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ACCUEIL CAMBODGIEN N° 105
JUIN 2013
N° 105
Juin 2013
2013... Et déjà 2015
Q
ue nos lecteurs soient rassurés ; nous ne
sommes pas tombés sur la tête croyant
déjà en être au printemps 2015. Nous
vivons bien notre présent, et nous avons sous
nos yeux, ce qui existe aujourd’hui : l’extension de notre maison à Kampot. Ce numéro
du journal vous dit ce qu’a été ce premier
trimestre 2013 au Cambodge pour notre
association.
Vous saurez apprécier notre maison MJC
qui pourra vous accueillir lorsqu’un jour ou un
autre, vous serez tentés par un déplacement
jusque Kep ou le Bokor.
Toujours en 2013 avec vous, nous voulons
aussi regarder l’avenir et lorsque vous aurez
lu « 40 ans d’histoire », vous voudrez bien ne
pas oublier nos appels : pour préparer une
rencontre interreligieuse, accueillir nos jeunes
animateurs khmers venant en France, trouver
un directeur pour notre centre de vacances, ou
envoyer des témoignages sur la participation
pendant des années à nos vacances d’été.
La vie d’une association, c’est cela : accueillir
les propositions des uns et des autres, les partager, apporter un service ; notre association,
c’est vous, nous avec vous ; c’est pourquoi
nous avons aussi besoin de savoir que vous
renouvelez votre confiance et votre soutien :
nous voudrions tant cette année voir doublé,
le nombre de nos adhérents... I have a dream !
J’ai fait un rêve nous disait Martin Luther
King.
Nous espérons que la lecture de ce nouveau numéro de notre journal, à la couleur
de l’Espérance, puisse mobiliser toutes vos
énergies.
ACCUEIL CAMBODGIEN · 1 rue Maurice · 93800 ÉPINAY-SUR-SEINE
Tél. : 01 58 69 79 54 • CCP : 16 430 91 Z Paris • Email : [email protected] • www.accueilcambodgien.org
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ACCUEIL CAMBODGIEN N° 105
JUIN 2013
Notre maison est construite
ce nouveau terrain qui nous a été offert récemment et
qui jouxte la maison : on passera de l’un à l’autre lieu sans
quitter le « jardin du développement ». C’est une belle réalisation à venir. L’équipe de la MJC est très confortée dans
son enthousiasme avec ces perspectives.
Ces panneaux d’exposition botanique sont en cours
d’élaboration, grâce à Mme Long Botta et Mme Chhai ; il
nous restera à acheter un vidéo-projecteur.
Au premier étage de la maison, un autre espace pour
l’animation sera aménagé ; Jean-Michel Filippi préparera
en septembre des montages vidéo et des panneaux sur des
personnes-phares de l’histoire de Kampot : Auguste Pavie
et Adémar Leclerc, des pionniers dans la découverte et la
mise en valeur des temples d’Angkor, Marguerite Duras
dont on connaît la littérature (l’Amant et Barrage contre
le Pacifique par exemple) et aussi Madeleine Giteau qui a
connu et aimé la MJC.
L
a construction de l’extension de la MJC est arrivée à sa
fin. Il reste à y apporter le mobilier ; déjà, des tables et
des chaises sont là ; il faut maintenant l’équipement
de la cuisine et c’est en cours de réalisation ; il faut prévoir
pour cela environ 2 000 US$... La « cantine scolaire » qui
fonctionne depuis la dernière rentrée avec une trentaine
de jeunes, six jours par semaine pour le repas de midi
s’installera là dans quelques jours ; plusieurs groupes ont
déjà été reçus, et nos responsables voient mieux comment
on va organiser le lieu, accueillir tout ce monde.
Sur le fronton est inscrit en belles lettres, le nom de la
nouvelle structure : SOUN APIVOATH MJC, et en-dessous :
LE JARDIN DU DÉVELOPPEMENT.
Les autorités locales nous ont demandé d’aider à l’accueil des enseignants venant à Kampot en fin de semaine,
pour leur formation permanente et qui ne savent où prendre leur repas ; accueillir dans la MJC des instituteurs et des
professeurs est intéressant car ce sont eux qui rencontrent
les jeunes et peuvent leur proposer ce qu’apporte dans
l’éducation une MJC.
