Association Romande des Hôteliers: hotelleriesuisse

JUIN 2014 – No 78
INFOTELLERIE
Du gain accessoire
à l’économie souterraine
Lorsque, enfant, je
passais des vacances
dans l’Oberland bernois avec mes parents,
nous remarquions des
pancartes, inexistantes
chez nous, accrochées
au portail d’un chalet ou d’une villa.
L’intitulé était simple : « Zimmer frei ».
C’était souvent un couple de retraité
qui louait occasionnellement une ou
deux chambres à des touristes de passage pour arrondir ses fins de mois.
Des agriculteurs se sont mis à faire
de même pour compléter le revenu
insuffisant que leur procuraient les
denrées alimentaires qu’ils produisaient. Cette offre était complémentaire à l’hôtellerie et à la para-hôtellerie traditionnelle.
Aujourd’hui, tout a changé avec l’arrivée d’internet. La chambre d’hôtes
n’est plus un revenu occasionnel, mais
elle est mise en vente en permanence
dans le monde entier. Le marché est
tellement juteux que certains en font
profession et louent ou achètent des
appartements pour les transformer en
chambres d’hôtes. On assiste donc,
couvert par un discours intello-bobosociologique (économie du partage ou
de l’usage au lieu de propriété… etc.),
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au développement d’une économie
de l’hébergement parallèle et plus ou
moins clandestine. Et, contrairement à
la citation d’un consultant dans « Le
Matin Dimanche » du 2 février dernier,
les hôteliers ne « gueulent » pas contre
ces nouveaux acteurs. Toute concurrence est stimulante. Mais à condition
d’être loyale et que les règles du jeu,
notamment les normes légales, soient
les mêmes pour tout le monde, ce qui
est loin d’être le cas.
En effet, les chambres d’hôtes ne sont
pas soumises à autorisation. Elles sont
donc inconnues des administrations.
Elles peuvent, sauf bon vouloir des
tenanciers, ne payer ni taxe de séjour,
ni TVA ou impôts. Elles ne sont soumises à aucun contrôle en matière
d’hygiène ou de sécurité, notamment
en cas d’incendie. Enfin les éventuels
collaborateurs ou collaboratrices ne
sont pas soumis à la convention collective de l’hôtellerie-restauration, voire
peut-être payé de la main à la main
sans déclaration de salaire. L’hôtelier,
le tenancier de camping et les autres
acteurs de l’hébergement touristique
traditionnel ne peuvent échapper à ces
contraintes légales, réglementaires ou
conventionnelles.
La mondialisation par internet fait
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qu’une activité marginale et accessoire
devient très rapidement professionnelle
et importante. Sur le site le plus connu,
dont on ne parlait pas encore il y a deux
ans, plus de 5000 chambres d’hôtes ou
appartements loués à la nuit en Suisse,
dont plus de 340 à Lausanne, sont
mis en vente. C’est 4 fois le nombre
de chambres d’hôtel du canton de
Fribourg et plus de la moitié de la capacité des hôtels vaudois.
Internet va trop vite. Les lois nationales
n’arrivent pas à suivre cette évolution
et sont souvent impuissantes face à
des activités délocalisées ou facilement
délocalisables. Mais les chambres
d’hôtes, tout comme les hôtels, ne
peuvent s’évanouir à l’autre bout du
monde. Il est donc possible de réguler leur activité dans le pays et de
les soumettre à des règles analogues
à celles que respectent les autres
formes d’hébergement touristique,
dont l’hôtellerie. Il est indispensable
que naisse une volonté politique,
actuellement absente tant au niveau
fédéral que cantonal, pour commencer de rétablir une concurrence loyale
entre hébergeurs.
Philippe Thuner
Président de l’ARH
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L’invité
Lorenzo Stoll, le directeur général de Swiss à Genève
«Face à la concurrence à Cointrin,
les règles du jeu sont faussées»
Un abord sympathique de bon vivant, des
yeux rieurs et le sourire avenant, Lorenzo
Stoll, 42 ans, a débarqué dans le cockpit de
la compagnie aérienne Swiss le 1er octobre
dernier avec tous les atouts nécessaires à ce
poste (de pilotage) exposé. Ses principaux
atouts ? Une formation à l’Ecole hôtelière
de Lausanne, des débuts professionnels à
l’Office du tourisme de Montreux, puis
douze années passées à naviguer sur les
eaux de Nestlé Waters (Suisse) à Henniez
(VD). Trilingue grâce à un père zurichois
et une mère tessinoise, il a vécu à Zurich
jusqu’à ses dix ans avant de déménager à
La Tour-de-Peilz : « Mon papa y a ouvert son
cabinet de gynécologie en 1981. Ma maman
était psychiatre et rien ne me destinait à
l’hôtellerie ou à l’aviation, confie le nouveau
boss de Swiss à Cointrin. J’ai effectué mon
premier stage à L’Hôtel du Lac à Vevey, puis
au Baur-en-Ville à Zurich et enfin au Royal
Savoy à Lausanne ». Alors qu’il entame sa
treizième année chez Nestlé, il est contacté
par un chasseur de tête : « Quand cette
opportunité s’est présentée, j’avais envie
de changer d’horizon. C’était une sorte de
retour aux sources, retrouver la tradition
d’accueil de l’hôtellerie et me tourner vers
l’aviation, qui a toujours eu pour moi ce côté
un peu magique et glamour ».
Lorenzo Stoll prend la tête de la compagnie à
un moment-clé de l’histoire de la compagnie
aérienne en Suisse romande. Au départ de
Genève, Swiss est passée de 12 destinations
en 2012 à 30 au printemps 2014. Et d’une
centaine de collaborateurs à 350 à fin 2015.
Avec 9 avions basés à Genève, la stratégie
de déploiement de Swiss passe par davantage de personnel de cabine francophone.
Au total, ils seront 150 hôtesses et stewards.
Pour les pilotes, on en prévoit 80 à plus long
terme suivant les conventions collectives de
travail avec le syndicat de pilotes.
« A un certain moment de son développement, Swiss et Lufthansa ont été confrontées
à un véritable choix, poursuit Lorenzo Stoll.
Soit on fait le boulot sérieusement à Genève,
soit on envisage des solutions plus drastiques.
Finalement, la décision a été prise d’investir à Genève, entre autre pour concurrencer
Easyjet sur les courts courriers ».
Résultats des vols : l’option Geneva Economy
Light débute à 39 francs (aller simple,
sans bagages en cabine, avec les taxes
et le même service à bord). Le 2e tarif est
le Geneva Flex à 89 francs (aller simple en
Europe avec bagage en soute de 23 kg et
changement possible de réservation). Tarif
valable pour toutes les destinations européenne (29 en tout) sauf Barcelone, Moscou
et St-Pétersbourg : « Mais le prix n’est pas
le seul facteur décisif pour le client, estime
l’homme de Swiss. Il y a aussi les horaires et
le service à bord. C’est là que nous avons
choisi de nous démarquer. En fonction de
la durée du vol, cela va du café-croissant au
repas chaud quand le vol dure plus de 2 h et
quart, pour Lisbonne par exemple ».
Face à Easyjet et Emirates-Etihad
« Je reste convaincu que la concurrence est
saine tant que l’on joue sur le même terrain, avec les mêmes arbitres, et les mêmes
règles, estime le nouveau boss. La problématique des compagnies du Golfe, c’est
qu’elles sont assimilables à des compagnies
d’Etat, alors que nous sommes des compagnies privées. Cela ne se joue pas tellement
sur le carburant, mais sur les conditions
cadres. Dans leurs hubs d’origine, il n’y a pas
d’interdiction de vols de nuit et elles n’ont
pas les mêmes conditions sociales. Celles-ci
sont indispensables, mais elles ont un coût
et cela influence notre compétitivité. En
Europe, les pouvoirs publiques ont décidé
de privatiser massivement les compagnies
aériennes et c’était la bonne décision. Mais
Swiss demande au pouvoir politique de
prendre conscience que les compagnies du
Golfe, tout comme Turkish Airlines, peuvent
présenter un risque pour les emplois et l’industrie aérienne en Suisse ».
Mais comment assouplir certaines règles ? « La
Suisse pourrait envisager des durées de vol
prolongées ou une prise en charge différenciée des coûts de sécurité et de contrôle aérien,
estime Lorenzo Stoll. L’Etat qui a la mission de
sauvegarder la sécurité pourrait prendre en
charge une partie des coûts en collaboration
avec Skyguide. Il faut que les pouvoirs politiques admettent qu’il n’est pas acceptable
que des Etats investissent dans des entreprises
européennes sans instaurer de contrôles ».
Ainsi Etihad, la compagnie d’Abu Dhabi,
vient de racheter la tessinoise Darwin pour
desservir ses hubs et au-delà sa plateforme des Emirats pour gagner le reste du
monde… L’expérience ressemble à celle de
Crossair à la glorieuse époque de Swissair.
Aujourd’hui Etihad contrôle 49% du capital d’Etihad Regional, basée à Lugano : « Là
aussi, si c’était des compagnies soumises aux
mêmes conditions-cadres, il n’y aurait pas
de problème. Que le meilleur gagne, le plus
inventif, le plus rapide, le plus créatif, le plus
séduisant, mais au moins que l’on se batte
O.G.
avec les mêmes règles du jeu ! »
Sommaire
3Actualité
4Gastronomie
Impressum
Infôtellerie Suisse romande : Magazine trimestriel d’informations touristiques et économiques
de l’Association Romande des Hôteliers.
