, Araújo a fait de plus en plus souvent le voyage entre São Paulo et Bruxelles. « La première fois, c’était dans le cadre d’Europalia en 2011. Déjà à ce moment-là, j’ai pu faire amplement connaissance avec cet endroit intrigant, grâce au bouwmeester bruxellois Olivier Bastin. Le hasard a voulu que peu après ça on me demande de participer au projet théâtral international Villes en scène/Cities on stage, et que j’ai grâce à cela pu me mettre au travail dans mais aussi avec Bruxelles ». Mais Araújo nuance tout de suite ses propos : « Ce serait un peu bizarre, et même arrogant, de venir, en tant que personne extérieure, raconter des choses sur cette ville complexe. Donc il nous a vite semblé clair que nous devions plutôt aborder le projet comme un dialogue. Dans notre spectacle, il s’agit non seulement de Bruxelles, mais aussi de la vie dans une ville comme São Paulo. Il y a aussi des influences qui se sont glissées de Paris et de Berlin, deux villes où a longtemps vécu l’auteur du texte, Bernardo Carvalho ». Carvalho, écrivain brésilien renommé, a écrit un texte original sur base des improvisations de l’équipe mixte belgo-brésilienne. Les figures centrales sont un père et sa fille qui arrivent ensemble à Bruxelles. « Le père a vécu avant à Bruxelles, comme réfugié politique au temps de la dictature au Brésil », poursuit Araújo. « Sa fille, une économiste, est invitée ici pour une conférence. Elle veut en profiter pour emmener son père voir un docteur qui pourra peut-être le débarrasser de son aphasie. Entre-temps, dans l’agitation, ils sont séparés et se perdent. Une grande partie du spectacle montre le désarroi et la quête de la fille dans cette grande ville qu’elle ne connaît pas. En même temps, elle effectue une sorte de voyage intérieur... » Lieu mythique Cette errance sera aussi partagée par le public. « Cela devient une promenade théâtrale à travers les imposantes salles du bâtiment inoccupé de la Bourse », explique Araújo, qui s’est fait une réputation internationale grâce à son remarquable théâtre hors des théâtres. « La pièce commence d’ailleurs sur les marches de la Bourse, là où sont organisés de nombreuses manifestations et rassemblements du même genre. Un lieu qui est le symbole par excellence de la ‘rencontre’ dans cette ville ». Le choix de la Bourse comme « lieu de représentation » - une première pour Bruxelles d’ailleurs - a été suggéré par la thématique sous-jacente de la pièce, à savoir la crise économique et ses répercussions. « Mais il ne faut pas interpréter le concept de ‘crise’ au sens strict », explique le metteur en scène, « nous nous posons des questions sur ce qui se passe pour le moment au niveau de la société, comme l’estompage entre les idéologies de gauche et de droite, la montée du nationalisme et du conservatisme... Nous n’avons pas de réponse, je suis un homme de théâtre, pas un sociologue. Mais je me fais beaucoup de souci à ce sujet ». Patrick Jordens AGENDAmagazine.be – 18 – 25 24 mai 2014 © belga Triple actualité d’un jeune septuagénaire: un livre, la 2e symphonie d’Elgar et un nouveau label «tout numérique» pour réconcilier la génération internet avec le classique. STéPhane renard I l y a deux facettes en lui. L’homme, qui se bat pour des idées, et le musicien, tout au service de son art. À moins qu’il ne faille d’abord parler du musicien et puis de l’homme. Difficile, avec Daniel Barenboim, de savoir qui l’emporte sur qui. Il ne le sait sans doute pas lui-même, lui dont 60 ans de carrière au service du grand répertoire – comme pianiste et comme chef d’orchestre – ont toujours privilégié le lien qui unit le discours musical et la société qui le reçoit. Né en Argentine, exilé à 10 