Accueillir des groupes dans le cadre d’un « restaurant
solidaire » permettra de proposer, sur réservation, un repas
avec les spécialités de Kampot (fruits de mer). La dimension
culturelle offerte sera une exposition permanente avec des
montages audiovisuels et des panneaux sur les fleurs, les
légumes, les épices, les arbres du Cambodge, projetés à la
demande ; on aura sous les yeux, un jardin potager expérimental de 1200 m2, où les légumes frais pour la « cantine
scolaire » voisineront avec un poivrier, un manguier ou
un bananier, et aussi une variété de légumes et fruits...
Un petit bassin avec un élevage de poissons complétera
le paysage. Le jardin sera organisé après cette saison des
pluies, quand on aura bien repéré comment est inondé
Accueil à Kampot de lycéens en formation
professionnelle près de Grenoble
Douze jeunes de 16 et 17 ans, bien encadrés par deux professeurs dont l’une est une animatrice de notre association, ont
séjourné pendant 15 jours ; ils ont été bien préparés et le contact
avec les jeunes Khmers de Kampot sera d’emblée très positif ;
ces jeunes en formation de cuisinier ont préparé un repas pour
50 personnes, avec compétence et surtout le désir de bien faire,
depuis les courses au marché de Kampôt jusqu’à la vaisselle.
Dans le journal « La Croix »
« Ce qui est urgent pour les bouddhistes aussi bien que pour les chrétiens... est de créer
un climat de paix pour aimer, défendre et promouvoir la vie humaine ».
Dans un message publié à l’occasion de la fête de Vesakh, jour de commémoration de la naissance, de l’éveil et de la mort de Bouddha, le cardinal Jean-Louis
Tauran, président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux a adressé
ses vœux aux bouddhistes du monde entier.
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Mai 2015 :
40e anniversaire de l’association
Regardons en avant
• Rencontre interreligieuse, avec des bouddhistes, des musulmans et des chrétiens à 11h30 à la cathédrale
de Saint-Denis, le dimanche 15 mai.
Pour que cette rencontre soit l’expression d’un réel
partage, un comité de préparation est nécessaire, qui se
réunira après les vacances à l’automne 2013 : ceux et celles
qui souhaitent cette manifestation et veulent participer à
ce travail sont invités à nous le faire savoir dès que possible
(Tél. : 06 08 22 60 66 ; Mail : [email protected]).
Dans deux ans, nous aurons 40 ans, et nous voulons
célébrer cet anniversaire : rassembler le passé, et préparer
l’avenir... nous pouvons prévoir un certain nombre de
manifestations, partager ce qu’ont été les joies, les peines,
les efforts.
Nous en parlons assez tôt pour mobiliser des bénévoles
afin de réaliser un programme festif, sérieux, juste reflet de
toute une période qui fut exceptionnelle dans ce qu’elle a
suscité pour faire qu’un peuple renaisse, revive, se développe et se tienne debout...
• Pique-nique sur l’esplanade devant la basilique. Les
associations amies sont invitées à présenter un stand sur
leurs activités ; vente artisanale possible. Les responsables
qui désirent un stand peuvent le faire savoir dès qu’ils le
voudront.
MAI 2015 (le programme est bien sur provisoire...)
• Édition de trois livres
• Un premier, dont le titre reste encore à trouver racontera, avec bien des photos, des années de présence au
monde des jeunes Cambodgiens en France, dans le cadre
des centres de vacances de l’association ; pour que ce livre,
soit intéressant, il faut que des participants d’hier envoient
leur témoignage : Paul Boulet, rassemble les documents,
des textes ; si quelqu’un a une photo assez inédite des
centres de vacances, il peut nous l’envoyer et nous autoriser à la publier avec des textes et des commentaires. Une
mobilisation est nécessaire pour que ce livre soit un bon
reflet de notre histoire. Nous souhaitons recevoir tous ces
témoignages d’ici le 1er septembre 2013.
• Un deuxième racontera « L’Histoire inachevée, commencée il y a 15 ans, d’une maison des jeunes et de la culture à Kampot ». Daniel Robert rassemble, trie des photos,
organise le choix et fera la mise en page de ce travail.