Editeur : Association Romande des Hôteliers, chemin de Boston 25, 1004 Lausanne,
tél. : +41 21 617 72 56, fax : +41 21 617 72 27, e-mail : [email protected].
Site internet: www.hotellerieromande.ch
Impression: PCL Presses Centrales SA, Renens
Rédacteur responsable : Olivier Grivat.
Ont collaboré à ce numéro : Philippe Thuner et Olivier Grivat.
Adresse de la rédaction : Olivier Grivat, journaliste RP, chemin de Leisis 5a, 1009 Pully,
tél. +41 79 412 22 72, e-mail : [email protected].
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Christian Clerc Four Seasons
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Assemblée générale au Brassus
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Label Qualité
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Montreux Jazz Café
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Jean-François Roth Suisse Tourisme
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Nouveautés de BOAS
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En bref + Agenda
Infôtellerie – Juin 2014 – No 78
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Actuel
Taxer les «lits froids»?
Le TF dit oui
Le Tribunal fédéral a donné
raison à la commune de
Silvaplana (GR) qui veut instaurer une taxe sur les logements de tourisme inoccupés.
En Valais, de nombreuses communes veulent imiter l’exemple.
Le Tribunal fédéral a donné son accord à une
taxe voulue par la commune grisonne de
Silvaplana, que contestait une centaine de
propriétaires. Le système vise à limiter les résidences secondaires non occupées et il est jugé
compatible avec la Lex Weber acceptée par le
peuple en mars 2012 et qui limite à 20% le
nombre de résidences secondaires par commune, ont estimé les juges de Mon-Repos.
L’initiative de Franz Weber n’épuise pas la
question des «lits froids» et n’empêche pas
l’introduction d’un impôt communal ou cantonal visant à augmenter le taux d’occupation
des résidences secondaires. Le nouvel impôt
ne représente pas une atteinte inadmissible à
la garantie de la propriété. La restriction qu’il
génère reste limitée: les propriétaires ne sont
pas obligés de mettre en location les résidences secondaires et ils restent libres de les
occuper eux-mêmes.
La commune de Silvaplana pourra donc
percevoir un impôt sur les résidences secondaires. Le taux prévu est de un pour mille de
la valeur déterminante pour l’impôt sur la
fortune et ne peut pas dépasser deux pour
mille selon les prescriptions cantonales. Le
boom des résidences secondaires détruit
les structures du village, a argumenté la
syndique de Silvaplana, Claudia Troncana:
1000 habitants occupent quelque 570
appartements, alors qu’il y a environ 1600
résidences secondaires et 730 lits d’hôtels
plus ou moins occupés. L’assemblée communale de Silvaplana avait approuvé en
février 2010 la taxe d’incitation sur les résidences secondaires, confirmée ensuite par
le Conseil d’Etat grison. Saisi d’un recours,
le TF a finalement débouté une centaine de
propriétaires concernés.
Crans-Montana et Zermatt aussi
La décision du TF a fait pousser un ouf de
soulagement en Valais, où plusieurs communes veulent aussi introduire une taxe sur
les résidences secondaires pour inciter leurs
propriétaires à les habiter davantage, ou à les
louer. A Crans-Montana, les six communes
de la station comptent 10’000 résidences
secondaires. Il faudra y résider 75 jours par
an (la moyenne est actuellement de 35 à 40
jours annuels) pour se voir dispenser d’une
Infôtellerie – Juin 2014 – No 78
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taxe qui pourrait rapporter 10 millions et qui
serait affectée, notamment, au développement général du tourisme sur le territoire de
Crans-Montana. La taxe est fixée à 20 francs
par m2 de surface brute de plancher utile.
Plusieurs dizaines de propriétaires de résidences secondaires ont fait recours contre
cette mesure qui est loin de faire l’unanimité.
Les communes se font facilement de l’argent
grâce aux taxes d’incitation, mais l’occupation des appartements n’a pas augmenté
pour autant, affirment les propriétaires.. Le
TF avait déjà dû intervenir en 2010 en Valais.
Il avait alors donné son feu vert au règlement
adopté par la commune de Val-d’Illiez pour
lutter contre les lits froids, déboutant ainsi
une société de construction de Monthey. La
nouvelle loi valaisanne sur le tourisme, qui
devait aider à résoudre ce problème via une
taxe, a été refusée très nettement en votation populaire en 2009. Quelques communes
comme Val-d’Illiez, Zermatt ou Bïrchen ont
donc décidé d’introduire des taxes incitatives. Ainsi, à moins d’occuper leur logement
ou de le louer pendant 70 jours, les propriétaires d’une résidence secondaire située aux
Crosets, à Champoussin ou dans un autre
secteur touristique de Val-d’Illiez doivent
payer une taxe communale. A Zermatt, la
taxe fixée est de 5’000 francs par appartement non-occupé pendant une bonne partie
de l’année. Les propriétaires de résidences
secondaires se sont ligués en association
pour payer les frais d’avocat en vue d’une
bataille judiciaire qui risque d’être âpre: «Le
fait de devoir annoncer notre présence à
l’avance pour échapper à la taxe communale et la surveillance exercée posent de vrais
problèmes,» estime André Gossauer, le président de la Fédération valaisanne des résidences secondaires.
O. G.
La commune de Silvaplana pourra percevoir un impôt sur les résidences secondaires. (photo Suisse Tourisme)
Des
étoiles...
... et des
casseroles
à Claude Petitpierre
à Vera Weber
Après dix-neuf ans à la tête de l’organe de
promotion touristique de la Ville, Claude
Petitpierre prend une retraite bien méritée,
le 1er juillet. Vivement apprécié de tous ses
collaborateurs et partenaires, le Vaudois sera
remplacé à la tête de Lausanne Tourisme
par Steeve Pasche, 34 ans. L’actuel chef
du service Congrès et Manifestations de
Lausanne Tourisme, diplômé de l’Ecole suisse
de Tourisme de Sierre, aura comme mission
de poursuivre la promotion touristique de la
Ville, première destination du canton. O.G
Non contente de semer la zizanie dans le
monde de l’immobilier, la fille de Franz
Weber part en guerre contre les aquariums
géants : « Au XXIe siècle, on ne peut plus
cautionner le fait de laisser végéter des créatures aquatiques derrière les vitres ». Il est
vrai que les poissons de mer enserrés dans
les mailles des filets japonais ressentent infiniment plus de bonheur et de liberté que
ceux qui batifolent dans les grands aquariums marins. A quand la famille Weber dans
un bocal ?.
3
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Gastronomie
Un repas coté 9 étoiles
Les trois chefs trois étoiles Philippe Rochat, Fredy Girardet et Benoît Viollier en compagnie du vigneron 3 étoiles, Raymond Paccot, de Féchy.
Le temps d’une unique soirée
qui a réuni le 15 mai dernier
quelque 70 convives à l’Hôtelde-Ville de Crissier, Fredy
Girardet et ses successeurs
Philippe Rochat et Benoît Violier
ont composé un menu unique,
accompagné des crus du vigneron Raymond Paccot.
Asperges vertes, araignées de mer, grenouilles aux morilles, filet de bar, homard
bleu, selle d’agneau, fromages et éventail
de desserts, ce menu unique a marqué les
retrouvailles de trois générations de chefs
trois étoiles qui ont assuré durant plus de
trois décennies le rayonnement international
du restaurant vaudois. Les bonnes choses
vont par trois!
De leur collaboration avec Raymond Paccot,
propriétaire vigneron du Domaine La
Colombe, est né un événement exceptionnel, ainsi que trois crus de haute lignée.
La rencontre des chefs étoilés et du vigneron de Féchy a mis à l’honneur les accords
subtils entre le meilleur de la gastronomie
et l’expression des vins du terroir. Les trois
chefs qui se sont succédés à Crissier ont
tous collaboré avec Raymond Paccot depuis
1980, l’année où l’artisan qui a fabriqué
un vélo sur mesure pour Fredy Girardet, a
eu la bonne idée de lui offrir un vin de La
Colombe, issu du domaine de Raymond
Paccot. Le cadeau apprécié à sa juste valeur
contribuera à créer en 1988 une première
sélection Fredy Girardet, à l’époque où
le maître de Crissier cherchait des blancs
suisses plus gastronomique et sans trop de
4
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fermentation malolactique pour apporter
un peu de fraîcheur. Plus tard, en 1996,
une sélection Philippe Rochat suivra, à majorité chasselas, suivie en 2013 d’une cuvée
Benoît Viollier, lequel aura l’idée de créer un
coffret des trois vins des trois chefs aux trois
étoiles, un ensemble proposé à trois fois
25 francs.
Haute gastronomie et haute
horlogerie
La Manufacture Blancpain était le partenaire du dîner préparé par les trois chefs
du restaurant de l’Hôtel-de-Ville de Crissier.
Ce rendez-vous exclusif a couronné les
liens étroits unissant l’horlogerie à la haute
gastronomie et à l’œnologie, bien avant
qu’Alain Delamuraz se lie d’amitié avec
Fredy Girardet, puis avec ses successeurs:
« Cette rencontre montre l’intime conviction
qu’il existe un lien entre haute horlogerie et
« Horlogers, cuisiniers et
vignerons nourrissent
une passion commune
pour l’artisanat, le savoirfaire, la précision des
gestes et la minutie du
travail fait main… »
haute gastronomie, assure le vice-président
de Blancpain, par ailleurs diplômé de l’Ecole
hôtelière de Lausanne (EHL) et ancien directeur du Beau-Rivage Palace à Lausanne.
Sous sa houlette, la marque n’a cessé de
nouer des relations privilégiées avec les plus
grands chefs du monde, des associations
à des concours gastronomiques tels que le
Bocuse d’or et des partenariats avec Relais &
Châteaux et les Leading Hotels of the World.