ans en Israël avec ses parents d’origine russe, titulaire de plusieurs passeports, dont un palestinien et un espagnol, devenu citoyen du monde par conviction, directeur musical de la Scala de Milan, plaidoyer éthique. Si ce livre, qui n‘est pas fait que d’inédits, paraîtra fourre-tout, il est à l‘image d’un homme pressé, obnubilé par l’urgence de dire pourquoi la vie serait impossible sans musique. Et pourquoi celle-ci est plus que jamais essentielle «dans une société qui souffre tous les jours davantage des effets aliénants de la spécialisation.» La comparaison s’impose, selon Barenboim, avec notre monde complètement déstructuré par un foisonnement d’informations, ce qui n’a plus rien à voir avec le savoir. L’art musical, au contraire, remet en perspective et rassemble. Confinée dans «le royaume isolé du plaisir et de l’évasion» sous prétexte qu’elle n’aurait «rien à dire aux aires cérébrales chargées de la pensée et de la vie quotidienne», la musique a la capacité, pour Barenboim, «de mettre en relation les êtres humains sans distinction de sexe, de race ou de nationalité. Il faut dès lors la sortir de sa tour d’ivoire.» iTunes au secours du classique Des mots? Non, des actes, une fois encore. Il y a quelques jours, Daniel Barenboim annonçait la création de son nouveau label – Peral Music –, uniquement disponible via iTunes. Exit les CD. La justification du chef? «Le manque d’éducation musicale, même dans des pays qui, comme l’Allemagne et l’Autriche, sont le berceau de la musique, a créé une génération qui a grandi sans elle. Je ne peux pas accepter un constat aussi dramatique», martèlet-il. D’où ce label «pure digital», créé en collaboration avec Universal. La cible? Les D’ELGAR DÉCOIFFE nettement moins populaire que son concerto pour violon, ses Variations enigma ou sa «Pomp and circunstance» n°1 (le syndrome «orange Mécanique»!), la symphonie n°2 qu’edward elgar composa entre 1909 et 1911 conserve de chauds partisans parmi les amoureux de grandes œuvres orchestrales à la sauce anglaise. ce qu’ils lui trouvent? une puissance riche de couleurs et d’atmosphères qui, sans égaler le souffle de la première symphonie, traduit néanmoins avec verve l’admiration de Sir edward, d’origine modeste, pour la monarchie victorienne. avec ses accents romantiques et ses envolées au canon, ses moments de mélancolie et ses ressorts que l’on appellerait aujourd’hui hollywoodiens, l’œuvre requiert de l’orchestre et du chef une précision diabolique pour donner tout leur relief aux grandes explosions sonores. un défi relevé par daniel barenboim et sa Staatskapelle berlin, formation dont il est chef à vie, avec un plaisir évident. (1 cd decca) Théâtre Après le silence des traders, la Bourse de Bruxelles va résonner des répliques des acteurs Les jeunes diraient «c’est un truc de ouf!», la rengaine médiatique donnerait dans le «spectacle événement». Comme on n’a plus 16 ans mais qu’on n’en est pas à radoter non plus, on va parler d’un spectacle phénoménal. Soyons clairs, on ne l’a pas vu, il commence mardi. Mais il retient l’attention par la qualité de ses artisans et la forte dose de témérité. «Dire ce qu’on ne pense pas dans les langues qu’on ne parle pas» est la nouvelle création d’Antônio Araùjo, metteur en scène brésilien atypique et multi-récompensé. Atypique parce qu’avec son Teatro da Vertigem à São Paulo, il a pour habitude de créer ses pièces partout sauf entre les murs d’un théâtre. Église, prison, hôpital et même fleuve ont été ses terrains de création. Pour sa première production créée hors de São Paulo, Antônio Araùjo investit la Bourse de Bruxelles. Une première aussi pour le lieu qui, s’il accueille divers événements, n’avait