• Un troisième sera un témoignage des années où les
touristes n’allaient plus ou pas encore de nouveau au
Cambodge, les années quatre vingt. Hervé Manac’h sera
le maître d’œuvre de cette partie.
Cette équipe s’est réunie, est au travail et se retrouvera
de nouveau en octobre prochain pour assurer une certaine
unité et la cohérence de la présentation. Avec Hervé, Paul
et Daniel, nous ferons un bon travail.
• Animations. Tout l’après-midi, animations diverses ;
sur un écran géant, projections de la MJC de Kampot, et
aussi de divers montages culturels sur nos activités et
les réalités du pays, aujourd’hui ; spectacle de danses et
musiques khmères.
Des initiatives diverses proposées par les uns ou les
autres seront les bienvenues
Centre de vacances à l’été 2015
Il est envisagé dans la tradition de l’association pendant 25
ans. Ce serait trois semaines en août, proposé à des garçons
et filles de 12 à 16 ans, cambodgiens et leurs amis. Il nous
faut pour cela trouver un lieu merveilleux ; cela, ce n’est
pas très difficile ; il nous faut un directeur (diplômé BAFD)
et cela, c’est difficile.
Pour le lieu et pour le directeur, il est grand temps de
répondre ; il y a sûrement des amis qui peuvent faire quelque chose... et apporteront leur concours.
Ce qui a été possible pendant 25 ans n’est pas irréalisable
aujourd’hui, et pour une seule fois.
Accueil de six responsables de Kampot
À l’occasion de cet anniversaire, nous voudrions aussi
pouvoir accueillir en France, nos responsables khmers de
Kampot ; pas tous au même moment, car il faut bien maintenir ouverte la maison, mais dans le courant du printemps
et de l’été ; plusieurs d’entre eux pourraient être impliqués
dans l’animation de notre centre de vacances si celui-ci a
bien lieu... Y aura-t-il parmi nos amis, et c’est sûrement le
cas, telle ou telle famille qui pourra accueillir pour un mois
un jeune Khmer de Kampot ?
Rassemblement des
familles cambodgiennes et de leurs amis,
En mai 2015 aura lieu un
tous ceux de notre réseau d’amitié.
• Messe à l’Eglise Saint-Luc de Romainville (c’est là que
bien des choses ont commencé !) animée par un groupe de
catholiques khmers, le samedi 13 mai 2015.
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Il était une fois... Kampot
L’an 1999
que l’on pouvait prendre en un seul sens à la fois : monter le
matin, descendre l’après-midi.
L’an 2001
Pas grand chose n’a
bougé...
Le seul loisir en ville est
le football au stade municipal, inondé une partie
de l’année, et avec le reste
d’une pelouse ayant autant
d’herbe que de trous...
Lorsqu’un match est prévu,
le soir vers 17h, le public
vient très nombreux ; de
modestes commerçants
suivent, proposant victuailles et boissons. C’était plein d’ambiance, celle de la pauvreté aussi. Il n’y avait que cela comme
distraction.
Nous avions déjà rencontré M. Huy Chhuy auparavant à
Phnom Penh lors des championnats sportifs universitaires ;
nous savions son désir d’animer la jeunesse locale. Nous
savions aussi l’existence d’un orphelinat assez particulier,
celui d’enfants handicapés, apprenant la musique. Nous
avons rencontré des responsables de la province, des directeurs d’écoles à qui nous avons dit notre désir de faire quelque
chose ; les demandes de leur part ne manquaient pas ; « Nous
n’avons aucun équipement sportif dans les cours d’école »
disaient-ils. Alors nous entendons ces appels, et pendant deux
ans, nous allons installer dans cinq ou six écoles barres fixes,
toboggans, balançoires, panneaux de basket. Nous améliorerons aussi le réseau d’irrigation du stade.
Toutefois, quand l’un des directeurs de collège nous
demanda un terrain de foot à la place d’une friche proche
de son établissement, nous n’avons pas été partants ; ce que
nous souhaitions, c’est que la ville nous accorde un terrain
et que l’on puisse y réaliser une maison de quartier. Cette
maison, elle était voulue par les jeunes Khmers de France qui,
à la suite d’une enquête sociologique, avaient unanimement
exprimé ce désir de leur part pour satisfaire un besoin de la
jeunesse khmère.