Selon ce fin gourmet, horlogers, cuisiniers et
vignerons nourrissent une passion commune
pour l’artisanat, le savoir-faire, la précision
des gestes et la minutie du travail fait main
selon un dosage harmonieux d’inventivité
dans un esprit d’authenticité et de quête de
la perfection.
Les vins de Raymond Paccot
Quant aux nectars, ils étaient placés ce soirlà sous la haute responsabilité de Raymond
Paccot, vigneron-encaveur à Féchy. Issu
d’une lignée de vignerons-tâcherons originaire de Savoie, il a enseigné et roulé sa
bosse de par le monde, avant de venir au
vin sur le tard, après une courte percée dans
l’enseignement. Depuis qu’il a pris la succession de son père à la tête du domaine de
La Colombe, en 1982, il n’a cessé d’innover pour finir par s’imposer comme l’un des
meilleurs producteurs romands. Notamment
en s’efforçant d’associer ses meilleurs crus
avec un menu chasse élaboré par Benoît
Violier, avant même son arrivée à la tête de
la brigade de Crissier. Sur les 15 ha de son
domaine, dont une majorité cultivée en biodynamie, Raymond Paccot produit 17 vins.
Le chasselas y dispose d’une place de choix
avec quatre crus, de La Colombe jusqu’au
Brez, dédiée à la gastronomie.
« Faut-il assortir les vins en fonction du
menu ou le menu en fonction des vins ? »
se demandait Philippe Rochat à l’heure du
débriefing dans sa cuisine.
Un peu l’histoire de l’œuf et de la poule. Ou
du cep et de la grappe…
O.G.
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Four Seasons
« Je peux envisager deux à trois
nouveaux palaces en Suisse »
Directeur Général du George V
depuis deux ans et désormais
Senior Vice-President de Four
Seasons, le Montreusien
Christian Clerc, 47 ans, déménage les bureaux Europe–
Moyen-Orient–Afrique du
groupe de luxe canadien, de
Genève à Dubaï.
– Comment devient-on directeur général d’un des meilleurs hôtels du monde ?
– Il faut saisir les opportunités que présente
la vie. A l’Ecole hôtelière de Lausanne, si l’on
m’avait dit que je serai un jour le patron du
George V, je ne l’aurais pas cru. Mes parents
ne viennent pas de l’hôtellerie. Mon père,
physiothérapeute à Montreux, et ma mère,
esthéticienne, exploitaient l’un des premiers
spas de la région, l’Institut Senor à l’Excelsior
Le Vaudois Christian Clerc est à 47 ans
le tout nouveau Senior vice-président
du groupe Four Season’s à Dubaï.
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Four Seasons
de Montreux. Je suis tombé dans l’hôtellerie
un peu par hasard, la famille de mon meilleur ami d’enfance possède le restaurant
de La Rouvenaz. Quand on voulait aller
jouer, il fallait qu’Enzio aide au restaurant.
Sa maman Monique ne nous laissait pas
partir avant d’avoir terminé le travail, je l’aidais donc au service. J’adorais cette énergie, les gens, les célébrités du Festival de
jazz venus se restaurer. J’ai toujours aimé
l’ambiance des hôtels, regarder les gens
bien habillés déambuler. Cela m’a conduit
à faire l’Ecole hôtelière de Lausanne. J’ai
adoré. Tout de suite j’ai voulu voyager. J’ai
effectué mon premier stage au Mexique et
deux en Suisse, au Palace de Gstaad et à
l’Intercontinental de Genève; son restau-
« Zurich est un marché
pour nous et pourquoi
pas les Alpes? Je pourrais très bien imaginer
encore deux ou peut-être
trois établissements en
Suisse. Mais il est difficile de construire, il faut
donc dénicher de beaux
objets... »
rant en face de l’ONU, le Continent avait
une étoile Michelin. J’ai aussi adoré Gstaad,
on commençait à 5 h du matin pour servir les petits-déjeuners, ensuite le lunch au
Sans-Cravate, puis le soir au Grill. On aidait
encore au Gringo le soir, sans oublier d’aller
skier entre 14 et 18 h !
– Quelles qualités essentielles sontelles nécessaires?
– Pour ce métier, il faut beaucoup de passion et parler plusieurs langues. Ma maman
est italienne. Je parle italien, anglais et espagnol. L’allemand, je l’ai pas mal perdu après
l’armée servie dans les grenadiers de char.
J’ai rencontré ma femme à Washington.
Nous sommes mariés depuis 20 ans, avons
une fille de 19 ans qui étudie la médecine
dans le Connecticut et une autre de 15 ans
à l’Ecole américaine de Paris. Je suis détenteur d’un passeport américain, mais je me
sens très suisse. Je viens de reprendre la
maison familiale de Chamby. Je suis très
attaché à la Suisse et trouve malheureux
le climat actuel entre nos deux pays. Les
USA m’ont beaucoup donné, aussi bien sur
le plan familial que professionnel. Ce pays
n’est pas parfait, mais offre une fraîcheur,
un esprit d’entreprise inégalable.
– Quelle est la meilleure école hôtelière
au monde ?
– Celle de Lausanne, mais j’apprécie aussi
Cornell University (Etat de New York).
Lausanne vous forme en tant qu’hôtelier,
Cornell est plutôt une école de commerce.
6
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L’EHL ne laisse rien au hasard. Regardez ces
fauteuils au George V, le tissu est fait de
crin de cheval que plus personne ne sait
entretenir. Pour cela, il faut une formation,
cerner tous les éléments qui font un grand
palace. Nous travaillons bien sûr avec l’EHL,
nous accueillons des stagiaires. D’autres
Four Seasons le font aussi. Nous accordons des bourses et offrons des séjours à
des étudiants méritants. Je reste en contact
avec les Anciens. Beaucoup ont fait de très
belles carrières. Pas forcément dans l’hôtellerie.
– Après Washington, Paris et Dubaï,
pourriez-vous travailler en Suisse?
– Je me verrais y travailler dans un nouveau
chapitre de ma vie, là où l’aspect carrière
est moins important. Plutôt dans le cadre
d’un projet au niveau de la promotion de la
Suisse ou en tant qu’investisseur, voire dans
le domaine de l’éducation. Actuellement,
les bureaux de Four Seasons pour l’Europe,
le Moyen-Orient et l’Afrique sont à Genève,
à la rue du Rhône, mais nous allons les
déplacer à Dubaï. J’ouvre ces nouveaux
bureaux en tant que Senior Vice-President
Four Seasons et serai en charge d’une trentaine d’hôtels et d’une vingtaine de projets.
Dubaï est un endroit très stimulant pour
une équipe qui couvre une vaste région qui
va de Dublin à Bakou et de St-Petersburg
à Johannesburg. Dubaï est un endroit facilement accessible avec son hub d’Emirates
qui couvre les cinq continents. Comme je
vais passer 75% de mon temps à voyager, cela me permettra de passer moins de
temps dans les avions. Je suis à Paris depuis
2012. La compagnie a décidé de me faire
évoluer plus rapidement. Le titre de directeur-général du George V sera le titre que
j’aurais été le plus fier de porter dans ma
carrière mais la nouvelle position de Senior
Vice-President est exceptionnelle. Elle va
me permettre d’influencer l’avenir de cette
belle compagnie et de représenter les couleurs de la Suisse au niveau international.
Mes nouvelles fonctions signifient aussi
que je ne serai plus basé dans un hôtel, ce
qui certainement me manquera. Il y a une
noblesse dans le métier de directeur général
d’hôtel. Cette perte sera pour moi difficile.
– Que pensez-vous de l’hôtellerie
suisse?
– Elle est en rebond. Elle s’est montrée un
peu moins dynamique qu’espéré au niveau
du produit hôtelier et du service. On s’est
un peu reposé sur nos lauriers dans les
années 80 à 90, mais j’ai beaucoup d’espoir pour l’avenir. Nous assistons à la naissance d’une génération de jeunes hôteliers
et d’entrepreneurs dynamiques qui ont
envie d’amener une nouvelle fraîcheur, une
vision. La Suisse possède une tradition et un
parc hôtelier exceptionnels. Il y a encore de
la marge pour la progression touristique.
Je suis très optimiste. La Suisse a une belle
carte à jouer.
– Les horlogers se lancent dans les
palaces. Chopard a acheté l’Hôtel de
Vendôme... – On peut citer aussi Bulgari, Armani et
même Ferrari en Espagne. C’est le signe
de la puissance des marques. A notre
niveau hôtelier -– des 5 étoiles de 120 à
240 chambres –, les clients font davantage
confiance à une marque experte en son
domaine. Nous n’allons pas commencer à
créer des hôtels de 600 ou 700 chambres.
Le groupe Four Seasons est connu pour ne
gérer que des hôtels de petite et moyenne
tailles. Et que des établissements d’exception. A notre niveau d’hôtellerie
de luxe, les gens continueront de faire
confiance à des marques qui ont une tradition de qualité. La compétition est toujours saine. Je n’y suis pas opposé. Cette
approche très ciblée dans tous les marchés
est la signature de notre nouveau CEO,
Alan Smith. Il veut une croissance contrôlée dans les marchés importants pour
nous, comme Barcelone et Madrid où nous
avons des projets exceptionnels en cours.
A notre niveau de l’hôtellerie de luxe, les
gens continueront de faire confiance à des
marques qui ont une longue tradition de
qualité.
– Combien d’employés par chambre et
combien pour le budget floral ?