pas encore connu le feu des répliques. C’est la perte des repères et des valeurs entraînée par une société en crise qui est ici mise en lumière. Un père et sa fille débarquent à Bruxelles. Elle, économiste, vient donner une conférence. Lui l’accompagne pour revoir ce pays dans lequel il s’était réfugié pendant la dictature de son pays natal. Mais les deux protagonistes se perdent dans cette ville qu’ils ne reconnaissent plus. Tant dans la topographie des lieux que dans l’esprit de ses habitants. Un spectacle déambulatoire Suivant, au sens propre, la quête des personnages, les spectateurs vivent une expérience déambulatoire. La pièce commence sur les marches de la Bourse. Pendant 20 minutes, spectateurs et passants sont confondus, un clin d’œil qui n’est pas anodin pour un spectacle sur le vivre ensemble. «J’ai choisi la Bourse pour la symbolique de la crise économique, bien sûr, parce par que les rapports humains passent souvent ra par l’argent, mais aussi parce par qu’à Bruxelles la Bourse est un lieu de rencontre, il y a toujours du monde sur les marches, des manifestations, même, partent de là», explique Antônio Araùjo dans un français cou- Très peu d’éléments de scénographie sont utilisés. Ce sont les lumières qui font tout. Ce spectacle inhabituel commence dans la rue, sur les marches de la Bourse de Bruxelles. © Véronique VercheVal © Fred VaillanT – 19 – rant. Techniquement, cette itinérance est un défi. L’équipe a dû mettre au point une régie mobile. Et, s’il y a peu d’éléments de scénographie, ce sont les lumières qui font tout, faisant surgir des scènes au balcon, aux fenêtres, entre les colonnes, dans le hall de la Bourse. Le vivre ensemble, thème de la pièce, l’équipe l’a expérimenté à sa façon puisque les artistes (des comédiens aux scénographe, costu- mier, etc.) sont brésiliens, belges et français. Le spectacle mêle d’ailleurs des scènes en différentes langues (surtitrées). Pour s’imprégner de la capitale belge, le metteur en scène et l’auteur, Bernardo Carvalho, écrivain brésilien, sont d’abord venus passer trois semaines à Bruxelles, filmant et écoutant la ville. Le prochain défi sera d’importer d’Avignon, ce spectacle au Festival stival d’ Avignon, Av Avignon, avec à peine dix jours pour recomposer le déambulatoire dans un lieu – l’Hôtel des Monnaies – beaucoup plus petit et qu’ils ne connaissent pas du tout. Mais ancrer le théâtre dans le réel et le connecter directement aux gens ne souffre pas la facilité. CÉCILE BERTHAUD du 27 mai au 7 juin, à la bourse de bruxelles, à 20h15. relâche le lundi. une production du Théâtre national et du Festival d’avignon. rens.: 02.203.53.03 ou www.theatrenational.be au Festival d’avignon (festival «in») du 7 au 17 juillet. www.festival-avignon.com mai 2014 v e n d r e d i 2 3 m a i 2 0 1 4 TI MEO U T La Bourse, théâtre de la ville Ph. Fred Vaillant La Bourse de Bruxelles, désaffectée des traders, accueillera dès mardi des comédiens. Le metteur en scène brésilien Antonio Araujo entend porter un regard extérieur sur la ville belge à travers un spectacle qu’on annonce vertigineux. A La maison d’E tion «Ecriture Alechinsky. El collection fina partir de la tria disque de cuiv la terre, avec est venu visite pas même s’il à Bruxelles, il gravure et la fr du 18e siècle q raconte le com Au premier éta sont exposés a volumes du «F réaliser ses pe www.erasm PAR NIcoLAS NAIzy I l a bien changé le Bruxelles des années 70. C’est ce que pense cet homme, ancienne victime de torture sous la dictature brésilienne. De retour dans la capitale belge avec sa fille, il ne reconnaît plus la ville qui avait symbolisé pour lui la liberté et la fin de la souffrance. Commence alors