Lorsque nous sommes arrivés pour la première fois dans
cette ville avec un projet, il y a près de 15 ans, celui d’une maison des jeunes, c’était la désolation. La ville a été la dernière
libérée des Khmers rouges, et longtemps après encore leur
repaire qui faisait fuir bien des institutions et des ONG.
Nous sommes arrivés dans un désert, pas seulement culturel, mais commercial, scolaire. La ville est restée de nombreuses années, sans progrès, sans restauration d’immeubles,
mais triste et délabrée. Il n’y était point question de tourisme :
Kep ne voyait personne et la plage était déserte. Il n’y avait pas
d’autres maisons que les ruines des années 1975 et suivantes,
dans lesquelles, en cherchant bien, on pouvait trouver les
restes d’une chambre ou d’une cuisine ; lorsqu’on voulait
prendre sur place un déjeuner, le service se faisait avec des
motos qui partaient à la cuisine à deux ou trois kilomètres, et
revenaient avec à l’arrière une fille en amazone, portant les
plats. Une natte par terre servait de table... Au Bokor, personne
ne savait trop ce qui restait, les ruines d’une église, disait-on,
celles du casino d’avant la guerre ; une route qui n’avait plus
beaucoup de goudron et ne pouvant être pratiquée qu’en 4x4
L’an 2003
Nous devrons encore attendre avant qu’un accord puisse
être conclu, et la maison fut construite sur un emplacement
de 800 m2 très bien situés dans la ville, à proximité d’un lycée
et d’un collège. Il fallut s’expliquer : une maison de quartier,
ce n’est pas fait pour amuser les enfants ; c’est un lieu qui doit
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permettre l’épanouissement, la prise de responsabilité par
les jeunes eux-mêmes, un lieu qui suscite les initiatives et les
débats, en favorisant l’utilisation de temps libres. Notre projet
est clair : permettre le développement de tout l’homme, aider
à celui de tous les hommes. Contribuer à la construction d’un
monde plus juste et fraternel. Cette dimension n’est pas dans
les esprits marqués par deux générations victimes des Khmers
rouges : on récupère le temps gâché, volé. On consomme, on
capitalise, on matérialise.
« homme de confiance » veille utilement sur la structure ; deux
mères de familles assurent six jours par semaine le repas de
midi pour une trentaine de jeunes défavorisés ; une femme
de ménage, des vacataires pour les activités, complètent une
équipe assez unie. Alors qu’elle est ici plus réduite, un lien permanent avec la structure un peu semblable de Phnom-Penh
est établi, même si aujourd’hui à Phnom-Penh la principale
raison d’être du lieu est l’hébergement pour sept filles de
Kampot étudiantes dans la capitale.
L’an 2004
Depuis les débuts, il n’y a pas eu de proposition d’activités
nouvelles ; plusieurs pourtant ont été envisagées, mais peu
prises au sérieux par les animateurs cambodgiens : une activité cyclotourisme aurait pu être organisée, des aides ayant
été proposées par une fédération cycliste de France. De même
une activité de kayak avec un don de matériel indonésien ou
de voile, avec un bateau offert et géré par un Khmer sortant
de l’école de voile des Glénans. Il n’y a pas eu d’intérêt pour
cela ; actuellement, l’idée d’un « théâtre d’ombre », activité
particulièrement khmère, est dans l’air, mais sans passion...
Une structure de maison de quartier n’existe pas dans le
pays : depuis la construction de cette belle maison, dix ans
sont passés ; 2 500 jeunes un jour ou l’autre sont venus là.
Aujourd’hui, il y a à peu près 600 entrées par semaine pour
l’une ou l’autre activité ; celles ci sont l’animation en anglais,
particulièrement demandée ou en français, dispensée assez
modestement, la bibliothèque avec un fonds de 200 livres
en khmer environ, la danse traditionnelle ou moderne, les
jeux de société, le soutien scolaire surtout au moment des
examens, le sport avec une équipe de foot de peu d’envergure,
un atelier musique (guitare), l’ouverture à l’informatique avec
plusieurs ordinateurs achetés en 2010 dont 8 sont en fonction,
et l’initiation à Internet sur trois postes. Sur la cour, on joue
au badminton ou au basket à toute heure du jour.