– Nous avons 650 employés pour 244 chambres et c’est un niveau assez rare pour
Paris. Les fleurs représentent aussi un
budget exceptionnel. C’est l’œuvre d’un
directeur artistique, un véritable artiste à
qui l’on doit cet aspect féerique. La Cour
de Marbre avec ses orchidées suspendues
rend l’hôtel un peu moins formel. On veut
que le client se sente à l’aise, le faire rêver...
Le mot luxe peut faire peur. Un palace
peut être un endroit impressionnant. Le
«Les bureaux de Four
Seasons pour l’Europe, le
Moyen-Orient et l’Afrique
sont à Genève, mais nous
allons les déplacer à
Dubaï…»
George V existe depuis 1928, son service
est à la fois chaleureux et attentif. C’est le
style Four Seasons. Nous souhaitons offrir
à nos clients une qualité de service exceptionnelle, mais avec une approche humble
et empreinte d’une grande gentillesse. Se
rappeler que la personne qui compte le
plus, c’est le client...
– Le droit du travail français avec la
semaine de 35 h ne vous facilite pas la
tâche…
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Four Seasons
Le Vaudois Christian Clerc est à 47 ans le tout nouveau Senior vice-président du groupe Four Season’s à Dubaï.
– Nous avons beaucoup de chance, nous
avons une entreprise où les gens se sentent
bien. Nous sommes les leaders sur Paris.
Nous allons terminer avec le plus haut taux
d’occupation des sept dernières années.
Plus de 76%, c’est énorme pour Paris. Le
droit du travail français ne nous a pas posé
de problème depuis que nous avons repris
l’hôtel en 2000. Le climat social au George
V est exceptionnel. Pour moi, c’est la base
de notre succès. Nous avons des employés
fantastiques qui aiment cet hôtel. Côté
salaire minimum, nous sommes au-dessus
du SMIC à tous les postes. Si nous voulons
les meilleures équipes du marché, il faut leur
donner un salaire compétitif par rapport au
marché des hôtels du luxe sur Paris. Nos
résultats exceptionnels nous permettent de
bien nous occuper de nos équipes. Qu’elles
sentent que si l’entreprise va bien, cela aura
un impact sur leurs revenus. Qu’il y a une
corrélation directe entre le succès de l’entreprise et leur succès personnel.
– Qui dit luxe dit hôtes arabes et
russes ?
– Nous avons une clientèle très internationale. En No 1, les Américains, puis les Russes,
le Moyen-Orient, mais aussi les Européens
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(Angleterre, Allemagne et Suisse). Sans
oublier les Parisiens, c’est très important.
Côtoyer les Parisiennes venues boire un thé
à la Galerie avec leurs élégantes tenues fait
partie de la culture locale, c’est important.
C’est ce que les Américains appellent le
« Sense of Place ».
– En Suisse, un autre palace que celui
des Bergues à Genève ?
– Oui, on aimerait bien. Zurich est un marché pour nous et pourquoi pas les Alpes ?
Je pourrais très bien imaginer encore deux
ou peut-être trois établissements en Suisse.
Mais il est difficile de construire, il faut donc
dénicher de beaux objets. Sans entrer dans
les détails, il y a des opportunités. Je m’y
pencherai depuis Dubaï. Nous avons un
objectif très précis de croissance. C’est pour
cela que j’ai accepté ce challenge. Nous
gérons 92 hôtels, nous allons franchir le
cap des cent en 2015. Nous ouvrons cette
année Johannesburg, Moscou, Orlando,
Bahreïn et Dubaï. C’est une coïncidence que
l’hôtel de Jumeirah Beach ouvre en même
temps que le nouveau siège au centre de la
ville. En 2015, nous ajouterons Casablanca
et prévoyons d’autres ouvertures au niveau
mondial.
– Four Seasons est un groupe canadien
en mains du prince saoudien Al Walid
et l’Américain Bill Gates (Microsoft),
deux des plus grosses fortunes mondiales…
– Ils sont nos actionnaires majoritaires et M
Sharp, notre fondateur et leader historique,
conserve des parts. On peut être fier d’avoir
des investisseurs autant du NouveauMonde que du Moyen-Orient, deux partenaires très solides avec des perspectives à
long terme. C’est M. Sharp qui m’a confié
mon premier poste de directeur général à
36 ans et de vice-président à 39 ans. En
Suisse, on l’est rarement à cet âge-là. C’est
l’une des raisons pour laquelle je suis parti
à l’étranger. Il faut donner leur chance à
ceux qui ont du talent et des capacités, pas
seulement à ceux qui ont de l’expérience. Je
préfère un peu moins d’expérience et plus
de dynamisme, de vision et d’énergie. Se
dire qu’en Suisse on ne peut être directeur
général avant 50 ans, c’est démotivant.
Propos recueillis par Olivier Grivat
7
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Assemblée générale
Les hôteliers à l’heure du bilan
au Brassus
Les hôteliers vaudois et leurs
homologues de Fribourg, de
Neuchâtel et du Jura ont
participé le 15 mai dernier au
Brassus, à la vallée de Joux, à
l’assemblée générale d’hotellerieromande.
«Le bilan de l’année hôtelière 2013 reflète
un bon millésime pour les hôteliers romands,
a constaté le président Philipe Thuner dans
son discours tenu en présence du président
du Grand conseil vaudois, Laurent Wehrli, et
en l’absence (excusée) du conseiller d’Etat
Philippe Leuba, en voyage de promotion des
vins vaudois à Saint-Pétersbourg. Toutes les
régions ont bénéficié d’une hausse des nuitées de quelques pourcents, confirmant la
progression dans les cantons de Fribourg et
du Jura et faisant mieux que rétablir la situation dans le canton de Vaud qui progresse
de 6% en 2013 après avoir perdu 4,8% en
2012».
Mais les dangers guettent: la mondialisation
par internet a favorisé l’émergence d’une
hôtellerie clandestine se cachant pudiquement sous le nom de chambres d’hôtes et qui
sont mises en vente dans le monde entier sur
la toile: «Certains en font leur métier, n’hésitant pas à louer ou à acheter des appartements pour les sous-louer ensuite à la nuit,
relève Philippe Thuner. Or, ils ne sont soumis
ni à tenir un registre des hôtes, ni à la TVA,
ni à l’impôt, ni à payer la taxe de séjour, aux
contrôles d’hygiène et de sécurité et encore
moins à la convention collective de travail.
C’est une économie de l’hébergement souterraine qui fait une concurrence déloyale
aux hôteliers, ce dont les autorités n’ont pas
l’air de s’inquiéter puisqu’elles n’ont même
pas l’intention de profiter de la révision du
droit du bail pour fixer quelques règles »,
accuse le président de l’ARH.
Thuner. En accompagnement des bilatérales,
nous avons accepté un grand renforcement
des contrôles par les inspecteurs du marché
du travail. Serons-nous obligés de dénoncer
la convention de partenariat avec l’Etat sur
ce sujet ? Il est impératif qu’une solution
adaptée à la branche hôtellerie-restauration,
soit trouvée, car même les frontaliers seront
soumis au contingentement ». Et de lancer
un appel aux autorités pour être associés à
la recherche d’une solution pragmatique qui
respecte le vote du 9 février, mais sans nuire
à l’hôtellerie-restauration ou au tourisme.
« Les chambres d’hôtes
constituent une économie
de l’hébergement souterraine qui fait une concurrence déloyale aux hôteliers, ce dont les autorités
n’ont pas l’air de s’inquiéter puisqu’elles n’ont
même pas l’intention de
profiter de la révision du
droit du bail pour fixer
quelques règles… »
Le président de l’ARH s’inquiète également
de l’augmentation constante de la bureaucratie malgré la saisie en ligne sur internet. Ainsi, auparavant, il était exigé quatre
décomptes d’impôts à la source par année,
maintenant, le décompte est mensuel.
Concernant la récupération de la taxe sur le
CO2 et de ses directives de mise en œuvre,
les dernières informations ne sont parvenues
qu’à fin mars 2013 alors que l’entrée en
vigueur de l’ordonnance a eu lieu au 1er janvier 2013 : « A ce jour, alors que le premier
exercice n’est même pas terminé, un projet
de révision de l’ordonnance a été mis en
consultation. Il entend interdire aux PME,
donc à beaucoup d’hôtels, de se grouper
pour récupérer la taxe. On nage en pleine
insécurité du droit ».
Alpes vaudoises 2020
Concernant la mise en œuvre de la vision
Alpes vaudoises 2020, il serait nécessaire
d’améliorer rapidement l’accessibilité de
nos stations et la mobilité entre elles par la
modernisation des chemins de fer et le rattrapage dans l’entretien et l’amélioration
des routes. Les remontées mécaniques, installations sportives et de loisirs doivent être
renouvelées dans la volonté de diversifier et
d’élargir notre potentiel d’hôtes séjournant
et les centres de village sont à réaménager
pour devenir plus conviviaux : « Les conditions cadres étant réunies, l’hôtellerie et le
tourisme se redévelopperont et nous pourrons passer du tourisme de l’immobilier
d’avant la lex Weber à un tourisme de l’exploitation pour un développement durable
de nos vallées. »
Le président de l’ARH a soulevé un autre
lièvre concernant les coûts de promotion,
notamment ceux de Suisse Tourisme. Pour
figurer dans les campagnes de l’organisme
national de promotion touristique, il faut
payer relativement cher. Le résultat est que
dans les brochures « les meilleurs hôtels
design, wellness, historiques, typically swiss
ou autres », ne figurent que ceux qui ont
accepté de payer.