une errance autant dans la mémoire que dans les rues tortueuses à la rencontre de personnages tout aussi perdus, qui caractérisent nos cités contemporaines. La fille, partie sur les traces du paternel, devra elle aussi faire ce travail de mémoire. La trame écrite par Bernardo Carvalho et mis en scène par Antonio Araujo dans «Dire ce qu’on ne pense pas dans les langues qu’on ne parle pas» aura pour cadre la Bourse aujourd’hui désaffectée de la frénésie des marchés. Avec son Teatro da Vertigem, le metteur en scène brésilien a souhaité à son habitude «travailler le théâtre dehors», lui qui a par le passé habité par ses créations une église ou une prison désaffectée. Pourquoi la Bourse? «Outre l’aspect de la crise financière, il y a aussi celui des rapports humains.» Il n’a pas échappé à Antonio Araujo que le parvis du palais néo-renaissance du boulevard Anspach était aussi un lieu de rencontres, de rendez-vous et de manifestations citoyennes. Une sorte d’agora où se retrouve le monde ou se croisent les langues. Son spectacle, Araujo le fera débuter sur les marches de la Bourse, au milieu des passants avant de déambuler dans l’espace immense du bâtiment, pour l’occasion divisé en différents espaces de jeu comme de successifs épisodes de cette course-poursuite. Le public marchera dans les pas de ces personnages. En créant cette pièce à Bruxelles, Araujo n’a pas voulu seulement porter un regard extérieur sur cette ville, mais a souhaité faire émerger les problématiques rencontrées dans les métropoles comme Paris, Berlin ou Sao Paulo. Le mélange de comédiens belges, brésiliens et français apporte cette volonté de vouloir amplifier ces échos du monde, si lointains géographiquement mais si proches fondamentalement. Coproduit par le Théâtre national, ce spectacle prendra la route d’Avignon en juillet avec trois autres spectacles européens créés par le réseau de théâtre «Villes en scène/Cities on stage». La jeune valeur montante belge Fabrice Murgia y présentera d’ailleurs «Notre peur de n’être», qui reviendra à Bruxelles en octobre. Du 27 mai au 7 juin à la Bourse de Bruxelles. www.theatrenational.be Q La 19e édition d 24 et 25 mai da ont concocté u des artistes à musiciens se p gratuits organ Brussels Jazz M capitale du jaz rock et blues p un cadre conv scènes en plei au Sablon, ain Fernand Cocq également le p la place du Lu en outre orga bruxellois jusq Chrystel Wau Houben quart produiront no www.brusse Belga / S. Gremmelprez FESTI VA L Namur au joli mois de mai Une organisation et une scénographie renouvelées ainsi qu’une grande roue place de l’Ange compteront parmi les nouveautés de la 19e édition de «Namur en mai», festival international des arts forains, du 28 mai au 1er juin à Namur. Le public pourra profiter de nombreux spectacles de clowns, jongleurs, bonimenteurs, danseurs, musiciens, comédiens, magiciens et artistes en tous genres dans les rues du Vieux Namur. Le festival reviendra également place du Vieux et inaugurera les «spectacles suspendus» qui donneront la possibilité à chacun de donner un «sou» pour permettre aux plus démunis d’assister aux spectacles. – 20 – www.namurenmai.be cènes PAGES RÉALISÉES PAR PHILIPPE CORNET ET GUILLAUME CAPRON (LIVRES) mai 2014 ITTRE F EThéâtre S T I V(suite) AL r un oui ouJazz pourMarathon un non x hommes face à face; l’un veut comprendre ce qu’il y a La sélection de Trends-Tendances Théâtre de la Valette Théâtre sans animaux. De Jean-MiPHILIPPE CORNET chel Ribes, m.e.s Jean-Paul Andret, avec Delphine Charlier, Laure Tourneur, Léonil Mc Cormick... ‣ Jusqu’au 25·05. Du J. au S. à 20h30, le D. à 18h, de 10 à 15 €. avec Octavie Piéron. Déconseillé au moins de 16 ans. ‣ Jusqu’au 24·05. Les V. et S. à 20h15, 15 €. URue de l’Etuve 12 - 4000 Liège Les Riches-Claires Les Dimanches du conte: Carte Blanche à Nadine Walsh. Contes pour ados et adultes. ‣ Le 25·05 à 20h, de 6 à 9 €. 