L’an 2009
Une évaluation de la présence de la maison dans un quartier de Kampot a été l’occasion d’une invitation à des directeurs d’écoles et des responsables du service jeunesse ; neuf
personnes sont venues pendant deux heures, et c’est là qu’a
été demandée l’aide bien particulière à une meilleure alimentation de jeunes défavorisés, lycéens ou collégiens, obligés
d’abandonner leur scolarité pour aller à l’heure du déjeuner
quêter la nourriture familiale, au risque de rencontrer des
professeurs sur le marché : ainsi petit à petit, l’école buissonnière l’a emporté. Pouvions-nous écouter cette demande
et y apporter quelque chose ? C’est le défi que nous avons
Depuis déjà huit ans en été sont accueillis de France des
groupes de compagnons scouts de France ou des éclaireurs ;
petit à petit, il y a des visiteurs ; ils ont entendu parler de la
« MJC » et le plus souvent, intéressés par ce qui s’y passe, ils
sont étonnés et contents.
L’équipe d’animation s’est structurée, précisée depuis
les débuts : un directeur y tient son rôle ; une secrétaire
assure bien l’accueil et la coordination entre les activités ; un
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voulu relever, et après bien des hésitations, des difficultés
aussi avec les autorités qui acceptaient mal d’imaginer qu’il
puisse y avoir dans les écoles de la province des problèmes
de nutrition non résolus alors que le gouvernement – disaient
ils – sait résoudre tous les problèmes, nous avons décidé la
construction d’une extension de la maison sur un terrain dont
nous serions les propriétaires. La question du financement
se posait aussi en priorité
des guesthouse, des restaurants en pagaïe, une base nautique,
une école nationale de la gendarmerie, un espace pour le badminton, avec trampoline, etc... À 5 kilomètres du centre ville,
un hôpital pédiatrique tout neuf est pratiquement terminé et
s’ouvre progressivement avec un financement allemand. Des
maisons de gens modestes ont la climatisation.
Cette réalité doit nous provoquer : A-t-on encore une place
et de quelle manière celle-ci est-elle possible sans paraître
ridicule ou en retard d’un siècle ? Dans cette société mondialisée et ce royaume de la consommation, que faire ? À Kampot
comme à Phnom-Penh, comme dans le reste du monde, les
petits et les pauvres sont exclus ; à présent à la « MJC » les
motos sont aussi nombreuses que les vélos !
L’an 2013
C’est chose faite aujourd’hui, et le 1er mars marquera une
première utilisation des lieux dans un site neuf et beau...
L’accueil de plus de 30 convives, six jours par semaine comme
c’est le cas actuellement, y sera installé un peu plus tard en
même temps que d’autres activités.
C’est là que nous vivrons le début de la « Semaine de formation à l’animation » pour 17 jeunes, une manière d’y faire une
inauguration avant de poursuivre dans nos locaux existants,
car ici, les ouvriers font encore bien du bruit.
La fin de 2012 a été favorable à notre association puisqu’une famille de France nous a offert, à côté de la maison,
un terrain qui pourra être un potager, mais aussi un jardin
expérimental présentant les fruits, les légumes, les arbres,
les épices du Cambodge avec aussi un petit bassin pour des
poissons. Cette initiative plaît cette fois aux animateurs. En
fin 2013, nous aurons donné sa configuration et une clôture
à ce terrain de 1 200 m2.
Un regard pessimiste porté sur cette réalité serait
une invitation à abdiquer : À quoi bon proposer ce que d’autres
peuvent faire ? Comment être en concurrence avec des ONG
japonaises, coréennes ou malaises, pleines de dollars, ou
seulement avec les projets de l’Agence française de développement ou de la Francophonie qui se moquent totalement
de nous. Ils penseront aussi que la pérennité du projet est
improbable, vue l’ampleur des dépenses à assumer ; les salaires doivent être augmentés, le coût de la vie est en hausse, l’eau
et l’électricité à Kampot sont plus chers qu’ailleurs.
À Kampot, il y a aussi la deuxième prison du pays par le
nombre des détenus. Toutefois, nos animateurs y sont-ils
capables d’animer une matinée par semaine une activité
sportive, du volley-ball par exemple ?