Et de souhaiter vivement que les associations
professionnelles, les offices du tourisme et
les autorités élaborent une répartition claire
des tâches et financements aux trois échelons, national, cantonal et local. (cp)
Des chiffres quelque peu trompeurs
Les bons chiffres de l’hôtellerie suisse et
romande peuvent aussi être trompeurs, car
les prix de vente des chambres sont à la
baisse. Il a fallu s’adapter au franc fort et au
pouvoir d’achat diminué des clients européens. La pression globale sur les prix est
forte avec une concurrence toujours plus
vive : « Depuis le 9 février, je m’inquiète du
retour des contingents de main-d’œuvre
étrangère avec leur complication, la lenteur de leur attribution et de l’élaboration
des permis de travail, en bref une procédure totalement inadaptée à la volatilité
de la clientèle et de la main d’œuvre dans
notre secteur, a relevé le président Philippe
8
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Eux présidents… Le syndic de Montreux et président du Grand conseil vaudois Laurent
Wehrli avec le président de l’ARH, Philippe Thuner.
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17.06.14 14:55
Assemblée générale
Nicolas Frey, directeur de l’Hôtel des Horlogers, Anne Soulié,
Olivier Lehrian, vice-président ARH et Daniela Vogt,
vice-présidente ARH
Irmgard et Alain Baehler (Hotela) ainsi que Johanne Pecora,
également de Hotela
Roselyne Kraehenbuehl, Evelyne Lüthi-Graf (Archives hôtelières suisses), Dino Sante Demola, Président des hôteliers fribourgeois (Hôtel de la Rose, Fribourg), et Anne-Marie Minder,
vice-présidente d’hotelleriesuisse (Hôtel du Rhône, Sion)
Fabrice Bezençon, directeur SP System, François Bryand,
syndic de Prangins et Président de Nyon Région Tourisme,
et Pierre Borer, vice-président de l’ARH
Pierre-André Michoud, vice-président d’ARH, en compagnie
de Dominique de Buman, conseiller national et président
de la Fédération du tourisme suisse, et Guglielmo Brentel,
le président d’hotelleriesuisse
Martial Meystre, directeur d’Avenches Tourisme,
et Sophie Weber-Bovey…
Sophie Rouvenaz, directrice de l’Ibis Bulle-La Gruyère, en compagnie de Pierre-André Thépaut, directeur de NH-Hôtel Fribourg
Céline Renaud, directrice de JMC Lutherie, Yves de Gunten,
administrateur du Domaine du Signal à Puidoux-Chexbres,
et Frédérique Bleyzac, Area Sales Manager de JMC Lutherie
au Brassus
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9
17.06.14 14:55
Formation
Le label Q comme qualité
Par rapport à la Suisse alémanique, la Suisse romande
possède un important retard
à combler sur les programmes
de qualité du tourisme suisse.
Des cours ont lieu à Pully et à
Fribourg.
« Sur 1700 établissements labellisés en
Suisse, seuls 66 le sont dans la région lémanique, 31 pour la région Fribourg, 27 pour
Genève et 131 pour Jura et les Trois-Lacs… »
Responsable des labels à la Fédération suisse
du tourisme à Berne, Chantal Beck explique
ce décalage par la mentalité différente des
Romands, sans doute moins enclins que
leurs collègues alémaniques à affronter les
directives administratives. Question de mentalité, mais il est vrai que les Romands sont
plus difficiles à convaincre de l’utilité du
Programme, bien qu’il s’agisse d’une aide
pratique, relativement peu chère par rapport
à d’autres systèmes de management de la
qualité et facile à mettre en place.
Le label de qualité se présente sous la forme
d’un Q qui se décline en Q1, Q2 et Q3, tous
garants d’une gestion de la qualité, «un
calcul gagnant pour une entreprise touristique.» Pour ses promoteurs qui englobent
depuis 1998 aussi bien la Fédération suisse
du tourisme (FST), hotelleriesuisse que
Gastrosuisse, soit une douzaine d’organisations touristiques, l’introduction d’une gestion de la qualité est un calcul gagnant pour
une entreprise touristique: elle lui apporte
davantage de clients satisfaits et donc un
meilleur chiffre d’affaires et un plus grand
succès à long terme.
Des policiers aussi
Le programme de gestion de la qualité est
spécifiquement conçu pour les prestataires
touristiques et axé sur leurs besoins propres.
Près de 50% des labellisés sont des hôteliers,
mais on y trouve aussi 12% de restaurateurs
et 10% d’offices de tourisme. Conscients
de leur importance sur le plan touristique,
d’autres milieux éloignés de l’hôtellerie et de
la restauration ont aussi souhaité se « labelliser », c’est notamment le cas de boulangeries et de la police neuchâteloise.
Le programme fonctionne dans les entreprises de toute taille, les petites aussi bien
que les moyennes ou les grandes. Pour
obtenir le label de qualité niveau 1 (Q1),
plusieurs conditions cumulatives sont nécessaires: l’entreprise doit exister depuis au
moins six mois et elle doit s’assurer la collaboration d’un « coach de qualité » déjà
formé. D’autre part, l’entreprise doit avoir
rempli la documentation nécessaire auprès
de l’organe de contrôle à Berne, accepté le
10
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Chantal Beck, responsable des labels à la Fédération suisse du tourisme.
principe d’une vérification lors d’un éventuel contrôle par échantillonnage et payé
les frais inhérents. Car l’opération n’est
pas gratuite : elle dépend des chiffres d’affaires de l’établissement répartis en quatre
catégories: jusqu’à 250 000 francs, entre
250 000 francs et un million, entre 1 et 10
millions et plus de 10 millions. Ainsi, par
exemple, pour un établissement accomplissant moins de 250 000 francs de chiffres
d’affaires, le QI coûte 390 francs pour
3 ans.
Qualité de l’accueil et sourire
Le programme de qualité aborde systématiquement la qualité du service du point de
vue du client. Ses besoins et ses souhaits
viennent en premier, ce qui est la condition
préalable au succès d’un accueil professionnel : « Le programme de cours associe les
collaboratrices et les collaborateurs en les
encourageant à prendre des initiatives ainsi
qu’à travailler en équipe », explique Chantal
Beck.
Pour obtenir le niveau de qualité 2, le candidat doit jeter un regard autocritique sur
son entreprise et la faire examiner par des
contrôles externes. C’est là qu’entre en
scène le « client mystère », de même qu’un
sondage effectué auprès des clients et collaborateurs de l’établissement. Pour améliorer
le niveau de qualité, il est prévu d’établir un
plan d’action comprenant six à dix mesures
concrètes, dont au moins une destinée
à l’amélioration de l’environnement. Les
mesures à prendre doivent entrer en vigueur
dans les deux mois qui suivent le rapport
d’évaluation.
Enfin, pour atteindre le niveau 3 (Q3), une
fois les deux premières étapes franchies,
il est nécessaire de disposer dans l’entreprise d’un responsable de la qualité dûment
formé (un coach de qualité), de mettre en
œuvre avec succès un système de gestion de
la qualité exhaustif et reconnu, et surtout de
s’engager à améliorer la qualité en permanence. La procédure prévoit aussi un rapport
d’audit ou d’évaluation annuel par l’institut
de certification. Mais il est aussi possible
d’accéder directement au niveau III, sans
avoir franchies les deux premières étapes
et pour autant que l’hôtelier remplisse les
critères de qualité de ce niveau-ci : « Avant
tout, c’est la qualité de l’accueil et le sourire
qui doivent être améliorés dans l’hôtellerie
suisse, estime Chantal Beck. La qualité a un
prix certes, mais l’hôtelier doit comprendre
qu’il ne peut recueillir en retour qu’un meilleur rendement de son établissement. Il n’est
guère imaginable de se contenter d’un tout
va bien comme ça. On peut toujours faire
mieux. »
O.G.
Prochains cours :
Les cours auront lieu :
Niveau I :
3 juillet à Pully chez GastroVaud
30 octobre à Pully chez GastroVaud
3 novembre à Fribourg
Niveau II :
19 et 20 novembre (2 demi-journées) à
Lausanne (au Novotel Bussigny).
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17.06.14 14:55
Montreux
Un Jazz Café en hommage
à Claude Nobs
Après Genève, Zurich, Londres
et Paris Gare de Lyon, c’est au
tour de la capitale de la Riviera
lémanique d’ouvrir son enseigne
à l’emblème du Festival de jazz
montreusien.
Au No 2 de l’Avenue Claude Nobs, le nouveau projet cristallise une histoire unique.
Celle du Festival de Jazz est imbriquée
depuis ses origines au rayonnement du
Fairmont Le Montreux Palace. Dans ce joyau
architectural de tradition et d’élégance
construit en 1906, les artistes du Festival ont
trouvé une tranquillité rare, propre à l’établissement suisse. Bien souvent, à l’instar
d’un Vladimir Nabokov – le père de Lolita –,
ils ont aussi goûté à l’inspiration d’une vue
sidérante sur le Léman et les Alpes environnantes. B.B. King, James Brown, David
Bowie, Miles Davis, Roberta Flack, Prince,
Leonard Cohen, Joe Cocker, Santana, Grace
Jones... Leurs noms résonnent encore dans
les couloirs entre les vocalises matinales
de Randy Crawford, les gammes de Prince
sur le piano du lobby ou les fringales nocturnes de Quincy Jones pour le poulet épicé.
Au dernier étage, la Claude Nobs Suite, la
Freddy Mercury Suite et la Quincy Jones
Suite s’apprêtent de nouveau cette année à
garantir le repos de nombreux guerriers de
scènes. Ce lieu chargé d’histoire était le nid
tout trouvé pour le nouveau Montreux Jazz
Café du pays, aux couleurs chaleureuses du
chalet de Claude Nobs, le Picotin.