0492 56 29 10 (rés. par sms) T H É -www.theatre-etuve.be  TRE URue des Riches Claires 24 1000 Bruxelles - 0485 67 10 89 www.dimanchesduconte.be Dire ce que l’on ne-pense SAINT - GEORGES SUR - pas... à la Bourse Véronique Vercheval THÉÂTRE URue Basse 11 - 1460 Ittre - 067 64 Dire 81 11 ce que vénérable tradition musicale bruxelloise, l’on ne pense pas... dans des langues qu’on ne parle pas est un MEUSE Espace Senghor autre dit queAutre ce n’est rien. Une longue amitié pourrait se www.lavalette.be Chris, Caro etparce nous...qu’il Théâtre musile Marathon fête sa 19e édition momentCentre particulier d’abord quitte plusieurs r. Bruno Emsens met en scène Patrice Mincke via et Benoît culturelde cette saison théâtrale, cal, par le Collectif Bin°oculaire. Suzy raconte par SuzyNational Falk. aert dans la dizaines pièce de Nathalie Sarraute. son ancrage naturel. De duetThéâtre pour de concerts. La place du Luxembourg LOUVAIN-LA-NEUVE ‣ Le 24·05 à 18h, de 8 à 10 €. ‣ Le 23·05 à 20h30, de 3 à 10 €. uxelles, Bosons, jusqu’au 31quatre mai. Tél.autres 0476.59.76.57. migrer àURue quelques de mètres deUChaussée là, à de Wavre 366 - 1040 Bruxels’ajoute aux endroits plein air de Atelier Théâtre Jean Vilar Albert 1ercentaines - 4470 Saint-Georges-surles - 02 230 31 40 - www.senghor.be sion - 04 259 75 05 L’endroit n’est pas simla BourseMeuse de Bruxelles. la capitale, dont la symbolique Grand-Place. Le Songe d’une nuit d’été. Exercice www.saintgeorgesculture.be t s’y deJulie fin d’études Rens,de Master 1 en interKings of Comedy Club plement choisi pour son imposante carcasse dernière convie dramatique peur de Cette Virginia Woolf ? des ensembles tels que prétation na ou d’Oyster Node dirigé par Benjamin Leblanc s’expose sur Jean-Michel d’Hoop. ‣ Du 23 au urbaine mais également pour sa Robin McKelle & The Flytones, The European haute symboel Kacenelenbogen monte à nouveau la légendaire scène VERVIERS hanscène. One man show. ‣ Les 22 et 31·05 à 20h30, relâche le D. 25·05, ménage Edward Albee. Avec Demoulin et 23·05 à 20h30, 5 €. Jazz Unit ou L’âme desSerge poètes. Le metteur en scène brésilien Notre sélection perso comprend la lique financière. uita- signée Espace Duesberg gratuit. UChaussée de Boondael 489 Jacobs en couple en plein règlement comptes Chatterjee URue du (24 Sablonmai, - 1348place Louvain-la-Neuve en attendant la xelde AntônioVivons Araújoheureux est un habitué des lieux, décafusion funky-orientale de Slangde & Purbayan 1050 Bruxelles - 02 649 99 30 www.iad-arts.be d arrivent leurs invités (Toussaint Colombani et Erika mort. De Pierre Desproges, m.e.s. Fawww.kocc.be lés et signifiants: pour cette création signée de son compatriote Sainte-Catherine) et le trip-hop d’Oyster Node emmené par la vocabrice Gardin, avec Dominique Rone), pris dans un jeu psychologique imprévisible. ture Bernardo Carvalho, c’est bien la crise économique qui est traitée via liste Julie Rens (23 mai, place Sainte-Catherine). A consulter sur le gvaux. ‣ Le 23·05 à 20h, de 14 à L’L asbl HAINAUT uxelles, om- Public, jusqu’au 28 juin. Tél. 0800.944.44. 