Nous sommes en... 2013, et l’an 2000
est loin derrière nous
Mais un autre regard n’est pas défendu. Voilà 38 ans
Comment évoquer notre projet de Kampot sans regarder
la réalité locale d’aujourd’hui ? Kampot n’est plus Kampot :
Kep renaît de ses ruines, le Bokor, accessible par une véritable
autoroute, est un vaste projet pharaonique autour d’un casino
qui sera le plus grand d’Asie, le commerce local se reconstruit
et les vitrines de magasins multiples n’ont rien à envier à celles
des quartiers chics de la capitale ; des caddies sont à la porte de
« grandes surfaces » et des parents viennent acheter des yaourts.
La route vers Sihanoukville, venant de Phnom-Penh traverse
en son milieu le marché de la ville ; la voie ferrée est réparée et
bientôt la perspective de trains y verra le jour. Les équipements
de toutes sortes se multiplient : 7 universités, dont une pour
les métiers du tourisme et une autre pour la formation des
maîtres, plusieurs écoles internationales, une école polytechnique (mais quel est le niveau des études ?), un établissement
dit de recyclage pour l’éducation, une mairie magnifique, une
poste tout aussi élégante, un bureau du tourisme, une piscine
municipale (mais qui ensuite a été vendue à un organisme
privé !), des quais aménagés tout au long de la rivière, des hôtels,
que notre association vit et parvient à ses projets qui parfois
eux aussi ont été audacieux. Était-ce raisonnable d’avoir un
centre de vacances avec 600 personnes pendant un mois d’été
et cela pendant 25 ans ? Était-ce raisonnable d’y proposer la
voile, le cheval ou le parapente, la descente de l’Ardèche, la
spéléo ou un club moto alors que nous avions un budget incertain ? Était-ce raisonnable de faire venir par trois fois pour un
mois des groupes de dix jeunes du Cambodge en France ?
Aujourd’hui, plusieurs fois, des jeunes de nos centres de
vacances d’hier se sont souvenus et ont voulu concrétiser
leur soutien d’une manière encourageante. Ce qui est arrivé
se fera encore en 2013. L’association n’a aucun capital. Depuis
15 ans, nous avons un projet au Cambodge, à Phnom-Penh,
puis à Kampot. Le CCFD, pendant de nombreuses années
a soutenu nos actions et peut-être devrait il être rejoint
aujourd’hui pour renouveler ce soutien abandonné. En 2012,
l’aide de la Fondation Onesta Carpene et l’association des
amis du Père Ceyrac ont permis un élan pour le démarrage de
notre restaurant scolaire. Cette aide va se renouveler en 2013,
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La semaine de formation
en partie car le Père Ceyrac est décédé et la situation n’est
plus la même. En 2012, le nombre de cotisants a augmenté
et dépassé les 200 : n’hésitons pas à penser que l’on pourrait
atteindre les 500 cotisants dès 2013. Une recette annuelle de
50 000 euros à partir de 2014, une fois payée notre nouvelle
installation, serait suffisante ; au Cambodge, les ressources
peuvent être supérieures à ce qu’elles sont aujourd’hui. Il n’y
a pas que les dépenses qui augmentent, et aussi les salaires,
mais les ressources d’une partie de la population. N’est il pas
pensable de demander une cotisation annuelle de 3 ou 4 US$
à un propriétaire de moto ? Sachons voir aussi qu’à présent
l’AJA assure 12% de ses besoins par des ressources propres.
Oui, il faut regarder la réalité de ce qui se vit à Kampot :
Il y a des équipements, des propositions nombreuses, mais
pour qui ? Pour ceux qui peuvent payer, et une partie de la
population est bien exclue de la mondialisation culturelle
et de la consommation à outrance. C’est avec ceux-là que
nous avons notre place. À l’occasion de l’embauche de deux
nouveaux animateurs depuis janvier, une enquête va être faite
et proposée à de nombreux jeunes à Kampot : qui vient à la
MJC ? D’où vient-on et pour y faire quoi ?
la Fondation d’Auteuil ; elle a le parrainage de la Fédération
française des Maisons des Jeunes et de la culture, celui de
l’IFAC (un organisme de formation à l’animation) et celui de
l’Union française des Centres de Vacances (UFCV). Financièrement, elle est soutenue par une fondation de Madagascar,
dont la vocation est l’éducation et l’animation socioculturelle.