Des souvenirs personnels
de Funky Claude
Les Montreux Jazz Café lancés par Montreux
Jazz International SA sont de véritables
ambassades de l’esprit du Festival à travers
le monde. Après Genève, Zurich, Londres et
Paris Gare de Lyon, ce 5e Café (le premier ins-
Infôtellerie – Juin 2014 – No 78
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Le bois brut cher à Claude Nobs et ses couleurs de prédilection entre le chocolat, le rouge
et le violet mêleront l’atmosphère feutrée des clubs de jazz à l’esthétique montagnarde.
tallé avec pignon sur rue) sera une enseigne
particulièrement marquée par la «patte» du
fondateur du Festival : le bois et ses couleurs
de prédilection entre chocolat, teintes de
rouge et de violet, mêleront l’atmosphère
feutrée des clubs de jazz à l’esthétique montagnarde. Les murs seront personnalisés par
des objets de sa collection personnelle, par
les archives audiovisuelles et les images qui
immortalisent en noir et blanc les souvenirs
d’un demi-siècle de concerts à l’aura internationale.
Ce Montreux Jazz Café, fidèle à l’œuvre de
l’enfant du pays, s’apprête à devenir une
étape touristique, gustative et patrimoniale
pour qui souhaitera s’imprégner de l’ADN
de la manifestation, tout au long de l’année.
Le mariage des deux enseignes insufflera un
nouveau dynamisme au palace montreusien,
lui qui a logé les plus grands artistes depuis
1967.
Selon Michael Smithuis, le directeur du
Montreux Palace, « le café sera un vrai
musée, ce qui le distinguera des autres cafés
de la chaîne. On y trouvera notamment
une guitare de B.B. King, le kimono que la
chanteur Freddie Mercury – le chanteur du
groupe de rock britannique Queen – avait
offert à Claude Nobs, mais aussi ses jukebox, ses trains électriques et ses œuvres Art
Déco, autant de reliques mises à disposition
par son compagnon, Thierry Amsallem, sans
compter les nouveaux objets qui seront amenés très régulièrement pour attiser l’intérêt
des consommateurs. »
Le concept unique de ce café est l’œuvre de
designers anglais qui sont allés trouver l’inspiration dans le chalet de Claude à Caux,
précise Mathieu Jaton. Le nouveau direc-
teur du Festival montreusien qui s’apprête
à remettre le couvert, pour sa 48 édition,
en accueillant du 4 au 19 juillet, Pharrel
Williams, Amy Mc Donald, Stephan Eicher,
Tiken Jah Fakoly, Massive Attack et London
Grammar. La carte des mets rappellera aussi
les fringales nocturnes d’un Quincy Jones
pour le poulet épicé du restaurant ou même
l’un des plats préférés de Claude Nobs: la
salade de pommes de terre au cervelas…
Une ouverture en deux temps
Les travaux de transformation ont débuté le
12 mai dernier pour une ouverture prévue
en deux temps: le 26 juin le public sera en
mesure de profiter de la partie Montreux
Jazz Café et du Lounge (l’actuelle Brasserie
du Montreux Palace), puis le Funky Claude’s
Bar remplacera l’actuel Harry’s Bar dès le
mois de septembre. Dans ce dernier, une
scène intimiste propice au jazz sera active
toute l’année avec les archives audiovisuelles
et les images qui immortalisent en noir
et blanc les souvenirs d’un demi-siècle de
concert.
D’ici là, c’est très certainement sur ces nouvelles tables, dégustant un Ella’s Cheesecake
ou un BB Burger, que certains amoureux de
musique attendront patiemment de croiser
les grands de cette 48e édition, attirés par
ce petit quelque chose en plus, propre à
Montreux...
« Avec ce café, Montreux ajoute une
nouvelle perle à son collier, est venu plaider
le syndic Laurent Wehrli lors de la conférence de presse de lancement. Le Montreux
Jazz Café aura le mérite de faire vivre le
Festival durant les 365 jours de l’année… »
(cp/og)
11
17.06.14 14:55
Journée suisse des Vacances
Le tourisme suisse condamné à ch o
Président de Suisse Tourisme,
l’ex-ministre du canton du
Jura, Me Jean-François Roth,
évoque les nouveaux défis posés
aux acteurs touristiques.
– Vous avez été élu par le Conseil fédéral à la présidence de Suisse Tourisme en
décembre 2007, qu’est-ce qui a changé
en six ans ?
– Auparavant j’étais dans la vie politique et
notamment au Conseil des Etats jusqu’en
1994. A la tête de Suisse Tourisme, j’ai
retrouvé les rythmes d’alors avec des
périodes de haute conjoncture où tout va
bien, suivies de périodes de crise. J’ai donc
vécu des périodes plus fastes que d’autres.
La crise des « subprimes » et la crise économique qu’elle a engendrée s’est traduite par
un recul des nuitées qui s’est encore accru
avec la faiblesse l’euro de l’Euro face au
franc. Si l’année 2008 a été extraordinaire,
la suite a été plus difficile, il faut donc continuer à se remettre en question et poser des
bases solides pour les années futures. Le tourisme suisse se trouve confronté à trois défis
importants. Le premier est celui du climat.
Le deuxième est celui des constructions de
résidences secondaires. Le tourisme ne peut
que bénéficier de solutions qui limitent ce
type de constructions et encouragent l’installation de « lits chauds » d’hôtellerie et de
parahôtellerie. Quant au troisième défi, c’est
celui des loisirs liés à la nature. La Suisse doit
profiter de son excellente position dans ce
domaine.
– Comment le tourisme a-t-il résisté
durant ces années à la chute de l’euro ?
– Nos prix ont renchéri d’environ 20% pour
les touristes de la zone Euro. Pour faire la
différence avec les concurrents, il y a trois
facteurs qui jouent à plein. D’une part, le
marché intérieur s’est très bien maintenu.
Les Suisses visitent la Suisse. D’autre part, la
marque Suisse reste symbole de qualité, un
élément essentiel pour faire encore la différence malgré cette hausse des prix. Enfin il y
a cette diversité sur un petit territoire qui fait
que vous pouvez venir ici au bord du Léman
et être le lendemain – ou le jour même – sur
les pistes de ski.
– L’hôtellerie et le tourisme en général
ont échappé à l’imposition d’un salaire
minimum qu’ils ne voulaient pas…
– Effectivement l’hôtellerie aurait sans
doute souffert. S’il y a lieu d’envisager des
aménagements sociaux dans le domaine
des salaires, ce serait plutôt par le biais des
conventions collectives. Les régions ont
quand même des niveaux de vie très différents.
12
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– Mais une autre épée de Damoclès
guette avec l’application de l’initiative
sur l’immigration de masse ?
– Personnellement cela ne me réjouit pas
spécialement d’envisager de nouveaux
contingentements. Mais en réalité, comme
on ne sait pas quelle sera l’application
concrète de cette initiative, on évite de se
monter la tête pour le moment.
– Vous avez besoin d’argent et vous
demandez à Berne une nouvelle augmentation des subventions accordées
au tourisme…
– Nous avons reçu 210 millions de francs
(+12 millions en 2012 dans le cadre du programme d’impulsion pour le tourisme) de
2012 à 2015. Nous demandons au Parlement
fédéral un nouveau crédit-cadre porté à
240 millions, c’est-à-dire 60 millions par an
de 2016 à 2019, soit une hausse de 14% qui
inclut la compensation de l’inflation. Mais il
ne s’agit que de la part de la Confédération,
l’apport de la branche n’est pas inclus dans
ce montant. Ce budget est nécessaire pour
nous permettre de poursuivre notre stratégie
duale. Elle consiste en premier lieu à repartir
à la conquête des clients perdus en Europe.
La clientèle européenne est vraiment le fond
de commerce des prestataires touristiques
suisses (réd. : avec 4,5 millions de nuitées en
2013, les Allemands sont juste derrière les
touristes indigènes qui représentent quand
même 15,8 millions d’unités). Nous avons
perdu près d’un client européen sur cinq.
Dans un deuxième temps, il s’agit de mettre
en œuvre le programme « next-generation »,
pour fidéliser de nouveaux clients.
– Sont-ils plus individualistes et moins
adeptes de tourisme de masse ?
– Oui, les clients européens ont plutôt tendance à voyager majoritairement de manière
individuelle. Cela n’était pas le cas, jusqu’à
maintenant, pour la clientèle asiatique – et
particulièrement chinoise – venue en groupes
découvrir l’Europe et la Suisse. Il y a beaucoup d’affaires à réaliser de ce côté-là. Une
partie du budget supplémentaire demandé –
si nous l’obtenons – servira à développer une
stratégie de marketing ciblant les voyageurs
individuels. Des campagnes qui devront être
beaucoup plus incisives que les programmes
destinés au tourisme de groupe. En fait on
n’a jamais trouvé d’autres remèdes que
d’agir sur la demande pour obtenir davantage de clients. Nous ne pouvons pas jouer
sur les prix, mais il faut davantage montrer la
Suisse sous de « nouveaux » aspects, inciter
ces clients à la découvrir davantage et plus
longuement, à s’intéresser à de nouvelles
destinations. Ainsi, nous sommes condamnés à faire un «grand écart» en termes de
stratégie de marketing: il faut, d’une part,
se battre sur les marchés traditionnels pour
reconquérir la clientèle européenne, notamment avec le programme « next-generation » et maintenir une présence forte sur
des marchés touristiques émergents comme
la Chine, l’Inde et Singapour. Il nous faut
désormais davantage de moyens, car ce sont
des pays où l’inflation est galopante.