16 €. L’L ouvre (toutes) portes. Théâdeux personnages – le père qui a fui une dictature, la filleses économiste site: le programme également indoor qui présente ce weekend-là du UBoulevard Gerardchamps 7c - 4800 Vernels CHARLEROI tre, danse, performance… Pendant – étant peu à peu happés par la ville qui dissout leurs certitudes... jazz dans plus de 70 lieux de Bruxelles, eux aussi gratuits d’accès. z z viers 087 39 30 30 www.ccrv.be oule cinq jours, L’L vous invite à découvrir L’Ancre nzo le travail (en cours) de cinq de ses ar» Du 23 au 25 mai, en divers lieux de Bruxelles, Discours à la Nation. Texte et m.e.s. » Du 27 mai au 7 juin à la Bourse de Bruxelles, anté s que le spectacle va être représenté, une comédienne tistes résidents. ‣ Le 22·05 à 15h et Ascanio Celestini, avec David Murgia aces. www.brusselsjazzmarathon.be www.theatrenational.be le 23·05 à 19h30 et 21h, de 2 à 7 €. de d’arrêter la représentation en cours et de profiter de la et Carmelo Prestigiacomo. ‣ Justrois UChaussée de Wavre 132 - 1050 Bruxelles qu’au 23·05. Du Ma. au S. à 20h30 etout pour conter ses déboires. Plusieurs personnages appa Divers - 02 512 49 69 - www.llasbl.be (sauf le Me. à 19h), de 10 à 14 €. ont pour donner un tout autre sens à son récit. Une pièce URue de Montigny 122 - 6000 Charleroi rne, BRUXELLES T Maxime Anselin. chose lancée en 1988 – chezThéâtre des particuliers qui Koek’s signe et met A en R scène - 071 31 40 79 - www.ancre.be oger Le Jardin de ma Soeurleur espace privé, Les Colocs . Parà Martin Cyril uxelles, Samaritaine, jusqu’au 24 mai. Tél. 02.511.33.95. ouvrent parfois peineMagli, un disaille, Rosique et Sébastien Siloret. COMLes Étranges. Conte, de et par BernaPalais des Beaux-Arts cret coin de travail en appartement. les images La Jurassienne de réparation. De et PLET les 23 Parmi et 24·05. ‣ Jusqu’au dette Heinrich et Magali Mineur. sca, par le Théâtre Group’. ‣ Les 22 et 24·05. Du Me. S. à 20h30, de 11 à ‣ Du 22 auvisibles, 24·05 à 21h, de 5 à des 12 €. Hitch-hikers celles deauDoug Biggert Dire ce qu’on ne Parcours artistes pense pasd’ dans des à Saint-Gilles etne Forest langues qu’on ovie ours 23·05 à 20h, de 10 à 15 €. URue du Grand Hospice 54 - 1000 Bruxel- 18 €. dans du Peuple, lesBruxelles Fous UPlace du Manège 1 - 6000 Charleroi les - 02 217 65 82 le jardin de la Maison UChaussée de Jette 292ou - 1081 ur d’une adolescente frappée par un mal mystérieux, le - 071 31 12 12 - www.pba.be - 02 428 à 66la 79Maison - www.koeks.be www.lejardindemasoeur.be d’amour d’Olivier Papegnies des CulIl reste une bonne eau spectacle de GazonNève etsemaine Cie oscillepour entreparcourir humour ces deux rangeté, science et croyances, amourvues et guérison. Avecde la créamai 2014 tures, qui traitent des sentiments entre personnes communes de Bruxelles sous l’angle FLEURUS rice Sévenant, Jessica Gazon, Laurence Warin et Sté handicapées. Des ateliers d’artistes moins connus tion plastique particulièrement, Forest venant rejoinBernardo Carvalho / Antônio Araújo Ferme de Martinrou e Pirard. dre pour la première fois Saint-Gilles dans une sorte valent aussi le détour, comme le Studio 53 ou celui Théâtre décomposé. D’après Mattei Mise en abyme uxelles, RichesClaires, jusqu’au 31 mai. Tél. 02.548.25.80. Visniec, par la Cie du Murmure. Dans Le metteur en scène brésilien AntônioetAraújo du collectif de grapheurs SprayculoOs, aux créad’union sacrée. Près de 600 artistes 256 ateliers emmène régulièrement son théâtre hors des le cadre des Ateliers en fête du 23 au tions axées Belgique et Diables Rouges. z s’offrent à la visite, sous l’angle d’une expo nomade 25·05 (expos, présentation des atescènes et des sentiers battus. Cette fois, liers, impro...). ‣ Les 23 et 24·05 à ouc’est d’unsur musée des murs dans institutions, âtre sans animaux Hitch-hikers Jusqu’au 1er juin à Saint-Gilles et Forest, les hors escaliers et dans lesdes couloirs 20h30, le S. également à 18h30, de en scène par JeanPaul Andret, la comédie de JeanMi des etde– c’est ce qui fait toutinvite, le sel de de Doug Biggert http://stgillesculture.irisnet.be/ 5 à la 9 €. de galeries la