Pendant une semaine qui se terminera le samedi au centre
Bophana à Phnom-Penh, 17 jeunes vont échanger, partager,
écouter, intervenir sur les questions intéressant la vie socioculturelle, la présence d’une Maison de quartier ; ils viennent
aussi de plusieurs associations amies de la notre : Krousa
Yoeung, Fleur de Lotus ou Tuk Meas, Pirogue d’or.
Cette Maison des Jeunes et de la Culture a été voulue lors
des sessions d’Autrans dans les années 90 où ont été lues et
relues les réponses à une vaste enquête sur les désirs des
jeunes de France par rapport à ceux du Cambodge. Chacun
voudra se le rappeler.
La confiance et l’espoir ne sont pas seulement des valeurs
du passé ; que ce soit pour aujourd’hui un bon moteur avec
une énergie propre ! La construction de l’extension de la MJC
est arrivée à sa fin, disponible et prête à ouvrir les portes...
La MJC aujourd’hui a la confiance des gens simples (on l’a
encore vu récemment quand des familles de quatre adolescentes ont permis que leur fille vienne avec nous trois jours
à Siemreap ; avec nous, c’est-à-dire les affreux touristes à qui
l’on attribue toutes les déviances possibles !)
Kampot parvient pour l’instant à fixer des jeunes dans
diverses universités locales, parce qu’ils n’ont pas les moyens
d’aller à Phnom-Penh. Parmi eux, il y a de futurs instituteurs ;
ne sont-ils pas à privilégier par rapport à d’autres étudiants
quant au choix de la clientèle de notre restaurant ? Le directeur
des services de la jeunesse rencontré ces jours-ci nous l’a redit
clairement et a demandé notre soutien.
L’an 2014...
L’an 2014 verra notre programme d’animation se mettre en
place (exposition et présentation audiovisuelle). L’association
pour l’animation de la jeunesse, avec le jardin du développement « Soun Apivoath », vient de prendre un nouveau tournant, d’ouvrir une voie nouvelle pour la construction d’un
monde plus fraternel.
La semaine de formation a donné l’occasion de
voir cette situation, de la juger, et d’en tirer les conséquences
pour une action concertée. Cette session a été animée en
khmer par un éducateur spécialisé, longtemps au service de
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ACCUEIL CAMBODGIEN N° 105
JUIN 2013
RELEVEZ AVEC NOUS LE DÉFI 2013 :
doubler le nombre des cotisants
Ce n’est pas folie que de dire et espérer cela ; si nous y parvenions, cela voudrait dire que 15% de
nos amis, lecteurs de ce numéro du journal apportent une contribution ; cela serait pour certains
la première fois !
Avec vous tous, notre avenir n’est pas sombre...
Sans vous, plus rien n’est possible.
Merci d’avance.
À la date du 1er mai, 80 cotisations nous sont parvenues pour 2013 ; nous voulons en afficher
100 pour le 1er juin :
• 200 pour le 15 juin, après l’envoi de ce numéro du journal...
• et 500 à l’automne prochain.
Vous pouvez apporter votre contribution en réglant en ligne ; vous accédez à
notre site sur internet : accueilcambodgien.org, et vous suivez les très simples indications. Un
vrai jeu d’enfant et c’est fait. Merci !
On peut aussi, comme d’habitude, envoyer un chèque à :
ACCUEIL CAMBODGIEN C.C.P. 16430 91 Z PARIS
1 rue Maurice 93800 EPINAY SUR SEINE.
Pensez que vous aurez une déduction fiscale
Vous avez droit à une réduction d’impôt de 66% du montant de votre don (dans la limite de
20% de votre revenu imposable). Par exemple, un don de 40 euros ne vous coûtera en réalité que
13,60 euros après déduction !
Un reçu fiscal vous sera adressé.
Aidez l’association : payez votre cotisation !
Nom :
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Réalisation : H.M’H (www.art-graphiste.com)
Imprimé par Nord Graphique. 57, rue de Billancourt 92100 Boulogne. Tél. : 01 55 60 22 10
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