– La Suisse peut-elle tabler à la fois sur
le tourisme des villes et le tourisme
des Alpes. Faut-il choisir entre Heidi et
high…tech ?
– Je ne crois pas. Vous seriez très étonné de
voir que dans l’arc alpin on peut aussi être
très high tech. Il faut admettre que la force
de la Suisse, c’est d’avoir des destinations
alpines et urbaines très complémentaires, de
par leur proximité mutuelle. Ces dernières
années, les villes ont vu leurs nuitées augmenter constamment, mais celles-ci proviennent en majeure partie du tourisme d’affaires. Une nature présente dans les villes,
mais aussi à proximité, dans les montagnes,
c’est un atout majeur que le tourisme suisse
devrait pouvoir toujours mieux exploiter,
compte tenu de l’attrait que la nature exerce
sur les touristes qui viennent pour leurs loisirs en Suisse. Qui mieux que la Suisse peut
combiner Heidi et high tech ?
Propos recueillis par O.G.
Les dix enseignements de la
Journée
1. Les marques créent des repères et inspirent la confiance. La super-marque Suisse
possède un profil net et différencié: beauté
de la nature et des paysages, qualité de vie
élevée, grande fiabilité. La « Suissitude »
peut inciter les clients à payer jusqu’à 30%
de plus.
2. Le vécu est le nouveau symbole de statut:
« sightfeeling » au lieu de « sightseeing ».
3. Choisir un marketing plus émotionnel,
se profiler mieux, offrir d’avantage d’expériences de valeur.
4. La durabilité devient une évidence ; elle
permet de se positionner. L’écotourisme
n’est plus seulement un créneau.
5. La stratégie duale de Suisse Tourisme: est
de reconquérir les clients venant d’Europe;
consolider et diversifier la bonne position de
la Suisse sur les marchés lointains.
6. La saison d’hiver exige de l’innovation :
seul un tiers des personnes pratiquant
un sport d’hiver est encore actif 10 ans
plus tard. Il faut des produits nouveaux et
bien adaptés pour exploiter le segment de
croissance des « Best Agers », de ceux qui
reprennent le sport et des marchés lointains.
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Journée suisse des Vacances
h oisir entre Heidi et… hightech ?
Le président de Suisse Tourisme Me Jean-François Roth en compagnie de deux médaillés d’or de JO de Sotchi, Youri Podladtchikov,
en snowboard, et Dominique Gisin en ski de descente. A dr., Jürg Schmid, le directeur de Suisse Tourisme (photo Andy Mettler)
7. Le « Grand Tour of Switzerland » : un
couloir de découvertes pour des profils
d’hôtes variés à travers quatre espaces
culturels. Engagement de toutes les régions
touristiques, 1600 km, pour les touristes
qui choisissent les transports publics ou
la voiture.
TUI voit un potentiel pour les hôtels 2 et 3*
et les auberges de jeunesse et désire plus
d’offres pour les familles tout comme des
offres « all-inclusive ».
8. Les tablettes ont remplacé les carnets de
notes. Le choix des vacances passe par la
tablette; la quête d’information sur place se
fait par Smartphone.
9. Moins de rénovations – plus de restaurations ! Préserver l’ancien et l’authentique.
10. L’art consiste à bien utiliser les nouvelles technologies – et, en même temps,
à soigner le contact personnel, la proximité
avec la clientèle et l’empathie.
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Le prix Bienvenu à l’hôtel le plus
accueillant
Suisse Tourisme a décerné à Lausanne son
2e Prix Bienvenu récompensant les hôtels les
plus accueillants de Suisse. La distinction est
attribuée aux établissements qui ont obtenu
les meilleurs scores dans le cadre d’une analyse des appréciations de l’hospitalité formulées par les hôtes sur plus de 250 platesformes de réservation et d’évaluation en
ligne. Réalisée par la société TrustYou, l’analyse aboutit à un classement validé et finalisé
par les membres du jury à l’issue d’une visite
effectuée dans les trois premiers hôtels de
chaque catégorie. Le trophée est incarné par
une petite figure de bronze, représentant un
concierge d’hôtel prénommé «Bienvenu»,
au service de sa clientèle et à l’écoute de ses
moindres désirs. La distinction est attribuée
sur la base de plus d’une centaine de milliers d’appréciations postées par des hôtes
de janvier à fin décembre 2013, sur plus de
250 plates-formes de réservation et d’éva-
luation en ligne, compilées et analysées par
TrustYou. Le Prix Bienvenu sera à nouveau
attribué en 2015. Toutes les appréciations
des hôtes mises en ligne en 2014 seront
prises en compte pour l’attribution du 3e prix
en 2015.
Le classement 2014 récompense
les cinq hôtels suivants:
– Petits hôtels de vacances: Hotel
Albris ***S, Pontresina (GR) (jusqu’à
40 chambres) – Grands hôtels de vacances: Parkhotel
Schoenegg ***S, Grindelwald (BE) (à partir de 41 chambres) – Hôtels urbains: Zunfthaus zu Wirthen
***, Soleure (SO) (3 à 4 étoiles Superior)
– Hôtels urbains de luxe: Mandarin
Oriental Geneva *****S, Genève
(5 étoiles/5 étoiles Superior) – Hôtels de luxe: Grand Hôtel
Kronenhof *****S, Pontresina (GR)
(5 étoiles/5 étoiles Superior)
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Nouveautés
« Nous avons encore des projets d’ h
Bernard Russi, l’entreprenant
patron-fondateur du groupe
romand, ne se contente pas
d’inaugurer quatre nouveaux
établissements en six mois.
Il caresse d’autres projets
d
­ ’hôtels à construire, notamment aux Diablerets, Champéry
et Verbier.
Bernard Russi, dont le groupe hôtelier est
désormais le No 2 derrière le français Accor
(photo V. Verissimo)
Jusqu’où ira son appétit boulimique d’établissements hôteliers ? Bernard Russi, l’ancien gendarme vaudois qui a démarré dans
les établissements médico-sociaux il y a
25 ans, puis les hôtels, « avec même pas un
franc en poche », n’en finit pas de couper
des rubans.
En décembre dernier, c’est l’Hôtel 4 Vallées
qu’il inaugure à Nendaz (VS) en présence du
chanteur Florent Pagny. Le 7 mai dernier,
c’est au tour du flambant neuf Discovery
Hotel d’ouvrir ses portes à Crissier, siège
également du nouveau centre administratif du groupe. Le 20 mai, c’est la pose de
la première pierre d’Aquatis, un aquariumvivarium qui abritera aussi plus tard un établissement hôtelier à Vennes, sur les hauts
de Lausanne, en présence du syndic de
Lausanne, Daniel Brélaz (voir ci-dessous).
Le 4 juin, avec 104 chambres 3 étoiles
sup., le Lake Geneva Hotel – pardon pour
le franglais ! – est officiellement inauguré
à Versoix : « C’est un premier pas pour le
groupe romand sur le territoire genevois,
aux portes de la Cité de Calvin et de son
aéroport ». Le nouveau restaurant qui l’accompagne s’appelle du reste « O-Five »,
tout comme la piste de Cointrin à portée
d’ailes ou… de pales d’hélicoptère du tout
nouveau hôtel qui dispose d’une magnifique vue sur le Lac de… Genève ! Pourquoi
0-Five » ? Le PDG Bernard
ce nom de « Russi ne se contente pas d’être le patron
d’un groupe hôtelier particulièrement
dynamique, il est aussi pilote d’hélicoptère à ses heures. Un moyen de locomotion bientôt indispensable pour visiter ses
vingt EMS conventionnés, ses neuf restaurants publics, dont un gastronomique (Le
Petit Manoir à Morges), ses neuf résidences
médicalisées ou appartement protégés et
ses neuf hôtels de 3 à 4 étoiles sup. qui
occupent au total quelque 1200 emplois.
Cela fait du groupe BOAS le deuxième
groupe hôtelier de Suisse derrière le français Accor et le premier groupe privé : « Le
schéma financier est toujours le même,
commente Bernard Russi. Les murs appartiennent à des financiers ou promoteurs
privés dont nous sommes les locataires
pour une durée de 20 ans. Une seule exception. Le 4 Vallées de Nendaz dont le bail ne
porte que sur dix ans renouvelables. »
De son côté, le nouveau Lake Geneva appartient à Marcel Séverin, le fondateur des pharmacies Sunstore (réd. : il a vendu récemment
toutes ses officines au groupe Galenica).
Nous avons dépensé 2,5 millions de francs
pour l’équipement hôtelier, un ascenseur
supplémentaire, l’aménagement des cuisines et du restaurant. Nous visons sur un
taux d’occupation de l’ordre de 70%, voire
davantage pendant les périodes d’affluence,
comme le Salon de l’auto. »
Aquatis ou le royaume des poissons
La Cité de l’eau a été imaginé au début des années 2000 par
deux biologistes français, Morgane Labous et Frédéric Pitaval et
un muséologue suisse, Michel Etter. Soutenus par plusieurs organisations scientifiques, rejoints d’abord par le Groupe Grisoni,
puis par le Groupe Boas, les fondateurs ont développé un projet visionnaire. Un véritable centre de culture scientifique dédié
à l’eau douce, ressource vitale de la planète et à la protection
de l’environnement. Ce sera à la fois un grand aquarium et un
musée interactif présentant de manière fidèle des milieux aquatiques d’eau douce en danger de la planète. D’une capacité de
1 million de litres d’eau douce, l’aquarium présentera un parcours
de découvertes constitué de 50 bassins illustrant une vingtaine
d’écosystèmes aquatiques remarquables situés sur les 5 continents. Espaces interactifs, expositions sur les phénomènes de
l’eau, manipulations diverses et bassins tactiles répartis sur plus
de 6000 m2 offriront au public un voyage de plus de 2 heures à
travers les plus beaux environnements reconstitués de la planète,
abritant plus de 10 000 poissons et organismes vivants. Grands
silures du Rhône, poissons spatules (fossiles vivants du Mississipi),
piranhas carnivores et grands arapaïmas (plus grands poissons
d’eau douce d’Amérique du Sud) de la forêt inondée d’Amazonie
constituent une partie des populations d’animaux peuplant les
milieux présentés.