Bourse Bruxelles qu’il nous Ribes reconstruit mondeunoùpère, le rireex-exilé peut devenir vio fui UChaussée de Charleroi 615 - 6220 Fleupourunsuivre qui avait rus 071 81 63 32 www.martinrou.be PG le comique assassin ou suicidaire. La catastrophe est la dictature, devenu aphasique, et sa fille, I Vpeut RE LIVRE ours proche,L tout basculer dans le délire ou le fan économiste reconnue, attendue pour une LA LOUVIÈRE que. conférence. De rencontres en rencontres, pour autre Les allumés du complot Le Palace re, Théâtre deMourir la Valette, jusqu’au 25une mai. Tél. 067.64.81.11. avec un agent de l’immigration à l’aéroport, Karl Marx, le retour. D’Howard Zinn, Sauver certains, «c’était en condamner d’autres». A Buchenwald, Même s un avec un SDF, avec un attaché d’ambassade, m.e.s. Alixe Constant, par le Théâtre s’ils passent pour être financés par la famille lesetprisonniers politiques la substitution d’identité, quitte Hitler lui-même en aurait fait partie euxdes Rues. ‣ Le 28·05 à 20h, deRothschild, 6à ainsi de suite, la piècepratiquaient écrite par Bernardo Ficções à aider 10 €. un moribond à mourir pourémerger sauver unetautre détenu. Ils avaient et les attentats du 11 septembre ne sont qu’une Carvalho mêle poésie et discours politique UPlace Jules Mansart 17-19 - 7100 La onfrontation entre deux fictions peutelle faire ses nous parleled’errance, derépartir mémoire, - 064 21et 51 21 - www.ccrc.bepéripétie de plus dans la lutte que mènent les également pouvoir de lesd’identité, prisonniersLouvière en «bons» «maunouvelle réalité? Question vertigineuse, frontière ténue, erril, ainsi que de laextérieurs, crise Leonardo économique, de vais» commandos c’est-à-dire ceux dont on ne revenait Illuminati pour asservir le monde. Certains de leur xplore le jeune metteur en scène brésilien Mo Qui l’individualisme et dumêlant replices sur soi.et pré SOIGNIES Les antiavec la Cie Hiato. Tel un archéologue passé pas. Comment s’opéraient «choix victoire, ils auraient déjà imprimé leur devise Novus sous contrainte»? bout Espace culturel Victor Jara il campe une existence à partir de fragments épars, en fascistes ont certes privilégié les leurs et éliminé ordo iste, Vivons heureux en attendant la seclorum («Nouvel ordre pour des siècles») Du 27 mai au 7 juin, dans le cadre du projet êtrés dans une structure narrative au labyrinthique. De Pierre Desproges, Fa-le billet d’un dollar! Initiateurs de tous les«complots» qui agitent passage mais m.e.s.sur ge ». européen de Villes en scène quelques / Cities «ennemis on mort. politiques» uxelles, KFDA @National, du 21 au 24 mai. Tél. brice Gardin, avec Dominique aujourd’hui RonH.Do. stage, à la Bourse de Bruxelles. : www.à «faire quel intérêtInfos avaient-ils le nécessaire» la planète, les Illuminés de Bavière ont réellement existé, 222.199. gvaux. ‣ Le 24·05 à 16h, de 10 à FLAVIO MORBACH PORTELLA PG parle pas Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne theatrenational.be, pour 02 203 53 survive 03. que Marcel 13 Bloch cherché à infiltrer la franc-maçonnerie, joué un rôle modeste dans la €. (Dassault) ?, UPlace Van Zeeland 31 - 7060 Soignies parle pas interroge ce livre émouvant sans Révolution française et peut-être essaimé aux Etats-Unis via Skull - 067qui 34 74explore 26 www.centre-culturel-soignies.be Danse/Performance concession la zone grise de l’univers concen- and Bones, une fraternité aussi élitiste que secrète un temps dirigée PG à Bruxelles quece naît – avant partir pouraux le Festival trationnaire et interpelle directement le lecteur: par BushC’est senior, analyse livre qui, de retournant sources, british, entre convenances et Expos d’Avignon, où il est programmé du 7 au 17 juillet – la ucada NAMUR berté. Th.D. (Gallimard, 2014, «comment choisir lorsqu’il n’y a pas d’autre s’efforce de mettre à nu «une réalité sensiblement plus complexe choix nouvelle création estampillée Villes en scène/Cities on ce troisième projet – attendu – présenté au Kunsten, SAINT-SERVAIS que le mythe». queparade. de procéder à un choix?» z zmetteur en scène brésilien Antônio Araùjo (en stage. Le elo Evelin a été invité à imaginer une Tranches de S’y Vieprépa Hôpitalune Psychiatrique » Sonia Une vie contre autre, » Arnaudphoto) de laen Croix, Les Illuminati, Racine,Bernardo 164 pages, a confié l’écriture auéditions grand auteur et s’y lancent 50 performeurs de tous âges etCombe, origines, 20 Sofi e Lachaert et Luc D’Hanis du Beau Vallon Carvalho. Araùjo ancre le théâtre de sa compagnie, le résil, 30 de Bruxelles. Mettant en question le pouvoir expages, Un éditions Fayard, 336 19 euros. 19,95 euros. siècle beauvallonesque . SpectaLinking Parts rtdu corps en mouvement, voici Teatro da Vertigem (Théâtre du Vertige) dans le réel, le sif une procession ur cle itinérant du Magic Land Théâtre, Transnatural Le Kikadifu et Étienne Rappe, avec la connecte aux gens, et a l’habitude d’investir des lieux e, un défilé antiolympique, une manif masquée. de comédiens de la compahuxelles, Africa sings Mandela chargés de force poétique. Partant du constat qu’une KFDA @Marivaux, du 22 au 24 mai. Tél. CONCHITA WURST,présence la femme à barbe, travesti autrichien qui a remporté l’Eurovision. gnie, des patients de l’hôpital et de Deux raisons de passer par le Grandears of Democracy sociétépays en crise produit–des intimes chez ceux qui la 222.199. On trouve en effet cette salaison pasencadrent.. vraiment‣bio européens pascrises encore en Belgique? l’équipe qui les Du dans 23 certains Hornu, près de Mons, en ce printemps : sekala et Nomfusi peuplent, perdus au milieu des fourmilières humaines que au 25·05 à 15h, 5 € Bon appétit! deux expositions de design. L’une,(gratuit de < 12 ans). sont devenues nos villes, il aborde ici la question de la URue de Bricgniot 205 - 5002 Saint-Serperte des repères à travers le voyage physique et mental max-Fagor-Plus rsaire à fêter dignement avec Sofie Lachaert et Luc D’Hanis, recrée vais - 081 72 11 58 - 081 72 14 79 d’un duo d’exilés – un père qui a fui la dictature, une fille loppant œuvre questionne la du responsabilisation une rue coron du Grand-Hornu. Les nde de la une musique et qui du jazz économiste qui vient donner une conférence.| 22 MAI 2014 95 ndividu dansauteur le collectif, le Catalan Roger Bernat WWW.TRENDS.BE fenêtres et les portesrecons s’ouvrent sur des gh Masekala, notamLIÈGE la AGNelson d’une usine momentsd’électroménager. de vie, des objets de tous les Man- espagnole ès dernière célèbre Free uxelles, KFDA @Marivaux, jusqu’au 23 mai. Tél. U Bruxelles, National @Bourse, du 27 mai au 7 juin. Tél. LIÈGE pendant l’apartheid, il conti- jours réinterprétés avec poésie par cette 222.199. 02.203.53.03. les royal de l’Etuve utter en chantant et en jouant orfèvre et ce plasticien, une façon deThéâtre Sibylle. De et par Céline Beigbeder, pette et du bugle. Il invite ici voir différente et décalée. omfusi, représentante de la L’autre, mise sur pied par l’agence Transnatural, réunit a sud-africaine Libre Culture d’aujourd’hui. - mercredi 21 maiamstellodamoise 2014 artistes, designers et scienti. fiques pour allier l’ingénio2014. Toute représentation ou reproduction, même de la présente sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. sité partielle, de la nature et cellepublication, de r.be.) ç J’évite FRED VAILLANT Notre sélection mai 2014
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