Avec son bâtiment cylindrique aux formes épurées, Aquatis abritera un centre de culture scientifique avec un parcours thématique lancé à la découverte de la faune et de la flore. Comment
préserver les milieux d’eau douce, tel sera le leitmotiv de la visite
placée sous l’emblème du poisson d’eau douce et de la Fondation
AquaEcopôle, présidée par l’ancien conseiller national veveysan
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Yves Christen et soutenue par la Fondation de famille Sandoz.
C’est là également que déménageront en 2016 les anciens pensionnaires du Vivarium de Lausanne avec des ambassadeurs prestigieux comme la salamandre géante et le dragon du Komodo.
380 000 visiteurs attendus
Placé au-dessus de la station du M2, le futur hôtel Aquatis offrira
148 chambres et deux restaurants à proximité de ce gigantesque
aquarium qui offrira un voyage à travers lacs et rivières. Une
situation géographique exceptionnelle sur les hauts de Lausanne,
un ensemble architectural remarquable et un pôle de culture
scientifique sans égal dans la région, toutes les conditions sont
réunies pour faire de l’Hôtel Aquatis, à Lausanne-Vennes, un
nouveau pôle d’attraction capable d’attirer des centaines de milliers de visiteurs. Le site est exceptionnel, placé à la fois juste à
la sortie de l’autoroute A9, tout près d’un grand parking de plus
de 1100 places et d’une sortie du métro M2. Dans le bâtiment
adjacent, les quelque 380 000 visiteurs attendus annuellement
trouveront accès à un hôtel de 143 chambres, avec 260 m2 de
salles de conférences, un deuxième restaurant plus sophistiqué
qui complètera celui de l’aquarium (250 places intérieur et extérieur offrant une cuisine brasserie plutôt rapide). Les deux platesformes, l’aquarium et l’hôtel Aquatis 3 étoiles Supérieur, seront
gérées par une seule société de gestion, Aquatis détenue à 80%
par BOAS et à 20% par deux partenaires scientifiques. L’Hôtel
Aquatis, qui sera l’un des plus importants 3 étoiles de la région,
est agendé pour 2015. Les 148 chambres devraient ouvrir en janvier ou février 2015.
O.G.
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Nouveautés
d’ hôtels pour le groupe BOAS »
Actuellement le groupe basé à Crissier (VD)
compte encore deux chantiers hôteliers
d’envergure, l’Hôtel Centre des Sources
à Saxon (3 étoiles) et l’Hôtel des Bains de
Saillon (4 étoiles sup.), tous deux situés dans
l’environnement immédiat des bains thermaux du Valais central, un centre thermal
qui figure aussi dans le giron de BOAS.
Aux Diablerets, BOAS souhaite travailler avec
le canton de Vaud et son office de développement. La station des Alpes vaudoises a
plusieurs projets du côté de ses remontées
mécaniques notamment. A Verbier (VS),
Bernard Russi souhaite construire un nouvel
hôtel, mais ne désire pas dévoiler ses batteries à ce stade.
Des synergies thermales
Un autre projet est encore dans ses tiroirs
du côté de Champéry (VS) et de son vaste
domaine skiable. L’expérience de Nendaz et
de son 4 étoiles sup. et de son spa sur deux
étages – avec un bisse traversant les 2200 m2
– donne des idées au président-fondateur
de BOAS, un sportif qui vient de terminer
la récente Patrouille des Glaciers. Enfin, le
groupe BOAS convoite les Bains d’Yverdon
et son hôtel, deux établissements du Nord
vaudois qui sont sur le marché. Cette acquisition aurait un sens dans la mesure où des
synergies pourraient être mises en place
avec les Bains de Saillon.
Olivier Grivat
Le nouvel hôtel se distingue par
ses « bow-windows » qui s’avancent
sur la façade et élargissent l’horizon.
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En bref – Agenda
Comment manger sainement ?
« Manger de la soupe fait grandir », « les
carottes rendent aimable », « le jus d’orange
empêche de dormir »... Info ou intox ? La
nouvelle exposition temporaire de l’Alimentarium à Vevey décortique notre relation à la
nourriture pour montrer que notre perception de ce qui est bon ou mauvais pour la
santé n’a rien d’immuable ! Dernière exposition avant la fermeture du musée, DETOX
propose un avant-goût de sa nouvelle offre
digitale, prévue pour 2016. A la grande
L’exposition raconte l’évolution de la nutriquestion « Comment manger sainement ? »,
tion depuis l’Antiquité.
chaque époque a proposé ses solutions.
Véhiculées par nos proches, par la médecine, par le discours publicitaire ou celui des médias,
elles façonnent depuis plusieurs siècles notre rapport quotidien à l’alimentation. À travers
cinq secteurs thématiques, DETOX raconte l’évolution de la nutrition depuis l’Antiquité, en
s’attardant sur les différentes croyances médicales ou populaires. L’expo décortique notre
relation à la nourriture pour montrer comment notre perception de ce qui est bon ou mauvais pour la santé est influencé par les croyances, les préjugés, mais aussi par l’évolution des
connaissances médicales sur le fonctionnement du corps humain et la composition des aliments. A voir jusqu’au 30 avril 2015. (cp)
Vivre sous terre
La nouvelle exposition organisée au Musée
historique du Chablais, à Vouvry, jusqu’au
16 novembre rassemble 45 œuvres de
Bernard Dubuis, réalisées dans le monde
souterrain des forts et forteresses du
Chablais, une région de Suisse hautement
stratégique. Le visiteur pénètre ainsi au cœur
de la montagne et découvre, de l’intérieur,
un vaste réseau de fortifications aujourd’hui
en partie désaffecté. L’exposition se décline
en quatre thématiques : Un site stratégique
– Des œuvres de titans – Aux armes – Vivre
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sous terre. Les photographies noir/blanc de
Bernard Dubuis ne sont pas tirées sur du
papier photo, mais imprimées au format
60 x 60 sur un textile autocollant. Cette
présentation des images, sans cadre, leur
donne une force particulière. Les photographies de Bernard Dubuis révèlent, au travers du choix des sujets, des cadrages, de
la lumière, toute l’esthétique d’un monde
pourtant confiné, froid, dévolu aux armes,
où le minéral et le métal dominent. (cp)
Dépôt en nombre
Fondé en 1919 selon une vocation d’entraide sociale sous le nom de Fondation
du Département social romand (DSR), le
groupe DSR a créé une nouvelle société :
Eldora SA, va reprendre toute l’activité de
restauration collective. Cette transformation du groupe basé à Rolle, qui emploie
2000 collaborateurs, doit lui permettre de
poursuivre son développement. DSR est
partenaire du nouveau Centre de Congrès
de l’EPFL (SwissTech Convention Center). Il
y a investi près de 5 millions pour réaliser
deux restaurants ainsi qu’une cuisine de
470 m2 pour le service traiteur.
Andrew Gordon, le directeur général
A l’instigation des Unions chrétiennes et de
de la nouvelle société Eldora.
la Croix bleue, la Fondation DSR gérait à ses
débuts les « foyers du soldat », en les éloignant des tentations de l’alcool. En 1929, elle reprend l’exploitation de la cantine des cheminots à Lausanne, marquant le début de l’activité de restauration collective. En créant Eldora,
dans laquelle sera transférée l’activité de restauration collective au 1er janvier 2015, DSR
adopte une structure mieux adaptée. La nouvelle société reprend l’ensemble des contrats
de ses 260 clients et la totalité du personnel d’exploitation. Ses 1600 employés continueront
de recevoir leur part de bénéfices, car la Fondation DSR va survivre tout en se retirant de la
gestion des affaires. Propriétaire d’Eldora à 100%, elle poursuivra sa mission sociale sur la
base des dividendes annuels qu’elle percevra : les Unions Chrétiennes et la Croix bleue en
sont toujours les premiers bénéficiaires. En 2013, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de
293 millions. Dans la restauration collective, DSR est le No 2 suisse derrière le groupe SV, son
pendant alémanique, et devant Eurest/Compass. En 2015, Eldora prévoit un chiffre d’affaires
de 235 millions, dont un tiers à Genève et un tiers en Suisse alémanique.
P.P.
1000 LAUSANNE 1
Le groupe DSR devient Eldora
Agenda
Quelques rendez-vous importants pour
le secteur touristique
3 juillet
Athletissima à Lausanne
3 juillet au 14 août
Festyvétés à Yverdon
4 au 12 juillet
Opéra Carmen à Avenches
4 au 19 juillet
48e Montreux Jazz Festival
6 juillet
SlowUp vallée de Joux
8 au 13 juillet
Festival de la Cité à Lausanne
12 juillet au 30 août
Marchés folkloriques de Vevey
22 au 27 juillet
Paléo Festival à Nyon
19 au 31 août
Luna Classics à Nyon
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